INTESTIN GRÊLE DU PORC
I. — DIMENSIONS EN FONCTION DE L’AGE ET DU POIDS, ÉTUDE DE LA JONCTION DU CANAL
CHOLÉDOQUE
ETDU CANAL
PANCRÉATIQUE
A CELUI-CIN. VODOVAR,
J. FLANZY,
A. C.FRANÇOIS
Station centrale de Nutrition
Centre national de Recherches
zootechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Les dimensions de l’intestin
grêle
du Porc(longueur,
diamètre,volume)
sont, à toutâge,
dansle cas de
développement
normal, fonction dupoids
vif de l’animal.Les rapports existant entre les coefficients d’accroissement du volume de l’intestin
grêle
et dupoids corporel,
d’une part, de lalongueur
de l’intestingrêle
et de son diamètre, d’autre part, per- mettent de déterminer valablement les dimensions de l’intestingrêle
du Porc en connaissantunique-
ment le
poids
de l’animal.La
longueur
du duodénum(portion
de l’intestingrêle comprise
entre lepylore
etl’angle
duodéno-jéjuno-iléal)
est invariablement, à tout âge et pour différentspoids,
trèsproche
du i/z6ede la lon-gueur totale de l’intestin
grêle.
Ilreçoit
le suc biliaire par le canalcholédoque qui
débouche entreles 2eet 6ecm
après
lepylore,
seul dans 78 p. 100des cas, associé à un canalpancréatique
dans 22p. 100des cas
(observations
faites sur 5oanimaux).
Le déversement du suc
pancréatique
dans le duodénum se fait, dans 78 p. 100des cas, par un seul canal entre les z3eet 27e cmaprès
lepylore ;
dans 18 p. 100des cas, il existe un second canalpancréatique,
dont le débouché est associé au canalcholédoque ;
dans 4 p. 100des cas, il semble que la totalité du sucpancréatique
soit déversée par un canal associé au canalcholédoque.
INTRODUCTION
L’intestin
grêle
est lapartie
du tubedigestif comprise
entrel’estomac,
dont il estséparé
par lepylore,
et le grosintestin,
danslequel
il s’abouchepar la valvule jéjuno-
iléo-cascale de Bauhin.
Sa
longueur
et son diamètreaugmentent
avec lepoids
de l’animal.Or,
dans lecas de
développement
normal d’animauxplacés
dans des conditions semblables et pour une racedonnée,
lepoids
est fonction directe del’âge.
Dans le cas de crois-sance
irrégulière (pathologique),
les dimensions de l’intestingrêle
ne suivent pas de loirégulière.
Notre étude a
porté
sur des intestinsprélevés
sur des animaux dupremier
groupe.La
littérature,
à cesujet,
est très restreinte. On ne trouve sur les dimensions de l’intestingrêle
du Porc que très peu d’indications et les difficultés que rencontre le chercheur pour les établir en sontpeut-être
la raison. Eneffet,
au cours duprélè-
vement et au cours des mensurations
elles-mêmes,
ces tissus subissent de trèsgrandes déformations,
sil’opérateur
neprend
pas deprécautions particulières. Aussi,
laplu- part
des auteurs se réfèrent-ils aux dimensions de l’intestin humain(BRESSE, I953) ! Cependant,
les dimensions de l’intestin humain(A!,BOT
et Pom!,rux,195 6 ;
GHERGIEet
H ILL E MAND , 1957 )
sonttrop
différentes de celles du porc, pourqu’on puisse
lesconfondre et s’en servir pour la recherche.
Cette
partie
de notre travail donnequelques
indicationsanatomiques
sur lesdifférents
segments
de l’intestingrêle,
fait état de nos observations relatives au lieu où débouchent le canalcholédoque
et le canalpancréatique
dans le duodénum et surtout faitl’objet
d’un certain nombre de mesures(longueur, diamètre, volume, poids)
effectuées dans des conditionstechniques précises
sur des animaux allant de la naissance à l’état adulte. Elle a pour but de faciliter au biochimiste nutritionniste lesexplorations qu’il
estappelé
à faire au cours de ses recherches sur letransit,
les transformationsphysiques
etchimiques
des aliments et leurabsorption
aux diffé-rents niveaux du tube
digestif.
Devant l’uniformité de l’intestin
grêle,
entrel’angle duodéno-jéjuno-iléal
et lavalvule de
Bauhin,
pour touteexploration (tubage, sondage, opération, etc.)
ilfaut
indiquer
le niveau en se référant(pour
unpoids donné)
auxlongueurs :
- soit à
partir
dupylore ;
- soit à
partir
del’angle duodéno-jéjuno-iléal ;
-
soit, enfin,
àpartir
de la valvule de Bauhin en sens inverse.MATÉRIEL
ETMETHODES
Les intestins
grêles
mesurés ont étéprélevés :
a)
sur 54porcelets
de la naissance à rzjours,
depoids
normal ;b)
sur i5 animaux en croissance, entre 120et 140jours,
dont lepoids,
au moment de l’abattage,était
compris
entre 45et 55k g ;
c)
sur 35porcs sacrifiésaprès engraissement,
entre 200 et z3ojours,
et pesant de 95 à io5kg ; ci7 enfin,
et à titreindicatif,
sur deux animaux ayant servi à lareproduction,
âgés de 3 ans et pesantrespectivement
zz3et 245kg
depoids
vif.Les porcelets sacrifiés à la naissance n’avaient rien ingéré. Les autres, sacrifiés à 24heures,
6 et 12
jours,
étaient nourris au lait maternel.L’ensemble des autres porcs avait reçu l’alimentation des porcs en croissance de la Station de Recherches sur
l’I!levage
des Porcs deJouv-en-Josas ;
ilsprésentaient
undéveloppement
normalet
appartenaient
à la même race(Large White).
Méthodes
Les dimensions de l’intestin
grêle (et
enparticulier
lediamètre)
ne sont pas les mêmes au repos et au moment de ladigestion. Lorsque
la lumière intestinale ne contient pas ou presque pas de substances alimentaires, lesparois
sontaplaties
et contractées. Dans le cas contraire, l’intestin a une section circulaire.Pour
prendre
des mesures leplus proche possible
de celles de l’intestin au moment d’unediges-
tion normale, il faut tenir compte de la structure
particulière
de sesparois
formées deplusieurs tuniques
de tissus différents, pour laplupart
trèsfragiles,
et facilement déformables. A cette fin,voici les
techniques
que nous avons utilisées.Les animaux anesthésiés, ou assommés
par le choc électrique,
sont ouverts ventralement sansavoir été
saignés. Après ligature
au niveau dupylore
et au niveau de la valvule de Bauhin, l’intestinest
dégagé,
à l’aide de ciseaux, avec unepartie
ou la totalité du mésentère. En aucun cas, latunique
séreuse
(ou
feuilletviscéral)
ne doit être enlevée ou abîmée, car c’est surtout grâce à celle-ci que les dimensions seront préservées.L’intestin, ainsi
dégagé,
est incisé aux deux extrémités, au-delà desligatures,
etplacé
dans unrécipient
contenant une solution de chlorure de sodium à 9 p. 1o0o à 37-g8! C. A l’aide d’undispo-
sitif comprenant une
ampoule
à décantation, on fait couler la solution de chlorure de sodium par l’extrêmitéproximale, après
avoir desserré lesligatures.
Dès que la solution introduite, en s’écou-lant à l’autre extrémité, a éliminé l’air, les mucosités et les débris alimentaires
susceptibles
de pro- voquer des déformations, laligature
est resserrée du côté distal, tandis que la solution de chlorure de sodium continue à couler sous faiblepression ; lorsque l’équilibre
est établi entreparoi
interne etparoi
externe(c’est-à-dire lorsque
la solutionplacée
dansl’ampoule
à décantation baissée au niveau durécipient
ne s’écouleplus),
on resserre laligature
au niveau dupylore
et onprocède
aux mensu-rations.
Pour
l’appréciation
deslongueurs,
nous avonsappliqué
un fil denylon
contre la paroi de l’in- testin, sur l’un des côtés latéraux(et
non sur la bordure des courbures extérieure ouintérieure)
etnous l’avons mesuré.
En ce
qui
concerne les diamètres, nous avons utilisé un compas. Les mesures ont été faites à différents niveaux tout aulong
de l’intestin. Nous n’avons retenu que celles relevées au début du duodénum et à la fin dujéjunum-iléon ;
les autres,comprises
entre ces deuxpoints,
sont intermédiaireset
présentent
une décroissancerégulière.
Les volumes, eux, ont été calculés
théoriquement
en se servant des mesures de lalongueur
et du diamètre,
puis
ils ont été vérifiés en déterminant le volume de la solution de chlorure de sodium introduite dans la lumière intestinalejusqu’à équilibre
despressions,
commeindiqué précédemment.
Les résultats obtenus donnent des fluctuations allant
jusqu’à
6 p. 100 enplus
ou en moins par rapportaux volumes calculés.
Cependant,
les moyennes étant trèsproches,
nous avonsadopté
l’estimationthéorique.
Pour tester la valeur du
procédé employé
pour lapréparation
de l’intestin aux fins de mensu-rations, nous avons
pratiqué
la fixation de l’intestingrêle,
in situ, par le formol neutre à 10p. 100, d’une part, et par la solution aqueuse depicroformol,
d’autre part, enprocédant
àl’injection
de cesfixateurs dans la lumière intestinale (les tissus ainsi préparés nous ont servi à l’étude
histologique
des
parois).
Nous avons constaté que les résultats ainsi obtenus étaient :- pour la
longueur,
en moyenne, très voisins sinonidentiques
auxpremiers ;
- pour le diamètre,
légèrement
inférieurs, cequi s’explique
aisément du fait de lalégère
con-traction des tissus au cours de la fixation,
quelles
que soient lesprécautions prises.
Par
comparaison,
desprélèvements
d’intestingrêle
ont été faitségalement après abattage,
sans
prendre
lesprécautions
décritesprécédemment ; après
avoirligaturé
aux deux extrémités, onincise et on tire
légèrement
pour détacher du feuillet viscéral. Les mesuresprises
dans ces conditionsont fait
apparaître
uneélongation
variant entre 14 et 42 p. 100 en cequi
concerne lalongueur
etune différence allant du
simple
au double et même autriple
pour le diamètre.Quant
aupoids,
il a été évalué parpesée après lavage
de l’intestin dans une solution de chlorure de sodium à 9 p. i ooo et essorageléger
aupapier Joseph.
L’étude de la
jonction
du canalcholédoque
et du canalpancréatique
au duodénum a été faitesur des tissus fixés au formol à 10 p. 100 ou au
picroformol,
ou après unséjour
dans l’acidenitrique
à 20p. 100
(Di
Dio et BOYDEN, 1962).OBSERVATIONS ET
RÉSUI,TATS
L’intestin grêle
incisé au niveau dupylore
et de la valvule deBauhin, dégagé
du feuillet
viscéral,
seprésente
sous la forme d’un tube dont lalongueur
varie avecl’âge
et lepoids
de l’animal et surlequel
il estpossible
d’observer distinctement deuxportions :
1- la
première, qui fait
suite àl’estomac,
est le duodénum(A LBOT
etP OILLEUX ,
Ig57; BOURD!I,I,!,
I(!20 ; SISSON etG R OSSMAN,
I953 ; TlXIER etGAILLARD,
Ig57 ;V ILLEMIN
,
1922 )
très court parrapport
à la secondeportion, qui
est environ 25 foisplus longue
àn’importe quel
stade dudéveloppement
de l’animal. Il a la forme d’unfer à cheval dont les trois
parties
sont sensiblementégales ; plusieurs
rétrécissements y sontvisibles : leplus prononcé
se situe àquelques
centimètres de lajonction
duduodénum avec le
jéjunum-iléon.
Si l’animal a été sacrifié au cours de ladigestion,
les aliments y sont accumulés et il semble
qu’il
yait,
à ceniveau,
ralentissement du transit.Le passage entre le duodénum et la seconde
portion
de l’intestingrêle
sepré-
sente sous la forme d’un
angle,
leplus
souvent voisin de90 0 .
- la seconde
portion
estquasi-uniforme
sur toute salongueur.
Elle acependant
été divisée
artificiellement,
chez l’Homme et, paranalogie,
chez lesanimaux,
enjéju-
num et iléon. Aucun caractère
spécial
ne les délimite et,actuellement,
laplupart
desanatomistes et des
physiologistes appellent
cette secondeportion jéjunum-iléon (B
R E SS
E,
1953 ; GUERIGIE et HILLEMAND,1957 ) ;
rares sont ceuxqui expriment
leursrésultats
séparément
pour l’un et pour l’autre.Chez le Porc, en tous cas, il est difficile d’établir une distinction.
Du côté externe de la
paroi
de l’intestingrêle,
sevoient,
partransparence,
de nombreux vaisseauxsanguins
roses et des vaisseauxlymphatiques incolores, qui
s’entrecroisent à l’intérieur de la
paroi.
Depetites
saillies blanchâtres ougrisâtres,
relativement peu nombreuses dans les
parties proximale
etmédiane, plus
nombreusesdans
lapartie
distale y sontégalement
disséminées. Ce sont des formationslympha- tiques
accumulées dans laparoi
etappelées
follicules clos.Agminés
surplusieurs
dizaines de
centimètres,
vers la fin de l’intestingrêle,
ils forment desplaques
dedimensions
plus
ou moinsimportantes :
lesplaques
dePeyer.
En incisant la
paroi,
ondistingue
sur la face interne les villosités intestinales et aussi les mêmes saillies que sur la face externe.Les résultats des différentes mesures effectuées ont été résumés dans le tableau i
ci-après.
En sa
première partie,
le duodénum est soutenu parl’estomac, auquel
il faitsuite,
en sapartie médiane,
par des lames musculaires fines issues dudiaphragme
et il est
maintenu,
en sapartie terminale,
au niveau de son passage dansle jéjunum- iléon,
par le feuillet viscéral(BOURDELLE,
ig2o ;BRESSE, Ig53)!
Dans la courbure en fer à cheval que
présente
leduodénum,
estlogée
la tête dupancréas.
Cetteglande,
très volumineuse chez le Porc, tire sonorigine,
ainsi que lefoie,
debourgeons
issus de l’entoderme au stadeembryonnaire.
Ces deuxglandes
ont conservé leurs liens avec le duodénum par l’intermédiaire de leurs canaux excré- teurs
qui
débouchent dans la lumière duodénale.Le canal
cholédoque, qui
amène la bile dans leduodénum,
y débouche à desniveaux
qui
varient avec lesespèces
animales considérées(BoyD!rt,
1955 ; DI Dioet BoyD!rr,
zg62 ; Eic H HoRN, rg55).
Le sucpancréatique
s’écoule soit par un seulcanal,
soit par deux canaux,qui
sembleraientcorrespondre
au canal deWirsung
et aucanal de Santorini en anatomie humaine.
Ces trois canaux, suivant les
espèces animales, peuvent
s’aboucher de différentesfaçons
avec le duodénum : c’est ainsi que le canalcholédoque
et le canal deWirsung
peuvent
aboutir soit à des niveaux tout à faitdifférents,
soit au mêmeniveau,
maisséparément,
soitensemble, après
avoir fait leurjonction
avant depénétrer
dans laparoi
intestinale.Nos
observations, qui
ontporté
sur 50animaux,
nous ontpermis
de constaterque :
- 39 porcs sur 50 avaient un canal
cholédoque
et un canalpancréatique qui
débouchaient
respectivement
entre 2 et 4 cm et entre r3 et 27 cmaprès
lepylore ;
- 9 sur 5o avaient un canal
cholédoque
et un canalpancréatique qui
débou-chaient ensemble entre 2 et 4 cm
après
lepylore
et un second canalpancréatique
entre 18 et 29 cm ;
- 2 sur 50 avaient un canal
cholédoque
et un canalpancréatique qui
débou-chaient ensemble entre 2 et 6 cm à
partir
dupylore.
Dans ce dernier cas, les deuxcanaux faisaient leur
jonction
entre 3 et i cm avant lapénétration
du canal com-mun dans la
paroi
duduodénum, pénétration qui
se faitobliquement
sur lescôtés, quelquefois
sur la courbureinterne, jamais
sur la courbure externe.En
résumé,
chez le Porc, le canalcholédoque
déboucherégulièrement
dans lalumière duodénale entre 2et 6 cm
après
lepylore.
Dans7 8
p. 100des cas, il y débouche seul et dans 22p. 100des cas, il fait sajonction
avec un canalpancréatique
avant depénétrer
dans laparoi
intestinale.L’écoulement
du sucpancréatique
se fait dans7 8
p. 100 des cas par un seul canal situé entre 13et 27cm àpartir
dupylore.
Dans 18 p. 100des cas, il existe deuxcanaux, l’un associé au canal
cholédoque,
l’autreseul,
débouchant entre 18 et 29cm à
partir
dupylore.
Dans 4p. 100des cas, nous n’avons pas trouvé de canal pan-créatique
seul : il était associé au canalcholédoque.
Dans la cavité
abdominale,
au duodénum fait suite lejéjunum-iléon,
entière-ment
enveloppé
dans le feuillet viscéralappelé
encore séreusepéritonéale. Après
avoir entouré le tube
intestinal,
ce feuillet se soude sur lui-même par sa face interne et se rétrécit avant de se continuer dans le mésentère. C’est ce rétrécissementqui
provoque les courbures de l’intestin
qui
décrit un nombreimportant
et variabled’anses
placées
defaçon irrégulière
et assezmobiles, grâce
à leursuspension
auxparois
de l’abdomen par l’intermédiaire du mésentère.
Les résultats des différentes mesures nous
permettent
de comparer à différentesétapes
les coefficients d’accroissement dupoids
del’animal,
d’unepart,
et ceux de lalongueur,
du diamètre et du volume de l’intestingrêle,
d’autrepart.
A i2
jours,
le coefficient d’accroissement dupoids
est 2,5. Lalongueur
estpassée
de 2,15 m à 4,50 m, ce
qui représente
un coefficient d’accroissementsupérieur
à 2 ; pour lediamètre,
il est de 1,2 et le volume résultant du calcul aaugmenté
trois fois.A 130
jours,
lepoids
moyen a un coefficient d’accroissement de 50, lalongueur
de l’intestin un coefficient de
6,
le diamètre de 5 et le volume de 135.A 2r5
jours,
le coefficient devient 100pour lepoids corporel,
7,5pour la longueur,
6 pour le diamètre et 270pour le volume.
Si nous prenons en considération les résultats obtenus sur les deux porcs
âgés
de 3 ans, le coefficient du
poids corporel
devient 234, celui de lalongueur
9, celui du diamètre 7,5 et celui du volume est voisin de4 6 0 .
En
comparant
cesrésultats,
nous voyons que ledéveloppement
de l’intestingrêle
suit l’accroissement dupoids corporel pendant
toute la vie de l’animal.Plus
précisément,
en étudiant les coefficients d’accroissement dupoids, qui
estfonction de
l’âge,
et ceux duvolume, qui
découle de l’accroissement de lalongueur
et du
diamètre,
nous constatons que lerapport
entre le coefficient d’accroissement du volume et celui de l’accroissement dupoids
est de r,2 à 12jours
et semble se main-tenir
jusqu’au
sevrage,après lequel
il devientrapidement
2,7, resteinchangé
à130et 2i5
jours
et serapproche
de 2 àl’âge
de 3 ans.I,e
rapport
entre le coefficient d’accroissement de lalongueur
et celui de l’accrois- sement dudiamètre, particulièrement important
aupoint
de vuephysiologique,
reste constant et voisin de r,2
pendant
toute la vie de l’animal.En tenant
compte
de cesrapports,
il estpossible
de calculer les dimensions de l’intestingrêle
du porc àn’importe quel âge,
euégard
aupoids corporel
de l’animal et à condition que celui-ci ait eu undéveloppement
normal. Ceci estégalement
vraipour la
portion
quereprésente
leduodénum,
étant donné lerapport
constant qu existe entre lalongueur
totale de l’intestingrêle
et celui-ci.Le fait de
pouvoir
déterminer les dimensions de l’intestingrêle,
mêmeapproxi- mativement,
en connaissant lepoids
vif del’animal,
pourra faciliter lesexplorations
du biochimiste
qui
étudie le transit etl’absorption.
Pour être
complet
sur les dimensions de l’intestingrêle,
il aurait fallu calculer la surface bordant la lumièreintestinale,
mais comme elle est fonction des villositésiqui
nécessitent l’observationmicroscopique,
nous l’avons étudiée avecl’histologie
de la
paroi.
De nos observations sur le débouché des canaux
pancréatiques
etbiliaire,
ilressort que le biochimiste ne
peut jamais
être sûr que le suc biliaire s’écouleseul,
que le suc
pancréatique
soit amené par un ou deux canaux. Pourtant, ceci estimpor-
tant pour certaines recherches et notamment pour l’installation de fistules
pancréa- tiques
ou biliaires. Pour lesavoir,
il est donc nécessaire de faire desexplorations
aumoment de
l’opération. Mais,
sithéoriquement,
cela estpossible,
il existe desaspects pratiques
difficiles à réaliser.Reçu
pourpublication
en octobre 1963.SUMMARY
THE SMALL INTESTINE OF THE PIG. I. -- SIZE AS A FUNCTION OF AGE AND WEIGHT.
A STUDY OF THE JUNCTION OF THE HEPATIC AND THE I’ANCREATIC DUCTS IN THE PIG
In the case of normal
development,
the dimensions of the small intestine of thepig (length,
diameter,volume)
are at any age a function of the liveweight
of the animal. Therelationships
existing
between the oeff1cients of volume increase of the small intestine and thecorporal weight
on the hand, and of the
length
of the s,.uall intestine and its diameter on the other, allow the dimen- sions of the small intestine of thepig
to b°validly
determined whenonly
theweight
of the animal is known.The
length
of the duodenum (the part of the small intestine contained between thepylorus
and the
duodenum-jejunum-ileum angle) is invariably,
at any age and for different weights,
very
near to I/z6 of the total
length
of the small intestine. It receives the bile by means of thehepatic
duct, which emerges 2to 6 cm after thepylorus.
This duct is separate in 78 p. 100and linked with thepancreatic
duct in 22 p. 100of the cases(observations
carried out on 5oanimals).
The
discharge
of pancreaticjuice
into the duodenum occurs in 78 p. 100of the cases via asingle
duct,emerging
I3to z7cm after thepylorus ;
but in I8 p. 100of cases, there exists a second pancrea- tic duct whose outlet is associated with thehepatic
duct, and in 4 p. 100it seems that the wholepancreatic juice
pours out by a duct associated with thehepatic
duct.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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