Sur les corps de Hilbert-Speiser
par THOMAS HERRENG
RÉSUMÉ. On dit
qu’un
corps est deHilbert-Speiser
en un premierp si toute extension modérée abélienne finie de
degré
p admet unebase normale entière. On dit
qu’un
corps est deHilbert-Speiser
s’il est de
Hilbert-Speiser
pour tout premier p. Il est bien connuque Q
est un tel corps. Dans un article[3]
de 1998,Greither,
Re-plogle,
Rubin et Srivastav ont montréque Q
était le seul corps deHilbert-Speiser.
On donne ici une condition nécessaire et suffisante pourqu’un
corps soit deHilbert-Speiser
en p = 2. On trouve parexemple
queQ(~p)
est deHilbert-Speiser
en p = 2 si et seulement si son nombre de classes est un. Ongénéralise
ensuite un articlede Conrad et
Replogle [1],
ce qui nous donne des premiers p pourlesquels
un corps abélien imaginaire n’est pas deHilbert-Speiser
en p et on donne
également
une conditionquand
le corps est réel.ABSTRACT. A number field is called a
Hilbert-Speiser
field for a prime number p if eachtamely
ramified finite abelian extension ofdegree
p admits a normalintegral
basis. A number field is calleda
Hilbert-Speiser
field if it’sHilbert-Speiser
for all primes p. It’s well knownthat Q
is such a field. In an article[3]
written in1998,
Greither, Replogle,
Rubin et Srivastav showedthat Q
is theonly Hilbert-Speiser
field. We give here a necessary and sufficient condition for a field to beHilbert-Speiser
for p = 2. Forexample
Q(~p)
is aHilbert-Speiser
field for p = 2 if andonly
if its class number is one. Thengeneralizing
works of Conrad andReplogle [1]
we obtain prime numbers p for which an imaginary abelianfield is a
Hilbert-Speiser
field for p, and we also give a criterionfor real abelian fields.
1. Introduction
Un des théorèmes essentiels de la théorie de
Galois,
bien connudepuis
le dix-neuvième
siècle,
est le théorème de la base normale. Il affirme que siL/K
est une extensiongaloisienne
de corps de nombres de groupe de GaloisG,
alors L est un KG-module libre de rang un. Il est naturel de se demander s’il existe unéquivalent arithmétique
de cetteproposition,
c’est-à-dire siManuscrit reçu le 1er décembre 2003.
l’anneau des entiers
algébriques CL
de L est unOKG-module
libre. Dansce cas, on dit que l’extension admet une base normale entière. Les deux résultats
classiques
à cesujet
sont le théorème de Noether(1931) qui
affirme
qu’une
extension de corps locaux admet une base normale entière si et seulement si l’extension est modérémentramifiée,
et le théorème deHilbert-Speiser (théorème
132 du Zahlbericht deHilbert) qui
affirme que toute extension modérée abéliennede Q
admet une base normale entière.C’est ce dernier théorème que l’on cherche à
généraliser.
On ditqu’un
corps de nombres K est deHilbert-Speiser
en unpremier
p si toute extension abélienne modérée dedegré p
de K admet une base normale entière. Un corps deHilbert-Speiser
est un corps de nombresqui
a lapropriété
d’êtrede
Hilbert-Speiser
en toutpremier
p.Pour caractériser de tels corps, on utilise les deux articles suivants :
- Tout d’abord un travail de H. B. Mann
[5] qui
dit que sihK # 1,
alorsil existe des extensions
quadratiques
modéréesL/K
telles queC7L
n’estpas
OK-libre.
Afortiori, L/Kn’admet
pas de base normale entière.- L’article fondamental
[3]
deGreither, Replogle,
Rubin et Srivastav.Soit K un corps de
nombres ;
on suppose quehK
= 1. On définit pourn entier
Yn
= Si K est deHilbert-Speiser
enp, alors :
- V2
est trivial pour p = 2.-
l’exposant
deY
divise~p-1~2
pour ppremier impair.
Ce dernier résultat
[3]
permet de montrerque Q
est le seul corps denombres de
Hilbert-Speiser.
On donne ici une condition nécessaire et suffi-sante pour
qu’un
corps de nombres K soit deHilbert-Speiser
en2, puis
ondonne des
exemples
de nombrespremiers
p pourlesquels
un corps donnéne soit pas de
Hilbert-Speiser
en p.L’auteur tient
particulièrement
à remercier BrunoAnglès
pour son aideprécieuse
ainsi que Cornelius Greither pour ses conseilstoujours judicieux.
2.
Cas p = 2
On donne dans ce
paragraphe
une condition nécessaire et suffisante pourqu’un
corps soit deHilbert-Speiser
en2,
en utilisant le fait que l’on sait décrire les extensionsquadratiques
modérées d’un corps de nombres dont le nombre de classes est 1. Cette condition nouspermettra
de donner desexemples
de corps de nombresqui
sont deHilbert-Speiser
en 2.On se sert de la caractérisation suivante
(on
pourra consulter[5]
ou~4~ ) :
Lemme 2.1. Soit K un corps de nombres de nombre de classes 1. Alors les extensions modérées de K sont données par L = tel que D est
sans
f acteur carré,
D estpremier
à2,
et D est un carré modulo 4. On saitqu’alors
Dengendre
le discriminant deL/K.
Soit alors
/3
EC~K
tel que02 =-
D mod 4. On vérifie alors facilement que1, 2 1
est uneOK-base
de2.1. Condition nécessaire et suffisante pour
que K
soit de Hilbert-Speiser
en 2. Pardéfinition,
K est deHilbert-Speiser
en 2 si et seulements’il existe x = XI +
~2(,~ ~ ÙÔ) /2
EOL
EOK
tel queOL
=avec G =
~/2~ _ ~ 1, ~~,
cequi
estéquivalent
à l’existence dansOL
tel que =
DOK,
soit(x2 -
= +2X1)2 ==
DOK.
Donc K est de
Hilbert-Speiser
en 2 si et seulement si X2 C +2xi )
E Or(/3 + 21-l-)2 =-
D mod 4. Donc D est congru au carré d’une unité modulo 4.Réciproquement,
si D -u2
EC~K
mod4,
alors l’anneau des entiers deK( v75)
estégal
à1
et l’élément x =engendre
une basenormale entière.
On a donc montré le théorème :
Théorème 2.1. Soit K un corps de nombres. Alors K est de Hilbert-
Speiser
en 2 si et seulement sihK
== 1 et pour tout D EOK
tel que D estpremier
à2,
D est sansfacteur
carré et D est un carré modulo4,
alors Dest congru au carré d’une unité moâulo 4.
Ce que l’on peut reformuler autrement en disant que tout carré dans est congru au carré d’une unité modulo 4. En
particulier,
celaimplique
queV42
=1 doncl’exposant de %
divise 2.2.2.
Quelques exemples.
2.2.1. Cas de
Q(i). Appliquons
le critèreprécédent.
Soit x eZ[i],
avecx
premier
à 2. Cela se traduit par x = a +ib,
avec a, b e Z etN(x) _ a2
+ 0 mod 2. Cequi signifie
que a et b ne sont pas de mêmeparité.
On a
x2 = a2 - b2
+ 2iab.- Si a est
pair,
alors b estimpair donc x2 = _l = i2
mod 4.- Si a est
impair,
alors b estpair
donc~2 -1=12
mod 4.Dans les deux cas,
x2
est congru au carré d’une unité de K modulo 4. Ona donc montré que
Q(1)
est un corps deHilbert-Speiser
en 2.2.2.2. Cas de
Q(j), où j
est une racines troisième de l’unité. On sait que 2 est non ramifié etpremier
dansZ[j]
car lepolynme X 2
+ X + 1 estirréductible modulo 2.
Notons fl3
=27 j .
On ale noyau de cette
surjection
étantOn a donc
(C~K~4C~K) x ^~ (F4)
xF4. Or j
est d’ordre 3 et sontnon congrus modulo 4 et sont tous les trois des carrés d’unités. Donc les
éléments de
(C~K/4C~k )"2 - (JF 4) x
sont tousreprésentés
par descarrés,
cequi
montre queQ(j)
est un corps deHilbert-Speiser
en 2.Remarque.
On verra dans leparagraphe
suivant desexemples
de nombrespremiers
p pourlesquels Q(1)
etQ(j)
ne sont pas deHilbert-Speiser
en p.2.2.3. Cas de p
premier. Distinguons quatre
sous-cas.Si p - 1 mod
8,
alors 2 est totalementdécomposé
donc on a :Tous les carrés de
(C~K/4C~K)"
sont triviaux donc K = est deHilbert-Speiser
en 2 sihK
= 1.Si p - 5 mod
8,
alors 2 restepremier
dansO K .
On a alors(F4)
xF4,
donc((C~K~4C~h )x )2 -
est donc un corps de Hilbert-Speiser
en 2 si et seulement sihK
= 1 et le carré de l’unité fondamentale n’est pas congru à 1 modulo 4. Soit 6 l’unitéfondamentale,
6 = a +avec a, b E Z. De
plus,
on a le critère suivant(cf. [2],
corollaire 2p.182) : Rappel.
SoitK/Q
une extensionquadratique,
si le discriminantdK
n’aqu’un
seul diviseurpremier
etque K
estréel,
alors la norme de l’unitéfondamentale est - 1.
Ce
qui
donne :Donc
ce
qui
donne2ab -~ b2 -
0 mod4,
c’est-à-dire bpair
eta2 -~- ab -
1 mod 4.Or le calcul de la norme
donne a2
+ ab - -1 mod4,
cequi
n’est paspossible.
K est donc un corps deHilbert-Speiser
en 2 si son nombre declasses est 1.
Supposons
àprésent
que p est congru à 3 modulo 4. Dans ce cas, 2 est ramifiépuisque
le discriminant est4p.
Il existe donc un idéalpremier 13
deC~K
tel que 2 =~2.
On a donc :1
Or
1 +
est un groupe abélien d’ordre 8 etd’exposant 4,
c’est donc 1+e,
’
Z/4Z
xZ/2Z.
Cequi
donne endéfinitive, ((CK/4CK) x )2 ^J
estde
Hilbert-Speiser
en 2 si et seulement si le carré de l’unité fondamentale n’est pas congru à 1 modulo 4 ethK
= 1. Commeprécédemment,
nousutiliserons le critère
(toujours
extrait de[2], proposition
1.7p.179) : Rappel.
Soit une extensionquadratique,
si le discriminantdK
estdivisible par un
premier
congru à -1 modulo4,
alors la norme de l’unitéfondamentale est 1.
Soit E l’unité
fondamentale,
E = a +bJP,
avec a, b e Z. Le calcul de lanorme donne : 1 =
N(e)
=a2 - pb2 - a2 + b2
mod4,
donc a et b ne sontpas de même
parité.
EtEz
=(a2 + pb2)
+ On a doncce
qui équivaut
à aimpair.
Etudions Eplus
en détails.Etude de l’unité
fondamentale.
Montrons que pour ppremier
congru à 3 modulo4,
tous les corps de nombre de classes 1 sont de Hilbert-Speiser
en 2. Pourcela,
il nous restejuste
à montrer que l’unité fondamen- tale E a une trace divisible par 4(i.e.
E = avec apair).
On se servirade la caractérisation de l’unité fondamentale suivante
(voir [2], proposition 1.6, p.178) :
Rappel.
L’unité fondamentale E = a +bqfi
est caractérisée par : touteunité J-l
= c + telle que J-l > 1 et p E vrifie a c.Supposons
donc que l’on ait une unité E = avec aimpair.
Commeon sait que la norme de E est
1,
on aa2 -
=1,
donc a et b n’ontpas même
parité.
On pose donc a =(2h
+1)
et b = 2l. Cela nous donneE =
(2h+ 1)-~2L~.
On écrit que la norme est1,
cela entraîneh2+h-pL2
=0,
soit
On en déduit que soit h est divisible par p et
h/p, (h
+1)
sont descarrés,
soit
(h + 1)
est divisible par p et(h
+1)/p,
h sont des carrés. On en déduit aussique 1
estpair.
ler
cas : h est un carré. Posons h =r¡2.
On sait que celaimplique
que172;l
est un carré. Or p - -1 mod
4,
cequi
donne une contradiction.cas. On a montré pour le moment que si E = a + est une unité
avec a,
impair,
alors h =(a - 1)/2
vérifie(h
+1)
est un carré eth/p
aussi.On veut montrer que cette unité ne
peut
pas être l’unité fondamentale enconstruisant une
unité m
= c + avec c a. Il suffit donc de construireune unité J1 = c + avec
J12
= E.Posons h =
r~2 -
1. On sait que est un carré. La norme de E est1,
ce
qui
setraduit,
enposant 1
= 21~ parSi l’on pose y = q + on vérifie que
N(u)
= 1 etM2
= c. Cequi
montre que E n’était pas l’unité
fondamentale,
et prouve bien que est deHilbert-Speiser
en 2.Le cas p = 2 se traite exactement comme le
précédent, puisque
2 se ramifiedans On a donc
Z/4Z
xZ/2Z
et est deHilbert-Speiser
en 2 si et seulement si le carré de l’unité fondamentale n’est pas congru à 1 modulo 4. Or l’unité fondamentale est 1+ B/2
dont le carré est 3 +qui
n’est pas congru à 1 modulo4,
donc est de Hilbert-Speiser
en 2.Résumons les résultats que l’on a obtenus :
Proposition
2.1. Soit K = avec ppremier,
alors K est de Hilbert-Speiser
en 2 si et seulement sihK
= 1.Remarque.
On remarque que les démonstrations effectuées segénéralisent
dans certains cas à pour d non
premier.
- Si d - 1 mod
8,
alors le discriminant est d et 2 est totalement décom-posé,
donc on a de la même manière que est deHilbert-Speiser en2sihK=1.
- si d - 3 mod 4 ou d - 2 mod 4 et d est divisible par un
premier
p - 3 mod4,
alors le discriminant est4d,
donc 2 est ramifié et la norme del’unité fondamentale est 1. Alors K est de
Hilbert-Speiser
en 2 si etseulement si
hK
= 1 et si la trace de l’unité fondamentale est divisible par 4.(c’est-à-dire
si et seulement si l’unité fondamentales’exprime
a +
bU2,
avec apair).
Cette condition n’est pastoujours
vérifiée sid n’est pas
premier :
parexemple Q(B/6)
n’est pas deHilbert-Speiser
en 2
(l’unité
fondamentale est 5 +2JÙ)
etQ(U$9)
nonplus (l’unité
fondamentale est 25 +
4-,~,/3-9).
- Dans les autres cas, on ne connaît pas à
priori
la norme de l’unitéfondamentale,
et pour cetteraison,
on ne peut pas donner de résultatsgénéraux.
On est donc assuré de l’existence d’extensions modérées abéliennes de
Q( y’6)
dedegré
2 sans base normale entière(le
nombre de classes deQ( y’6)
est bien
1.)
Pour trouver unexemple,
on se sert de la caractérisation des extensionsquadratiques
modérées donnée au début de cette section. Les entiers deCQ( y’6)
s’écrivent a +by’6,
aveca, b
e Z. Les carrés modulo 4 sont donc congrus à{0, 2, 1,
-1 +2uÉ).
Posons D = -1 +2y’6.
La normede D est
-23,
donc D estpremier (en particulier
sans facteur carré etpremier
à2.)
DoncQ(y’6, -1 +2B/6)/Q(B/6)
n’a pas de base normale entière.3.
Corps imaginaires
Si K est un corps totalement
imaginaire,
alors le théorème de Diri- chletimplique
que le rang des unités estégal
àn/2 -
1 où n =[K : Q].
Voyons
commentappliquer
cela pour les corpscyclotomiques
et comment’
le
généraliser
au cas des corpsgaloisiens
totalementimaginaires.
3.1. Cas des corps
cyclotomiques.
Onrappelle l’argument
de Conradet
Replogle (voir [1])
pour le corps K =Q((p),
où p est un nombrepremier
impair
et(p
une racineprimitive p-ième
de l’unité. Notons13
=(1 - (p)
l’idéal
premier
deOK
au-dessus de p. On a doncCe
qui
donne : x en tant que groupesabéliens.
On
regarde
ensuite les unités de Par le théorème deDirichlet,
0~
X 61 > X ... X 6(p_3)/2 i.On considère
Vp’ 1,
de manière àsupprimer
lapartie . Z/ (p - 1)Z
dansOK/pOK.
On sait que(p
n’est pas congru à 1 modulo p donc-(p
a uneimage
non triviale dans unZ/pZ.
On obtient donc pour un certain
entier j
avec1j(p-1)/2.
On a donc obtenu le résultat suivant : est un groupe
d’exposant
p si p -2 - j
>0,
c’est-à-dire dès quep > 5, l’exposant
deV;
ne divise pas(p - 1)~/2
cequi implique :
Proposition
3.1(Conrad
etReplogle).
Pour un nombrepremier
psupé-
rieur ou
égal
à5, Q((p)
n’est pasHilbert-Speiser
en p.3.2. Cas des corps
galoisiens
totalementimaginaires. Proposons
dans cette section une
généralisation
de la démonstrationprécédente
pour K corps de nombres totalementimaginaire galoisien
surQ.
Si p est ramifié dans
K,
alorsFixons un
premier 131p,
et notons e =e(131p)
etf
= Enréappli- quant l’argument
utilisé dans le cas des corpscyclotomiques,
on voit queEtude de On sait que pour tout
Lemme 3.1.
L’exposant
deU(13)
est où[x] désigne
leplus petit
entier
supérieur
ouégal
à x.Démonstration. Notons k =
rl 9~P~1.
Alors k; est leplus petit
entier tel que- Soit avec z E
~3.
On a(1
+ = 1 +Zpk
- 1mod
fl3~. L’exposant
de divise doncp~.
Remarque.
Dans le cas dup-ième
corpscyclotomique, U(13)
est unFp-espace
vectoriel. C’est le cas si tout élément est d’ordre p, c’est-à-dired’après
le lemmeprécédent
sie(~3~p)
p .Mais k n’est pas nécessairement
égal
à1,
on n’a doncplus
un espace vectoriel. On est alors amené à définir le p-rangqui généralise
la notion dedimension.
Définition. Soit A un groupe abélien fini. On définit le p-rang de A par :
dp(A)
=dimJFpA/AP.
Remarque.
Apeut
s’écrireAl
xA~,
oùAp
est le p-sous-groupe deSylow.
et
Ap - Z/pel
x ... x7l/pet,
avec t > 0. Pardéfinition, dp(A)
= t. Si lep-rang de
UP
est strictementpositif,
p divisel’exposant
deVp
et donc Kn’est pas un corps de
Hilbert-Speiser
en p.On veut calculer r = Pour
cela,
on remarque que par défini-tion, ~~U~~~~U~~~p~~ 1 == pT.
°On a une
surjection
naturelle dont on veut calculer lecardinal du noyau. Soit x e 1
+ ’p
modulo 1 +fl3~.
Alors x s’écrit 1 + 7rôavec 7r E une uniformisante et ô
e fl3
défini modulo’p’-’
et on a deséquivalences :
Le cardinal du noyau de la
surjection
est doncp!(e-1-171).
. Le p-rang deest donc
f (e -
Proposition
3.2. Soit K un corps de nombres et p un nombrepremier.
Alors
/M / B
d’où l’on déduit
Regardons
àprésent
le p-rang de Si K est un corps denombres,
le théorème de Dirichlet nous dit que =(n >
xSi
pp e K,
où /-lpdésigne
le groupe des racinesp-ièmes
del’unité,
alors~n
est d’ordre
premier
à p. On obtient donc le résultat suivant :d’où l’on déduit le lemme :
Lemme 3.2. avec les notations
précédentes,
on aSupposons
deplus
Kgaloisien
totalementimaginaire,
le théorème deDirichlet affirme que le rang de
0’
estn/2 -1.
Il faut alorsenvisager
deuxcas :
1 er cas : pp i. e. E = 1. Le lemme
précédent implique
alorsn( 1 /2 - 1 /p - 1 /e)
où e est l’indice de ramification de p. Doncdp(Vp)
> 0 si e >2 2 .
Deplus,
on asupposé
que pp cequi
entraîne e > p - 1.On a donc le résultat suivant :
Proposition
3.3. Soit K un corps de nombresgaloisien
totalement ima-ginaire,
etsoit p
un nombrepremier >
5. Alors si /-lp CK,
K n’est pas deHilbert-Speiser
en p.On remarque que cette
proposition généralise
bien le résultat de Conrad etReplogle
que l’on avait énoncé pour les corpscyclotomiques.
2 tème
cas : /-lpçt K,
i. e. E = 0. Enappliquant
la mêmeméthode,
on trouveque
dp(1tp)
> 0 si1/2 - 1 /e - 1 /p
>-1 /n
ou encore e> n +2 p 2n .
np+2p-2n Maison n’a
plus
commeprécédemment
que e > p - 1-
Supposons
p > n, alors2p -
2n > 0 donc 2 : il suffit donc que e >2,
c’est-à-dire que p soit ramifié.- Si on ne suppose pas p > n, on peut
toujours
écrire : np +2p -
2n >np- 2n
np+2p- p. Il
p-2 suffit donc que e >.
p-2 Enparticulier,
si
p > 7,
il suffit que e > 3.Ce
qui
prouve laproposition
suivante :Proposition
3.4. Soit K un corps de nombresgaloisien
totalementimagi-
naire
et p
un nombrepremier.
Alors si p >[K : Q]
et pramifié
ou sip >
7et le
degré
deramification de p
est >3,
alors K n’est pas deHilbert-Speiser
en p.
3.3. Deux cas
particuliers.
Cas de
~(j).
On a vu au début de cette section que pour ppremier > 5,
le corps n’est pas de
Hilbert-Speiser
en p. Cherchons despremiers
p
impairs
pourlesquels Q(j)
ne soit pas deHilbert-Speiser
en p. On sait que dans ce cas,0’
= C où Cdésigne
les unitéscyclotomiques qui
sontengendrées
par(-~3).
Si p - 2 mod3,
alorsX2 + X +
1 est irréductible modulo p, donc p restepremier
dansC~K
etDe
plus, Z[j]
est l’ensemble p6 des racines sixièmes del’unité,
doncs’injecte
dans carp tf- {2,3}.
On en déduit
que Vp
= est de cardinal~,
orVP
estquotient
du groupemultiplicatif
d’un corps fini donc estcyclique.
Son
exposant
est doncégal
à~.
Le critère issu de[3]
entraîne que(Q«3)
n’est pas de
Hilbert-Speiser
en p si6
ne divise pas~p 21~Z . Or p26 1
divise
~p 21~ 2
si et seulement si~
divise(p-1).
Comme les seuls diviseurscommuns à
(p-f-1)
et(p-1)
sont 1 et2,
la divisibilitéimplique
queP+
= 1ou 2 et donc p = 5.
Proposition
3.5. Soit un nombrepremier impair
p. Si p est congru à 2 modv,lo 3 et pdifférent
de5,
alorsQ«3)
n’est pas deHilbert-Speiser
en p.Remarque.
Ce raisonnement ne donne aucuneprécision
dans le cas depremiers
totalementdécomposés.
Cas de
~(i).
Onpeut
faire exactement la même chose pour~(i).
le discrimi- nant deQ(1)
est -4. On supposep #
2.Si p
est congru à 3 modulo4,
on a demême que pour
Q( (3),
p estpremier
dansZ[1]
doncI = p2 -1.
De
plus,
les unités deQ(1)
sontengendrées
par iqui
est d’ordre 4.Le même raisonnement que
précédemment
conduit àQ(1)
n’est pas deHilbert-Speiser
en p si ne divise pas~p zl ~2 ,
soitp #
3.Proposition
3.6. Soit un nombrepremier impair
p. Si p est congru à 3 modulo 4 et pdifférent
de3,
alorsQ(1)
n’est pas deHilbert-Speiser
en p.4.
Corps
réelsDans ce
paragraphe,
on veut étudier les corps totalement réels. Il estplus
difficile de déterminer dans
quels
casYP
est trivial pour un corps totalementréel que pour un corps
imaginaire
à cause du théorème de Dirichlet sur les unités.On se limitera au cas où K =
~(~P)+
avec ppremier,
et on se demanderadans
quel
cas~(~~)+
est deHilbert-Speiser
en p. Dans ce cas, on connaîtune
partie
desunités,
à savoir les unitéscyclotomiques.
En
répétant l’argument exposé
pour les corpscyclotomiques,
on trouve :=
IFp
xFp .
Deplus,
le théorème des unités de Dirichletnous dit que
C7K
={:1:1}
x7G~p-3»~.
Laquestion
est donc de savoir dansquel
casdimJFp P;3.
Unités
cyclotoTniques.
NotonsCK
les unitéscyclotomiques
de K =Q((p)’
G
désignera
dans la suite le groupe de Galoiset (
une racinep-ième primitive
de l’unité que l’on se fixe une fois pour toute.Rappel. (voir [6]
théorème8.2)
L’indice des unitéscyclotomiques
dans lesunités est donné par :
~(~K : = h,~
oùh~
est le nombre de classes deQ((p)+.
Comme
d’habitude,
onregarde
de manière à éliminer le termeIFp
dans On note C =
Im(Cj()p-1.
Du théorèmeprécédent,
ondéduit que si p
/h) (i.
e. si laconjecture
de Vandiver estvérifiée),
alors..
D’autre part, G
agit
sur C donc C est unFpG-module (attention,
icil’action du corps
Fp
est une actionexponentielle).
Comme p estpremier
à l’ordre de
G,
onpeut
considérer lesidempotents
associés aux caractèresex E
FpG (on
peut voir lescaractères x
comme desmorphismes
de G dansF~).
Ondécompose
alors C suivant cesidempotents,
enremarquant
que= 0. On a
donc
diMFP C
=dimpp eXC, chaque eC
étant de dimension 0 ou 1.On a donc
l’équivalence
entredimpp
C(p - 3)/2 (ce qui implique Q«p)+
n’est pas de
Hilbert-Speiser
enp)
et l’existenced’un X
non trivial dans G tel quedimIFp exe
= 0.Remarque.
On peut voir G = comme un sous-groupe de H = Les caractères de Gcorrespondent
alors aux caractèrespairs
deH.
autrement dit aux caractères ayant laconjugaison complexe
dans leur noyau.
Fonctions L
p-adiques.
Soit g une racineprimitive
modulo p. On sait(voir [6], chapitre 8)
que 9 =(( 9 L~)p-1 engendre
C comme ZG-module.D’où
l’équivalence
entre ex C = 0 ete. 0 =-
1 mod p dansQp((p)?
cequi
estencore
équivalent
à 0 mod p oùlogp
est lelogarithme p-adique.
On a donc :
où
T(x) désigne
la somme de GaussDe là on déduit que
0 mod p ~ > 0 ~ 0 mod p.
On utilise ensuite le fait que
Lp(1 , x) - Lp(0, x)
mod p.Enfin,
en écrivantl’expression
deLp
au moyen des nombres deBernoulli,
on trouve :où ~ est le caractère de Teichmiiller. Or on sait que w est un
générateur
dugroupe des caractères de
Gal(Q((p)/Q),
donc il existe ipair
tel que X =wi,
et on a donc obtenu le résultat suivant :
L’indice
d’irrégularité
de pindique
le nombre de ipairs compris
entre 1et p - 3 tels
que Bi -
0 mod p.Ainsi,
nous avons démontré :Théorème 4.1. Si l’indice
d’irrégularité
de p est strictementsupérieur
à1,
c’est-à-dire sipl hp,
et si p,~hp ,
alorsQ(Çp)+
n’est pas deHilbert-Speiser
en p.
On a donc montré que
~(~p)+
n’était pas deHilbert-Speiser
en p pour p =37, 59, 67,101,103,131,149,157,
...Bibliographie
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Thomas HERRENG LMNO, BP 5186 Université de Caen 14032 Caen Cedex, France
E-mail : Thomas.Herrengmnath.unicaen.fr