MOTION D’
FAITE
A LA CONVENTION NATIONALE,
Séance du 4
friididor,an III,
Par ISORÉ
,agriculteur,
d(“piitédu département
de rOife
,
& membre du comité d^agricultur^
& arts
,
Tendante à V
abolitionde
lavaine pâture
^à
lapro^
teciion des clôtures
près
les habitations rurales,par
le
moyen
deséchanges
,
à favori
fer lesbaux à long terme
^ ù,à amendai
la loifur
lepartage des communaux
;PAR ordre »E LA CoWYENTION
»‘AR'I017ALS*V>iTOYEN5 Législateurs,
L*agriculture étant la fource
du bonheur
public de la profpérité des peuples, lelégiflateur doit lavoir Touvenren vue pour
lui préparer d’unemain
desencouragemens
, 5c4e
t'U
f
autre extirper jurqu’aux derniers abusque
l’ignorance1interet
mal entendu
oppofent à fesprogrès.Quatre
caules principales nuifent à l’économie champêtre•enrrfonde
I'PrT communs, S
ft ^
^ Tur les nfages locaux; ces ufages paraiyfent
iarffT^lf
r
‘c^ccourageant, qu’il eftimpollible de
wiei
la culture des propriétés éparfes dans les grandes plaines : lamccnde,
l’oubli des clôtures, lap
lantatiorde!arbres a huit
&
ladifficulté des échanges: la rroifièrae la courre duree desbaux &
lerembourLnent
des dépenfes<ictmeiloiaaon ior/qu
un
Je^mier abien exploité- ifnnr.trième eft la mauvaife divif.on d’un:
quS^^e
naux
fteiJiles par les défrichemens. Je vais parler fur ces quatre queftions en les féparantpar partie;je prie laCon-
sentionnationale de
m
entendre avec quelqueattentionDu parcours u/ager connu fous le nom de vaine pâture.
I-/ndépendanee
des propriétéseft nullequand
, par l’effetde 1ufage
connu
fous lenom
de .ainepâture,lepropriétairen
a, pas exclufivementle droitde pâturage furfonterrein.Ce
prétendu droit devraitêtre aboli ; mais, craintede hurterdes
IW
o!*l““‘l“y“!®tc“csde
tout principe,ila étéconfervé.put-cin _au)ourdhm
alléguer avec fuccèsqu’un ufage fou- tenu par1habitude feulement eft
un
titre.=Non
;où
la libertéStaVrfp" f»” “
.On
entendtoujours parlemot
vainepâture ce qui devroit fenommer
vaguepâture , c’eft-à-dire,
que
tous les habitansd UM commune
peiiventfaire pâturer leurs beftiaux indif-tinaement/ur
lemême
territoire, fousla garde d'unou
de plufieurspatrescommuns
, àlaréferve feulementdes terreins enclos&
des prairies artificielles.Pourquoi
vouloirqu’un
cultivateur faffe pâturer fes troupeaux fur les terreins d’au- trui,&cqu
jl fouffreceux des particuliersdefacommune
fur lesfiens>N
eft-ce pas lalegerme
de tous les défordres qui tiuilenten certainspay:^ àla propagation desbeftiauxlIIme
Temble qu’il feroit infiniment plusjufte d’autofifer l’anicul- teiu-a fe renfetœer dans les limites de fes biens, lorfqu’il
na
veutpas^entreren communauté
de parcours,que
deletorcer a tairepâturerles troupeauxpar toutun
territoireindiftinde- tnent avantou
après ceux de lacommunauté.
Ceci faitle plusmauvais
e&et ; il en réfubedes querelles , des procès of des haines quipallent des pèresaux enfans dans lescam-
Peignes.
licfl:bien permis parla loi
du
2feptembrê 1791aux pro-
prietaires
ou
fermiersde renoncer auxcommunautés
depar-^cours pour iraire troupeau à part
; mais eVft enfe bornant
à im
certainnomore
debétailproportionnéàTétendue deleurs expiouaticnsj&
sbls veulentaugmenter
leurs troupeaux>i^s lont arrêtes par cette loi qui leur interdit la faculté
de
taireplus
ou mieux que
leurs voilins.Ceü:
a;nfique
les chofes le palientlaeu
lescantonneinens métoientpas établis avantla révolution.L’ufage
du
parcourscommun
entraîne l’abus des grands troupeaux, oui eftun
véritable défaftre,& pour
les pâtu- rages& pour
le bétailOn
voit fouvent les reifourcesque
pielenteun cbampjiche
en paccages après la moilFon,dé-
miuc-s par le frodlemeiit inévitable d’une malTe de bétail qui pâlie&
repafîe enun
jour par lemême
endroit; cette conhderation doit déterminer la divifion des troupeaux par descamonnemens
léparés. Il n’eft pasun
vrai cultivateur jui ns convienneque
fix cents têtes debétail, partagées et»deux
troupeauxne
foient plus vigoureufes qu’un pareilnomore
reuni fous la garde dun
feul pâtre , fur-tout dé- pendant d unecommunauté.
Il eft
donc
aifé de voirque
de toustemps
la vainepâturaa
encnaine 1indmine
; une multitude de procès fontlbrtisu!
uf
‘“P-PP
, utilité,&
tous lesjoursilennaît^
1egard des herbes dela fécondépoulfe hors
P,
-hes tribuna^QX ne peuvent prononcer qu’en faveur des uiages,
&
ce faux principe favorife lescommu-,
fautesau
préjudice des propriétaires.Ce
prétendu droitde pâture vague (car c’eft là le terme)A
24
efl: odieux; il ne pourroit exiHer en toute rigueur
que du
conrentemenrparticulier des propriétairesmêmes
:&
Ciquel-ques portions de terreins, (oit terres labourables
, prairies
ou
buisy pouvoieiit devenir monientanémeiit dépendantes d’un parcourscommun
ce ne devroit êtreque
fous con- ditions cenventionneiles linon la fervitude la pluspelante exiite toujours, Sc la propriété n’ed: qu’un vain mot.I^es iervitudes en général ont été reconnues depuis la révolution'
comme
des anticipations; cependant celle qui découle
du
parcours forxé de particulier à particulier, eftencore loiimire
au
racliard
après la loidu
^ reptembr®1790
Jcomme
sil nétoit pas croyable qu’un droit de cette nature Ce Toit érabii par l’autorité féodale.La
loi doit faire juftice d’un pareil abus ,comme
elle l’a fait de toutes les autres fervitiides j car autrement ily aura toujours deftruc- tioiide récoltes , e:ntravés clans le parcours,
&
conteilations- entre les propriéraiœsqui,fontdans ce cas:au
furpliiSjjamais la légiOariond un
pays libre rôtou
tard ne maintiendrapas- le parcours forcé fur autrui j©lieaccorderaplutôt lafaculté entre propriétaires qui n’ont pas alïèzd’étendueou
decom- modité
en rerreinpour
Ce formerchacun un
troupeau par- ticulki*:, d’agir encommun
Cibon
leur fembie,&
ellene
privera jamais l’agriçulreiirinduftsieux <à:a droitde notifier à les voihns,
qu
il entend Ce cantonner furlui-même
pour, qu’il en.foit^demême
à fon égard. S’ilen
a été autrement jjufqu’à préient^ c’eft l’habitude des ufages qui en eft la.feule caufe.
Ne
vieiliilïbns pas plus long-temps
fous la;routine , amélioipns le fort de l’agriculteurj laiffons !«•
jouir le plus pollible
en
particulier j&
les produélions feront foignées avecun
intérêt plus diredt.Toutes
ces confidéraricns décideront laConvention
na- tionale à décréter l’abolition de la vaine pâture,pour
que^chaque
propriétaire jouiilêdans l’indépendance: cependant,comme
ils ne peuvent pas tous faire troupeau à part, à caule dela diviiion des propriétés , lescantonnemens
doi- vent être autorilés, alors les troupeaux ne Ce dévoreront plusen
Ce croiiant,&
ces malles de bétailqui meurtrilfentI
Des clôtures
^& de la faveur à donner auùc échanges pour les faciliter.
5
leur nourriture par
un
piétinement deiirndif étantpana-
gécs , les pâturages feront plus
abondans &
les herbes plus faines.Depuis long-temps
les proteâreurs de ragricultoreprovo- quent la clôture des propriétés rurales\ futilité en a étédémontrée
par fcxemple de plufeors départemens,&
par-ticulièrement fur la
renommée
des agriculteursanglais.Déjà
pluûeurs infeuftions ont paru à ce iujer, mais elles n’ont pas reçu f accueil de fhabitant descampagnes
^ qui ne croitnen
lorfqu’on veuttrop le perfuader.Ceux
qui ontdonné
l'idéede clore les propriétés auroient dû leborner à ce qui peut être pratiqué avec
un
avantage réel&
fuccinét,au
lieu d’en parler
uniquement
dans le genre anglais. Il eft poüible de ne pas faire touu-à-faitcomme
en Angleterre for cela,&
cependantarriver àune
psrfeéHon heureufe : car, quelle efl; la néceiîiré de clore toutes les plaines\ Cette polition paroîrra toujours ridicule, d’autant plus qu’il droit employer enchemins une
grande partie deschamps Que
ceux qui raifonnent culture parlent le langage pratique, ils feferont entendre de ceux qui cultivent Il çftfacile au grand propriétaire de fairecomme
glais de fa claife: fes propriétésramalfées
&
aboutilfantes\ deschemins
, font fufceptibles d’être enclofesj mais encore,où
cit la nécellité des enclosoù
les terres ne font pas de nature à produiredes herbages? Seroit-ce,comme
le difent certains écrivains,
pour
mettre les récoltes à fabri des vents&
des grandes gelées,ou pour
éviter des frais de bergers?Non
, (ansdoute ; car, àmoins
de mukipiier|les haies d’une manière abfolument difpendieule , il fercic impoiiible deréuilir.
On
apperçoit clôtures le plus pollibl;hafarder des dépenlcs
.&
des peines queTon
peutmieux
employer.Cet
avis ell propreà ceuxqui s’enrapportentauxA* '
6
confeils dela théorie, afin
qu
ils évitent le défagrément quJfait perdre toute idée d'entreprendre
quand
le premier eifaia manqué.
_L'agriculteur fage pratique des enclos auprès de Ton ha- bitationi rinfoucianr s'abandonne àThabitude,
&
il en ré- fulteque Tun
pofsède de beaux troupeaux ,& que
TautreB
en aque
très-peu ; le premier livre à la fociété des pro- duètions en tous genres>&
le fécond n'offre qu'un foible jjtoduit de grains.Le
légillateurdoit faifîr l’initiadveen
toutes occafions, Sc lafaire luivre par desencouragemens
j les propofitions lesplus vaftes ont été faites à ce fujct> mais elles n'ont pas en- core été décrétées. Voici le
moment,
citoyens-repréfentans,
de
montrer aux habicans descampagnes que
leur intérêt exige la plus jfevère attention fur la diviüon des propriétésj il faut leurfaire fentir
que
lorfqu'il efi: poflible de tes con- ferver clôturées, ils doivent fe garder de les partager.Af-
franchilfez les licitations qui auront lieupour
cet effet de tousdroits indireds,&
l’idée de refpeder les clôtures paf- iera en ufage^ faites demême
pour les échanges,&
les propriétés fe rapprocheront avantageufement.Que
l'on ne croie pasque
je veuille, par ces précautions, raifembier îes propriétés en très-grandes malfes ;non
; j'ai toujours parlé en. faveur d® larépartition la plus illimitée pourmul-
tiplier les propriétaires
, je penferai toujours de
même
touten recommandant
les clôtures Ik lesrapprochemens
de cen- vçnançes auprès des habitations.S
ilétoit pofilble de faire des lois, fans nuire à la liberté, qui forçallent les particuliers à échanger leurs terreinspour
s'agrandir& mieux
fe clore,un
propriétaire auroitle dioit d'offrir Sc de faire accepter^ fon voifin, à titred’échange
,
un
fond auffi avantageuxpour
lui, ôcmême
plusque
c^Iui qu'on lui demanderoit.D'aooWi
, les propofitionsfe fereiciitverbalement,
&
en cas de refiA,l'arbitrageforcé autoitlieu.Cette manière de rendre les prO}\.tiété5plus produdlvesn'au-
?oit pourtant rien d'injufte, cepl^ndant elle contrarieroit le droitde jouir; mais plus général ne devroit-ii pas
7
l’emporter fur Timérêtprivé?
Les
principes fociaux militent en faveur de cette opinion.Cette idée doit rappeler quel étoit refprit des lois an- ciennes en pays de droit écrit,
où
certaines propriétés etoienc indivilibies. Ils ifavoient pas tant tort qiicn le penfe, ceux qui vjouloienrque
lemanoir &
riiabiration ne fe iéparalleiir pasj
ils favoient bien qu’une niaifon. fans jardin, êc
une
ferme fans pâturages, font des propriétés imparfaites.Les
lois nouvellesont voulu
que
les propriétés fullent partagées indiflinaementj il fautks
maintenir, mais enmême temps
y apporter des modifcarions utiles, telsque
lemoyen
des échanges Ôc des licications.Les
échangesforcés en certains casfontdonc
praticablesj car,où
’feroit ledommage
envers la partieforcée^ lorfque fa propriétédemandée
n’eft pasauili àportéed
elle-même
8c de Ton fermierque
celle qu’on lui propoleroit ? quidonc
pourroitempêcher
qu’on ne forçât le proprietaire, horsde
portée de fonchamp
, d’en accepterim
quelquefoisde double valeur, de plus avantageuxpour
lui: rien, fans doute, iice n’efl: ce quej’ai dit pkis haut,' la liberté de jouir
&
dedij^pojlr. Il n’eif
donc
pasd’avantage quin’aie fes incenvéniensy car , la liberté elie-mêrne a les Tiensdans le partageindéfini des propriétés. Cette liberté ,fion
ne la reifreint, va dé- truire les plus belles décorations de l’agricultare, celles des clôturesau Nord
, <& à l’Ouefi: de laFrance
, en grande partie préfervées de cedommage
par les anciennes lois.La
grande divifionpréfentebien certainsavantages, mais,fide?
règles rurales ne vieimentpas au fecours des propriérés déjà perfeétionnées dans l’art des clôtures , le pafiàga d’un pro- priétaire à l’autre,
& du
père à fesenfans, détruira ceque
la nature a de .plus, précieux dans ce genre,
&
lesferme^
8c métairies
en
foiiffriront.Il eft de néceffité abColue
que
les comités de légiilatioii 8c d’agriculture prennent ces obfervations en grande confi- dération-, i°.
pour que
les clôtures fe propagent par lemoyen
des échanges;pour que
les plantations d’arbres fe multiplient, 8c 3°.pour
épargner des bras à la euitureo.Il eft encore
une remarque
à faire àl’égarddes pianraaons-&
des clôtures , cefl i’éloigiifraent des arbres «5c des haies quil faut détermitierundormémeni:
fuivantlecoursdu
foleilj
la différenced’une planranon expofée au
Nord ou au
Âlidi,
ne
doit pasetre cleniarQuée par la lîiêine dijflance j <Sc cecieft aifé à concevoir^il eik urgenr d’établir desrègles fur ces dif- fétens points5 car,indépendamment
de ce que l’agriculture en fouffriroit, les habitans descampagnes
ferepiongeroieiic dans i’abyme de la chicane.IDes hau'jc
clJhrme,
Les
bfdîx ruraux parleursclaufes ufuelles, fontengénéral deftrnécirs de toutes améliorations foncières; ils fontmoins
faiïs^pour garantir iobjet loué de détériorations,
que pour
latisraire liiiiérêt irréfléchi
du
propriétaire 6cdu
fermier. 11 leia toujours aérailoiinable àun
propriéîaire de prétendreou un
fermier peut tenir les biens en aiiinbon
étatque
s’il les teneitlui-même
, àmoins
qu’il ne loue à long terme,^
aun
piix convenable fous des avantages réciproques.Xant que
1économie
routinièredominera
fût lesbaux
à renne, 1avarice dièlera des conditionsque
la raifon n’ad-mei
pas.Le
propriétairene
s’appercevra-t--ilpas bientôtqu’ila tort«e louer
pour peu
de^ icmps3 Sc qu’il rireroir plus de re-venu
de ion bien en ledonn^mt pour
dix-liuit an’.s au lieu de trois,nx ou
neuf?La
bienveillancedu gouvernement
devioit simroduire dans ces f@rtes de conditions, en dimi- nuant les droits d’entegiffrement desbaux
àion- terme 3augmentant
celui des autres.""
^
l,.a fociété ne peut obtenir l’aifance
que
par le pro;-rès Gtsarts; par conféquent,rraln’eRfondé ,à livrer feschamps
a 1egoiiiTie
ou
à iindolence.Le
légidateur doit tout famépour que
le_cuidvareur laborieux.ne ihk pas^payé d’ii-grad- tude loriquil rend des tondsaméhorés
par les iuccès; c’ed;ce qui me^fait dire que tan.;
que
ie cült.iTai:eur , fenrderou métayer n
aura p-m le droitde répéter à laun
de fa jeuif-mnee
3^oit a (on propriétaire3 fbit à ion (iïcceflèur3 tesdé- boursespour
frais de piantauons declôture.de auginenurdoiisde valeur, dont il
n
auroitpas été tenu en Cechargeant des propriétés livrées à fes foins , TagriculLitrene
feraaucuns
progrès hors des mainsdu
propriétaire.Que
lignifient ces claïues comminatoires dans lesbaux
? Sice n’efcriiumilia- tion la plus révoltantepour un homme
libre.Ne
feroit-Ü pas plus convenable de tracerdes règles deréciprocitépour
les
amendemeas comme pour
les détériorations, afinque
de part Sc d'autre les parties aient des droits balancés êcmieux
concqrdans?Dans
cet état de chofes, le propriétaire payerciî à f©n fermier fes frais aamiélioratiî5n
,comme
lui fermier feroittenu de payer les indemnités dedétériorations.De
pareilles conditions debaux
reâitueroient à ragricolaire tout ceque
TindifFérence Sc la cupidité lui ont enlevé, St les propriétaires qui voudroient s'éviter des rembourfei^rdiS de cette efpèce pourroient faire entrer le prix des amélio- rations dans les prix annuels de leurs baux :du
défaut de juftice dans les claufes desbaux,
naît legerme
de i'ini- mitié entre le propriétaire ôc le fermier , toujoursfuneRe
à l'un Sc à l'autre autant qu'à l'agriculture.En
principe-,nuln
a le droit de soppQfer à la fécondité desproduétions agricolesj cependant,quand un
propriétaire aéfend a fon fermier de femerou
de changerune
culture quelconque,n
efij-ce pas retrancherau
peupleune
partis des reiâources fur lefquelles il a le droit decompter
?Il eâ.bien permis de varierla culture
&
de conferver les xécoltes, mais ceneR
pas aupréjudice dViiirrui, Sc encore mioins ce la fociété.Ou en
ferions-nous fi la rage désmauvai
siifagcs fubjugoit toujours l'induRriepour nous
iailfér dans la dé-pendance
de 1étranger ? évitons detomber
déformais dans cette cruelle pofirion ,en
encourageant les brasprécûîux quicondmfent
la charruej ils cultiveront nos foixanternillicnsClarpens de terreslabourables , St
chaque
annéenous
aurons individuellement la récolte d'un arpent de froment:pour
vivre: ceR
a.niî quil faut battre rnonnoienoar
recouvrerl’or
eue
nos voifinsnous
ont enlevé.D
aprèscesoblervations , laConvention
narionale n’héfi- tera certainement pas à vouloir qu-e toutes efpèce-s d ’amé- iiorations rai tes par les fermiersou
métayers , outixî les•onditions de leurs
baux
, tellesque
clôtures, plantations, deiiéchemens Ôcdefoncemens
,foientrembourfés par les pro-méraires
, toutes les foisqu
il (erareconnu qu
elles feront devenuesavantageufes à leurs propriétés.La Convention
fera bien aiiffi de diminuer le prix de fenrégidrementpour
lesbamx
à longtermes, faufraugmentanon
furies autres*, cettemelure
fera fendr la fagefîedu
gouvernement.JDu partage des biens communaux^
La
ioi^qui prefcrit le partage des bienscommunaux
a étéprovoquée
parles circonftances révolutionnaires: peut-être 1e^pcutionde cette loi a-t-elle été trop précipitéedans beau-coup
d endroits, Texpérience l’a déjà faitfentir; car, il eft certainescomrnunes
qui n’ont eu à retournerque
deftérilesgazons ,
&
qui voudroient bien retenir ces tapisde pâturages inaintenant détruits&
brûlés par l’ardeurdu
foleil , «Scd
autres quiregrettent den
avoir pas opère de deiréchemens^
pratique des ijQaies avant d’en venir aupartage.On
conviendraque
le partage descommunaux
produiten
généralun
effet très- falutaire à la révoliîîion; mais
ieulement
en
partie a 1agriculture. Ilaurok
été plus con- venable , fous ce dernier rapport , deconfulterl’urilité des prnprietes labourablesque
iintérêtd’uneportion d’habitans descommunes
qui agifibient dansun
fens contraire.La
correfpondancedu
comité d’agriculture&
arts faitvoir
qu
ileâ
urgent dedélibérer denouveau
fur ces biens, tant partagésqu
à partager, parceque
des premiers font négligés& même abandonnés
làou
la fécondité,ne s’eftpas trouvée
,
que
lesféconds fontmai
adminiflrés , à caufequ
ilsfontfufceptibiasd’être diviiésdansun moment ou
dans l’aurre.Lors du
décretdu
ip juin 1793on
devoit bien s’at- tendreque
tous lescommunaux
feroient partagés fans lamoindre
prévoyance.Ceux
|qui preffoient laConvention
nationale de rendre la loi, avoîent déjà faitexécuter leurs projets davance.Par
-touton
s’agiroit fur ce partage, pen-dant cetteannée
il n’a prefque peint été fai: d’élèvesII '
de belHaux. Il auroic été fage de
ne
point s’en rapporter à Tavidité des habitans des lieux j lion
eût prefcrit des vifîtes préparatoires avant d'en venir à la divifion,ü
y auroit despâturagesderéfervés5&: qui fontdétruitspour
plus dedix ans.Ou
étoit la néceffité de partager tous lescommunaux
fans dijftindionJ
comme
le vouloir la ridiculedémagogie?
Ne
valoit-il pasmieux
confiilter fintérêt destemps
futursque
d'inffter fur une jouiiîance abiîfve ôc fubverilve de tout efprit d'utilité publique ?A
préfèntque chacun
a fa partjc'eft àmerveillelàou
lesterreins fefont trouvés denature à relier enculture ,mais il n'en ellpas demême
làoufean
regorge^oùlaterren'a paslam.oindreliaifon^ôcoù
il neparoit qu'unfable brûlé êc foulevé par les vents: li ceux^quiles ont obtenus ne veulent pas les rendreau
parcoursc®m- mun
, ii'eil-ce pas làun
tort bien réel qu'onauroitpu
évi- ter5en
confulrant, aullitôt la loi portée , s'il étoit pins avantageuxpour
unecommunauté
d'habitansdépartagerleurscommunaux que
delesconlerverenpâturages îIl efl encore temps de porter fecours aux
communes
qui ont été privéesde leur droit de parcours fans utilité;un moyen
bien limple fe préfente : c'eH de faire réunir les habitans ôc de les faire délibérer denouveau
fur lacon- fervationou
réjectiandu
partage par égalité de voixjau
lieu d’un tiers contre deux,
comme
l'a voulu la loidu
lo juin y alors ^ li la majorité étoit d’avis derompre
le partageen
toutou en
partie, elle en feroir part à l'adminiflra- tion de département, qui ordonneroit les viiites& opé-
rations néceilàires
pour
remplir les vues de la majorité des habitans descommunes;
c'eft jpar cettemefure
qu’il faut rendrelescommunaux
vraiment!utiles :une
fraéliondu
tiersdansune alfembiée n'a jamaiseu enprincipesle droitde faire la loiaux deuxautres tiers.
Je ne prétends pas , en parlant de
rompre
certains par- tages de bienscommunaux,
priver ceux qui ne participe- roient pas aux pâturages,du
bénéficedu
revenu annuel;au
contraire,je propoferoisde fairel'évaluation de ce produit, êç je demandsrois qu'il fût dépofé par tous ceux quien
Î1
auloientleparcoursj a proporrion dechac[iie tête de bétail,
pour que
la répariidonen
foie fàke par tête d’habirant, après^le prelevemenr des frais d entreaen <!c l’acquit des ^ conriiDurions : c’étoit ainli quil faÜoit traiterdu
"partage descomimmaux, &
le goût de les défricher inutilement fe lercirguén
intenfiblement.Qu on
examine la diftributiondeces biensdansbeaucoup d
ejTdioi's 5 ced un
iiiorcellement fans exemple jon
voitun
ptre de tamiile avoir douze partsen
autant d’endroits,&
qui ne valent pas la peine d’être cultivées. Il eft vrai
qu
'lindivndiî raiionnable peut éehangerj niais
,
quand
bienmeme,
ily auroir de l’avantage
pour
fon voifin rudre,1eîprit de pareil
homme empêche que
cela puifle avoir lieu.Par
- touroù
les partages descommunaux
futfifeeront jouS i.es conditions exigées par la loidu
lo juin1793,
, partagés, sils n’ont
une
excellente valeur,n
ofinronraucun
avantage,ou
,pour mieux
dire , très- peu.Il ed: des parrieuhers qui font bien valoir leurs parts j mais il en efl:
beaucoup
qui lesabandonnent
totalement,
ou
quin
y fontaucun
f^rince.Pour moi
, je n’héfite pas àdemander
la liberté de vendrepour
tous ceux qui lavoudront
,même
en faveur des pères de famillepour
tout ce qui appartient à leurs enfans âgésmoins
de quinze ans.Sachez, citoyens-repréfentans, qu’il vaut
mieux
qu’unhomme
travaillepour
autrui,que
de s’occuper d’une pro- priété ingrate&
à charge à lui -même. Far
lemoyen
des ventes, lescommunaux
déferrs deviendrontou
des bois©U
des prairies fieurifiantes.Combien
trouveroit-on de ca- piraliftes qui pratiqueroientou
des uhnesou
de vaites plan- tations dans les lieuxabandonnés
, s’ils réimiflcaent afiez deportions enfemble pourydonner
de l’importance iCom-
bien de tourbières
&
de cours d’eaux déiaifTés faute demoyens
pour les faire valoir ! Il faut ceiîer d’être indiffé-rent ,
&
tirer de ces biens tout l’avantageque
la fociétéa
ie droit d’en attendre,en les mettant dans la claiTe despropriétés ordinaires lorfquelles feront divifées.
A
1egard de ceuxnon
partagés ^ if eii: abrolumenc nécdfaire d’en conber le foin aux adminidrations de déparremenr,
pour
qu
elles donnent les ordres d y fairetoutesks
ameliorations dont ils font fufceptibies, duirem-elles,pendantdix années,
dèociifer tous les revenus en plantations
& en
delleche-rnens.
Ces
fortes de travaux ont befoin d’étrecommandés
par
une
adminikration fupérieure^ fans quoi riennesexé-cutera. '
Il
H ek
pasun
denous
, qui, ayant connoillance de fefprit descampagnes
, ne foir pénétré de touies les obi€rvatioiisque
je viens de fairej en conléqutn:e, je vais préfenter à laConvention
diverfes propofitionsquküa
lenverra lans doute à fes comités de légiUation Sc ûagri- culture. Faites attention, légiflateurs, que,
pour
formerun
code rural qui renfermedebonnes
règles, il raur coniucrer dans le code généralou
civil les principes élémentaires qui leur fervent de bafe, c’eft aux rédacteurs cie ce code cu’il appartiendra d’examiner:I®. Si des ufages enfantés dans les kècles de la féoda-
lité doivent, fous prétexte d’une faiilTe utilité
commune,
aftoibiir l’intégrité
du
droit? depropriété,oufi,au
contraire, tout individu doit en avoir 1entier exercice,pour
en ap-"piiquer tous les avantages à améliorer fes biens fans préjudi- cieràceuxd’autrui*,
2.C Si les échanges peuvent
ou non
être forcés dans le voidnage des clôtures d’habitation,&
à quelle condition.Ces
deux queftions ont été développées dans ceque
je viens de direj elles ont rapport à l’abolition de la vaine parure aux derures. Enlnite relient lesdeux
queftions fur lesbaux
à ferme&
fur la divifion descommunaux
:la premièreeft fimple éCelle eft de droit, car tour fuixroît d’améliorationseft fufceptible d’être
rembourfé
p§run
pro- priétaire qui change de fermier ,ou
qui veut jouir par lui-mème
j Ôt lafécondé, qui eft celle descommunaux
, eftin- finiment intéreflante; oeft d’elle quedépend
le bien~ être debeaucoup
decommunes
bouleverfées parune
minorité aveuglée. L’adminiftrationde cesbiens n’a plus d harmonie*,&c c eft
un
défordre quideviendroità chargeau
gouvernement.PROJET DEDE U CR E T.
La Convention
nationale, fur la propofitiond’un de fesmembres
,renvoie àles comités delégifiation
&
d’agriculture arts1examen
des queftions fuivances :i". L’intérêt généralexige-r-il la confervation des tifiiges
concernant lavaine pâture, maintenus par le décret
du
2, ieptembre 1791 ?
2 .
Pour
Favonferlesclôtures des propriétés ruralesamé-
Imrer 1agriculture&
luiépargnerdes bras,les échangesforcés atteinteau
refpeâ:dû
auxpro-.3 . ^^e convient-ilpasenrèglegénérale
que
lepropriétairene
puilleen aucun
cas arrêterniiduhriedu
fermier, lorfqifil pratiquedes clôturesou
faitdes plantations utiles? ne fei^it- cepasle cas,au
contrairede prefcrireierembourfement
des avancesen
faveur dece dernierî
4”.
La
di VJfiôndes biens.communaux,
opérée iufqu’à ce«ornent
furlevœu d m,
tiers des habitans descommmys,
neft-eUe pas fufceptible dêtre revifée ,
&
l’aliénation' de cesmemes
biens peut-elle avoir lieu en faveur des pères de faimllepour
ce qui leureftéchu ou
qui leur écherra, ainf,qua
leurs eiifansâgés demoins
de quinze ans , contradic- toirementa1art.XXXV
de la 3' feûion delàloidu
10juin 1793 . Jitenmi
quelles ferontlesrègles à iuivrepour fadmi-
biensdecette nature qui ne fontpoint par-Ætre projet de
décret.Sur
la propofition dun membre,
laConvention
nationale renvoiea fescomités dagriculture&
de légifiationpour
lui preienterun
projet tendant à établir à quelles diftaiices les arbres ,bois&
haies doivent être plantés entre lesproprié-tesde particuliers. :
^
Le
renvoi eft décrété.-
A PARIS, DE L’IMPRIMERIE NATIONALE.
Fruélidor,