COMPARAISON DE LA VALEUR DE DIVERS TYPES
DE CROISEMENT INDUSTRIEL POUR LA PRODUCTION
D’AGNEAUX DE BOUCHERIE
I. -
CROISSANCE PONDÉRALE
DES AGNEAUX A.DESVIGNES,
P. CATTIN-VIDALJ.
POLYStation centrale de
Génétique animale,
Centre national de Rechevches
zootechniques, %8-,%ouy-en-Josas
SOMMAIRE
Une
expérience
de croisement industriel réalisée de 1957 à19 6 1
dans deux troupeaux de brebisrustiques,
l’un de raceP y éalpes
du Sud àAiguebelle (Drôme),
l’autre de race Bizet à Marmilhat(Puy-de-Dôme)
avait pourobjectif
lacomparaison
de diverses races améliorées de béliers(Ber y i- chon, Ile-de-F y ance, Southdown, Cha y moise)
pour laproduction d’agneaux
de boucherie.Les données recueillies au cours de
cinq agnelages
successifs dans chacun desélevages
nousont
permis
de comparer les racespaternelles
aupoint
de vue de la croissancepondérale
des agneaux, de leurdéveloppement morphologique
et de leursqualités
de carcasse.L’étude de la croissance
pondérale
deplus
d’un millierd’agneaux
faitl’objet
de cettepremière publication.
Elle a été réalisée àpartir
dequatre critères,
lepoids
à lanaissance,
lepoids
à 30jours,
le
poids
à 70jours
etl’âge
pour unpoids d’abattage
standard( 30 kg
àAiguebelle
et 27kg
à Mar-milhat).
Elle a
permis
d’étudier les influences du sexe et du mode de naissance des agneaux et de larace des béliers utilisés.
L’influence du sexe n’est
pratiquement jamais significative
àAiguebelle ;
la différence depoids
entre mâles et femelles varie de 70 g à la naissance à 550g à70 i ;
les femellesatteignent
le
poids
de 30kg
4jours après
les mâles. Par contre, les écarts depoids
sont presque constammentsignificatifs
à Marmilhat(de
300 g à la naissance à lSoo g à 70j) ; le poids
commercial de 27kg
est obtenu pour les femelles
20 j plus
tard que pour les mâles.Le mode de naissance est un facteur
qui
affecte considérablement la croissance des agneaux;on note une différence moyenne de
poids
entre les agneauxsimples
et doubles de l’ordre de 550g à la naissance et de 2500 g à 70jours,
la différenced’âge
àl’abattage
étant de mjours
àAigue-
belle et de a4
jours
à Marmilhat.La race des béliers utilisés a une influence
marquée
sur la croissance des agneaux en fin d’en-graissement.
Les croisés Beryichon etIle-de-France,
les agneaux de racePréalpes
du Sud ont unecroissance sensiblement linéaire de la naissance à
l’abattage,
alors que les croisés Southdownet les agneaux Bizet accusent nettement une diminution du
gain
depoids journalier après
70jours.
En
conclusion,
le choix de la racepaternelle
pour laproduction
de a laitons » lourds vendusprécocement
doit tenir compte essentiellement de la vitesse de croissance que cette raceimprime
à ses descendants
jusqu’au
moment de leurcommercialisation,
vitesse de croissancequi
sembleliée au fonnat de la race.
A. - INTRODUCTION
GÉNÉRALE
Le croisement industriel
entredes
brebisde
racesrustiques
oulocales
etdes
béliers de
racesaméliorées
est unetechnique d’élevage largement employée
pourla production d’agneaux
de boucherie(B ORD E LI US
etP OLY , ig 5 8).
L’amélioration
de lacroissance pondérale
etde la qualité des
carcassesdes
agneaux
obtenus
parl’utilisation de béliers de
racesperfectionnées
surdes brebis
de
races souventmal
conformées etparfois
peuprécoces explique l’engouement
des éleveurs
pour cettetechnique.
Par
ailleurs,
ces raceslocales qu’on dit adaptées
àdes conditions de vie
diffi-ciles,
entretenues laplupart du temps
ensystème d’exploitation extensif dans
unmilieu du’il serait
souventonéreux
detransformer,
constituent devéritables réser- voirs de femelles destinées
à uncroisement de
Iregénération
dans des zonesplus riches,
lessujets
croisés étantintégralement destinés
à laboucherie.
L’amélioration de
cettetechnique
deproduction
pose deuxtypes
deproblèmes :
-
L’amélioration des performances d’élevage,
essentiellement fertilité et va-leur laitière des femelles appartenant
à cespopulations ovines locales.
-
Le choix de la
racepaternelle,
assurant pourdes conditions
de commer-cialisation définies des agneaux
croisés,
lemeilleur
revenuéconomique global
àl’éleveur. Ce
revenudépend du poids
des agneauxvendus,
de leurcoût de produc-
tion
etde
laqualité
deleur
carcasse,sanctionnée
parleur prix de
vente.Dès
1957 , des
travaux ontété entrepris
par notrestation,
encollaboration
avec la
Fédération
nationaleovine,
pourpréciser, plus
austade d’une enquête
que
d’une expérimentation,
l’incidence du choix de la racede béliers utilisée
surla valeur zootechnique des
agneauxproduits
encroisement industriel.
Les résultats préliminaires
en ontété vulgarisés
dans unprécédent rapport présenté
auxjournées de la Fédération nationale des Groupements de Producti- vité agricole (ig6o).
Ces études
ontété poursuivies :
- Dans le
3lassif central,
sur untroupeau
de femelles de raceBizet
appar- tenant aulycée agricole
de Marmilhat(Puy-de-Dôme).
- Dans le
Sud-Est,
surle troupeau
debrebis Préalpes
du Sud del’Abbaye N.-D.-d’Aiguebelle (Drôme).
Ces troupeaux
ont étésoumis pendant 5
ans à un programme decroisement
etde contrôle technique établi
par nossoins.
Pourl’établissement de
ce programme,nous avons
dû tenir compte des exigences posées
par lagestion pratique des
trou-peaux ; ces contraintes
expliquent
le manqued’homogénéité des données recueillies d’un agnelage
àl’autre ;
elles ont parailleurs compliqué singulièrement l’interpré-
tation
etl’analyse statistique
desrésultats.
B. - CONDITIONS
GÉNÉRALES DES
ESSAISLa ferme de
l’Abbaye d’Aiguebelle disposait
d’un troupeau de 300 mères environ de racePréalpes
du Sud destinées au croisementindustriel,
avecpratique
assez courante dans cetterégion,
de trois
agnelages
en deux ans.Le
cheptel
ovin del’École régionale d’Agriculture
de Marmilhatcomprenait
une centaine debrebis
Bizet ;
iln’y
avaitqu’un agnelage
par an à l’automne au cours des deuxpremières années,
les mises-bas étant ramenées
progressivement
auprintemps
par la suite.On peut considérer que les troupeaux de Marmilhat et
d’Aiguebelle
utilisés pour le croisementse situaient dans la moyenne de chacune des
populations
Bizet etPréalpes
du Sud.Le tableau r
indique
la successionchronologique
et l’identification desagnelages
contrôlésdans
chaque exploitation,
au cours de lapériode
de1957 -ig6i.
Les béliers utilisés à Marmilhat
appartenaient
aux races Bizet(race pure),
Bevvichon et South-down. Cette dernière a été
remplacée
par l’Zle-de-Fvarzce au dernieragnelage.
A
Aiguebelle,
aux béliers de racePréalpes (race pure),
Berrichonet Southdown,
on aadjoint
des mâles Chavmoise au cours des deux
premiers agnelages ;
ces derniers ont étéremplacés
ensuitepar des béliers Ile-de-Pvance. Les béliers des races améliorées
provenaient d’élevages
inscrits auxFlock-Book
correspondant
et nous étaient fournis par lesorganisations professionnelles
intéressées.L’impossibilité pratique
de constituer un nombre de lots de lutte tropimportant
nous a inter-dit d’utiliser
plus
de 2à 3 béliers
par race et paragnelage,
cequi
restreint la variabilité des mâles à l’intérieur de ces races. Notreprotocole
d’essaiprévoyait
enprincipe
des groupes d’unevingtaine
de brebis affectées à
chaque
bélier.La
répartition
des femelles en différents lots de lutte aussihomogènes
quepossible
était faiteen tenant compte de leur
poids,
de leurâge,
du nombred’agneaux qu’elles
avaient mis bas au coursde
l’agnelage précédent
et de leur valeur laitière estimée par la vitesse de croissance des agneauxqu’elles
avaient nourris.Le tableau 2 résume l’ensemble des
renseignements
utilescorrespondant
aux différentespé-
riodes de
lutte ;
notre programmeexpérimental n’ayant
pu être strictementplanifié
pour les raisons que nous avonsdéjà invoquées,
nous avons été amené à conduirel’interprétation statistique
desrésultats
enregistrés, agnelage
paragnelage.
Les contrôles
techniques
effectués dans chacun destroupeaux
avaient pour but de comparer la valeur des diverses races de béliers quant à la croissancepondérale
des agneauxcroisés,
à leur dé-veloppement morphologique
et à leursqualités
de carcasse.Le
premier point
fera seull’objet
de cettepublication.
C. - CROISSANCE
PONDÉRALE
DES AGNEAUX1° RECUEIL DES
DONNEES
La croissance des animaux n’a pas été contrôlés avec la même
périodicité
au cours des diffé-rents
agnelages.
Pour les deux
premiers,
tant àAiguebelle d u’à Marmilhat,
lespesées
étaient assezrapprochées
car nous voulions comparer la forme des courbes de croissance suivant le
type
de croisement. Lespesées
avaient donc lieu :- à la
naissance ; (le
matin pour les agneaux néspendant
lanuit,
et 2à 3heuresaprès
la nais-sance pour les agneaux nés au cours de la
journée) ;
- toutes les semaines à heure
fixe ;
- à
l’abattage,
avant etaprès
24 heures dejeûne.
Dans le but
d’alléger
letravail,
le nombre depesées
a été réduit pour lesagnelages suivants ;
il
comportait :
- une
pesée
dans les r heures suivant lanaissance ; (le
matin pour les agneaux nés la nuitprécédente,
et dans la soirée pour ceux nésdepuis
lematin) ;
- trois
pesées
échelonnées au cours de lacroissance,
entre r5et 25jours,
entre 35 et 45jours
et entre ï5et
8 5 jours ;
- une
pesée hebdomadaire,
àpartir
de 80jours environ,
afin de contrôler avecplus de pré-
cision la croissance en fin
d’engraissement.
- une
pesée
immédiatement avantl’abattage.
Les
pesées
étaient effectuées à l’aide d’une balance à lecture directe et amortissementhydrau- lique
assurant uneprécision
de 50g.Les agneaux étaient abattus et commercialisés à un
poids
standard voisin de 27kg
à Marmilhat et 30kg
àAiguebelle,
avec un écart maximum de 2kg ;
cespoids
ont été choisis pour tenir compte des conditions locales decommercialisation ; cependant,
certains agneaux ont dû être abattus à despoids
notablementinférieurs,
en raison de leur croissance anormalementlente ;
deplus
pourl’agne- lage
5 deMarmilhat,
des conditions trèsparticulières
de commercialisation ontimposé
unabattage
des agneaux à un
âge plus précoce,
37 seulement sur r62atteignant
lepoids
standard fixé.Les critères considérés en définitive dans notre étude pour caractériser les diverses
phases
dela croissance des
jeunes
sont :- le
poids
à lanaissance ;
- le
poids
à 30jours ;
- le
poids
à 70jours;
-
l’âge
aupoids
commercial de gokg (Aiguebelle)
ou de 27kg (Marmilhat).
Ces trois derniers critères ont été obtenus parinterpolation
linéaire entre les deux résultats depesée
encadrantl’âge
ou le
poids
standard fixé.On a éliminé de notre
interprétation
les donnéescorrespondant :
- -
aux
à certains agneaux agneaux nésdoubles
à croissance dont un tout seul a à fait été élevéanormale,
par lamère ;
du fait d’accidents sanitaires parexemple ;
- - aux agneaux morts au cours de leur croissance. Les calculs
statistiques
ont ainsiporté
surles mêmes individus dans le cas des trois
premiers
critèresprécités.
Pourl’âge
àl’abattage
il n’a ététenu
compte
que des individus ayant atteint lepoids standard ;
certains agneaux accusant un re- tard de croissance ont été abattus avant d’avoir atteint lepoids
standard et il n’était évidemment paspossible d’extrapoler
la courbe de croissance au-delà de la dernièrepesée
effectuée.Le tableau 3 montre la
répartition
par race depère
des données utilisées pour l’étude de la croissancepondérale.
2°
MÉTHODOLOGIE
STATISTIQUELe modèle
mathématique d’analyse
de la variance des critères étudiés est de la forme :où :
Vij k
,
est une observation pourl’agneau l,
de sexek,
de mode denaissance ! ,
et issu d’unbélier de race i ;
Il est une constante pour tous les agneaux ; R
i un coefficient
particulier
à la i ième race debélier ; mj
un coefficientparticulier au j
ième mode denaissance ; S!
un coefficientparticulier
au k ième sexe ;(RM)i
j
l’interaction entre la i ième race depère
etle j
ième mode denaissance ; (3IS)
jk
l’interaction entrele j
ième mode de naissance et le h ième sexe ;(SR)
xc
l’interaction entre le h ième sexe et la i ième race depère ;
C ijk
l est une variable
aléatoire,
de moyenne nulle et de variance a2(variance résiduelle),
soumise aux influences autres que celles des trois facteurs considérés.
Les difficultés
pratiques d’analyse
des donnéesréparties
suivant un tel schéma nous ont amené à testerpréalablement
lasignification statistique
des interactions depremier
ordre par la méthodesimplifiée
d’ANDERSON et BarrcxorT( 1952 ) ; (analyse
de variance des moyennes nonpondérées
pour les modèles à deux
voies).
Sur 130 tests d’interaction
effectués,
3 valeurs de F seulement sont apparuessupérieures
auseuil de
signification de
5 p. 100. Ce résultat étant de l’ordre degrandeur
des fluctuations aléatoireset conforme d’ailleurs à ceux obtenus par HAZELet TERRILL
(r 94 6)
et CH’ANG et RAE(ig6i),
lesfacteurs d’interaction ont été
négligés
dans le modèlethéorique qui
devient:Le schéma
expérimental
nerépondant
pas aux conditionsd’orthogonalité,
les effets des ni-veaux de
chaque
facteur et lasignification statistique
de ces derniers ont été estimés par la méthodedes moindres carrés
(KEMPTtioxN! 1952 ),
dont la réalisationpratique
a été mise aupoint
par noscollègues
PouTous et CnLOMiTi( 19 6 2 ).
Nous
désignons
par :C ( [J
-, Ri, M;, S k )
la somme des carrés attribuables à p,Rî, mi, Sx ; C (
[
J-, R i , M j )
la somme des carrés attribuables à p,R i , M; ; (!L, R i , S k )
la somme des carrés attribuables à p,Ri, S k .
N...,
r, m, s,représentant respectivement
l’effectiftotal,
le nombre de racespaternelles,
demodes de
naissance,
de sexes, pour l’échantillon étudié.En l’absence d’interaction entre les trois facteurs
étudiés, l’analyse
de la variance s’établitcomme nous l’avons
indiqué
sur le tableau 4.Pour faciliter
l’interprétation,
nous avons ensuite limitél’analyse
aux racespaternelles qui
ont été utilisées sur l’ensemble des
agnelages ;
àAiguebelle : Pvéalpes,
Southdown etBevvichon ;
à MarmilhatBizet,
.Southdown et Berrichon.Les coefficients Ri obtenus pour ces trois races ont été
comparés
2à 2, et leurs différences ob- servées ont été testées par la méthode deDuncan,
étendue aux schémas nonorthogonaux KRAMER, (I9sD.
Les tableaux 5 et 6 rassemblent les résultats obtenus par la méthode des moindres carrés pour les quatres variables considérées et pour
chaque agnelage.
Ledegré
designification
des différents facteurs(test F)
estindiqué
sur ces tableauxqui
comportentégalement
l’estimation de la variance résiduelle(E),
et le coefficient de déterminationcorrespondant
à l’ensemble des trois effets étudiés(part
de la somme des carrés des écartsexpliquée
par les troiseffets).
Nous avons enfin calculé des moyennes par
élevage, pondérées
en fonction du nombre de données paragnelage.
Par
ailleurs,
pour illustrer nostableaux,
nous avons tracé certaines courbes moyennes de crois- sance, établies àpartir
des coefficients estimés par la méthode des moindres carrés(graph. r) ;
on a choisi celles
qui
étaient lesplus représentatives
aupoint
de vue du nombre de données et du nombre de racespaternelles
enprésence.
3° ANALYSE
DESRÉSULTATS
ET DISCUSSIONa) Influence
du sexeL’influence du
sexe surles 4 critères étudiés n’est pratiquement
passignifica-
tive
àAiguebelle,
à aucunstade de la croissance
del’agneau ; la différence
moyenne entrele poids des mâles
etdes femelles varie
de7 o
g à lanaissance,
à55 o
g à7 o jours.
Les femelles atteignent
en moyennele poids de
30kg 4 jours après les mâles.
Il
en va tout autrement àMarmilhat,
où lesécarts de poids
entre agneauxmâles
etfemelles
sontsignificatifs
pour 2agnelages
à tousles stades
de lacroissance
etpartiellement
pour les 3 autres : la différencede poids entregistrée
passe de 300 gà‘la naissance,
à 1500
g à 70jours,
lepoids commercial de 27 kg étant obtenu
pourles femelles
20jours après
lesmâles.
Les courbes
de croissance par sexe, établies sur legraphique
2 àpartir
des esti-mations pondérées (Ms)
surl’ensemble
desagnelages, manifestent clairement la
différence decomportement
des 2populations considérées.
Or, la plupart des
auteursestiment qu’il
existe entre les agneaux mâles et fe-melles de
mêmeâge des différences de poids qui,
sielles
ne sont pastoujours
sta-tistiquement valables,
sontdu
moinsproches du seuil de signification (C ASSARD
et
WE IR , zg56;
BOGARD etal., 1957).
H ARR
iNGTON
etal. ( 195 8)
montrent due cesdifférences tendent
às’accen-
tuer avecl’âge
au contraire de celles que l’on constate entresimples
et doubleset
qui traduisent l’importance
del’effet maternel.
En particulier,
unecomparaison des
racesOssimi
et.RaA!MMt
réalisée par Rn-GAB et
al. (r 953 )
montre queles différences enregistrées
entre mâles etfemelles n’apparaissent dans
la raceOssimi qu’à partir de
lac!e semaine, alors qu’elles existent
dès la naissance dans la
race Rahmalli.Nous pouvons penser que ces
différences pondérales, expression du dimorphisme sexuel,
sontplus
oumoins prononcées suivant
la race, et cettehypothèse peut
êtreavancée pour
expliquer
le fait que le sexe n’ait pasd’influence
surle poids
vif desagneaux dans
le troupeau d’Aiguebelle.
Cela
nécessiterait à vraidire d’autres recherches
ouenquêtes systématiques ;
un vaste travail est
entrepris depuis plusieurs
annéesdéjà,
en liaison étroite avecla
Fédération nationale ovine,
sur lecontrôle systématique de
la croissance des agneauxdans plus de 500 troupeaux représentant l’ensemble de
nos racesfrançaises.
Nous
envisageons d’entreprendre
sous peul’analyse statistique des quelque i5o 000
croissancesenregistrées jusqu’ici.
b) Influence
du mode de naissanceLe mode de naissance est, parmi
lestrois facteurs étudiés,
celuiqui affecte
le plus
lacroissance des
agneaux.Son influence
estsignificative
surl’ensemble des
critèresconsidérés,
tant àAiguebelle qu’à
Marmilhat.On note une
différence
moyenne depoids
entreles
agneauxsimples
etdoubles, qui
est de l’ordre de500
g(Marmilhat)
ou6 00
g(Aiguebelle)
à70 jours. Le poids d’abattage
estatteint
en moyenne mjours plus
tard pourles
agneaux doubles àAiguebelle ;
cedélai
est de24 jours
àMarmilhat. L’influence du mode de naissance
semble donc dans cedernier élevage
avoird’importantes répercussions
sur la crois-sance en fin
d’engraissement. Ce fait apparaît
clairementquand
on compare(graph. 2 )
les courbes
de croissance établies pour les agneauxsimples
etdoubles
àpartir des
coefficients pondérés
sur l’ensemble desagnelages.
Les
auteurs s’accordent à montrer quele
mode de naissance est lefacteur qui
affecte
leplus
nettement lepoids
à lanaissance
et la croissance des agneaux, la con-currence
des
doubles au coursde
la viefoetale
etpendant
lapériode d’allaitement
expliquant leur handicap
vis-à-vis dessimples :
onadmet
engénéral (Coi,f!!,ou
etaL., 195
6) qu’une
brebisnourrissant
des doubles a uneproduction
laitièresupérieure
de 30 à
5 0
p. 100 à cellequ’elle manifesterait
sielle
ne nourrissaitqu’un simple.
Dès que
l’alimentation complémentaire prend
del’importance,
cet effet s’atténue(M A S
ON
etDassAT, 1954 ; H ARR iNG T ON, 105 8) ; après
le sevrage, les agneauxdoubles peuvent
même avoir une vitesse de croissancesupérieure (DC!N.xI,1>, rc!SS),
mani-festant ainsi
unecertaine
forme de « croissancecompensatrice
».De toute
façon, le mode de naissance
reste encore une sourceimportante de
variation
pour lepoids
ausevrage :
Ynr,crv et BrcHnRU( y b4 )
montrent que ladifférence
depoids
entresimples
et doublesqui
est de1 6
à 30 p. 100 à lanaissance
est encore de <3 à1 6
p. 100 au sevrage.c) Influence
de la racematernelle
Il n’est pas
possible de
testerstatistiquement les différences
de croissance entreles
agneaux nés de mèrePréalpes
et ceuxnés de
mèreBizet,
pour une même racede
bélier, l’effet des conditions d’élevage
étantconfondu
avecl’effet
de la racematernelle. Nous avons
cependant
réalisé unecomparaison graphique
des courbes de croissance(graph. 3 ) ;
lespoids
sont sensiblement les mêmes v lanaissance,
mais les agneaux nés
de
mèresPvéralfies prennent rapidement l’avantage
sur ceuxnés de mères
7!t! :
lesgains
moyensjournaliers
entre o et 3ojours
pour lesmâles
simples
sontrespectivement
de271
et 237 g, et ladifférence cl’âge
à 2!kg
estde
l’ordre de
13jours dans
le casde pères 1#rrricfioiis, de 4 6 jours dans
le casde pères
Southdown.
De nombreux
travaux,
et enparticulier
ceux de HUNTFIR( y 5 6)
utilisant latechnique de transplantation des œufs,
ont mis enévidence l’influence du milieu
maternel sur la croissance des agneaux. Onpeut expliquer
unepartie
desdifférences observées d’un élevage
àl’autre
par lasupériorité
des brebisPréalpes
tant aupoint
de
vue de leuraptitude laitière
quede
leurformat (respectivement 55
et45 kg
de poids
moyen pour lesbrebis adultes des
racesP r éalpes
etBizet).
d) Influence de la
racepaternelle Comparaison globale
Il est difficile
de
comparer les testsde signification
obtenus pourchaque
agne-lage,
etil
estimpossible de
regrouper lesagnelages, les
mêmes races de béliersn’ayant
pas été utilisées de
l’un
àl’autre.
Nous retiendrons
cependant
quel’influence de
la racepaternelle
n’estsignifi- cative,
pour lepoids
à lanaissance,
à 30jours
et à 70jours
que pourl’agnelage
2de Marmilhat
etpartiellement
pourles agnelages
i et 2d’Aiguebelle. Quand
onconsidère l’âge
àl’abattage
parcontre, l’influence de la
racepaternelle paraît plus
nette ;
elle estalors significative
pour 2agnelages
sur 3 àAiguebelle
et 4 sur5
àMarmilhat ;
encore convient-il de remarquer que lesagnelages qui échappent
à cetterègle
sontprécisément
ceux oùla répartition
des racespaternelles
a étémodifiée.
Il est donc clair que
c’est
surtout en find’engraissement
que semanifestent des
différences de croissance pondérale
entre lesdivers types d’agneaux croisés. Comme
le montre HuVT!R
( 195 6), l’aptitude laitière
des mères est lefacteur prépondérant
au cours de la
période d’allaitement,
lesdifférences génétiques liées
à la racepater-
nelle ne
s’extériorisant
que parla suite.
Comparaison analytique
Signalons
que les agneauxcroisés Charmoise des deux premiers agnelages d’Aigue-
belle
ont eu unecroissance pondérale voisine de celle des
agneauxP r éalpes
pursavec
cependant
unfléchissement dans
lavitesse de croissance
en find’engraissement.
Par
contre, les croisés Ile-cie-France, dans les deux élevages,
avaient unecroissance
assez
comparable
à celle des croisésBerrichon.
I,’examen
desrésultats
etdes courbes de croissance correspondantes conduit
aux
conclusions
suivantes :- la croissance des agneaux croisés Berrichon est
supérieure
à celle descroisés Southdozun
et àcelle des
agneauxde
race pure(Bizet
ouPréalpes). Cela apparaît
nettement,
tant dansl’analyse des
résultatsde chaque agnelage,
quedans les
com-paraisons globales.
On observe une différence de 10 à 20jours
àAiguebelle,
de 20à 40
jours
àMarmilhat,
entrel’âge d’abattage
moyendes croisés
Berriclioli etcelui des
autres agneaux ;- la croissance
des croisés .Southd O ¡ UIl ,
tant àAiguebelle qu’à Marmilhat, n’est
pas
significativement différente de celle des
agneauxde
race pure :elle apparaît légèrement plus élevée
que celle des agneauxPréalpes
purs(à Aiguebelle)
et un peuplus
faible quecelle
des agneaux Bizet purs à(Marmilhat) ;
- la forme
des
courbesde
croissance est trèsvariable suivant les types d‘agneaux :
les croisés Berrichon et les agneauxPréalpes
purs ont une croissancesensiblement linéaire de la naissance jusqu’au poids d’abattage. Ce n’est
pasle
casdes croisés Southdown
etdes
agneauxBizet, qui
accusent unediminution de vitesse
de croissance après 7 o jours, diminution
très sensible àMarmilhat (graph. 4 ).
Dans ce
dernier élevage, le handicap de croissance
enfin d’engraissement des
croisés Southdown
etdes
agneaux Bizetqui
étaient commercialisésplus d’un
moisaprès les croisés
Berrichon aconstitué
lerésultat pratique majeur
del’expérience.
Discussion
Les nombreux
auteursqui
ontréalisés des expériences de croisement
àpartir
de
différentes
races debéliers
mettent enévidence l’évolution
del’influence
de larace
paternelle
au coursde
lacroissance des
agneaux.H.!xmG et
al. ( 1954 )
etSc HM mT ( 19 6 0 ),
àl’issue d’essais
avecdes mâles de
races diverses
(Mérinos
àviande, Leiz’eeschafe
et croisésSchwa y zk
XLeineschafe d’une part,
etN[érinos
àm=ande
X Ile-de-Fravzced’autre part),
ontmontré
quecertaines d’entre elles
se caractérisent par des taux decroissance plus importants
etqu’elles peuvent, de
cefait,
êtreutilisées
avecprofit
pourlivrer plus rapidement
surle
marché des agneaux
lourds.
A
lasuite d’essais comparatifs portant
surdes béliers Border Leicester,
DorsetHorn,
etCovriedale,
Sms etW EBB ( 1945 )
constatent que les agneauxcroisés
Dorset Horndépassent les
agneauxcroisés
BorderLeicester
au coursdes
troispremiers mois,
mais que cesderniers reprennent l’avantage
par lasuite,
alors queles croisés Cov
y
iedale
restent constammentinférieurs.
Wm,K!R ( 1949 ) observe
que surdes brebis Romraey, les béliers de
racesde
grand
formattelles
queDorset Horn, Suffolk
et BorderLeiceste y donnent des
agneauxpesant
en carcasse4
à5
lb deplus
queles
agneaux depère
Southdozc!n.Coor
etCr,ARK ( 1949 )
montrentégalement
lasupériorité du
Border Leicester sur le Southdown pourle croisement des brebis Co y riedale
etRomney.
A
l’issue
d’une revuebibliographique portant
sur unecinquantaine
de travauxdivers,
R:!!( 1952 ) conclut
que pourl’obtention de
carcasseslourdes,
les races degrand format telles
queHamj!shiye,
DorsetHorn, Oxfo y d
Down etBordev Leicester donnent les résultats les plus satisfaisants.
Plus récemment,
DONALD( 195 8)
met en évidence le rôleimportant du format
de la race
paternelle
avec desbrebis Blackface ;
lesbéliers Borde y Leicester donnent des
agneauxbeaucoup plus lourds
que ceuxobtenus
avecdes Southdown
etdes Cheviot,
maisils
ne s’avèrent passupérieurs
aux mâlesd’autres
racesde grand
format
telles
queSu!olk, Wiltshive
Horn etLizzcoln.
Les
travauxde Smw!r.!,
etal. ( 19 6 4 )
aboutissent à la mêmeconclusion :
lacomparaison
dedifférentes
races etde différents types de croisement
montre quesi
les races pures seclassent respectivement
dansl’ordre Ham!shire, Columbia- Southdale, Shro!shiye, 111 érinos,
Southdown aupoint
de vue de différentscritères
decroissance pondérale,
lesbéliers qui les représentent donnent,
avec une même racede femelles, des
agneauxqui
seclassent
sensiblementdans
le même ordre pour les mêmescritères.
Mais dès 1944 , W nr,K!R
etMcMEËKA N observent
que lescroisements
avecbéliers Southdown donnent des
agneauxprésentant moins de muscles,
et une pro-duction excessive
de gras.Le ralentissement de
la vitesse de croissance en find’engraissement
chez lescroisés Southdoron semble traduire
unematurité physiologique plus précoce
quechez les croisés Be y richon.
Unpoids vif de 25 kg chez les premiers représente approxi-
mativement
la moitié deleur poids
adulte : àpartir de
cestade,
onpeut
penserque ces
animaux transforment
unepartie importante
de leurration alimentaire
en
tissu adipeux, coûteux
enénergie,
et accusent de ce fait une croissanceplus lente, phénomène qui n’apparaîtrait
queplus tard
chez lescroisés
l3erricho!2.L’étude portant
sur les carcasses montrera eneffet
queles cnoisés Southdow!2
onttendance
àavoir plus
de gras de rognon que lescroisés Berrichon, la différence n’étant
cepen- dant passignificative.
Il
convient cependant
de ne pasoublier
que le choixdu bélier
àl’intérieur d’une
raceprésente
uneimportance analogue
àcelle du
choix de la raceelle-même.
A l’intérieur
d’une
même race, on constate unevariabilité
entrebéliers dans la vitesse de
la croissancedu’ils impriment
à leurs descendants :SERRA ( 194 8) rapporte des
valeurs decoefficient d’héritabilité
de ce caractèrecomprises
entre 0,10 et0 , 35 ,
et les écarts
constatés
entrebéliers d’une
même racepeuvent
êtresupérieurs
auxdifférences
entre races ; KARAM et al.( 1949 ),
I!RUGER etal. ( 1959 ). Il
ne nous apas été
possible
dans cetteétude
d’établirl’importance des différences
entrebéliers d’une
même race parrapport
aux différences entre races. Ileîtt fallu disposer
pourcela d’une plus grande population d’agneaux croisés descendant
d’un échantillonplus large
de béliers dechaque
race.CONCLUSION
Les essais
que nous avonsentrepris
sur le croisementindustriel n’avaient
quedes objectifs limités. La réalisation d’un
programmeplanifié comportant des lots de
races pures et de croisementsréciproques
aurait évidemment étésusceptible de
nous
fournir
un ensemble derenseignements scientifiques beaucoup plus complets ;
on
aurait
pualors, selon
leschéma
que et al.( 19 6 1 )
ontappliqué
à uneexpérimentation
chezles bovins, estimer
l’effetd’hétérosis, l’aptitude générale
aucroisement, l’aptitude
à un croisementdéterminé,
etl’influence maternelle de chaque
race.
Il
s’agissait
pour nous,dans
lesconditions
mêmesde la pratique, d’établir quelles pouvaient
être les racespaternelles
àpréconiser
en croisementindustriel.
Cette
première publication
montreindiscutablement
que le format de la race debéliers utilisés joue
un rôleprépondérant
surl’âge
àl’abattage des
agneaux, surtoutquand
ces agneaux sontcommercialisés
à unpoids relativement élevé.
Nos
résultats rejoignent
ceuxdes
auteursanglo-saxons (R AE , 1952 ) qui
se sontpréoccupés du
mêmeproblème ;
le Southdounaqui
réussit fort bien chez nousdans la production de « laitons » légers (agneaux
de Nîmes vendus àz 5
ou 2okg
depoids vif)
etbien conformés,
estincontestablement handicapé
par sapetite taille, dès qu’il s’agit
de fournirprécocement
sur le marché des agneaux deplus
de 30kg.
L’âge
àl’abattage des
agneaux n’étant pas le seul critèreéconomique
àprendre
en
considération dans
uneétude
surle croisement industriel
nous exposeronsdans les prochaines publications les résultats
que nous avonsrecueillis
sur ledéveloppe-
ment
morphologique
des agneaux et sur la valeur de leur carcasse ; encore que,comme le montrent BOCCARD et
al. ( 19 6 1 )
la «coquetterie
»des
carcasses,payée
par
le boucher,
nesoit
pasliée
à leurréelle composition corporelle.
Reçu
pourpublication
en novembrei 9 6 j .
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier les Pères de
l’Abbaye d’Aiguebelle
et le Directeur del’École régionale d’Agriculture
de Marmilhatqui
ont mis leurs troupeaux à notredisposition
et nous ont aidé à réa- liser cetteétude ;
la Fédération nationale ovine pour son aidefinancière ;
les techniciens et sta-giaires qui
ontparticipé
à cetteexpérimentation
et àl’interprétation
des données.SUMMARY
COMPARISON OF THE VALUE OF DIFFERENT TYPES OF INDUSTRIAL CROSSING FOR THE PRODUCTION OF LAIlliS FOR MRAT. I. WEIGHT GAIN OF THE L.#3IBS
The purpose of an
experiment
on industrialcrossing
done from 1957to19 6 1 ,
with two flocks of ewes, was to compare differentimproved
breeds of rams,Berrichon, Ile-de-France,
Southdown andC/!<!!!M<7M,
forproduction
of lambs forslaughter.
The flocks of ewes were localbreeds,
on ofPréalpes-
du-Sud at
Aiguebelle (Drdme)
and the other of Bizet at Marmilhat(1’uy-de-Dome).
From the results collected
during
five successivelambings
at each centre it waspossible
tocompare the
paternal
breeds forweight gain
of thelambs,
theirmorphological development
and thequality
of their carcases. ’I’his first paper deals withweight gain
of more than a thousand lambs. Thestudy
is based on fourcriteria, birthweight, weights
at 3o and at 7odays
and age at a standardslaughter wcight,
gokg
atAiguebelle
and 27kg
at Marmilhat. It waspossible
tostudy
the influence of sex, type of birth and breed of ram.Sex had never any
practical significant
effect atAiguebelle ;
the difference between males and femalesranged
from 70 g at birth to 55o g at 70days
and females reached 3okg
4days
later thanmales. In contrast, at Marmilhat the difference in
weight
wasnearly always significant,
from 300 g at birth to 1500 g at 70days,
and females took 20days longer
than males to reach theslaughter weight
of 27kg. Type
of birth had a marked effect ongrowth
of the lambs.Average
difference inweight
betweensingle
and twin lambs was of the order of 55o g at birth and 25oo g at 70days,
anddifference in age at
slaughter weight
was idays
atAiguebelle
and 24days
at Marmilhat.Breed of ram had a distinct effect on
growth
of the lambs at the end of thefattening period.
Growth of Bevrichon and Ile-de-Fvavtce crosses, and lamb
Pr!alpes-du-Sud
was linear form birth toslaughter ;
for Southdown crosses and Bizet lambs there was a reduction indaily gain
inweight
after 70
days.
Inconclusion,
the choice of breed of ram forproduction
ofheavy
milk lambs forearly
sale must take into account to what extent the breed can pass on to the
offspring
characteristics ofgrowth
rateright
up to the time forslaughter;
thisgrowth
rate seems to be related to size of the breed.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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