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écrire en bon français... pourquoi pas?

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Academic year: 2022

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écrire en bon français...

pourquoi pas ?

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collection formation active"

p u b l i é e s o u s l a d i r e c t i o n d e .J. F O M B O N N E

écrire

en bon français...

pourquoi pas ? par

S v e n S a i n d e r f c h l n N

( i l l u s t r a t i o n s d e J a c q u e s FAIZANT) -

éditions U homrn"ea et t e c h n i q u e s "

ta, Rue Biaise - Pascal. N eu il ly -sur-eel ne

(5)

iÇ) by Editions " Hommes et Techniques "

Dépôt légal 1er trimestre 1961

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Sommaire

Chapitre 1. — La langue parlée et la langue écrite .. 11 Chapitre II. — Pour apprendre à bien écrire, ap-

prenez d'abord à lire 25

Chapitre III. — Les 4: secrets » du style 57 Chapitre IV. — Ne vous compliquez pas la vie .... 85

Index alphabétique 95

Bibliographie ... 105

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introduction

L

'AUTEUR de ce petit ouvrage serait bien en peine de faire suivre son nom de quelqu'une de ces mentions prestigieuses qui sont autant de cautions : Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, Agrégé de Grammaire, ou sim- plement Licencié ès Lettres.

Et si on lui demandait quels sont les titres qui le qualifient pour apprendre à autrui comment écrire en bon français, il ne pourrait que paraphraser la réponse du directeur d'un grand journal pour les enfants, à qui on disait :

— Mais, enfin, M. X..., pourquoi dirigez-vous un hebdo- madaire pour la jeunesse ? D'où tenez-vous votre compé- tence ? Qu'est-ce qui vous désignait pour ce rôle ? Vous avez étudié la psychologie enfantine, la pédagogie, les problèmes d'éducation ? Quels sont vos titres ?

— Mon cher, répliquait superbement le directeur, (les direc- teurs qui payent mal leurs collaborateurs les appellent tou- jours «mon cher », alors qu'ils sont bon marché...) mon cher, j'ai été enfant moi-même !

A mon tour, je dois avouer que le seul titre auquel je puisse prétendre pour m'autoriser à signer ce manuel pra- tique est celui d'usager.

Mon métier m'oblige — je ne m'en plains pas ! — à utiliser chaque jour la langue française : c'est un instrument de travail et j'essaie de bien connaître mes outils en artisan consciencieux.

C'est dire que ce livre a été écrit sans la moindre prétention, qu'on le croie bien, avec, pour toute justification, le désir de rendre service — et qu'il ne vise en aucune façon à l'originalité. On y trouvera d'ailleurs le souvenir de lectures faites dans les œuvres des « vrais spécialistes ».

Ceux qui ont des titres !

Sven SAINDERICHIN

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CHAPITRE I

la langue parlée et la langue écrite

Il ne faut pas écrire exactement comme on parle.

La secrétaire vient de retranscrire le texte — scrupuleuse- ment sténographié — de l'improvisation si claire et si brillante que vous avez écoutée avec admiration. L'élo- quence, la facilité de parole, la virtuosité de l'orateur vous ont mal préparé à la déception que la lecture de ce texte ne peut pas manquer de provoquer. Vous vous apercevez, en effet, que l'exposé qui vous avait séduit est plein de redites; que les développements y suivent parfois une ligne incertaine; qu'il comporte des phrases inachevées et des obscurités; que le style en est par endroits très lourd et même franchement incorrect; qu'à des sujets au pluriel répondent des verbes au singulier; que les propos dont le sens, à l'audition, paraissait évident, ont perdu une bonne part de leur force d'expression — bref, que ce texte écrit n'a plus les séductions du texte parlé, qu'il semble être un brouillon, une ébauche, un premier jet souvent maladroit d'une rédaction qui, pour devenir vraiment lisible, doit subir maintenant d'indispensables modifications.

Qu'est-il arrivé ? Votre appréciation favorable sur la qualité du discours était-elle mal fondée ? Cet orateur, qui vous a paru si vivant et si doué, aurait-il réussi, par quelque subterfuge, à endormir votre sens critique ? Non, sûrement non.

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La vérité, c'est que vous découvrez qu'il existe une diffé- rence entre la langue parlée et la langue écrite. Rien d'autre.

La stricte sténographie de l'allocution la mieux venue — à condition qu'elle n'ait pas d'abord été rédigée puis apprise par cœur et récitée — est toujours révélatrice de cette diffé- rence qui doit exister entre les deux styles — celui de la langue parlée et celui de la langue écrite — si l'on veut que l'un et l'autre soient bons.

Les gens qui écrivent pour la radio le savent bien : il leur faut établir un texte pour des raisons évidentes de minu- tage, mais ils s'efforcent d'écrire comme on parle, et ce n'est pas si facile !

Le dialogue de théâtre le plus vivant n'est pas exactement une copie, un décalque rigoureux des dialogues qu'on peut entendre dans la vie de tous les jours : c'en est une trans- position.

Il n'y a pas plus de ressemblance, parfois, entre le « vrai » style parlé et le dialogue en apparence le plus réaliste et le plus fidèle qu'entre l'enregistrement au magnétophone du vol d'un vrai bourdon et l'exécution par un orchestre du

« Vol du Bourdon » de Rimsky-Korsakoff...

Il m'a été donné d'écouter un extraordinaire enregistrement

« d'amateur » : celui d'une authentique scène de ménage ; à l'insu de la femme, le mari avait dissimulé un micro- phone dans la chambre et comptait bien se servir de l'enre- gistrement comme pièce à conviction, devant les tribunaux, pour prouver que sa femme avait la manie de la persécution et pour obtenir le divorce aux torts de l'épouse (1).

L'écoute de ce document, incontestablement pris sur le vif, était insupportable pour deux raisons : d'abord, parce que le caractère même de ce dialogue (qui était presque un monologue, le mari se gardant bien d'intervenir autrement que pour relancer la discussion) était des plus pénibles — ensuite (et nous voici dans notre sujet), parce que ce style parlé ne passait vraiment pas la rampe.

Un auteur dramatique, qui aurait retranscrit sans rien y changer ces griefs interminablement répétés dans une langue

(1) Précisons que le tribunal a refusé de tenir compte de ce « témoignage - et que l'histoire s'est horriblement mal terminée : le divorce a été prononcé, en effet, mais la petite fille du couple a été confiée à la mère et celle-ci, quelques mois plus tard, s'est suicidée en entraînant l'enfant dans sa mort.

La femme était vraiment folle, mais les magistrats ne pouvaient admettre que la preuve leur en fût apportée par une mise en scène aussi cynique- ment imaginée par le mari.

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d'une consternante pauvreté, eût fait de bien mauvais théâtre...

Tentez vous-même l'expérience: prêtez aux propos que l'on tient autour de vous — quels que soient les interlocuteurs — l'oreille attentive du spectateur de théâtre; vous constaterez qu'il faut en général dix phrases mal faites et d'une plati- tude surprenante pour exprimer ce qu'une ou deux phrases diraient beaucoup plus clairement et avec beaucoup plus de force dans un dialogue de théâtre « bien écrit ».

Il existe donc une différence entre la langue parlée et la langue écrite et, pour banale que soit cette constatation, elle appelle une première remarque d'ordre pratique : il ne faut pas écrire exactement comme on parle.

Il vous est sans doute arrivé de lire de ces chroniques qu'à propos du Tour de France cycliste, par exemple, les jour- naux aiment à publier en argot (le style du « mécano de service » ) ou en patois de leur région, pour amuser les lecteurs.

Vous reconnaîtrez que ces textes (qui visent à être colo- rés !) deviennent fort ennuyeux et surtout franchement illisibles s'ils excèdent les dimensions de très modestes

« billets » — ce qui est, hélas, généralement le cas ! Pour- tant, les mêmes chroniques lues à la radio retiendraient facilement l'attention et garderaient leur saveur...

Il est heureux qu'on n'ait pas à écrire exactement comme on parle, car il existe un nombre infiniment plus grand de variétés de français parlé que de français écrit.

Toutes les professions, tous les milieux ont leur jargon — et c'est même un signe regrettable de l'altération que subit le français tout court de voir s'introduire dans les habi- tudes l'usage écrit de certains langages professionnels qui devraient demeurer des « parlers » et non des « langues » ; ainsi, il existe désormais une langue administrative, dont nos pères ont su parfaitement se passer. Du temps de Voltaire, les fonctionnaires s'efforçaient d'écrire comme Voltaire et n'avaient pas encore forgé le charabia plein de prétention qu'on cultive avec une délectation suspecte dans les milieux de la « fonction publique ».

Pourtant si l'idée — malencontreuse ! — vous venait de parler « petit nègre » à un nègre, vous n'iriez pas heureu- sement jusqu'à écrire dans ce style, même si votre corres- pondant noir est peu instruit.

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ACHEVE D'IMPRIMER LE 28 MARS 1961 SUR LES PRESSES DE LA SOCIETE D'ETUDES ET DE REALISATIONS GRAPHIQUES 7, rue des Filles-du-Calvaire, PARIS

Dépôt légal 1" trimestre 1961

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Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

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La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

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