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Revue Médicale Suisse–
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20 avril 2011actualité, info
revue de presse
Augmentation des dé- mences : quelle politique d’encadrement ?
«La Suisse est en retard et la facture sera salée si nous n’agissons pas ra- pidement», s’inquiète Jean-François Steiert (PS/FR). Dans une motion dé- battue aujourd’hui au Parlement, le conseiller national demande que la Suisse se dote des bases néces- saires afin de piloter une stratégie nationale en matière de pathologies de la démence. Dans sa réponse, le Conseil fédéral estime que les struc- tures actuelles sont suffisantes et propose le rejet du texte.
«Le nombre de malades va tripler», avertit le socialiste. Plus de 100 000 personnes sont atteintes de démen- ce en Suisse aujourd’hui… Elles se- ront plus de 300 000 d’ici à 40 ans, selon les calculs de l’association Al- zheimer Suisse. La raison : le vieillis- sement de la population.
Pour Jean-François Steiert, l’objectif d’une politique nationale est double.
Tout d’abord, il doit encadrer les coûts générés par ces maladies (7 milliards de francs en 2009, d’après une étude bernoise actualisée en février). Il vise aussi un meilleur accompagnement des malades. Un moyen d’y parvenir serait notamment de retarder leur entrée dans les établissements hos- pitaliers et les EMS. (…)
D’où l’idée d’encourager ce type de soins, moins coûteux qu’un séjour à l’hôpital et plus favorable à la per- sonne atteinte jusqu’à un certain sta- de de sa pathologie. «Il est très im- portant de reconnaître la valeur de la prise en charge des malades par les proches», souligne Birgitta Martens- son, directrice de l’Association Al zhei- mer Suisse. Pour elle, il faut les sou- tenir et les décharger par des aides ponctuelles afin qu’ils ne s’épuisent pas à la tâche et placent trop vite les personnes atteintes en institution.
«Mais l’Etat sous-estime ces mala- dies et leur impact sur la société – aujourd’hui et demain», déplore-t-elle.
Le Pr Panteleimon Giannakopoulos, chef du Département de santé men- tale et de psychiatrie aux HUG, à Ge-
nève, estime également que l’Etat doit donner un signal fort. «Le nom bre de malades va augmenter et il n’existe pas de traitement curatif à l’heure ac- tuelle», rappelle le spécialiste. Les pistes qu’il préconise pour répondre à cette évolution sont l’aide aux per- sonnes qui s’occupent d’un proche malade, et le développement de struc- tures de soin souples pour les cas modérés. Là aussi, l’objectif est de retarder l’entrée des malades dans les hôpitaux où les EMS. Selon lui, une réflexion structurelle aurait le mérite de mettre à niveau les diffé- rences cantonales. Les offres d’en- cadrement varient encore fortement selon les régions.
Simon Koch Le Matin du 12 avril 2011
Prévention : le National adopte une nouvelle loi
La Suisse en fait-elle assez pour évi- ter les maladies ? Le Conseil national s’est penché, hier, sur la nouvelle loi sur la prévention. Son objectif: coor- donner au niveau national les pro-
grammes visant à maintenir les Suis- ses en bonne santé. Au final, les parlementaires ont accepté le texte par 97 voix contre 71, malgré l’oppo- sition de la droite dure. En Suisse, précise Ruth Humbel (PDC/AG) au nom de la commission, on compte aujourd’hui une foule de program- mes. En 2008, selon des chiffres de l’Office fédéral de la statistique révé- lés par la NZZ am Sonntag , ils en- gendraient des coûts de 1,44 milliard de francs pour les autorités et les as- surances. Soit 2,5% des dépenses totales de la santé, contre une moyen- ne de 2,7% pour les pays de l’Orga- nisation de coopération et de déve- loppement économiques (OCDE).
Certains, à Berne, souhaiteraient aug menter cet effort. Plus modeste- ment, une majorité du National et le Conseil fédéral prônent la coordina- tion nationale d’un système «frag- menté». En un mot, conclut Thérèse Meyer-Kaelin (PDC/FR), cette loi «ne va pas amener de révolution ni aug- menter les coûts, mais améliorer l’effi cacité». Notre pays a une forte proportion de malades chroniques,
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