M
V. E LISSEEFF
Possibilités du scalogramme dans l’étude des bronzes chinois archaïques
Mathématiques et sciences humaines, tome 11 (1965), p. 1-10
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1965__11__1_0>
© Centre d’analyse et de mathématiques sociales de l’EHESS, 1965, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Mathématiques et sciences humaines » (http://
msh.revues.org/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.
numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est consti- tutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
POSSIBILITES DU SCALOGRAMME
DANS L’ETUDE DES BRONZES CHINOIS ARCHAIQUES
V. ELISSEEFF
Cet articLe tra.ite d’une
procédure
de mise en ordreautomatique
d’unmatériel
archéoLogique.
Bien que laméthode exposée
ici soit trèsdiffé-
rente, les études que Monsieur "F.ELIS’SEEFF ,nous expose aujourd’hui
sontle
prolongement
de cellesqu’il
aentreprises
il y aPlusieurs
années avec le’Centre d’Analyse
Documentairepour l’Archéologie ’du C.N.R.S.,
et dontun
compte-rendu
a été donné lors d’une séance du séminaire sur les ModèlesMathématiques
dans les Sciences Sociales.Mons i eur P. IHM avait
exposé
à ce séminaire (séance du 12 Mai1961)
une
méthode,
basée surl’analyse factorielle, "Dé~terrriination automatique
des
objets
del’age
du bronze". On en trouvera un résumé dans lesComptes-
rendus du Séminaire sur les Modèles
Mathématiques
dans les Sciences Socia-les,
Année196o-61, fascicule
III.~
N.D.L.R.
Le
scalogramme figure,
pour une sériedonnée,
une distributionparticulière qui
rendcompte
de la transformation successive des individus. Il nous a semblépossible
de traduire par cetteimage
l’ordre danslequel
se sontproduits
leschangements qui
ontprésidé
à l’évolution des différents ensembles de bronzesarchaïques
chinois. Ces derniers serépartissent
en troisgrandes catégories:
les vases et instruments de
cérémonie,
a les ustensiles et outilsd’usage
courantet les
objets
d’armement ou de harnachement.Ce sont surtout les
magnifiques
vases aux formesmultiples
et aux décorsvariés, parfois
couvertsd’inscriptions plus
ou moinslongues, qui
ont fait l’ob-jet
d’étudesstylistiques
ouépigraphiques.
Lespremières
ont abouti à une clas-sification sommaire de
styles, orné, sévère
ousimple,
que le ProfesseurLudwig Bachhofer,
entreautres,
aspécialement
étudiés(1 ) .
Lessecondes, marquées
parles
découvertes
des années1928-1937
des sites deNgan-yang,
dernièrecapitale
des
Change
ontpermis
de définir unechronologie simple,
attribuant lespièces
soit à la
deuxième
moitié de ladynastie
desChang-Yin (XIV°-XI°s. av. J. C. ) ~
soit aux Si-Tcheou
(XIO-VIIIO
s. av.J.C.).
Depuis
les fouilles deNgan-yang
et leur abondantemoisson,
de nombreusesmonographies
furent consacrées à une meilleure connaissance des bronzes. Parmicelles-ci,
sedégage l’important
travail du Professeur B.Karlgren (2)
àqui
nous devons la seule étude
qui
fitappel
à descomparaisons statistiques.
Sui-vant la nature des
motifs,
le ProfesseurKarlgren
s’estappliqué
à choisir unetrentaine d’éléments du décor. Sur un millier de
sp4cimen
il observaqu’un
grou- ped’éléments, appelés A,
ne se rencontraitjamais
avec un autre groupeappelé
B tandisqu’un
troisième groupe,appelé C, pouvait
s’allier aux deux autres. Il considéra dès lorsqu’il
existait unstyle
A et unstyle B,
caractérisé par laprésence respective
d’éléments A ou d’éléments B. Lestyle A,
antérieur austyle B,
continua toutefois à fleurir lors del’épanouissement
de ce dernier. Deplus,
ypar des voies
analogues
etgrâce
aux indicationsépigraphiques,
le ProfesseurKarlgren dégagea
une nouvellepériodisation.
Auxstyles
desChang-Yin,
succédaitun
style
Yin-Tcheou(1050
à947),
y suivi par unstyle
des TcheouMoyen (946-771) qui précédait
lui-même lestyle
de transition conduisant au deuxièmegrand âge
des
bronzes,
celui dustyle
de la Houai(VIO-IVO
s. av.J.C.),
caractérisé parla renaissance de l’art animalier.
Le solide schéma établi par le Professeur
Karlgren
a servi de base à toutes les études ultérieures. Des controverses ont pu modifierquelques
détails ourenverser des
attributions,
mais le cadre de nos études était bien défini. Cefut,
dèslors,
sur des sériesplus
courtes et despériodes plus
brèv’es que l’at- tention seporta.
Le Professeur Tch’enMong-kia apporta
dans ce sens uneimpor-
tante contribution. Une
première
étude(3) dégagea
lescaractéristiques
des eu,vases
globuleux,
munis d’une anse mobile etgarnis
d’un couvercle àpetite poi- gnée.
Une deuxième étude(4)
établit le classementchronologique
des vases ins-crits de la
période
des Si-Tcheou(1050-771 ) .
Malgré
tous cesefforts,
lesspécialistes
neparvenaient
pas à sedégager
des définitions
subjectives
surlesquelles reposait l’interprétation typotogique
et
stylistique
despièces.
Une nouvelleanalyse objective
des matériaux(5)
nousa conduit à établir un code
descriptif qui puisse
rendrecompte séparément
desdétails,
tant de forme qued’aspect
et de facture. Ce code met enjeu
des élé- mentsirréductibles,
yqu’il s’agisse
d’ansetorsadée, plate
ouronde, d’ergots qui
ornent unepatte
ou de l’orientation queprennent
lesgriffes
de celle-ci.Suivant 31 facteurs
principaux,
nous avonsdégagé
pour chacun desquelques vingt types
de vases, un demi millier d’éléments. Cesderniers,
transformés en carac-téristiques binaires, permettent
de donner àchaque
individu une définition com-parable
et de laisser à l’ensemble des éléments un caractèrehomogène qui
n’ exis-tait .pas
dans les classificationsprécédentes.
Enplus
des services quepeut
rendre un t,el code pour l’identification des
pièces
et leurclassement,
il enest un
qui présente
un intérêtparticulier,
c’est son utilisation pour hiérar- chiser les individus etfabriquer
des classements ord.onnés d’ensenbles et de sou.s-ensembl es. Etcela,
nonplus
sur les bases d’attribution traditionnelle etd’appréciation personnelle,
mais suivant des tennesprécis
et sanséquiwves qui
définissent la structure des formés et des motifs.La fiche
signalétique
d’untype
seprésente
sous la forme d’un tableau à deux entrées. l#riabscisse, apparaissent
les différentescaractéristiques
numéro-tées par
couple
suivant leur définition binaire. Enordonnée,
nous avons la liste despièces
par numéro d’immatriculation. Achaque
individucorrespond
donc surchaque ligne
une série de croixqui signalent
l’absence ou laprésence
des crac-téristiques placées
en abscisse. Cetableau, qu.i compte
en moyenne 100 à 300piè-
ces et engage 50 à 100
caractéristiques,
estappelé
la matrice d’untype.
La ma-trice
permet
deprocéder
à des calculsstatistiques multiples
et à la confection- deréseaux, déjà
abondamment utilisés dans certaines branches des sciences so-ciales. Les réseaux
permettent
dedistinguer
nettement lessous-ensembles,
maisils
peuvent
êtreavantageusement complétés
par desscalogramme ,qui
établissentavec
plus
deprécision
laproximité
des individus les uns parrapport
auxautres,
leur distribution en ordre
hiérarchique
montrant les modificationssuccessives,
yainsi que
l’homogénéité
des groupes et leurrapport.
L’hypothèse
dedépart
est que tout individuprocède
d’un ou deplusieurs
individus antérieureset,
d’autrepart,
que l’évolution est arborescente dans sonensemble et linéaire dans ses détails. Il
s’agit
depouvoir
retrouver les indi-vidus
qui
se déterminent par suite d’une évolution linéaire. Nous admettrons que lescalogramme parfait témoigne
de cette filiation tandis que desscalogrammes
sous-parfaits
rendentcompte
desphénomènes
de liaisons avec destypes
voisins.Afin de
garder
àl’interprétation
ultérieure une base solide et aux scalo- gammessous::2arfaits
leur valeur deréférence,
nous avons établi uneprocédure
uniforme pour toutes nosmanipulations.
C’est cettepro cédure
que nous soumet- tons à l’attention des mathématiciensqui
ont bien voulu nous encourager danscette recherche.
L’exemple
que nous avons choisi est celui des vases detype
eou dont nousétudierons le
sous-type
de yeoularge,
y nettement différencié des autres sous-types :
euétroit,
yeoucylindrique,
et yeou en formede hibou.
Nous savons par
quelques
indicationsépigraphiques
que les yeoularges
ontexisté sous les
Chang
et lesSi-Tcheou,
soit au moins du XIV° auIXO
siècles.Durant leur évolution nous pouvons supposer
qu’à
côté d’éléments accidentelsou
uniques,
certainescaractéristiques
ont contribue à en marquer lesgrandes étapes;
les unes,principales,
constituent une chaînecontinu.e,
lesautres,
se-con.daires,
illustrent desrésurgences périodiques.
Les matériauxayant
une fonc-tion
religieuse,
nous sommes en droit d’admettre que des modèlesrigoureux pré-
sidaient à leur fabrication et de
plus,
que, à l’intérieur de ceslimites,
lesformes du. vase ont évolué
plus
lentement que sondécor,
ou tout au moins à des vitesses différentes. C’est lacomparaison
des structurestypologiques
et icono-graphiques qui
constituera la base del’interprétation stylistique appelée
à sejuxtaposer
à celle del’épigraphie.
Nous choisirons pour notre
exemple
l’étude laplus simple,
celle des struc-tures
typologiques.
En
premier
lieu nousdégageons
denotre
matrice les caractèrestypologiques
suivant:
position
del’anse,
latérale ou transversale(1
et2),
section del’anse,
cordée ou
plate (3
et4),
forme de l’attache del’anse,
à anneaux ou à masques(5
et6),
forme en bouton ou encupule
de lapoignée (7
et8),. présence
ou absence d’arête(9
et10), présence
ou absence de gorge sur le couvercle(11
et12), pré-
sence ou absence de bec sur le couvercle
(13
et14), profil
normal ou surbaisséde la pan.se
(15
et16).
Ces caractères ne couvrent pas toute la définitiontypo- logique
des eularges
mai.s nous les avons choisis parcequ’ils
sont ceux que le Professeur Tch’enMong-kia
a utilisé pour définir lestypes
de eou dans sonétude,
sans toutefois les
employer systématiquement.
Grâce à ces caractères le Professeur Tch’ enMong-kia
adégagé parmi
le groupequi
nousintéresse,
lestypes Aa, Ab, ADa, Da, Ha, Hb, Hc, qui correspondent
à nostypes Ia, Ic, IIIb, IV, IXa, Xa,
Xb. Leclassement
chronologique qui
résulte de son étude estreproduit
sous forme de ré-sumé
graphique
dans le Tableau I. On y aajouté
letype
Ca et Cb(nos
IIa etIIb), correspondant
aux yeou enforme de hibou qui
nI interviennent que pourexpliquer l’apparition
des becs sur les couvercles.L’application
dusystème
binaire à no-tre classification a
dégagé
desvariantes, signalées
par deslettres
a,b,
c..a’,
b’.. b". Nous voyons ainsiapparaître
sur le tableau de base(fig. 1)
17 sous-types
que nous avonsappelé,
pour rendre lesmanipulations plus
anonymes A B C.. V X Z(col.
IV. du tableau debase).
Fie. 1.
A
partir
de ce tableau de base commencé laprocédure
de fabrication du scarlogramme :
.1° - On relevé en bas du tableau le nombre de fois
qu’apparaît chaque
carac-tère dans l’ensemble des
sous-types, appelé
dès lors lesindividu.s;
soit le ca-ractère n°
1,
15fois,
le caractère n°2, 2 fois,
le caractère n°3,
3fois,
lecaractère n°
4,
14fois...
etc.. Onprend
soin defigurer
sur unepremière ligne
le total des caractères binairesmajeurs,
c’est-à-dire des chiffres lesplus
forts à l’intérieur dechaque paire,
définie par leb~naire,
soitici, 15~
14,1 2,9 ’
etc.. Sur une deuxièmeligne figurent
les binairesmineurs,
soit ici2, 3, 5,
8 etc... 1
2° - On
ajoute
dans une dernièreligne
le numéro d’ordre par total croissant.Le caractère n°
2, qui
n’apparaît
que deux fois est lepremier,
le caractère n°:3,
qiii apparaît
trois fois est le2°~
et ainsi desuite,
le caractère n° 1nui
ap-parait 15
fois est le16°
etderni~r.
Cette dernièreopération pennet
de dresserle tableau croissant 1 1 1
des caractères
(f ig. 2),
la dernière
ligne
ren-dant
compte
destotaux
dans leur ordre crois-sant,
yco mpt e-1 emi
descas
d’égalité.
30 - On fait appa- raître le nombre de ca-
l ractères que
chaque
in-di’vidu a en commun avec
chacun
des aut res
dansun Tableau
triangulaire d’accrochage (fig. 3).
Soit A:B i 1 a avec B: 7 caractères communs y avec
C: 7 caractères communes, y avec D:
6,
avec F: 7 etcsoit une
ligne qui
selira 7767... A
partir
dece tableau on
peut déjà fabriquer
les réseaux deproxinutë.
Fig.
2.4° - En
regard
dutriangle
on relève le total des caractères en commun soit ici 66 pourA,
67 pourB,
etc.. Il convient évidemoment de veiller à faire l’ad- dition en virant sur ladiagonale;
ainsi pour K nous avons 4+5+5+6+5+6+7 sur laverticale et vers la
droite, sur l’ horizont al e, 7+4+3+7+6+5+5+4+5,
soit un totalde
84(col. 1 .
50 - On relève l’ordre du total
d’accrochages qui
donne l’ordre de richessedes
individus;
iciR, qui
a85,
est leplus
riche donc D et K sont n° 2 àégalité
avec 84 etc.(col. II).
6° - L’individu le
plus
riche étant dans unscalogramme parfait
celui au-tour
duquel
s’ordonne lafigure,
nousl’appelons "pilote".
Pour trouver son voi- sin il suffit deprendre
celuiqui
s’accroche leplus
à lui(col. IV).
Dans notrecas R s’accroche le
plus
àD,K
et S. Le voisin duplus
riche devant être aussi undes
plus
riches c’ est donc K ou D enpremier
lieupuis
S. Ilpeut
y avoir desexceptions
c’estlorsque
letriangle d’accrochage
faitapparaître
l’existence depilotes
riches mais non consécutifs. Le fait de poser d’abord lepilote
leplus
riche
puis
celuiqui
s’accroche leplus
à luipermet
de traduire la situation.Dans ce cas en effet la
figure s’éloigne
dulosange
pour dessiner un diabolo et rendcompte
d’une évolution par double enrichissement.Ici,
nous avons donc pourpilote
etco-pilote,
RK ou RDpuis
RS. Nous pouvons établir ainsi un ordre despilotes
enprenant
successivementchaque
individu. Ces indications sontappelées
à servir lors des
manipulations
sur différentspilotes,
maisl’expérience
fnontreque le meilleur résultat est obtenu par les
pilotes
lesplus riches,
ici RK ouRD. Dans le cas du
scalogramme parfait,
tous lespilotes
donnent évidemment la mêmeséquence.
70 - On
aligne, après
lespilotes,
tous les individus par ordre de richesse soit ici:et on
place
enregard
le nombred’accrochage
de chacun avec lespilotes
soit:Cette
opération permet
depondérer
la série par le nombred’accrochage
desvoisins en
rapprochant
les meilleurs ’voisins despilotes.
On
procède
enassignant
àchaque
individu le chiffrequi correspond
aux deuxnombres
d’ accxo chages,
enplaçant
leplus
fort en dizaine soit : -.n
Dans notre cas la
pondération
nechange par
L’ordre
d’accrochage
final est donc:R ~
80 - On
procède
dès lors à la hiérarchisation des individus. La hiérarchi- sationpeut
se faire sur lespilotes
di-rectement ou sur
chaque
nouvel individuplacé.
Seule cette dern.ière que nous ap-pelons
hiérarchisation sur lespôles
nousdonne
jusqu’à présent
des résultats sa- tisfaisants(fig. 4).
Enpartant
despi-
lotes RK, placés
l’un au dessus del’au-
1tre, D
est en 7 avec R et en 6 avecK,
ildoit donc venir au dessus de
R;
J est en7 avec D et en 7 avec
K,
il seraplacé
enréserve sur la
gauche
dans ses deuxpla-
ces
possibles,
au dessus de D et en des-sous de
K,
il en sera de mêmepour S qui
est aussi à
égalité; M, qui
a 5 à D et 7 -à K viendra en dessous de
K; H, qui
à 6à
D,
et 5 à Mviendra
au dessus de D.Ayant
deux nouveauxbouts,
onpeut placer
J et S: J a 7 avec H et 6avec M,
il estdonc du côté de H;
S a 4 avec H et 7avec
M,
y il vient donc au côté de M. Fuison
reprend
la mêmeopération
avec les sui-vants. A l’issue de cette
opération,
quenous
appelons balan~oire, puisqu’elle
ré-partit
en balancier les individus de cha-que côté des
pilotes,
nous obtenons unordre hiérarchisé des
individus, qui peut
se lire de haut en bas ou de bas en
haut
ydans notre cas c’est:
F A B C H J D R K S M T V X Z N P _
9° - Le
scalogramme
est établi ," enpla- çant
cette série en ordonnéeet
en faisant
apparaître
en abscis~les
caractères
pour chacun dans 1 i ordrecroissant jusqu’au
mo-ment où l’ on a
placé
leplus
fortcaractère
y ici leaprès quoi
on continue àpla-
cer les caractères par ordre décroissant pour rendre
compte
des
caractèx°es
propres au sca-logramme parfait.
Dès lors on a obtenucP que
nous
appelons
uns cal ogramme
sous-parfait (fig. 5)
parce que laprocédure
semble le rappro-cher le plus
possible
par son mécanisme despropriétés
duscalogramme parfait.
Ceder-
nier est
obt enu
ensupprimant
le minimum d ’ indi vidu s ou de
Fig.
4.Fig.
5.caractères
insolites,
ici nous voyonsqu’il
suffit desupprimer
les caractèresdes arêtes
(9
et10)
et ceux des gorges de couvercle(11
et12)
pour obtenirun
scalogramme
presqueparfait (fig. 6)
et de retirer les individus NP pour arriver au
scalogramme p arfait (fig. 7)
Il reste
qù’à chaque
modification du nombre des individus et des caractè- res, lescalogramme change;
il n’estdonc considéré comme
unique qu’en
fonc-tion des individus et des caractères conservés. D’autre
part l’interpréta-
tion
peut être
différente suivant que l’on effectuel’opération
de la balan-ço’ire
sur la série des individus ou surla série des
caractères,
mais laprocé-
dure de
sélection
reste la même.La
procédure automatique
est tenni-née,
il restemaintenant
àinterpréter
les résultats. Tout
d’ abord,
nous pou-vons
distinguer
des caractèresprinci-
paux et des caractères
secondaires,
ces derniers étant ceux que nous avons éliminé. En second lieu nous savons par
.
quels
caractères les individus N et P. s’ él oi gh ent
de l’ensemblehomogène
dé-fini
par les ,caractères
subsistants.Les caractères étant choisis au
départ
par une
analyse objective
leurimpor-
tance relative est forcément arbitraire et il est
naturel
que les caractères non.Dertinents apparaissent en perturbateurs i
Fig.
6.plus
ou moinsforts,
cequi
nouspermet Fig.
7d’ en user
plus
ou moins dans d’autresmanipulations
sur d’autrestypes.
L’isolement des individus
perturbateurs
est aussisignificatif
car il n’estplus
dèslors,
y comme dans lesréseaux,
définisquantitativement
maisqualitativement;
dans notre
exemple,
les caractères d’anse(1
&2)
d’arête(9
&10)
et de gorge(11
&12) distinguent
nettement N de la structure des autres. Cette combinaison différente invite à supposer une évolution différente avec vraisemblablement uneinfluence extérieure. Or nous savons que N et P c’est-à-dire les
sous-types
IVaet IVb sont issus du
type
de enforme
dehibou,
ousous-type
IIa et IIb(Ca
et Cb de Tch’en
Mong-kia).
Nous voyons doncapparaître
ici nettement laperturba-
tion relevée par l’observation traditionnelle.
L’ordre hiérarchisé du
scalogramme
sousparfait peut
varié suivant la na-’
ture des
manipulations.
Nous pouvons en effet l’établir sur le total moins les individus àexemplaire unique
pour mieux Èendrecompte
desséries,
sur chacundes binaires ou en
éliminant
des binairesextrêmes,
en tenantcompte
de l’ordreen cas de
scalogrames
sousparfaits
ouarfaits,
enprenant
commepilotes
lesdifférents
couples
d’individus. Untableau.peut
seprêter
ainsi à une douzainede
manipulations
différentes. Dans le casprésent
nous avonsprocédé
à douze ma-nipulations (cf. fige 8) qui
nouspermettent
de ranger des individus par groupes à l’intérieurdesquels
sejoue
unealternance,
nous avons ainsiAF~ B, CH, JDR,
Fig.
8.Ordre hiérachisé
desindividus
Les sous-types ambivalents sont entourés d’un rectangle. Le sous-type. N
(IV a)
entouré d’un rond est perturbateur. Les’sous=types soulignés ont une, alternance a 1*!ntë- rieur de leur séquence.
KS4T, .VZX,
cequi
revient à dire quedans
un groupe KS4T la filiationpeut
êtreSKMT, SOET,
ËMTKetc.,
y mais’les groupes ont entre eux une filiation de structureirréversible,
FA étanttoujours
devantB,
ce dernier devant CH etc..Quant
à N on le voitapparaître ’ suivant
lesmanipulations
à diversendroits,
il
apparaît
en avant-derni.èreposition
et aussi autour et à l ’ intérieur du grou- peJDR,
nous pouvons donc luiassigner
COImneplace
initiale cellequi
se trouveentre CH et JDR.
L’iordre
moyen sera doncAF, B, CH, N, JDR,
VZX correspon- dant à l’ordredlapparition chronologique
desindividus,
sachant que A est letype
leplus ancien,
si C’était Z on renverserait la série. Il est ainsipossi-
ble de
reporter
la série résultat de l’ordre hiérarchisé des individus sur untableau
chronologique.
Il suffit deporter
la série en abscisse et de placer enordonnée chaque sous-type.
Nous obtenons ainsi le tableauIÎ
danslequel
s’éche-lonnent de
gauche
à droite les différentssous-types.
On remarque que lestypes
datée par les méthodes traditionnelles etépigraphiques
du Professeur Tch’ enMong-kia (tableau 1)
se trouvent à la même place.Les
possibilités
duscalogramme
sont nombreuses et il est encoreprématuré
d’en déduire des
interprétations
définitives. Dès maintenant toutefois nous sa- vonsplacer
despièces
de transition’et situer les individus ou lescaractères
d’une
sérielorsque
nous avons une date ou une indicationprécise
pour un ou deuxtraits
seulement d’entre eux. Mais nous serions heureux que noscollègues puis-
sent se livrer à une
analyse mathématiques
de notreprocédure.
La
question
essentielle est de savoir si lesscalogrammes sous parfaits, presque parfaits
etparfaits représentent
l’aboutissement à desétapes
mathéma-tiquement
définies et auxpropriétés permanentes qui
nouspennettent
de lespren-
dre pour bases solides d’un raisonnement
d’interprétation.
Parmi lesquestions
secondaires il faut relever celle des
hypervalents:
c’est le cas des individusqui
se trouvent accrochésplus
de deux fois à d’autres individus par la totalité de leuis caractères. Pour l’instant nous les mettons en réserve et ils sontplia-
cés à vue en fin demanipulation
à l’intérieur duscalogramme sous-parfait.
C’estaussi le
problème
deshypovalents, lorsqu’un
individu est accroché par la tota- lité de ces caractères à un autre individuplus riche, l’expérience
nous a mon-tré
qu’il
étaitpréférable
de legarder
dans le cours desmanipulations,
car sisa
place
est bien assurée dans lescalculs,
en revanche saprésence
dans les cal-culs est
importante.
,Sur ces
points
comme sur l’ensemble de notre démarche nous attendons beau- coup de lacritique
des mathématiciens. Tellequ’elle est,
yl’application
du scarlogramne
à nos matériaux conduit à établir des conclusions sur des groupes de donnéestypologiques, iconographiques
ouépigraphiques
bien différenciés. Cette méthodepennet
donc deprocéder
à des raisonnementsétayés
par la convergence deces trois sources
d’informations
traitéesséparément.
Nous pensonsqu’elle peut convenir
à ungrand
nombre deproblèmes
d’art etd’archéologie
et c’estpourquoi
nous la soumettons à nos
collègues
avecl’espoir qu’il
nous serapossible
de l’améliorer si ce n’est de laparfaire.
NOTES
1. -
Ludwig Bachhofer,
The Evolution ofShang an Early
ChouBronzes,
in "The Art Bulletin"XXVI, June, 1944.
2. - Bernhard
Karlgren,
Yin and Chou in ChineseBronzes,
in BMFEA:8, Stockholm, 1936;
New studies in chineseBronzes,
in BMFEA:9,
Stockholm1937.
3. -
Ch’enMeng-chia, "Style
of chineseBronzes",
inACSA,
NewYork, 1947.
4. -
Ch’enMeng-chia,
"Si Tcheout’ong
k’i touan tai"(Périodisation
des bronzesdes Si
Tcheou),
in K’ao kou hiue pao,9, Pékin, 1955,
etsqq.
5. -
Cf.Compte-rendus
des cours, in Annuaire del’EPHE,
VIesection, Paris, 1962-63, 1963-64, 1964-65.
Oorrigendum
(suite de la page 5)La seule conséquence est que
la,série CH
devient HC et la séri.e VZX devient VXZ.Ces rectifications ne changent rien