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La tumeur fibreuse solitaire de la plèvre a propos de 7 cas

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Academic year: 2021

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(1)

UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-

ANNEE: 200 THESE N°: 150

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THESE

Présentée et soutenue publiquement le :………..

PAR

Mr. Aissam MOUDDEN

Né le 17 Septembre 1975 à Rabat

Pour l'Obtention du Doctorat en

Médecine

MOTS CLES Tumeur fibreuse solitaire – Plèvre – Résection – Récidive – Transformation maligne.

JURY

Mr. A. BENOSMAN PRESIDENT & Professeur de Chirurgie Thoracique RAPPORTEUR

Mr. J. E. BOURKADI

Professeur de Pneumo-phtisiologie Mr. M. EL FTOUH

Professeur de Pneumo-phtisiologie Mme. N. MAHASSINI

Professeur d’Anatomie Pathologique

(2)

Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…

Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l’amour, le respect, la reconnaissance…

Aussi simplement que…

(3)

A MES CHERS PARENTS

Moudden Mokhtar et Zahra Najarane

Aucun mot, nulle dédicace ne sauraient exprimer a sa juste valeur ma profonde affection et mon immense gratitude.

Je prie dieu le tout puissant de vous protéger, et de vous procurer santé, bonheur et longue vie.

A MA CHERE SOEUR ET MES CHERS FRERES

Bouchra Youssef Abderrahim Kamal

Mohammed Yassine

Avec toute mon affection et mes vœux de bonheur et de réussite

A MON CHER AMI LE DOCTEUR ABDELKARIM BENSALLEM

Je vous remercie très infiniment pour votre aide et votre soutien. En témoignage de notre grande et sincère amitié,

(4)
(5)

A NOTRE MAITRE PRESIDENT ET RAPPORTEUR DE

THESE MONSIEUR LE PROFESSEUR A. BENOSMAN

Professeur de Chirurgie Thoracique

CHU Ibn Sina - Rabat

Vous nous avez proposé ce travail Conseillé et aidé le long de sa réalisation,

En ne ménageant ni votre temps ni vos efforts .

Votre compétence, votre esprit ouvert et votre modestie Suscitent en nous une grande admiration.

(6)

A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE

MONSIEUR LE PROFESSEUR J. E. BOURKADI

Professeur de Pneumophtisiologie

CHU Ibn Sina -Rabat

Nous sommes très reconnaissants de la spontanéité avec laquelle vous avez accepter de juger notre travail.

Votre gentillesse, votre modestie et vos qualités humaines et professionnelles font toute notre admiration.

Veuillez croire, cher Maître , à l’assurance de notre respect et notre considération.

(7)

A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE

MONSIEUR LE PROFESSEUR M. EL FTOUH

Professeur de Pneumophtisiologie

CHU Ibn Sina -Rabat

Vous nous faites honneur en acceptant de juger ce travail

Votre modestie jointe à votre sérieux et compétence et humaine seront pour nous un exemple dans l’exercice de notre profession.

Que ce travail soit le témoignage de notre considération et de notre profond respect.

(8)

A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE

MONSIEUR LE PROFESSEUR N. MAHASSINI

Professeur d’ Anatomie Pathologique

CHU Ibn Sina -Rabat

Vous avez accepté avec gentillesse et spontanéité de juger notre travail, c’est un grand honneur que vous nous faites.

Votre compétence, votre dévouement dans le travail et vos qualités humaines font de vous un Maitre bien aimé de tous.

Veillez trouver ici l’expression de notre profonde estime et nos profonds respects.

(9)

PLAN

INTRODUCTION………..1

RAPPEL EMBRYOLOGIQUE ET ANATOMO-HISTOLOGIQUE DE LA PLEVRE……….3

I- RAPPEL EMBRYOLOGIQUE………..4

II- ANATOMIE PLEURALE………..5

III- HISTOLOGIE DE LA PLEVRE………11

HISTORIQUE……….…16

ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE………20

ETUDE CLINIQUE………...23

I- SYMPTOMATOLOGIE………...…..24

II- SIGNES PHYSIQUES………28

ETUDE RADIOLOGIQUE………...29

I- RADIOGRAPHIE STANDARD………...30

II- TOMODENSITOMETRIE………31

III- IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE………37

IV- TOMOGRAPHIE PAR EMISSION DE POSITRONS………38

ETUDE ANATOMOPATHOLOGIQUE……….41

I- CARACTERES MACROSCOPIQUES………..42

II- CARACTERES HISTOLOGIQUES………..………45

(10)

CYTOPATHOGENIE……….56

HISTOPATHOGENIE DES TFSP MALIGNES……….58

CLASSIFICATION……….62 TRAITEMENT………66 I- MOYENS THERAPEUTIQUES………...67 A- TRAITEMENT CHIRURGICAL……….67 B- TRAITEMENT ADJUVENT………...69 II- INDICATIONS……….70 EVOLUTION ET PRONOSTIC………71 SURVEILLANCE………74 MATERIELS ET METHODES……….77 OBSERVATIONS………79 Observation 1……….80 Observation 2……….84 Observation 3……….88 Observation 4……….91 Observation 5……….93 Observation 6……….95 Observation 7……….97 RESULTATS………99 DISCUSSION………..108 CONCLUSION………...119 RESUME BIBLIOGRAPHIE .

(11)

ABREVIATIONS

TFSP : Tumeur fibreuse solitaire de la plèvre CK : Cyto-kératine.

TNF : Tumor necrosis factor

TGF : Tumor growth factor IL : Inter-Leukine

MEC : Matrice Extra Cellulaire

OAHP : Ostéo-arthropathie hypertrophiante pneumique

IGF : Insulin growth factor TDM : Tomodensitométrie

IRM : Imagerie par résonance magnétique TEP : Tomographie par émission de positrons FDG : Flurodéoxyglucose

CEA : Carcinoembryonic antigen EMA : Epithelial membrane antigen

PDGFR : Platelet derived growth factor receptor

(12)

introductionINTRODUCTION

(13)

Les tumeurs pleurales primitives sont classiquement divisées en deux catégories majeures : tumeurs diffuses et localisées. La forme diffuse , le mésothéliome pleurale, représentant jusqu'à 90% des cas est connue pour son association fréquente à l’exposition à l’amiante et son évolution rapide et fatale. Les tumeurs fibreuses localisées sont rares avec environ 900 cas décrits dans la littérature, et ont longtemps été sujettes à controverses concernant leur origine histologique et ont par conséquent eu plusieurs dénominations, Le terme « mésothéliome localisé » à été abandonné, et ces tumeurs furent désignées par « Tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre », leur origine mésenchymateuse plutôt que mésothéliale à été reconnue ces dernières années, ce sont des tumeurs conjonctives à cellules fusiformes vraisemblablement d’origine fibroblastiques. Les tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre sont caractérisés par leur évolution lente souvent asymptomatique ; elles peuvent ainsi atteindre des proportions géantes.

La majorité de ces tumeurs sont pédiculées, avec des caractères histologiques de bénignité, cependant des formes malignes existent et peuvent engager le pronostic vital par leur récidive plus fréquentes et leur métastases. L’évolution de ces tumeurs est imprévisible et souvent non corrélés aux critères histologiques, des formes bénignes pouvant évoluer ou récidiver sous forme maligne. Le traitement définitif est la résection chirurgicale complète avec des marges de section saines.

L’objectif de ce travail est de présenter une série de 7 cas de TSFP colligés au service de chirurgie thoracique du Professeur A. Benosman à l’hôpital Ibn Sina de Rabat sur une période de 11 ans avec une revue de la littérature récente afin d’éclaircir les différents moyens diagnostiques, thérapeutiques et les aspects pronostiques de cette tumeur.

(14)

introductionINTRODUCTION

RAPPEL EMBRYOLOGIQUE ET

ANATOMO-HISTOLOGIQUE DE

(15)

I- RAPPEL EMBRYOLOGIQUE

Les deux espaces pleuraux de même que la cavité péricardique sont des dérivés thoraciques du cœlome intra-embryonnaire mis en place à la fin de la quatrième semaine du développement embryonnaire lors de la délimitation de l’embryon.

Les cavités péritonéales et pleuro-péricardiques sont séparées par l’ébauche diaphragmatique dans sa partie ventrale correspondant au septum transversum, laissant libre les gouttières (ou canaux) pleuro-péritonéales, dans la partie dorsale, fermées secondairement, lors de la huitième semaine, par la membrane pleuro-péritonéale, d’abord à droite puis à gauche, membrane ne donnant cependant qu’une contribution modeste à la formation du diaphragme.

Les cavités pleurales sont isolées (membrane pleuro-péricardique) de la cavité péricardique au cours de la sixième semaine du développement.

D’une manière contemporaine à ce cloisonnement, l’ébauche pulmonaire, provenant de la division dichotomique de l’ébauche trachéale détachée de la face ventrale de l’intestin primitif à la jonction intestin pharyngien-intestin antérieur, repousse le mésenchyme recouvrant ce dérivé endodermique, ou splanchnopleure intraembryonnaire, dans les ébauches des cavités pleurales.

C’est ainsi que se constituent les feuillets pleuraux pariétaux et viscéraux, dérivés respectivement de la somatopleure et de la splanchnopleure intra-embryonnaire. Dès ce moment, ce coelome est tapissé par un mésothélium dérivé du mésoderme (112).

(16)

II- ANATOMIE PLEURALE (73,15,121)

La plèvre est une enveloppe séreuse destinée à faciliter le glissement des poumons sur la paroi thoracique. Il existe une plèvre pour chaque poumon, les deux plèvres sont indépendantes l’une de l’autre.

Chaque plèvre est une membrane composé de deux feuillets : (Fig.1)

- Un feuillet viscéral, qui recouvre la totalité de la surface pulmonaire jusqu’au fond des scissures inter-lobaires.

- Un feuillet pariétal qui tapisse la face profonde de la cavité thoracique.

Les deux feuillets pleuraux se réfléchissent et se continuent l’un dans l’autre au niveau du hile. Ils glissent l’un sur l’autre par l’intermédiaire d’un film liquide et délimitent un espace virtuel : La cavité pleurale qui à l’état normal n’est que de quelques micromètres ( m) d’épaisseur ( < 20 m ) à l’exception de la région des culs-de-sac .

A- LA PLEVRE VISCERALE :

Elle tapisse toute la surface extérieure du poumon à l'exception du hile pulmonaire où elle se réfléchit au niveau des pédicules pulmonaires pour devenir le feuillet pariétal.

Cette ligne de réflexion se poursuit au dessous des pédicules pulmonaires pour former le ligament pulmonaire (ou triangulaire).

La plèvre tapisse aussi l'intérieur des scissures pulmonaires jusqu'au niveau du hile. Cependant des accolements sont assez fréquents.

La plèvre viscérale est adhérente au parenchyme pulmonaire dont elle est pratiquement indissociable.

(17)

B- LA PLEVRE PARIETALE:

Elle tapisse presque entièrement la face profonde de la cage thoracique. Elle est cependant séparée de cette paroi par une lame de tissu conjonctif plus ou moins épaisse : le fascia endothoracique.

La plèvre pariétale peut être subdivisée en quatre parties :

1- La plèvre costale ou thoracique :

Elle correspond à la face latérale ou costale du poumon. Elle tapisse la face interne des côtes et des espaces intercostaux par l'intermédiaire du fascia endothoracique.

- En avant, elle recouvre les cartilages costaux jusqu'au bord du sternum où elle se réfléchit pour devenir la plèvre médiastinale

- En arrière, elle se réfléchit dans les gouttières latéro-vertébrales pour devenir également la plèvre médiastinale

- En bas : elle va devenir la plèvre diaphragmatique.

2- La plèvre diaphragmatique :

Plus mince que la plèvre costale, elle tapisse une partie de la coupole diaphragmatique et y adhère.

Ce recouvrement est incomplet puisque :

- A gauche elle ne tapisse que les 2/3 latéro-dorsaux de la coupole, le reste étant occupé par le péricarde

- A droite, elle tapisse la coupole en dehors d'une ligne ventro-dorsale passant par le bord latéral de l'orifice de la veine cave caudale

(18)

3- La plèvre médiastinale :

Elle s'étend dans une direction ventro-dorsale depuis la face postérieure du sternum jusqu'à la gouttière latéro-vertébrale. Elle répond donc à la face médiale du poumon, sauf la région du hile

Au-dessus du hile, elle s'étend sans interruption du sternum à la colonne vertébrale.

Au niveau du hile, la plèvre s'invagine sur les faces antérieures, postérieures et supérieures du pédicule pulmonaire formant un manchon presque circulaire où elle forme sa ligne de réflexion pour se continuer avec la feuillet viscéral Au-dessous du hile, la plèvre médiastinale prend part à la constitution du ligament triangulaire, lame à double feuillets adossés l'un à l'autre et formant une sorte de cloison transversale.

4- La coupole pleurale :

Elle coiffe l’apex pulmonaire et fait saillie de 2 à 5 cm au dessus de la première cote, elle est recouverte de la membrane supra-pleurale.

C- LES RÉCESSUS PLEURAUX

Les angles suivant lesquels la plèvre pariétale se réfléchit d’une paroi sur une autre portent le nom de récessus ou culs de sacs pleuraux, ces culs de sacs sont au nombre de trois :

- Le cul de sac costo-diaphragmatique, qui est l’angle d’union à la périphérie du diaphragme, de la plèvre costale avec la plèvre diaphragmatique. Il s’étend depuis l’extrémité antérieur du septième cartilage costale en avant jusqu’au col de la douzième cote en arrière.

(19)

- Les culs de sac costo-médiastinaux antérieur et postérieur, formés par la jonction de la plèvre costale et médiastinale.

- Le cul de sac médiastino-diaphragmatique, formé par l’angle de réunion des plèvres diaphragmatique et médiastinale. Il s’étend d’avant en arrière de la face postérieur du sternum à l’extrémité postérieur du 11ème espace.

L’appellation « récessus pleurale supérieur » est encore donné quelque fois à la coupole pleurale ou encore le dôme pleural.

Le cul de sac costo-médiastinal antérieur et costo-diaphragmatique ne répondent pas directement au bord correspondant du poumon. Ils sont à distance de ce bord.

Les poumons s’insinuent dans ces culs- de-sac et se rapprochent plus au moins du fond même des récessus pendant l’inspiration, tandis qu’ils s’en éloignent pendant l’expiration.

(20)

Fig.1 : Topographie thoraco-pleurale : Projection de la plèvre sur la cage thoracique

(21)

D- VASCULARISATION ET INNERVATION

Les plèvres sont irriguées par des artères de type systémique, ainsi la plèvre viscérale est vascularisée par les artères bronchiques, alors que la plèvre pariétale est vascularisée par des branches d’artères irriguant les régions voisines de la paroi thoracique (artères intercostales, mammaires internes, phréniques et autres).

Concernant le retour veineux, au niveau du versant viscéral de la plèvre les capillaires et veinules sous-mésothéliaux se drainent à travers le tissu conjonctif vers les veines pulmonaires, excepté dans la profondeur des scissures ou ce retour peut emprunter les veines bronchiques, phénomène cependant marginal. Au niveau du versant pariétal de la plèvre, le drainage veineux suit le réseau artériel pour se terminer dans les veines azygos, puis la veine cave supérieure. Les lymphatiques de la plèvre viscérale font partie d’un réseau étendu au poumon. De siège péri-lobulaire se réunissant en troncs satellites des axes bronchovasculaires et se drainant soit directement dans les ganglions trachéo- bronchiques, soit après un relais dans les ganglions péribronchiques. Ceux de la plèvre pariétale, selon leur localisation costale, médiastinale ou diaphragmatique, se drainent dans les chaînes ganglionnaires médiastinales ou cervicales.

La plèvre viscérale est innervée par des branches du plexus pulmonaire, elle est dépourvue de fibres nerveuses sensitives. La plèvre pariétale comprend une innervation provenant des nerfs intercostaux, phréniques, du nerf vague et de la chaîne sympathique thoracique.

(22)

III- HISTOLOGIE DE LA PLEVRE (12)

L’ensemble des plèvres est bordé par un mésothélium, épithélium d’origine méso-dermique, attaché à sa membrane basale dont il synthétise une grande part de ses constituants (collagène IV, laminine…) (57).

Bien que les plèvres aient une structure de base commune, c’est-à-dire un mésothélium reposant sur une couche sous-mésothéliale de nature conjonctive (fig.2), la structure des plèvres diffère non seulement entre plèvres pariétale et viscérale, mais également pour la plèvre viscérale selon la position : apicale ou caudale (112, 24).

La plèvre viscérale comprend, de la cavité vers les alvéoles pulmonaires, les couches suivantes : un mésothélium, une membrane basale, une couche superficielle élastique, une couche conjonctive lâche contenant les vaisseaux sanguins et lymphatiques, et une couche fibroélastique profonde au contact des alvéoles les plus superficiels.

La plèvre viscérale de la partie apicale est relativement fine : les cellules mésothéliales sont aplaties, avec peu de microvillosités et les trois couches conjonctives sous-mésothéliales sont difficiles à distinguer. La plèvre viscérale de la partie plus caudale du poumon est plus épaisse : le mésothélium est fait de cellules cubiques, ayant plus de microvillosités ; les fibres élastiques et collagènes deviennent plus abondantes dans les couches sous-mésothéliales au niveau des lobes inférieurs.

La plèvre pariétale comprend, de la cavité vers la paroi thoracique, les mêmes couches décrites précédemment au niveau de la plèvre vicsérale. Le mésothélium présente des cellules aplaties. Au niveau du squelette thoracique, la couche profonde fusionne avec le périchondre ou le périoste des côtes.

(23)

Fig. 2- Schéma de l’organisation des feuillets pleuraux.

(24)

A- Mésothélium et cellule mésothéliale (12)

Le mésothélium est l’épithélium de revêtement des séreuses, dont les séreuses pleurales. Il est formé de cellules jointives, polygonales, de 15 à 50 µm de diamètre et de quelques microns d’épaisseur.

Cependant, cette cellule mésothéliale peut, selon les localisations ou selon la réactivité du mésothélium, avoir une forme différente, aplatie ou, au contraire, cubique. Quoi qu’il en soit de sa forme, ses constantes morphologiques en sont la présence de nombreuses microvillosités sur sa face luminale, caractéristiques par leur longueur et leur aspect flexible (3 µm de longueur et 0,1 µm de diamètre), et un équipement de filaments intermédiaires, inhabituel pour des cellules épithéliales (CK7, CK8, CK18 et CK19, d’une part, et vimentine, d’autre part).

Ce dernier point démontre la plasticité de ce type cellulaire : par exemple, l’induction d’une différenciation fusiforme inhibe l’expression des cytokératines alors que l’acquisition d’un phénotype « épithélial » induit cette expression.

La grande densité de microvillosités sur la face luminale des ces cellules mésothéliales, recouverte d’acide hyaluronique et de matériel tensioactif, semble avoir plusieurs rôles : facilitation du glissement des feuillets pleuraux, échanges avec les composants en particulier ioniques du film de revêtement pleural. Ces cellules sont également responsables de la sécrétion de lubrifiants phospho-lipidiques ainsi que des protéines du surfactant de type SPA et SPD, appartenant à la famille des collectines, identiques à celles sécrétées par les pneumocytes II et les cellules bronchiolaires, constituant le matériel tensioactif présent dans le film pleural .

(25)

En plus de son rôle constitutif de feuillets épithéliaux glissant l’un sur l’autre au décours des mouvements respiratoires, les cellules mésothéliales ont une fonction très active dans la synthèse de facteurs de croissance et de cytokines impliquées dans la prolifération cellulaire et dans le contrôle du rôle fibrosant des fibroblastes voisins, comme le TGFß. En effet, les cellules mésothéliales paraissent jouer un rôle majeur dans les processus fibrosants pleuraux : stimulation de la synthèse de fibronectine par ces cellules sous l’effet du TNFα et du TGFß libération de cytokines pro-inflammatoires (TGFß, IL6,…).

De plus, il a été montré in vitro que ces cellules sont capables de synthétiser des molécules de la matrice extra-cellulaire impliquées dans les processus fibrosants comme les collagènes I et III ou l’élastine. Une capacité de phagocytose de ces cellules a également été démontrée, en particulier vis-à-vis des fibres d’amiante .

Le renouvellement du mésothélium se fait de multiples façons, là encore inhabituelles pour un épithélium : classiquement par prolifération des cellules voisines, mais également par colonisation de cellules mésothéliales flottantes dans le film de revêtement, ainsi que par trans-différenciation de cellules situées sous le mésothélium, d’aspect fibroblastique mais contenant des cytokératines comme filaments intermédiaires du cytosquelette.

B- Le tissu conjonctif sous mésothéliale : (7)

C’est un tissu conjonctif lâche (ou conjonctivo-vasculaire) se caractérisant par la présence entre ces cellules d’une très abondante matrice extra-cellulaire (MEC), dans cette MEC l’histologie classique distingue des fibres (collagène,

(26)

élastique et réticuline) et une substance fondamentale microscopiquement amorphe.

Les fibroblastes (ou fibrocytes) sont les cellules principales de ce tissu conjonctif, ce sont des cellules fusiformes ou étoilés possédant de longs prolongements cytoplasmiques.

Ils proviennent d’une cellule souche mésenchymateuse multipotente qui est également à l’origine des adipoblastes, des chondroblastes des ostéoblastes et des myoblastes.

En MO, leur cytoplasme est peu visible et seul leur noyau, ovoïde, allongé, avec un ou deux nucléoles, est bien visible.

Les fibroblastes synthétisent les macromolécules protéiques et polysacchari-diques de la MEC du tissu conjonctif. Les fibroblastes sont aussi capables de sécréter de nombreuses autres molécules (cytokines, facteurs de croissance, enzymes) et jouent un rôle important dans les processus de réparation tissulaire ou dans l’entretien des réactions inflammatoires.

(27)

introductionINTRODUCTION

(28)

Le premier rapport d’une tumeur pleurale primitive est attribué à Lieutaud et remonte à 1767, Wagner a été le premier en 1870 à effectuer une description microscopique de ces tumeurs (151) et a émis l’hypothèse selon laquelle elles dérivent de l’endothélium des lymphatiques pleuraux.

En 1931 Klemperer et Rabin classifiaient les tumeurs pleurales primitives en mésothéliome localisé et diffus (83), classification en grande partie valable jusqu'à aujourd’hui. Ils proposèrent que l’origine de la forme localisée est une cellule mésenchymateuse sous-mésothéliale.

Stount et Sano respectivement en 1942 et 1950 suggérèrent dans différentes études une origine mésothéliale à ce néoplasme (134, 128), ils ont rapportés que la culture de fragments de cette tumeur fibreuse produisait des cellules similaires aux cellules mésothéliales.

Clagett en 1950 utilisait le terme de “mésothéliome fibreux localisé” (34)

pour distinguer les tumeurs localisées le plus souvent bénignes des plus communs mésothéliomes malins diffus liés à l’asbeste.

En 1960, les études de Foster et Ackerman démontraient l’extrême variabilité des structures histologiques et macroscopiques de ce type de tumeur (59) .

Du fait de la controverse qui entourait son origine histologique (mésothéliale versus sous-mésothéliale), cette tumeur a reçu différents dénominations, tel que le fibrome pleurale, fibrome sous mésothéliale et mésothéliome (fibreux) bénin ou localisé. ( Tableau 1 )

Les études ultra-structurales et surtout immunohistochimiques ultérieurs ont démontré l’origine mésenchymateuse et non mésothéliale de cette tumeur (65,

(29)

123, 41, 45, 48, 2, 50, 149, 58), plus communément connu de nos jours comme tumeur fibreuse solitaire (ou localisé) de la plèvre.

En effet ces tumeurs a l’opposé du mésothéliome diffus n’expriment pas de kératine cytoplasmique mais par contre expriment la vimentine qui est un marqueur de cellules mésenchymateuses (65,2). Plus récemment quelques auteurs ont démontré que les tumeurs fibreuses localisées de la plèvre expriment le CD34 (149, 58)

Le CD34 est une glycoprotéine trans-membranaire retrouvée à la surface des cellules précurseurs hématopoiétiques des lignées myéloïdes et lymphoïdes ainsi que des cellules endothéliales et dendritiques (27, 149, 62). La positivité pour l’anticorps anti-CD34 suggère une origine fibroblastique des cellules tumorales et explique le caractère ubiquitaire de la TFS rapporté ces dernières années dans la littérature avec des cas au niveau du périnée, de la thyroïde, de l’orbite, du nez, du naso- pharynx, des sinus para-nasaux, et des méninges entre autres (27).

Les premières grandes séries collectées de tumeur fibreuse solitaire de la plèvre décrivant les traits clinico-pathologiques de ce néoplasme parurent en 1981 par Briselli avec 368 cas (17) et ensuite en 1989 par England avec 223 cas (51). Ce dernier décrit les critères pour distinguer les formes bénignes des formes malignes. Il y est aussi reconnue que la chirurgie représente le meilleur traitement de ces tumeurs. Les séries subséquentes ont raffiné notre compréhension du comportement clinique de cette tumeur quelque peu imprévisible.

(30)

Mésothéliome localisé

Mésothéliome fibreux localisé Tumeur fibreuse localisée Mésothéliome fibreux solitaire Mésothéliome fibreux

Fibrome pleural

Fibrome sous mésothélial Fibrome sous-séreux

Tableau 1 : différents termes attribués au cours des années aux TFSP dans la littérature

(31)
(32)

Etant donné la rareté des tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre, leur caractères épidémiologiques ne sont pas très bien connues .

-INCIDENCE :

Approximativement 800 cas de TFSP ont été rapportés dans la littérature

entre 1931 et 2002 (43), ils représentent 5% des tumeurs pleurales (78).

L’incidence de cette tumeur a été estimée à 2.8 cas pour 100.000 patients enregistrés à la Mayo clinique (108), leur fréquence est estimée à 1 cas pour 400 cas de cancer bronchique primitif (102).

- AGE :

La TFSP peut se voir dans une large tranche d’âge allant de 5 à 87ans (43), avec rapport de cas pédiatriques (146, 127). Cependant, la majorité des cas de TSFP ont été rapportés au cours de la quatrième à la septième décennie de la vie avec une moyenne d’age autour de 50-60ans (90, 44, 118, 77, 4, 125).

- SEXE :

En contraste avec le mésothéliome malin qui montre une prédominance masculine dans 90% cas (78), il n’y a pas de prédilection de genre nette dans la TFSP (17, 51, 117), cependant certains auteurs rapportent une légère prépondérance féminine dans environ 60% des cas (23, 77, 85, 118, 93, 96, 116).

- FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX :

La tumeur fibreuse solitaire de la plèvre contrairement au mésothéliome malin n’a pas de relation avec l’exposition à l’asbeste ni avec le tabagisme ou

(33)

tout autre agent environnementale (117) , cependant des étude récentes ont montrés un taux de fibres d’asbeste augmentés au niveau des poumons et une notion d’exposition à l’amiante dans 40% des cas (77).

- FACTEURS GENETIQUES :

Généralement, il n’y a pas de prédisposition génétique. Seule un cas familial intéressant une femme et sa fille a été rapporté dans la littérature (70), Ce cas peut être due à une simple coïncidence, à une exposition à un agent environnemental commun ou à une mutation génétiquement transmise.

Différentes études cytogénétiques de la tumeur fibreuse solitaire de la plèvre ont rapporté de variables altérations clonales concernant le nombre de chromosomes ( Trisomie 8, Trisomie21, et trisomie 5) ou des translocations plus complexes (39, 38, 47, 97, 11, 68) mais le rapport entre ces anomalies et le déclenchement de l’événement oncogénique reste vague, bien qu’un chromosome 8 surnuméraire suggère un comportement plus agressive de la tumeur (42).

(34)

introductionINTRODUCTION

(35)

I- SYMPTOMATOLOGIE (Signes d’appel)

La présentation clinique des tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre varie en fonction de leur taille et de leur localisation intra-thoracique.

Beaucoup de patients affectés en particulier ceux avec des lésions de petite taille sont tout à fait asymptomatiques et ce dans 46 % à 58 % des cas (17, 138, 21, 92, 135, 125). Les circonstances de diagnostic sont souvent fortuites et la tumeur découverte incidemment sur radiographie thoracique de routine ou demandé pour autre pathologie thoracique (14).

Dans le reste des cas, les malades sont amenés à consulter soit pour des signes thoraciques, soit pour des signes extra-thoraciques

Signes thoraciques :

Les symptômes cliniques révélateurs peuvent être thoraciques souvent non spécifiques traduisant une compression ou une irritation des organes de voisinage, avec communément des douleurs thoraciques, une dyspnée ou de la toux (108, 51, 44, 118, 135, 125, 115).

La douleur thoracique se produit plus communément chez le malade dont la tumeur prends naissance de la plèvre pariétale, celle-ci est souvent une simple gène ou une douleur peu intense, à type de tiraillement (132).

Une douleur importante est souvent l’apanage des tumeurs très volumineuses et elle a alors une irradiation le long des nerfs intercostaux par compression de ces derniers (132, 106).

(36)

Les tumeurs volumineuses peuvent être responsables d’une dyspnée le plus souvent à l’effort et d’aggravation progressive avec l’augmentation du volume tumoral (129).

La toux, quand elle est présente peut être sèche ou associée à des expectorations ; elle traduit l’irritation pleurale et demeure rebelle aux antitussifs (132).

Occasionnellement, les plus grandes tumeurs peuvent être responsables d’une compression de bronche et d’atélectasie (122, 79, 16) avec des symptômes relatifs à une pneumonie obstructive (108, 44), rarement, une hémoptysie (21).

Un épanchement pleurale séro-fibrineux se voit dans 10% des cas ( 138, 145), un épanchement hémorragique est rare et peut se voir dans les formes malignes ou agressives (21, 106).

Des troubles de rythme cardiaque et une compression cave (71, 130) ont été aussi décrits, ainsi qu’une symptomatologie neurologique du membre supérieur, par compression du plexus brachial dans les tumeurs de siège apical, le tableau clinique et radiologique pouvant simuler un syndrome de Pancoast-Tobias (10, 54).

Signes extra-thoraciques

A côté de ces signes thoraciques, les tumeurs fibreuses solitaires pleurales peuvent manifester moins fréquemment des signes systémiques à type de fièvre, d’asthénie, de perte de poids, de sueurs nocturnes ainsi que des syndromes para-néoplasiques et ce plus spécialement chez les patients avec les plus grandes tumeurs (51, 21, 44, 92, 116, 118, 135 ).

(37)

En particulier deux tableaux sont fréquents, l’ostéoarthropathie hypertrophiante et les accès d’hypoglycémie :

- L’ostéoarthropathie hypertrophiante pneumique (OAHP) de Pierre-Marie et Bamberger est le syndrome para-neoplasique le plus commun de la TFSP, elle est rapporté dans jusqu'à 22% de patients surtout avec les tumeurs de plus de 7 centimètres de diamètre (117), comparé à une fréquence de 5% dans le cancer du poumon (131).

Les patients concernés par l’OAHP présentent communément des symptômes bilatéraux similaire aux arthritiques (147, 148), incluant raideur ou enflure des articulations, oedème des chevilles, et arthralgies et pouvant s’accompagner de douleurs des extrémités le long des os longs spécialement au niveau des tibias et péroné en relation avec les appositions périostées se traduisant par une périostose engainante diaphysaire à la radiographie et une hyperfixation osseuse à la scintigraphie.

Ils peuvent aussi rapporter un syndrome dysacromégalique avec surtout un hippocratisme des doigts et des orteils et occasionnellement une hyperthrophie acromégaloide des extrémités et tuméfaction des parties molles (augmentation de l’épaisseur du tissu sous-cutané du tiers distal des bras, des jambes, plus rarement de la face) (147, 148).

Une gynécomastie ou galactorrhée ont été aussi rarement rapportés dans le cadre de l’OAHP.

Les causes de l’ostéoarthropathie hypertrophiante et de l’hippocratisme sont inconnues (117). Les symptômes de l’OAHP régressent généralement d’une manière spectaculaire après ablation de la tumeur, souvent dans les heures à quelques jours, suggérant que le facteur responsable est une hormone

(38)

ectopique éphémère sécrétée par les cellules tumorales communément considérée comme une substance similaire à une hormone de croissance.

Les anomalies radiographiques osseuses et l’hippocratisme peuvent prendre des mois pour résoudre après résection de la tumeur. La récidive des symptômes peut annoncer la récidive de la tumeur (117).

- Les crises d’hypoglycémie :

Elles entrent dans le cadre du syndrome de Doege et Potter associant une tumeur extra-pancréatique et une hypoglycémie organique.

L’incidence des accès hypoglycémiques symptomatiques chez les patients avec tumeur fibreuse solitaire de la plèvre est basse avec 2% à 4% (141, 17), Les accès hypoglycémiques peuvent s’exprimer par des crises sudorales, des troubles psychiatriques à type de nervosité, irritabilité ou confusion mentale, ou par des troubles neurologiques plus sévères comme des crises comitiales, hémiplégies transitoires, ou coma hypoglycémiques ( 104, 13, 72).

Plusieurs autres tumeurs mésenchymateuses, tel que le neurofibrome, rhabdomyosarcome, leiomyosarcome, liposarcome et autres, peuvent de façon non fréquente manifester une hypoglycémie symptomatique.

Le mécanisme qui cause ce symptôme est représenté par la production par la tumeur de facteurs de croissance insuline-like et de substances insuline-like actives non-suppressibles, comme l’IGF de type II et sa forme anormale , le Big IGF II (66, 13, 82). L’apaisement de l'hypoglycémie se produit rapidement après résection complète de la tumeur.

(39)

II- SIGNES PHYSIQUES

Chez les malades avec tumeur fibreuse solitaire de la plèvre, peu de signes physiques sont communément présents et sont essentiellement liés à l’effet de la masse tumorale.

Une grande tumeur peut entraîner assez de compression pulmonaire résultant en une respiration bruyante (wheezing), matité à la percussion, ou une diminution des vibrations vocales dans l'hémithorax affecté.

L’hippocratisme digitale est le signe physique le plus fréquent dans la TFSP chez les peu de patients (2% à 19%) qui présentent une OAHP (135,108). Cliniquement, la phalange distale est agrandie et élargi, avec la caractéristique sensation spongieuse lors de la dépression du lit proximale de l’ongle.

Bien que des malades avec une variété de pathologies pulmonaires non néoplasiques, tel que l'emphysème et la fibrose pulmonaire idiopathique, peuvent avoir un hippocratisme, ces conditions bénignes présentent rarement les signes de l'arthropathie de l’OAHP (131).

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(41)

I- RADIOGRAPHIE STANDARD

La radiographie thoracique est le premier examen demandé habituellement dans les tumeurs solitaires fibreuses de la plèvre, elle n’est pas spécifique mais sert à documenter la présence d’une masse intra-thoracique (117), les rapports entre la masse et la surface pleurale peuvent fournir un indice pour le diagnostic (52).

Sur le cliché thoracique, la tumeur fibreuse solitaire de la plèvre apparaît typiquement sous la forme d’une masse de taille variable homogène, bien limitée sur son versant pulmonaire, ronde ou ovalaire, parfois lobulée, habituellement localisée à la périphérie du poumon au contact de la plèvre thoracique , médiastinale, diaphragmatique ou sur la projection d’une scissure inter-lobaire, elle et située dans les deux tiers des cas au niveau de la moitié inférieure de l’hémithorax (113).

Les angles de raccordement de la tumeur fibreuse solitaire avec la paroi sont obtus dans 70 à 90 % des cas (113), le plus souvent dans les lésions de petite ou moyenne taille, indiquant leur origine pleurale (Fig.3 ). Ils peuvent être aigus lorsque la tumeur est volumineuse, sphérique ou pédiculée (52), il est alors difficile de conclure quant à la nature pleurale de la masse ( confusion avec une masse intra-pulmonaire) ( Fig.4).

Une tumeur volumineuse peut créer une opacité d’une grande partie ou de l’ensemble de l’hémithorax (113) (Fig.5). Lorsqu’elle est au contact du diaphragme elle peut simuler une ascension diaphragmatique (Fig. 6).

La mobilité de la tumeur au cours du cycle respiratoire ou aux changements de position du patient a été occasionnellement rapporté dans les formes pédiculées sur des radiographies thoraciques successives (75, 1, 114).

(42)

Cette mobilité est liée à la présence d’un pédicule long, elle est particulièrement suggestive d’une tumeur fibreuse solitaire.

Un épanchement pleural est présent dans 6 à 17 % des cas et peut alors masquer la tumeur (20).

II- TOMODENSITOMETRIE THORACIQUE

La tomodensitométrie thoracique est un examen clé, qui précise plus clairement la taille et la localisation de la tumeur et aide au planning chirurgical. Sur les coupes réalisée sans injection de produit de contraste, la tumeur fibreuse solitaire se présente sous la forme d’une masse de densité tissulaire bien délimitée, de taille variable, souvent polylobée, homogène ou hétérogène localisé à la périphérie du poumon au contact de la plèvre ou au sein d’une scissure (118, 22, 32).

Les calcifications sont possibles et se voient dans 5-7 % des cas (113), elles correspondent aux régions nécrotiques des grandes tumeurs. Un épanchement pleural est présent dans 8 à 17 % des cas et semble prédominer dans les formes malignes (20).

Les structures adjacentes comme le médiastin et le poumon sont refoulées plutôt qu’envahies, avec des zones d’atélectasie (32, 22). Une érosion costale ou une invasion de la paroi thoracique sont rarement vues (118).

Les angles de raccordement avec la paroi thoracique peuvent fournir des indices sur la localisation pleurale plutôt que parenchymateuse de la masse. Ce raccordement peut se faire à angles obtus dans les petites lésions, ce qui est un trait classique de la localisation pleurale (fig.7), mais aussi avec des angles aigus et obtus voire seulement aigus lorsque la tumeur est volumineuse, sphérique et pédiculée (118, 32).

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Fig. 3: TFSP: Radiographie thoracique de face Fig. 4: TFSP Radio thoracique de face. Masse pleurale bien délimitée Masse bien délimité de l’hémithorax L’angle entre la masse et la paroi est obtus. supérieur droit.

D’après Meziane M. et al (95). Les angles de raccordement avec la paroi sont aiguës. Il est difficile de conclure à la nature pleurale de la masse.

D’après Meziane M. et al (95).

Fig.5: TFSP : Radio thoracique de face Fig.6: TFSP : Radiographie thoracique de face Opacité large homogène de l’hémithorax Large masse de l’hémithorax droit en contact gauche partiellement obscurcis par un du médiastin et de l’hémidiaphragme droit épanchement pleural associé. simulant une élévation diaphragmatique. D’après Meziane M. et al (95). D’après Meziane M. et al (95).

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Un angle de raccordement tumeur-paroi thoracique aiguë avec une marge adjacente effilé en pente douce graduelle a aussi été décrit comme un indicateur d'un emplacement pleural (Fig. 8) (22).

La localisation scissurale est évocatrice (118, 32) mais n’est présente que dans 30 % des cas (113). Le pédicule est parfois visible, constituant un argument clef pour le diagnostic (20, 113), de même que la mobilité de la masse avec les changements de position du patient.

Après injection de produit de contraste iodé, le rehaussement de la tumeur est plus ou moins homogène, en fonction de ses composantes. L’hétérogénéité est surtout présente dans les grosses tumeurs (32, 9), elle peut être vue aussi bien dans les tumeurs bénignes que malignes (Fig. 9, 10).

Le rehaussement est le plus souvent intense du fait d’un important contingent vasculaire (144, 113, 86). En effet, ces tumeurs peuvent présenter un réseau vasculaire important composé d’artères et d’artérioles à paroi épaissie, et d’ectasies veineuses.

Les zones non rehaussées correspondent à des plages de nécrose, de dégénérescence kystique ou myxoïde ou à des zones hémorragiques (113, 86). Certains critères font redouter une tumeur fibreuse solitaire maligne : taille supérieure à 10 cm, présence de nécrose ou d’un épanchement pleurale homo-latérale pour certains auteurs. De plus, aucun argument scanographique ne permet de différencier une tumeur fibreuse solitaire d’un mésothéliome malin focalisé (113).

(45)

En résumé les signes scannographiques des tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre sont le plus souvent non pathognomoniques, même si certains signes sont hautement suggestifs du diagnostic (Angles de raccordement obtus, mobilité, visualisation de pédicule) (118). Cependant, ils sont le plus souvent absents ce qui explique le nombre important de diagnostic différentiel de ces tumeurs:

- Masse parenchymateuse (Fig.11): Quel que soit son siège pleurale d’implantation, faisant ainsi discuter le diagnostic de carcinome bronchique (Tabagisme associé, hippocratisme digitale), de tumeur carcinoïde, de kyste hydatique surtout dans un pays d’endémicité comme le notre.

- Masse médiastinale (Fig.12): Dysembryome, thymome ou lymphome si elle est antérieure, tumeur neurogène si elle est postérieure.

- Syndrome pleural: pleurésie enkystée ou mésothéliome pleural malin. - Masse pariétale (Fig.13).

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Fig.7 :TDM thoracique :TSFP bénigne sessile. Fig.8 : TDM thoracique ( sans contraste) La flèche montre l’angle de raccordement masse tissulaire en contact de l’aorte. La obtus typique de la localisation pleurale. masse forme un angle aigu avec la plèvre D’après Robinson L.A. (117) adjacente avec une marge effilé en pente douce témoin de sa localisation pleurale D’après Rosado et al. (118).

Fig. 9: TFSP Fig.10: TFSP

TDM thoracique (après contraste) ; TDM thoracique (après contraste) ; Volumineuse masse tumorale, bien limitée, Masse occupant la presque totalité de

avec important rehaussement hétérogène. l’hémithorax droit, bien limité, avec effet de D’après Perrin et al. (113). masse sur l’oreillette droite.

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Fig.11: TFSP

Lésion hétérogène difficile différentier avec une masse intra-parenchymateuse. D’après Magdeleinat P. et al. (92)

Fig 12: TFSP prenant naissance de la plèvre Fig.13: TFSP simulant une tumeur de la viscérale de la partie médiastinale du lobe paroi thoracique.

supérieur gauche simulant une tumeur D’après Magdeleinat P. et al. (92) médiastinale.

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III- IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE

L’imagerie par résonance magnétique a un usage limité dans l'appréciation de la pathologie pleurale (103). Cependant, la morphologie et les rapports des TSFP volumineuses avec les structures médiastinales et vasculaires majeures adjacentes peuvent être supérieurement appréciés par cette modalité qu'avec la tomodensitométrie (52, 118).

L’exploration par IRM des tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre permet d’évaluer l’éventuelle extension pariétale de ces tumeurs, ainsi qu’une analyse tridimensionnelle, notamment dans leur situation par rapport au diaphragme lorsqu’ils sont en contact avec ce dernier, ce qui est utile en cas de lésion de grande taille (118).

Typiquement, la tumeur fibreuse solitaire de la plèvre présente un hypo-signal ou un hypo-signal intermédiaire en pondération T1 ( Fig.14.A) et souvent un hypo-signal en pondération T2 (52, 33, 20, 141, 113).

La faible intensité du signal en T1 et T2 est le reflet de l’importance du contingent collagène, de l’hypo-cellularité, et donc du faible nombre de protons mobiles (111, 52).

Un hyper-signal en T2 (le plus souvent en foyers) (Fig.14B) est présent en cas de nécrose, de dégénérescence kystique ou myxoïde, de structures vasculaires prédominantes et de plages hypercellulaires (52, 141, 113).

Le signal en T2 est donc variable en fonction de la nature histologique de la tumeur et un hyper-signal en T2 même s’il est invariablement présent en cas de tumeur maligne (a cause de sa vascularisation abondante, de l’œdème et de l’hypercellularité ) n’est pas toujours synonyme de malignité (43).

(49)

Après injection de gadolinium , le rehaussement observé en pondération T1 est identique à celui observé en tomodensitométrie (Fig.15B, 16C ): typiquement hétérogène et intense (118).

La réalisation de coupes tardives aiderait à différencier les zones de nécrose des zones fibreuses (141).

IV- TOMOGRAPHIE PAR EMISSION DE POSITRONS

La tomographie par émission de positrons ajoute peu à l'évaluation de cette tumeur, sinon la possibilité d’évaluer sa malignité. Peu de cas utilisant la TEP sont rapportés dans la littérature; dans un rapport de trois TSFP, deux cas ne présentaient aucune fixation de FDG et un avait seulement une fixation minime avec un SUV (Standard uptake value ) de 2.1 (36). Dans un deuxième rapport une hyper-fixation de FDG (SUV de 3.0) a été noté dans un compartiment nodulaire supérieur de la masse (63).

(50)

A. B.

Fig. 14 : Tumeur fibreuse solitaire de la plèvre. D’après Perrin et al. (113) A: IRM en séquence pondérée T1 montre une tumeur en hypo-signal

B: IRM en séquence pondérée T2 montre un signal hétérogène avec plusieurs composants en hypo-signal évoquant la présence de tissu fibreux et d’autres en hyper-signal évoquant des remaniements kystiques

A. B.

Fig.15 : TBSP bénigne. D’après Rosado et al. (118)

A. IRM coupe coronale en séquence T1 : Volumineuse masse lobulaire hétérogène de signal intermédiaire avec des régions linéaires d’hyper-signal. Noter l’effet de masse sur

l’hémidiaphragme ipsilatéral et sur le médiastin.

B. IRM coupe coronale en T1 après administration intraveineuse de gadolinium : Rehaussement hétérogène multi-focale en mosaïque au sein de la tumeur.

(51)

A. B.

C.

Fig.16 : Tumeur fibreuse solitaire de la plèvre :

A et B : IRM coupes axiale (A) et coronale (B) en séquence T2 :

aspect nodulaire (flèches) en hypersignal T2 de la tumeur sus diaphragmatique. C : IRM coupe axiale après injection de Gadolinium:

rehaussement intense et hétérogène de la tumeur. D’après Cannard et al (20)

(52)
(53)

I- CARACTERES MACROSCOPIQUES

Les tumeurs fibreuses localisées de la plèvre sont largement distribuées dans le thorax (29). Ce sont des lésions typiquement solitaires, bien qu’un conglomérat et des tumeurs multi-focales aient aussi été décrites (140, 21,125). Ils surviennent la plupart du temps au niveau de la plèvre viscérale et ce dans environ 70-87 % des cas (125, 21), le reste survient au niveau de la plèvre pariétale ou est rarement intra-pulmonaire (125).

Macroscopiquement, ces tumeurs se présentent le plus souvent comme une masse unique de taille variable mesurant de 1 à 36 cm avec une moyenne de 6 à 8cm (125, 117) et peut peser de quelques grammes à plusieurs kg avec une moyenne entre 100 et 400 grammes (3) et des extrêmes allant jusqu'à 5.2kg (154).

Elles sont typiquement des masses lisses, lobulaires, bien circonscrites, de consistance ferme, le plus souvent pédiculées et ce dans plus de 50% des cas (21) ou sessile à large base d’attachement avec la plèvre.

La plupart des tumeurs fibreuses sont encapsulées par une membrane mince, translucide, contenant un réseau vasculaire réticulé (29, 96) (Fig.17,18).

Une adhésion ferme sans signes d'invasion peut être présente entre la plèvre viscérale et pariétale à la surface de la tumeur (96).

Les tranches de section sont uniformes ou nodulaires, blanc-grisâtres à jaunâtre bronzé avec une apparence fasciculé, avec parfois présence de foyers myxoïdes, kystiques, d’hémorragie et de nécrose (29, 21, 80, 124 ). (Fig.19, 20, 21, 22, 23 )

L’hémorragie et la nécrose peuvent être rencontrés dans les formes bénignes, mais le plus souvent présentes dans les formes malignes (4, 44), très probablement à cause de leur plus grand taille (3).

(54)

Fig.17 : TFSP géante bien encapsulée; Fig.18 : TFSP bénigne. Masse lobulaire Dimension : 30cm-19cm -18cm sphérique à large base d’attachement . Poids : 4050gr. préalable à la plèvre pariétale (flèche) D’après Fiorello A. et al. (55). D’après Rosado et al (118).

Fig.19 : Aspect macroscopique à Fig.20 : TFSP bénigne

la coupe d’une TFSP bénigne : La surface de section montre une apparence Masse lobulaire ovoïde d’aspect blanche-grisâtre, ferme et nodulaire. jaunâtre, un mince pédicule (flèche) D’après Kilinc et al (80).

l’attachait à la plèvre viscérale D’après Rosado et al (118).

(55)

Fig.21 : TFSP (Aspect macroscopique Fig.22 : TFSP (Aspect macroscopique à la coupe) :Large masse lobulaire à la coupe) : Surface de section blanche hétérogène avec une surface nodulaire jaunatre avec des foyers kystiques ainsi que des foyers de nécrose (flèche) (Flèches) et myxoides (tête de flèche). et d’hémorragie ( tête de flèche). D’après Lee et al. (87)

D’après Rosado et al. (118)

Fig.23 : Aspect macroscopique à la coupe d’une TFSP réséqué : Masse sphérique hétérogène avec des zones extensives de nécrose, d’hémorragie et de transformation kystiques.

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Il est difficile de distinguer morphologiquement entre une TFSP bénigne et maligne (4) (Tableau 2).

Les caractères macroscopiques orientant le plus ( mais pas toujours ) vers la malignité sont représentés par : l’absence de pédicule, une localisation atypique à la plèvre pariétale ou au médiastin, une taille supérieure à 10 cm, une nécrose et/ou une hémorragie intra-tumorale (120).

II- CARACTERES HISTOLOGIQUES

Histologiquement, les tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre sont caractérisés par une prolifération de cellules fusiformes ou ovalaires, d’aspect fibroblastique, agencées en faisceaux entrecroisés séparés par un réseau fibro-collagènique d’abondance variable (Fig.24).

Des plages hyper-cellulaires (Fig.24A) peuvent alterner avec d’autres hypo-cellulaires ou fibreuses (Fig.24B) dans la même tumeur (101, 29), le tout parcouru par des vaisseaux ramifiés.

Des remaniements dégénératifs incluant des transformations myxoides sont occasionnels, ainsi que des zones de transformations collagène pouvant constituer des blocs hyalinisés (29, 120).

Typiquement, l’arrangement histologique de ces différents éléments se fait selon un modèle ou une architecture dite “Patternless-pattern” qui est caractérisée par une distribution au hasard et désordonnée de cellules et de fibrilles de collagène (101, 61) (Fig.24). Occasionnellement, un réseau développé de vaisseaux sanguins dans la tumeur est responsable d’un aspect de type hémangiopéricytaire (51, 101, 29) (Fig.25).

(57)

Plus rarement, d’autres aspects architecturaux, storiforme , fasciculaire, pseudo-fibrosarcomateux, ou de type neurofibrome , peuvent être observés au niveau de la tumeur, combinés avec les autres types les plus communs (51, 29). Les TFSP sont le plus souvent bénignes, cependant des formes malignes peuvent être observées et représentent 10 à 20 % des cas (17, 94), des auteurs parlent d’un ratio de TFSP bénignes et malignes de 7:1 (140).

Les critères histologiques de malignité incluent : (51, 43, 61).

- Un index mitotique élevé, défini par l’observation de plus de 4 mitoses par 10 champs au fort grossissement (grossissement 400) (Fig.26) ;

- Un pléomorphisme cellulaire moyen à marqué basé sur la taille nucléaire l’irrégularité et la proéminence nucléolaire (Fig.26) ;

- Une cellularité importante avec entassement et chevauchement des noyaux; - La présence de foyers nécrotiques ou hémorragiques ;

- L’invasion stromale ou vasculaire.

La présence occasionnelle de grandes cellules bizarres ou d’une hyper- cellularité focale avec absence d'atypies cellulaire ou de mitose n'est pas suffisante habituellement pour catégoriser la tumeur comme maligne (62).

III- CARACTERES IMMUNOHISTOCHIMIQUES

L’étude immunohistochimique est la clé pour la confirmation diagnostique de la tumeur fibreuse solitaire de la plèvre, en la différenciant du mésothéliome, du sarcome synovial, du sarcome neurogénique, de l’hémangiopéricitome, du fibrosarcome, de la tumeur desmoide et de l’hystiocytome fibreux malin (43, 109, 21, 125, 153).

(58)

Les mésothéliomes pleuraux sont issues des cellules mésothéliales et sont constamment malins, ils se présentent presque toujours comme des nodules pleuraux multiples ou comme une tumeur diffuse qui englobe une partie du poumon. Cependant, maintenant que les TFSP aient été clairement reconnues comme une entité à part grâce aux techniques de marquage immuno-histochimiques spécifiques, il paraît que les mésothéliomes peuvent aussi se présenter comme des tumeurs localisées (37, 107).

Un cas particulier, est celui du mésothéliome pleurale à composante fibreuse prédominante, le diagnostic de TFSP peut être posé à tort si on n’étudie que la composante fibreuse raison de plus si l’immunohistochimie n’est pas réalisé. Le sarcome synovial particulièrement dans sa forme monophasique, le sarcome neurogènique, le fibrosarcome, et l’histiocytome fibreux malin peuvent être mal-diagnostiqué comme une TFSP à cause de la prolifération cellulaire fusiforme dense, monotone et les aspects histologiques similaires exhibés par ces tumeurs. Cependant, par contraste avec les autres sarcomes, les TFSP malignes ne sont pas histologiquement uniformes, et ils présentent d'une manière caractéristique différents aspects architecturaux au sein de la même tumeur (137).

Les tumeurs desmoides de la plèvre peuvent être confuses cliniquement et histologiquement avec les TFS (153), elles ont un aspect histologique similaire, avec une prolifération faite de cellules fibroblastiques et myo-fibroblastiques fusiformes dans un stroma collagène hyalinisé abondant, cependant les tumeurs desmoides sont caractérisées par une cellularité relativement faible et peu dense (6). La vascularisation est faible et peu développée, les atypies et les mitoses sont rares.

(59)

Par définition, la TFSP est généralement vimentine positif et cyto-kératine négative, par contraste au mésothéliome qui est cyto-kératine positif et souvent vimentine négatif (110). En plus, le CD34 est positif dans la vaste majorité des TFSP ( Fig.27) aussi bien bénignes que malignes (85-100 %) (125, 61, 67), alors qu’il reste négatif pour la plupart des autres tumeurs.

D’autres marqueurs sont aussi exprimés par les TFS comme la protéine bcl-2 et à moindre degré l’antigène CD99 (125). Par contre, elles sont généralement négatives pour la protéine S-100, pour l’antigène carcino-embryonaire (ACE), pour l’antigène de membrane épithéliale (EMA) et pour l'actine musculaire lisse (61,117).

Occasionnellement, les TFSP malignes peuvent être CD34-négatif (149, 155). Bien que cela puisse être causé par une dé-différentiation de la tumeur et reflète un mauvais pronostic (149,155), il représente très probablement un groupe de TSFP qui a toujours été CD34 négatif (149, 58,155).

L'expression de la bcl-2 (Fig.28A) peut être un marqueur utile dans ces tumeurs CD34-négatif pour confirmer le diagnostic de TFSP (31,136).

Le gène p53 (supprésseur de tumeur) ( Fig.28B) est exprimé fortement dans les territoires de haut grade de malignité et dans les récidives et toujours négatif dans les tumeurs bénignes (155,110). L’antigène de prolifération cellulaire, le Ki67 montre un index de prolifération bas dans toutes les tumeurs bénignes, par contre les lésions histologiquement malignes montrent un index de prolifération élevé ( > à 20% ) (155,110).

(60)

Les hémangiopéricytomes sont des tumeurs CD34 positives, ce qui fait que quelques auteurs ont évoqué la possibilité que la TFS et l’hémangiopéricytome peuvent représenter une seule entité (19). Cependant, les analyses génétiques récentes ont suggéré que les hémangiopericytomes sont sans rapport avec la TFSP (97). De plus, le proto-oncogène anti-apoptotique bcl-2 est exprimé fortement dans la TFSP, alors qu'il n'est pas exprimé ou est exprimé faiblement par les hémangiopéricytomes (31).

Les synovialosarcomes expriment le bcl-2 et le CD99 comme les TFS et de façon plus inconstante les cytokératines et l’EMA, mais sont habituellement négatifs pour le CD34 (124).

Pour la tumeur desmoide pleurale, le CD34 et l’actine musculaire lisse sont particulièrement utiles pour le diagnostic différentiel avec la TFS de la plèvre avec un marquage positif des cellules pour la vimentine, la desmine, l'actine musculaire lisse et négatif pour le CD34 et la protéine S-100 (6). Les caractéristiques immunohistochimiques des TFSP et de leur principales diagnostic différentiel histologiques sont représenté dans le Tableau 3.

Le diagnostic pré-opératoire de la TFSP est possible par ponction-biopsie aspirative à l’aiguille fine (49) , cependant les résultats sont insatisfaisants dans la majorité des séries publiées (60, 21, 116, 126) du fait que la tumeur contient des portions acellulaires et hypercellulaires, et par conséquent du matériel obtenu le plus souvent inadéquat.

Les biopsies trans-thoracique radio-guidé à l’aiguille tranchante de gros calibre ont généralement plus de succès (35), du fait du plus large échantillon obtenu permettant une analyse histologique et immunohistochimique.

(61)

Quand la biopsie préopératoire n’est pas concluante, le diagnostic définitif est obtenue par l’étude histologique et immuno-histochimique après résection chirurgicale de la masse.

(62)

Tableau 2 : Caractéristiques des tumeurs fibreuses solitaires de la plèvre bénignes et malignes (Donnés émanant de : 43, 51, 131, 109) BENIGNES MALIGNES MACROSCOPIQUES Pédiculé Sessile Localisation atypique Taille > 10cm Nécrose et hémorragie Calcification +++ + ++ + + ++ + +++ +++ ++ +++ + MICROSCOPIQUES Pléomorphisme cellulaire

Index mitotique élevé ( > 4 par10 HPF)

Cellularité élevé Nécrose

Invasion stromale ou vasculaire

+ – + + – +++ +++ +++ +++ +++

(63)

Tableau 3 : Caractéristiques Immunohistochimiques des TFSP, Mésothéliomes et autres Sarcomes * Rarement, la TFSP maligne peut être négative pour la CD34 et la bcl-2

CEA : Antigène Carcino Embrionaire, EMA : Antigène de membrane épithéliale, N : négatif, P : positif.

Vimentine Kératine CD34 CD99 CEA EMA Actine Desmine S-100 bcl-2 TSFP Mésothéliome Sarcome Synoviale Fibrosarcome Hémangio- péricytome Sarcome Neurogénique Hystiocytome fibreux P N P P P P P N P Variable N N Rare N P* N N N P P N P N Variable N Rare Variable Variable N Variable Variable N N Rare Variable N Variable Variable N N Rare Variable Rare Variable N Variable Variable N Variable Rare N N Variable Variable N Variable N N N N N P N P* N P Variable Variable Variable Variable

(64)

Fig.24 : TFSP bénigne (Aspect classique) Fig.24A: foyer hyper-cellulaire pauvre Prolifération de cellules fusiformes régulières en fibres de collagène.

associé à une production variables de fibres D’après Rosado et al ( 118) de collagène. Alternance de zones hypo- et

hyper-cellulaires. D’après Rosado et al (118 )

Fig.24B : foyer hypo-cellulaire avec Fig. 25: TFSP: Aspect hémangiopéricytaire. collagène abondant. Vascularisation proéminente, branché et

D’après Rosado et al (118) anastomosé. D’après Chong S. et al (32)

(65)

Fig.26 : TFSP Maligne (fort grossissement) montre 5 figures mitotiques pour ce seul champs. Noter le pléomorphisme nucléaire caractéristique des tumeurs malignes.

D’après Rosado et al (118).

Fig. 27 : Positivité diffuse au CD34 typique de la vaste majorité (90-95%) des TFSP.

(66)

Fig.28 A et B: marquage immunohistochimique pour la Bcl-2 et le P53. D’après Hiraoka et al (67).

Marquage positif pour la Bcl-2 dans le cytoplasme des cellules tumorales (en haut) Marquage positif intense pour le P53 observé dans le noyau des cellules tumorales (en bas)

(67)

introductionINTRODUCTION

(68)

El-Najjar et collaborateurs (50) ont analysé 14 TFSP bénignes par “ Flow cytometry ”. Bien qu’ils ont noté que toutes les tumeurs présentaient un contenu ADN diploïde, deux des tumeurs récidivantes exprimaient plus la phase-S (4% versus 2% pour les tumeurs primaires) et un nombre élevé de mitoses ( 5 à 10 mitoses par 10 champs versus 0 à 3 pour les tumeurs primaires). Par conséquent, le nombre de mitoses et la phase-S correspondante peut refléter des lésions de croissance rapide qui exhibent un comportement agressif local. A un stade avancé de malignité, les TFSP peuvent devenir partiellement aneuploïdes avec un index mitotique élevé (146).

Plus récemment des analyses cytogénétiques ont noté des anomalies tels la trisomie 8, trisomie 21, ou des translocations plus complexes dans les TFSP ce qui peut aider à les différencier du mésothéliome et autre sarcomes (11, 38). Miettinen et collaborateurs (97) ont trouvé par hybridation génomique que les anomalies chromosomiques intéressaient essentiellement les tumeurs supérieures à 10 cm. Un seul cas de tumeur inférieur à 10 cm avait une anomalie chromosomique, sept des huit tumeurs supérieures à 10cm comportaient des anomalies du nombres de copies d’ADN (97). La trisomie 8 représente l’anomalie chromosomique prédominante, observé dans 4 des 8 tumeurs supérieures à 10cm (97). Par conséquent la relation entre la taille et les anomalies chromosomiques laissent supposer que ces anomalies accélèrent la croissance tumorale.

Des études sont en cours pour apprécier la relation entre les anomalies génétiques et le risque de récidive (43).

(69)

introductionINTRODUCTION

HISTOPATHOGENIE DES TFSP

MALIGNES

Figure

Fig. 2- Schéma de l’organisation des feuillets pleuraux.
Fig. 3: TFSP: Radiographie thoracique de face   Fig. 4: TFSP Radio thoracique de face
Fig. 9: TFSP                                                    Fig.10 :  TFSP
Fig 12: TFSP prenant naissance de la plèvre         Fig.13: TFSP  simulant une tumeur de la   viscérale de la partie médiastinale du lobe             paroi thoracique
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