HAL Id: jpa-00246108
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Submitted on 1 Jan 1989
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Limite de la région quasi neutre dans un semiconducteur
Z.T. Kuznicki, B. Zimmermann
To cite this version:
Limite de
la
région quasi
neutre dans
unsemiconducteur
Z. T. Kuznicki(1,*)
and B. Zimmermann(2)
(1)
Laboratoired’Automatique
etd’Analyse
desSystèmes
du C.N.R.S., 7 avenue du Colonel Roche,F-31077 Toulouse
Cedex,
France(2)
InstitutInterdépartemental
deMicroélectronique
etd’Optoélectronique
de l’EcolePolytechnique
Fédérale de Lausanne, CH-1015 Lausanne, Suisse(Reçu
le 25 avril 1988, révisé le 23septembre
1988 et le 14 avril 1989,accepté
le 30 mai1989)
Résumé. 2014
Nous proposons une définition
généralisée
de la limite de larégion
quasi
neutre du semiconducteur contenant une zone d’accumulation. Cette limite est fixée à l’endroit où deux facteursmacroscopiques
deperturbation
électrique
sontégaux.
Ainsi larégion
quasi
neutregarde
toujours
les mêmespropriétés
électriques,
i. e. dupoentiel macroscopique,
duchamp
électrique
interne, de la densité decharge,
indépendamment
du matériau et de l’intensité de laperturbation
de la neutralitéélectrique
du cristal. Les facteurs deperturbation
sont déterminés dans le cadre d’uneanalyse
approfondie
de la loiélectrostatique
des interfacesabruptes
dans les semiconducteurs nondégénérés
à l’étatd’équilibre
thermodynamique.
Ils n’ont pasd’interprétation physique simple.
L’un d’eux caractérise laperturbation électrique
en fonction despropriétés
du semiconducteur considéré, l’autre facteur est tout à faitindépendant
de cespropriétés.
Notre définition est du typemacroscopique.
Elle est déterminée dans le cadre de lastatistique
deMaxwell-Boltzmann, et a pour but de
remplacer
toutes les définitionsplus
ou moins arbitraires del’épaisseur
de la zone d’accumulation,jusqu’à
présent
couramment utilisées dans la modélisation ou simulation desdispositifs
microélectronique.
Elle peut être facilementgénéralisée
àn’importe quelle perturbation électrique
(statique
ou
dynamique)
provoquant l’accumulation des porteurs libres. Abstract. 2014We propose a
general
definition of theboundary
of thequasi-neutral region
in a semiconductor with accumulationlayer.
Thisboundary
occurs at thepoint
where two electricalperturbation
factors areequal.
Thus thequasi-neutral
region always keeps
the same electricalproperties,
i.e.macroscopic potential,
internal electric field, andcharge density, independently
of the electricalneutrality perturbation intensity.
Theseperturbation
factors, determined from a detailedanalysis
of the electrostatic law ofabrupt
interfaces innon-degenerate
semiconductors at thermalequilibrium,
have nosimple physical interpretation.
One of these factors characterizes the electricalperturbation
in terms of theproperties
of the semiconductors while the second istotally independent
of theseproperties.
Our definition, formulated within the Maxwell-Boltzmannstatistics, is of the
macroscopic
type. It is meant toreplace
other more or lessarbitrary
definitions of the thickness of the accumulated spacecharge
used up to now in modelization and simulation of microelectronic devices. It could beeasily generalized
for other electricalperturbations
(static
ordynamic)
that leads to an accumulation of free carriers.Introduction.
L’effet d’une
perturbation
de la neutralitéélectrique
d’un cristal semiconducteur se manifeste par laprésence
d’unecharge d’espace
qui
peut
êtreconsti-(*)
Aprésent ;
1)
Université Louis Pasteur ;départe-ment de
Physique,
3, rue de l’Université ; F-67000Stras-bourg
Cedex, France.2)
Centre de Recherches Nucléaires(IN2P3),
labora-toire PHASE(UA
du CNRS N°292),
F-67037Strasbourg
Cedex, France.
tuée soit de
porteurs
libres excédentaires(couche
d’accumulation)
soit d’ionsdopants
noncompensés
(couche
dedépeuplement).
Une telle
perturbation
peut
être créée soit defaçon extérieure,
parapplication
d’une tension degrille
(structure
MOS ouMIS),
soit de manièreintrinsèque,
par suite de différences dans lesstructu-res de bande des matériaux constituants
(hétérojonc-tions)
ou dans letype
et taux dedopage
(homojonc-tions).
Les
premières
étudesexpérimentales
de contrôleet de variations de
l’épaisseur
effective de la couche d’accumulation ont été faites sur des MOS auSilicium. Ces structures ont
l’avantage
depermettre
de
larges
variations de la densité deporteurs
parsimple application
d’une tension degrille
adéquate.
Mais les mêmes couches d’accumulation sont aussiprésentes
dans certaines homo- ethétérojonctions
où,
dans l’étatstationnaire,
elles ont un caractèreintrinsèque,
déterminéuniquement
par laconfigura-tion et les
propriétés
des matériaux constituants.L’extension de la
charge d’espace
desporteurs
libres est
généralement
très faible. C’estpourquoi
on assimile habituellement une couche d’accumula-tion à une « distribution
superficielle »
decharge.
Ilest vrai que cette
approche
nenéglige
qu’un
très faiblepourcentage
de lacharge
totale(pratiquement
quelques
pourcent).
Toutefois cettepetite partie
decharge
d’espace
estrépartie
dans un volume de cristalimportant.
C’est
pourquoi
dans le cadre du traitementmacroscopique, l’épaisseur
de la couche d’accumula-tion dans les cristaux semiconducteurs était détermi-néejusqu’à
présent
defaçon
plus
ou moinsarbi-traire ;
cequi
conduit à desdispersions importantes,
pouvant
atteindreplusieurs
ordres degrandeur.
Dansl’électronique
moderne larégion
nonpertur-bée ou
quasi
neutre devrait avoir une définitionunique
et être déterminée avec unegrande précision.
On
imagine
mal surquelle
base onpeut
poser unedéfinition
générale
de larégion électriquement
neu-tre ou
quasi
neutre sans avoir une référencephysique
universelle.Sur la
figure
1 nous donnons un recueil des définitions parues dans la littérature. Pour cela nous avonsreprésenté
une couche d’accumulation dans lecas d’une forte
perturbation
stationnaire(potentiel
électrostatique
normalisé sur l’unitéthermodynami-que,
US
= 13,0 ;
champ
électrique
maximalnorma-lisé sur l’unité
thermodynamique
et le rayon deDebye extrinsèque, F,
=940).
Avec une telle
approche (illustrée
sur lafigure
1),
la couche d’accumulation
perd
facilement son sensnumérique.
Cequi
conduit à un nombre assezimportant
d’imprécisions
où même d’erreurs paruesun peu
partout
dans la littérature. Citons parexem-ple
lapublication
relativement récente de Jindal etWarner
[5]
où les auteursévoquent
le rôle du rayonde
Debye
extrinsèque
comme unelongueur
univer-selle de normalisation dans le cas des couches d’accumulation. Comme nous le verrons ci-dessous(dans
lechapitre
«Application
au cas...»)
ceci nepourrait
être vraiqu’à partir
d’une certaine intensité de laperturbation
(Fs> 7,0 ).
Dans cet article nous proposons d’introduire une définition universelle de
l’épaisseur
de la zone decharge d’espace
constituée desporteurs
libres. Elleest basée sur un
développement
trèssimple
de laformule exacte de la concentration des
porteurs
Fig. 1.
-Répartition
des porteurs excédentaires dans une couche d’accumulation dans le cas d’uneperturbation
intense. On aporté
les distancescaractéristiques
calculées selon les différentes définitions de lacharge d’espace :
Zd est la distance de courbure des bandes
d’énergie
àproximité
de la surface[1, 2] ;
LD
est le rayon deDebye
extrinsèque
utilisé couramment comme une distance denormalisation, cf.
[3-6] ;
Lc
estl’épaisseur
effective de la zone decharge
d’espace
mesurée entre la surface et le centre de la zone decharge d’espace
[7, 8] ;
LF
est le rayond’écrantage
surlequel
la concentration des porteurs excé-dentaires diminue d’un facteur e(la
base delogarithme
néperien) [8-10] ;
wac, estl’épaisseur
de la couche d’accu-mulation[11].
[Excess
carrier distribution in an accumulationlayer
in the case of a strongperturbation.
The drawn characteristiclengths
have beencomputed
in accordance with the different spacecharge
definitions : zd energy bandbending
length
in the surfaceneighborhood [1, 2] ;
LD
extrinsicDebye length usually
considered as an excellent choice forscaling
the accumulation curves, i.e.[3-6] ;
Le
effectivecharge
distance measured from the surface to the centre of the spacecharge
[7, 8] ;
LF screening
radiusalong
which the excess carrier concentration decreasesby
1/e
(e
is the base of theNaperian
logarithm) [8-10] ;
Wac, accumulationlayer
thickness[11].]
]
libres à l’interface d’une
homojonction abrupte
L-H(ang.
«Lightly-Heavely » doped regions :
n’ -n,
p + -p) [12, 13].
Nous montrons que la concentration des
porteurs
libres est en effetun
produit
de deux facteurs(appelés
ici facteurs deperturbation électrique), qui
ont une variation totalement différente l’une de l’autre en fonction de la distance de l’interface ainsi
qu’en
fonction de l’intensité de laperturbation.
L’endroit où ces deux facteurs sontégaux
marquela limite de la
région quasi
neutre. Ainsi larégion
quasi
neutregarde toujours
les mêmespropriétés
champ électrique
interne,
de la densité decharge),
indépendamment
du matériau et de l’intensité de laperturbation
de la neutralitéélectrique
du cristal. Il se trouvequ’en
appliquant
notredéfinition,
le bord de larégion quasi
neutre esttoujours
fixé là où la concentration desporteurs
libresn (LB )
est2,43793
foisplus
importante
que celled’équilibre,
cequi
correspond
aupotentiel
électrostatique
norma-lisé
U(LB)
=0,89115
(1).
Le volume de larégion
quasi
neutre devient ainsi une fonction de l’intensité de laperturbation
« appliquée »
(respectivement
intrinsèque
ouextrinsèque).
En deuxième
partie
de cetarticle,
nous illustronsl’implication
de notre définition sur ledéplacement
de la limite de la
région quasi
neutre dans leshomojonctions
abruptes
n+-n-
de GaAs en fonctiondu
rapport
de taux dedopage.
Dans nosexemples,
la couche faiblement
dopée représente
le semicon-ducteur enquestion,
alors que la couche fortementdopée
ne fait paspartie
dusystème
ensoi,
mais cause laperturbation électrique.
Dans ces structures, la limite de la
région quasi
neutre, tellequ’elle
est définieplus
haut,
peut
bien sûr être déceléenumériquement.
C’est ce que nous avons fait afin de comparer la limite obtenuenuméri-quement
à celle ressortant de nos considérationsanalytiques.
Limite de la
région quasi
neutre.La
quasi-neutralité électrique
correspond
à uneperturbation
appliquée
au cristal si peu intensequ’elle
modifie essentiellement larépartition
desporteurs
sur les niveaux de leurs bandesd’énergie,
n’influençant
pratiquement
pas le nombre depor-teurs libres. Elle se caractérise par une densité nette
de
charge
très faible vis-à-vis de cellequi
est liée auxseules
impuretés.
Les résultats des calculs despro-priétés électriques
effectués dansl’hypothèse
de neutralité stricte sont universellement utilisés avecd’autant
plus
deprécision qu’on approche
de la situation de neutralité totale.Le
potentiel
dans une zonequasi
neutrepeut
eneffet varier en fonction de la distance dans d’assez
larges
limites bien que la densité nette decharge
conserve des valeurs
négligeables.
Nous admettons
l’hypothèse
que la limite entre larégion quasi
neutre et larégion chargée
se trouve à l’endroit où les deux facteurs deperturbation (un
lié directement auxpropriétés
du cristal et l’autre totalementindépendant
de cespropriétés)
sontégaux :
(1)
En effet, une définition semblable adéjà
étéproposée
par Gunn[14] qui
a établi que cette limite se trouve là où lepotentiel
électrostatique
normalisé estégal
à 1,0. Ceci est la variation maximale que cepotentiel
peut atteindre dans larégion
laplus
dopée
de lajonction
L-H.où
LB
est ladistance,
mesurée àpartir
du maximum de laperturbation
électrique
présente
dans lecristal,
désignant
la limite entre larégion quasi
neutre et larégion
chargée.
La définition de
nmi (LB ) et nme (LB )
ressortira dece
qui
suit dans leparagraphe
« Solutionanalyti-que ».
Facteurs de
perturbation.
A
l’équilibre
thermodynamique
l’intégration
rigou-reuse de
l’équation
dePoisson,
étendue à toute larégion
semiconductriceperturbée,
permet
dedéve-lopper
la formule exacte liant la concentration desporteurs
excédentaires auchamp
électrique.
Ceci estvrai en
n’importe
quel
point
de larégion perturbée
(v.
loiélectrostatique
des interfacesabruptes
d’homostructures semiconductrices[13]).
Dans lecas unidimensionnel la loi
électrostatique
s’écrit :où
x est la distance mesurée par
rapport
à l’interface(surface) ;
ND
est la concentration dedopant
noncompensé ;
F (x )
est lechamp
électrique
normalisé sur le rayonde
Debye extrinsèque
(LD )
et l’unitéthermo-dynamique
( UT = kT /q ).
Après quelques opérations
mathématiques
élé-mentaires,
nous pouvonsexprimer
la concentration desporteurs
excédentairesnormalisée,
n(x)/ND,
sous la forme d’un
produit
de deux facteurs denatures
physiques
différentes[15]
où
N est une fonction
qui
dépend
de l’intensité de laperturbation
et varie dansl’espace
géométri-que ; cette fonction
dépend
alors dechamp
électrique
local(voir
Eq.
(6)) ;
e est la base de
logarithme népérien ;
Fg
s est la valeur duchamp électrique
normalisé àl’interface.
Ici,
nmireprésente
le facteur décrivant la perturba-tion peu intense de la neutralitéélectrique,
restanttoujours
en relation avec lespropriétés
du cristalcontenant la
charge d’espace.
Sa valeurcorrespond
à la concentration d’une fraction desporteurs
excéden-tairesgardant
la mêmetempérature électronique
que celle du réseau. Par contre n., renferme lesse manifestant surtout dans les
perturbations
inten-ses. Sa valeur
correspond
à la somme des fractions de la concentration excédentaire refroidiesélectroni-quement
[16, 17].
Les fractionsévoquées
ci-des-sus
[17]
correspondent
directement aux fractionsdécrites,
entre autres, par Stern dans le cas despuits
quantiques
accolés aux surfaces ou interfaces des cristaux semiconducteurs localementperturbés
[18,
19].
Remarque :
Dans le casparticulier
d’une couched’accumulation
d’homojonction abrupte
L-H(n+-n
ou
p + -p),
pris
commeexemple
dans noscalculs,
lafonction
N a le sensphysique
du rapport des taux dedopage
etl’équation
(5)
correspond
directement àl’équation développée
par Chandra[20].
Ceci est vrai pour lesperturbations
très élevées(perturbations
représentées
dans le cas de lajonction
L-H par cemême rapport des taux de
dopage).
Au fur et à mesure que l’intensité de
perturbation
est accrue le rôle de nmi devient
négligeable
(nm;
~ 1,0
quand
N ~oo)
tandis que n.,, croîtsystématiquement,
suivant deplus
enplus près
laconcentration excédentaire
normalisée,
figures
2 et3. Ceci veut dire que pour les
perturbations
intenses,
les
propriétés électriques
du cristal(dopage,
conduc-tivité)
n’ont aucune influence sur lacharge d’espace
desporteurs
accumulés.En
général,
la fonctionN (F, x )
est liée auchamp
électrique
(intrinsèque
ouprovoqué
par la tensionde
grille)
de la manièresuivante,
déduite de la loiélectrostatique
[12, 13]
où
Sur les
figures
2 et 3 nousrapportons
les variationsde N en fonction de x et
Fs, gardant
une fois xégal
à 0(Fig. 2)
et l’autre foisF, égal
à8,23246
(Fig. 3).
La
figure
3 montre aussi les variationsspatiales
des deuxfacteurs,
nm; et nme, ainsi que la variationFig.
2. - Variation de la fonction Nainsi que de deux facteurs de
perturbation
en fonction duchamp électrique
maximal normalisé,Fg ;
nm; est le facteur deperturbation
de la neutralitéélectrique
lié auxpropriétés intrinsèques
du cristal ;n,,, est le facteur de
perturbation
de la neutralitéélectrique indépendant
despropriétés
du cristal.[The
N function as well as twoperturbation
factor distributions versus normalized maximal electric field,FS ;
nmi electricalneutrality perturbation
factor related to the intrinsic semiconductorproperties ;
nme electricalneutrality
Fig.
3. -Variations
spatiales
des facteurs deperturbation,
11 mi et nme, de la fonction N et de la concentration desporteurs excédentaires
n (x )/Np
dans une couche d’accumulationcorrespondant
à uneperturbation
d’intensité moyenne(F,
=8,23246).
[Space
distributions of the :perturbation
factors nm; and nme ; function N and excess carrier concentrationn(x )/N D’
respectively,
in an accumulationlayer,
in the case of the mediumstrength perturbation
(F,
=10 ).
]
spatiale
de la concentrationrespective
desporteurs
excédentaires,
dans une couche d’accumulation oùle
champ électrique
maximal normaliséF s
estégale
à8,23246
(ce
qui correspond
à N= 100) (2).
Ceciconcerne
n’importe quelle
zone d’accumulation :soit d’une
jonction abrupte
L-H,
soit d’une struc-ture MOS.Nous pouvons directement tracer les variations des nml et nme et fixer la limite de la
région quasi
neutre dans
l’espace
de la fonctionN,
représentant
ainsi la
perturbation
(Eqs. (6)
et(7)),
àpartir
deséquations
(4)
et(5),
figure
4.Application
au cas del’homojonction abrupte
L-H. Pour étudier les variationsspatiales
de nmi etnme, il faut connaître la variation
spatiale
dupotentiel
électrostatique.
Ainsi on est amené à résoudrel’équation
de Poisson dansl’espace géométrique,
ce(2)
Le détail de calculs estprésenté
ci-dessous dans lechapitre
« Solutionanalytique ».
qui
n’est pas unproblème
trivial(même
dans le casunidimensionnel)
etrequiert
habituellement soit desapproximations
analytiques,
soit des moyens de calculnumérique.
Ehlers et Mills ont
publié
récemment[21]
uneétude
microscopique,
trèsdétaillée,
concernant la couche d’accumulation et dedéplétion,
sous très faibleperturbation.
La variation du
potentiel électrostatique
norma-lisé,
obtenue par ces auteurs(Fig.
2 dans le[21])
grâce
à leur modèlemicroscopique
est enparfait
accord avec les résultats de notre modèle
macrosco-piques,
obtenus dans le cadre de la solutiongénérali-sée de
l’équation
de Poisson[16, 17].
La
figure
5,
partiellement
tirée de[21],
rapporte
lacomparaison
entre lesrépartitions
dupotentiel
élec-trostatique
normalisé obtenues par Ehlers et Mills etpar nous. Dans ce cas notre fonction de
perturba-tion N
prend
la valeur de6,25,
cequi correspond
à uneperturbation
peu intense. Ceci se traduit par uneforte contribution de la fraction de
population
desFig.
4. -Variation des rapports des deux facteurs de
perturbation
dans lesjonctions abruptes
L-H en fonction durapport des taux de
dopage
N[15] :
définition de la limite derégion quasi
neutre, N = 4,244292.[Two
perturbation
factor ratio distributions versusdoping
ratio function N in the L-Hjunction
[15] ;
quasi-neutrality
region boundary
definition, N =4.244292.]
Fig.
5. - Variation despotentiels
publiés
par Ehlers et Mills(Fig.
2 dans[21]).
Le résultat obtenu dans le cadre de la solutiongénéralisée
del’équation
de Poisson[17]
est introduit sous la forme d’une courbe entirés-points.
Dans nos calculs on aadopté
la valeur de N = 6,25(Eqs.
(3)-(7)).
Laligne
verticale en tirésreprésente
la limite de larégion
quasi
neutre.[Potential
distributionspublished by
Ehlers and Mills(Fig.
2 in[21]).
Result of thegeneral
Poisson’sequation
solution has been introduced as the dot-dashed curve. Inour calculation we have taken that N = 6.25
[17].
Thélimit to the
quasi-neutral region
is shownby
the vertical dashedline.]
1
l’isotropie
de sonagitation
thermique [17] (Fig. 6).
De
plus
lapopulation
avec uneagitation
peuaniso-trope
est de l’ordre de 13 %.La
légère
différence entre les résultats du modèle«
microscopique »
d’unepart
et du modèle «macro-scopique »
d’autrepart
provient
du fait que lesauteurs de
[21]
prennent
encompte
la valeur moyen-née duchamp électrique,
alors que nous considérons lechamp
local enchaque
point.
Nous avons effectué nos calculs afin d’avoir le
point
d’intersection des deux courbes à la limite de larégion
quasi
neutre(la
ligne
droite verticale en tiréssur la
figure
5).
A cette fin nous avonsprocédé
defaçon
suivante. Tout d’abord nous avons déterminéla distance entre la surface et la limite de la
région
quasi
neutre sur lafigure
2 dans le[21] (ne
prenant
encompte
que la variation depotentiel
auto-compa-tible ainsi
publié).
Puis,
ayant
LB,
nous sommes en mesure de déterminer la valeur de N et recalculernotre variation du
potentiel
à l’aide de la solutiongénéralisée
del’équation
de Poisson[17].
Nous pouvons ainsi comparer la
perturbation
traitée par Ehlers et Mills
[21]
avec une gammepratiquement complète
d’intensités desperturba-tions
électriques
réellementenvisageables, figure
6.Comme à la limite de la
région quasi
neutre laFig.
6. -Répartitions
depopulations
excédentaires relativesd’agitations anisotropes
[17]
en fonction de l’intensité deperturbation représentée
par la fonction N :a)
coordonnées linéaires, intensités moyennes ;b)
coordonnéessemi-logarithmiques,
toute la gamme des intensités réellementenvisageables.
La zone hachuréereprésente
la fraction-excédentaire conservantl’isotropie
del’agitation
thermique.
[Distributions
ofanisotropic
oscillation fractions of carriers versusperturbation intensity
function N :a)
linearcoordinates ;
b)
semi-log
coordinates, entirereally permitted perturbation
intensity
range[17].
Dashed part shows the excess carrier fraction ofisotropic
oscillations.]
se contenter ici de la
statistique
de Maxwell-Boltzmann.Néanmoins dans le cas de fortes intensités de
perturbation
du côté de la surface il y a unrisque
de déviation de la variation calculée parrapport
à savaleur réelle. Il faut donc
reprendre
lastatistique
de Fermi-Dirac.Heureusement,
comme nous pouvonsle voir sur la
figure
1 parexemple,
l’extension effective de lacharge
d’une couche d’accumulationest
généralement
sifaible,
qu’une
erreur éventuelleprovenant
de la distribution deMaxwell-Boltzmann,
admise dans notre cas de solution
analytique,
esttout à fait
négligeable.
C’estpourquoi
beaucoup
d’auteurs assimilent une couche d’accumulationpro-duite par une
perturbation
intense à une distributionsuperficielle
decharge.
L’erreur de
l’approche simplifiée,
effectuée sur la base de lastatistique
deMaxwell-Boltzmann,
estdonc très
limitée,
étant donné lerapport
de la distance de la limite de larégion
quasi
neutre et del’épaisseur
effective de couche d’accumulation d’uneperturbation
intense. Cerapport
est de l’ordre : de45,
quand
le maximum duchamp
électrique
norma-lisé,
Fs
estégale
à 75 et de 230 pourFs égale
à 85. Bienentendu,
pour lesperturbations
moyennes(Fg
40),
et surtout pour lesperturbations
faibles,
la
statistique
de Maxwell-Boltzmann estapplicable
dans toute la
région perturbée
avec une erreur trèsréduite.
Dans le cas de
perturbations
intenses les deuxphénomènes opposés,
à savoir l’accumulation et ladéplétion,
nepeuvent
pas être traités ensemble. Ladéplétion
restetoujours
liée auxpropriétés
ducristal,
plus précisément
au taux dedopage,
tandis que l’accumulation devient totalementindépendante
de celles-ci.A
partir
d’uneanalyse
macroscopique,
prenant
encompte
la variation de la densité de« charge
d’espace
modèle » d’unehomojonction abrupte
(L-H),
nous sommes en mesure de déterminerplusieurs
longueurs caractéristiques
dont unejoue
le rôle de ladistance entre la surface
(le
maximum de l’intensité deperturbation)
et la limite de larégion quasi
neutre.
Comme
exemple
de calculs nous avons donc choisil’homojonction abrupte L-H
(n+ - n ),
où nous avonsprocédé
selon deux méthodescomplémentai-res :
-
une méthode
analytique
généralisée ;
approxi-mationsimplificatrice qui
permet
d’étudier l’étatélectrique
du cristal paranalyse
decomportement
dequelques
fractions deporteurs
libresexcédentaires ;
cette
représentation
approximative
enveloppe
tousles cas
pratiques
avec une exactitude frôlant laperfection
dans le cadre de lastatistique
de Maxwell-Boltzmann[16, 17] ;
- une méthode
numérique
auto-compatible
[22-24] ;
pourvérifier,
compléter
etgénéraliser
nosrésultats,
dits ainsi «analytiques »,
nous avons utilisé une méthodenumérique
d’élémentsfinis [24] :
d’abord dans
l’hypothèse
de lastatistique
de Max-well-Boltzmann et de l’ionisation totale desimpure-tés
(ce
qui
est admis dans nos calculsanalytiques) ;
puis
dansl’hypothèse
de lastatistique
de Fermi-Dirac et de l’ionisationpartielle
desimpuretés.
SOLUTION ANALYTIQUE. -L’avantage
de cetteméthode réside dans le fait
qu’elle
permet
de traiter leproblème
analytiquement (une
fois la solutionnumérique
adéquate
trouvée,
celle-cireprésente
unebase de données pour tous les cas réellement
La solution de
type
analytique
permet
de déduire la formule reliantl’épaisseur
de la zone decharge
d’espace,
normalisée sur le rayon deDebye
extrinsè-que, à l’intensité de
perturbation
(représentée
ici par lepotentiel
macroscopique) ;
celle-ci est donnéesous la forme :
où
U(LB )
0,89115
est une valeur constante dupoten-tiel
macroscopique
normalisé à la limite de larégion quasi
neutre, déterminée une foispour toutes
grâce
àl’équation (1) ;
ellecorrespond
auchamp
électrique
F
= 1,04574
et la concentration excéden-tairen(x)IND
=1,43793;
UD
est unecomposante
depotentiel
macrosco-pique
liée à la fraction deporteurs
excéden-tairesayant
l’agitation thermique
isotropi-que[17] ;
Uj
etLjsont
respectivement :
unecomposante
depotentiel
macroscopique
et une distancecaractéristique
liées à laj-ème
fraction deporteurs
excédentaires sedistinguant
par uneagitation
thermique anisotropique [16,
17] ;
m est un nombre de fractions des
porteurs
excédentaires(en
général m
= 5[17]).
Malheureusement cette formule ne
peut
êtreexprimée
que sous forme de variables nonsépara-bles ;
la résolution n’est donc pas triviale etexige
des traitementsnumériques adéquats.
Nous avons utilisé à cette fin une méthode de solutionsnumériques
dessystèmes
deplusieurs équations
non linéaires de labibliothèque
d’IBM afin de trouver des valeurs dujeu
deplusieurs paramètres
caractéristiques [16, 17].
L’exemple
de nos résultats ainsi calculés estrepré-senté sur les
figures
3 et 5.Sur la base de
représentation analytique
[17]
(Eq. (8))
nous sommes en mesure de donner uneinterprétation
physique
aux facteurs deperturba-tions :
- le
facteur extrinsèque
nmicorrespond
à unefraction de concentration des
porteurs
libres enexcès
gardant l’agitation thermique isotrope
(décrite
dans(8)
par lacomposnte
UD
depotentiel
norma-lisé) ;
- lefacteur
extrinsèque
nmereprésente
m - 1(en
général égale
àquatre)
fractions de concentration desporteurs
libres en excès se caractérisant par uneanisotropie
del’agitation thermique.
Cetteanisotro-pie correspond
auphénomène appelé
aussire
froidis-sement
électronique
[16].
SOLUTION NUMÉRIQUE. - On obtient les mêmes résultats par des méthodes exclusivement numéri-ques. A cette fin nous résolvons
l’équation
de Poisson à l’aide de la méthode des élémentsfinis,
utilisant des fonctions de base
triangulaires
[24].
Lemaillage
del’espace
unidimensionnel x estirrégulier
et tel que la variation dupotentiel
entre deuxpoints
consécutifs nedépasse
pas 0.3 meV.Comme conditions aux
bords,
nousimposons
quele
champ électrique
soit nul aux bords de toute la structure,qui
cette fois-ci(jonction L-H)
inclut aussi larégion perturbatrice,
à savoir laplus dopée.
Ceci(dans
notre cas unidimensionnel et selon la loi deGauss) implique
la neutralitéglobale
de la structureconsidérée. Notons que les calculs
numériques
sontexécutés pour la structure totale d’une
jonction
L-Habrupte
qui
consiste en une couche fortementdopée
et une couche faiblement
dopée, séparées,
l’une de l’autre par une zone de transition dedopage
d’unelongueur
infinitésimale.La densité de
charge
est évalué soit selon lastatistique
deFermi-Dirac,
soit selon lastatistique
de Maxwell-Boltzmann. Ceci dans le but de contrôler l’erreur introduite par lastatistique
de Maxwell-Boltzmann. Le taux d’ionisation desdopants
peut
être soit évalué selon la
statistique
choisie,
soit(afin
depermettre
une meilleurecomparaison
avec lecalcul
analytique)
êtresupposé
total.L’évaluation de la densité de
charge
selon lastatistique
de Maxwell-Boltzmann et ensupposant
une ionisationcomplète
desdopants,
comme c’est aussi utilisé dans nos calculsanalytiques,
permet
ainsi mieux comparer les résultats
analytiques
etnumériques.
Il estgénéralement
admis(par
exemple,
dans[21])
que larépartition
desimpuretés
ionisées dans un semiconducteur nondégénéré
restehomo-gène jusqu’a
la surface.L’application
de lastatistique
de Fermi-Dirac pour les densitésd’électrons,
de trous et dedopants,
décrit mieux la réalitéphysique.
Il est intéressant de voir si les mêmes observationsqualitatives
etquanti-tatives sont faites avec les deux évaluations de la
densité de
charge.
Ceci apermis
de mettre enévidence une
grande
exactitude del’approche
analy-tique
dont sortent les deux facteurs deperturbation
nmi et nme’Nous pouvons constater que dans un cristal non
dégénéré
les valeurs deLB
trouvées«
analytique-ment » et «
numériquement »
sontpratiquement
les mêmesjusqu’aux
perturbations
intenses(Fs
>40 )
ou extrêmement intenses
(Fs>- 250 ),
oùLa --.
1,2
LD,
la solution «analytique
», neprenant
encompte
que lastatistique
deMaxwell-Boltzmann,
suit de très
près
laplus
réaliste solutionnumérique,
avec la
statistique
Fermi-Dirac et l’ionisationpar-tielle,
jusqu’à Fs
= 860(l’erreur
relative estimée surla base de la fonction
N,
Eq.
(6),
nedépasse jamais
Fig.
7. - Variation des différentes distancescaractéristiques
de lacharge
d’accumulation en fonction dupotentiel
électrostatique
maximal.[Different
characteristiclength
distribution versus maximal electrostaticpotential.]
Remarque :
Les valeurs deFS
s citées ci-dessuscorrespondent
aux calculs« analytiques
»,compte
tenu de
l’expression
(5).
Lacomparaison
des résultatss’effectue
sur la base de lafonction
N,
qui
estuniforme
dans les deux cas : «analytique »
et «numé-rique
». En réalité les valeurs dechamp électrique,
FS,
pour la même valeur defonction
N,
sontdi f
féren-tes(cf.
pour N =106 :
FSanalytiqueH
=857,75
etFs KnumériqueH
=560,6).
Le même calcul d’erreurrela-tive sur la base du
champ
électrique
nedépasse jamais
0,3 %.
Conclusions.
Nous avons montré que la
longueur LB
(définie
parla formule
(8)),
déterminée sur la base de la loiélectrostatique
des homostructures semiconductricesabruptes dopées
uniformément et nondégénérées,
quelle
que soit l’intensité de laperturbation
de neutralitéélectrique, représente
unecaractéristique
universelle,
décrivantl’épaisseur
de lacharge
d’espace
d’accumulation desporteurs
libres dans uncristal semiconducteur.
Ainsi,
nous obtenons la limiteséparant
larégion
chargée
de larégion quasi
neutre dans le cas desjonction
L-H,
définie en fonction dudopage,
duchamp électrique
appliqué,
etc. Cette limitepartage
le volumeperturbé
d’un cristal semiconducteur endeux
parties
dont une(la
région
quasi neutre)
restetoujours
la même dupoint
de vue despropriétés
électriques
i.e. dupotentiel
macroscopique,
duchamp
électrique
interne,
de la densité decharge
d’espace.
Ce ne sont que les deux volumes enquestion qui
varient avec l’intensité deperturbation.
Deplus
notre définition de la limite de larégion
quasi
neutrepeut
être facilementgénéralisée
àn’importe quel système
semiconducteuruniformé-ment
dopé,
ainsi que àn’importe
quelle
perturbation
électrique statique
ou mêmedynamique, qui
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