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STRATEGIE REVISEE DE MISE EN ŒUVRE DE L AGENDA POUR LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE COTON-TEXTILE DANS L UEMOA

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STRATEGIE REVISEE DE MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA POUR LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE

COTON-TEXTILE DANS L’UEMOA

2011-2020

UNION ECONOMIQUE ET MONÉTAIRE OUEST-AFRICAINE LA COMMISSION DE L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE

OUEST-AFRICAINE

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La présente stratégie a été élaborée par les acteurs de la filière coton-textile des pays membres de l’UEMOA

Avec l’appui du programme :

Tous ACP en faveurs des produits de coton-textile

Financé par :

La Commission Européenne

En collaboration avec :

Centre du Commerce International

Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

Banque Mondiale

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Common Funds for Commodities

Pour toute information sur la méthodologie utilisée pour le développement de cette stratégie, veuillez contacter :

Le Centre de Commerce International (ITC) Division des Programmes Pays

Stratégie à l’exportation Tel. : +41 22 730 0111 Fax : +41 22 730 0575

Site web : http://www.intracen.org

Courriel électronique: exportstrategy@intracen.org

Les appellations et désignations employées dans la présente stratégie n’impliquent pas l’expression ou opinion de la part du Centre du Commerce International au sujet du statut légal des pays, territoires, villes ou régions, leur autorité légal ou de la délimitation de leurs frontières ou limites territoriales.

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NOTE DE REMERCIEMENT

Le présent document de stratégie révisée de mise en œuvre de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA est le résultat d’un travail collectif d’une équipe composée d’une part, des membres du Secrétariat Technique Restreint (STR) du Comité de Suivi de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA composé de :

 DIONG Balla, Directeur de l'Entreprise, de l'Industrie et de l'Artisanat au DDE/UEMOA ;

 SANOGO Oumar, Chargé de l'Artisanat au DEIA/DDE/UEMOA ;

 NOUATIN Charles, Chargé de l'Agriculture au DDRE/UEMOA ; et,

 GNAKADJA Koffi, Chargé des Questions Commerciales au DMRC/UEMOA.

Et d’autre part des experts du Centre du Commerce International (ITC) composés de :

 BUCHOT Eric, Conseiller principal en stratégies sectorielles ;

 ZOLA Donatien, Consultant national ;

 SOMAYIRE François, Consultant international ; et,

 ESTUR Gérald, Expert International.

Avec la contribution de :

 GONZALEZ Alberto, Conseiller en Stratégie de l’ITC ;

 KNAPPE Matthias, Expert coton, textile et habillement de l’ITC ;

 GARBA Mahaman Sani, Expert Suivi évaluation du PAFICOT ;

 N'DOYE Awa, Chargé de la Gestion Financière et Administrative du PAFICOT ; et,

 TRAORE Ouola, Expert Agronome Principal du PAFICOT.

Cette stratégie révisée est en parfaite adéquation avec les fondamentaux de base de l’Agenda en termes de productivité, de valorisation et s’inscrit dans le cadre de la relance du plan d’action attaché à l’Agenda coton-textile dans un contexte nouveau avec une échéance plus réaliste et des possibilités de redynamisation des leviers opérationnels.

Elle a été élaborée suivant une approche méthodologique participative impliquant les membres du STR, les acteurs de chaque segment de la chaîne de valeur de la filière et les Experts pays pour sa validation consensuelle avant d’être soumise aux différentes instances de la Commission de l’UEMOA.

L’élaboration de ce document qui a été effectuée par le groupe de cadres cités plus haut, a été entièrement encadrée par Eric BUCHOT avec l’appui du Consultant national de l’ITC au niveau de la Commission de l’UEMOA, Donatien ZOLA sous l’entière supervision de Balla DIONG.

Les auteurs de ce travail souhaitent remercier tout particulièrement tous les Experts qui ont participé à l’atelier technique des 8, 9 et 10 novembre 2010 pour préparer l’atelier de validation des 11 et 12 novembre 2010 du nouveau Plan de mise en Œuvre attaché à l’Agenda coton-textile. Leurs contributions de qualité ont facilité cette validation par les Experts pays.

Ils n’oublient pas également tous ceux qui ont contribué à une bonne organisation et à la réussite des missions pays qui se sont déroulées dans un contexte de calendrier très serré, à partir desquelles le résultat actuel a été obtenu.

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Résumé

Contexte

L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) compte huit (8) pays membres dans lesquels les conditions climatiques et écologiques sont favorables à la culture du coton. Cette activité fait intervenir directement ou indirectement près de 15 millions de personnes.

La libéralisation de la filière coton qui s’est déroulée suivant une approche intégrée, a été effective dans tous les pays de l’Union. Au plan institutionnel, elle est gérée par les interprofessions dans la plupart des pays.

Dans la zone UEMOA, l’effectif de producteurs de coton représente environ 1,4% de la population de la planète et cultive près de 3,5% de la superficie cotonnière emblavée au plan mondial (Campagne 2009/2010). Dans l’ensemble, les rendements restent bas et ne représentent que 54% du rendement moyen mondial, ce qui induit une production de l’ordre de 2% de la production mondiale. Cette production, exportée à près de 100%, représente environ 6% des exportations au plan mondial. La consommation domestique n’est que de 0,2% dont 0,1% destiné aux industries locales.

La non application par certains pays producteurs de coton des règles commerciales multilatérales de l’Organisation Mondiale du Commerce, notamment dans le domaine des subventions a entraîné (i) des pertes de recettes d’exportation sur le coton de l’ordre de 100 milliards de FCFA par an aux pays membres de l’Union (Agenda 2003), (ii) l’exposition du coton africain à des distorsions du marché international entraînant une déprime structurelle des cours du coton, aggravée par l’évolution défavorable de la parité euro-dollar, a accentué la grave crise que traverse la filière coton-textile dans l’espace UEMOA tout en annihilant les efforts de développement et de réduction de la pauvreté entrepris par les différents Etats.

Les actions majeures engagées dans le cadre de la mise en œuvre de cet Agenda ont porté sur la mise en place d’un Comité de suivi, la création formelle des points focaux par les Etats membres de l’UEMOA, la tenue des rencontres périodiques par le Comité de Suivi, la réalisation par la BOAD de deux études relatives à la création de Fonds régionaux dédiés à la filière coton-textile, la réalisation d’une étude par le Centre de Développement des Entreprises (CDE), sur les services au secteur coton-textile-habillement dans l’UEMOA, l’harmonisation des normes sur le coton au sein de l’UEMOA, la signature par le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, d’une convention de coopération avec l’UEMOA relative à la mise en œuvre du Projet d’Appui du Fonds Africain de Développement (FAD) à la Filière Coton-Textile dans les quatre pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton et la réalisation par l’ONUDI d’une étude complémentaire pour l’approfondissement des résultats des deux études de la BOAD susvisées.

En dépit de toutes ces actions mises en œuvre, aux termes de l’échéance de 2010, il est à noter qu’aucun des leviers principaux du plan d’action de l’Agenda coton-textile n’a pu être opérationnalisé. Il est aussi constaté que le niveau de transformation de la fibre a régressé et tous les acteurs s’accordent aujourd’hui sur la nécessité de revoir le plan d’action de cet Agenda pour sa redynamisation. C’est dans cette perspective que la Commission de l’UEMOA a sollicité l’appui de l’Union Européenne, dans le cadre du programme Tous ACP pour les produits de base (AAACP) pour l’accompagner dans cette mise à jour. Le Centre du commerce international (ITC) a été désigné pour accompagner la Commission de l’UEMOA dans cette initiative afin de proposer une révision de l’Agenda accompagnée d’un plan de mise en œuvre élaboré sur la base des enjeux majeurs identifiés par les acteurs au niveau des différents segments de la filière coton-textile comme ci-après :

• Le financement d’équipements, fonds de roulement, fonctionnement et crédit de campagne ;

• La qualité du coton graine, de la fibre, de la semence et des intrants ;

• La formation et le renforcement de capacité ;

• La productivité du coton graine, de la fibre, des textiles des huiles et dérivés ;

• La compétitivité de la fibre, des textiles, des huiles et dérivés ;

• Le marché intra et extra régional ;

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• Les services de transport, de manutention, d’assurance risques agricoles et autres ;

• Les cadres de concertation des acteurs au sein de la filière ;

• La coordination des activités au sein de la filière ;

• Les recherches semencières, agronomiques, agro-pédologiques, entomologiques et socio- économiques.

Plan de mise en œuvre

Une analyse actualisée participative, croisée avec les opinions d’experts, spécialistes de coton-textile, en concertation avec l’équipe du Secrétariat Technique Restreint du Comité de Suivi de l’Agenda coton-textile de la Commission de l’UEMOA tout en tenant compte des résultats d’études du secteur et des préoccupations des acteurs sur le terrain a permis de retenir cinq (5) objectifs stratégiques.

En dehors de ces objectifs stratégiques, la stratégie ainsi révisée pour la mise en œuvre de l’Agenda coton-textile présente dans sa matrice de planification, les objectifs opérationnels prioritaires à atteindre, les activités à réaliser, les responsabilités de chaque acteur impliqué, les indicateurs de progrès identifiés pour évaluer continuellement l’état d’avancement. Enfin, pour chaque activité proposée, les structures d’assistance technique requises ont été indiquées.

Les cinq (5) objectifs stratégiques de ce nouveau Plan de Mise en Œuvre (PMO) attachée à la stratégie révisée se présentent comme suit :

Objectif stratégique 1 : Améliorer la productivité des filières coton-textile de la zone UEMOA :

Les pays de l’UEMOA sont peu compétitifs du fait de leur faible niveau des rendements agricoles. Le renforcement de cette compétitivité passe par une amélioration des ces rendements sur la base des appuis renforcés et la mobilisation des réserves d’efficience dans les segments en amont de la production afin de mieux contribuer à la croissance économique nationale des pays de la sous-région et à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.

Objectif stratégique 2 : Améliorer la qualité du coton dans la zone UEMOA :

La récolte manuelle du coton graine devrait conférer une meilleure qualité de produit notamment par l’élimination des impuretés (tiges, bractées, feuilles et autres), mais, l’utilisation de sacs en polypropylène au niveau de certaines étapes de la production confère aujourd’hui au coton de la sous-région, la qualité de coton contaminé. Les dispositions en vue de disposer d’une charte-qualité pour tendre vers la certification ISO du coton lui donneront une valeur ajoutée certaine.

Objectif stratégique 3 : Soutenir le développement et la promotion du coton et des textiles de la zone UEMOA sur les marchés régional et international :

Les sociétés qui évoluent dans la filière coton-textile ont peu de connaissance des marchés extérieurs et ne maîtrisent pas le développement de la stratégie marketing pour conquérir de nouveaux marchés. Alors que les sociétés d’égrenage se confient aux commerciaux étrangers pour le placement de leurs fibres, les entreprises de filature, de teinture, de tissage et de confection subissent une rude concurrence des pays asiatiques sur leurs territoires respectifs. L’artisanat qui semble mieux se développer dans ce domaine a des besoins de matière première, de formation et d’équipements modernes pour présenter des produits de qualité. Dans leur ensemble, tous ces acteurs ont besoin d’un encadrement de qualité pour un meilleur professionnalisme.

Objectif stratégique 4 : Développer la transformation locale de la fibre de coton :

Dans la filière coton-textile, la plupart des unités de production sont obsolètes ou à l’arrêt et le personnel vieillissant et sans expérience réelle. Elles ont des problèmes de crédits, des matières premières et de compétence du personnel. Sur 46 usines fonctionnelles en 2003 dans l’espace UEMOA, on n’en dénombre que 12 difficilement en état de marche en 2010 et ne pouvant couvrir les besoins au plan national entraînant une invasion du marché local par les produits asiatiques.

Il est alors important d’élaborer une nouvelle stratégie de repositionnement de la sous-région dans ce secteur capital pour augmenter sa part de valeur ajoutée aux PIB nationaux et le taux d’emploi des jeunes.

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Objectif stratégique 5 : Favoriser le développement et la promotion de la filière oléagineuse (Graine de coton) :

En dehors des difficultés d’accès à la matière première locale fournie par les sociétés d’égrenage, les unités de trituration de graine de coton bénéficient d’un marché d’oléagineux favorable en dépit de la concurrence des huiles asiatiques. Ces sociétés ont besoin d’une stabilité dans l’approvisionnement en matière première en relation avec leur capacité de production.

Résultats attendus

Les résultats majeurs anticipés de la mise en œuvre des activités relatives aux cinq (5) objectifs stratégiques durant les dix (10) prochaines campagnes agricoles à compter de la campagne 2011-2012, période de démarrage des activités du PMO, sont les suivants :

 Le renforcement de la recherche coton-textile au niveau de toutes ses composantes (variété, agronomie, agro-pédologie, entomologie, socio-économie et filature) à travers les pôles d’excellence pour assurer un meilleur partage des acquis afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la relance de la filière tout en garantissant aux producteurs, la disponibilité en semences de qualité aussi bien transgénique que conventionnelle qui assure une meilleure qualité de la production de coton graine ;

 La disponibilité en temps réel d’intrants de qualité et à moindre coût grâce à un nouveau mécanisme régional d’acquisition mis en place dans un environnement garantissant une bonne gestion par les bénéficiaires à travers une professionnalisation des acteurs de la filière coton-textile qui garantit une amélioration de l’efficacité de la chaine de valeur ;

 Une augmentation de la production, du rendement et des superficies de coton graine à travers une meilleure motivation des producteurs basée sur la sécurisation de leurs revenus, les bonnes techniques de production durable à leur disposition dans un système de conseil en gestion des exploitations éprouvé ;

 Une amélioration de la qualité de coton graine et de la fibre obtenue grâce à l’adhésion de tous les acteurs des différents segments de la filière, au programme qualité de l’Union renforcé par la mise en place d’une charte-qualité au niveau de la filière coton-textile ;

 Une garantie de la performance des entreprises de transformations de fibre de la sous-région à travers un soutien renforcé avec la mise en place de nouveaux mécanismes appropriés de financement. Elles développent désormais un dynamisme et une compétitivité de plus en plus accrus de leurs unités de filature, tissage, création, teinture, confection et d’habillement plus modernisées en s’affirmant sur les marchés domestique, régional et international ;

 L’amélioration de l’environnement du secteur coton-textile à travers les facilités créées par les Etats et la mise à disposition de personnes formées dans tous les domaines de chaque segment de la chaîne de valeur de la filière, assurent la motivation de nouveaux investisseurs tout en améliorant la performance des sociétés existantes ;

 Une meilleure intégration et organisation de la filière permettra une relance effective des activités dans tous les segments notamment dans la production agricole, la transformation et la valorisation du coton (fibre, graine et autres dérivés) dans la sous-région, sur la base de la vision commune pour la mise en œuvre de l’Agenda dans la perspective d’une compétitivité permettant de se positionner valablement et durablement sur les marchés intérieur, sous-régional et international grâce notamment à de meilleurs techniques et outils de promotion et de commercialisation.

Ces résultats seront rendus possible notamment par la mise en œuvre efficace de la stratégie, une meilleure collaboration entre toutes les parties prenantes de la filière et le développement des services d’appui au commerce pour facilité le processus de commercialisation de la filière coton-textile.

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xii Impacts

En conduisant jusqu’à son terme le Plan de Mise en Œuvre attaché à l’Agenda, il peut être anticipé les impacts ci-après :

a) La renaissance progressive de la confiance mutuelle entre les producteurs ; b) L’amélioration progressive des PIB nationaux sur le plan macroéconomique ;

c) La réduction progressive du taux de chômage par une utilisation plus accrue de la main-d’œuvre au niveau des unités de production du secteur et la diminution de l’exode rural à travers une insertion des jeunes dans la culture du coton dans les bassins cotonniers ;

d) L’amélioration progressive du niveau de revenu de tous les acteurs du secteur notamment des producteurs agricoles et de ce fait une réduction de la pauvreté dans la sous-région ;

e) La protection de l’environnement de production agricole et industrielle garantissant une durabilité dans l’exercice de la fonction ;

f) La relance des activités dans le secteur de transformation de la fibre suite à la garantie d’un financement productif dans le temps aux investisseurs et l’accroissement du niveau de transformation et de consommation local induit par la compétitivité désormais avérée des unités de production du secteur ;

g) Le renforcement du rang de premier producteur régional africain et amélioration du rang mondial dans la production du coton.

Bénéficiaires

Se fondant sur les actions déjà programmées pour être mise en œuvre à court terme et des impacts attendus de la mise en œuvre de cette stratégie, les bénéficiaires majeurs sont les agriculteurs qui voient leurs revenus améliorés et sécurisés ; les entreprises du secteur coton-textile qui confirment leurs performances à travers une compétitivité avérée ; les associations professionnelles de la filière qui voient leurs rôles et leurs capacités renforcées afin de mieux soutenir et représenter les acteurs de la filière et les Etats qui améliorent leur PIB et obtiennent une réduction du niveau de pauvreté et de chômage.

Cadre de mise en œuvre

L´ampleur des objectifs retenus dans la stratégie révisée requiert une mise en œuvre efficace et coordonnée des actions, surtout dans un contexte de rareté des ressources. Il est de ce fait essentiel d´assurer une cohésion et une complémentarité des efforts. A ce titre, un cadre de mise en œuvre fonctionnel approprié sera créé et le Comité de suivi et de coordination de l’Agenda sera renforcé.

Ainsi, le plan de mise en œuvre sera la feuille de route de référence pour les acteurs de la filière, les institutions et organismes de soutien à la filière, les partenaires techniques et financiers et les investisseurs pour créer un consensus et une intégration des efforts tant publics que privés vers les mêmes objectifs afin de développer une réponse intégrée à la filière. Ainsi, Les pays de la zone UEMOA témoigneront du renforcement de leur capacité à bénéficier des opportunités que présentent les marchés local, régional et international.

Dans cette perspective, il sera essentiel que le cadre institutionnel de conduite de cette stratégie soit réadapté de manière consensuelle entre les principaux acteurs de l’Union et de la filière avec l’appui de leurs Partenaires Techniques Financiers bi et multilatéraux.

La Commission de l’UEMOA aura bien entendu un rôle prédominant et déterminant à jouer dans l’exécution du PMO actualisé et de ce fait sera en relation étroite avec les Organisations Internationales (OI), telles que l’ITC, la Banque Mondiale, le CFC et la CNUCED en charges d’une partie de la mise en œuvre. C’est notamment à ce titre que la Commission de l’UEMOA a accepté d’être l’institution « Point Focal » du programme Tous ACP auprès des Organisations Internationales et autres partenaires.

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xiii Suivi évaluation

Dans le cadre de l’exécution du Plan de Mise en Œuvre de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA, le Comité de Suivi sera renforcé. Sa présidence est assurée par le représentant désigné par décision du Président de la Commission de l’UEMOA au sein du DDE et qui assure en même temps la présidence du Secrétariat Technique du Comité (ST/CoS).

La mise en œuvre de la stratégie révisée sera assurée par le Secrétariat Technique du Comité de Suivi de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA. A ce titre, il organise des sessions semestrielles de programmation des activités et du budget pour l’exécution du PMO et peut aussi organiser des missions périodiques de contrôle et de suivi pour confirmer les résultats présentés par la coordination de la mise en œuvre des activités, lors des sessions semestrielles.

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Avant-propos

Le présent document de stratégie révisée de mise en œuvre pour la période 2011-2020 de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA , adopté le 22 décembre 2003, contient les conclusions de débats, de réflexions et de propositions des acteurs de la filière de l’espace communautaire, ainsi que des études préliminaires réalisées par les instances de l’Union ou ses partenaires nationaux, régionaux et internationaux sur la question du coton et des textiles dans la sous- région.

L’objectif de l’Agenda, qui est de donner au coton de la sous-région et à ses dérivés une réelle compétitivité sur le marché mondial afin qu’elle contribue à la réduction de la pauvreté des populations de nos pays à l’horizon 2020, reste le fil conducteur de cette stratégie dont objectif central demeure la transformation de 25% de la production annuelle de la fibre de coton de l’espace d’ici à 2020.

L’élaboration de cette stratégie a fait l’objet d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs privés et publics de la filière coton-textile dans la sous-région. Elle a impliqué notamment les services en charge du coton et du textile dans les Etats membres, l’expertise internationale et les membres actuels du Comité de Suivi de l’Agenda : des réflexions, des travaux de recherche ainsi que des ateliers techniques de développement ont été menés par la Commission, par l’intermédiaire du Secrétariat Technique Restreint de l’Agenda, ceci en collaboration avec les experts de l’ITC. Chaque étape du processus a fait l’objet de consultations avec les différents maillons de la chaîne de valeur de la filière dans les pays de l’Union afin de prendre en considération leurs différentes préoccupations et idées sur le développement du secteur coton-textile dans leurs pays respectifs. Le plan de mise en œuvre élaboré a enfin été discuté puis validé par les représentants de tous les segments de la filière coton-textile-habillement et oléagineux des huit pays membres de l’Union, dans un atelier régional tenu les 11 et 12 novembre 2010 à Ouagadougou.

Le plan de mise en œuvre de la stratégie révisée a permis d’identifier les objectifs prioritaires à atteindre, les activités à réaliser, les responsabilités de chaque acteur impliqué et les moyens à mobiliser pour atteindre ces objectifs. Des indicateurs de progrès ont été fixés, afin d’évaluer continuellement le degré d’avancement dans la réalisation des missions assignées aux responsables de la mise en œuvre de l’Agenda et, pour chaque activité proposée, les structures d’assistance technique requises ont été indiquées.

Je tiens à féliciter l’équipe du Secrétariat Technique Restreint qui a conduit les travaux de mise à jour de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA et remercie vivement l’Union Européenne qui a répondu favorablement à notre demande de mise à jour de cet Agenda, à travers l’appui financier de son programme Tous ACP relatif aux produits de base agricoles. Mes remerciements s’adressent également à l’ITC pour l’appui technique fourni à la Commission et à tous les acteurs qui ont contribué, directement ou indirectement, à la réussite du processus d’actualisation de cette stratégie.

Cependant, ce document n’est pas une fin en soi. Il n’est qu’un cadre de planification reconnu par les instances de la Commission de l’UEMOA pour mobiliser les ressources requises à la réalisation des activités prioritaires retenues et pour assurer un soutien efficace au développement de la filière coton textile dans l’espace UEMOA. Pour réaliser les actions assignées dans cette stratégie révisée, deux conditions sont indispensables :

D’une part, il faut une réelle implication et un engagement total des responsables de chaque activité, aux niveaux national, régional et international ; et, d’autre part, un suivi effectif et une évaluation régulière du degré de réalisation des objectifs.

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C’est ainsi que la mise en œuvre des recommandations contenues dans ce document est d’une importance capitale et qu’une évaluation périodique devrait permettre de s’assurer de l’avancement des activités auxquelles nous avons accordées la priorité. Puissent tous les acteurs de la filière coton- textile de l’espace UEMOA répondre à cet appel et participer à la réalisation des objectifs poursuivis avec l’accompagnement ferme et efficace de nos partenaires techniques et financiers et de nos Etats membres.

Le Président de la Commission de l’UEMOA

Soumaïla CISSE

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Sigles et abréviations

A.C.A Association Cotonnière Africaine ACP Afrique Caraïbes Pacifique

AFD Agence Française de Développement AGOA African Growth and Opportunity Act

AIFO Association des Industriels de la Filière Oléagineuse AProCA Association des Producteurs de Coton Africain BCEAO Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BM Banque Mondiale

BOAD Banque Ouest Africaine de Développement CCR Chambre Consulaire Régionale

CDE Centre pour le développement de l’entreprise

CERFITEX Centre de Recherche et de Formation de l’Industrie Textile (Ségou, Mali) CFA Franc de la Communauté Financière Africaine

CFC Fonds Commun pour les Produits de base

CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

CORAF Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole CSAGE Comité de Suivi de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile CotlookA Indice d’information sur le marché international du coton

CV Chaîne de Valeur

DDE Département du Développement de l'Entreprise, des Télécommunications et de l'Energie DDRE Département du Développement Rural, des Ressources Naturelles et de l'Environnement DMRC Département du Marché Régional, du Commerce, de la Concurrence et de la Coopération ECOCERT Organisme de contrôle et de certification

FAGACE Fonds Africain de Garantie

FAO Organisation Mondiale des Nation Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

FIRCA-CI Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agronomiques de la Côte d’Ivoire

FLO Fairtrade Labelling Organisation

FRDA Fonds Régional pour le Développement Agricole FSA Fonds de Solidarité Africain

GARI Fonds de garantie des investissements privés en Afrique de l’Ouest GIZ (exGTZ) Deutsche Gesellschatt Für Internationale Zusammenarbeit

ICAC Comité consultatif international du coton

IFDC Centre international pour la Fertilité des sols et le Développement agricole ISO Organisation internationale de normalisation

ITC Centre du Commerce International OCI Organisation de la Conférence islamique OI Organisation Internationale

(16)

xviii OMC Organisation Mondiale du Commerce ONG Organisation Non Gouvernementale

ONUDI Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel OPC Organisation des Producteurs de Coton

OXFAM Oxford Commitee for Famine Relief PAFICOT Projet d'Appui à la Filière Coton Textile PAU Politique Agricole de l’Union

PER Programme Economique Régionale

PIB Produit Intérieur Brut

PIC Politique Industrielle Commune PME Petites et Moyennes Entreprises PMI Petites et Moyenne Industries PMO Plan de mise en œuvre

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PRPICA Programme Régional pour la Protection Intégrée du Cotonnier en Afrique PTF Partenaire Technique et Financier

SNRA Services Nationaux de Recherche Agronomique SNV Agence de développement des Pays-Bas

STR Secrétariat Technique Restreint du Comité de Suivi de l’Agenda Coton Textile SOFITEX Société burkinabè des fibres textiles

UE Union Européenne

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

USAID Agence des Etats-Unis pour le développement international

WACIP Programme de Renforcement du Secteur Coton en Afrique de l’Ouest et du Centre

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xix

TABLE DES MATIERES

Avant-propos xv

Introduction 1

1. CONTEXTE GÉNÉRAL DE LA FILIÈRE COTON-TEXTILE 3

Evolution historique 3

Atouts de la filière coton-textile de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine 4

Faiblesses de la filière coton ouest-africaine 5

Le marché mondial du coton : évolution et perspectives 7

Importance économique du coton 7

Production 7

Consommation 8

Consommation industrielle 9

Commerce 9

Prix 10

Subventions et distorsions 10

Perspectives à moyen terme 10

2. DETERMINATION DE L’OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT POUR

L’AGENDA COTON-TEXTILE REVISE 11

Etat de mise en œuvre de l’Agenda 11

Révision de l’Agenda 11

Le Plan de Mise en Œuvre 11

Les différents intervenants 12

Champ couvert par la stratégie révisée 12

Objectif de développement 13

3. STRATEGIE REVISEE 15

Vision stratégique 15

OBJECTIF STRATEGIQUE 1 : Améliorer la productivité des filières coton-textile de la

zone UEMOA 15

OBJECTIF STRATEGIQUE 2 : Améliorer la qualité du coton dans la zone UEMOA 21 OBJECTIF STRATEGIQUE 3 : Soutenir le développement et la promotion du coton et

des textiles de la zone UEMOA sur le marché régional et international 24 OBJECTIF STRATEGIQUE 4 : Développer la transformation locale de la fibre de coton 28 OBJECTIF STRATEGIQUE 5 : Favoriser le développement et la promotion de la filière

oléagineuse (Graine de coton) 32

4. CADRE DE MISE EN OEUVRE DE LA STRATÉGIE REVISEE 33

Le comité de suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 33

Mise en place d’un nouveau comité de suivi renforcé 33

5. SCÉNARIOS DES RÉSULTATS POTENTIELS 35

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xx

Hypothèses 35

Facteurs de viabilité du plan 35

Risques 36

Suivi-évaluations 36

6. PLAN DE MISE EN ŒUVRE 38

7. ACTIONS PRIORITAIRES PROGRAMMABLES AU TITRE DES 18 OU 24

MOIS PROCHAINS 58

ANNEXE I : Cartographie de la chaîne de valeur 65 ANNEXE II : Rapport d'atelier régional de validation des propositions relatives a

l'actualisation de l'Agenda 66

ANNEXE III : Liste des participants a l'atelier de validation des propositions

relatives a l'actualisation de l'Agenda CT 76

ANNEXE IV : Membres du Secrétariat technique restreint et experts nationaux

et internationaux 82

ANNEXE V : Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans

l’UEMOA (2003) 83

(19)

1

Introduction

L’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine est composée de huit pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Créée le 10 janvier 1994, Elle a une superficie totale de 3.509.600 km² et un marché de près de 94 millions d’habitants. L’Union a pour objectifs de renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres ; d’assurer la convergence des performances et des politiques macroéconomiques des Etats membres à travers une procédure de surveillance multilatérale ; de créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes ainsi que sur un Tarif Extérieur Commun et une politique commerciale commune ; de coordonner les politiques sectorielles nationales par la mise en œuvre d’actions communes dans les grands domaines de la vie socio-économique des Etats membres et d’harmoniser les législations des Etats membres en matière économique.

A ce titre, elle a mis en place entre autres (i) un Programme Economique Régional (PER) visant la réalisation de projets intégrateurs régionaux, (ii) une Politique Agricole de l’Union (PAU) visant à assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire et (iii) une Politique Industrielle Commune (PIC) visant à renforcer le tissu industriel de l’Union. En dépit de ces programmes qui sont en cours dans les secteurs agricole et industriel, des dysfonctionnements ont été enregistrés au niveau de la filière coton-textile de l’Union depuis la campagne agricole 1999-2000.

En effet, la non application par certains pays producteurs de coton des règles commerciales multilatérales de l’OMC, notamment dans le domaine des subventions a entraîné (i) des pertes de recettes d’exportation sur le coton de l’ordre de 100 milliards de FCFA par an aux pays membres de l’Union, (ii) l’exposition du coton africain à des distorsions du marché international entraînant une déprime structurelle des cours du coton, aggravée par l’évolution défavorable de la parité euro-dollar, a accentué la grave crise que traverse la filière coton-textile dans l’espace UEMOA tout en annihilant les efforts de développement et de réduction de la pauvreté entrepris par les différents Etats membres.

Pourtant, cette filière qui reste la principale source de revenu de plus de 15 millions de personnes dans la sous-région, génère entre 30 et 50% des recettes d’exportation des Etats membres, contribue en moyenne de 33% à la formation du PIB et occupe près de 70% de la population active. Créatrice de nombreux emplois directs et indirects dans tous les secteurs de l’économie, la filière coton-textile participe grandement à la lutte contre la pauvreté dans la sous-région.

Pour soustraire une bonne partie de cette production à la volatilité des prix du marché mondial, et créer des emplois et de la valeur ajoutée dans la perspective de relever le défi de la lutte contre la pauvreté, il s’avère indispensable de promouvoir la transformation de la production locale de coton dans l’espace UEMOA pour rendre performante la filière.

Sur la base de ces analyses, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union en sa séance du 8 décembre 1999 a donné de nouvelles orientations à la BOAD pour prendre des initiatives, notamment en ce qui concerne des actions futures en matière de lutte contre la pauvreté. Dès lors, en 2002, la BOAD a réalisé une étude d’identification et de promotion d’unités industrielles régionales dans la filière coton de l’UEMOA suite à un atelier régional organisé à Lomé le 1er mars 2002 avec l’ensemble des acteurs afin de trouver les voies et moyens pour sortir la filière coton de la crise qui la secouait. Les résultats de cette étude ont permis au Conseil des Ministres Sectoriel de l’UEMOA en sa session du 18 Juin 2003 à Ouagadougou de prendre une décision importante relative à la mise en place d’une stratégie régionale et d’un plan d’action pour la transformation du coton dans l’UEMOA. Cette décision a été adoptée le 22 décembre par le Conseil de Ministres Statutaire de l’Union puis libellée sous forme d’un

« Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA » avec comme souci premier de défendre et de promouvoir la transformation du coton de la sous-région.

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(21)

3

704 692 768 608 786 161

916 114 771 502

814 768

427 167

533 311 59 59

55 62

65 49 46

80

58

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

1991 1996 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 800 000 900 000 1 000 000 Production (tonnes) Indice Cotlook A

1. CONTEXTE GÉNÉRAL DE LA FILIÈRE COTON-TEXTILE

Dans les pays de l’UEMOA, les conditions climatiques et écologiques sont favorables à la production cotonnière dans laquelle interviennent directement ou indirectement environ 15 millions de personnes dont les cotonculteurs qui sont regroupés au sein de plus de 200.000 associations ou coopératives. Il s’agit pour l’immense majorité, de petits exploitants qui pratiquent une agriculture pluviale sur des surfaces comprises entre 1 à 5 ha en moyenne.

La libéralisation de la filière coton qui s’est déroulée suivant une approche intégrée, a été effective dans tous les pays de l’UEMOA. Au plan institutionnel, les filières cotonnières sont gérées par les interprofessions dans la plupart des pays.

En dehors du modèle béninois qui compte trois familles professionnelles (Distributeurs d’Intrants agricoles, Producteurs de coton et Sociétés d’égrenage), les interprofessions des autres pays se composent de deux familles professionnelles (Sociétés d’égrenage et Associations de producteurs). Par ailleurs, pour éviter une concurrence sur le terrain, des zones d’intervention sont généralement attribuées aux différentes sociétés d’égrenage.

Les activités des interprofessions portent essentiellement sur la gestion de l’approvisionnement national en intrants par appels d’offres, le mécanisme de lissage, le financement de la recherche et la production de semences. Elles sont parfois impliquées dans l’encadrement et la formation des producteurs.

L’approvisionnement en intrants se fait par les sociétés d’égrenage au profit des producteurs de leurs zones d’intervention.

Evolution historique

La production de coton graine de la zone UEMOA a démarré autour des années 50 dans les pays du littoral à partir desquelles les premiers tonnages ont été commercialisés. Cette production a connu une progression très rapide dans le temps, due à l’intervention de la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles (CFDT) et certaines sociétés cotonnières étrangères et la mise en œuvre de différents projets de développement rural dans les zones cotonnières. Cette évolution est à la base de son extension au niveau de tous les Huit (8) pays de l’Union ainsi que la prolifération de l’installation d’unités d’égrenage. La production a été multipliée par 5 et le rendement par 2, propulsant ainsi l’Afrique de l’Ouest et du Centre au second rang des exportateurs mondiaux de coton fibre. La production de coton fibre a atteint son point culminant de 900 000 tonnes de fibre en 2005-2006 avant de s’effondrer à 420.000 tonnes en 2009-2010. Depuis lors, elle tend à remonter mais reste très en deçà de ce niveau.

La fibre issue de la production cotonnière (environ 42% de la quantité de coton graine produite) est exportée à plus de 95%. Par manque de compétitivité, les différentes usines textiles sont tombées en faillite et le niveau de transformation a chuté à moins de 2%. Cette quantité est partagée à égalité entre les industries textiles restantes et les structures artisanales de la sous-région.

Graphique 1 : Évolution de la production de fibre dans l’UEMOA et de l’Indice CotlookA

Source : Approfondissement des études relatives à la création de deux fonds régionaux d’appui à la filière coton textile, Octobre 2009

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4

La production de fibre est obtenue à partir de l’activité de 77 usines d’égrenage d’une capacité de 2,54 millions de tonnes de coton graine. Quatre (4) pays mobilisent près de 87% de cette capacité. Il s’agit du Bénin (650.000 t), le Mali (600.000 t), le Burkina Faso (535.000 t) et la Côte d’Ivoire (420.000 t).

Tableau 1 : Répartition des usines d’égrenage et leur capacité dans l’espace UEMOA

Source : Approfondissement des études relatives à la création de deux fonds régionaux d’appui à la filière coton textile, Octobre 2009

Atouts de la filière coton-textile de l’Union Economique et Monétaire Ouest- Africaine

La filière coton-textile de l’UEMOA est basée sur une agriculture pluviale réalisée à partir d’une technologie conventionnelle utilisant des pesticides à bas volume et récoltée à la main produisant de longs fils dont la qualité est confirmée.

A travers cet espace, on dénombre une population qui représente environ 1,5% de la population de la planète qui cultive près de 4% de la superficie cotonnière emblavée au plan mondial. Les capacités d’extension et d’amélioration des rendements de cette culture existent.

La culture du coton est une activité qui a fait reculer la pauvreté au niveau des zones de production, quatre fois plus rapidement que dans les autres zones non productrices et l’UEMOA constitue la principale zone cotonnière (76% de la production) en Afrique subsaharienne et se classe au 5è rang à l’échelle mondiale (2004-2005). En 2009-2010, le coton dans l’UEMOA ne représente plus que 53% de la production subsaharienne et se situe au 7è rang au plan mondial.

La production du coton biologique dans la sous-région est une niche à prendre en compte pour le développement de la filière coton. La commercialisation du coton fibre certifié biologique pour la filature permet au producteur d’obtenir un gain substantiel de 0,1 Euro/kg de coton graine vendu (par rapport à un prix de l’ordre de 0,3 euro/kg pour le coton conventionnel).

Il en est de même pour le coton produit sous le label « Coton équitable ». Compte tenu des contraintes de production de ce type de coton, il est reversé au producteur 0,05 euro/kg de coton graine vendu. Cette production lancée en 2005 sous le label « Coton équitable » concernant essentiellement le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso est vendue sur le marché européen sous l’expertise de GeoCoton (DAGRIS) pour sa technique de production. Il existe également le label coton bio-équitable.

PAYS NOMBRE D’USINES CAPACITE (T) %

Bénin 19 650.000 26

Mali 17 600.000 24

Burkina 15 535.000 21

Côte d’Ivoire 12 420.000 17

Togo 6 200.000 8

Sénégal 5 65.000 3

Niger 2 60.000 2

Guinée Bissau 1 10.000 0,4

Total UEMOA 77 2.540.000 100

(23)

5

Seul le Burkina connaît des avancées par rapport au coton transgénique qui présente un avantage comparatif certain par rapport aux autres systèmes de culture en termes de maîtrise des ravageurs et par conséquent, de diminution des charges de production et d’amélioration du rendement. La technologie transgénique semble mieux adaptée à la culture du coton aujourd’hui (57% des superficies mondiales et 80% des surfaces coton du Burkina) à cause de ses effets de réduction du risque et des coûts de production.

Le nombre important d’usines d’égrenage (77) et de filature (46) existant sur le territoire de l’Union avec une bonne répartition spatiale reste un avantage certain pour la relance des activités dans le secteur avec la perspective de minimisation des investissements à mettre en place pour la transformation de la fibre.

Faiblesses de la filière coton ouest-africaine

Dans l’ensemble de l’espace UEMOA, les rendements sont faibles et ne représentent que 52% du rendement moyen mondial, ce qui n’induit qu’une production de 2% par rapport à la production mondiale.

Elle est d’ailleurs exportée à près de 100% et ne représente que 6% des exportations de fibre au plan mondial. La consommation industrielle domestique ne représente que 0,1% du total mondial et la consommation finale de coton 0,2%.

Les investissements actuels dans le secteur n’ont pas permis aux pays bénéficiaires des facilités de l’AGOA d’exploiter toutes les possibilités offertes dans ce cadre. A ce jour, les pays africains n’ont pas atteint 34% du plafond global qui leur a été attribué pour exporter leurs produits à travers ce canal.

Au niveau de la chaîne des valeurs, pour être compétitif sur les marchés, les industries de la sous région doivent aligner les prix de leurs fibres sur ceux des pays concurrents notamment d’Asie, ce qui ramènerait les prix du coton graine à un niveau très faible (de l’ordre de 125 FCFA/kg). Par ailleurs, la fluctuation des taux de change reste un facteur d’incertitude dans les échanges et d’instabilité des politiques dans la filière.

En effet, la monnaie de référence du marché mondial de coton est le US$. Pour les pays de la zone FCFA, qui ont une parité fixe avec l’Euro, l’évolution du taux de change entre le US$ et l’Euro influence fortement la compétitivité de leurs fibres sur le marché mondial. Les recettes en US$ doivent être converties en FCFA pour les paiements au niveau de la filière. A l’avènement de l’Euro, des gains ont été réalisés grâce à un taux de change plus favorable entre l’Euro et le US$. Mais à partir de 2002, cette tendance s’est renversée, parce que l’Euro devenant de plus en plus cher le taux de change se traduit par une réduction des prix de coton fibre évalués en Euro et induit une réduction de la marge bénéficiaire des pays de la zone FCFA. Ce sont ces effets néfastes sur le commerce extérieur qui amènent certains acteurs à demander la déconnection du FCFA de l’Euro.

Au total les faiblesses peuvent se résumer :

 Au mode de détermination du prix d’achat du coton graine et du prix payé au producteur qui n’est pas rémunérateur pour ce dernier ;

 Aux difficultés récurrentes d’accès à l’énergie et l’eau à un coût concurrentiel et de manière pérenne ;

 Au caractère prohibitif des coûts de transport dans la zone UEMOA ;

 Au fractionnement du marché intérieur rapporté à la dispersion des industries textiles nationales ;

 A la vétusté des unités de transformation ;

 Au coût élevé des matières premières et des autres facteurs de production ;

 A la faible productivité de la main d’œuvre ;

 A une fiscalité lourde ;

 Aux nombreuses tracasseries administratives ;

 A l’invasion du marché local par des produits asiatiques bas de gamme, pillant les créations et dessins des industries locales pour envahir le marché de copies de tissus sur des motifs à succès ;

(24)

6

 A des importations frauduleuses de grandes quantités de tissus en direction des pays de l’UEMOA ;

 A la chute des cours entraînée par les subventions ;

 Au taux de change euro dollar très pénalisant pour les exportateurs ;

 A la concurrence des fibres synthétiques qui limite la croissance de la demande, et accentue la déprime des cours ;

 A des importations frauduleuses massives à travers les friperies.

Graphique 2 : Structure du marché textile de l'UEMOA

Source : Approfondissement des études relatives à la création de deux fonds régionaux d’appui à la filière coton textile, Octobre 2009

Au niveau des différents segments de la transformation, la situation se présente comme ci-après : a) Transformation locale de la fibre (marchande et déchets)

Moins de 1% de la production de fibre est transformé localement au niveau des quelques rares usines de filatures et de tissage pour la plupart obsolètes. Ces usines conçues à haute intensité de main-d’œuvre rencontrent aujourd’hui des difficultés par rapport :

 Au manque de compétitivité généralisé de l’outil productif ;

 A l’approvisionnement en coton fibre, en termes de coût et de conditions ;

 Au coût élevé et la non disponibilité permanente de l’énergie et de l’eau ;

 A la vétusté et à l’obsolescence des équipements ainsi que le vieillissement du personnel ;

 A l’absence d’une plate-forme de distribution et de réseaux de commercialisation à l’international ;

 Au poids de l’endettement ;

 A l’absence chronique de fonds de roulement ;

 Aux difficultés de mobilisation de ressources financières ;

 A la faible capacité pour satisfaire les demandes dans les délais ;

 A la faiblesse du cadre de formation technique des agents du sous-secteur textile.

b) Filature Teinture et tissage

Les sociétés de filature de teinture et tissage subissent une concurrence des pays asiatiques et ne reçoivent pas d’appui conséquent de leurs pays respectifs en termes de facilités bancaires, tarifaires, publicitaires, et d’accès au marché international. L’artisanat reste assez dynamique dans ce domaine.

Mais, il a des besoins de matière première, de formation et d’équipements modernes pour présenter des produits de qualité standardisés et acceptables sur tous les marchés.

Importations ; 17%

Fraude; 49%

Friperie; 17%

Production locale; 17%

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7 c) Confection

La plupart des usines évoluant dans ce secteur ont fermé. Par contre, l’artisanat connait plus d’essor, mais il est largement dépendant de la filature locale. L’arrêt des activités de la plupart des sociétés de filature est perçu comme une menace directe et immédiate. Quant au marché local, il subit de plus en plus, la concurrence des importations de contrefaçons industrielles imitant les produits de l’artisanat local.

On note la faiblesse de la capacité de production individuelle par rapport aux volumes des marchés d’exportation et l’importation incontrôlée de la friperie qui concurrence ces unités de production qui ont des difficultés d’approvisionnement en tissu localement.

d) Compétitivité du coton

Les résultats de certaines études ont montré qu’en Afrique de l’Ouest, le coût de production du coton graine et de la fibre par hectare est le plus bas par rapport à tous les autres pays producteurs avec 217.249 F en moyenne pour le coton graine (Chaudhry, 2005). Malheureusement du fait des bas rendements, les pays de la sous-région se positionnent parmi les pays les plus chers lorsqu’on rapporte les résultats au kg/ha (près de 385 FCFA). Donc, les pays de l’UEMOA restent les plus chers dans la production à cause du très faible niveau des rendements. L’amélioration de la compétitivité passe donc par une amélioration des rendements sur la base des appuis renforcés et la mobilisation des réserves d’efficience dans les segments en amont et en aval de la production (rendement champ & rendement égrenage).

Cependant, il apparaît légitime de privilégier autant que possible la valorisation interne de la fibre de coton produite au sein de l’UEMOA, dans le souci de réduire la dépendance de cette filière vis-à-vis des aléas du marché mondial.

Enfin, il est important de souligner que pour les pays comme le Niger et la Guinée Bissau, dans lesquels la production et le tissu industriel de transformation sont quasiment en disparition. Ces Etats doivent mener des réflexions pour l’élaboration d’un programme spécial de relance des activités.

Le marché mondial du coton : évolution et perspectives

Importance économique du coton

Le coton est principalement cultivé pour sa fibre, matière première de l’industrie textile. Les graines de coton fournissent une huile qui se classe au cinquième rang des huiles alimentaires consommées dans le monde et des tourteaux à haute valeur protéique pour l'alimentation animale.

Le coton a joué un rôle important dans le développement industriel à partir du 18ème siècle. Il fournit emplois et revenus à des centaines de millions de personnes intervenant dans sa production, son traitement et son commerce à travers tous les continents. Sa culture a contribué à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté dans les zones rurales.

Production

Le coton est cultivé dans plus de cent (100) pays et couvre environ 2,5 % des terres arables de la planète. Environ 90 % de la production est concentrée dans l’hémisphère Nord.

La superficie mondiale consacrée au coton est relativement stable depuis 1950, fluctuant entre 28 et 36 millions d’hectares.

Par contre, la production mondiale a triplé entre 1950-51 et 1991-92, passant de 6,6 millions de tonnes de fibre à près de 21 millions de tonnes, puis elle a plafonné jusqu’en 2003-04. Elle a fait un bond de plus de 27 % en 2004-05 pour atteindre le niveau record de 27 millions de tonnes. Ceci se justifie par une amélioration du rendement moyen mondial qui est passé de 230 kilogrammes de fibre par hectare à près de 600 kg/ha en 1991-92 puis a stagné jusqu’à la fin des années 90. Les rendements ont enregistré une amélioration constante pour atteindre 755 kg/ha en 2004-05 puis leur niveau record de 800 kg/ha en 2007-08. Ce gain de productivité est essentiellement dû à l’expansion rapide de l’utilisation commerciale des variétés génétiquement modifiées résistant à certains insectes et/ou herbicides. La production est retombée à moins de 22 millions de tonnes en 2009-10 du fait de la crise économique.

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8

19 21 23 25 27

00/01 02/03 04/05 06/07 08/09 10/11

Semé dans une dizaine de pays en 2010, le coton génétiquement modifié occupe 57 % de la surface totale, contre seulement 2 % en 1996 et fournit environ 60 % de la production et des exportations mondiales.

Graphique 3: Production cotonnière mondiale (Millions de tonnes de fibre)

Source : ICAC

Entre 2004-05 et 2009-10, la production totale mondiale a chuté de 13% mais elle a augmenté de 13%

en Chine et de 19% en Inde. La baisse la plus forte a été enregistrée dans les pays de l’UEMOA (- 52 %) dont la compétitivité à l’exportation (95% de la production) a subi de plein fouet la forte appréciation de l’euro, et partant du franc CFA, par rapport au dollar américain depuis 2002.

En conséquence, les moyennes mondiales cachent une forte variabilité entre les pays. En 2009-10, le rendement moyen en fibre à l’hectare dans les pays UEMOA, où la culture est exclusivement pluviale, ne représentait que 54% de la moyenne mondiale et 21% du rendement moyen en Australie.

Graphique 4 : Rendements moyens (kg de fibre/ha, 2009/10)

Source : ICAC

Consommation

La demande finale de fibres textiles dans le monde a augmenté à un rythme impressionnant depuis les années 50, allant de 7,6 millions de tonnes à 57 millions de tonnes en 2004.

0 400 800 1200 1600 2000

Chine Inde USA Pakistan Brésil Ouzbékistan Turquie Australie UEMOA Monde

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9

La consommation de 4 kg de coton par habitant par an a été presque constante depuis 1960, alors que la consommation totale de fibre de textile par habitant a plus que doublé. La part du coton dans l'utilisation mondiale de fibres textiles est ainsi tombée de 79 % en 1950 à 36 % en 2010.

Consommation industrielle

La consommation industrielle mondiale du coton a fortement augmenté dans les années 80 puis elle a stagné au-dessous de 19 millions de tonnes jusqu’en 1998-99 avant d’atteindre le niveau record de 26,5 millions de tonnes en 2007-08. La demande de textiles ayant été fortement affectée par la crise économique mondiale, la consommation industrielle a chuté de 11 % en 2008-09.

La Chine a été la locomotive de l'industrie textile mondiale, captant 85 % de l’accroissement de la consommation industrielle de 1998-99 à 2007-08. La filature chinoise a traité 10,9 millions de tonnes de coton brut en 2007-08, contre 4,3 millions de tonnes en 1998-99, soit respectivement 41% et 23% du total mondial.

Commerce

Plus de 150 pays participent aux échanges internationaux de coton fibre, matière première de l’industrie textile.

Les plus gros pays producteurs sont également les plus gros consommateurs au niveau industriel (filature) de sorte que les échanges internationaux portent sur environ un tiers de la production.

Le commerce international du coton a atteint 3,6 millions de tonnes en 1926-27, qui est resté un record jusqu'à la fin des années 50. Les échanges ont ensuite progressé pour atteindre le niveau record de 9,5 millions de tonnes en 2005-06 (août-juillet). Ils se sont fortement contractés à la suite de la crise économique mondiale, retombant à 6,5 millions de tonnes en 2008-09. La valeur des exportations mondiales de coton brut est estimée à 13 milliards de dollars américains en 2009-10 au prix du marché.

La Turquie et le Bangladesh sont les plus gros importateurs après la Chine. Par contre, les Etats-Unis ont toujours été le premier exportateur mondial, sauf en 1985-86.

2e producteur et 2e consommateur mondial, l’Inde est passée en 5 ans de la position de 2e importateur à celle de 2e exportateur mondial. Ainsi, l’un des plus importants clients pour le coton de l’UEMOA est devenu son principal concurrent.

Graphique 5 : Exportation de coton par pays (2009/10)

Source : ICAC

USA 34%

Inde Ouzbékistan 18%

10%

UEMOA 6%

Australie 6%

Brésil 6%

Turkménistan 3%

Grèce 3%

Autres 14%

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10 Prix

Le coton se vend en dollars américains sur le marché mondial. Depuis 1950, les prix internationaux du coton ont été orientés à la baisse en raison des gains de productivité. Malgré les distorsions causées par les subventions, l’offre et la demande de coton réagissent aux prix qui sont eux-mêmes déterminés par les tendances de l’offre et de la demande globales.

L’indicateur de référence des cours mondiaux, l’Indice A de Cotlook, s’est élevé en moyenne à 73 cents par livre de 1980-81 à 1989-90 (août-juillet) et à 72 cents au cours des 10 campagnes suivantes. Le principal facteur explicatif des variations interannuelles de la moyenne des cours a été le solde net du commerce extérieur de fibre de la Chine.

Cependant, la moyenne décennale de 2000 à 2009 est tombée à 59 cents la livre en raison de l’excédent de production créé par la brusque amélioration du rendement moyen.

Les prix du coton caractérisés par leur volatilité et leur imprévisibilité à court terme. L’Indice A de Cotlook a fluctué entre 35 et 90 cents par livre au cours de la dernière décennie. En novembre 2010, le cours mondial a atteint le niveau de 172 cents qu’il n’avait pas atteint depuis 1864, durant la guerre de Sécession et en raison de la pénurie due à la vigoureuse reprise de la demande après la crise de 2008 qui avait entraîné une chute de la production.

Subventions et distorsions

Les subventions encouragent la poursuite de la production dans plusieurs pays n’ayant pas d’avantages comparatifs à la production du coton ; ce qui a un impact négatif sur les prix internationaux moyens du coton.

De 2005-06 à 2009-10, le montant total des soutiens directs des prix et des revenus du coton s’est élevé en moyenne à 4,6 milliards de dollars US, dont environ la moitié aux Etats-Unis, ce qui représente 40%

de la valeur des exportations au prix moyen du marché, près de 13% de la valeur de la production mondiale et plus de deux fois la production de l’UEMOA.

En raison de son importance vitale pour les économies de nombreux pays en développement, le coton est l’un des enjeux majeurs des négociations sur l’agriculture à l’OMC.

Perspectives à moyen terme

Les fondamentaux de l’offre et de la demande paraissent bien orientés. Le coton devrait bénéficier du boom des matières premières. La demande de coton devrait être soutenue par l’accroissement de la population et des revenus, notamment dans les pays intermédiaires, même si la part de marché du coton continuera sans doute à décliner. La production devrait être limitée par la concurrence des cultures vivrières, oléagineuses et des bio-carburants alors que les rendements devraient plafonner car il n’y a pas de progrès technique considérable en perspective.

Cependant, les fibres chimiques concurrentes exerceront une pression sur les prix du coton et la baisse des prix des textiles au stade du détail tend également dans une certaine mesure à se répercuter en amont sur les prix des fibres.

Le déficit structurel entre la production et la consommation chinoises devrait tendre à s’accroître ce qui dopera les importations et soutiendra les prix.

En conséquence, les prix internationaux moyens du coton au cours de la présente décennie seront, selon toute vraisemblance, nettement supérieurs à la moyenne de 59 cents la livre, sauf crise économique globale de longue durée. Ils n’en resteront pas moins volatiles et imprévisibles.

Les pays de la zone UEMOA dont les coûts de production et la qualité sont potentiellement très compétitifs devraient ainsi pouvoir regagner des parts de marché d’autant qu’ils disposent d’une marge importante de progrès en termes de productivité et de qualité.

(29)

11

2. DETERMINATION DE L’OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT POUR L’AGENDA COTON-TEXTILE REVISE

Etat de mise en œuvre de l’Agenda

Les actions majeures engagées dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA ont porté sur :

 la mise en place d’un Comité de suivi avec un règlement intérieur, la nomination des points focaux par les Etats membres de l’UEMOA ;

 la tenue des rencontres périodiques par le Comité de Suivi ;

 la réalisation par la BOAD de deux études relatives à la création de Fonds régionaux dédiés à la filière coton-textile ;

 la réalisation d’une étude, par le Centre de Développement des Entreprises (CDE), sur les services au secteur coton-textile-habillement dans l’UEMOA ;

 l’harmonisation des normes sur le coton au sein de l’UEMOA ;

 la signature par le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, d’une convention de financement avec l’UEMOA relative à la mise en œuvre du Projet d’Appui du Fonds Africain de Développement (FAD) à la Filière Coton-Textile dans les quatre pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton ; et,

 la réalisation d’une étude complémentaire pour l’approfondissement des résultats des études relatives à la création des deux fonds régionaux d’appui à la filière coton-textile financées par l’ONUDI.

Révision de l’Agenda

En dépit de toutes ces dispositions qui ont été prises pour la mise en œuvre de l’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA, aux termes de son échéance en 2010, les résultats n’étaient pas à la hauteur des espérances. Pour redynamiser cette stratégie dans le contexte actuel de la filière, la Commission de l’UEMOA a sollicité l’appui de l’Union Européenne, dans le cadre du programme Tous ACP pour les produits de base, pour l’accompagner dans la mise à jour de l’Agenda dont l’objectif était de transformer à l’horizon 2010, 25% de la production de coton fibre par an en y apportant plus de valeur ajoutée et créer par la même occasion 50.000 emplois industriels. L’ITC a alors été désigné pour accompagner la Commission de l’UEMOA dans l’actualisation de l’Agenda coton-textile. La Commission de l’UEMOA a mandaté le STR de l’Agenda afin de diriger les travaux de mise à jour et donc de travailler en étroite collaboration avec l’ITC tout au long du processus.

Des résultats de la démarche entreprise conformément au plan de travail retenu avec le STR, l’objectif tel que formulé reste d’actualité au regard des observations des acteurs de la chaîne de valeur lors des missions circulaires dans les pays. Néanmoins, ils reconnaissent que l’horizon temporel doit être réajusté en rapport avec les actions à mener et la période d’exécution de ces actions pour permettre d’apprécier leurs effets. Le rapport de la dernière actualisation des études sur la mise en place de Fonds Régional de Développement Economique de la filière coton propose dans un de ses scénarios dit "ambitieux" qui pourrait garantir le développement du textile et de la confection, assurer une véritable reconquête du marché régional et un positionnement durable sur le marché international, de viser le taux de transformation de 25% de la fibre, non pas en 2010, mais à une plus longue échéance, c’est-à-dire à l’horizon 2020 », coïncidant ainsi avec les nouvelles ambitions de la Commission à travers son plan stratégique

Le Plan de Mise en Œuvre

L’opérationnalisation de l’Agenda coton-textile (2003) avait été faite à travers un plan d’action basé sur six (6) axes d’intervention, des objectifs et des activités. L’aboutissement du processus actuel de travail sur l’actualisation dudit Agenda est issu des activités précédemment programmées dans le dernier plan d’action, les opinions des Experts dans les pays de l’UEMOA, les résultats d’études commanditées dans le secteur et les résultats des travaux de différents ateliers de validation. Le document qui résulte de ces

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