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LA DIMENSION MÉTA-LANGAGIERE DU PAGE DISGRACIÉ

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Academic year: 2021

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LA DIMENSION MÉTA-LANGAGIERE DU PAGE DISGRACIÉ

Jacques Prévot rappelle, à l’orée du quinzième numéro des Cahiers Tristan L’Hermite précisément consacré au langage, la place primordiale que prend la réflexion méta-langagière dans le Page disgracié : « depuis le début du roman », écrit-il, « « je » démontre une sensibilité critique au langage (…). La langue, pour lui, n’est donc pas seulement moyen de subsistance, elle est le lieu d’un accomplissement intellectuel soumis à jugement »1. D’autre part, les analyses d’Henri Coulet d’abord, puis de Jean Serroy, interprétant l’évolution du Page comme un parcours de désillusion – à tous les sens du terme - , insistent sur cet aspect réflexif d’une parole romanesque qui se juge. Certains aveux du page ne trompent pas, et peuvent être rapprochés de la confession finale et lucide de Don Quichotte2, d’autant que la place sur laquelle se juche le narrateur du roman, souvent distant des propos tenus dans le roman3 et s’inscrivant dès le premier chapitre dans le présent de Thirinte, lui confère une position éminemment critique.

Avant d’être méta-littéraire, la dimension méta-langagière est d’abord, dans le roman, d’ordre sémiologique. La recherche d’une adéquation la plus stricte possible entre les mots et les choses ne fait pas de doute. La volonté de suivre « la vérité toute nue », revendiquée officiellement, impose des options littéraires et stylistiques que Tristan prend à coeur de respecter. Ici, ce sont deux passages mimologiques – le discours du vieux chevalier crotesque rapporté fidèlement4 et la retranscription d’un bégaiement5 - , là, le changement d’identité du page, devenu Ariston et fils d’un marchand décédé6, relève d’un mensonge romanesque tout autant que d’une nécessité sémiologique, dans la mesure où le page, transformé à jamais depuis ses déboires, n’est plus le même et voit confirmer cette évolution par l’attribution d’un nouveau patronyme. Le procédé, certes, abondait dans le roman chevaleresque, depuis Yvain

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jusqu’aux Amadis. Toutefois, ce souci est le témoin, chez Tristan, d’un très grande responsabilité des mots dans la connaissance de la réalité. Dans la mesure où le page appréhende souvent le monde à partir de signes, avant de (ou sans) connaître leurs référents réels, ce page qui est « un pur produit des livres » pour reprendre l’expression de Françoise Graziani7, jugera du respect ou de l’irrespect des mots envers les choses à l’aide de son parcours géographique et existentiel. L’exemple le plus frappant est celui de l’Angleterre, pays d’abord rencontré par des clichés culturels et verbaux puis jugé directement8. Quelquefois même les signes – signes de toutes sortes - peuvent être de véritables révélateurs : le poème de l’officier amoureux est aussi mauvais que l’officier est ridicule, et le papier est aussi sale, aussi griffonné que les vers sont mal faits9. Toutefois, si le page tient du Don Quichotte avoué, le roman révèle par-là même une évidente liberté du monde face à un langage qui ne peut totalement le décrire et le maîtriser. C’est dans le domaine de l’amour que le héros en fait l’expérience la plus probante ; d’abord parce qu’il constate très rapidement la supériorité de l’amour réel sur l’amour des livres10 – fussent-ils livres sentimentaux - , puis parce qu’il constate que le véritable amour est nécessairement indicible. Une loi générale est ainsi établie dans le roman, au sujet de l’amour « qu’on peut mieux ressentir que dire, et que l’on n’est pas digne de ressentir lorsqu’on est capable d’en parler »11.

On comprend ainsi que les relations humaines – ici l’amour - intéressent avant tout Tristan, et le rôle du langage se subordonne à celles-ci. La forme adoptée dès le début du roman : des chapitres courts, un destinataire officiel, Thirinte, introduit par un cher qui laisse songeur, peuvent conférer à l’œuvre un caractère épistolaire qui rentre dans le cadre de cet intérêt porté par Tristan à la fonction phatique des mots. L’idée que les mets et les paroles prononcées lors d’un repas sont d’égale importance12 est révélatrice à cet égard, d’autant que Théophile, avec lequel Tristan prend certaines distances dans le Page, avait déjà formulé une idée similaire au chapitre V de sa Première journée13. Le caractère proprement humain du

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langage est donc plus particulièrement étudié dans le roman. On note la diversité des langues, et la difficulté de s’y adapter en premier chef14, mais également l’immense palette des moyens de communication : les postures signifiantes et révélatrices15, le langage des yeux suppléant parfois la parole16, ou encore les gestes. Lorsque les médecins allèguent, pour dilapider les écus du page, un vague signe qu’il aurait fait lors de sa maladie, le personnage paie de ses deniers l’imprécision de la communication gestuelle – ce qui fait l’objet d’une mention particulière de la part du narrateur17.

Mais ce n’est pas le dysfonctionnement de la communication qui est privilégié dans le Page et le roman n’exploite pas vraiment cette veine qui se repère aisément à travers les histoires comiques – genre dans lequel il s’inclut. Assez loin des nombreux quiproquos verbaux et des dialogues de sourds des Chevalier hypocondriaque, Berger extravagant ou Francion, le Page s’interroge plutôt sur les moyens d’une communication réussie – et, bien sûr, ce qui peut aussi faire obstacle à une parfaite harmonie, surtout en amour. Là encore, le ton de Tristan relève de la maxime : « Comme un regard favorable, un petit sourire, un mot indulgent ravissent de joie en de certaines occasions, aussi ne faut-il en quelques rencontres qu’un petit refus, qu’un coup d’œil altier, et même qu’une légère froideur pour faire mourir de déplaisir »18. L’aspect relationnel est primordial, il est préféré quelquefois au contenu discursif même, tant Tristan – tout comme son double romancé – y attache d’importance. On se rappelle que le page altérait le dénouement de fables célèbres, afin de ne point déplaire au jeune seigneur auquel il narrait le texte19. Le désir d’agréer à son narrataire prend ainsi le pas sur un patrimoine littéraire, pourtant cher au héros. Il semble d’ailleurs que le langage n’ait de but ultime que le rapprochement humain, au sens quasiment physique, comme l’Histoire tragique de deux illustres amants20 tend à le prouver, en peignant deux jeunes gens que la conversation incite à réunir d’un côté ou de l’autre de la rivière qui les sépare. Ici, la parole seule ne suffit pas, mais se voit reléguée à la fonction de prolégomènes – ou de moyens – à

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une proximité concrète. Cette proximité, le couple l’obtiendra d’ailleurs, mais trop tard, puisque les deux jeunes gens seront couchés dans le même tombeau.

Le rapprochement semble peut-être encore plus profond encore, lorsqu’il s’agit de sensibilité littéraire, mais il atteint là quelque peu ses limites. Le page entend faire partager pleinement ses émotions, via l’écriture, sans considérer le recul et l’absence d’implication de son lecteur dans l’histoire de ses (més)aventures. Ce lien sensible et affectif qui doit unir, pour Tristan, le narrataire à son narrateur donne lieu à certaines interrogations d’ordre extrafictionnel, précisément quand il semble rompu. L’auteur pose le problème, certes peut- être de façon faussement ingénue, d’un plaisir proportionnel au déplaisir du héros lors de ses péripéties : «Et comment est-il possible que vous rencontriez quelque douceur en des matières où j’ai trouvé tant d’amertume, et que ce qui me fut si difficile à supporter vous soit agréable à lire ? »21. La question, par son aspect rhétorique, implique, inversement, un parallélisme voire une superposition de deux sensibilités. Le page en fait l’expérience, justement après le récit de l’Histoire tragique de deux illustres amants ; et le héros de conclure : « Les cœurs blessés en même endroit sont comme les luths qui sont accordés à même ton : l’on ne saurait toucher une corde en l’un sans qu’on ne fasse branler celle qui lui répond en l’autre ; l’on voit ainsi les affligés compatir facilement au malheur d’autrui, et cette émotion vient de ce ressort qu’on appelle amour de nous-mêmes »22. Le patrimoine sensible du narrataire se révèle ainsi, chez Tristan, d’une importance majeure en ce qui concerne la réception du discours. Une proximité préexistant entre eux, la fonction de rapprochement des mots et de leur destinataire trouvait donc sa limite par cette condition préalable. Le langage mettait en lumière – plus qu’il ne créait – un lien, implicite et antérieur.

Toutefois, cette limite, que confirme la multiplicité des registres de langue pouvant servir de ciment aux différentes couches sociales, n’empêche pas Tristan de faire le pari de parler. Bien sûr, le page apprend, en bon héros picaresque, à ne plus se confier trop facilement

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et à toute oreille23, mais la recherche d’un confesseur – même virtuel – est explicite dans le roman. Thirinte en assume le rôle officiel - même si le narrateur semble témoigner certaines réticences au premier chapitre - et sert visiblement de modèle au lecteur, comme le Pridamant de L’Illusion comique avait doublé sur les planches le spectateur de Corneille. Pour Tristan, la mise à nu de l’être reste une des motivations profondes de la parole. Se peindre, même en

« lamentable original » a au moins l’avantage d’accorder à celui-ci une épaisseur humaine, une réelle intelligence de lucidité. Si le silence peut-être signifiant dans le Page disgracié24, on ne gagne pourtant rien à être taciturne. Le contraste est frappant entre deux personnages féminins du roman : d’un côté cette fille « qui semblait n’avoir pas la hardiesse de pouvoir dire oui ni non »25, de l’autre cette admirable personne, à propos de laquelle le narrateur prend le soin de préciser : « elle discourait de toutes choses avec une extrême liberté, et toutefois avec une honnêteté qui ne faisait point de déshonorer à son sexe »26.

Quoi qu’il en soit, la parole reste rarement bloquée chez le page. Elle est une force qui ne demande qu’à sourdre. L’épisode où le héros, emprisonné, parle et s’exclame tout seul, en est représentatif27. Il y a lieu d’observer ici une fonction expiatoire du langage, permettant l’évacuation des peines – métaphore de l’écriture elle-même jugée justement par Jean Serroy comme une « issue trouvée au mal de vivre »28. La problématique humaine et communicationnelle se double donc d’une problématique littéraire.

La première question, sur ce plan-là, est générique. La pluralité des champs d’investigation de Tristan, théâtre, poésie, lettres,… incite à retrouver dans le roman une disparité littéraire à l’image des travaux antérieurs de l’écrivain. La critique a abondamment montré les rapports entre le Page disgracié et des genres littéraires, comme le conte, le roman d’amour, les farces, etc29. Toutefois, il ne naît pas de cette multiplicité une vision écrasante de ces genres, qui aboutirait à une égalité absolue entre eux. D’abord, le fait que le page fasse la toilette de l’un ou de l’autre, au cours de son évolution, prouve la découverte d’une certaine

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hiérarchie. Ensuite, il faut accorder une réelle importance à un épisode du roman : le délire du héros, conséquence de sa maladie durant les opérations militaires. Lors de ses visions fébriles le page voit apparaître son patrimoine livresque, dont il fait même part à son chirurgien30. Il faut le regard lucide de l’homme guéri, pour obtenir une interprétation de ces visions qui met en perspective l’un des genres littéraires connus : la poésie satirique. Dans le poème qu’il offre à son hôtesse, le narrateur décrit ce qu’il a vu dans l’au-delà (ce que faisait déjà, dans le genre adopté par Tristan, la Segna du Gascon extravagant), et plus particulièrement Marc de Maillet :

Je voyais près de là Maillet qui, tout berné,

Disait que les neufs sœurs l’avaient cent fois berné, Et le voulaient punir comme d’horribles crimes Pour avoir mis ton nom dans ses mauvaises rimes.31

La présence du poète satirique dans le délire pathologique du page doit faire l’objet d’une mention particulière. C’est pour avoir été trompé par la forme du discours satirique qu’il a employé, pour avoir utilisé une forme de discours diffamatoire, qu’il est puni post mortem et par-là même châtié définitivement. De cette façon, Tristan s’inclut dans un mouvement littéraire qui prend ses distances avec le caractère incisif de la satire. Ces distances, à vrai dire, le page les avait toujours gardées, même lorsqu’il avait eu les motifs et l’envie de s’adonner à ce type d’écriture32. Mais en témoignant d’une vision révélatrice quant à l’aspect pernicieux du genre, Tristan rejoint une pratique romanesque qui tend à devenir tradition dans les romans comiques et satiriques parus au début du XVIIème siècle. On se souvient que le héros des Avantures satyriques de Florinde jouissait, lui aussi, d’un songe révélateur qui lui préconisait un abandon de la pratique du pamphlet. Nous avons montré, par ailleurs33, que ce dénigrement de la parole agonistique se faisait au bénéfice de la parole laudative, par glissement de l’une vers l’autre au fur et à mesure de l’évolution du texte. Ainsi, des romans comme

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l’Euphormion de Barclay ou encore le même Florinde s’ouvraient sur une critique mordante, une volonté de conspuer, et s’achevaient sur un éloge, probablement au delà de seules visées encomiastiques. Dans le Page, l’observation des conséquences langagières suit ce mouvement. Alors que presque toutes les railleries n’ont apporté au page que des ennuis, la pratique de l’éloge, même si on lui attribue dans d’autres cas une certaine hypocrisie34, est perçue comme un véritable moteur littéraire. Le page confie à propos des vers qu’il a composés à la gloire du roi : « Je crois que la grandeur de mon sujet ouvrit extraordinairement ma veine et me fit surpasser moi-même »35.

La dimension méta-langagière du Page disgracié se révèle ainsi sous son caractère évolutif. La naïveté d’écriture, que tant de romanciers comiques ont revendiquée et qui sert souvent chez eux d’argument moral, par son souci de retranscription fidèle du réel et de ses fluctuations, était à même de peindre un Tristan qui accédait à – et non pas reproduisait – des réflexions et des conclusions langagières. Sur ce plan-là, aussi, le Page disgracié était un roman d’apprentissage.

Emmanuel DESILES Aix-Marseille Université

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1 : « Sur Le Page disgracié » in Cahiers Tristan L’Hermite, n°15, 1993, p.10.

2 : Le page affirme : « La lecture des romans avait rendu mon humeur altière et peu souffrante ; lorsque j’avais quelque légère contention avec mes pareils, je me figurais que je devais tout emporter de haute lutte, et que j’étais quelqu’un des héros d’Homère, ou pour le moins quelque paladin, ou chevalier de la Table ronde ». Le Page disgracié, éd. de Jacques Prévot, Folio Classique, Paris, 1994, p.52 (toutes nos références au roman de Tristan renverront à cette édition).

3 : Catherine Maubon rappelle cette prise de distance : « Ce n’est que très rarement et jamais dans les cas les plus significatifs, que Tristan introduit directement le commentaire sentencieux. Le présent, temps de la parole responsable, ne l’est jamais pour Tristan qui refuse d’assumer personnellement les liens métonymiques qui unissent la narration au discours idéologique qui la sous-tend ». Désir et écriture mélancoliques, Lectures du Page disgracié de Tristan L’Hermite, Slatkine, Genève-Paris, 1981, p.65.

4 : Page disgracié, op. cit., deuxième partie, chapitre XXXVI.

5 : On lit notamment : « ce, ce, ce, ce, méchant ». Ibid., p.217.

6 : Voir Ibid., p.85.

7 : Françoise Graziani, « L’Art de dissimuler » in Cahiers Tristan L’Hermite, n°14, 1992, p.23.

8 : Jean Serroy écrit : « La première mention qui est faite de l’Angleterre dans le Page disgracié en accrédite d’emblée une image que la suite du récit ne fera que confirmer : le pays est célèbre d’abord par l’importance qu’on y réserve aux animaux ». « L’amante anglaise : Tristan et l’Angleterre dans le Page disgracié » in Cahiers Tristan L’Hermite, n°10, 1988, p.23.

9 : Voir le Page disgracié, op. cit., p.50.

10 : A propos de ses amours avec son amante anglaise, le page raconte : « Ma maîtresse avait fait apporter en ce beau lieu quantité de livres divertissants, qu’on voyait autour de son lit sur des tablettes suspendues, mais ils ne lui servaient guères que de prétexte pour se pouvoir entretenir particulièrement avec moi ». Ibid., p.121.

11 : Ibid., p.113.

12 : Le page a organisé un repas avec quatre domestiques de ses amis, et rapporte : « nous n’y apportâmes que notre bonne humeur, qui valait autant que tous les mets de ce repas ». Ibid., p.198.

13 : Le narrateur de la Première journée affirme au sujet des repas passés sans dire mot : « j’y trouve de si grandes contraintes et tant de dégoûts, qu’au sortir de la table il me semble que je viens de dîner dans ces châteaux enchantés, où les viandes n’étaient qu’illusion, par où la faiblesse de la vue trompe les dents et l’estomac », in Libertins du XVIIème siècle, vol. I, Pléiade, NRF, Gallimard, Paris, 1998, p.22.

14 : Le page se retrouve, à Londres, dans la demeure du marchand ami de l’alchimiste, et il confie : « Tout ce qui me fit peine en sa maison, c’est qu’il n’y avait que lui là-dedans qui sût entendre ma langue, tellement que lorsqu’il en était sorti pour quelque affaire, je ne savais comment demander les choses dont j’avais besoin ». Page disgracié, op. cit., p.77.

15 : Voir celles de l’officier amoureux récitant son poème. Ibid., p.51.

16 : « Je ne pus guères lui répondre que des yeux, à cause de l’incommodité qui me restait », dit le page lorsque sa maîtresse vient le voir, après son empoisonnement. Ibid., p.104.

17 : Voir Ibid., p.167.

18 : Ibid., p.94.

19 : Voir l’anecdote in Ibid., première partie, chapitre VI.

20 : Ibid., deuxième partie, chapitre VII.

23 : Le page est devenu méfiant. Il affirme : « je me tenais sur mes gardes et ne me voulais point découvrir à ces inconnus sur des secrets qui ne devaient être déclarés qu’à des confidents plus illustres ». Ibid., p.168-169.

24 : Doris Guillumette commente l’ellipse (réalisée par l’expression entre autres choses) que le page effectue lors de la description des amours de Psyché : « vu la tension affective du moment, le silence de l’auteur se revêt d’une très grande éloquence ». « Mode négatif dans La Page disgracié » in Cahiers Tristan L’Hermite, n°12, 1990, p.50.

25 : Page disgracié, op. cit., p.216.

26 : Ibid., p.226.

27 : « je demeurai tout confus », constate le page, « et tout outré de douleur dans mon honnête cachot. Je m’y promenai jusqu’au jour, parlant en moi-même et faisant quelquefois de si hautes exclamations que le valet qu’on avait commis à ma garde s’en réveilla parfois en sursaut ». Ibid., p.137.

28 : « Tristan L’Hermite ou les vertus de l’infortune » in Littératures classiques, n°15, octobre 1991, p.131.

29 : Voir notamment l’étude d’ensemble que Jean Serroy effectue sur le Page disgracié in Roman et réalité, Minard, Paris, 1981, p.367-383.

30 : Je « lui fis des récapitulations de tout ce que j’avais recueilli de Pline, de Pomponius Mela, d’Aelian, d’Aldrovandus, Belon, Gesnerus, et autres qui ont écrit ou de la médecine ou de l’histoire des animaux ». Page disgracié, op. cit., p.256.

31 : Ibid., p.261.

32 : Le page rapporte, lorsqu’il doit demeurer caché dans la forêt, après son évasion en Angleterre : « La nuit vint pour moi avecque des pieds de laine, et je la trouvai si paresseuse, en cette triste conjoncture, que j’eusse alors écrit une satire contre elle, si j’eusse été capable de faire des vers ». Ibid., p.148.

33 : Voir notre thèse, Romans comiques et romans satiriques sous Louis XIII : une question de langage, Université de Provence, Aix-en-Provence, 1997, p.898-919.

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34 : Le narrateur évoque notamment un « homme glorieux et vain, qui ne vivait que de fumée et des fausses louanges qu’on lui donnait ». Page disgracié, op. cit., p.219.

35 : Ibid., p.244.

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