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Ce qui se préparepour l’orientationest bien l’affaire de tous !

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Academic year: 2021

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L’Université Syndicaliste, suppl. au n°651 du 28 avril 2007, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry - 75647 Paris Cedex 13 - Directeurs de la publication: Gérard Anthéaume, Serge Chatelain - Compogravure: CAG, Paris - Imprimerie: SIPE, Paris - N°CP 0108 S 06386 - ISSN n°0751-5839

C O - P S Y

Ce qui se prépare pour l’orientation

est bien l’affaire de tous !

L

e schéma national de l’orientation et de l’insertion pro- fessionnelle a été rendu public fin mars. Il traduit bien la nouvelle conception des rapports entre l’École et le monde du travail que le précédent gouvernement voulait imposer.

Ainsi, il joue avec l’angoisse des familles face au chômage, et s’inscrit dans une logique illusoire d’adéquation des for- mations à l’emploi. Rendant l’École largement responsable du chômage des jeunes, il veut la placer dans une position de fournisseur face aux besoins des entreprises. Passant sous silence la responsabilité des entreprises dans la prévi- sion des besoins, la création des diplômes professionnels et l’ouverture des sections, il rejette sur l’orientation tous les problèmes d’insertion des jeunes.

Profitant de la pénurie organisée de conseillers d’orientation- psychologues, il transfère sur les enseignants le conseil per- sonnalisé des élèves pour leur orientation en Troisième, Première et au lycée professionnel. Il préconise également le recrutement de conseillers d’orientation non psycho- logues, mais « VRP des métiers », actant ainsi que, dès le col- lège, le service public d’orientation devrait avant tout être piloté par l’insertion et les desiderata des entreprises.

Le secteur marchand du coaching a donc de beaux jours devant lui ! Il pourra se réserver, moyennant finances, le monopole d’une orientation prenant en compte la person- nalité des élèves, leurs intérêts et leur épanouissement, pré- sentant même la psychologie comme argument de vente !.

Ce qui ne serait pas bon pour le service public, deviendrait une valeur ajoutée dans le privé !

Que feront le nouveau gouvernement et le prochain ministre de ces projets ?

• Si vous refusez que l’Éducation ne soit réduite à sa concep- tion la plus utilitariste pour certaines catégories d’élèves.

• Si vous vous élevez contre une orientation à deux vitesses, où ceux qui auraient les moyens bénéficieraient de la prise en compte du développement de leur personnalité pour éla- borer leurs projets et ceux qui ne les auraient pas auraient droit au discours de prétendus conseillers sur les débouchés à court terme et l’employabilité.

• Si vous êtes choqués par la dérive des missions de service public dans le domaine de l’information, notamment par l’intrusion dans l’École de médias et d’outils financés par les entreprises ou par les établissements privés.

Alors exigez

le maintien d’une information scolaire et professionnelle gratuite, pluraliste, objective, indépendante des groupes de pression et adaptée aux besoins des élèves ;

le droit pour tous les élèves à une aide, sur tout le cursus sco- laire, pour leur réussite, leur épanouissement et l’élaboration de leurs projets d’avenir, assurée par des conseillers d’orientation- psychologues, dans les établissements et les CIO ;

un plan pluriannuel de recrutement de CO-Psy dès la rentrée prochaine afin d’atteindre en 5 ans une prise en charge n’excédant pas 1 000 élèves par conseiller ;

l’abandon des principales dispositions préconisées par le schéma national de l’orientation et de l’insertion profession- nelle des jeunes et notamment le transfert sur les enseignants des missions des CO-Psy.

PÉTITION

NOM Établissement Signature

À envoyer au SNES

Catégorie Orientation, 46 avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 - Fax : 01.40.63.29.36

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Supplément au n° 651 du 28 avril 2007

Prendre nos

affaires en main !

La période qui s’ouvre va incontestablement être très difficile pour l’école et plus largement pour la fonction publique. La réduction de moitié du nombre de fonctionnaires, le recours aux heures supplé- mentaires pour augmenter les salaires, la désectorisation, le maintien de la loi Fillon et la possibilité pour les établissements de disposer de 20 % pour une définition locale des heures de cours correspondent à quelques-unes des mesures annoncées par le nou- veau président lors de sa campagne.

Dans notre secteur il est à craindre que les dérives initiées par le pré- cédent gouvernement ne se poursuivent. Avant les élections, le SNES a questionné les candidats sur leurs propositions concernant le système éducatif. L’orientation était très présente dans les propos de Nicolas Sarkozy. « La création d’un vrai service public de l’orienta- tion » y figure, avec pour chaque élève « un accompagnement personnalisé, plus proche des réalités du monde du travail », « une information transparente sur les débouchés réels et sur les chances de réussite » ; une réflexion précoce sur l’orientation nourrie par un

« vrai contact avec la réalité et la diversité des métiers ». Lors d’une rencontre avec ses représentants, ceux-ci nous ont indiqué qu’ils étaient favorables à la création d’un « service public de la détection, de la prévention et de l’orientation ». Après les COP, les COD (conseillers d’orientation détecteurs…) ?

Le schéma national d’orientation, l’assujettissement de l’orientation à l’insertion, la suppression de la qualification de psychologue pour le service public, ce qui laisse le champ libre au privé, tout ceci reste complètement d’actualité. Il nous faut le combattre.

Le SNES vous appelle à faire du 23 mai une journée d’interpellation du nouveau ministre de l’Éducation nationale sur ses propositions pour l’école.

Les décisions prises par le précédent ministre ont provoqué l’opposi- tion de la quasi-totalité des personnels et des parents. Le nouveau ministre devra en tenir compte.

Le service public d’orientation est en train d’être démantelé et nos mis- sions risquent dêtre partagées entre les enseignants et des conseillers VRP des métiers. Les Régions veulent s’attribuer de nouvelles compétences ; le privé profite déjà de la pénurie organisée dans le public. Il faut empêcher la privatisation de l’orientation et du conseil, et la disparition de notre métier.

Le 23 mai, prenons nos affaires en main, faisons-nous entendre !

Catherine Remermier

S O M M A I R E

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•10 mesures urgentes

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•Faire parler le métier

•Une orientation au service de tous les élèves ne passe pas par la disparition des CO-Psy et le transfert de leurs fonctions aux enseignants

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•Ce qui se prépare pour l’orientation est bien l’affaire de tous !

•Pétition

CO-PSY

Pour nous contacter

www.snes.edu

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C O - P S Y

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D

epuis 2005, le service public d’orientation a été en butte à des attaques très virulentes dans la presse. Les conseillers d’orientation-psychologues ont été fustigés pour leur mécon- naissance des métiers et des débouchés, pour leur responsa- bilité dans le chômage des jeunes qui continueraient à s’engouffrer dans des filières sans débouchés ou ne corres- pondant pas à leur profil.

Globalement tous les rapports préconisent les mêmes mesures :

Une réduction des processus d’orientation à un comportement rationnel basé sur une information exhaustive, une subordi- nation de la formation et de l’orientation aux stricts besoins du marché du travail, le développement systématique de l’apprentissage à tous les niveaux, le transfert sur les ensei- gnants d’une partie des missions des CO-Psy, le recours exclusif à des professionnels autres que les CO-Psy pour parler de l’entreprise et des métiers, le regroupement des CIO dans des structures multi-partenariales (maison de l’emploi et de la formation, cité des métiers...) pouvant aller jusqu’à associer le privé ou l’associatif, la responsabilité des Régions dans la détermination de l’offre de formation et de la régula- tion des flux.

Mais ces mesures ne répondent en rien aux problèmes réels du système éducatif et à l’amélioration du fonc- tionnement de l’orientation. Il aurait fallu en effet, que l’on parte des constats réels, sans éviter la complexité et sans avoir pour unique obsession d’assujettir l’École à l’Économie, de réduire les dépenses d’éducation et le nombre de fonctionnaires !

Améliorer la réussite, l’orientation et l’insertion des élèves et des étudiants, c’est possible si l’on prend les bonnes mesures !

Le SNES propose :

Le renforcement du pilotage national du dévelop- pement des formations et de l’orientation, sur tout le territoire.Il faut assurer l’équité pour tous et répondre aux besoins réels de la population, partout en France, du point de vue du niveau de diplômes, des spécialités professionnelles et technologiques.

Le respect de la répartition des compétences en matière d’orientation scolaire entre l’État et les Régions.

L’État doit jouer pleinement son rôle de service public et s’opposer à toute tentative des Régions d’intervenir au-delà de leurs prérogatives ; ceci ne pouvant se traduire que par une augmentation des inégalités.

La redéfinition de contenus d’enseignement réel- lement ambitieux concernant tous les domaines de la culture et permettant un développement harmonieux de la personnalité de tous les élèves, de leur autonomie et de leur vie sociale et citoyenne.Ceci suppose en premier lieu de revenir sur le socle commun, de relancer une véri- table politique de lutte contre l’échec et de supprimer l’apprentissage junior.

La multiplication du nombre de passerelles entre toutes les voies.Il faut doter les établissements en moyens humains et financiers pour permettre la mise en place de modules de rattrapage, de mise à niveau, de soutien.

L’amélioration des procédures d’orientation et d’affec- tation des élèves afin de permettre la construction progressive et positive des parcours de formation.

Ceci suppose d’aller vers plus de transparence dans la déter- mination de la carte des formations en associant les person- nels, et en supprimant la note de vie scolaire qui fonctionne souvent comme une double peine dans l’affectation des élèves.

Le respect des principes déontologiques pour l’infor- mation et l’orientation sur les métiers.

La revalorisation du réseau des CIO au sein de l’Édu- cation nationale avec leur spécificité de centres de res- sources et de conseils sur la scolarité et l’orientation, leur rôle d’observatoire du fonctionnement du système édu- catif et de l’insertion. Ceci passe par le maintien des 560 CIO, en particulier des CIO spécialisés, un engagement fort de l’État pour le développement de ce service public, et la garantie d’indépendance par rapports aux pouvoirs locaux.

L’abandon des dispositions prévues dans le rapport Lunel et notamment le recrutement de personnels non psychologues pour assurer les missions des CO-Psy.

Le maintien de la qualification de psychologue et la reprise du recrutement des CO-Psy pour parvenir en 5 ans à compenser les départs en retraite et sur 10 ans à réduire les effectifs pris en charge à 600 élèves par conseiller.

La création d’un service public d’aide à l’insertion et à la formation continue pour accompagner les jeunes et les adultes à la recherche de formation (bilans, VAE, reconversion), où des CO-Psy volontaires pourraient intervenir.

A MÉLIORER LA RÉUSSITE ET L ORIENTATION , C EST POSSIBLE !

10 mesures urgentes

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C O - P S Y

Faire parler le métier

D

epuis quatre ans les rapports sur la profession se succèdent. Ils utilisent toujours la même logique : observer, interroger des partenaires extérieurs, des usagers, éventuellement quelques collègues et établir des préconisations pour le ministre.

Cette technique est largement répandue dans le champ de l’entreprise. Elle vise à confier à des experts le soin de dresser un bilan et de faire des propositions pour améliorer la situation. Mais pour qui est initié à la complexité du travail, la méthode semble peu rigoureuse.

Les constats de départ, l’appréciation des sources de dysfonctionnement ne sont pas partagés, mais s’imposent comme des postulats. Les personnels ne sont pas véritablement associés aux choix des questions à traiter, ni à l’ana- lyse, ni aux préconisations(1).

Même si ici ou là quelques réunions de CIO ont pu être organisées, si quelques collègues ont pu être interro- gés, leur parole n’est reprise dans les rapports que dans la mesure où elle peut illustrer et renforcer les conclu- sions des experts.

Les deux derniers groupes de travail du MEN (Gachet et Chauvet) s’inscrivaient bien dans cette logique : constituer un groupe d’experts extérieurs à la profes- sion, écarter les syndicats et les per- sonnels (sauf un ou deux finalement raccrochés) et redéfinir les missions.

Les fondements de ces recommanda- tions semblent davantage correspondre à des « commandes » politiques qu’à une synthèse approfondie à partir d’un travail au plus près du terrain.

Un nouveau ministre va être nommé.

Va-t-on lui laisser reprendre unique-

ment cet ensemble d’écrits sur l’orien- tation qui ne donne jamais la parole au métier ?

N’est-ce pas le moment de prendre la parole, de décrire nos journées de tra- vail, ce qui fait notre quotidien dans toute sa variété, sa richesse, ses cohé- rences et ses difficultés.

Ne laissons pas les médias, les experts, les différents lobbies parler de notre métier, souvent pour le dénigrer, expri- mons-nous !

Pour le 23 mai, l’objectif est de rassem- bler 4 500 journées ordinaires de CO-Psy et DCIO pour interpeller le ministre. À vos plumes ! ■

1. Le summum ayant été atteint par le rapport d’I. Tharin puisque cette honorable parlemen- taire a passé en tout et pour tout deux heures au CIO de l’enseignement supérieur !

L

e rapport Lunel ainsi que les textes de la DGESCO (Chauvet et Gachet) traduisent la volonté de mettre en place un service public d’orientation à deux vitesses.

Dans le secteur public, un service mini- mum serait assuré par des non-psycho- logues (des conseillers d’orientation vers les métiers) qui relaierait les besoins locaux et à court terme, tandis que les mieux informés et les plus favorisés pour-

raient recourir à un service payant de

« coaching » personnalisé assuré par des psychologues à l’extérieur de l’Ecole.

Les missions des enseignants seraient alourdies par des tâches supplémentaires imposées (information, entretiens d’orien- tation, prise en charge de la découverte professionnelle qui serait étendue à toutes les Troisièmes...).

L’apprentissage (y compris junior) serait généralisé au détriment des formations en

lycée professionnel. Le métier de CO-Psy disparaîtrait et leurs missions seraient réparties entre les enseignants et ces nouveaux conseillers « VRP » des métiers !

Ces propositions sont toujours d’actua- lité ! Elles traduisent une conception de l’École complètement assujettie à l’emploi, sans ambitions pour la jeu- nesse, basée sur le tri social et la réduc- tion des coûts budgétaires. ■

Une orientation

au service de tous les élèves ne passe pas par la disparition

des CO-Psy et le transfert

de leurs fonctions aux enseignants

C

E QUI SE PRÉPARE POUR L

ORIENTATION

,

C

EST BIEN L

AFFAIRE DE TOUS

.

N OUS APPELONS TOUS LES COLL E GUES :

ENSEIGNANTS

, CO-P

SY

, CPE,

SURVEILLANTS

,

CHEFS D

ÉTABLISSEMENT

,

ASSISTANTES SOCIALES

,

INFIRMIERES

, TOS…

À SIGNER MASSIVEMENT LA PÉTITION

Références

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