110 | La Lettre du Neurologue •
Vol. XX - n° 4 - avril 2016VIE PROFESSIONNELLE
ORPHÉE, un festival dans les Yvelines
R. Leteurtre*
*Directeur artistique du festival ORPHÉE, en qualité de président et directeur du théâtre Eurydice.
D’Eurydice à Orphée
Le festival ORPHÉE est né en 2004, année européenne du handicap. Rachel Boulenger- Dumas et Michel Reynaud en sont à l’initiative. Michel Reynaud était déjà à l’ori- gine, en 1986, du théâtre Eury- dice, un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) artistique et culturel unique en France appartenant à la sauvegarde des Yvelines (exception faite de la compagnie de l’Oiseau-Mouche, à Roubaix) qui offre la possibilité à des personnes en situation de handicap d’avoir une expression artistique et une ambition profession- nelle. Cette lutte pour une professionnalisation des personnes ayant une reconnaissance de travailleurs handicapés sera le combat de toute une vie, et ce sera celui de Rachel et Michel.
Ainsi est né, 18 ans après Eurydice, le festival ORPHÉE, avec le soutien indéfectible de la fonda- tion du Crédit coopératif et du théâtre Montansier de Versailles, dirigé alors par Jean-Daniel Laval.
Situé à Versailles, au siège de l’ADAPEI (Association départementale des parents et amis de personnes handicapées mentales), qui a hébergé l’administra- tion du festival jusqu’en 2015, ORPHÉE, événement annuel, propose sur 2 ou 3 semaines une dizaine de spectacles interprétés par des personnes en situation de handicap. “Artistes avant tout”, slogan du festival, a vocation à présenter des compagnies professionnelles du monde entier. Tous les types de handicap sont présents, et l’accessibilité des plateaux fait écho à l’accessibilité pour le public (“boucles magnétiques”
[câble qui fait le tour de la salle et qui diffuse les ondes et donc les voix amplifiées dans un casque remis aux malentendants], fauteuils, audiodescrip- tion, traduction en langue des signes). La mixité des publics, portée par l’ouverture vers d’autres territoires, est l’une des ambitions d’ORPHÉE. C’est ce qui va fonder le projet de la nouvelle direction artistique : à l’issue de l’édition 2015, les fondateurs historiques ont souhaité passer la main et m’ont proposé, de reprendre les destinées du festival ORPHÉE.
2016 : ORPHÉE 2.0, nouvelle direction
Un nouveau projet est alors soumis au Conseil d’administration sortant et à notre principal mécène, le Crédit coopératif :
➤ donner au festival ORPHÉE un rayonnement sur tout le département des Yvelines, avec une diffusion dans un nombre croissant de théâtres des Yvelines, en sollicitant l’implication du réseau de théâtres en Yvelines, Créat’ Yve ;
➤ construire une ambition régionale : tout d’abord en nous associant à Viva la Vida, festival organisé dans le département du Val-d’Oise, puis en intégrant un temps de programmation à Paris avec la collaboration de la Maison des métallos, et, enfin, en tissant des liens avec le Conseil départemental des Hauts-de-Seine et certaines de ses structures ;
➤ transformer l’événement en biennale à partir de l’édition 2016, pour avoir le temps et les moyens de rechercher des spectacles toujours plus professionnels, et pour relancer l’ambition européenne et internationale ;
➤ développer, notamment pendant les années impaires, l’action culturelle (médiations, résidences de création, études, diffusion de petites formes, etc.), les temps de réflexion, la production d’écrits et leur publi- cation, et jouer d’influence pour faire évoluer l’image du handicap.
À ce jour, la ville de Versailles souhaite s’investir dans ce type de projet en mettant ses ressources, ses locaux et ses compétences à disposition.
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VIE PROFESSIONNELLE
La norme et les marges…
Le festival ORPHÉE a donc pour vocation de permettre aux personnes en situation de handicap de sortir du plafond de verre qui ne leur reconnaît comme statut que celui de handicapé.
“Artistes avant tout” signifi e bien que nous nous adres- sons à leur singularité…
d’artiste et non de handi- capé. Le choix du vocable fait ici toute la différence.
“Artistes avant tout” impose aussi que les spec- tacles proposés soient d’une qualité professionnelle avérée, conduits par un véritable projet artistique et défendus par des interprètes professionnels. On comprend aisément que tous ces adjectifs seront régulièrement soumis à caution. Qu’est-ce qui est professionnel ? Qui décrète le professionnalisme ? Quels critères vont être mis à contribution ? Peut-on comparer si facilement les esthétiques ? Comment appréhender la virtuosité du danseur paraplégique ou
la beauté de la langue d’un auteur par des comédiens signant le texte ? On se surprend à envier les critères du handisport pour les athlètes de ces disciplines.
Et si c’était aussi cela, l’enjeu ? Car, au-delà de la reconnaissance de l’expression artistique de ces artistes, un festival comme ORPHÉE pose inévitable- ment la question de notre regard sur les esthétiques.
Ces œuvres “de la marge” interrogent au plus profond notre rapport à l’altérité, nous renvoient une image beaucoup plus contrastée et plus humaine de notre société. On peut comprendre que cette proposi- tion fasse débat dans une société qui peine encore à faire une place équitable aux femmes et dont les
“minorités visibles”, comme on dit pudiquement, ne sont pour ainsi dire jamais représentées sur nos scènes. Je terminerai par cette nouvelle défi nition de l’accessibilité, établie par Oriane Mino, dans un article paru dans Le lien social en avril 2015, et prolongeant la défi nition que l’on retrouve sur le site du gouver- nement : “Accessibilité culturelle : la réduction de la discordance entre, d’une part, les possibilités, les compétences et les capacités d’une personne et, d’autre part, les ressources de son environnement lui permettant, de façon autonome, d’être un utilisateur et un acteur de la vie sociale et culturelle.” ■
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La clinique de Montévrain (RER A Val d’Europe, TGV Chessy, autoroute A4), établissement SSR (90 lits, 20 places HDJ, consultations externes) ouvert en 2012, disposant d’une équipe pluridisciplinaire dynamique, de locaux neufs, d’un plateau technique de qualité (balnéothérapie, isocinétisme)
recherche
un médecin salarié temps plein en CDI
Le recrutement actuel est à la fois neurologique Parkinson SEP, AVC) et locomoteur (rachis, membres).L’idée est de compléter une équipe multidisciplinaire (médecin MPR, neurologue, généralistes). Le médecin devra s’impliquer à la fois dans la prise en charge des patients mais aussi être force de proposition et innovant dans les orientations de l’établissement, choix d’équipement…
Poste en CDI, salaire selon expérience.
Prise de fonctions avril 2016.
Personnes à contacter :
• Dr Sabrina Stefanizzi (tél. 01 60 54 41 39) s.stefanizzi@ramsaygds.fr
• Mme Stéphanie Poupelier, RH (tél. 01 60 54 41 16) s.poupelier@ramsaygds.fr
P E T I T E A N N O N C E 7 7 - S E I N E - E T- M A R N E
Pour réserver cet emplacement, contactez dès maintenant le service Annonces professionnelles (Valérie Glatin) au tél. : 01 46 67 62 77 - fax : 01 46 67 63 10
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