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Quand la réintroduction d un médicament permet le diagnostic

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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-03490671

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03490671

Submitted on 20 May 2022

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Quand la réintroduction d’un médicament permet le diagnostic

Hélène Geniaux, Jacques Buxeraud

To cite this version:

Hélène Geniaux, Jacques Buxeraud. Quand la réintroduction d’un médicament permet le diagnostic.

Actualités Pharmaceutiques, Elsevier, 2020, 59, pp.52 - 54. �10.1016/j.actpha.2020.01.015�. �hal- 03490671�

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Dochead pratique

Sous-dochead pharmacovigilance

Quand la réintroduction d’un médicament permet le diagnostic

Hélène Geniauxa Praticien hospitalier Jacques Buxeraudb*

Professeur des universités

aCentre régional de pharmacovigilance, de pharmacoépidémiologie et d'information sur

les médicaments, Service de pharmacologie, toxicologie et pharmacovigilance, 2 avenue Martin- Luther-King, 87042 Limoges cedex, France

bFaculté de pharmacie, 2 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges, France

*Auteur correspondant.

Adresse e-mail : jacques.buxeraud@unilim.fr (J. Buxeraud).

Résumé

La réintroduction d’un médicament après survenue d’un problème iatrogénique peut permettre de mettre en cause le médicament. Nous rapportons ici deux cas cliniques, un pour les corticoïdes et l’autre pour la codéine.

© 2020

Mots clés – codéine ; corticoïde ; effet indésirable ; iatrogénie ; pharmacovigilance Summary à traduire

© 2020

Keywords à traduire et à placer en ordre alphabétique

Les glucocorticoïdes physiologiques (cortisone et cortisol) sont des hormones métaboliques essentielles. Les corticoïdes synthétiques, incluant la bétaméthasone, la prednisolone et la

dexaméthasone notamment, sont utilisés principalement pour leur effet anti-inflammatoire. À forte dose, ils diminuent la réponse immunitaire. Leur effet métabolique et de rétention sodée est moindre que celui de l'hydrocortisone.

© 2020 published by Elsevier. This manuscript is made available under the CC BY NC user license https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/

Version of Record: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S051537002030015X Manuscript_2d44534c55b6b435fa27c43d6d5abeab

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La codéine est un antalgique à faible action centrale. Elle exerce son effet grâce à son action sur les récepteurs opioïdes µ bien que son affinité pour ces récepteurs soit faible. Son effet analgésique est dû à sa conversion en morphine. Ce médicament, en particulier lorsqu'il est associé à d'autres antalgiques, comme le paracétamol, a montré son efficacité dans le traitement des douleurs nociceptives.

T1 Flush après injection de corticoïdes

« Isabelle P, 46 ans, a reçu une injection péri-articulaire de Celestene® (bétaméthasone) pour une tendinite. Elle signale la survenue, 24 heures après l’injection, d’un érythème facial et du décolleté, une sensation de chaleur intense au niveau du visage, sans œdème, sans prurit. Les symptômes régressent spontanément dans la journée. Elle rapporte que deux ans plus tôt, alors qu’elle était sous Nifluril® (acide niflumique) et après une injection de corticoïdes, elle avait présenté le même effet.

Une hypersensibilité aux AINS [anti-inflammatoires non stéroïdiens] avait été évoquée lors de ce second incident. »

T2 Manifestations allergiques ou non et corticoïdes

TEG1 Les manifestations allergiques dues aux corticoïdes par utilisation locale ou systémique sont rares mais bien connues. Il peut s’agir d’une réaction d’hypersensibilité :

• retardée avec des lésions d’eczéma ;

• immédiate avec urticaire et/ou choc anaphylactique.

TEG1 Les réactions non allergiques, comme les flushes, sont peu rapportées dans la littérature.

Leur méconnaissance expose à un diagnostic erroné d’allergie aux corticoïdes.

Il s’agit de réactions vasomotrices transitoires, de survenue brutale, caractérisées par un érythème intense du visage s’étendant fréquemment au décolleté́, à la nuque, à la partie haute du tronc et à la racine des membres supérieurs [1].

Cet érythème s’accompagne d’une sensation de chaleur intense, parfois d’œdème et de signes généraux. L’incidence de survenue de ces bouffées vasomotrices au cours des injections de corticoïdes a principalement été étudiée en rhumatologie. Elle est très variable selon les auteurs : de 0,8 à 40 % [2,3].

Sur le plan clinique, ces flushes prédominent à la face, surviennent le plus souvent de façon retardée de deux à 48 heures après l’injection du corticoïde. Des réactions plus précoces sont également possibles. La durée des manifestations vasomotrices varie de douze heures à trois ou quatre jours.

Une prédominance féminine a été retrouvée : 3,4 femmes pour un homme [3].

Encadré

Effets indésirables de Celestene® (bétaméthasone)

(4)

TEG1 De rares cas de réactions anaphylactoïdes/anaphylactiques avec possibilité de choc sont survenus chez des patients traités par une corticothérapie parentérale. Des mesures de précautions appropriées doivent être prises chez les patients ayant déjà présenté des réactions allergiques aux corticoïdes.

TEG1 Des troubles du rythme cardiaque ont également été décrits, liés à l'administration intraveineuse.

TEG1 D’autres effets ont été observés :

• désordres hydroélectrolytiques : hypokaliémie, alcalose métabolique, rétention hydrosodée, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque congestive ;

• troubles endocriniens et métaboliques : syndrome de Cushing iatrogène, inertie de la sécrétion d'hormone corticotrope, atrophie corticosurrénalienne parfois définitive,

diminution de la tolérance au glucose, révélation d'un diabète latent, arrêt de la croissance chez l'enfant, irrégularités menstruelles ;

• troubles musculosquelettiques : atrophie musculaire précédée par une faiblesse musculaire (augmentation du catabolisme protidique), ostéoporose, fractures pathologiques, en

particulier tassements vertébraux, ostéonécrose aseptique des têtes fémorales ;

• troubles digestifs : hoquet, ulcères gastroduodénaux, ulcérations du grêle, perforations et hémorragies digestives ; pancréatites aiguës, surtout chez l'enfant ;

• troubles cutanés : acné, purpura, ecchymose, hypertrichose, retard de cicatrisation et angio-œdème ;

• troubles neuropsychiques : euphorie, insomnie, excitation fréquemment ; accès d'allure maniaque, états confusionnels ou confuso-oniriques, convulsions rarement ; état dépressif à l'arrêt du traitement ;

• troubles oculaires : certaines formes de glaucome et de cataracte ; vision floue [4].

Sur 2 colonnes près de son appel ou 2 colonnes + marge (une seule colonne de texte à l’intérieur)

T2 Épisodes successifs après injection

TEG1 Isabelle P a présenté deux épisodes similaires après injection de corticoïdes : un érythème facial et sur le décolleté, une sensation de chaleur intense au niveau du visage, sans œdème et sans prurit. Dans la littérature, le changement de molécules ne semble pas éviter la récidive de ces flushes lorsque des administrations itératives de corticoïdes ont été nécessaires, mais il peut en diminuer l’importance [1]. L’administration d’antihistaminiques pourrait raccourcir la durée d’évolution.

TEG1 Chez cette patiente, au vu du délai d’apparition (dans les 24 heures), à deux reprises après administrations de corticoïdes, l’implication du médicament fait peu de doutes. Il semble peu opportun d’envisager un bilan allergologique.

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T1 Douleurs après prise de codéine

« Paul R., 38 ans, cholécystectomisé, rapporte à son médecin une douleur épigastrique, des spasmes abdominaux et une douleur thoracique rétro-sternale importante à la suite de la prise d’une

association paracétamol-codéine. À la reprise du traitement, il présente des symptômes similaires, avec une intensité plus faible. Le médecin s’interroge sur l’implication du médicament. »

T2 Syndromes douloureux abdominaux et codéine

TEG1 La codéine est bien connue pour être à l’origine de syndromes douloureux abdominaux aigus de type biliaires ou pancréatiques, notamment chez les patients cholécystectomisés [5].

TEG1 L’hypothèse émise est que la morphine et ses dérivés diminuent le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinales et augmentent le tonus des fibres circulaires, ce qui provoque un spasme des sphincters (pylore, sphincter d’Oddi, par exemple).

TEG1 Après une cholécystéctomie, la vésicule biliaire ayant été retirée, une augmentation soudaine de la pression biliaire dans le cholédoque peut ainsi survenir et entraîner la survenue de douleurs abdominales apparaissant par crises [3-7].

TEG1 En augmentant la pression des sphincters biliaires et pancréatiques, la codéine pourrait aussi être à l’origine de pancréatites aiguës. Plusieurs cas ont été rapportés, chaque fois dans un délai maximum de trois heures après la prise de codéine et avec une augmentation significative des taux d’amylase et de lipase.

TEG1 Dans trois des quatre cas rapportés, la réapparition de la pancréatite aiguë était survenue à la réintroduction du traitement [5,7].

Encadré

Effets indésirables de Algisedal® (comprimé à 25 mg de phosphate de codéine hémihydraté)

Aux doses thérapeutiques, les effets indésirables de la codéine sont de même type que ceux des autres opiacés mais ils sont plus rares et modérés.

TEG1 Affections gastro-intestinales : constipation, nausées, vomissements (fréquence indéterminée).

TEG1 Affections hépatobiliaires : syndrome douloureux abdominal aigu de type biliaire ou pancréatique, évocateur d'un spasme du sphincter d'Oddi, survenant particulièrement chez les patients cholécystectomisés (fréquence indéterminée).

TEG1 Affections du système nerveux : somnolence, états vertigineux (fréquence indéterminée).

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TEG1 Affections du système immunitaire : réactions d'hypersensibilité (prurit, urticaire et rash) (fréquence indéterminée).

TEG1 Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : bronchospasme, dépression respiratoire (fréquence indéterminée) [5].

Sur 2 colonnes près de son appel ou 2 colonnes + marge (une seule colonne de texte à l’intérieur)

T1 Imputabilité de la codéine

Chez Paul R, patient cholécystéctomisé, l’imputabilité de la codéine dans l’apparition d’une douleur rétro-sternale et de spasmes digestifs semble possible au regard de la pharmacologie de la molécule et de la chronologie des événements (notamment la récidive de l’effet indésirable lors de la

réintroduction du traitement).

En conséquence, il convient donc d’éviter chez ce patient la prise de codéine.

Points à retenir

• Les manifestations allergiques dues aux corticoïdes par utilisation locale ou systémique sont rares mais bien connues.

• Les réactions non allergiques sont peu rapportées dans la littérature. Leur méconnaissance expose à un diagnostic erroné d’allergie aux corticoïdes.

• Des mesures de précautions appropriées doivent être prises chez les patients ayant déjà présenté des réactions allergiques aux corticoïdes.

• La codéine est bien connue pour être à l’origine de syndromes douloureux abdominaux aigus de type biliaires ou pancréatiques, notamment chez les patients cholécystectomisés.

• La morphine et ses dérivés diminuent le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinales et augmentent le tonus des fibres circulaires, ce qui provoquerait un spasme des sphincters Sur 2 colonnes à droite après la puce de fin

(mettre le style Point à retenir texte courant)

Références

[1] Pecquet C. Pseudoallergie et flush aux corticoïdes. Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique. 2002;42(1):61-3.

[2] DeSio J, Kahn CH, Warfield CA. Facial flushing and/or generalized erythema after epidural steroid injection. Anesth Analg. 1995;80(3):617-9.

[3] Pattrick M, Doherty M. Facial flushing after intra-articular injection of steroid. Br Med J.

1987;295(6610):1380.

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[4] Base de données publique des médicaments. CELESTENE 0,05 POUR CENT, solution buvable en gouttes - Résumé des caractéristiques du produit. http://base-donnees-

publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=63094301&typedoc=R

[5] Base de données publique des médicaments. Algisedal, comprimé - Résumé des caractéristiques du produit. http://base-donnees-

publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=65322262&typedoc=R [6] Aronson JK. Meyler’s Side Effects of Drugs. Amsterdam: Elsevier Science; 2006.

[7] Cholécystéctomie et médicaments opioïdes. Pharmacovigilance d’Île-de-France. 20 avril 2018.

www.pharmacovigilance-iledefrance.fr/detail/items/374.html

Déclaration de liens d'intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.

Illustration Bux_illus1

© Pattadis/stock.adobe.com

Réaction d’hypersensibilité retardée avec des lésions d’eczéma, ou immédiate avec urticaire associé parfois à un choc anaphylactique, constituent les rares manifestations allergiques dues aux

corticoïdes.

En première page sur 2 colonnes en haut à droite

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