• Aucun résultat trouvé

Mesures spectrales de la proportion de lumière polarisée dans la couronne solaire (éclipse totale du 31 aout 1932)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Mesures spectrales de la proportion de lumière polarisée dans la couronne solaire (éclipse totale du 31 aout 1932)"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00233458

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233458

Submitted on 1 Jan 1936

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of

sci-entific research documents, whether they are

pub-lished or not. The documents may come from

teaching and research institutions in France or

abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents

scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,

émanant des établissements d’enseignement et de

recherche français ou étrangers, des laboratoires

publics ou privés.

Mesures spectrales de la proportion de lumière polarisée

dans la couronne solaire (éclipse totale du 31 aout 1932)

Jean Dufay, Henri Grouiller

To cite this version:

(2)

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE RAD] (JlB1

MESURES SPECTRALES DE LA PROPORTION DE

LUMIÈRE POLARISÉE

DANS LA COURONNE SOLAIRE

(ÉCLIPSE

TOTALE DU 31 AOUT

1932)

Par JEAN DUFAY et HENRI GROUILLER.

(Observatoire

de

Lyon.)

Sommaire. 2014 Après avoir rappelé les résultats très discordants des mesures visuelles et

photogra-phiques de la proportion de lumière polarisée dans la couronne solaire, faites jusqu’ici en lumière totale,

les auteurs décrivent la méthode spectrale dont ils se sont servi pendant l’éclipse du 31 août 1932, à Louiseville (Canada). Elle repose sur l’étude photométrique des spectres cannelés obtenus en plaçant, près

de la fente du spectrographe, une lame de quartz parallèle et, devant l’objectif de chambre, un prisme biréfringent.

Les clichés ont été enregistrés au microphotomètre de J. F Thovert. On a tenu compte de la légère diminution du contraste des cannelures résultant de la largeur finie de la fente du spectrographe et de la fente d’analyse du microphotomètre.

Dans toute la région spectrale étudiée, qui s’étend de 3 900 à 5 700 Å, la proportion de lumière polarisée est pratiquement indépendante de la longueur d’onde. Voisine de 0,14 à 2’ du bord solaire, elle

augmente d’abord rapidement, pour atteindre 0,26 à 8’ ou 10’ du bord, puis elle décroît plus lentement et, à 25’ du bord, est redevenue à peu près la même qu’à 2’.

La lumière diffusée par l’atmosphère, qui s’ajoute à celle de la couronne, est loin d’être négligeable dans les régions les plus éloignées du soleil et y rend les mesures plus incertaines. On a cherché à corriger les observations à l’aide des mesures photométriques de MM. de la Baume-Pluvinel et Barbier faites pen-dant la même éclipse, en supposant négligeable la polarisation de la lumière diffusée par l’atmosphère au voisinage de la lune. Le maximum de la proportion de lumière polarisée passe ainsi de 0,26 à 0,31

(à 15’ du bord) et sa diminution pour les grandes distances au bord est atténuée.

Le fait que la proportion de lumière polarisée est indépendante de la longueur d’onde joint au fait que la courbe d’énergie du spectre continu de la couronne paraît identique à celle du Soleil, tend à prouver que toute la lumière du spectre continu provient d’une diffusion neutre de la lumière solaire (électrons

libres). Toutefois, la proportion de lumière polarisée est bien plus faible que celle prévue par la théorie

électronique de Minnaërt. Les mesures visuelles de J. J. Johnson faites pendant l’éclipse de 1934 confirment cette conclusion (P = 0,28 à 8’,5 du bord). La proportion de lumière polarisée trouvée au

voisinage du bord solaire coïncide avec celle que Lyot a mesurée dans le spectre continu des protubérances.

SÉRIE VII. - TOME VII. N°

12.

DÉCEMBRE

1936.

1. Mesures antérieures. - On sait

depuis

long-temps

que la lumière de la couronne solaire est

partiel-lement

polarisée

et que le

plan

de

polarisation

est,

en

chaque point,

radial

(*).

Si les observations

qualitatives

faites

pendant

les

éclipses

totales sont très

nombreuses,

les mesures de la

proportion

de lumière

polarisée

sont

beaucoup plus

rares. Nous donnons dans le tableau 1 la liste de celles que nous avons pu rassembler. d est la distance au bord

solaire,

en minutes

d’arc,

où la

pro-portion

de lumière

polarisée

P a été mesurée.

Lorsque

(*) Au moins en première approximation. Nou,3 laisserons de côté ici la question des faibles déviations du plan de polarisa-tion qui paraissent avoir été observées en certains points de la couronne (1).

les mesures ont

porté

sur diverses

distances,

nous

donnons celle où l’on a trouvé la

plus

grande

valeur de

P;

d,

figure

entre

parenthèses quand

l’auteur s’est borné à faire une seule mesure à une distance arbitrai-rement choisie.

On voit que les nombres obtenus diffèrent

énormé-ment. Les mesures

visuelles,

bien

concordantes,

de

Wright

et de

Dorsey

ont été faites avec des

instru-ments semblables. On

compensait

la

polarisation

de la couronne avec des

glaces

inclinées ;

un

polariscope

chromatique

(double plaque

de sélénite ou de

quartz

suivie d’un

nicol) indiquait,

par

disparition

des

cou-leurs,

à

quel

moment la

compensation

était obtenue.

D’après

ces mesures, la

polarisation

est relativement

(3)

482

TABLEAU I.

faible

(P

0,12). -.B

15’ du

bord,

Wriglit

a trouvé P =

0,07 ;

à

25’,

la

polarisation,

encore

sensible,

était

trop

faible pour

pouvoir

être mesurée.

Mais les mesures faites au

photopolarimètre

de Cornu par Landerer et par Meslin s’accordent aussi

bien entre elles et donneot une

proportion

de lumière

polarisée beaucoup

plas grande

(P - 0,50).

Le désac-cord avec les mesures

précédentes

est t d’autant

plus

flagrant

que

Dorsey

et Landerer ont observé la même

éclipse (28

mai

1900).

Fig. 1

-Young

a étudié

après

coup les clichés obtenus par les missions de l’Observatoire Lick en

1900,

1905 et

~~08,

avec des

objectifs précédés

soit de

prismes

à double

image,

soit

d’analyseurs

à miroirs. Ces clichés n’étaient

pas étalonnés. Pour essayer d’en tirer des résultats

quantitatifs,

Young

s’est servi des mesures

photomé

triques

faites

pendant

les

éclipses

de 1905 et 1908 sur

des clichés

qui,

eux,

portaient

les poses de

gradua-tion nécessaires au tracé des courbes de noircissement. Il se

donne,

en somme, la loi de variation de la bril-lance en fonction de la distance au bord. En

prenant

la moyenne des mesures faites sur 9

clichés,

obtenus au cours des trois

éclipses, Young

obtient la courbe

représentée figure

~(a).

P y croît de

0,18

à

0,37

lorsque

d

augmente

de l’ à 4’, Puis la courbe

repré-sente une sorte de

palier,

indiquant

peut-être

une lente décroissance de P

jiisqu*à d

=

9’,

distance à

laquelle

s’arrêtent les mesures.

Mais,

si l’on considère les résul-tats de

chaque

cliché

(fig.

1,

b,

c,

d),

on constate que

l’allure des courbes diffère

beaucoup

cl’un cliché à

l’autre,

plus

encore d’une

éclipse

à l’autre. Dans le tableau

I,

nous avons donné les valeurs maxima de

P,

pour

chaque

éclipse, d’après

l’ensemble des mesures.

D’après

Young,

la

proportion

de lumière

polarisée

varie peu avec

l’angle

de

position.

En réduisant d’une manière

analogue

(au moyen des

isotopes

de

Bergs-trand)

les clichés non étalonnés obtenus par Blazko en

1914,

avec des

analyseurs

à miroirs, Fessenkoff vient de

publier

des résultats tout différents. La

polarisation

est

beaucoup plus

marquée

près

de

l’équateur

solaire que

près

des

pôles.

Dans le

premier

cas, elle croît à peu

près

de

0,4

à

0,6

de ’ à 1 2’ environ du

bord,

puis

décroît,

tout en restant encore de l’ordre de

0,4

à une

distance de un diamètre solaire du bord. Dans le second

cas, le maximum ne

dépasse

pas

0,3 et,

dès 16’ du

bord,

P devient inférieur à

0,1.

2.

Importance théorique

de la connaissance

de la

proportion

de lumière

polarisée

pour les

diverses radiations. - On voit combien sont encore

rudimentaires nos connaissances relatives à la

polari-sation de la couronne. Pendant la courte durée d’une

éclipse

totale,

les méthodes visuelles ne

permettent

de faire que

quelques pointée

sur un très

petit

nombre de

régions

de la couronne. Les mesures

photographiques

doivent au contraire

permettre

d’étudier les variations

-

peut

être différentes cl’une

éclipse

à l’autre - de la

proportion

de lumière

polarisée

en fonction de la

(4)

483

jusqu’à

présent

à

partir

de clichés

qui

ne

portaient

pas

d’étalonnage

photométrique.

La connaissance

précise

de la

polarisation

est pour-tant

indispensable

à l’étude de la constitution de la

couronne. La

polarisation

radiale

indique

que le

spectre

continu doit

provenir

en

grande

partie,

sinon en

totalité,

d’une diffusion de la lumière solaire par de

petites particules.

Mais la couronne n’est pas bleue : sa courbe

d’énergie

diffère certainement peu de celle du Soleil

(Ludendorff,

Grotrian et von

Pahlen).

Il

s’agi-rait donc d’une diffusion neutre et non d’une diffusion suivant la loi en )B-’4-. Aussi s’accorde-t-on

générale-ment à penser que la lumière solaire

y est

diffusée non par les molécules ou les atomes d’un gaz, mais par des

électrons libres. N’étant soulnis à aucune force de

rappel,

ceux-ci doivent en effet diffuser

également

toutes les

radiations.,

et cela avec une

grande

intensité. En

appliquant

la théorie

électromagnétique classique

â la diffusion par des électrons

libres,

on trouve

facile-ment que l’intensité lumineuse diffusée par l’unité de

volume dans une direction faisant

l’angle y

avec la direction de

propagation

de la lumière incidente,

supposée

naturelle,

comprend

les deux

vibrations

d"intensité

inégale

?

i cos2 y dans le

plan

de

diffusion,

(1)

c ’

1

== -2 2 !.

normale au

plan

de diffusion.

(2)

nombre des électrons dans

l’unité

de

volume,

e ~

charge

de

l’électron,

m = masse de

l’électron,

e = vitesse de la lumière.

Ces formules montrent

qu’à

égalité

de

nombre,

les électrons libres diffusent 740 fois

plus

de lumière que les molécules

d’hydrogène,

pour X ;:::::,: 5 500Á. Le fait de

considérer la couronne comme un gaz d’électrons libres n’exclut donc pas la

présence

possible

d’un

grand

nombre d’atomes ou de molécules ; pour peu

que

la

proportion

de

particules

ionisées

atteigne quelques

centièmes,

toute la lumière diffusée

proviendra

prati-quement

des électrons libres.

La

polarisation

de la lumière est exactement la même

qu’il

s’agisse

d’électrons

ou de molécules. Dans les

deux cas, le facteur de

dépolarisation

est p == cos2 ~,.

Il serait inutile d’insister snr cette

propriété

évidente si une erreur

d’interprétation

contenue dans le mémoire

d’Young

n’avait été

reproduite

dans

plusieurs

bons

ouvrages.

Considérant

les résultats des inesures visuelles de

Wright

et de

Dorsey

d’une

part,

ceux des mesures

photographiques

d’Young

d’autre

part,

on a constaté que les

proportions

de lumière

polarisée

étaient à peu

près

dans le

rapport

inverse des qua-trièlnes

puissances

des

longueurs

d’onde,

et l’on a. cru avoir là une vérification de la loi en

La diffusion de la lumière par les électrons de la

couronne a fait

l’objet

d’un travail

approfondi

de

Mil-naërt

(~).

Développant

une Inéthode cle calcul de

Schuster

(’),

Minnaërt a calculé la brillance et la

pro-portion

de lumière

polarisée

à diverses distances du bord solaire en

supposant

que la densité des électrons y variait en raison inverse d’une

pui,,,saitce 14

de la

distance au centre du Soleil

(r2

=

2,

4, 6,

8),

loi

sug-gérée

par l’étude

photométrique

de la couronne. La

proportion

de lumière

polarisée

est, à toute

distance,

presque

indépendante

de la

longueur

d’onde

et le

serait

rigoureusement

si l’on ne tenait pas

compte

de la déformation de la courbe

(]’énergie

entre le centre et

le bord du Soleil.

Connaissant seulement les mesures visuelles de

Wright

et de

Dorsey,

les mesures

photographiques

d’Young,

Minnaërt est

obligé

de constater que

la

pro-portion

de lumière

polarisée parait

plue grande

pour les radiations bleues et violettes que pour les

radia-tions

jaunes.

Il

envisage

donc,

pour le cas où les anciennes mesures seraient

confirmées,

une nouvelle

hypothèse

sur

l’origine

du

spectre

continu de la

cou-ronne. Une

partie

de celui-ci

proviendrait

de la diffu-sion de la lumière solaire par des molécules ou des

atomes;

elle vérifierait la loi en ),,-4 eL serait

partielle-ment

polarisée (de

la même manière pour toutes les

longueurs

d’onde).

Une autre

partie proviendrait

d’un

rayonnement

propre de la couronne et serait

dépourvue

de

polarisation.

La lumière diffusée

ayant

une

impor-tante relative

plus grande

pour les courtes

longueurs

d’onde,

on

comprendrait

ainsi que la

proportion

de

lumière

polarisée

augmente

du

jaune

au violet.

Mais,

pour

expliquer

les résultats des mesures

spectrophoto-métriques,

il faudrait que, par

chance,

la

superposi-tion de la lumière bleue diffusée et de la lumière

geâtrc

rayonnée

par la couronne

puisse reproduire

avec assez d’exactitude la lumière

hlanchlJ

du Soleil.

L’auteur ne cache pas sa

répugnance

pour cette nou-velle théorie et il conclut

justement

qu’il

faut avant tout

reprendre

les mesures de la

proportion

de lumière

polarisée

pour diverses

régions spectmtes,

Cette étude

était

recommandée,

pour les

éclipses

à

venin,

dans le

rapport

de la commission 1~ de l’Union

astronomique

internationale

(10)

-En

réalité,

si l’on

avait,

à ce

moment,

pris

en consi-dération les mesures visuelles de Laiiterrx et de

Meslin,

on aurait vu que la variation

supplée

de la

proportion

de lumière

polarisée

avec la

îcngneu

1> d’onde

reposait

sur des bases bien

fragiles.

En tenant

seule-ment

compte

des mesures faite8 au

photopolarimètre

de Cornu et des mesures

photographiques d’Young,

on

aurait pu tout aussi bien conclure à une

variation

en sens inverse.

De toute manière la

question

devait être tranchée.

3. Méthode de mesure :

emploi

des

spectres

Nous nous sommes

proposés

de mesurer

la

proportion

de lumière

polarisée

en

différents

points,

le

long

d’un diamètre de la couronne, pour un

grand

(5)

484

spectres

cannelés obtenus en

plaçant, près

de la fente du

spectrographe,

une lame de

quartz

taillée

parallèle-ment à l’axe

et,

devant

l’objectif

de

chambre,

un

ana-lyseur biréfringent.

La lumière

incidente,

parallèlement polarisée,

est assimilée à deux vibrations

rectangulaires

incohé-rentes d’intensités i et La fente du

spectro-graphe,

placée

suivant un diamètre de la couronne, est

parallèle

à i. Le

biréfringent

est orienté de manière que

l’une des deux

images

contienne les vibrations

paral-lèles à

i,

l’autre les vibrations

parallèles

à I. Enfin on

dispose

les axes de la lame de

quartz

à 45o de i et de I. On obtient ainsi deux

spectres

cannelés

complémen-taires : aux cannelures claires de l’un

correspondent

les cannelures sombres de l’autre. Dans l’un

d’eux,

la

répartition

des intensités est donnée par : -.

et dans l’autre par

si l’on

désigne

par ? la différence de

phase

introduite par la lame cristalline

d’épaisseur

e et

d’in-dices

principaux nx

et n)’.

Dans chacun des deux

spectres

l’intensité varie donc

entre la valeur minimum i et la valeur maximum

I,

dont le

rapport

donne la

dépolarisation p

=

ill de

la lumière incidente. Si les cannelures sont assez

serrées,

on pourra tracer sans difficulté les courbes

figurant,

en fonction de la

longueur

d’onde,

les

logarithmes

des intensités maxima

(I)

et minima

(i).

La différence des ordonnées relatives à une même

longueur

d’onde don-nera directement

log p.

Cette méthode

paraît beaucoup plus

avantageuse

que l’étude des deux

spectres

non cannelés

qu’on

obtien-drait sans

interposition

de la lame cristalline. Dans ce cas, en

effet,

il faudrait compenser la

polarisation

pro-duite par les

prismes clispersifs,

tenir

compte

de la

dis-symétrie

du

biréfringent (qui,

en lumière

naturelle,

ne donne pas deux

images

également éclairées)

et enfin comparer deux à deux des

points rigoureusement

homo-logues

dans les deux

images.

Toutes ces difficultés sont évitées

lorsqu’on

envisage

les

spectres

cannelés. L’étude du

spectre

ordinaire et celle du

spectre

extraordinaire

sont alors

complètement

indépendantes.

L’une d’elles

pourrait

suffire ;

toutes deux se contrôlent

mutuelle-ment.

L’orientation de la lame cristalline et celle du

biré-fringent

n’ontpas

besoin d’être réalisées avec

une grande

précision.

Nous

admettons,

pour l’orientation de la lame

cristalline,

une erreur

possible

de l’ordre de 2o et

pour

celle, plus facile,

du

biréfringent,

une erreur de l’ordre de 1°. Nous allons voir que cette

précision

est

largement

suffisante.

Envisageons

en effet pour un instant le cas le

plus

général

où les vibrations i et I sont orientées d’une

manière

quelconque

par

rapport

aux axes O,x et

Oy

de

la lame et par

rapport

à la vibration V transmise par

l’analyseur

(dont il

suffit de considérerune seule

image)

(fig.

~’). Désignons par aet à

les

angles

V.

Fi g. 2.

La

répartition

des intensités dans le

spectre

devient : «.

Posons :

1/ et e sont les erreurs d’orientation

supposées petites.

On trouve facilement que l’erreur - nécessairement

par excès - commise svr

p en

prenant

le

rapport

des intensités minima et maxima des

cannelures,

a

pour valeur :

Elle devient minimum pour

On

peut,

d’après

ce

qui

précède,

prendre

-~ =~ 2° et

£=-’~+1°.

Dans le cas le

plus

défavorable où E _- 3

~/‘~,

on

trouve pour et pour

quantités

tout à fait

négligeables.

4.

Appareil. -

Le

montage

réalisé est

représenté

schématiquement

figure

3.

L’objectif achromatique 0

projette

une

image

de la couronne sur la fente F. Le

spectrographe

à deux

prismes

de flint a été construit

pour l’étude

de la lumière du ciel nocturne

(H).

Son

colli-mateur a 600 mm de focale et 60 mm

d’ouverture;

les faces des

prismes

mesurent 110 mm. La

chambre

photo-graphique

de 90 mm de focale utilisée dans le cas du

(6)

485

par une chambre munie d’un

objectif

à

portrait

de 24 U mm de

focale,

dont le

rapport

d’ouverture est

envi-ron

Fj3,5.

Fig. 3. ,

--Les

spectres

mesurent

21,8

mm entre les raies D

(5 876)

et

(3

889),

ce

qui

représente

une

dispersion

moyenne de 45 Â au mm.

L’échelle des clichés est

petite :

un millimètre de hauteur sur les

spectres

correspond

à un

angle

de et

l’image

du

disque

lunaire n’a que

2,2

mm. En revanche le

champ

est assez

grand.

On

peut

utiliserune fente de 15 mm de

longueur

sans que les faisceaux extrêmes soient

diaphragmés

de sorte que le

champ

de

pleine

lumière atteint 76’. De

part

et d’autre du

disque

lunaire,

centré sur la

fente,

la décroissance de la bril-lance de la couronne sera donc fidèlement

représentée

jusqu’à

22’ du bord. Elle sera altérée au

delà,

sans que d’ailleurs le contraste des cannelures soit modifié.

L’analyseurà

double

image

B est un

prisme

de

spath

achromatisé,

donnant une

séparation angulaire

de l’ordre de 4". L’achromatisme n’étant réalisé que pour

le faisceau

ordinaire,

le faisceau extraordinaire est

légèrement

dispersé.

Mais cette

dispersion

agit

à 90° de celle des

prismes

de flint et il en résulte seulement que les deux

spectres

ne sont pas tout à fait

parallèles :

dans le

spectre extraordinaire,

la

dispersion

n’est pas

exactement

perpendiculaire aux

raies. La mise au

point

faite pour le

premier

spectre

est encore

acceptable

pour

le second.

La lame de

quartz Q

est

placée

derrière la fente. Son

épaisseur,

mesurée avec un

sphéromètre

de

précision,

est e = 3 017 3 microns. Entre 5 800 et 3 830

a,

le

spectre

ordinaire

présente

29 cannelures brillantes dont les numéros d’ordre K-- e

(nx

-

ny)/À

sont déterminés

facilement,

connaïssant e et nx -

nY,

après avoir

mesuré

approximativement

les

longueurs

d’onde. A titre de

vérification,

on calcule inversement e à

partir

de A. nx -

ny et I( et l’on

trouve,

dans toute l’étendue du

spectre,

des nombres différant à

peine

de

quelques

mi-crons, dont la valeur moyenne est 3 016 ~!- 1 microns. 5

Etalonnage

des clichés. Etude des absor-bants. - Les clichés sont étalonnés en

plaçant

sur la

fente uniformément éclairée par le ciel un échelon absorbant

comprenant4bandes

de densités

différentes,

de chacune

3,5

mm de hauteur et au besoin 2 ou

3

surcharges

de densités uniformes.

Ces absorbants sont

préparés

avec des

fragments

de

plaques photographiques

convenablement

impression-nées. Ils

peuvent

ne pas être

rigoureusement

neutres et

diffusent certainement une

partie

de la lumière inci-dente. Il convient donc de mesurer leurs

densités,

pour

chaque longueur d’onde,

dans les conditions

d’emploi.

Au lieu de les étalonner par

photographie

sur le

spectrographe

lui-même

(parexemple

en

diaphragmant

les

prismes),

nous avons

préféré

éviter toute mesure de

photométrie

photographique

en les étudiant succes-sivement :

a)

au

point

de vue de la transmission

spec-trale ;

b)

au

point

de vue de la diffusion.

Fig. 4.

a) La

transmission

spectrale

des écrans a été mesurée de 380 à. 700 à l’aide d’un monochromateur en

quartz

et d’une cellule

photoélectrique (caesium

sur

argent

oxydé,

puis potassium

sur

argent oxydé).

Ces mesures ont été faites au laboratoire de

physique

de la Faculté des Sciences de

Lyon,

par

Schwégler.

Les résultats sont

représentés

graphiquement

figure

4,

où l’on a

porté

en

ordonnées,

non les densités

elles-mêmes,

mais les différences de densité

qui

intervien-dront seules dans le tracé des courbes de noircissement: densités des différentes marches de l’échelon diminuées de la densité de la bande la

plus

transparente

(région

non

impressionnée

de la

plaque),

différence de densités des

surcharges.

Ou voit

que de

!00 à

i 0 0 oz u.,

ces

d,i f f ére?2ces

de densité sont CONstantes à

0, ()

1

prèe (*).

b)

La neutralité des écrans étant ainsi

établie,

reste à étudier les variations de leur facteur de transmission

apparente

en fonction à

l’angle

solide w dans

lequel

est

contenu le faisceau

qui

les éclaire

(**).

Nous avons fait ces mesures visuellement avec le

photomètre

stellaire à

plages

construit par l’un de nous

(13).

Sur les

gra-phiques représentant

les variations du facteur de

trans-(* Dans le cas de3 densités elles-mêmes, les courbes paraissent

se relever très légèrement vers îOO m Il, fait qui provient sans doute de l’absorption par le verre des plaques, nettement coloré en vert.

Les plaques utilisées à la confection des écrans étaient des Lumière Upta. L’un de nous avait déjà constaté la presque neutralité des écrans absorbants préparés avec des plaques

rapides, donc à gros grains, développées dans le révélateur au métol hydroquinone à grands contrastes (12).

(7)

486

mission

apparente

en fonction nous relevons les valeurs

correspondant à l’angle solide w ---0,011

stéra-dian utilisé dans 1e’

montage

décrit pour l’étude de la

couronne. Ce sont les valeur à

adopter. A

titre de

vérifie-catiol1,

nous relevons aussi les valeurs

correspondant

à

l’angle

solidé w =~

0,007 stéradian,

qui

intervenait dans les mesures

photoélectriques.

Le tableau Il montre

que l’accord entre les deux méthodes est aussi

satisfai-sant que

possible.

TABLEAU Il. - densité.

6 Observations

pendant

l’ée(ipse

totale du 31 août 1932. - Nous avons observé

l’éclipse

totale du 31 août ~1932 à Louiseville

(Province

de

Québec)

où s’était installée la mission de ~l~t. de la Baume-Pluvinel. Le

spectre graphe

était

porté

par une monture

équato-riale

robuste,

sans mouvement

d’horlogerie.

On suivait à la

main,

en

regardant

l’image

de la couronne sur la fente

peinte

e~~ blanc.

Très nuageux

pendant

la

première

phase partielle,

le ciel s’est éclairci

juste

avant la totalité. Pendant

celle-ci,

il ne restait pas de nuage visible au

voisinage

du Soleil.

Quelques

instants

plus

tard le ciel se

recou-vrait

complètement.

La totalité durait 100 sec. Nous avons faitsuccessive-ment 2 poses sur

plaques

lsochromes

la

première

de 3 sec pour la couronne

intérieure;

la deuxième de

70 sec pour la couronne extérieure. Pendant cette

dernière,

un écran opaque

placé

sur la fente

masquait

la couronne intérieure

trop

brillante

jusqu’à

3’,~

du bord solaire.

Le diamètre de la couronne

projeté

sur la

fente,

parallèle

au mouvement diurne, était incliné de 210 sur la trace

de l’équateur

solaire

(fig. 5). D’après

la

photo-graphie

prise

en même

temps

par M. de la

Baume-Pluvinel,

cette direction était

justement

celle de la

plus

grande

extension de la couronne.

Les poses de

graduation

ont été faites

après

la fin de

l’éclipse partielle

sur le ciel uniformément couvert. Le

farmat des

plaques

que nous avions été contraints

d’uti-liser

(4,à

X

6)

ne

permettait

de faire

qu’une

pose de

comparaison

par cliché. Une pose de 3 sec a été faite

sur le clirhé de la couronne

intérieure,

après

avoir

placé

sur la fente l’échelon absorbant et la

surcharge

1 ;

une pose de 70 sec sur le cliché de la couronne

extérieure avec l’échelon absorbant et les

surcharges

~ et 4. Au cas où les densités obtenues n’auraient pas été

convenables,

nous avons fait en outre, sur une

plaque auxiliaire, 2

poses de 3 sec avec les

surcharges

1 et 2 en

plus

de l’échelon

et,

sur une autre

plaque,

2 poses de 70 sec avec les

surcharges

.4

+

1 et 4

+ 2

superposées

à l’échelon.

Fig. 5.

Chacune des

plaques

de

l’éclipse

~, été

développée

en

même

temps

que la

plaque

auxiliaire

correspondante,

dans le révélateur au

métohhydroquinone

à

grands

contrastes de Baldet

(1’).

Ce

développement

a été fait

quelques

heures

après

l’éclipse

dans un bain un peu

chaud,

de sorte

quele

voilédefond atteintla densité

1,4.

Nous n’avons pas eu besoin de nous servir de la

plaque

auxiliaire pour étudier le

spectre

de la couronne à

courte pose; c’est seulement pour les

régions

les

plus

denses du

spectre

à

longue

pose que la

plaque

auxiliaire a été de

quelque

utilité.

Les

spectres

dela couronne

sont reproduits

planche

I.

Sur le cliché à courte pose, les

cannelures,

bien

con-trastées, sont visibles dès le bord du

disque

lunaire et

dans toute la hauteur du

spectre.

La décroissance

rapide

de la brillance pour des distances croissantes au bord leur donne un

aspect

de dentelures

caractéris-tique

que l’onretrouveaussi sur le cliché à

longue pose.

Dans la

région

jaune

de

celui-ci,

les cannelures

s’étendent,

très affaiblies

jusqu’à

la limite extrême

per-mise par la

longueur

de la

fente,

soitjusqu’à

32’ environ du bord solaire

(bien

clue les faisceaux

risquent

d’être

diaphragmés

à

partir

de

2~).

Elles

paraissent

moins contrastées dans cette

région

spectrale

que dans le vio-let et

l’aspect

des

enregistrements

au

microphotomètre

confirme cette

impression.

Mais il faut se

garder

d’en conclure que la

proportion

de lumière

polarisée

décroît du violet au

jaune

avant d’avoir tracé les courbes de noircissement.

Au bord du

disque

lunaire,

on voit, sur le cliché de la couronne

intérieure,

les raies d’émission

(8)

Agrandissements cles clichés obtenus pendant l’éclipse du 31 août 1932.

a) Spectres de la couronne intérieure et spectres de graduation (les spectres ordinaires en haut).

6) Spectre ordinaire de la couronne extérieure. La couronne intérieure est masquée jusqu’à 3’,5 du bord solaire par un

écran opaque.

Sur les deux clichés le bord solaire V’ est en haut, le bord E en bas.

(9)
(10)

487 Les raies 3

889,

3

93~,

3968, 4 !

102 et 5 876 sont aussi

visibles,

mais

plus

faiblement,

sur le cliché à

longue

pose, cette fois du côté ouest seulement. Elles

peuvent

résulter de la

présence

d’une

protubérance

ou encore

indiquer

que

l’image

n’a pas été correctement suivie

pendant

une

partie

de la pose.

Les clichés ne montrent ni raies de

Fraunhofer,

ni raies d’émission coronales. Il

n’y

a notamment pas trace de la raie 5 303. Le fait n’est pas

surprenant :

les cannelures

gênent

l’observation de faibles raies d’émis-sion et la fente était relativement

large.

7. Etude des clichés. -

a)

Enregistrements

au

microphotomètre. -

L’étude des clichés était difficile en raison de leur

petite

échelle et de leur forte densité. La décroissance

rapide

de la brillance de la couronne

obligeait

à les étudier par tranches de faible

hauteur ;

il fallait donc

prendre

une fente

d’analyse large

et courte.

Nous nous sommes servis du

microphotomètre

enre-gistreur

de J. F. Thovert

(’~),

réglé

de manière à avoir une bonne sensibilité dans les noirs. Les

dimen-sions de la fente

d’analyse correspondaient,

sur la

plaque,

à

0,08

mm dans le sens de la

dispersion

et

0,~?Zî

mm dans la direction

perpendiculaire,

soit envi-ron 3’3 sur la couronne.

On

enregistrait

successivement différentes zones du

spectre

coronal et les poses de

graduation

faites sur le ciel. Primitivement nous nous assurions de la fidélité du

microphotomètre

en

mesurant,

entre

chaque

enre-gistrement, l’élongation

obtenue en substituant au cliché un écran absorbanl

toujours

le même.

L’expé-rience a montré que cette

précaution

pouvait

être insuffisante.

Lorsque

l’appareil

fonctionne

longtemps

avec une sensibillté

poussée

dans les

noirs,

il arrive

parfois

que la courbe des

élongations

en fonction des densités se déforme

graduellement,

de manière que les

élongations

restent à peu

près

les mêmes pour cer-taines densités et varient notablement pour d’autres. Pour éviter cette cause

d’erreur,

nous avons, dans la

suite,

enregistré

sur

chaque

plaque

un même coin

pho-tométrique

et nous avons

pris

comme mesure de la densité en

chaque

point A

de

l’enregistrement

(fig. 6),

non son

ordonnée

mais l’abscisse x du

point

de

même ordonnée sur

l’enregistrement

du coin

(*).

Il suffit maintenant que les

réponses

du

microphoto-mètre ne varient pas entre

l’enregistrement

d’une cer-taine zone du cliché et celui du coin fait sur la même

plaque.

Cette condition est facilement

satisfaite,

car,

avec

l’appareil

de

Thovert,

un

enregistrement

dure à

peine quelques

secondes et on passe presque instanta-nément du cliché au

coin,

fixé à demeure sur la

platine

à côté de lui. Au

contraire,

il s’écoule

toujours

un

temps

assez

long

entre les

enregistrements

successifs j*) Si le coin est calibré en densités, on a ainsi un procédé

commode pour mesurer les densités optiques vraies d’un cliché,

sans avoir à se préoccuper de la fidélité du microphotomètre. Mais, pour construire les courbes d’interpolation seules néces-saires à la photométrie photographique, il est inutile de calibrer le coin.

de deux clichés ou de deux zones d’un même

cliché,

la mise en

place

exacte étant

chaque

fois laborieuse. La

figure

7 montre des

exemples d’enregistrement

de

quelques

zones du

spectre

de la couronne et des

spectres

de

graduation.

Fig. 6.

Les

enregistrements

sont faits sur

plaques 6

X 13. Pour les mesurer avec toute la

précision

compatible

avec la finesse du

tracé,

nous nous servons d’un appa-reil

d’agrandissement photographique

vertical,

qui

projette

une

image agrandie 4

ou 5 fois de

l’enregistre-ment sur une feuille de

papier millimétrique.

Avec une

loupe,

on lit facilement sur celle-ci les x

(ou

les

y)

à

quelques

dixièmes de millimètre

près,

soit à moins d’un dixième de millimètre

près

sur

l’enregistrement

lui-même.

Pratiquement,

nous lisons les x

(ou

les

y)

des maxima et des minima de toutes les cannelures.

b)

Courbes de noircissement. - Les courbes de noircissement -

ou

plutôt

les courbes

d’interpolation

qui jouent

le même rôle - sont

tracées pour un

grand

nombre de

longueurs

d’onde,

chacune avec 4

points.

En

abscisses on

porte

les densités des 4 bandes de l’échelon absorbant

changées

de

signe ;

en ordonnées les .x~ lus sur les

enregistrements.

Ces courbes ne se déforment en

général qu’assez

lentement d’une radiation à l’autre

et l’on

peut,

par des translations

convenables,

paral-lèles à l’axe des abscisses, amener à coïncider toutes les courbes relatives à un intervalle

spectral plus

ou moins étendu.

Si,

dans cet intervalle, on étudie par

exemple 5

radiations,

on obtiendra ainsi une courbe

unique

déterminée à l’aide de 20

points.

Les limites

entre

lesquelles

on

peut

obtenir,

par

translation,

une

superposition

satisfaisante des courbes individuelles

ont été déterminées par tâtonnements. On a

adopté

les

groupements

suivants :

La

figure

8

reproduit,

à

petite

échelle,

les 8 courbes de noircissement tracées ainsi avec une série

d’enre-gistrements

d’un

spectre

du ciel à

longue

pose. On voit que le

contraste,

maximum dans la

région

433-489 {J.,

diminue lentement vers le

violet,

comme il arrive pour la

plupart

des

plaques.

Mais c’est dans la

région

vert-jaune

que ses variations sont les

plus rapides

et les

(11)
(12)

489

les

grandes longueurs d’onde,

sans

jamais

atteindre une valeur aussi élevée que dans le bleu.

c)

Mesure de la

dépolarisation.

- Sur les courbes

de noircissement nous relevons les

logarithmes

des éclairements

correspondant

aux minima et aux maxima des cannelures. Ce sont les

logarithmes

des intensités i et I. On construit alors les courbes

figurant

les varia-tions de i et de 1 en fonction de X

et,

pour

chaque

lon-gueur d’onde

utilisée,

on lit la différence des ordonnées

1

Les

figures

9 et 10 donnent des

exemples

de ces

gra-phiques

qui

ont été tracés en très

grand

nombre.

Chaque région spectrale correspondant

à l’une des Fig. 8.

Fig. 9 - Mesure de la

dépo~arisation

brute pli

pour deux régions spectrales.

Enregistrement

n0 18 a. Couronne intérieure, spectre ordinaire, d =

~’,O,

cô é En abscisses À; en ordonnées log i et log 1.

8 courbes de noircissement est traitée

séparément.

Pour les radiations

qui

se trouvent aux limites de deux

régions,

on se sert des courbes des deux

régions

limi-trophes

et l’on

prend

la moyenne des nombres obtenus.

Fig. 10 -- Mesure de la

dépolarisation brute p" pour de i x régions

spectrales. Enregistrement n° 33 Couronne extérieure, speclre

extraordinaire, d - 13’,f5, côté E. En abscisses X ; en ordonnées

log i et log I.

Nous

appellerons

dépolarisations

brutes et nous dé,,i-gnerons par

p"

les valeurs ainsi déterminées.

8. Corrections relatives à la

largeur

de la

fente du

spectrographe

et à la

largeur

de la fente

d’analyse

du

microphotomètre. -

La

largeur

finie de la fente du

spectrographe

et de la fente

d’analyse

du

microphotomètre

altèrent

toujours plus

ou moins la distribution des intensités dans un

spectre.

Passer de la courbe des intensités

apparentes,

tracée à

partir

des

me3ures

photométriques,

à la courbe inconnue des intensités réelles est en

général

un

problème

fort diffi-cile. Mais ici on connait à

priori

la loi de distribution des intensités

(formule

3 ou

4) ;

on

peut

donc

procéder

d’une manière inverse et déterminer la courbe des intensités

apparentes

J’ à

partir

de celle des intensités vraies J.

On pourra ainsi se rendre

compte

de l’ordre de

grandeur

des erreurs commises et

apporter

aux nom-bres trouvés des corrections raisonnables

(~).

a)

Fente du

spectrographe.

-

L’image

de la fente du

spectrographe

avait,

sur la

plaque,

mm de

largeur;

le contraste des cannelures était par suite un peu moins

prononcé

que si l’on avait pu travailler avec

une fente extrêmement fine.

Il

s’agit

de construire la courbe des intensités

J’ = ~

(~)

dans le cas d’une fente de

largeur finie,

courbe

qui

s’écarte de la distribution sinusoïdale

théo-rique J

En un

point quelconque

du

spectre

se

superposeront

les radiations

comprises

entre les

longueurs

d’onde

À,

et

As

pour

lesquelles

les différences de

phase

sont :

et

(*) En supposant que seules les largeurs des fentes déforment la courbe des intensités. On peut aussi craindre que deux régions voisines du spectre, impressionnées d’une manière

différente, ne réagissent un peu l’une sur l’autre (diffusion dans la gélatine). mais on n’a aucun moyen de tenir compte d’un tel

(13)

490

L’intensité en ce

point

est

proportionnelle

à l’aire

comprise

entre la courbe ~1 ^

f

(9),

l’axe des abscisses

et les ordonnées d’abscisses pi et 92. On mesure donc l’intensité

, :r

D’après

(3), Î

peut

être mis sous la forme

1

L’intégration

est immédiate et donne

Il

s’agit

de déterminer l’intervalle (.’)2 -

pi relatif à une abscisse s

quelconque

du cliché. Prenons comme

origine

le centre de la cannelure sombre la

plus

voi-sine,

de numéro d’ordre K et de

longueur

d’onde

Au

point

d’abcisse s,

correspond

la

longueur

d’onde moyenne A et la différence de

phase p

telle que

A l’intérieur d’une

cannelure,

nous pouvons considérer

comme linéaires la

dispersion

du

spectrographe

et la

dispersion

de la

biréfringence.

En

posant

nous trouvons ainsi

Pour

chaque

cannelure,

les

paramètres /?

et q sont déterminés à l’aide de la courbe de

dispersion

et des valeurs connues des indices du

quartz.

Soit 1 la lar-geur de

l’image de

la fente. Pour

calculer y1

et 92 en un

point quelconque

d’abscisse s,

on

remplace

tour à tour

1 1

dans la formule

(7) s

( )

par s t

- l

et par s

+ 2" .

On

2 p

évalue ensuite l’intensité en ce

point

par la for-mule

(6).

Nous avons ainsi construit

point

par

point

la courbe cannelures voisines des extrémités du

spectre

et une cannelure voisine du

milieu, puis

nous avons formé le

rapport

p’

des intensités minima

et maxima ainsi trouvées. Les résultats des calculs faits dans les

hypothèses p

= 0,5 -

O,ti

-

0,1

et

0,8,

sont donnés dans le tableau III.

(**) En considérant l’aulrc spectre donné par le

biréfringent

on aurait évidemment :

TABLEAU III.

La

largeur

de la fente du

spectrographe

conduit à

trouver des

p’ qui

dépassent

la valeur vraie p de

0,010

à

0,019

suivant la valeur de p et la

longueur

d’onde. L’effet est

plus prononcé

vers les

grandes longueurs

d’onde où la

dispersion

est

plus petite.

Sur la

propor-tion de lumière

polarisée

les différences varient de

0,008

à

U,016.

b)

Fente

d’analyse

du

microphotomètre. -

La fente

d’analyse

du

microphotomètre

était

plus large

que celle du

spectrographe.

De là résulte une nouvelle diminution du contraste des cannelures

qui,

en toute

rigueur,

doit

dépendre

de la courbe de noircissement. Nous connaissons la distribution des intensités 5’ sur la

plaque,

compte

tenu de la

largeur

de la fente du

spectrographe.

Par l’intermédiaire de la courbe de noircissement nous pourrons passer à la courbe de

dis-tribution des

opacités

0 le

long

du

spectre.

Dans la

région

d’exposition normale,

on aura :

~~ étant le facteur de contraste et G une constante

arbi-traire. Mais le

microphotomètre,

1 avec une fente de

largeur

L ne mesure que les

opacités

moyennes

que nous pouvons évaluer par

intégration

graphique.

Traçons

cette courbe des

opacités

moyennes et rele-vons ses valeurs minima

(Jm

et maxima

0_4,.

La courbe de noircissement leur fait

correspondre

les intensités

minima et dont le

rapport

est

précisérnent

la

dél)olarisalioi,,

brute

p".

Dans la

région

d"expositioii

normale

Nous avons effectué

complètement

ces calculs laborieux pour la cannelure 5 633-5

~~0~,

avec p =

0,5

et

0,8,

en

(14)

491

donc,

avec une

approximation largement

suffisante,

considérer les différences comme

indépendantes

du facteur de contraste et effectuer tous les calculs avec

,, = 1.

Ils sont ainsi très

simplifiés.

Le tableau V donne les résultats

pour

les 3 cannelures

e~

les 5 va-leurs de p

indiquées

précédemment.

TABLEAU IV.

TABLEAU V.

Les différences

p"

- p varient de

0,014

à

0,039.

La

largeur

de la fente

d’analyse augmente

la

dépolarisa-tion et d’autant

plus

qu’il s’agit

de

longueurs

d’onde

plus grandes.

Mais l’effet

produit

est moindre

qu’on

n’aurait pu le craindre à

priori :

il diminue au

plus

la

proportion

de lumière

polarisée

de

0,014

vers 4 000 À

et de

0,030

verts 5600

À*

Les corrections

p"

- p

qu’il

faut retrancher des

dépolarisations

brutes sont donc

petites

mais non

négligeables.

Pour les 3 cannelures

envisagées,

elles sont bien

représentées

par une fonction linéaire de

~".

où les constantes a et b ont les valeurs suivantes

A

partir

de ces

nombres,

nous avons déterminé par

interpolation

graphiqueles

constantes a et b convenant

pour toutes les valeurs entières de K entre 48 et 72 et

nous avons dressé enfin un tableau de correction à

double entrée

donnant p

pour tous les entiers K et

toutes les valeurs de

p",

de 2 en 2 centièmes entre

et 0,80.

9. Résultats. - Les

dépolarisations

p ainsi

corri-gées

ont servi à calculer les

proportions

de lumière

po-1 -

P

larisée P

1- P

données dans les tableaux VI et Vil.

1

+ p

On trouve dans la

première

colonne le numéro d’ordre K de la

cannelure,

dans la deuxième colonne la lon-gueur d’onde et dans les colonnes suivantes les propor-tions de lumière

polarisée

mesurées à diverses

dis-tances du bord. Les distances d sont celles du centre de la zone

spectrale

étudiée

(hauteur

3’,3)

à la

position

du bord solaire au moment de

l’cpposition

en ascension droite. Les chiffres

placés

au-dessous de d sont les numéros des

enregistrements

utilisés. Pour un assez

grand

nombre de

distances,

nous avons utilisé

plusieurs

enregistrements

distincts : les résultats en sont alors donnés

séparément.

Pour d C

5’,

on s‘est servi du cliché à courte pose; pour

d > 5’

du cliché à

longue

pose.

Le tableau VI se

rapporte

aux mesures faites sur le

spectre

ordinaire du côté ouest ou

Soleil,

le tableau VII

aux mesures faites du côté est. Deux séries de mesures

ont été effectuées dans ce cas sur le

spectre

extraor-dinaire. Elles sont moins

sûres,

car on mesurait alors les ordonnées y des

enregistrements

au lieu des abs-cisses x des

points

de même ordonnée sur le coin

pho-tométrique.

Les lacunes des tableaux

correspondent

aux

régions

sous-exposées

ou

surexposées

des clichés

Proportion

de lumière

polarisée

pour les diverses radiations. - Considéron s d’abord les nombres trouvés pour les diverses radiations à une même distance au bord solaire. Leurs écarts

atteignent

rarement

0,03

et ne

paraissent

pas varier d’une manière

régulière.

On

peut

donc certainement grouper les radiations voi-sines et

prendre

la moyenne des résultats. C’est ce

qui

a été fait dans le tableau

VIII,

où le

spectre

a été divisé en 6

régions

de

largeurs

différentes Les chiffres entre

parenthèses indiquent chaque

fois le nombre des radia-tions

ayant

servi à calculer la moyenne.

Ce tableau confirme l’absence de toute variation

sys-t4matique

de la

proportion

de lumière

polarisée

avec la

longueur

d’onde entre 4000 et 5700Á. C’est à

peine

si l’on remarque une

légère

diminution de P vers les

grandes longueurs

d’onde pour les distances d

supé-rieures à 20’ du côté ouest du Soleil

(*).

Quant

aux valeurs relatives à l’intervalle

400-383mp.,

elles sont

incertaines, l’étalonnage

des clichés étant insuffisant à l’extrémité violette de nos

spectres.

V’o2cs donc conclure que, dans la

ré,qion

spec-(*) Les valeurs brutes de la proportion de lumière polarisée

-

diminuaient en général un peu vers les grandes 1 + pli

(15)

492

(16)

493

(17)

494

TABLEAU VIII. - 1 000 13.

trale

étudiée,

la

proportl.on

de lumière

polarisée

dans

la couronne solaire 2st

indépendante

de la

longueur

d’onde.

Variation de la

proportion

de lumière

polarisée

avec la

distance

au bord solaire. - Pour étudier les

variations de la

proportion

de lumière

polarisée

en

ionction de la distance au

bord,

on

peut

prendre

la moyenne des mesures faites pour toutes les radiations. On obtient les nombres du tableau

IX,

qui

ont servi à

construire les

graphiques

de la

figure

11. TABLEAU IX.

La

proportion

de lumière

polarisée

croît d’abord avec la distance d et d’une manière

particulièrement

rapide

entre 5’eut 8’. Elle reste ensuite presque

cons-tante

jusque

vers d = 15’

et,

plus

loin,

décroît. A 25’

environ du

bord,

elle est redevenue à peu

près

la même que vers 2’.

Fig. il. - Variation de la proportion de lumière polarisée P

en fonction de la distance au bord solaire d.

En traits pleins : valeurs non corrigées de la brillance du ciel. En pointillé : valeurs corrigées de la brillance du ciel.

10. Rôle de la diffusion

atmosphérique. -

La

lumière

analysée

par le

spectrographe comprend,

en

plus

de celle de la couronne, la lumière diffusée par

l’atmosphère

terrestre. Près du bord solaire la brillance de

l’atmosphère

est

négligeable

par

rapport

à celle de la couronne, mais il n’en est

plus

de même à

grande

distance. Pour

pouvoir

évaluer 1"effet

produit

par cette

superposition,

il faut

connaître,

en

chaque point

de la

Références

Documents relatifs

Tout se passe donc comme si une lame de ce cristal avait un indice diffèrent pour chaque polarisation ny et nz (encore appelés indices ordinaire et

C’est le cas qui conduit aux observations et applications les plus spectaculaires. A1) : Projection de la lumière à polarisation rectiligne au travers d’une lame anisotrope ( ,

En absence de lame, nous obtenons une extinction lorsque P et A sont croisés. Si on introduit la lame entre P et A, en général la vibration issue de la lame entraîne un

Dans une population, on étudie un caractère donné présent dans cette population. La loi normale permet de déterminer intervalle de fluctuation asymptotique des fréquences au seuil

de l’atmosphère pour l’ensemble du rayonnement solaire est liée à la proportion de lumière polarisée contenue dans la lumière diffusée par le ciel, dans

Ce chapitre présente la validation du modèle analytique proposée dans le chapitre 5. Pour valider le modèle, nous choisirons les piliers des valves

Remarque : Le problème qui se pose ici est de nature très différente de celui qui se pose pour l'intervalle de confiance d'une moyenne lorsque l'écart type de la population n'est

Soit, par exemple, un gaz incandescent, qui, comme on sait, émet toujours et dans toutes les directions de la lumière non polarisée : à un instant donné, une des molécules du gaz