A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T. L EVI -C IVITA
Sur le champ électromagnétique engendré par la translation uniforme d’une charge électrique parallèlement à un plan conducteur indéfini
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 4 (1902), p. 5-44
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1902_2_4__5_0>
© Université Paul Sabatier, 1902, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SUR LE CHAMP ÉLECTROMAGNETIQUE
ENGENDRÉ PAR LA
TRANSLATION UNIFORME D’UNE CHARGE ÉLECTRIQUE
PARALLÈLEMENT
A UN PLAN CONDUCTEURINDÉFINI,
PAR
M.
T.LEVI-CIVITA,
à Padoue.
ANNALES
FACULTÉ DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE.
PRÉFACE.
Dans une Conférence
(t)
tenue enseptembre dernier,
M.Righi
arenseigné
laSociété italienne de
Physique
sur laquestion,
si discutéeaujourd’hui,
de la pro- duction d’unchamp magnétique
par la convectionélectrique.
Après
avoirrappelé
les différentesexpériences (depuis
celles de Rowlandjus- qu’aux
dernières de M. Crémieu et de M.Adams),
il les aanalysées
avec sacritique pénétrante,
ensignalant les points
faibles et ceuxqui
restentsimplement
douteux.Parmi ceux-ci l’éminent
physicien compte
lesperturbations
duchamp magné- tique provenant
duconducteur,
que l’onemploie généralement
dans cesexpé-
riences pour mettre
l’aiguille
aimantée à l’abri des actionsélectrostatiques.
Il est
évident, dit-il, qu’un diaphragme métallique
de conductivité finie n’ar- rête pas les actionsmagnétiques,
mais il exerce sans doute une influence et l’on(1) Voir Nuovo Cimento, 5P série, t. II; octobre I90I.
6
n’a pas le droit de la
négliger.
Malheureusement nous ne sommes pas en mesured’apprécier
cetteinfluence,
comme il serait nécessaire pour une bonne discussion des résultatsexpérimentaux.
Ceux
qui
cultivent laPhysique mathématique pourraient
fournir à cetégard
des indications assez
précises
endéterminant,
ne fût-ce autrechose,
lechamp électromagnétique engendré
par unecharge électrique qui
se meut avec unevitesse constante sur une droite
parallèle
à unplan
conducteur indéfini.Peu
après
sa conférence M.Righi
a bien voulu attirer mon attention sur cetterecherche. Voilà
l’origine
duprésent
Mémoire.On y trouvera une solution
rigoureuse
duproblème
énoncé et une solutionapprochée, qui,
tout en différant de lapremière
par desquantités
absolumentinsignifiantes
aupoint
de vuepratique, prête
mieux à l’étude soitqualitative,
soit
quantitative
duchamp.
On est conduit aux résultats suivants :
Soient a le
rapport
entre la vitesse de convection et celle de lalumière ;
30k larésistance
ohmique
de l’unité de surface duplan
conducteur(exprimée
enohms) ;
1a -
2’~~;
defaçon
que, dans les conditionsexpérimentales ordinaires,
a et ksont des nombres très
petits (de
l’ordre de 10-G dansl’exemple
cité au n°18), pendant
que A estgénéralement
fini.Au delà de l’écran
conducteur,
les forcesélectrique
etmagnétique
dériventl’une et l’autre d’un
potentiel (aux
termes en a?près).
’
La force
électrique
estnégligeable;
la forcemagnétique
est à peuprès égale au produit par
I +1" I I -i- j22
de cellequi
s’exercerait si leplan
conducteur n’exis- tait pas(voin,
pourplus d’exactitude,
le n°18).
Elle est donc réduite au moins dela moitié et
pourrait
êtreinterceptée,
à l’instar de la forceélectrique,
seulementpour une conductivité infinie
( k _-- o,
C’est
justement
ce queprévoyait
M.Righi.
Quelques
mots encore sur laposition analytique
duproblème.
Les
équations
de Hertz à elles seules ne suffiraient pas, tout en tenantcompte
des conditions(de continuité, régularité, etc.) qui
sontimposées
aux compo-santes des forces
électromagnétiques.
Une discussion facile montre en effet que, pour rendre la
question déterminée,
il l faut se donner
(parmi
les conditions dites auxlimites)
deux relationsqui
devront être vérifiées sur le
plan
conducteur etqui
traduirontprécisément
cettequalité.
Nous ne pourrons yparvenir
sans sortir de la théorie hertzienne pure.’
En
effet,
cequi
caractérise un conducteur est sans contredit la loi de Ohm.Mais,
aupoint
de vue deHertz,
on n’a là que la définition du courant(de
ses deuxcomposantes
dans notrecas),
et il n’en résulte naturellement aucune relation nou- velle entre lescomposantes
des forcesélectromagnétiques.
Il faut donc avoir recours *à
quelque
autrehypothèse.
Or
l’expérience
ne nous donne à cetégard
aucunrenseignement ;
bien au con-traire,
ils’agit
enquelque
sorte de la devancer.D’autre
part,
on n’entrevoit même pas,parmi
les éléments de la théorie deHertz,
deux relationsqui puissent paraître justifiées
apriori.
D’après cela, j’ai
été conduit àm’appuyer
sur une théorie un peuplus
restreinteque celle de
Hertz,
où l’on a affaire non pasprécisément
auxéquations
différen-tielles de
Hertz,
mais à un certainsystème
de leursintégrales.
C’est ce
qui
arrive dans la théorieoriginale
deMaxwell,
dans celles de M. Lo-rentz et de M.
Larmor (’), qui, d’ailleurs,
n’en diffèrent pas, tantqu’il s’agit,
comme à
présent,
de milieuxisotropes
en repos.C’est ce
qui
arrive aussi dans la théorie deHelmholtz,
dèsqu’on
luiajoute simplement l’hypothèse
que les actions à distance sepropagent
avec une vitesse finie(voir Chap. I).
On a
bien,
dans le cadre de cesthéories,
tout cequ’il
faut pour que notre ques- tion et d’autresanalogues
deviennentparfaitement
déterminées.J’ai
préféré
la dernière(celle
de Helmholtzmodifiée)
parce que lesprincipes
sont
peut-être plus simples,
et à mon avis trèssuggestifs.
Ce ne serait pas une raison suffisante. Mais on
peut
démontrerqu’on
seraitconduit à la même solution aussi en
partant
desintégrales
de Maxwell. Je meborne à
signaler
cetteconclusion, qui
se rattache à la remarquesuivante, d’ordre plus général :
’ Les deux théories
intégrales
ne sont pasidentiques.
Elles s’accordent naturel- lement dans le domainedifférentiel,
mais elles s’accordent encore surquelques
détails
importants
nonenvisagés
par la théorie de Hertz.On a besoin de ces.
compléments
pour toutes lesquestions qui appartiennent
au même
type
duproblème simple
étudié ici. Parmi cesquestions,
il y en a unenotamment
(celle
de l’influence d’un écran conducteur sur lechamp magnétique
d’un courant
variable)
où l’onpeut
s’attendre à ce que les résultats obtenus par la théorie seront accessibles sanspeine
au contrôle del’expérience (pendant
que dans le cas actuel on se trouve presque à la limite desquantités appréciables
parinobservation).
’
Je me propose de revenir
prochainement
sur cepoint.
,( i ) Elles sont
résumées.
dans la seconde édition du Traitéclassique
de M. Poincaré : :Électricité et
Optique.
Voici les citations des Ouvrages des deux savants contenantl’exposé
de leurs théories : LORENTZ, Versuch einer Theorie der elektrischen und
optischen Erscheinungen
in bewegten Körpern,Leyde ;
i 8g5.2014 LARMOR,
Aether and matter, Cam-bridge ;
1900.CHAPITRE I.
RAPPEL DE QUELQUES NOTIONS
D’ÉLECTRODYNAMIQUE.
1. J’ai démontré autrefois
(’ ~ qu’on peut
retrouver les traits essentiels de la théorie de Maxwell même enpartant
des loisclassiques.
Il suffit de lescompléter
par
l’hypothèse
que les actions à distance sepropagent
avec une vitesse finie.La théorie de Helmholtz conduit alors aux
équations
de Hertz.Voici,
en peu de mots,. cette déduction. .2. Généralités. -
Envisageons
un milieuhomogène S,
indéfini et en repos,siège
dephénomènes électrodynamiques.
Soient,
pour unpoint quelconque P (x, y, ~),
et dans un instantquelconque t, e(x,
y, z,t)
la densitéélectrique ; u(x, y,
.~,t), v(x, y, ~, t),
â,t)
lescomposantes
du courantrapportées
à l’unité de volume : : e dSreprésente
alors laquantité
d’électricité contenue dans le volume dS à l’instant t ; udy
d.~ dt est laquantité
d’électricitéqui
traverse,pendant
letemps dt
successifà t,
l’airedy
dânormale à l’axe des x; de même v dz dx dt est la
quantité d’électricité,
etc.Je suppose e, il, v, w finies et continues avec toutes les dérivées des deux pre- miers ordres. Je suppose, en outre, que ces fonctions s’annulent à
l’infini,
defaçon
que lesintégrales[ ; dS,
..., étendues à toutl’espace S,
aient unsens
(pour
toute valeur det),
r étant la distance dupoint
variabled’intégration
à un
point
fixequelconque.
,3.
Principes
de conservation de l’électricité. - Entre e, cc, v, w on al’équa-
tion de
continuité, qui
s’écritIl va sans dire que e
dS,
tcdy
dzdt,
v d~ dxdt,
w dxdy
dt( qui
sont toutes desquantités d’électricité)
doivent être mesurées de la mêmefaçon,
en unités élec-trostatiques
parexemple.
A cesystème
serapporteront
alors les valeurs numé-riques
de e, u, v, w.( 1 ) Sulla niducibilitâ delle
equazioni
elettrodinamiche di Helmholtz allaforma
hertziana (Nuovo Cimento, août 1897). ,
4. Loi de Coulomb. - Potentiel
électrostatique
retardé. - Conformémentà la loi de
Coulomb,
lepotentiel électrostatique (en supposant
poursimplifier
laconstante
diélectrique,
oupouvoir
inducteurspécifique
de notremilieu, égale
àl’unité?
est - ...où l’on
désigne
parx’, y’,
z’ les variablesd’intégration,
par x, y, z les coordon- nées dupoint quelconque P, auquel
serapporte
lepotentiel,
par ~° la distanceJe pose, A étant une constante, l’inverse de la vitesse de la lumière dans
S,
On
appelle
Fpotentiel électrostatique
retardé.Chaque élément e r
dS de Fest, on
peut dire,
lepotentiel
d’une actionpartie
de P’ avec uneanticipation
A rsur l’instant
auquel on l’envisage
aupoint
P.Par
conséquent,
enprenant F,
au lieudS,
commepotentiel
électrosta-tique,
tout se passe comme si les actionsélémentaires, envisagées
par la loi deCoulomb,
sepropageaient
enligne
droite de leursorigines
à P avec la vitesse de la lumière.’
5. Potentiel vecteur retardé. - Loi de Biot et Savart. - Force
magné- tique.
- Le vecteur dont lescomposantes
suivant les axes coordonnés sontsera notre
potentiel
vecteur. Il diffère dupotentiel
vecteur ordinaire par la sub- stitution deà
u(x’, y’, z’, t),
v(x’, y’, z’, t),
tw( x’, y’, z’, t)
cequi correspond,
comme tou t àl’heure,
à unepropagation
par ondessphériques
avec la vitesse AI ~La force
magnétique
dachamp, d’après
la loi élémentaire de Biot etS,avart
(dite parfois
aussi loi deLaplace),
est définie comme le tourbillon(curl
desAnglais)
dupotentiel
vecteur,changé
toutefois de sens si les axes sont orientéscomme dans la i, ce que nous voulons supposer.
’
Fig. I.
Dès
lors,
en combinant la loi de Biot et Savart avec notrehypothèse
sur lavitesse de
propagation,
on a, pour lescomposantes L, M, N
de la forcemagné- tique,
lesexpressions
suivantes :6. Loi d’induction de F. Neumann. 2014 Force
électrique.
- Les dérivées de -AU, - AV, -
parrapport
à t, donnent lescomposantes
de la force électromotrice d’induction : c’est la loipotentielle de
F.Neumann,
où l’on a seu-lement
remplacé
lepotentiel
vecteur ordinaire par lepotentiel
retardé.Lorsqu’il n’y
a pas de forces électromotrices extérieures(d’origine chimique, thermoélectrique, etc.)
la forceélectrique
totale(X, Y, Z)
est la somme de lacomposante électrostatique
et de celleprovenant
de l’induction.On a donc .
7.
Propriétés
clesfonctions F, U, V,
W. - Toutpotentiel
retardésatisfait à
Inéquation
C’est
l’analogue
del’équation
dePoisson,
et l’onpeut
la vérifier de la mêmefaçon 1 ’ ).
Nous avons ainsi
De
plus
les fonctionsF, U, V,
W sont liées entre elles par la relationPour le
démontrer, je
remarque d’abordqu’on
peutécrire,
avec la notation des dérivéespartielles,
Or
d’où, puisque u dépend
de .runiquement
par l’intermédiaire del’argument
. i)’n ~~ ~’
’ ~ c~x ~~
, Transformons la
première intégrale
par la formule de Green.L’intégration
étant étendue à tout
l’espace,
il vient) l’oir, par exemple, VOLTERRA, Sul principio di Huygens (Nuovo Cirrcento,
3e série, t. XXXI, XXXII, XXXIII; i8g2-I8g3), ou bien encore POINCARÉ, Oscillations
électriques, n° 40.
ou
bien,
à cause del’identité, rappelée ci-dessus,
De même
eL en
ajoutant
L’équation
de continuité(I), appliquée
aux fonctions e, u, v, w, devientdemment
_ _
le second membre de
l’équation qui précède
est doncégal
à2014A s de dt 1 r dS,
c’est-à-dire
à2014A-.’
c. Q. F. D.8.
Vérification
deséquations de Hertz.
- En éliminai la fonction F deséquations ( Il),
etayant égard
auxéquations (I),
il vient tout de suiteC’est le
premier
groupe deséquations
de Hertz.Dérivons maintenant la
première
deséquations (II)
parrapport
à i ;multiplions
par
A,
enremplaçant
-A2.i§ t> i
par sa valeur 201403942
U -£
A u. Nous obtenonsLes deux dernières
équations (1) donnent d’ailleurs,
. En tenant
compte
de(5),
et en retranchant de laprécédente,
il reste sim-plement
Les deux
équations
s’établissent de la même
manière,
et l’on a ainsi retrouvé lesecond
groupe deLes
équations (I~
donnent t encorependant
que leséquations (II),
enayant égard
à(5)
et à la relationdonnent
9.
Charges
et courants desurface.
- Discontinuitésqui
ena dérivent dans lesforces électromagnétiques.
- En nousplaçant
aupoint
de vue desactions
à
distance, qui
nous a conduit auxéquations (I), (II),
il est presque évident queces dernières s’étendent au cas où il y
aurait,
surquelque
surface r du milieu indéfiniS,
des distributions à deux dimensions decharges
et de courants. Il suffitd’ajouter
auxexpressions
despotentiels F, U, V,
W lesintégrales
doubles corres-pondant
à ces distributions.On n’arien à modifier aux
équations (4), (5),
...,(g)
pour lespoints
nonsitués sur les surfaces s; mais on doit
prendre garde
aux discontinuités que l’onrencontrera en les traversant.
Il
importe
surtout de reconnaître cellesqui
seproduisent
dans les composantes des forcesélectrique
etmagnétique.
On les détermine aisément(en
fonction descharges
et des courants desurface)
à l’aide des formules bien connues, se rappor-tant aux dérivées
premières
despotentiels
desurface,
formulesqui
sont valablesmême pour les
potentiels
retardés( ~ ).
,(1) VOLTERRA, loco citato, t. XXXI.
On
peut
encore montrer que(charges
et courants de surfacesatisfaisant,
bienentendu,
auprincipe
de la conservation del’électricité)
les discontinuitésqui
seproduisent
dans les forcesélectromagnétiques
ne diffèrent pas de celles que l’on mettrait aujour
en suivant la voieindiquée
par Hertz.Du reste, au
.point
de vuephysique,
une telle démonstration neserait
pasnécessaire;
l’identitéapparaît
d’elle-même. ’Pour nous en rendre compte, voyons en
quoi
consiste ceprincipe
de Hertz.Nous
envisagerons,
pourplus
denetteté,
le cas d’uneportion
de surface a~paral-
lèle au
plan z
= o.Ce
qui
arrive pour des distributionssuperficielles,
situées sur s~, doit êtrecherche par un passage à la
limite,
en considérant d’abord une couche 03C4d’épais-
seur g limitée d’un côté par a’, et
exprimant
ensuite que leséquations
indéfi-nies
(6), (7), (8), (g)
continuent à subsisterdans 03C4, lorsqu’on
suppose que e,ll, p
grandissent indéfiniment, pendant
que gdécroît,
de manière toutefois que les limites de ge, gu, gv restent finies.Ce même passage à la limite
introduit,
dans leséquations (I), (II),
les termescorrespondant
aux distributions de surface sur (j.Dès que l’on a affaire à la même cause, les effets
(dans
notre cas, les disconti-nuités des forces
électromagnétiques
à travers5)
doivent être les mêmesquelle
que soit la voie que l’on choisit pour les évaluer.
10.
Remarque.
- Onpeut présenter
les considérationsqui précèdent
sousune forme valable pour tout milieu
isotrope,
même s’il estpolarisable,
c’est-à-dire s’il est doué d’un
pouvoir
inducteurspécifique
et d’uneperméabilité
ma-gnétiqu.e quelconque.
C’est ce que
j’ai
fait dans le Mémoire du Nuovo Cimento citéplus
haut.CHAPITRE IL
TRANSFORMATION DES POTENTIELS RETARDÉS.
Transf ormation
directe despotentiels
dans le cas où le mouvementdes
charges
se réduit à une translation. - Dès que l’on a affaire à un mouve-vement de
translation,
toutsystème qui
estanimé,
parrapport
aux axesfixes
Oxyz,
de la mêmetranslation,
doit resterinvariablement
lié auxcharges.
La densité e de leur distribution est donc une fonction
de
r~,~, indépendante
de t.
Complétons
la définition des axes mobiles enchoisissant,
parexemple, Oxyz
comme
position
initiale(pour t
=o)
du trièdre On aalors,
entre les coor-données x, y, z;
~, ~, ~
d’une mêmeparticule
électrisée parrapport
aux deuxsystèmes,
les relationsles ~
~,
yétant des
fonctions données dutemps ~ qui
se réduisent à o, pour~=o.
Dans un instant
quelconque ~
la vitesse descharges électriques
est, pour tout. , , ~
~yB
point du
champ, ()
.Or la
quantité
d’électricitéqui
traverse dans letemps dt
l’aire élémentaire(c’est-à-dire
lacharge
d’unparallélépipède ayant
tdy dz
pour base et2014’
dt pourhauteur)
estexprimée
par e2014
Comme
représente
par définition la mêmequantité,
il s’ensuit queOccupons-nous
d’abord dupotentiel électrostatique
La densité e ne
dépend
quede e, r~, ~, dex - ,y- ~~,
2 - ~; on a donc l’identité
en convenant de
désigner,
pour une fonctionquelconque,
lechangemenL
de t ent -
Ar,
par un traitsuperposé.
Posons
et
appelons
D le déterminant fonctionnel de tpar rapport
àx’, y’,
~’.Ayant
_ _on trouve tout de suite
En
adoptant,
dansF,
au lieu dex’, y’, z’,
pour variablesd’intégra-
tion
~’ ),
ilvient, d’après (3),
Tout se passe donc comme si
chaque charge
élémentaireagissait
avec lepoten-
tiel I r |D|
D’une
façon plus précise
cetteexpression
transformée de Fcorrespond
à la loiélémentaire suivante :
La
charge, qui
occupe dans un instantquelconque t
uneposition quelconque
P, (x,
y1, z1),agit,
sur lepoint envisagé P (x,
y,z)
avec lepotentiel (rapporté
àl’unité de
charge)
, où rreprésente
la distance deP,
non pas àP,,
mais à un certainpoint P’(x’, y’, z’), qui dépend
de P et deP~ d’après (4) ;
D étant définipar
l’équation ( 5 ).
Il est aisé
d’apercevoir
lasignification géométrique
dupoint
P’.( 1 ) La
transformation
est légitime, toutes les fois que D ne s’annule pas; cequi
arrivenotamment
lorsque la vitesse de translation nedépasse
pas celle de la lumière (voir plus loin).La
comparaison
de(1 )
et(4)
montre, eneffet,
que P’ est laposition occupée à
l’instant t - An par la
charge qui
occupe àl’instant, t
laposition P, ( fig. 2 ).
Fig.2.
’ C’est
justement
laposition
de laditecharge,
d’où uneaction,
sepropageant
avec la vitesseI ,
atteint P à l’instant t.v étant la vitesse de la
charge
enP’,
c’est-à-dire à l’inst.ant t - les compo-santes de v ne sont autre chose que
dx.
On a doncla direction
positive
de /~ allant de P’ à P.On voit bien que D reste
toujours positif [ce qui garantit
lalégitimité
de latransformation et l’univocité de la
correspondance
entre lespoints P,
etP’]
si,
comme nous le supposeronsdésormais,
c’est-à-dire si la vitesse des
charges
reste inférieure à celle de la lumière.Le
potentiel électrostatique
élémentaire seprésente
donc sous la formeCe résultat est dû à M. Wiechert
( ’ ).
Pour le
potentiel
vecteur on est évidemment conduit à des conclusions ana-logues.
A cause de
(a)y
lesexpressions
transformées deU, V,
W se tirent de F en vremplaçant e par Au =
Aed03C6 dt,
Av =A e d03C8 dt, A w =
Aed~ dt.
(’) Elementargesetze (Archives Néerlandaises, 2" série, t. V) (Volume jubilaire en l’honneur de M. Lorentz); 1900.
11 sera
plus commode,
dans cequi
vasuivre,
de serapporter
aux axes mobiles.Les coordonnées des
points P, P,,
P’ seront alors naturellementdésignées par , r ~ ~ ~ ~~ ? ,~~ ~ ~~ ~ ~r~ .’1’, ~r~
et lesexpressions
despotentiels (où
ilconvient
bienentendu, d’introduire,
même comme variablesd’intégration,
les coordonnées~,,
TI t,
03BE1
au lieu de x,, y1, z1) s’écriventr et f
ayant
lasignification
définie tout à l’heure.Ces
formules,
nous le verronsbientôt,
sont valables pour un mouvementquel-
conque des
charges.
Ici les trois dernières se réduisentsimplement
à12. Cas d’une
charge unique.
-Supposons
que la fonctione(03BE,
~,03B6)
soitgénéralement nulle,
en dehors d’un trèspetit
espace T entourant lepoint
Q.On
peut
évidemment faire cettehypothèse
sans renoncer à la condition(néces-
saire pour la validité des considérations du
premier Chapitre)
que les dérivéespremières
et secondes de e soientpartout
finies et continues~’ ~,
il suffit
d’imaginer
une fonctionquelconque,
douée de cettepropriété
pour lespoints
de r,qui
s’annule sur le contour avec ses dérivées des deuxpremiers
ordres. Il est
partant permis
de supposer en outreni étant une constante donnée.
Ceci
posé,
le cas d’unecharge unique
m,placée
àl’origine
Q des axesmobiles,
se déduit sans
peine
comme cas limite du numéroprécédent,
en faisant décroître indéfinimentl’espace
T,(1) A la vente, on peut se tirer d’affaire avec des conditions moins restrictives; mais il ne
vaut pas la
peine
d’y insister.’
Les
potentiels
retardés se réduisent alors . au;produits
de ni, A i>1.J§§
t , Am§§11
t,~Î
parLe passage à la
limite,
dont nous nous sommes servi pour yarriver, permet
évidemment d’affirmer(ce qu’on pourrait
aussi vérifierdirectement)
que cespotentiels
élémentaires satisfont bien auxéquations
différentielles(4)
et(5)
duChapitre précédent,
ouplutôt (comme
nous nousrapportons
ici aux axesmobiles)
à leurs transformées en
coordonnées 1,
~,~.
Il va sans dire que la distance r et la vitesse v se
rapportent,
non pas à laposi-
tion actuelle Q de la
charge
ni, mais à laposition antérieure,
dont les coordon- nées~’, ~’, ~’
sontdéfinies,
en fonctionde
~,~,
t, parC’est ce
qui
résulte deInéquation (4), lorsqu’on
y met en évidence les coor-données
~7~
..., en tenantcompte
de ce que(le point P~
étant icireprésenté
par
Q)
Pour arriver aux
expressions
définitives despotentiels,
il faut éliminer les coordonnées auxiliaires~~,
der .
. Voici comment onpeut disposer
lecalcul.
Tout d’abord on
tire,
deséquations (7),
équation qui
définit directement r en fonctionde r~, ~,
t.En la dérivant par
rapport
àA,
il vientMais,
Remarque.
- Comme les fonctions03C8(t), ~(t), qui
définissent le mou-vement de Q sont censées être
quelconques,
cequ’on
vient de direpermet
de construire en tout cas lechamp électromagnétique
dû à un mouvement d’unecharge unique
.13. Cas
général
d’une distribution et d’un mouvementquelconques.
-.Analoyies hydrodynamiques.
- S’ils’agit
d’un nombrequelconque
decharges,
on n’a
qu’â
faire la summe despotentiels
élémentaires pour obtenir les expres- sions deF, il , V,
XNi.Dans le cas d’une distribution continue m,
m d03C6 dt
,m d03C8 dt
, md~ dt
nesont -
autresque
et l’on trouve, par
suite,
les formules(6), qui
restent ainsi démontrées engénéral,
tandisqu’auparavant
nous les avions établies seulement pour les mouve-ments de translation des
charges.
Il ne serait pas difficile
d’obtenir,
même dans le casgénéral,
la transformation despotentiels
retardés par un calculdirect,
mais il est inutile des’y
arrêter.Je
préfère
faire remarquerqu’on peut
concevoir l’action d’unchamp
donné(sur
unpoint
P et dans un instantt) répartie
entre lespoints
duchamp
d’uneinfinité de manières. On
peut
notamment :_
10 Attribuer à
chaque point
duchamp
lacharge qui s’y
trouvait à l’instant t.On a de la sorte les
expressions primitives
despotentiels retardés,
telsqu’ils
ont été définis au début du
Chapitre précédent.
_ .2° Attribuer à toute
charge
laposition qu’elle occupait
à l’instant t.C’est ce
qu’on
fait dans lesexpressions
transformées(6).
Dans la forme
originale
les actions sont enquelque
sorteréparties
suivant lepoint
de vue d’Euler.Les
expressions
transforméescorrespondent,
aucontraire,
aupoint
de vue deLa grange.
14.
Charge unique
en mouvement de translationuniforme.
- Si cdésigne
la vitesse constante de
translation,
on aen supposant
l’axe; dirigé
suivant la translation.Les
équations (7) et (8) se
réduisent àest une constante
numérique plus petite
que l’unité.L’expression (5 bis)
de r D devientOr,
enmultipliant par (I
-a2 ),
on tirede ( 8’ )
ce
qui
donneLes
potentiels
élémentaires sont doncLes formules de transformation
(i)
étant àprésent
les
opérations différentielles
seront
exprimées
dans nosvariables
ri,~,
t pard’où,
pour toutefonction f
des seules variables~,
~,~,
On
voit bien queC’est la vérification directe des
équations (4)
et(5)
duChapitre précédent.
Les
expressions explicites
des forcesélectromagnétiques
duchamp
dériventde
(I)
et(II),
en y substituant les valeurs(10).
Jen’y
insiste pasdavantage,
carun tel
champ
adéjà
été très bien étudié( ~ ).
CHAPITRE III.
RÉSOLUTION DU PROBLÈME PROPOSÉ.
15. Données et mise en
équation.
- Un conducteurplacé
dans unchamp électrostatique
s’électrise par influence. Unphénomène analogue
doit évidemmentse
présenter lorsque
lechamp
varie avec letemps.
Seulement la distribution induite sera engénéral
variable et il seproduira
des courants.En tout cas, la
présence
d’un conducteur dans unchamp
donné entraîne desmodifications du
champ.
Selon notre
point
de vue laquestion
de déterminer ces modifications revientau calcul des termes additionnels que la
présence
du conducteur introduit dans lesexpressions
despotentiels
retardés. En d’autres termes, ils’agit d’assigner
lespotentiels
retardéscorrespondant
à la distribution et aux courants induits sur le conducteur.(1) HEAVISIDE, Electrical papers, II. - RIGHI, Sui campi elettromagnetici e par- ticolarmente su
quelli
creati da cariche elettriche e dapoli
magnetici in movimento (Nccovo Cimento, se série, t. II; août 190I ),. Sans
envisager
ici leproblème général,
arrivons tout de suite au casparticulier qui
formel’objet
de notre recherche.Une
charge
donnée m se meut alors avec une vitesse constante cparallèlement
tà un
plan
conducteur indéfini a~, le milieu ambiant étant l’éther(jig. 3).
Fig. 3.
Choisissons un
système
d’axes mobiles invariablement liés à ni, ayantc pour
plan i
= o, et m sur le demi-axepositif des ~.
Les coordonnées de na sontalors o, o,
~~>
o, d étant la distance constante de m à a.S’il
n’y
avait pas deplan conducteur,
lespotentiels
duchamp
seraient donnés par les formules(10)
duChapitre précédent en
ychangeant seulement ( en - d.
Mais le mouvement de ni donne naissance à une distribution induite
(variable)
sur le
plan
conducteur et il luicorrespond
unpotentiel électrostatique F,
et unpotentiel
vecteurUt, V, (Wt
est évidemmentnul,
car le mouvement de l’électri- cité a lieu sur leplan (
=o).
Les
potentiels
duchamp,
modifié par laprésence
duplan conducteur,
sepré-
sentent donc sous la forme
en
ayant posé
pourabréger
Examinons maintenant à
quelles
conditions doivent satisfaire les inconnuesU,, V,
comme fonctions desvariables 1,
.Il,~,
t.Tout
d’abord,
euégard
au fait que lephénomène
est stationnaire parrapport
aux axes ces fonctions ne
dépendront
pasexplicitement
dutemps
t.Elles sont toutes des
potentiels
retardés(correspondant
à des distributions de surface sur ledonc, d’après
le numéroprécédent,
des solutions del’équation
elles satisfont à
l’équation (5)
duChapitre l, qui
devient àprésent
elles se
comportent partout,
même à l’infini et a la traversée duplan conducteur,
comme des
potentiels
ordinaires(’ ).
Leursexpressions analytiques (sous
formed’intégrales
doubles étendues auplan (
=o)
nechangent
paslorsqu’on change
lesigne de Ç.
Elles ont donc même valeur dans lespoints symétriques
parrapport
au
plan (
= o ; elles sont en somme des fonctions del’argument |03B6 L
Les conditions
caractéristiques,
relatives auplan 1
= o,peuvent
alors êtreprésentées
sous la formeet, u,, v, étant la densité de la distribution et les
composantes
du courant Induit.Ce sont de nouvelles inconnues
dont,
pour le moment, on sait àpeine quelles
doivent vérifier
Inéquation
de continuité.Il
n’y
a pas lieu d’en tenircompte,
car c’est uneconséquence
de(4).
Eneffet,
ladite
équation (
1 == o, parrapport
aux axesfixes
s écritet cela résulte bien de
(5)
enayant égard
à(4).
Les
équations (5)
ne serventdonc, peut-on dire, qu’à
définir e,,Les
prémisses générales
duChapitre
1 ne nous donnant pas d’autresrenseigne-
ments sur les fonctions
Fi, Ut, V,,
on n’en a pas assez pour les déterminer.( 1 ) On
pourrait
même dire, en se rapportant aux variables03B6 I - a2,
~, 03B6, que les fonc- tions F 1, Ui, Vi sont des potentiels ordinaires de distributions ayant pour siège le plan ( = o.C’est ce qui résulterait directement de leurs expressions transformées. C’est d’ailleurs ce
qui résulte de (3),
d’après
la façon dont se comportent lesdites fonctions.On devait
s’y attendre,
carjusqu’à présent
nous avons traité leplan
conduc-teur
simplement
comme unsiège
d’électricité en mouvement.Or ce
qui
caractérise les conducteurs est bienquelque
chose deplus précis :
:c’est la loi de Ohm.
Pour les surfaces conductrices
(isotropes)
elleexprime
que le courant est pro-portionnel
à lacomposante tangentielle
de la forceélectrique,
et a la mêmedirection.
Nous devons donc poser
k étant une constante,
puisque
nous supposons bien que leplan
conducteur 03C3 esthomogène.
Quelle
est lasignification physique
de cette constante k ?Ayant
choisi(n° 3)
lesystème
d’unitésélectrostatiques,
Ak n’est autre choseque la résistance de l’unité de surface de notre
plan conducteur,
mesurée enunités
électrostatiques. Or,
siRe, Rm, Ro
sont les trois nombresqui
mesurent unemême
résistance, respectivement
en unitésélectrostatiques,
en unités électro-magnétiques
et enohms,
ona (i )
Il s’ensuit
La constante k est donc un trentième de la résistance de l’unité de
surface
du
plan
conducteurexprimée
en ohms.Il est à
peine
nécessaired’ajouter
que, une fois trouvéesF,, U,, V,,
on a,d’après (y
et les formules(1), (II)
duChapitre I,
lespotentiels
duchamp.
Il
faut,
bienentendu, remplacer
dans(I~,
lessymboles opératifs
par les
équivalents
( 1 ) ) Voir, par exemple, MASCART et JOUBERT, Leçons, etc., t. I, p. 671-675.