Résumés de thèses
Amélioration génétique des Eucalyptus tropicaux.
Contribution majeure à la foresterie clonale
B. MARTIN (*) B. MARTIN
La thèse
présente
une succession de dixpublications
de 1971 à1987, groupées
autour du thème central de l’amélioration
génétique
desEucalyptus tropicaux.
Laplupart
des travaux ont été réalisés à Pointe-Noire(Congo)
dans le cadre du CentreTechnique
ForestierTropical (C.T.F.T.)
et de l’Unité l’Afforestation Industrielle duCongo (U.A.LC.). Beaucoup
de références viennentégalement
desplantations
de laSociété Aracruz Florestal S.A. au Brésil
(Espirito Santo).
La
présentation
de l’ensemble des documents est réalisée sous forme d’une étude desynthèse
utilisantégalement
toute labibliographie.
Cette étude s’articule ensept chapitres.
1. Intérêt du genre
Eucalyptus
Le genre
Eucalyptus,
très diversifié(600 espèces),
est limité à l’Australie et laTasmanie,
maisquelques espèces
se retrouventégalement
dans les îlesindo-malaises,
au nord, où on trouve deux
espèces qui
n’existent pas sur le continent australien : cesont
l’Eucalyptus urophylla
des îles de la Sonde etl’Eucalyptus deglupta qui
s’étend dela
Papouasie-Nouvelle
Guinée auxPhilippines.
Après
un aperçu de lapaléogéographie
et de larépartition
actuelle, on peut y trouver lesprincipaux
traitsmorphologiques
et lesgrandes lignes
de la classification. Lavégétation
australienne est décrite et enparticulier
lestypes
forestiers, ainsi que les limitesécologiques
du genreEucalyptus.
Une revue des diverses utilisations du bois et des
produits
secondaires du genre estprésentée.
2. Etude de la variatiblité du genre
Eucalyptus
La notion
d’espèce
est assez floue chez ce genre diversifié. Lesespèces tropicales
sont moins nombreuses que les
espèces tempérées
ousubtropicales.
(
*
) Thèse soutenue le 26 mai 1987 à l’Université de Paris-Sud (Centre d’Orsay) par Bernard MARri-N, professeur de Génétique et Reboisement au centre de Nancy de l’Ecole Nationale du G.R.E.E., pour le titre de Doctcur-en-scicnces.
Vingt
troisespèces
pour les climatstropicaux
humides et 33espèces
pour les climatstropicaux
secs sont mentionnés. Uneprésentation plus précise
est faite pour les dixprincipales espèces tropicales (E. deglupta,
E.urophylla,
E.al6a,
E.cloeziana,
E.
tereticornis,
E.torelliana,
E.grandis,
E.camaldulensis,
E. microtheca et E. citrio-dora).
L’exploration
des aires naturelles et la constitution des collections de semences ont été bien étudiéesgrâce
auximportantes
récoltesorganisées
par le C.T.F.T. en 1972 en Australie et en Indonésie, cequi
apermis
une étudecomplète
desEucalyptus
des îlesde la Sonde.
Les
problèmes
liés aux essaisd’espèces
et lesprincipaux
résultats sont énoncés.3. Etude de la variabilité
intraspécifique
Les essais de provenances des
principales espèces
sont décrits non seulement auCongo,
mais aussi dans lesprincipaux
pays utilisateurs(Afrique
duSud,
Nouvelle-Zélande, Brésil, Argentine,
BurkinaFaso, etc.).
Lesprincipales
lois de variation sont énoncées en fonction de lalatitude,
de l’altitude et de la continentalité. Pour chacune desespèces principales,
les provenances lesplus vigoureuses
et lesplus
stables sontcitées.
Une
interprétation
est donnée pour lavigueur exceptionnelle
etfréquente
desprovenances artificielles et les mesures conservatoires
entreprises
sontprésentées.
4. Amélioration par voie récurrente
Le schéma
classique
a faitl’objet
deplusieurs études,
enparticulier
auCongo,
enAfrique
duSud,
au Brésil et en Floride. Les résultats sont souvent décevants du fait durégime
dereproduction
del’Eucalyptus qui présente toujours
environ 25 p. 100 d’auto-fécondation,
cequi
altère ladescendance,
lesplants consanguins
étant moinsvigoureux,
anormaux ou même létaux. D’autre part, les fécondations libres sont très variables selon les années et, de ce
fait,
les descendances sontirrégulières.
Les meilleurs résultats viennent
d’hybridations intraspécifiques
et les solutionsrestituant le
plus
vitepossible
un fort tauxd’hétérozygotie,
semblent lesplus judi-
cieuses.
Le cas de l’E. tereticornis et de l’E.
urophylla
auCongo
et de l’E.grandis
enAfrique
du Sud et en Floride sont traités en détail.5. Les
hydrides interspécifiques
Alors
qu’ils
sont souvent contre-sélectionnés dans les aires naturelles et de ce faitassez rares, les
hybrides interspécifiques
sont par contre trèsfréquents
dans l’aire artificielle. En tantqu’exotique,
le genreEucalyptus fabrique
deshybrides interspécifi-
ques d’autant
plus fréquents
etvigoureux
que les milieux utilisés s’écartentdavantage
de celui des aires naturelles des
espèces
pures.D’autre
part,
ilsprésentent
souvent une meilleureadaptation.
AuCongo
enparticulier, l’hybride
E. alba xurophylla, appelé
localement « PFl etl’hybride
E. tereticornis x
grandis présentent
de fortsavantages
parrapport
auxespèces
pures.L’hybridation
artificielle est traitée. Ellepermet
d’éviter les barrièresphénologiques
et
élargit
énormément lechamp
de la création variétale. 44 formuleshybrides
sontdéjà
obtenues au
Congo.
Les descendances
hybrides peuvent
être trèshomogènes
ou au contraire trèshétérogènes.
L’hétérosis de lapopulation peut
être très élevé ou au contraire concentrésur
quelques
individus seulement. Dans ce cas, seule la voievégétative
sera efficacepour un usage forestier.
L’amélioration des
populations hybrides interspécifiques
s’achemine vers une voie récurrenteréciproque.
6. La
multiplication végétative
Très bien étudiée et réussie au
Congo,
ellepermet
de propager, àgrande échelle,
les meilleurs individus
hybrides.
Les obstacles du vieillissement sont
importants,
maisl’usage
desrejets
de souchepermet
d’utiliser ungrand
nombre d’individus sélectionnés à l’état adulte. D’autres ne sont pas utilisables.soit parcequ’ils
nerejettent
pas, s’enracinent mal oupoussent
très mal. Le passage àl’étape
industrielle aexigé
de nombreuses mises aupoint.
Enparticulier
lecyclage
des boutures parrapport
aux saisons normales deplantation
a étéun
point
trèsdifficile
à résoudre auCongo,
alors que cela s’est fait sansproblèmes
àAracruz,
auBrésil,
où l’ensemble de toutes lesopérations peuvent
se dérouler toute l’année encontinu,
cequi
estexceptionnellement
favorable.De nombreux
aspects
sont traités tant au niveauexpérimental qu’opérationnel.
Leproblème
des tests clonaux et des critères de «juvénilité
» estsouligné.
7. La culture clonale
L’usage
des clonesd’Eucalyptus tropicaux
a étédéveloppé
àgrande
échelledepuis
7 à 8 ans au
Congo (22 000 ha)
et au Brésil à Aracruz(90 000 ha).
Pour la
première fois,
en dehors despeupliers,
duCryptomeria
et duPaulownia,
laligniculture
intensive sedéveloppe
à l’échelleindustrielle,
et cela a desrépercussions importantes
aupoint
de vueéconomique.
Ces deux
exemples permettent
d’examiner lesproblèmes posés
par la foresterie clonale et d’en mesurer lesrisques qui
sont doubles :dangers phytosanitaires
etréduction de fertilité.
Les
risques
dus auxparasites
sont réels enplantations
clonales. Un insecte(Helopeltis bergrothi)
est apparu en 1984 dans lesplantations
clonales duCongo.
Lesattaques
ont été sévères surjeunes plants.
Mais la sélection des clones les moins sensibles est une arme très efficace et trèsrapide.
Demême,
le nombre de variétés(type d’hybride),
le nombre de clones et ladisposition
des clones sur le terrain ontbeaucoup d’importance.
L’assistance doit être forte sur leplan cultural,
enparticulier
au niveau de la lutte
chimique.
Le maintien de la fertilité est un
point important.
En sol pauvre,l’usage
des clonesrustiques
estenvisagé
etl’apport d’engrais
estindispensable,
de même que lerecyclage
des
écorces,
des branches et des feuillesaprès exploitation.
Lesgains
deproduction
sont considérables et attirent les investisseurs vers ce
type
deplantations.
De nombreux
problèmes
sontévoqués
concernant letype
de culture àenvisager,
taillis ou
futaie,
ainsi que surl’éthique
de la foresterie clonale. Les limites et lesarguments
essentiels de défense de ce type de culture sont énoncés.Summary
Genetic
improvement of tropical Eucalyptus :
.-a
major
contribution to clonalforestry
The thesis sets out a series of 10
publications
from 1971 to 1987 connected withtropical Eucalypt improvement
as the maintopic.
Most of the studies were carried out at Pointe-noire(Congo)
at the CentreTechnique
ForestierTropical (C.T.F.T.)
as well as at the Unit6 d’Affores- tation Industrielle duCongo (U.A.LC.).
A lot of results were also taken from theplantations
ofAracruz Florestal S.A. in Brazil
(Espirito-Santo).
The documents as a whole were
presented
as a synthesisincluding
thebibliography
availableat present. This
study
consists of sevenchapters giving
acomplete
survey of the introduction of the genus intropical
environment and the determination of the conditions for the maximalyield
from the
best-adapted species,
the provenances with thehighest
output, the mostvigorous hybrids
and the most advantageous clones.
Various
technological
aspects were reviewed :exploration,
selection,hybridization, vegetative propagation,
clonal selection. A real-scaleapproach
of the clonal culture wascarefully investigated
at Pointe-Noire (25 000
ha)
as well as at Aracruz (90 000ha)
anddangers
were estimated. A violent attackby
insects was recorded.Thereby,
chemical andgenetical struggle
means wereevaluated. Fundamental arguments