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Contribution à l'étude de quelques complications rares du zona ophtalmique - Névrite optique; ophtalmoplégies; paralysies éloignées · BabordNum

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Texte intégral

(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNÉE 1902-1903 Rio |26

CONTRIBUTION A

L'ÉTUDE

QUELQUES COMPLICATIONS RARES

DU ZONA OPHTALMIQUE

NÉVRITE OPTIQUE; DPHTALMOPLËCIES; PARALYSIES ÉLOIGNÉES

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

Présentée et soutenue publiquement

le 19 Juin 1903

PAR

Alexandre-Joseph DÉSIRÂT

Né àBayonne(Basses-Pyrénées),le8 janvier1873.

MM. BADAL professeur.... Président.

LANELONGUE professeur

J

CHAVANNAZ agrégé ï BÉGOUIN agrégé

)

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur

les

diverses parties de l'Enseignement médical.

Examinateurs dela Thèse :

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI, PAUL CASSIGNOL

gi, Rue Porte-Dijeaux, 91

1 9O S

(2)

Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux

M. DE NABIAS, doyen

M. PITRES, doyen honoraire.

professe:uns

MM. M1GÉ

)

DUPUY v

Professeurs honoraires.

MOUSSOUS

\

Cliniqueinterne Clinique externe Pathologie et théra¬

peutique

générales.

Thérapeutique Médecine opératoire.

Clinique

d'accouche¬

ments

Anatomie pathologi¬

que Anatomie

Anatomie générale et histologie

Physiologie Hygiène Médecine légale Physique

biologique

et

électricité médicale

MM. MM.

PICOT. Chimie BLAREZ.

PITRES. Histoire naturelle ... GUILLAUD.

DEMONS. Pharmacie FIGUIER.

LANELONGUE. Matièremédicale.... de NABIAS Médecine expérimen¬

FERRÉ.

VERGELY. tale

ARNOZAN. Clinique

ophtalmolo¬

MASSE. gique HADAL.

Cliniquedesmaladies

LEFOUR. chirurgicalesdes en¬

fants PIÉCHAUD.

COYNE. Clinique gynécologique BOURSIER.

CANN1EU Cliniquemédicale

des

maladies desenfants A. MOUSSOUS V1AULT. Chimiebiologique.. . DENIGjdS.

JOLYET. Physique pharmaceu¬ SIGALAS.

LAYET. tique

MORACHE. Pathologie exotique.

LE DANTEC.

BERGONIÉ.

4;R|10CIO* 10A

I0XI0R4KI0 :

«motion de médecine(Pathologie interne

et Médecine légale.)

MM. CASSAET. j MM.

MONGOUR.

SABRAZÈS.

j CABANNE3.

HOBBS.

sectionde chirurgieet accouchements

Pathologie externe

MM.DENUCE.

) BRAQUEHAYE

)

CHAVANNAZ.

BÉGOUIN.

Accouchements.1MM,

PIEUX.

ANDEROD1AS.

Anatomie..

section dessciences anatom1ques et rhysioi.ogiquks

JMM.CAVALIE.GENTES. |1

Physiologie

Histoirenaturelle.

MM. PACHON mrir.r.TC

BEILUE

section dessciencesphysiques Chimie

MM. BENECH. | Pharmacie....

(JOURS «ORPUIIR

a:\TA I R

Clinique des

maladies cutanées et syphilitiques

Cliniquedes

maladies des voies urinaires

Maladiesdu larynx,des

oreilles et du

nez

Maladiesmentales Pathologieinterne Pathologieexterne Accouchements Physiologie Embryologie

Ophtalmologie

Hydrologie et

Minéralogie

Le Secrétairedela Faculté:

M. DUPOUY.

10S :

MM. DUBREUILH POUSSON.

MOURE.

REGIS.

RONDOT.

DENUCjù ANDÉRODIAS.

PACHON.

PRINCETEAU LAGRANGE.

CARLES.

LEMAIRE.

Pardélibération du5 août 1879,

la Faculté

a

arrêté que les opinions émises dans les

Thèses quilui sont

présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs,

qu'ellen'entend leur

donner ni approbation ni improbation.

(3)

A MON

PÈRE

ET A MA

MÈRE

A MES

ERÈRES

ET A MES SŒURS

(4)

MEIS

ET AM1C1S

(5)
(6)
(7)

INTRODUCTION

Nous n'avons pas

l'intention, dans le cours de ce travail,

d'entreprendre

une

étude complète du zona ophtalmique.

Nous nous bornerons

simplement à étudier un groupe de

complications des plus intéressantes qui compléteront le

tableau

clinique déjà si bien

connu

de cette affection. Depuis

le travail d'Hutchinson et la

description classique de Trous¬

seau, la

symptomatologie du zona se trouve définitivement

fixée dans ses

grandes lignes. La seule question en litige, et

qui n'est

pas

prête à être résolue, est le problème pathogéni-

que.

De nombreux travaux ont été publiés sur ce point spé¬

cial, mais les

faits accompagnés d'autopsie sont encore trop

restreints. Toutes les

hypothèses émises ont eu l'inconvé¬

nient d'être

prématurées et bon nombre d'entre elles n'ont

eu

qu'une durée éphémère. Pour fixer les dates importantes

dans l'évolution de cette

étude,

nous

signalerons les travaux remarquables de Landouzy qui, le premier, établit les diffé¬

rences

capitales entre la fièvre zoster et les exanthèmes zos-

tériformes.

Déjà, à

ce

moment, la nature infectieuse du zona ophtalmique était démontrée et bon nombre d'auteurs admet¬

taient sa nature

épidémique et contagieuse. Nous n'avons

pas

l'intention de présenter l'historique complet de cette

question. Nous

renvoyons ceux

qui voudraient l'entreprendre

au travail de Sulzer

(.Annales doculistique, 1898) à la suite

duquel

se trouve

annexée

une

bibliographie des plus com¬

plètes jusqu'en 1897. Nous indiquons simplement en passant

les travaux

importants qui semblent avoir fait rentrer l'étude

du zonadans une

phase nouvelle. Les conceptions pathogé-

(8)

8 -

niques de Brissaud n'ont eu qu'une vogue passagère et actuel¬

lement

paraissent entièrement abandonnées. Le seul travail

récent

qui ait apporté des matériaux importants à cette étude

estcelui de

Head et Campbell qui ont pu réunir un grand

nombre de

pièces anatomo-patliologiques.

Actuellement,

le

zona

doit être considéré comme une mala¬

die

ganglionnaire, comme une polio-myélite ganglionnaire,

pour

employer l'expression de Head et Campbell. La lésion

ganglionnaire entraîne secondairement des lésions dégénéra-

tives du côté

des

troncs nerveux

et toutes les altérations ana- tomiques sont sous la dépendance d'une infection ou d'une

intoxication.

La

question

en

est là dans l'étude générale du zona, et de

nombreux faits

restent

encore

à recueillir avant de se pro¬

noncer sur la nature

intime des agents infectieux ou des

agents toxiques susceptibles d'engendrer le zona en général

etle zona

ophtalmique

en

particulier. Il restera, en outre, à

établir par

quel mécanisme les divers processus toxiques et

infectieux déterminent

les altérations ganglionnaires.

Le but de notre

travail n'est

pas

de répondre à de telles

questions. Nous voulons simplement grouper dans une

étude

d'ensemble

un

certain nombre de complications rares

du zona

ophtalmiques, telles que les paralysies èt en parti¬

culier les

oplitalmoplégies, et ensuite les névrites optiques.

Il n'existait dans

la science jusqu'à cette époque que des cas

isolés.

Depuis les premières obervations +de Bowmann et

Daguenet

sur

les névrites optiques, de Hutcliinson sur les

paralysies oculaires, de nombreux faits se sont accumulés

dans lalittérature

médicale

;

de sorte qu'à l'heure actuelle il

nous semblenaturel

de les réunir dans

une

étude d'ensemble.

C'est làla raison

d'être de notre travail. Mais nous ne vou¬

lons pas nous

borner dans notre étude à une simple énumé-

rationde faits ou une

simple compilation. Nous avons eu

l'intention

d'indiquer dans les chapitres qui vont suivre,

d'une

part de quelle manière on peut expliquer l'apparition

deces

complications

au cours

du zona ophtalmique, et d'au-

(9)

~ 9

tre

part, de quelle façon ces dernières peuvent servir à éclai¬

rerles notions actuelles

de la pathogénie générale du zona.

Le

plan

quenous avons

suivi est donc des plus simples.

Dans notre

premier chapitre, nous rassemblerons la série

des observations que nous avons

pu recueillir en plaçant

d'abord celles

qui concernent les paralysies et ensuite celles

qui ont trait à la névrite optique. Dans notre deuxième cha¬

pitre,

nous

ferons

une

étude clinique de ces complications,

en insistant surtout sur le

diagnostic, la symptomatologie et

leur

valeurpronostique. Enfin, dans un dernier chapitre, nous

avons

reproduit les considérations générales relatives à leur

pathogénie.

Et maintenant, avant

de rentrer dans le

cœur

de notre sujet,

nous

tenons à remercier M. le Prof. Badal d'avoir bien

voulu

accepter la présidence de cette thèse et de l'accueil

bienveillant

qu'il

nous a

ménagé à la Clinique ophtalmolo¬

gique de Bordeaux

; nous

avons pu recueillir chez lui des

renseignements des plus utiles au sujet de l'étude clinique

du zona

ophtalmique.

M. le Prof,

agrégé Cabannes nous a communiqué deux

observations des

plus intéressantes et nous a donné l'idée

première de

ce

travail. Nous

ne

saurions trop le remercier

des

témoignages d'amitié qu'il n'a cessé de nous prodiguer

et des

précieux conseils qu'il nous a fournis.

Nous tenons

également à adresser l'hommage de notre plus

vive reconnaissance à tous nos maîtres

de la Faculté et des Hôpitaux.

Enfin,

nous

n'aurions garde d'oublier notre excellent ami

le docteur Aubaret,

chef de clinique ophtalmologique, qui

nousa servi denuideO dans cette

étude

et nous a

évi té tant de

peine

inutile

dans la recherche des documents bibliographi¬

ques et

cliniques

que nous avons

pu examiner à loisir à la

Clinique ophtalmologique de la Faculté de Bordeaux.

(10)

(11)

CHAPITRE

PREMIER

Etude

clinique des complications du zona ophtalmique

du côté du nerf

optique et des paires nerveuses

crâniennes.

Les

complications du

zona

ophtalmique dont, nous allons

nous occuper

constituent des symptômes relativement rares.

Le zona,

le plus souvent, donne lieu à des manifestations du

côté de la cornéeet de l'iris;

il est exceptionnel qu'il intéresse

le

segment postérieur, c'est-à-dire le corps vitré, les mem¬

branes

profondes et le nerf optique. Si nous voulons nous

rendre

compte de la fréquence de ces complications, il nous

suffit de

jeter

un coup

d'œil

sur

tous les divers mémoires qui

ont été

publiés

sur

le

zona

et qui nous permettent d'établir

qu'il existe environ 7 % des

cas

où l'on a observé des trou¬

bles

paralytiques du côté des muscles de l'œil ou de la face (x).

A la

Clinique ophtalmologique du professeur Radal, sur

12 cas de zona relevés

depuis 1899,

on

n'a noté que 2 fois

l'existence de

paralysies oculaires.

La névrite

optique, dans le

zona,

est encore une compli¬

cation

beaucoup moins fréquente, puisque nous pouvons

encore àl'heure actuelle

compter aisément la totalité des cas qui

ont été

publiés dans la littérature médicale. Nous avons

pu

les

rassembler à peu

près tous et leur nombre s'élève

aujourd'hui à

une

dizaine.

Nous allons tout d'abord, sans

plus de préambule, donner

(9 Inde Wecker etLandolt,Traité d'ophtalmologie,

1880.

(12)

12

la série des observations

intéressantes relatives à

ces

compli¬

cations en

groupant premièrement celles qui concernent les

paralysies et

en

terminant par les cas de névrite optique.

L'exposé de

ces

faits

nous

permettra ensuite de développer

quelques considérations cliniques relatives à l'étiologie, à la

symptomatologie, au diagnostic et au pronostic des syn¬

dromes dont nous'avons

entrepris l'étude.

C'est J. Hutchinson

qui, le premier,

en

1866 (1), a bien

décrit le zona

ophtalmique et professé qu'il existe parfois en

même

temps, parmi les complications oculaires delà maladie,

des

paralysies des muscles des yeux. La plus commune est la

paralysie du moteur oculaire commun. Elle peut être com¬

plète et s'étendre à tous les muscles innervés par le nerf de

la 3e

paire. En voici quelques exemples

:

Observation de Hutchinson

(Résumée).

Zona ophtalmique droit.

Paralysie des muscles innervés

par

la

39paire.Guérison

rapide de l'herpès et de la paralysie du moteur

oculaire commun.

Homme de cinquante-sept ans.

Excellente santé habituelle. Accès de

fièvre intermittente quelquetemps avant

le mois de

mars

1864. A cette

date, et quatrejours avant

l'éruption zostérienne,

nez

douloureux et

enchifrené, douleurs entre les

épaules, frissons et nausées. Eruption

d'herpès frontal à

droite. Le cinquième jour la paupière supérieure

commençaà s'abaisser, etle sixième jour le ptosis était

complet. La

douleur diminua un peu après l'apparition de ces

symptômes. Il existe

à droiteun ptosis complet et

l'œil

est

dévié

en

dehors. Le malade ne

peut l'attireren dedans au

delà de la ligne

moyenne.

Il

ne

peut ni

l'élever, n'yl'abaisser. La pupille estdeux

fois plus dilatée qu'à gauche

et paresseuse. La

vision de l'œil

est

parfaite, l'oblique supérieur et le

droit externe agissent bien. L'éruption est surtout

distribuée le long du

frontal interne, elleoccupe le tiers interne de la région

frontale à droite,

en correspondantexactement à

la ligne

médiane

du front, de la racine

(!) Ophtalmiehospital Reports, Vol. V.

(13)

- 13 -

dunez et du tiers interne du

sourcil droit jusqu'à la naissance des

cheveux. Elle s'accompagne

d'une sensation d'engourdissement, mais

de peude

douleurs. Cet homme guérit rapidement de son herpès et de la

paralysie

de

son

moteur oculaire commun.

Observationde Schiffer

(i)

Zona du côté gauche

de la face

avec

paralysie complète de l'oculo-

moteur commun, le tout

consécutif à

un cancer

mélanique de l'os sphé¬

noïde, ayant

produit la dégénérescence du ganglion de Gasser entre

autresaltérations.

Observation de Schlesinger

(2)

Hommedequaranteans,

présenté

en

octobre 1892 au Club médical de

Vienne. Après

avoir

eu un zona

du côté gauche du front, il fut atteint

d'une paralysie

complète du nerf moteur oculaire commun gauche.

Actuellement, il existe encore une

parésie de la première branche du

trijumeau, uneperte

de la sensibilité au niveau de la région supérieure

de laconjonctive, un

ptosis et

une

paralysie du sphincter irien.

Observation de Higgens

(3)

Zona ophtalmique

gauche. Paralysie des 3e, 4U et 6e paires, à

gauche.

Hémiparésie droite.

MmeH...,âgée de

quarante-neuf

ans,

se présente le 25 mars 1900,

dix semaines après

l'apparition d'un

zona

ophtalmique gauche, dont les

croûtes subsistentencore. L'œil

gauche, atteint d'infiltrations et d'ulcé¬

rations de la cornée, est

complètement immobile

;

la paralysie complète

des3e, 4e et6e paires est

accompagnée de la paralysie de la branche

ophtalmique de

la 5e paire. Le 6 juin 1900, la malade présente une

parésie des membres

du côté droit. Mme H... revient me voir le

28 mars 1901, et je constate

la disparition complète des paralysies

oculaires.

(') Virchow's Arch., XXXV,

1872.

(2) Semaine médicale, 1892.

(3) British médical Journal,

1901.

(14)

- 14 -

Observation

(Inédite).

(Due à l'obligeance deMM. les D1-s Cabannes et

Abadie,

et

recueillie dans le

Service de M. le prof. Pitres.)

Jean P..., soixante-trois ans, cantonnier, entre le 12 juin 1901 à l'hôpital Saint-André, dans

le service de M. le prof. Pitres. Antécédents

héréditaires : père hémiplégique.

Antécédents personnels

: a eu

la

variole à trois mois avec complications oculaires. A dix-sept ans, scarlatine qui a bien guéri. Jamais

d'oreillons,

de

rhumatisme arti¬

culaire, de blennorragie, de syphilis. En

1890,

le malade a vu se développer sur le côté gauche de la

racine du

nez une

ulcération

qui allaen s'étendantetqui, examinée en

décembre 1898

par

le docteur

Sengensse, présentait des bords

saillants, irréguliers

et

déchiquetés

;

une croûte peu épaisse,jaunâtre par places, noirâtre en

d'autres

points, occupait le fond de cette ulcération qui,

allongée

verticalement,

avait

2 centimètres dans sa plus grande largeur et 4 centimètres dans

sa plusgrande longueur. Tout autour

d'elle,

zone très

vascularisée.

Pas d'adénite. Sousl'influence d'un traitement au chlorate de potasse (applications en poudre eten

solution), le docteur

Sengensse constate

la

guérison en

avril 1899.

Au centre

d'une cicatrice blanche

et non

adhé¬

rente, il existe une fistule faisant communiquer les fosses nasales avec l'extérieur. Il ya quatre mois, se sont montrées des douleurs de têtedu

côté droit; puis deux mois après le début des phénomènes douloureux,

une rougeur étendue a paru, toujours à droite, et au-dessus surve¬

naientdes vésicules qui se rompaient ensuite, formaient croûte, puis cicatrisaient. Au moment de l'apparition des douleurs, les dents du maladesonttombées à droite. Erythème et vésicules ont guéri au bout

de quinzejours. Les

douleurs

ontpersisté, elles sont lancinantes,partent

de la région pariétale etgagnent la région temporale; elles ne sont pas

paroxystiques, mais continues

la

nuit et le jour et empêchent le malade

de dormir. La peau estdevenueinsensible etdonne au malade l'impres¬

sion d'un morceau de bois. Si le malade a froid auxmains et qu'illes porte àla région

temporale droite,

ilne sent pas le froid. Les paupières droites, surtoutla supérieure, sont œdématiées. Chute de la paupière supérieure, qui se relève

difficilement.

L'œil s'est porté en dehors. Le

(15)

15

maladevoit double si les deux yeux sont

ouverts. L'œil gauche lui

permetàpeine

de

se

conduire. Le malade n'a pas eu de fièvre au mo_

ment où a éclaté l'affection actuelle. Il

n'a

pas

connaissance de cas

analoguessévissant en

même

tempsque

le sien parmi les membres de sa

familleou de son entourage. Ilse

décide à entrer à l'hôpital devant la

persistance deses

douleurs

et

de

ses

troubles oculaires.

Examendu malade. Hommede

constitution médiocrement forte,

actuellement faciès pâle et

amaigri. L'hémicrâne droit nous présente

dans une régionlimitée en

bas

par une

ligne horizontale allant du bord

inférieur de la paupière

supérieure à l'oreille,

en

dedans par la ligne

médiane fronto-occipitale, en

arrière

par une

ligne verticale partant du

sommetde l'oreille pour

rejoindre la ligne médiane,

une

peau plus brune,

parsemée detachesfoncées,

couleur feuille morte, à contours irréguliers;

cicatrices pigmentées. Le nez

du malade attire l'attention. Au niveau de

l'angle interne de

l'œil gauche, existe

une

ulcération croùteuse, triangu¬

laire, peu profonde,

sanglante, baignée

par

le liquide lacrymal (le

malade l'accuse depuis dixans et sa

nature permet de croire à un épi-

thélioma à marche

lente). Au-dessous et relevant la narine gauche, une

cicatrice blanchâtre, située à 1 centimètre

environ au-dessus de l'orifice

delà narine et continuant l'ulcération décrite. La

paroi externe de cette

narineesttrès amincie, ses dépressions

très manifestes. La

peau,

égale-

lement très amincie, n'adhère pas à

la cicatrice, mais

au

niveau de

l'ulcération. Pas de douleur dans cette région,

ni spontanée, ni à la

pression. Très légère

liypoesthésie à

ce

niveau;

pas

de thermoanesthésie.

Dans une région occupant

la région malaire et temporale droites

jusqu'ausillon nasal et

jusqu'en avant de l'oreille, et se continuant avec

larégion oculaire, lesrégions

frontale et pariétale droites, l'anesthésie

estcomplète à la piqûre ; au

contact, hypoesthésie ; thermoanesthésie.

Les douleurs céphaliques occupent

les régions précitées, elles se mani¬

festentprincipalement

pendant la nuit

et

le matin, par crises de peu de

durée et sont comparables à

des picotements, des tiraillements. Pas de

douleursauriculaires. Perte totale de l'odorat et du

goût.

Voici le résultat de l'examen des yeux

pratiqué

par

l'un de nous :

doubleptosis plus marqué à

droite. Œil droit habituellement fermé ; le

malade peutl'ouvrir, mais pas

longtemps,

car

de la fatigue et de la

diplopie

se manifestent. Le sourcil

droit est plus abaissé que le gauche.

(16)

- 1G -

L'œilgauche estatteint

de ptosis, mais la fente pupillaire, d'une hau¬

teur de 3 millimètres, reste ouverte. Peu de

sensibilité des globes

oculaires à la forte pression.

Hypoesthésie conjonctivale. Sensibilité des

paupières droites

totalement abolie. Thermo-anesthésie complète de

cette région. Petitépithélioma

ulcéré de la région interne de l'angle de

l'œilgauche. Nous avons

déjà noté les taches teinte feuille morte, à

contours irréguliers, parsemant

la

peau

plus brune de la région frontale

droite. La commissurelabiale droite est un peu plus élevée que

la

com¬

missure gaucheetle côté droit de

la face

est

affecté d'un rictus léger

dont les plis semblentconverger vers

l'œil fermé.

Œildroit

(examen détaillé)

:

œdème rosé de la paupière supérieure

;

chute descils surtouten haut. Œil dévié en dehors, se ramenant en dedansjusqu'à la ligne médianeoù se montrent

des mouvements nystag*-

miformes. Pupille en dilatation moyenne, ne

réagissant plus ni à la

lumière, ni à l'accommodation, ni à laconvergence. Mouvements

du

globe en dehors conservés,

supprimés

en haut, en

bas

et

obliquement.

Légers mouvements

d'adduction. Cornée hypoesthésique. Compte les

doigts à deux mètres avecprécision :Y<

1/10. Atrophie blanche du nerf

optique incomplète quiexplique la diminution

de l'acuité visuelle.

Œil gauche (examen

détaillé)

:

ptosis déjà signalé. Rien à noter

sur

lespaupières. Œil en strabisme externe. Légère

ulcération cornéenne

située prèsdu bordexterne de la cornée. Mouvements

du globe

en

haut,

en bas, en dedans ouobliques entièrementabolis. Réflectivité

pupillaire

nulle; pupille moyennementdilatée, égale à

celle

du

côté opposé. Atro¬

phie blanche du nerf

optique incomplète.

Le

malade

se

conduit

avec beaucoup de peine.

Cesrésultats ont été corroborés par un examen de M. le

Prof. Badal.

A l'examen électrique des muscles de la face, ils ont

parfaitement

conservé leur réactionà l'électricité faradique. Les peauciers secon¬

tractent trèsbien.

Le tronc et les membres unpeugrêles n'offrentàsignaleraucun

trou¬

blede la sensibilité ni aucun phénomène paralytique. Le réflexe

rotu-

lien estunpeu plus net à droite. Pas de fièvre. Pas de

désordres céré¬

braux, le malade répond parfaitement aux questions. Le

pied droit

présente une hyperkératose plantaire qui, d'après M.

le Prof.

Dubreuilh,serait du psoriasis. Début il y a quinze ans.

Des blocs

cor-

(17)

17

nés,gris, d'uneextrême dureté, très

irréguliers,

occupent tout

le bord

interne du pied jusqu'au niveau de la tête du

premier métatarsien;

ils s'étendentégalement surtoute la voûte plantaire, tout en respectant

une bande de 1 à 2centimètres du côté du bord externe dupied.

Incomplète, la paralysie de la 3e paire

se

localise de préfé¬

rence dans le releveur de la

paupière supérieure et le droit interne, d'où strabisme

externe et

ptosis.

Observation de Bowater, J. Vernon (1).

Homme de cinquante-trois ans, habituellement bien portant, sujet l'hiveràdes douleurs rhumatismales. Il futexposé, pendant unvoyage

en Angleterre, aux intempéries d'une saison rigoureuse. En février 1868,violente douleur dans le front droit, puis éruption confluente à

droite sur le front, le sourcil surtout, la paupière supérieure, la pointe du nez. Un mois après, la peau du front, encore oedémateuse, est cou¬

vertede cicatrices irrégulièrement distribuées, presqueanesthésiques, tandis quela peau qui lesentoureest trèssensible. Pupille irrégulière, plutôt dilatée, paresseuse, semblant libre d'adhérences. Fort affaiblisse¬

mentde la vue pour la lecture. Rien d'anormal à l'ophtalmoscope.

Ptosis de la paupière supérieure. Léger strabisme externe. Des dou¬

leurs névralgiques très violentes persistent quelques semaines, puis

cèdentau traitement. Au bout decetemps,l'état de l'œilest peuchangé,

mais leptosis est beaucoup moins apparent.

La

paralysie peut

se

limiter

au

releveur de la paupière.

Nous avons sur ce

sujet deux observations de Hutchinson

dont voici la

plus intéressante

:

Femme de soixante ans, en bonne santé. Quelques cicatrices surle front,principalement sur la région médiane, mais surtoutsur toutle

nez. Cornée trouble, sans opacités denses. Pupille dilatée du doubleou du triple, immobile: adhérences, mais elles n'obstruent pas la pupille.

L'irisa perdu son brillant. Ptosis de la paupière supérieure.

(}) Herpes ophtalmicus. StBartholomew's Hospital Reports, 1868.

D.

(18)

Observationde Cohn et Jacksch

(i)

Jeune homme de dix-sept ans.

Conditions hygiéniques d'habitation

mauvaises. Bonne santé, saufun

rhumatisme articulaire aigu à l'âge de

douze ans. Le 30 novembre 1888, sans aucun

phénomène antérieur,

vésicules surle front gauche,

accompagnées les jours suivants de dou¬

leurs piquantesou

brûlantes. La fente palpébrale diminua d'un quart,

latempérature du

côté malade est de 1 degré supérieure à celle du côté

sain (36°

1/2). Conjonctivite modérée, la sensibilité de la peau est

amoindrie entre les vésicules. L'état

général

est

bon. Le 4 décembre,

éruption sur le côté

gauche du

nez,

la lèvre supérieure. Douleurs vives

dansla mâchoiresupérieure, les

dents, la paupière supérieure qui est

«pendante», quoique

modérément œdématiée. Quelques vésicules sur

le voile du palais. Douleurs à

la déglutition. Le 12 décembre, lar¬

moiement; douleurs oculaires ; trois fines

infiltrations superficielles de

la cornée, au niveau desquelles

tombe l'épithélium. Conjonctive

peu injectée ;

pupille plus étroite

;

iris normal et bien dilaté par l'atropine.

Le 14 décembre, lesdouleurs ont

cessé. Le 20 décembre, l'œil est nor¬

mal; pas de

cicatrice cutanée.

Hoffer

(2) cite

un cas

de

zona

ophtalmique compliqué d'ophtalmoplégie intérieure

:

Chez un maladeâgé de quarante-quatre anset

atteint de

zona

ophtal¬

mique gangréneuxgauche,

la pupille, dilatée

au

commencement de

l'éruption, reste dilatée après

guérison

en quatre

semaines,

avec

persis¬

tance des douleurs névralgiques etle muscle ciliaire est

paralysé.

Arlta observé

également

un cas

de paralysie de l'accommo¬

dation consécutive à un zona du

visage.

« Lesobservations de

paralysie de la 4e paire sont excep¬

tionnelles, dit Sulzer

(3). Nous

ne

trouvons qu'une seule

(')Rapportée et résumée par A. H_ybord,.daus sa thèse.

Thèse de Paris

1872.

(s) Annalen der StadtAllgem. Krankenhaùserzu Munchen,

1895.

(■>) Annalesd'oculistique, 1898.

(19)

observation de ce genre

dans la littérature.

Elle a été com¬

muniquée

par

Lesser à la quatrième session du Congrès des dermatologues allemands

:

Chez un homme de soixante-douze ans, l'éruption caractéristique du front seforme, accompagnée de douleurs violentes. Quinze jours plus plustard, le malade voit double, et un examen approfondi révèlel'exis¬

tenced'une paralysie du grand oblique droit. Cinq jours plus tard, cette paralysie diminue.

De moitié moins

fréquente

que

la paralysie de l'oculo-

moteur commun, s'observe la

paralysie du muscle droit

externe.

Observation deBowmann

(')

Hommede trente-sixans. Depuis troisans, tendanceàlaconsomption.

Dans deux occasions il avait eu antérieurement de ladiplopie pendant

six semaines. Mars 1858. Herpès du front à gauche ayantlaissé de la douleuret del'anesthésie cutanée. Diplopieet strabisme-internede l'œil gauche. L'année suivante (mars 1859), la douleur et l'engourdissement

dela peau ont augmenté,la diplopie s'est accrue ainsi quele strabisme.

Quatre ans après, ces complications étaientretrouvées encore plus pro¬

noncées.

Observation deAVeidner

(2)

Ouvrier âgé. Névralgie de la première branche du trijumeau droit.

Douleurs répétées, aveczona de ce territoire cutané. Œdème des pau¬

pières. Strabisme interne trois semaines après l'éruption. Douleurs continuant pendant cinq annéesjusqu'à la mort causée par une pneu¬

monie. Autopsie : névrite du ganglion de Gasser.

Observationde Gossetti

(3)

Damedesoixante deuxans,jusqu'icide santé florissante.Zonafrontal,

nasal et temporal àgauche, avec œdème des paupières. Le troisième (9 Ophtalmie HospitalReports, t. VI.

(2)Berl. klinische Wochenschrift, 1870.

(') Annalesd'oculistique,1873.

(20)

20

jour, un

chémosis séreux entoure une cornée normale ; anesthésie

presque

absolue de la conjonctive et de la cornée. Quatre jours plus

tard,paralysie

complète du droit externe. Ulcère cornéen au tiers infé¬

rieur, iris

décoloré, pupille

un peu

dilatée, en partie obstruée par un

flocon d'exsudat iritique; aspect

trouble du cristallin, qui offre quelques

stries opaques à

la périphérie. La malade ne distingue plus les objets.

Tension augmentée:

T

=

-f- 1. Les jours suivants, la pupille résiste à

l'atropinisation la plus énergique, se contracte davantage ; formation

de synéchies et

d'un hypopion abondant ; l'ulcère cornéen s'étend en

surface. Après un

mois, retour progressif de la contractilité du droit

externe ; disparition

des exsudats pupillaires, cicatrisation de l'ulcère

cornéen, persistance

des synéchies, atrophie progressive du tissu irien

et développement

rapide d'une cataracte complète. Quelques mois après

le débutde l'affection, la peau

avait recouvré

sa

sensibilité normale,

mais la surfacedel'œilresta

insensible. Perception lumineuse conservée.

Quantà la santé

générale, il

y

eut

au

début un embarras gastrique pro¬

noncé, pas de

fièvre toutefois

;

ensuite, abattement moral, prostration,

anémie persistante.

Gossetti n'avait pas revu cette dame depuis deux

mois, lorsqu'elle

fut frappée deux fois à quelques jours de distance d'une

congestion

cérébrale

avec

hémiplégie gauche. Ces phénomènes cédèrent

complètement à un

traitement approprié.

Observation de Raynaud (1)

Le2mai1875, la malade, une

femme de cinquante ans est prise brus¬

quement

d'angine et de fièvre. Le 6 mai, fièvre encore assez vive,

déglutition

difficile et douloureuse,

pas

d'engorgement ganglionnaire. Il

s'agitd'une

angine herpétique limitée à la moitié gauche du voile du

palais et au

pilier antérieur du même côté. Le 7, existence de quelques

vésicules d'herpès sur

le côté gauche de la face, une plaque d'herpès

occupele

pavillon de l'oreille du même côté, une autre est située sur la

conqueet pénètre

dans le conduit auditif. L'angine est considérée comme

la première

manifestation d'un

zona

de la face maintenant évident.

Sensibilité delamoitiégauche

de la face très obtuse. Le 8 mai, nouvelle

(QRapportéepar

Pacton, dans

sa

thèse. Thèse de Paris 1878.

(21)

21

poussée

d'herpès

;

hémianesthésie de la face et de la moitié corres¬

pondante de

la région sus-hyoïdienne absolue

;

paralysie complète du

nerf facial. Commissure des lèvres fortement

abaissée à gauche. La

malade fume la pipe. Occlusion

très incomplète de l'œil gauche. Yive

vascularisation

conjonctivale

decet

œil

avec

apparition au-dessus du

bord de la cornée d'une petite

vésicule

: on a

donc affaire à

un

véritable

zona de l'œil. Lavision, déjà peu nette

la veille, est maintenant très

obscure etla malade voit de cet œil les objets dansun

brouillard. Si l'on

explore les mouvements

du globe oculaire,

on

s'aperçoit que l'œil est

porté librement en

haut,

en

bas,

en

dedans, mais il ne se porte pas du

touten dehors, età ce moment

il

se

produit du strabisme. Il

y

a donc

une paralysie de

la

6e

paire. Il existe

en

même temps

un

rétrécissement

de la pupilledu même

côté,

assez

difficile à expliquer. Enfin, on constate

une surdité absoluede l'oreillegauche

(paralysie des 6e, 7e et 8e paires).

Cette marche envahissante de la paralysie amène

à

soupçonner une

gommesyphilitique des

régions supérieures du bulbe.

Traitement : sirop de Gibert.

Occlusion de l'œil. Collyre

au

sulfate

d'atropine. A partir de ce

moment, les symptômes restèrent longtemps

stationnaires. Diminution de l'anesthésietactile de

la 5e paire. La

cor¬

néerecouvre peu à peu sa transparence.

La paralysie de la 6° paire

finitpar disparaître à peu

près complètement. Disparition des plaques

d'herpèsau bout d'une

dizaine de jours. Mais la paralysie faciale ne

présenta jamais la plus

légère amélioration. Disparition de la contrac-

tilité électro-musculaire delaface. Ladysphagie seprononce

davantage,

étatde fièvrehabituel, envahissement par un

muguet de la cavité buc¬

cale ; l'amaigrissementen deux

mois devient squelettique; l'intelligence

s'obscurcit,et la maladesuccombe

dans le

marasme,

le 7 juillet 1875.

L'autopsie neput être

pratiquée.

La 7e

paire crânienne peut également être frappée de para¬

lysie dans le

courant

du

zona

ophtalmique.

Observation de Letulle (')

(Résumée).

Lemaladeprésente une

paralysie faciale droite le 10 mai 1880, trois

semaines après l'apparition

des douleurs névralgiques dans la région

0)In Archives dephysiologie, 1880.

(22)

fronto-pariétale droite irradiant dans la paupière supérieure, et deux

semaines après l'apparition d'unzonaoccupantla région frontale droite,

la racine du nezà droite, la paupièresupérieure droite au voisinage de l'angle interne del'œil, l'aile droite du nez. A sonentrée dans le service

de Vulpian, à la Charité, le 25 avril, l'œil droit s'ouvre difficilement,

à cause du gonflement des paupières. Les conjonctives sont rouges et gonflées. La cornée et l'iris sont normaux. Pas de photophobie. Les ganglions sous-maxillaires droits sonttuméfiés etdouloureux;ilen estde même, mais légèrement, à gauche. A la date du 10mai, tous ces phéno¬

mènes ont disparu et la cicatrisation estcomplète, lorsque le malade s'aperçoit toutà coup quele liquide qu'il boit s'échappe de sa

bouche

par la commissure labiale droite. Les aliments s'accumulent dans le

sillongingivo-labial. L'orbiculaire des paupières droitesnepeutoblitérer complètement l'orifice palpébral, cependant

la

paupière

supérieure

droite estlégèrement abaissée. Les rides ont disparu à droite. Le

voile

dupalais, la languesont intacts,l'ouïeestnormale à droite. Le 13

mai,

diminution, puisperte de la contractilité faradique des muscles de

la

faceà droite. Anesthésie des territoires des susetsous-orbitairesdroits.

Laparalysiefbciale diminue à partir du 21 mai, et le 30 mai le ma¬

ladequitte l'hôpitalpresqueguéri.

Enfin

Voigt

a

observé dans le

cours

d'un

zona

cervical

une

paralysie faciale

avec

ptosis disparaissant

assez

rapidement après l'éruption.

« Il existe

quelques observations, dit Sulzer, où l'éruption

zostérienne ne forme

qu'un épisode dans

un

syndrome

ner¬

veux

plus

grave...

l'hémiplégie pédonculaire

en

première ligne

».

Nous reproduisons

en

résumé les trois observations

que

Brissaud (*)

a

publiées

sur ce

sujet

sous

le titre

: «

Du

zona

ophtalmique

avec

hémiplégie croisée

».

l«Lapremière observationconcerne unhomme decinquante-quatreans souffrant depuis de longues années de migraines d'une violence

inouïe

avec scotomescintillant,revenantavec uneremarquablepériodicitétous

(•)In Journal de médecineetde chirurgie pratiques, mars 1896.

(23)

- 23

lescinq ou sixjours etdurant vingt-quatre heures. Le maximum d'in¬

tensité de la douleur correspondait nettement à l'angle interne del'œil gauche et à la partie moyenne du front au-dessus du sourcil gauche.-

Un jour (mars

189(3),

la crise de

céphalée fut

remplacée par un zona ophtalmique caractérisé par une éruption d'herpès localisée en deux foyers: l'un au niveau de l'angle interne de l'œil gauche, l'autre au milieu de la moitiégauche du front, c'est-à-dire très exactement dans

les deuxrégions où lanévralgie migraineuse s'était toujours

fait

le plus

vivement sentir. Trois mois plus tard, le malade tomba brusquement

sans connaissance. Revenu à lui quelques instants après, il s'aperçut qu'il ne pouvait plus ouvrir l'œil gauche. Paralysie

complète

du mo¬

teuroculaire commun

(rameaux

extrinsèqueset

intrinsèques). En

outre,

la parole était devenue embarrassée, sans que cetrouble de langage eût

rien decommun avecl'aphasie corticale, la mémoire des mots n'ayant jamais subi la plus légère atteinte. Peu à peu, ces symptômes se sont

atténués, puis ontdisparu.

2° La deuxième observation se rapporte àun homme de quarante- quatre ans, bien portant, quoique sujet à des

migraines. Un jour, il fut

pris d'uneviolente céphalée occupant toute la moitié gauche du crâne,

avecirradiations plus aiguës dans la joue. Cette

névralgie fut suivie

àbrefdélai d'un zona facial avec apparence érysipélateuse; gouflement érythémateux de l'angle externe de l'œil, de la région

malaire

et

de la

tempe. Une semaineenviron après la cessation de la

douleur

et

de l'éruption

temporo-faciale gauche, le malade tomba

brusquement frappé d'apoplexie.

Lorsqu'il reprit connaissance, on le reconnut

atteint d'hé¬

miplégiedroite, accompagnée d'aphasie complète,

de rotation conjuguée

dela tête etdes yeux vers la gauche, de nystagmus,

d'hypoesthésie de

toutlecôté droit. Le lendemain, élévation de la température au-dessus

de 40°, sueurs profuses, coma profond; mort quatre

jours

après

l'ictus.

3° Latroisième observationa trait àunhomme de soixante-deuxans.

Il y a six ans, zona ophtalmique gauche ayant

laissé des cicatrices

caractéristiques surle front et au voisinage de

l'angle interne de l'œil

gauche. Une fois le zona guéri,le malade devient

sujet à des migraines

ophtalmiques

(névralgies avec scotome

scintillant,

sans

ptosis ni

diplopie).

Depuis quelques mois, le ptosis est devenu permanent, en même temps tout le côté droit du corps perdit son aisance, la

main

(24)

24 -

n'était pas capable

de diriger la plume, le pied frottait le sol, la langue

s'embarrassait. Bientôt ces phénomènes

s'amendèrent, disparurent

presque

complètement, le malade put reprendre ses travaux quotidiens,

et,

aujourd'hui,

on ne

constate qu'une atrophie et une forte déviation à

droitede lalangue.

Observation de Duméry

(1)

Zona ophtalmique

droit compliqué d'hémiplégie alterne à type

sensitif. Conjonctivite.

Kératite ulcéreuse et leucome. Irido-

cyclite plastique et

synéchies postérieures.

Tisseuse de cinquante et un ans,

mariée,

sans

enfant; père mort à

quarante ans

d'hémorragie cérébrale. Paralysie spinale infantile à l'âge

de quatreans, ayant

laissé le membre inférieur gauche très atrophié

avecpied bot en varus

équin. Sujette à de fortes migraines depuis l'âge

de vingt ans. Quatre

semaines après le début de la maladie, le 5 avril

1896, la malade, après un léger

ictus, tombe frappée d'hémiplégie

gauche : langue

fortement déviée à gauche, joue gauche flasque et

abaissée, bouchedéviée à

droite, la tête regarde du côté sain. Le 7 avril,

les membressupérieur et

inférieur gauches sont complètement para¬

lysés et

la sensibilité est abolie de

ce

côté. Incontinence d'urine et des

matières fécales. Le 22 novembre 1896, pas

de paralysie faciale; la

maladepeutimprimer à ses

membres supérieur et inférieur gauches de

légers mouvements.

Pas de contracture

;

réflexes tendineux abolis à

gauche. Légère

hyperesthésie à la piqûre dans la moitié droite de la

faceet du cou. La malade nous dit qu'elle sent

mieux et plus vite à

droite. Pour les membres et le tronc, il

semble

que

la piqûre soit un

peu mieux

sentie

à

gauche qu'à droite, mais la différence est moins

nette qu'à la

face.

Pas

de paralysie des sphincters.

Nous nous trouvons en somme en

présence du syndrome pédonculaire de Weber, dans lequel la lésion du trijumeau

a

remplacé celle beaucoup plus fréquente du moteur oculaire

commun.

(i) In Thèse de Dumérv.

Thèse de Lyon 1896.

(25)

25 -

Observations de névrite optique.

Bowmannest le

premier à avoir rapporté

un cas

de névrite

optique survenant à la suite d'un zona ophtalmique. Cette

observation est restée

quelques années unique dans la

science,

puisque Pacton écrivait

en

1878 que l'atrophie de la

papille du nerf optique,

comme

conséquence du zona, n'est

pas

prouvée.

Observationde Bowmann

(i) (Résumée).

Homme de quarante-quatre ans;

il fut atteint,

en

janvier 1864, d'un

zonade la moitiégauche du

front, de la région temporale et delà

racine du nez. Pendanttrois semaines, ilsouffrit beaucoup et garda

les

paupières gauches fortement

tuméfiées. Lorsqu'il put les ouvrir, le

malades'aperçut qu'il n'y

voyait

pas

de l'œil gauche. Actuellement

(mai 1864), la

paupière supérieure gauche est légèrement tuméfiée, la

fentepalpébrale ne

possède

que

la moitié de

sa

hauteur normale. Les

mouvements de l'œil gauche sont normaux; pas

de paralysie delà

3epaire; lapupille est

dilatée

et

réagit seulement lorsque la rétinedroite

estimpressionnée par la

lumière. Les sensations lumineuses

ne

sont

pas

perçues. Lesmilieux réfringents sont

clairs. Le disque optique est blanc,

les vaisseaux rétiniens diminués de volume. L'œil droitest normal.

Nous exposons

l'observation de Hubsch, bien que le diag¬

nostic

d'herpès zoster chronique, posé

par

Hebra (de Vienne),

n'ait pas

été confirmé

par

Hardy et Bazin.

Observation deHubsch

(2) (Résumée).

Le malade estâgé de

cinquante-deux

ans.

Père malingre, marié à

cinquanteans. Mèred'untempérament éminemment nerveux,

asthma¬

tique et sujette à un tic

douloureux de la branche inférieure de la

(1) Ophtalmie Hospital Reports, t.VI, 1869.

(2) Annales d'oculistique, 1872.

(26)

- 26

5epaire. Le

malade

eut

dans

son

enfance la rougeole, la scarlatine, la

variole et, depuisl'âge de douze ans, une

crise mensuelle de migraine.

Il est trèsmyope. Jusqu'à

l'âge de trente

ans,

il mène

une

existence très

sobre, consacrée entièrementauxtravaux

de cabinet, puis il entreprend

à cette époque quelques voyages,

devient interprète d'une grande

ambassade à Constantinople et mène une

vie agitée. Il perdit alors

l'appétit et»le

sommeil

; un voyage

ramène

un peu

de calme et lui rend

une partie de ses forces. A

l'âge de quarante

ans

environ, il

commença

à éprouver de vives

démangeaisons dans le dos d'abord, puis qui

s'étendirentdans l'espace d'une année au

ventre, à la poitrine,

aux

Cuisses etauxbras. Au bout d'un an de souffrances intolérables, sur¬

tout la nuit, onvitapparaître sous la peau

de petites élevures dures,

pâlesau début, passant peu à peu au rouge

vif, de la grandeur d'un

grainde sable à ungrain

de millet, groupées

en anneaux

de plusieurs

centaines. Ces éruptions débutèrent

d'abord à la région thoracique,

toujours

simultanément

à

droite et à gauche de l'épine dorsale, et de

l'épine, l'éruption

s'éloignait

vers

la périphérie de manière à former

une demi-ceinture. Leur apparition fut

précédée

et

accompagnée de

douleurs atroces avec hyperesthésie

extrême de la

peau,

pendant trois

à quatrejours,

puis dessiccation et exfoliation. Ces éruptions débutèrent

d'abord à la région thoracique, s'étendant

des omoplates jusqu'au

sacrum graduellement, et

restèrent circonscrites à cette région

une

année environ. Plustard, elles se montrentauxfesses, aux cuisses,

et

finalement l'abdomen, la face antérieure du thorax, les bras,

les avant-

bras et même la face deviennent le siège du mal. Hebra

(devienne)

posele diagnostic d'herpès zoster

chronique,

que ne

précisèrent

pas

à

Paris Hardy etBazin. Versla fin de son séjour à

Vienne (il

y

avait

passéplusieurs mois) lemaladecommençaà

éprouver

un peu

d'affaiblis¬

sementde la vue et un léger larmoiement

dès qu'il voulait fixer de

petits objets. Il revint à

Constantinople,

et

durant

une

année entière

des éruptionspartielles sedéveloppent detempsentemps,

mais rendent

l'existence moins insupportable. Bientôt il s'aperçut que

la

vue

de l'œil

droitcommençait àbaisser etquele larmoiementpersistait. A

l'examen

ophtalmoscopique, je découvris une

sclérectasie postérieure

assez

éten¬

duedu côté nasal; la tache blanche, à contoursirréguliers,

touchait

pres¬

que aubord de la papille. Elle semblait de date

ancienne

;

la papille me

(27)

27

parut plus petite et partiellement plus blanche qued'habitude; les vais¬

seauxétaient d'un calibre moindrequ'à l'état physiologique; le fond de

l'œilconservaitune rougeur normale. Diagnostic: staphylome posté¬

rieur aveccommencement d'atrophie papillaire. La maladie s'étendit bientôt àl'œil gaucheet lavue baissa trèsrapidement. Au bout de six mois, lapapille de l'œil droit était alors considérablement atrophiée et celle de l'œilgauche pâle, diminuée de volume, les vaisseauxen étaient devenusplus finset le fond de l'œil était terne:il s'agissait d'une atro¬

phie des deux papilles. La vue avait tellement baisséque le malade

avait de la peine àse guider seul dans larue. Le professeur de Grœfe,

à Berlin, constate l'atrophie des papilles. Après être resté quelques

moisdans la clinique de de Grœfe, séjouren Suisse de près d'une année.

De retour à Vienne, anthrax de la nuque, consécutif à l'application

malencontreuse d'un vésicatoire. La vue s'abolit presque totalement, le maladene percevait plus quedes ombres. A son retour à Constantino- ple, l'atrophie papillaire était complète, la perception de la lumière nulle. L'éruption cutanée se manifestait encore, mais plus mitigée et demeuraittoujours partielle, excepté parfois quand elle envahissait le dos. Vie asseztranquille durant six ans. L'année dernière, à la suite de chagrins violents, délire furieux à forme érotique qui nécessite l'inter¬

nement.

Observation de Daguenet

(•) (Résumée).

Lemalade, un officier supérieur de cinquante ans, ne présente aucun antécédent morbide. En avril 1876, après nombre de journées passées

à cheval par le froid et le vent, subitement, douleurs névralgiques semblantpartir du globe oculaire droitet s'irradiant dans le front et la tempedu même côté. Apparition d'une petite plaque rouge sur la partie droite de la racine du nez. Quatre jours après le début, les douleurs

s'exaspèrent

: gonflement de la paupière supérieure. Le malade passe quarante-huit heures dans une chambre complètement obscure, la crise douloureuse secalme et il constate en revenant au jour qu'il ne voit presque plus rien de l'œil droit. Courbature, anorexie, fièvre légère,

(D Recueild'ophtalmologie, avril 1877.

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