nven;tion nationale.
ADRESSE
DES ANGLOIS, DES ÉCOSSOIS,
ET DES IRLANDOIS
Réfidans
ù
domiciliésh Paris
^A LA CONVENTION NATIONALE,
ET RÉPONSE DU PRÉSIDENT;
Suivies
du Discours prononcé à la barre de la Convention par les Députés de la Société Constiiu-^tionndle de Londres , de VAdresse de cette Société à la Convention, it de la Réponse du Président.
Séancedtt%% Novembre 17?*, Tan1er.dela RépubliqueFrançoifc.
Imprimés ïar ordre de la Convention^ Nati<)nal3s.
CITOYENS LÉGISLATEURS,
Les Citoyens Britanniquesetîrlandoisactuellement à Paris,animés
du
sentiment delalibertéque vosprin- cipes ontcommuniqué
àla Républiciue P>ançoise, se sont réunisDimanche
, 18novembre
, pour célébrer les briilans succès de vos armes; et ils ontunanime-
Adresse. (3 )' -
A
2
mentpeùsé
qn'ii étoitde leurdevoirdoffrir, auxrepré' sentans dune aussi grande nation , le tribut de leurs félicitations, sur desevénemens
qui intéressent essen- tiellement tous les peuples qui aspirentà être libres.Recevez
donc
, citoyens législateurs, cethommage
puT et fraternel, d
hommes
qui ont toujoursapplaudiaux principes sacrés sur lesquels vous avez juré de fonder le
nouveau gouvernement
que vous allezdonner à votre patrie.
Jusqu
iciles guerres,n^ontété entreprises que pour assouvir les passions les plus viles ; aussin
ont-ellesété conduites que par les
moyens
les plus iniques.Vous navez
pris les armes que pourfaire triompherla raison et la vérité.
C'étoitr sans doute, à la Nation Française quil appaitenoit daffranchir FEurope, et nous la voyons avec joieremplir ses grandes destinées. Espérons que
les troupes victorieuses de laliberté ne poseront les -armes que lorsquil
ny
auraplus nityrans niesclaves.De
tous ces prétendus gouvernemens, ouvrage de la fraude des prêtresetdes tyrans coalisés, ilnerestera bientôtqu un
honteux souvenir. Les peuples, éclaires par votre exemple, rougiront davoir courbé si long- temps des têtes serviles sousun
joug avilissant pourlanature humaine.
Nos vœux
, citoyens législateurs , nousrendentim- patiens de voir lemoment
heureux de ce grand chan-gement
, dansTespolr quil ne sera pas plutôtarrivé»que nous verrons se former une union étroite en':rc la républiquefrançaise et les nadonsanglaise, écossaise et irlandaise ; union qui ne pourroit
manquer
d'assu- rer à l'Europe entière la jouissance des drcits deThomme
, etd'établir sur les bases les plus solides lapaix universelle.
Nous
nesommes
pas les seuls animes de ces^ sen-. : .-^ doutonspas qu'ils ne se mar'
également chez la grande majorité de nos'
compà-
triotcs, si Topinion publique y étoit consultée comnie'
elle devroit rêtr€ dans une convention'nationale.^J
Quant
à nous, qui faisons dans ce râoment notre tésidence à Paris . nous saisissons avec joie cette oc- casion pour déclarer que , dans tout le cours de la révoluti(^n, et nonobstant le brusque départ de notre ambassadeur, ou plutôt de lambassadeur delàCour
de Londres, nous avonsconstamment
éprouvé de la part de la nation françoise les sentimens de ia cor- dialité laplus francheet de Tamitié la plus sincère,Paris, 24 novembre 1792, Tan premier de laRépabliqnc française,
r'Sr^r:'. ' I"iniiiiijii
Réponse^difj^réside^^^ .
\\
Concitoyens du monde,
En
exprimant à-la Républiquç Françoise dans lapersonne de ses représentans, vo^;. sentimens>•de fra- ternité
, vous félicitez une famille
,qui saeorut hier de 400 mille individus^ que la:^in:»ture-avoit placé-s dans notre sein, .quede .despotisme gn^àvmtarrachés, que la liberté y>:a ramenés ; ce sonlTaumiat..d'amis dé plus c;ui vous sont aequis ; ainsia.-:vQUS, êtes ici au milieu de vos frères; la nature etlesjpriacipes rap- prochent de nous rAngleterre , TEco^e- et Tlrlande;
que ce cri de Lamitié retentisse dans les
deux Ré-
publiques.Les
vœux
que vous formez pour la délivrance des' peuples se réaliseront; la race impie des oppresseurs a poursuivi la liberté deThomme
jusque dans lasyie de sapensée ; mais les peuples , relevant leurs fronts humiliés , comparent ce qu'ils sont et ce quils peu- Y^n^t être. Les principes font la guerreaudespotismau,A
24
qui tombera s«us les coups de la philosophie. ^La- roya'ite est
ou
détruiteou
^5°"'^^^"^^„, '
combres feodauK, etla Déclaration des
D^^"
• P'^;cee à côté des trônes,
«t un
feu.dévorantp
vales consumer. Estimables Républicains , feliatei vous en.pensant ci^^e la fête que vous ave^ ce.ebrec
et, rhonneur de la-révoiutiou françoise estie preiuae de la fête des nations.
discours des Députés de la Société consikutionnelU di Londres.
' Citoyens de France ,
^'ous
sommes
de^utes-parune
société patriotique,
appelée, Tke Sockty for constimtcnal hformaticn pour vous féliciter. et. êon
nom
, des triomphes de la liberté. Avant l'origine de votrerévolution , cette société sétoitlongtemps
occÙpee de«
grand iii-térêt, aveEpeu d%spérance deréussir. Jugez dapre.
cela, dcstransports de sa reconnoissance, lorsque . grâces aoix
admirabUs
effortsdelaNation Française .elle a
vu
l'empire de la raison s'étendre, saffermir etpromett»
auxhommes
vertueux, en assurant lebonheur de
ieurs semblables,, que leurs travauxne resteroientpluï sansrécompense.
^
D
innombrables sociétésdu même
genre se tor-ment
actuellement dans toutes les parties de 1An-
gleterre.
Tous
des esprits en reçoivent une impul-sion générale . qui les porte à sonder les abus
du rouvemement
et à rechercher lesmoyens
d yreme-Lr
;moyens
aussi,simples que ces abus sont cotn-«>liqués.
D
aprfS les exemplesqtte la Francea donnes,lés révolutions vont devenir faciles ; la raison va
Caire de rapides progrès ; et il ne seroit pas extraor- dinaire . si . dans un. intervalk beaucoup
moins
5
fong que nous n'oserions le prédire , il arrivât
du
conth ent des adresses de félicitations a une Con- vention nationale en An,.l(terre.y
Nous sommes
charges aussi dinformer labon-
vention nationale , que la société que nousrepresen- tons a envoyé mille paires de souliers ,«
P"^^;senter,
comme don
patriotique , aux soldats de laliberté , ces soulierS sont déjà arrr^'es a Calais.
«
sera envové de plu» , par la
mâme
société , pour Itfmême
objet, mille paires par semaine au moinspoursix semaines de suite.
Nous demandons
a qui ilfautles adresser. . „ v i
Par's, novemore,
fan premièr de1» Réi.nbliqut françoUe. j
la
Société constitutionnelle de L^^ndres, àU
Conventionnationale de france. .;
-•
Mandataires
d'un peuple souverain, etbienfai- teur de l'espècehumaine
, ., v l-
Nous
nous trouvons heureux que la révolution française ait acquisun
degré de perfection qui nouspermette de'vousdonner ces litres, les seUis qui con- viennent à de véritables législateurs Les époques successives de votre régénération
PA''"^"^/";
tesajouté quelquechose aux triomphes
deia
hberte, et la glorieuse victoiredu
lo août a enfin prépare les voies a une constitution qui , nousl"P"°nf^|
vos lumières . sera fondée sur les basesde la «atiîr^
et de la raison; , , -j'f. ^i
"
En
considérant par quelamas
dimpostures <5}às'est efforce d'obscurcir 1esprit
humain
, voas ne«ouvez être surpris de l'opposition^
que
vous aw.zLrouvée
de la part des tyrans et des escraves. Cesdeux
classes dindividus ont employé contre vou?les
mêmes
môyéris.Hélas, dans la combinaison des6
misèreshuniâînes*; Iignorance est en
même
temps.k
cause etleff^tderoppression etde i'obéissauceservile.,
Ce
qui se passe joumciiement prouve que vous conquis Topinion de tous les peuples placés près de vous sur le continent ; que vous avez réel- lement pour amie la majorité de ces nations ;quQ
leur apparente inimitié n est qu une suite passagère delaviolence exercée surellesparleursgouvernemen-s.-(
et
qu
eixesn attendent quelemoment
où vî)sarmes lesauront alFranchies de la nécessite de vous
com-
battre.
La
situation des Anglois estmoins déplorable.mam
de loppression n'a'pas encore ose leur ravir entièrement la liberté d^écrire , -ni vous attaquer ouvertement.Tout
de. feu pour la cause que vous soutenez , nous vous faisons passer nos vceux let plus ardens , pourqu
il nemanque
rien à vospro^^grès et à votre réussite.
G
est en effet une cause sacrée ; nous la suivons avecamour
,comme
le gage du bonheur d'un peu- ple dont la nature avoulu,faire notre ami , puis- quelle en a fait notre plus, proche voisin. Notre confiance sy attachecomme
au lien d une unionfraternelle entre toutes les branches. de la famille
numaine
, union à laquelle,sinosespérances ne sont pas vaines, nos compatriotes seront des premiers i concourir. Notre gouvernement aencore lepouvoir,
.et peut-être la volonté de stipendier des plumes vé-
^^alespour nous contredire; maisnous croyons, dan.s la smcérité de nos cœurs , exprimerles sentimens de Ja majorité de la nation angloise.
Un
long système dimposture a fatiguécette nation, et de follesguerres font épuisée Ellea appris à réfléchir que ces fléaux doivent Têtre à des combinaisons que la nature ré- prouve, qui modifientla société d'après ses relations fâclices avec le gouyernement, etqu
ils ne sont pointle résultat de la disposition naturelle des peuples , sous le rapport de leur situation respective.
Continuez, législateurs, de travailler au bonheur
des-, horair^es.
Nous
participerons à vos bienfaits ;mais la gloire vous en appartiendra toute entirrc
C
est le prix de votre persévérance ; c'est la récom- pense de la vertu. Les étincelles de la liberté , quisétoient conservées eu Angleterre pendantplusieurs siècles, pareilles aux lueurs de 1aurore boréale ne
servirent
ou
àrendre nuisible au reste de 1Europe
robscurdté qui le couvroit.Une
lumière plus vive ,image de Id vérii.able aurore , jaillit
du
sein des Ré- publiques américaines ; mais son eloignenient1em-
pêchoit déclair-er notre hémisphère. Il falloit , si la sagesse de votre iaiigue nous permet da'_hevér ce parallèle , il falloit , disons-nous , que rayonnante de tous les feuxdu
soieii au milieu de son cours,
la.révolution française déployât soudain, au centre de 1Europe , le résultat pratique des principes que
la philosophie avoïc semés dans
Tombre
de la spécu- lation , et queconfirmepar-toutl'expérience.Par-tout son irfluence dissipe les nuagesdes préjugés, révèle les secreis du despotisme de.: tout geiire, et crée àThomme un
nouveau caractère.D-autres marchèrent bientôt sur vos traces , dans cette carrière
d
utileschangemens
; etks
nationssor^tant de leur léthargie , sarmeront pour revendique;r le^ droits de
l'homme
, dexette voie toute puissanteà
laquelle deshommes
ne sauroient résister.Réponse du
Prhidmt
'Fiers cnfans d^une nation qui a illustré les
deux
mondes,
etdonni
de grands exemples à -lu- ni ers , vous nous apportez plus que desvœux;
jîuisûue le sort de nos guerriers a mérité vctre sol-
licitude :Tes défenscuTS de notreliberté le seront
un
jour de la vôtre.
Vous
aviez des droits à notre es- time , vous en avez à notre reconnoissance ; etd'ail- leurs leshommes
libresn
oublieront jamais ce quils doivent à la nation Anglaise. • •Les ombres de
Penn
, deChampden
, de Sidney,
planf^nt, sur vos têtes ; etsans doute il approche le
moment
oùdes Français iront feciiiter la Convention nationale de laGrande
Bretagne.Long-temps la discorde agita les flambeaux entre TADgleterre et la France; l'ambition desrois fomen- tant les haines nationales, vouloit faire oublier que
la terre n'a créé que des frères.
Vos
isles furent autrefois , dit-on , arrachées au continent parun mouvement
convuisifdu
globe;mais la liberté etFamitie , se replaçant sur les deux
rives
du
détroit qui nous sépare,donnent
lamain
à deux nations faites pour s'estimer et se chérir : la raison acommencé
sa course majestueuse; elle ne"isarrêtera plus.
Généreux Républicains, votre apparition au
mi-
lieu de nous prépare des matériaux à 1 histoire; elle mentionnera le jour où des citoyens
dune
nation long-tempsrivale , aunom
d unefoulede leurscom-
patriotes,^parurent au sein de 1Assemblée des repré- sentais
du
peuple fiançais: elle racontera qu'àvotre aspect tous nos cœurs se dilatèrent.Dites à h: société qui vous adéputés, dites à tous set compatriotes, que dans vos amis les Français vous avez trouve des