A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
L AURENT M ICLO
Comportement asymptotique de l’énergie libre spécifique. Application à l’ergodicité et au recuit simulé en dimension infinie
Annales de l’I. H. P., section B, tome 28, n
o2 (1992), p. 195-234
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Comportement asymptotique de l’énergie libre spécifique. Application à l’ergodicité
et
aurecuit simulé
endimension infinie
Laurent MICLO
60, rue des Cigognes, 67540 Ostwald, France
Vol. 28, n° 2, 1992, p. .234. Probabilités et Statistiques
RÉSUMÉ. -
L’espace
desphases
que nous considérons estl’espace
dedimension infinie où l’ensemble des
spins
M est fini. Nous allonsadapter
à cette situation les résultats concernant le comportement asympto-tique
del’énergie
librespécifique
pour certaines diffusions sur obtenus dans le cas où M était une variétériemannienne,
compacte, connexe et orientée. On s’intéressera à certains processus de sauts sur dont lesgénérateurs
sont construits àpartir
d’une famille depotentiels
d’interac-tions
(de
rang fini et invariante partranslation)
et d’une évolution de latempérature.
Sous réserve que laprobabilité
initiale soit invariante partranslation,
nous prouverons unepropriété d’ergodicité
de ces processus,quand
latempérature
est constante, et des résultats de recuit simulé(relativement
à la famille depotentiels d’interactions),
pour certains tauxde décroissance de la
température
vers 0 en l’infini. Ladescription
de cestaux nous conduit à introduire une constante
c e [0, 00], généralisation
desconstantes
qui apparaissent
dans l’étude desalgorithmes
de recuit simulésur des ensembles finis. Nous prouverons que celle-ci est
toujours
finie sid=
1,
maisqu’elle
est infinie pour le modèled’Ising plan
usuel.Mots clés : Recuit simulé, énergie libre spécifique, inégalités de Sobolev-logarithmiques.
ABSTRACT. - We consider
jumps
process on(where
M is a finiteset)
whose generatorsdepend
on a shift invariant and finite rangefamily
Classification A.M.S. : 60 K 35.
of interaction
potentials
and on a evolution of temperature. We prove that thespecific
free energymultiplied by
temperature converges to zero inlong time,
if the temperature is constant, or isdecreasing
to zero withcertain rates. These facts
imply respectively, ergodicity
and simulatedannealing results,
if the initial distribution is shift invariant.1.
PRÉSENTATION
DU CADRE ET DESRÉSULTATS
OBTENUS On vaadapter
les résultats obtenus dans le cas oùl’espace
desspins
était une variété riemannienne compacte, connexe et orientée
(cf. [5]),
aucas où cet espace est un ensemble fini. On prouvera notamment certaines
inégalités
deSobolev-logarithmiques (voir
la section3) qui joueront
unrôle essentiel.
On va s’intéresser à l’évolution de
l’énergie
librespécifique
associée àcertains processus de Markov sur
(M
étant un ensemblefini),
inva-riants par translation.
L’énergie
librespécifique
est lalimite, quand
lecube A tend vers de
l’entropie
de la loi du processus surM~,
en uninstant
donné,
relativement à laprobabilité qui
serait invariante surM^,
en cet
instant,
si un état extérieur(i.
e. un élément de étaitfixé,
divisépar le nombre de sites de A. La limite ne
dépend
pas des conditions extérieures choisies. Si latempérature
associée au processus est constante, il est connu quel’énergie
librespécifique
est décroissante.Holley
a montrédans
[2], toujours
sousl’hypothèse
d’invariance par translation du proces- sus, en étudiant le comportement de la dérivéetemporelle
del’énergie
librespécifique,
que toute mesure stationnaire invariante par translation etstationnaire pour le processus devait être une mesure de Gibbs. On va retrouver ce résultat en montrant
qu’en
faitl’énergie
librespécifique
satisfait certaines
inégalités
différentiellesqui impliquent qu’elle
tend vers0 en temps
grand, ainsi,
enappliquant
leprincipe
variationnel pour les mesures invariantes partranslation,
on obtient le résultatergodique précédent.
Maisl’avantage principal
de cette méthode est depouvoir s’appliquer également
si latempérature
n’est pas constante. On obtient desinégalités
différentiellesqui impliquent
quel’énergie
librespécifique multipliée
par latempérature
tend vers zéro pour certains taux de décroissance vers zéro de celle-ci. On en déduit un résultat de recuit simuléen dimension
infinie, qui généralise
ceux donnés parHolley
et Stroockune
limite, quand
le cube A tend vers7Ld,
du sup des constantesqu’on obtiendrait,
si on fixait des conditions extérieures au cube A. Si la constanteprécédente
est finie(ce qui
esttoujours
le cas sid=1),
on retrouve destaux de décroissance
identiques
à ceux obtenus pour des espaces dephases
finis. Mais dès
d= 2,
la constante obtenue peut être infinie(mais
on nesait pas si cette constante est
optimale)
et il faut alorsprendre
des tauxde décroissance
plus
lents.Une
application possible
est depouvoir
donner des taux de décroissance de latempérature
pourlesquels
le modèled’Ising
usuel tend àaligner
tousses
spins.
Avecd=1,
on peutégalement
décrire le comportement,quand
la
température
décroît suffisammentlentement,
de modèlessimples
delongues
molécules(en chaque point
deZ, qui représente
un groupementd’atomes,
on a un nombre fini de rotationspossibles,
dont lesénergies dépendent
des groupementsvoisins,
voir aussi[5]
pour le modèle despins continus).
Décrivons maintenant
précisément
les résultats obtenus.Soit M un ensemble
fini,
muni de satopologie
et de sa tribudiscrètes,
ainsi que d’une
probabilité À chargeant
tous lespoints
et d’uneprobabilité
de transition q, réversible par rapport à À
[1. e.
telle quedef
a
(x, y) = À (x) q (x, y)
= a( y, x)],
vérifiant la condition d’irréductibilité(C)
suivante :
il existe une famille d’éléments de M telle que
xo=x, xn=y
q(xi,
Dans la «
pratique
»,typiquement À
sera la mesure de comptage norma- lisée et on auraq (x, . ) = À ( . ) .
On considère
l’espace
desphases
avec muni de satopologie produit
et de la tribu borélienne associée ~. Introduisonsquelques
notations et conventions que nous utiliserons tout aulong
decet article :
Pour
Ac7Ld, l’application désignera
laprojection
cano-nique
de X sur Mn. seral’image réciproque,
par cetteprojection,
dela tribu borélienne de M~
(muni
de latopologie produit).
On identifiera lesfonctions B-mesurables
de avec les fonctions boréliennes de Mn.De même on identifiera les
probabilités
sur~n)
avec lesprobabilités
sur
Mn.
Si p, est uneprobabilité
sur~),
JlAdésignera
sa restriction àé3~).
On notera aussiÀA
laprobabilité produit À 29 A
sur Mn. Pourx E M~ et y E
MA’,
où A et A’ sont deux sous-ensembles de on conviendra de noter xy l’élément de MA u A’ défini par :(Attention,
pour k E A nA’,
les coordonnées de x effacent celles dey.)
La notation ~~Zd
signifiera
que A est un sous-ensemblefini,
nonvide,
deet 1 A désignera
son cardinal.D’autre part, pour
k E 7Ld,
on noteraSk :
~’ --+ ~’l’opérateur
de transla-tion de vecteur
k,
i. e.On
suppose ~
muni d’une famille X depotentiels
d’interactions où pour toutF cc7Ld, JF
est une fonction~-mesurable.
On supposera
que #
est de rangfini,
i. e.qu’il
existe Re N*(le
rang del’interaction)
tel que diam(F) ~
Rimplique JF == 0,
et est invariante par translation :Décrivons les processus
stochastiques
que nousconsidérons;
ils’agira
de processus de sauts sur
qui
nechangeront
que d’une seule coordonnée à lafois,
et dont les tauxdépendront
de la famille J et de latempérature (et
donc éventuellement du temps par l’intermédiaire decelle-ci).
Plusprécisément :
Soit
BE C1 (~+, qui représentera
l’évolution de l’inverse de latempé-
rature.
Pour on notera
JF,
et poury E M et
on définitFEk
yk par
On pose
alors,
pourt ? o,
ety E M,
puis
on définit unopérateur Lk, agissant
sur les fonctions réelles 03A6 définiessur par
Soit ~ l’ensemble des fonctions réelles sur fI ne
dépendant
que d’un nombre fini de coordonnées(i.
e.B-mesurables
pour un certainPour on définit
l’opérateur Lt
sur ~ par :Soit Q l’ensemble des fonctions dans
~’,
continues à droite etayant une limite à
gauche.
Soit le processuscanonique
des coordon-nées sur Q. On pose pour
~0, s _ t)
et~0).
Soit m une
probabilité
sur X(qui représentera
l’étatinitial).
On sait
qu’il
existe uneunique probabilité Pm
sur(Q, ~ )
telle queest une
martingale.
(cf Holley
et Stroock[3],
ils ne considèrent que le cas oùl’espace
desspins est { -1, 1 },
mais leurs résultats segénéralisent immédiatement,
caron est ici dans le cas
simple
d’interactions de rangfini).
Les processus
auxquels
nous nous intéresserons seront les sousla loi
Pm,
pour certaines évolutions de latempérature (données
par la fonctionB.-l).
On notera, pour la loi deXt.
Nous allons définir
l’énergie
librespécifique
d’uneprobabilité
surrelativement à la
température
1 et à la famille J. Cette notion serévélera être un outil très
puissant
pour l’étude du comportement asympto-tique
des mt(en imposant
des conditions sur(3.).
Mais ilfaut,
enprélimi- naire,
introduire les notations suivantes :Pour ~~Zd et pour
t~0,
on pose :Soit p
uneprobabilité
surOn définit
l’énergie libre,
surA, de p
par rapport à gn,t ÀA,
par :où on note encore p~ la densité de p~ par rapport à
ÀA (on
auraremarqué
que
ÀA
estéquivalente
à la mesure de comptage surMA,
ainsi touteprobabilité q
sur MA vérifie~~~)’
L’énergie
librespécifique
de p, relativement à latempérature (3r 1
et àla famille
J,
est alors donnée par :Nous sommes maintenant en mesure d’énoncer le
premier
résultat quenous démontrerons et
qui
peuts’interpréter, grâce
auprincipe
variationnel[qui
affirmequ’une
mesure invariante par translation annulantl’énergie
libre
Io (. )
est une mesure de Gibbs relativement à la famille depotentiels
et du fait que
l’énergie Io ( . )
est une fonctionnelle s. c. i.(pour
latopologie étroite)
sur l’ensemble des mesures invariantes partranslation,
comme un résultatd’ergodicité
pour la diffusionnous permet
également
de retrouver un résultat bien connu(voir,
parexemple, Holley [2]);
toute mesure m invariante par translation et station- naire pour le processus(Xt),
est une mesure de Gibbs relativement à la famille depotentiels
THÉORÈME 1. -
Supposons
que(3.
soit constant.Supposons
m invariante par translation.Alors
Ir (mt) ( = Io (mt))
décroît vers 0quand
t tend versl’infini.
Notons que la décroissance de
It (mt)
est, àtempérature fixée,
un résultatclassique (cf. [2]),
que nous ne redémontrerons pas. D’autre part, le théorème est encore vérifié sansl’hypothèse
faite sur m, mais outre le faitque celle-ci facilite
légèrement
lescalculs,
elle est, comme nous l’avons vu, surtout nécessaire pour lesapplications.
Précisionségalement
que la démonstration nous fournit en fait desrenseignements plus quantitatifs,
notamment on peut estimer la vitesse de convergence vers 0 de
Io (mt).
Pour
pouvoir
décrire le secondrésultat,
il faut introduire un élément cde
[0,
+00]
défini comme suit :Soient n E et 11 on pose
et on pose
puis
(On
montrera, à la fin de la section 5, que d=1implique
c 00, et quec = 00 pour le modèle
d’Ising plan usuel.)
Le second résultat s’énonce alors :
THÉORÈME 2. -
Supposons
m invariante par translation.Si pour t assez
grand,
on aat -1 (t) (t) où
K est unefonction
croissantln
(t)
vers
l’infini
enl’infini,
telle que~ir 1
décroisse vers zéro enl’infini,
alorsDe
plus,
si on sait que la constante cdéfinie
ci-dessus estfinie,
ilsuffit
deprendre,
pour t assezgrand, ~ ~t -1= K
ln avec K > c, pour obtenir(t)
Ici aussi
l’hypothèse
sur m estfacultative,
mais on déduira de ce théo-rème,
à la section6,
des résultats ayant trait à la convergence del’algo-
rithme de recuit simulé sur
qui
la nécessiteront.Notons,
d’autre part, que comme la démonstration du théorème nous donne en fait des estiméesplus précises,
il nous seraitpossible
d’obtenir des informations sur la vitesse de convergence de cetalgorithme.
L’idée de la démonstration des théorèmes 1 et 2 est très
simple,
et c’estcelle que nous avons
déjà
utilisée dans le cas oùl’espace
desspins
étaitune variété
riemannienne,
compacte, connexe et orientée(ou
pour étudier lesalgorithmes
de recuit simulé en tempscontinu,
sur un ensemblefini,
sur une variété riemannienne compacte ou sur
R").
Ils’agit
d’obtenir desinégalités
différentielles pourIt (mt) [ou
pourIt (mt)].
2.
ÉVOLUTION
DEL’ÉNERGIE
LIBRE RESTREINTE A UNEBOÎTE
Nous allons
estimer,
pour un A cc7Lddonné,
la dérivée del’application
t-
t (mt),
et c’est en se basant sur cetteestimation,
ainsi que sur lesinégalités
deSobolev-logarithmiques présentées
dans la sectionsuivante,
que nous obtiendrons des
inégalités
différentielles différentielles pour lest (mt) (cf
les sections 4 et5).
Par passage à lalimite, quand
A croîtvers nous en déduirons des
majorations
pourIt (mt).
Les théorèmesannoncés en découleront.
Dans toute la
suite,
nous supposerons que m est invariante par transla- tion. L’invariance par translation de la famille ~implique qu’il
en est demême pour mt,
quel
que soit~0.
Mais des résultatsclassiques
nousaffirment que si p est une
probabilité
invariante partranslation,
alors la limite supqui
définitIt (p)
est en fait une limite(voir,
parexemple,
lethéorème
15.12,
p. 314 du livre deGeorgii [1]).
Deplus,
on aEn
effet,
soit Ona L
d’oùD’autre part, il est clair
qu’il
existe une constante b > 0 telle que,d’où le résultat annoncé
(ainsi
la situation est iciplus simple
que dans lecas où
l’espace
desspins
était une variétériemannienne,
compacte, connexeet
orientée;
il fallait alors utiliser le calcul de Malliavin pour obtenir cerésultat pour la loi du processus en des temps strictement
positifs).
On commence par
donner,
pourAcc7Ld,
x E Mn et/>0,
une formule de type Fokker-Planckgénéralisée pour 2014 ~ ~
dt ’(x).
Soit A on pose
Nous allons prouver la
PROPOSITION 3. - Pour tout
XEMA, et
et
Démonstration. - On suppose A et x fixés comme dans l’énoncé de la
proposition.
Définissons la fonction C par
on a alors
ainsi
d’après (1),
pourRappelons
que pouret que
pour k
EA,
Ainsi pour
k E Â, Lk, 4Y
estB-mesurable,
et
., - ---
Mais remarquons que
U A - Hk
nedépend
pas de la coordonnée k(car
k E
Ã),
ainsice
qui
montre queqt (y, k,
est uneexpression symétrique
en yk et z
[car
il en est ainsi pourq (Yk’ z) Àk ( yk),
par réversibilité de q par rapport àÀ].
On en déduit que
(par
définition de1».
Intéressons nous maintenant au cas où
Lk, t ~
est alors~~-mesurable
etComme
précédemment,
on peut voir queqt ( y, k, ~)~A~M~x(~)
est uneexpression symétrique
en yk et z, d’où(la
notation yx est définie dans la sectionprécédente).
En regroupant les deux résultants
précédents,
on donc montré la seconde affirmation de laproposition.
Pour voir que pour tout
t> 0, ~,A(~)>0.
notonsqu’on
peutécrire,
siC est la fonction considérée au début de cette démonstration et si
Mais soit T > 0 fixé. Il existe une constante C > 1
(dépendant
de T etde
A)
telle queoù on a
posé,
pourv E M, M)>0},
c’est-à-dire lespremiers
voisins de v.On en déduit que pour
T],
d’où
puis,
Soit
Xo E MA
tel que(xo)
> O.D’après l’inégalité ci-dessus,
on ac’est-à-dire,
et on en déduit donc que
Considérons maintenant un
premier
voisin x de xo[1.
e. un élément xde MA
qui
s’écrit pour un certainko E A
et un certainAlors,
Il s’ensuit que pour tout t tel que on a
On considère alors les
premiers
voisins despremiers
voisins dexo, et
ainsi de suite. Deproche
enproche,
on finit par obtenir[grâce
à lacondition
(C)],
T
pouvant
être choisi arbitrairementgrand,
lepremier
résultat de laproposition
est démontré. DNous sommes maintenant en mesure d’étudier l’évolution de
l’énergie
libre restreinte à une boîte : PROPOSITION 4 : 1
Démonstration. -
Soientt>0
etA~~Zd
fixés. On a, du fait que m~,~>0,
Mais le
premier
terme du membre de droite vautQuand
au second terme, il est nul car il s’écrit aussiReste le troisième terme
qui
vaut,d’après
laproposition 3,
Par
symétrie
deqt(Y, k,
en yk et z lepremier
terme del’expression précédente
vautPour terminer la
démonstration,
il nous reste donc àmajorer
le dernier terme de(*).
On utilise pour cela un calculprésenté
parHolley
dans[2].
Par
symétrie
en Yk et z deqt (y, k, ~)~A,t(~)~ÂM.
ce terme vautMais si on pose A
= 2 ~
on a, par invariance par translationF30
des
potentiels,
et
ainsi, puisque qt (y, k, z) _ 1,
lepremier
terme del’expression (**)
estborné par
Quand
au second terme, il s’écrit aussiMais
V x> 0,
x ln +(x -1) _ e -1,
il s’ensuit donc quel’expression
ci-dessusest
majorée
pard’où le résultat annoncé avec
On va réécrire la
proposition
4 sous une autre forme. Commençons par introduire lesspécifications
associées à la famille~it f :
Pour 11 et x~ on pose
où,
On a
alors,
PROPOSITION 5. - Pour tout T >
0,
il existe uneconstante ~ (T)
> 0 telleque
où,
Démonstration. -
Commençons
par nous intéresser auxk E Â.
Remarquons
quel’expression
est alors
symétrique
en yk et z, ainsiMais pour
k ~
et on aet
z)
nedépend
pasde 11 [en effet,
pour un k ~ Zd et un z ~ Mfixés, qt (x, k, z)
nedépend
que des coordonnées de xqui
sontdans {A;}].
On obtient
donc,
enremplaçant
par gA,dans
le calculprécédent,
que
pour k ~
’ ’ ’
D’autre part, on a, pour tous les nombres
positifs a, b,
(ce
résultatsimple
estprouvé
dans la démonstration du lemme 7 de la sectionsuivante).
Ainsi,
enappliquant
ceci avec et b = il estGA, GA,
clair, d’après
laproposition 4,
que pour tout 11où,
Pour terminer la démonstration de la
proposition 5,
il suffit donc de bornerl’expression
pour tout
0 __ t T
et toutk E dA,
par une constanteK (T)
nedépendant
que de T > 0. En
effet,
le résultat annoncé en découlera avecSoit k E A fixé.
ou,
ce
qui
est le type de borne que l’on cherchait à obtenir. D3.
INÉGALITÉS
DESOBOLEV-LOGARITHMIQUES
Comme dans le cas où
l’espace
desspins
était une variété compacte(traité
dans[5]),
lesinégalités
démontrées dans cette section sontimpor-
tantes. Elles nous permettront de minorer
l’expression
qui
est apparue dans laproposition
5.Commençons
par énoncerquelques
définitionsgénérales.
On
appellera graphe,
uncouple (N, a),
où N est un ensemblefini,
etoù a est une
application
de NxN dansR+ (cependant
les valeurs de a sur ladiagonale
nejoueront
aucunrôle). Si
est uneprobabilité
surN,
on dira que p satisfait des
inégalités
deSobolev-logarithmiques (en abrégé
I.S.L.)
relativement augraphe (N, a),
s’il existe une constante a > 0 telleque
où pour tout x E
N,
on aposé
Le nombre a sera dit un coefficient admissible pour les I.S.L. satisfaites paru.
Une
propriété remarquable
des I.S.L. est leurcomportement
par passageau
produit tensoriel;
si(N l’ ai)
et(N2, a2)
sont deuxgraphes
munisrespectivement
desprobabilités 1
et 1l2,qui
satisfont des I. S. L. avecpour coefficients
admissibles al
et a2, alors satisfait des I.S.L.relativement au
graphe produit (N 1 N2,
03B11Qa2),
un coefficient admis- sible étant al va2, oùl’application alQa2
est définie parEn
effet,
On s’intéresse à ce dernier terme,
qui
s’écritaussi,
si on poseMais on a
d’où
et le résultat annoncé.
Cette
propriété
segénéralise
immédiatement au cas où ondispose
de ngraphes,
un coefficient admissible pour leproduit
tensoriel des mesuresétant alors le sup des coefficients admissibles pour les
probabilités
initiales.Rappelons également
un résultat dû àHolley
et Stroock[4].
Soit N un ensemble
fini,
muni d’uneprobabilité ~, chargeant
tous lespoints,
et d’uneprobabilité
de transition p(.,. ),
réversible par rapport à p. On suppose que p satisfait lapropriété
d’irréductibilité suivante :Vx, yeN,
il existe unchemin,
pour legraphe (N, p),
reliant xà y [i. e.
une famille d’éléments deN,
telle que xo = x, etV0~~-l,~,,~)>0].
Soit U une fonction définie sur N. On associe à
(N, p)
et à U uneconstante c
(N, U)
de la manière suivante :Pour x,
y e N,
soit l’ensemble des chemins allant de xà y [pour
legraphe (N, p)].
On définit l’élévation de parpuis,
on pose,Pour
P>0,
on définit laprobabilité
où
Zp
est la constante de normalisation.On pose
également
Alors pour
tout ~3
>0,
laprobabilité
~,~ satisfait des I.S.L. relativementau
graphe (N, Op).
Deplus,
si on note ap(N, U)
leplus petit
coefficient admissible pour celles-ci alors[cf
le théorème 3.21 de[4],
dont leshypothèses
sont ici bienvérifiées,
car, comme me l’a fait remarquer
Stroock,
on peut montrer que Jl satisfait desI.S.L.,
en utilisant lacompacité
de la boule unité deL (N, ~) (qui
estde dimension
finie)
et la condition d’irréductibilité pourp)].
Revenons à notre contexte.
Pour
etpEN*,
soita (p, t)
laplus petite
constante telle que :Il est facile de se rendre compte, à l’aide du résultat que nous venons
de
rappeler en prenant N=M"B
en considérant la probabilité
de transition r
définie,
à une constantemultiplicative près,
parque
a (p, t)
00(car
nedépend
que des coordonnéesde ~ qui
sontdans
3Ap et
oo, et queoù cp est le nombre introduit à la section
1,
avant l’énoncé du théorème 2.A l’aide du
premier rappel,
nous allons démontrer la PROPOSITION 6. - Il existe A > 0 et B > 0 tels queoù le cube
An, p
estdéfini
parDémonstration. - La démonstration est similaire à celle du résultat
équivalent
que nous avons montré dans le cas oùl’espace
desspins
étaitune variété compacte. Notamment, on commence par
quadriller An, p
enoù les forment une famille de translatés
disjoints de Ap,
inclus dans et deux à deux hors de
portée
d’interactions[plus précisément,
onprend
On posera
également
U et on supposera dans la suite que E ~’ et t >_ 0 sont fixés.On introduit les
probabilités
suivantes :désignera
laprobabilité
dGn,
p sera la restriction de à la tribu on la considérera donc aussi comme uneprobabilité sur
p.~’ ~
sera une version de la
probabilité
conditionnelle à l’événement= . (/.
e. on conditionne par rapport à la tribu ’~),
sous la loi[Ainsi (.7~CTn, ,).]
En conditionnant par rapport à la tribu et en utilisant le
premier rappel,
du fait que les coordonnées dans différents sontindépendantes et
que la restriction dedGn,
p, . à un peut s’écrire sous la forme(où y E ~’
est tel que= .
et on obtient :Supposons,
dans unpremier
temps, quePosons
(qui
est donc une fonction surMAn,p),
et notons dr laprobabilité
associée(elle dépend,
enfait, de n,
p, t, et~).
Ainsi
g 2
est la densité20142014201420142014.
.Mais notons la restriction de dr à la tribu Il est facile de voir que
r g2 dGn
’ P’est
alors la densité PP ).
Notons,
toutnaturellement
r, .,= et G = Ainsi :On va s’intéresser au
premier
terme de cette dernièreexpression.
SoitB/2
un coefficient admissible pour les I.S.L. satisfaitespar À,
relativementau
graphe (M, q). D’après
lapropriété rappelée
au début de cettesection, B/2
est aussi un coefficient admissible pour les I.S.L. vérifiées par lesÂ~
ceci V Acc7Ld. On a donc :
Cependant,
ainsi, d’après l’inégalité triangulaire
pour la norme L2(~ ), appliquée
aux fonctions et
/~(~ .),
on a ’ ~d’où,
Pour
pouvoir continuer,
nous avons besoin du lemme suivant :LEMME 7. - Soient
fl, fi,
gl et g2 des réels strictementpositi.f’s,
alors(f1g2- f2g2)2 ~ (Jfi -
infg2)
+’n
gl lng2 |(f1
gl+ f2g2)
Démonstration. - Pour démontrer ceci on peut supposer, par
symétrie
du
résultat,
que gl >_ g2.On a
Mais remarquons que
(Jgl - ~2)~ ~ 1/2 (ln gl - ln g2) (gl - ~2).
En
effet,
(par l’inégalité
deJensen)
et il s’en suit que
Ainsi
d’où le résultat annoncé. D On
applique
ce lemme avecRemarquons qu’alors,
d’où,
Mais il existe une constante
Ai > 0
telle que pour tout n, p EI~I *,
et
zeM,
onait
D’autre part, soit
On a alors montré que
cependant,
ainsi,
si on poseon voit que la dernière
intégrale apparaissant
dansl’inégalité précédente
est
majorée
parIl est
également
clairqu’il
existe une constanteA2
> 0 telle quepuis qu’il
existe une constante A > 0 telle queOn obtient
alors,
en regroupant les résultatsprécédents,
ceci sous
l’hypothèse
queLe résultat annoncé pour un g
général
en découle alors par homo-généité.
D4. CAS
OÙ
LATEMPÉRATURE
EST CONSTANTEOn se propose, dans cette
section,
de démontrer le théorème1,
conformément à la méthode décrite au début de la section 2.Remarquons
que nous pouvons supposer,puisque
latempérature
estconstante, que
(3i =1, quitte
àremplacer f
par D’autre part,It,
les1~
~, les et lesGA, t, TI
nedépendant plus,
dans cettesection,
de t,on le fera
plus apparaître
dans les indices.On commence par prouver que
l’application p (mt)
satisfait unecertaine
inégalité
différentielle.’
PROPOSITION 8. -
On a,
où A > 0 est une constante,
Cp (T)
> 0 est un nombre dedépendant
que de T > 0 et dep~N *,
0 est un nombre ne
dépendant
que dep~N
*.Démonstration. - Il est
clair,
enappliquant
laproposition
6 avecg = que si
A,
B et a(p, t)
sont les constantesqui apparaissent
dans la
proposition 6,
et si pourT>0, C (T)
>0 est la constante appa- raissant dans laproposition
5, alorsCependant
lnTI)
et ln nediffèrent,
auplus,
que d’un terme de la formeK 1 dAAn, 1 (où
K > 0 est une constanteindépendante de 11
etde n,
p),
d’où lerésultat annoncé,
en posantqui
est un nombreindépendant de t,
car a(p, t)
nedépend
du temps que parl’interpédiaire
de latempérature qui
estsupposée
ici normaliséeà 1 . D
Le résultat
précédent
va nous permettre d’obtenir unemajoration
delA (mt), grâce
à un lemmeclassique, présenté ci-dessous,
sur lesinégalités
differentielles.
Nousénonçons
ce résultat sous une formeplus générale
que celle dont nous avons réellement besoin
ici,
car nous le réutiliserons dans la section suivante.LEMME 9. - Soit
f : [0,
+ 00[
unefonction
absolument continue,satisfaisant,
p. s. pour t >_0, l’inégalité
suivante :Alors,
pour tout t >_ 0,Démonstration. - Il suffit de considérer la fonction
Il découle de
l’application
de ce lemme avecft
=p (mt),
queMais on a, d’une part,
qui, rappelons-le,
sont bien desquantités
finies. D’autre part, il est clair queAinsi,
en divisantl’inégalité précédente par 1 An, p 1
et en passant à lalimite
quand n
tend versl’infini,
ons’aperçoit
queMais T
n’apparaît plus
dans cetteinégalité, qui
est donc satisfaite pour tout~0.
On peut alors faire tendre t versl’infini,
pour obtenirCeci étant vérifié pour tout il s’ensuit que
Cependant,
uneapplication
del’inégalité
de Jensen nous montre que 1(. )
est une fonctionnelle
positive
sur lesprobabilités
sur~’,
d’oùce
qui
termine le démonstration du théorème 1.5. CAS
OU
LATEMPÉRATURE DÉCROÎT
VERS 0 EN L’INFINI Le but de cette section est de démontrer le théorème 2. On prouveraégalement qu’en
dimension 1(i. e. d =1 ),
la constance cqui apparaît
dansce résultat est
finie, mais,
par contre,qu’elle
est infinie pour le modèled’Ising plan
usuel.La démonstration du théorème 2 est similaire à celle de la section
précédente. Notamment,
on al’équivalent
suivant de laproposition
8.Soient
A, B,
et, pour ett>0, a (p, t)
les constantesqui
appa-raissent dans la
proposition
6.On pose
PROPOSITION 10. -
Supposons
que pour soit croissant.Il existe une constante L > 0 et, pour T > 0 et
*,
un nombreCp (T)
>0,
tels que
Démonstration. -
Commençons
parrappeler
que~(.)
est unefonctionnelle
positive
sur lesprobabilités
sur#,
et quepar hypothèse,
ona pour d03B2-1t d ~0.
Ainsi,
D’autre part, soit pour la constante
qui apparaît
dansla
proposition
5. Onapplique
laproposition
6 avecpour obtenir
Cependant,
il existe une constante L > 0 telle que pour tout n,et
~)
et nediffèrent,
auplus,
que d’un terme de la forme(où K
est une constanteindépendante
de~0,
de D’où le résultatannoncé,
en regroupant les observationsprécédentes,
et en posant
On supposera dans la suite que pour
t >__ to >__ o, ~it
est croissante.On
applique
le lemme 10avec £ = 03B2-1tIm,p,t(mt)
pour obtenirOr,
on aqui
sont desquantités finies,
et, d’autre part, il est clair queAinsi,
en divisantl’inégalité précédente par 1 An, p 1,
et en passant à lalimite
quand n
tend versl’infini,
ons’aperçoit
queMais T
n’apparaît plus
dans cetteinégalité.
Elle est donc satisfaite pour toutNous allons montrer que lim
1~
= 0 sousl’hypothèse
suivantef - 00
sur fi
Il existe une suite d’entiers non nuls o croissante vers l’infini telle que
B & ..
[On
auraremarqué
que nedépend
de t que par l’intermédiaire dePuis nous vérifions que les conditions données dans le théorème 2
impliquent (H),
cequi
en terminera la démonstration.Supposons
donc(H)
satisfaite.Soit n E I~11 * fixé. Alors
En
effet,
soit E > 0 et soit tl >_ to tel quealors
D’autre part,
puisque
d’où,
il en
découle,
E pouvant être choisi arbitrairementpetit,
queMais on sait aussi que
d’où,
Il nous reste à faire tendre p~ vers l’infini pour obtenir
i. e.
Montrons maintenant que les
hypothèses
du théorème 2impliquent (H).
Commençons
par remarquer qued’après
la discussionprécédant
laproposition 6,
on a pour toutIntéressons-nous au cas où c oo :
On suppose que pour
t >__ to > 1,
on aSoit une suite
d’entiers,
croissante versl’infini,
telle queet telle que
Cette dernière
hypothèse implique, d’après
lerappel
fait ci-dessus sur le comportementasymptotique
deApn (t), qu’il
existe 0 y~ 1 tel que pourt assez
grand
on aitIl en découle aisément que
(H)
est vérifiée avec la suiteSupposons
maintenant que c = oo, mais cequi
suit estégalement
valablesi c 00.
On suppose que pour
t >_ to
> 1 on aoù
K ( . )
est une fonction croissante en l’infini versl’infini,
telle que décroisse vers 0 en l’infini.Soit p E N* fixé. Vu le comportement
asymptotique
deAp (t),
on a pourt suffisamment
grand
Cependant,
pour t assezgrand,
on aégalement
queK(~)~Cp+2.
Il endécoule que pour t suffisamment
grand
on ace
qui
nous permetdéjà
de voir queD’autre part, pour tout t >_ to,
On en