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Un nouveau gisement de sels de potasse: les mines de la région de Dax (Landes)

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Un nouveau gisement de sels de potasse: les mines de la région de Dax (Landes)

PITTARD, Jean-Jacques

PITTARD, Jean-Jacques. Un nouveau gisement de sels de potasse: les mines de la région de Dax (Landes). Revue polytechnique , 1933, p. 3-8

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:131876

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1 y a déjà longtemps, une vingtaine d'années environ, que l'on prospecte la région des Basses Pyrénées et des Landes, en vue d'y découvrir du pétrole.

Il y a en effet, près de Bastennes, dans le départe- ment des Landes, un important gisement de grès bitumineux 1 qui a fait l'objet, autrefois, d'une assez grande exploitation. On en retirait, par distillation un excellent bitume qui était vendu à Bordeaux.

Cette industrie a été abandonnée, ne pouvant lutter contre les bitumes, les brais de pétrole et les asphaltes étrangers.

Cependant ces gisements ont permis de penser que le sous-sol landais renfermait peut-être du pétrole et d'actives recherches ont été entreprises pour décou- vrir ce précieux liquide.

Ces recherches n'ont guère eu de succès, en ce qui concerne le pétrole, mais elles ont eu l'avantage de montrer qu'il y avait certainement une relation entre les manifestations hydrocarburées de cette région avec les terrains gypso-salins du Trias.

Sur les conseils de M. Dalloni, professeur de géologie appliquée à l'Université d'Alger, et sous l'impulsion de M. le Dr Eymard, de Paris, une série de sondages furent entrepris dans la région de Dax et dirigés par MM. les ingénieurs Dubalen et Foucaud.

Le Dr Eymard s'était intéressé dès 1916 au sous- sol des Landes et c'est en 1929 qu'il prit des permis de recherches pour le pétrole.

Quelques forages montrèrent la présence d'un bassin salin important. On constitua alors, en 1929, la Société

1 C'est au cours d'une visite de ce gisement, afin d'y étudier la possibilité d 'une reprise d'exploi tat.ion que nous avons eu l'occasio11 d'assister aux recherches de la potasse.

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po~asse.

Il est assez curieux de constater qu'en Alsace le bassin potassique fut découvert alors qu'on cherchait du charbon et que le bassin des Landes le fut tandis qu'on prospectait du pétrole.

En ce qui concerne la for.mation de ces dépôts de sels de potasse, l'examen de ce qui se passe àctuellement dans les lagunes et notamment dans celle de Kara - bougaz qui communique avec la mer Caspienne par un chenal large de 150 mètres et profond de l m. 50

seulement, nous met sur la voie. En effet, l'évapora- tion de cette lagune étant très active, il se produit un appel des eaux de la Caspienne qui apporteraient, d'après les calculs de géologues, quotidiennement

350.000 tonnes de sels divers. Comme le niveau de la Caspienne baisse continuellement, le lac de Kara- bougaz va perdre toute communication avec elle et il ne sera bientôt plus qu'une croûte de sels.

Lorsque, dans une lagune contenant des eaux saturées de sels, il se produit une évaporation, ceux-ci vont se déposer au fur et à mesure qu'ils auront atteint leur degré de saturation.

Ainsi, après un premier dépôt composé de car- bonate de calcium, l'évaporation produira du gypso (sulfate de calcium) puis une couche de sel marin (chlorure de sodium). Enfin le :;ulfate de magnesium (kiesérite) se dépose à son tour. Ensuite apparaît la potasse qui se dépose d'abord sous forme de sulfate double de potassium et de magnesium, puis c'est le tour du chlorure double de potassium et de magnesium (carnallite). Une couche d'argile venant recouvrir le tout protègera ces sels contre l'action dissolvante des eaux de pluies.

Si le phénomène recommerice, on aura une succes- siün de couches. C'est ainsi que dans les mines de Stassfurt, on a une épaisseur de 70 mètres de sels divers disposés en strates:

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dans une certaine proportion. C'est de cette façon, que l'on peut expliquer la présence de chlorure de potassium pur ou sylvinite dans les mines de sels de

potasse. "'

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Dans les environs de Dax, au milieu des formations tertiaires, surgit un important dôme triasique qui comprend des couches de sel gemme et de gypse.

A environ 2 km. au sud de ce dôme, apparaît une sorte de bosse formée de roche éruptive, l'ophyte.

M. Dalloni admet que le Trias.des Pyrénées repré- sente la bordure (vers le Sud) du bassin immense, mais peu profond, dans lequel se sont déposées, au début des teinps secondaires, des formations marines et· lagunaires. La série supérieure de ces terrains comprend un grand développement de dépôts salins produits par l'évaporation des eaux de la lagune et précipitation, sur le fond argileux, des sels qu'elles tenaient en dissolution.

<<Tout permet de penser que les divers horizons du ·1 • Trias prennent une puissance plus considérable encore

au large de la chaîne et vers le centre du bassin. Sous un niveau supérieur d'argiles irisées, le sel a été tra- versé sur plus de 250 mètres, dans les Basses Pyrénées, et les récents sondages en ont reconnu plus de roo mètres dans les Landes, sans qu'on ait atteint la base

· de la formation. Il est vrai que ces couches paraissent très redressées et que la sonde les a traversées obli- quement, mais d'autre part, on ne peut les considérer que comme des apophyses; généralement très amincies et déformées, de la masse de sel restée en place; peut- être même, au moins dans certains cas, comme des lambeaux déracinés du substratum, qui ont pénétré dans la couverture, localement disloquée du Trias 1 ».

1 M. DALLONI. - Note préliminaire sur la structure géologique et la recherche des gisements de sels de potasse de la région des Landes. (Mémoire présenté au Congrès International des Mines, de la Métallurgie et de la Géologie appliquée, VIe Session. Liége, 22-28 juin r930.)

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Les recherches dans le dôme salin de Dax, ont débuté à 2,5 kilomètres au sud de cette ville. Le sali- fère y était en effet déjà repéré.

Un sondage a été exécuté au Boudigot, non loin d'un ancien puits à sel. Ce forage a traversé d'abord des alluvions, puis 50 mètres de marnes tertiaires, bleuâtres à empreintes de plantes et des sables sili- ceux gris ; enfin il a atteint le Trias qu'il n'a plus quitté.

A 85 mètres, on rencontre des marnes irisées, gypsi- fères, et salées. A 352 m., des traces de sels potassiques apparaissent, m'tis ce n'est qu'à 580 mètres qu'on apreçoit vraime it les sels de potasse.

Voici les teneurs, en K2 0 données par les analyses faites dans le laboratoire de Dax, de la Société minière du Sud-Ouest de la France :

3,55% entre 588,20 m. et 588,60 m.

10,II% » 588,60 m . » 589 m.

4,5 % » 673,30 m. » 683 m.

3,4 % » 683>45 m. » 702.60 m.

9,84% » 762 m. » 764,20 m.

10.62% " 764.20 m. » 767.40 m.

27 % » 767.4om. » 767.60 m.

13,33% » 767.6om. " 767.80 m.

11.10% » 767.8om. » 768 m.

10 % " 768 m. >" 769 m.

17.24% » 773 m. » 774.20 m.

L'espèce minéralogique est la sylvinite.

Ce sel est rosé, grisâtre ou rouge brun ; les parties les plus riches én potasse, sont rosées ou rougeâtres ; la masse compacte, est coupée par des bancs argileux, épais de quelques mètres, entre 669 et 697 m. et contenant eux-mêmes de petits lits de chlorure de sodium. Ils semblent plonger sous un angle de 75°

à 850.

Entre SOI et 869,80 mètres, on a traversé des zones riches en kiesérite (sulfate de magnesium). Le sondage a été arrêté dans le sel à 877,40 mètres. Un second, à proximité du premier, a été poussé dans le sel à

120 mètres, avec des teneurs en potasse de II,32%.

A Balesté, à l kilomètre au sud de 'Eoudigot, a été entrepris un sondage profond de 1008 mètres. Sur une épaisseur de 523 mètres, et intercalé entre de petits bancs d'argile, se trouve un sel rose, rouge ou gris contenant 6,32% de K20.

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Dans la région de Thétien, à 8 kilomètres au nord- est de Dax, on voit un massif triasique dans lequel furent pratiqués 3 sondages, tous positifs. Le n° 3, notamment, montre sur une épaisseur de plus de 400 mètres, une teneur moyenne de près de r4

%

de K2 O. Ce forage a atteint la profondeur de ro8r mètres où il a été arrêté, dans le sel, contenant encore 5,5

%

de K2 O.

Ces sondages entrepris en 1930-193r aux environs de Dax ont révélé la grande extension du Trias sali- fère sous les terrains superficiels. Ils ont révélé égale- ment la grande puissance de l'étage du sel qui est partout surmonté par une couche épaisse d'argiles irisées qui a certainement joué un rôle de couverture protectrice.

La bassin potassique des Landes offre des analogies avec le célèbre gisement allemand de Stassfurt situé au sud de Magdebourg, tant par sa structure, que par l'âge de la formation et la teneur moyenne des couches.

* * *

La consommation ries sels de potasse est très impor- tante. L'industrie en emploie une grande quantité pour la préparation du chlorure de potassium, de la potasse caustique et de bien d'autres sels de potassium.

Cependant, l'industrie utilise à peine le dixième de la potasse totale produite dans le monde.

En effet, c'est comme·engrais que ce produit trouve un débouché considérable.

La potasse est l'un des plus nécessaires parmi les éléments indispensables à la vie végétale. La plante est constituée par toute une série de corps, les uns qu'elle tire de l'atmosphère ou de l'eau, les autres qu'elle tire du sol. Parmi ces derniers, les plus impor- tants sont l'azote, l'acide phosphorique, la potasse.

Normalement, tous les terrains renferment ces trois éléments, mais le plus souvent en quantités insuffi- santes. Il est alors indispensable de leur apporter des engrais polir corriger cet état de chose défectueux.

C'est ce qui a lieu en particulier pour toutes les terres

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soumises à une culture intensive produisant des rendements élevés, et d'une façon plus générale, pour toutes les terres cultivées depuis longtemps.

Les trois engrais azotés, phosphatés et potassiques, ont chacun leur rôle bien défini; aucun d'eux ne peut remplacer l'un des autres.

Le rôle spécial des engrais potassiques est de favoriser chez les plantes l'élaboratio.n des hydrates de carbone, c'est-à-dire le ~ucre, l'amidon, la fécule, les fibres textiles, les tissus de s9utien. Ils interviennent de façon très 'e:ffic~ce lor's de la fo~rnation des albuminoïdes.

Grâce à ces propriétés, la potasse est it même d'augmenter très sensibelment la vigueur et la santé de la plupart des plantes cultivées. Les rendements bruts sont beaucoup plus élevés sur les terres fumées à la potasse, à condition toutefois que l'un des deux autres éléments indispensables ne fasse pas défaut clans les sols considérés, ou qu'il y soit aussi apporté sous forme d'engrais.

En 1919, les Mines de Potasse d'Alsace ont prodtiit et expédié 500.000 tonnes de sels. En 1920, la produc- tion atteint l.lro.ooo tonnes. Malgré l'importance de ces chiffres, l'épuisement des mines d'Alsace n'est · pas encore à craindre car on a évalué les réserves de ces gisements à z milliards de tonnes de sels bruts.

Ces chiffres permettront de penser peut être que la découverte du gisement potassique landais apportera, lors de sa mise en exploitation, une assez forte concur- rence aux Mines d'Alsace. Cependant, d'après ce qu'on nous a dit dans les Landes, on croit que ce ne sera pas le cas car le transport, augmentant les prix des engrais potassiques de façon notable, les départe- ments du Sud-Ouest de la France n'achètent, paraît-il;

que fort peu de potasse en Alsace. Ils pourront par . contre améliorer leur terre à bon cornjJte, puisqu'ayant à proximité de chez eux un important dépôt d'engrais.

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