Influence relative du climat et du sol
sur
les potentialités forestières
enmoyenne montagne.
Exemple des sapinières à Fétuque (Festuca silvatica Vill.)
dans les Vosges alsaciennes
M. BECKER
R. SCHIPFER
ogie forestière I.N.R.A., Laboratoire de
Ph y l n-écologie
forestièreCentre de Recherches forestières de Najicy, Champenoux, F 54280 Seichampl
Résumé
L’étude porte sur une centaine de relevés
répartis
sur tout le versant alsacien des Vosges, dans dessapinières âgées
(Abie.s albaMill.)
caractérisées par la dominance ensous-bois de la Grande Fétuque (Fe.stuca silvatica Vill.).
Chaque
relevé comporte un inven- tairefloristique
complet, des observationspédologiques (complétées
par quelques analysesde sols), des données
topographiques
et quelques mesures dendrométriques simples (hauteur dominante et « couple de torsion » essentiellement).L’interprétation
des données s’appuie sur l’analyse factorielle descorrespondances;
elle montre que la
végétation
et, plus encore, le sol rendent assez mal compte de la variation importante de productivité observée pour le sapin dans ce contexte de moyenne montagne (500-800 m en moyenne).Par contre, les données en relation avec le climat local
(pluviosité
et secondairementtempérature)
apparaissent beaucoup plus discriminantes. L’étude montre qu’elles peuvent être définies de façon commode àpartir
des habituelles variablestopographiques
élémentaires que sont : l’altitude, l’exposition, la pente et la pente de la direction du sommet du versantopposé (parfois appelé
« masque »).L’exposition
et les pentes permettent de définir unindice de climat radiatif, selon .une technique rappelée en annexe. Puis une formule simple
est proposée et
justifiée,
qui permet de calculer une « iiltitiide coitipensée » en fonction de cet indice et de l’altitude vraie. C’est l’altitudecompensée qui apparaît significativement
corrélée à la productivité du sapin. Par ailleurs, la distance altitudinale à la ligne de crête dans la direction ouest (celle des vents
pluvieux)
intervientégalement
fortement (effet de foehn). Au-dessous de 550 m d’altitude locale, altitude et proximité altitudinale de la crête sont toutes deux corrélées positivement à laproductivité,
ceci traduisant le seul effetbénéfique
de la
pluviosité.
Au-dessus de 550 m, laproductivité
croît (avec lapluviosité)
si la crêteest
plus proche,
mais elle décroît (avec la température)lorsque
l’on s’élève. Dans ce deuxièmecas, et dans les limites observées (celles de la sapinière fétuque), c’est l’effet
positif
del’altitude
qui
l’emporte.On observe
également
d’excellentes corrélations entre la qualité du bois(appréciée grâce
à la
technique
du « couple de tarsion ») et les mêmes variablesclimatiques.
La densité du bois estplus
forte àproximité
de laligne
de crête(pluviosité
plus forte) ; mais, d’un autrecôté, elle diminue avec l’altitude
compensée
locale(température
moyenne plus faible).1. - Introduction
Dans
l’étage montagnard
moyen desVosges
alsaciennes etlorraines,
entre500 et 800 m
d’altitude,
il estfréquent
d’observer desparcelles
entières de vieillessapinières (Abies
albaMill.),
dominant untapis
herbacé souvent dense constitué pour l’essentiel d’unegraminée
degrande taille,
laFétuque
des bois ou GrandeFétuque (Festuca
silvatica Vill. = F. altissimaAll.). Localement,
de telles situationspeuvent
se rencontrer
jusqu’à
250 m d’altitude vers le bas et 1 200 m vers le haut. Avec desvariantes,
elles se rattachentprincipalement
à l’association duFestuceto-sylvaticae- Abieti-Fagetum
desphytosociologues (sous-alliance
del’Eu-Fagenion) (C ARBIENER ,
1963 ; Lnrxnz, 1969, 1970).
Les
sols, développés
sur roche-mèregréseuse
oucristalline,
sont presquetoujours
de type sol brun acide
(parfois
brunocreux)
à mull acide(ou moder).
Alors que la
sapinière
enplace
se caractérise en moyenne par uneproductivité
élevée
(14
m:J/ha/an à 100ans) (1),
le forestieréprouve classiquement
lespires
difficultés pour
régénérer
cesparcelles
par la voie naturelle. Ce sont ces caractéris-tiques
assezparticulières qui
ont motivél’engagement
d’une étudephyto-écologique,
selon une démarche désormais
classique (B ECKER , 1969, 1979-1 ; PICARD, 1979).
Les résultats de cette
étude, présentés ici,
sansapporter d’explications complètes
aux
problèmes
derégénération,
ontcependant permis
de confirmer le rôleprimordial
de la
fétuque elle-même,
en liaison avec lespropriétés physico-chimiques
del’humus,
et en interaction avec les
dégâts
degibier.
Il en est résulté diverses étudesexpérimen- tales,
dont certaines ontdéjà partiellement abouti,
démontrant enparticulier
l’existence depropriétés allélopathiques
chez Festuca silvatica(B ECKER , B ENNET , 1980).
Mais les conclusions les
plus
intéressantes et lesplus
directement utilisablesportent
sur les relations entre les
caractéristiques
du milieu et celles dupeuplement.
Lescaractéristiques
du milieu concernent lavégétation spontanée
compagne dusapin,
lespropriétés édaphiques
et le climat local(mésoclimat).
Lescaractéristiques
dupeuple-
ment
portent
sur laproductivité
dusapin
et sur la densité de son bois.II. - Déroulement des
opérations
et traitement des données 2.1. - Le recueil des données enforêt
2.11. -
Prospection préliminaire
Le choix des
points
d’observation(« relevés »)
devait se faire selon les critères suivants :e
présence
en sous-bois d’untapis
defétuque
de densité suffisante(coefficients
(1) Bois fort tige. Il est utile de préciser qu’il s’agit de valeurs au sens des tables de production, établies pour des peuplements pleins, purs et équiennes. La production réelle récoltée est à réduire en général de 20 à 30 p. 100, surtout si la récolte de petits bois a été
¡faible ou nulle jusqu’à 40-50 ans (volume qui est intégré dans les chiffres donnés par les tables de production).
d’abondance-dominance 4 ou 5 de la
phytosociologie,
c’est-à-dire ayant un recouvre-ment relatif
supérieur
à 50 p.100) ;
peuplement
forestier où lesapin domine, d’âge
suffisant(! 60 ans) ;
. variabilité maximum des conditions de
roche-mère,
delatitude,
d’altitude et de conditionstopographiques (pente
etexposition
enparticulier).
Une
prospection préliminaire
du versant alsacien desVosges,
entre la latitude dePhalsbourg
et le Ballond’Alsace,
apermis
derepérer
168 situations apriori
favorables.Un choix s’est alors
opéré,
sur la base d’un meilleuréquilibre
dans lareprésentation
des diverses variables
évoquées,
et ce sont finalement 103 relevéscomplets qui
ont étéretenus et faits au cours d’une deuxième
phase
de terrain(voir
carte de lafig. 1).
2.12. - Nature des relevés
Chaque
relevécomprend
un inventairefloristique complet
sur une surfaced’environ 400
m 2 ,
selon la méthodeclassique
deBraun-Blanquet,
laprise
des donnéesconcernant le milieu
physique,
et des mesures concernant lepeuplement.
Les données
physiques
concernent le sol et latopographie.
Deux échantillons de sol ont été
prélevés,
l’un dans l’humus(horizon
A ouA,),
l’autre dans l’horizon situé
au-dessous ;
ainsiqu’un fragment
de la rochemère, prati- quement toujours
accessible à moins de 70 cm. Ramenés aulaboratoire,
ces échan-tillons ont fait
l’objet
d’une mesure depH
et de leurcapacité
auchamp.
Les données
topographiques
sont :l’altitude, l’exposition
z(mesure
de l’azimutmagnétique),
la pente p duterrain,
ainsi que lapente p’
de la direction du sommet du versantopposé.
Les valeurs z, p etp’ permettent
de définir des « indices de climatradiatif »,
Ir etIg,
selon unetechnique exposée
par ailleurs(B ECK ett, 1979-2)
etsuccinctement
rappelée
en annexe.Les mesures concernant les
peuplements
sont les suivantes :surface terrière sur une
placette
circulaire de 10 m de rayon(ramenée
ensuiteà
l’hectare) (1) ;
. mesure de la hauteur de deux arbres
pris parmi
lesdominants ;
selon les cas, leurâge
estapprécié,
soit par comptage sur une soucheproche,
soit par l’intermédiaire du diamètre sous écorce et de lalargeur
moyenne des cernes, mesurée sur une carottede 7 à 10 cm extraite à la tarière de Pressler
(voir fig. 2) (2) ;
e mesure du
« couple
de torsion » nécessaire à l’enfoncement de la tarière dePressler,
selon latechnique
dePolge
et Keller(1970),
commeapproche
de ladensité du
bois, qui
est une de sesprincipales caractéristiques technologiques ;
mesure du microclimat lumineux au niveau du
tapis herbacé,
à l’aide d’unetechnique
faisantappel
auxphotographies hémisphériques (B ECKER , 1971).
(1) Compte tenu de la surface de la placette, les chiffres obtenus ont surtout une valeur indicative, permettant seulement un classement relatif.
(2) La mesure de l’âge est donc incertaine (et vraisemblablement sous-estimée). Mais elle a paru
suffisante, dans un premier temps, compte tenu du nombre assez important de placettes, pour un classement relatif des divers types de milieux, bien caractérisés par ailleurs.
2.2. - Le traitement des données
La
première phase
del’interprétation
des données a commencé par uneanalyse
factorielle des
correspondances,
d’utilisation désormaisclassique
enphyto-écologie
forestière
(Joan’r!c
&PLAN, 1976 ; PICARD, 1979 ; B ECKER , 1979-1).
Le programmeANALY,
mis aupoint
par RIELA & DESJEUNES à la Station de Biométrie du C.N.R.F.(I.N.R.A.),
a été mis en oeuvre(B ACHACOU , 1975).
Les individus sont les relevés et les variables sont lesespèces ;
les donnéesécologiques
etdendrométriques,
sansparticiper
à
l’analyse
proprementdite,
sont introduites comme variablessupplémentaires
facilitanti’interprétation
des axes factoriels et un débutd’explication
de certaines variablesdendromêtriques.
Cette
première interprétation
apermis
d’émettre deshypothèses quant
au déterminisme de la variabilitéimportante
constatée dans laproductivité
dusapin,
mais
qui
s’est avérée assez médiocrement corrélée avec les critèresphyto-écologiques classiques (végétation
etsols).
D’autresindices,
d’ordreclimatique,
ont alors été ima-ginés (altitude « compensée
» enparticulier ;
voirplus loin), puis
testés à l’aidedu programme REPRG
(régression progressive multiple)
mis aupoint
parBIEN AIMÉ (Station
de Biométrie duC.N.R.F.).
III. - Résultats de
l’analyse
descorrespondances
3.1. -
Interprétation
des axesfactoriels
L’analyse
aporté
sur les 103 relevés et les 149espèces
rencontrées. Lesquatre premiers
axes factoriels ont pu êtreinterprétés, qui
absorbent au total 18 p. 100 de la variationtotale,
successivement :6,3
p.100, 4,5
p.100, 3,7
p. 100 et3,5
p. 100.Ces chiffres peuvent
paraître faibles,
mais sont dans la moyenne de ce que l’on observelorsque
toutes lesespèces
entrent dansl’analyse.
Les coordonnées des
espèces
sur l’axe 1répartissent
nettement celles-ci selonun
gradient
d’acidité. A une extrémité se trouvent desespèces
trèsacidiphiles (telles
que Vaccinium
znyrtilleas,
Maianthemumbifolium,
Pleuroziumschreberi), puis
unpeu moins
(Mc!t/Mpy!K/n
pratensc,Deschampsia flexuosa, Polytrichuzn formosum,
Sorbu.r
czucuparia,
Luzulaalbida...) ; puis
lesespèces
seulement acidoclinestypiques
del’association à Grande
Fétuque (Festuca silvatica,
Oxalisacetosella, Athyrium filix femilla, Polystichum dilatatum, Solidago virga aurea...) ; puis
desespèces neutrophiles
à
plus
ou moinslarge amplitude (Asperula odorata,
Cardamineflexuosa,
Carexsilvatica,
ffedercz
helix,
Fraxinusexcelsior,
Geraniumrobertianum, Impatiens
noli tangere, Lamium
galeobdolon, Lysimachia
nemorum, Melicauniflora, Polystichuin filix
mas, Seiieciofuchsii,
Violasilvestris, etc.) ;
enfinquelques espèces
considérées par ailleurscomme
neutrophiles
strictes ou neutro-calcaricoles(Mercurialis perenni.s, Stachy.s
silva-ticus,
Actaeaspicata,
Dentariapinnata...).
Deux relevés trèsoriginaux
sont caracté-ristiques
de cette tendanceextrême ;
ils’agit
desapinières
à Dentairequi,
si ellessont courantes dans les montagnes telles que le
Jura,
sont tout à faitexceptionnelles,
au moins dans les
Vosges
sur des sols noncalcaires,
mais à humus presque saturé(93
p.100, pH 5,8).
L’interprétation
de l’axe 1 est confirmée par les mesures depH ;
elles sont trèssignificativement
corrélées avec les coordonnées des relevés sur l’axe(r
=0,44
pour 101échantillons).
On aurait pourtant pu attendre un meilleur coefficient de corréla- tion ; lepH n’apparaît
pas être un excellentindice,
et le taux desaturation,
s’il étaitplus
facilementmesurable,
serait sans doute bien meilleur.L’axe 2 traduit un
phénomène
d’ordreclimatique
etphytogéographique.
Ilcorrespond
à trois relevés oùl’altitude, l’exposition
et/ou la faiblepente
font que l’on passe auMelico-Ahieto-Fagetiiiii (L APRAZ , 1967), plus chaud,
oùl’espèce
différen-tielle est avant tout le Chêne
sessile,
mais aussi leCharme,
le Chèvrefeuille(Lorricercz periclyrnerzurn),
Holcu.s mollis. Les variablessupplémentaires
« surface terrière totale »,« microclimat lumineux »
(photographies hémisphériques),
« indice de climat radiatif »(pente
etexposition)
confirment cetteinterprétation ;
les diverses classes de cesvariables s’échelonnent en effet assez
régulièrement
aulong
de l’axe 3. L’altitudeest
également
assez bien corrélée à cet axe : lespeuplements apparaissent significative-
ment
plus
denses aux altitudes fortesqu’aux
altitudes faibles.L’axe 3 est peu intéressant pour la définition des milieux. Il ne révèle que les
espèces
ayant un caractèrehéliophile plus
ou moinsmarqué (Epilohiwn a M gM.!<;7o//t< /M ,
E. fiiofitaniom, Gczlizcrn
fO!M!a’!’/0/;MW,
G.hercynicum, Hypericum perforatum,
H.pulch-
riifii, Potentilla
Jragariastrecm, Fragario
vesca, Sarothomnzzsscoparius, etc.),
par oppo- sition auxespèces plutôt sciaphiles (semis
d’Erable sycomore, Lamiunzgaleobdolon, Polystichrrnr dilatatum, etc.).
C’est
l’interprétation
de l’axe 4, bien que celui-ci n’absorbe que3,5
p. 100 de la variationfloristique observée, qui
a étégénératrice
des réflexions lesplus
fructueuses pour la suite de l’étude. Laprojection
desespèces
sur cet axe faitressortir,
d’un côtédes
espèces
telles que Carexsilvatica,
C. remota,Chrysosplerzizern oppo.çitifolium,
Fe.stucugigarttea, Lysimachia
nemorllln, Valerianao//t’ctMa / t.!, Polystichum spinuloszcrn, qui
ont en commun un caractèreplus
ou moinshygrophile,
de l’autre côté desespèces,
moinsnombreuses,
telles queCorylus avellana,
Hederahelix,
Ilexaquifoliurn,
Plc·rrroziorn
schreheri, Melaiidi-yut?i .silvestre, qui,
dans le contexteétudié, paraissent plutôt correspondre
à des milieuxplus
secs. L’axe 4 semble donc être en relationavec un
gradient
d’humidité du milieu. Mises en corrélation avec les coordonnées des relevés sur cet axe, les valeurs decapacité
auchamp
du sol ne donnentcependant qu’un
coefficient r =0,15,
àpeine significatif
aurisque
de 10 p. 100. Mais cesvaleurs ne traduisent pas les différences
qui
existent dans lesapports
d’eau dus à laposition topographique
et à lapluviosité.
Nous reviendronsplus
loin sur cespoints.
3.2. - Productivité et
qzralité
dv boisLe
couple
de torsion(lié
à la densité dubois)
avait été introduit comme variablesupplémentaire.
Ilapparaît
corrélé aux axes 3 et 4. Pour l’axe3,
deux facteurspeuvent
entrer en
jeu ;
d’une part la densité dupeuplement (traduit
par la variable « surface terrière ») : la densité du bois estplus
forte dans lespeuplements
àplus
forte surfaceterrière ;
d’autre part aussi l’altitude : la densité du bois estplus
forte aux altitudesélevées. Pour l’axe
4,
nous avons vuqu’il
semblait refléter l’alimentation en eau : les densités du bois lesplus
fortes sont observées dans les milieux les moins humides. Nous reviendrons en détail sur cespoints.
Pour la
productivité,
nous avons utilisé les tables deproduction
pour lesapin
en Suisse, de l’Institut fédéral de Recherches forestières
(B ADOUX , 1966) (1).
Lescouples hauteur-âge
se sontrépartis
en 9 classes deproductivité,
variant de7,4
à19,5
m-1/ha/andepuis l’origine
à 100 ans(voir fig. 1).
Lafigure
3indique
laposition
de
chaque
relevé dans leplan
factoriel1-4,
ainsi que sa fertilité estimée.Il est assez
frappant
de constater, d’unepart
la variabilité trèsimportante
de laproductivité
dusapin,
d’autre part le peu de netteté relatif de la liaison entreproductivité
etcomposition floristique,
alors que cettedernière,
nous le verrons, est bien corrélée aux variationsédaphiques.
On observecependant
que leplan
factoriel1-4 se partage en deux zones : les
productivités supérieures
à la moyenne s’observent essentiellement pour les valeursnégatives
sur l’axe4, correspondant
elles-mêmesaux relevés
plus hygrophiles.
L’influence de l’axe 1(lié
aupH
dessols)
est trèsdiscrète : les milieux les
plus acidiphiles apparaissent
même en moyenne lesplus productifs.
Toutes ces observations marquent des tendances
plus
ou moinsfloues, qui
vonts’éclairer dans la suite. Pour
l’instant,
ilapparaît
que les liaisons entreproductivité
et
caractéristiques chimiques
des sols sontfaibles,
etqu’elles
sontplus
nettes avecl’alimentation en eau ; celle-ci
pourrait
donc bien être le facteur limitant dans le contexte étudié.3.3. - Elahoration du tableau
floristique
Les résultats de
l’analyse
descorrespondances
ont facilité la construction du tableaufloristique ci-joint (tableau
1, voir encart). La «diagonalisation
» de ce tableaua été faite avant tout en fonction du
pH,
quel’analyse
a reconnu comme le facteur essentiel.Toutefois,
nous avons tenté de voir leparti qui pourrait
être tiré de lavégétation
pour caractériser la fertilité des stations.Dans ce but,
parmi
les 71 relevésprésentés
dans letableau,
nous avonsséparé
ceux où la
productivité
étaitsupérieure
à la moyenne observée(14,3 m v °/ha/an)
deceux où elle était inférieure.
Parallèlement,
ont été isolées lesespèces plus spécialement fréquentes
dans l’un ou l’autre groupe de relevés.On constate que la
majorité
desespèces,
et surtout desespèces fréquentes,
ne sontpas corrélées à la
productivité.
De part et d’autre du groupe desacidoclines,
centrésur Festuca .silvatica
(Abie.r nlbct,
Oxalisaceto,rella,
Prenatttltespurpurea...),
on trouve, d’unepart les acidophiles
strictes(Vacciniutn myrtillres, Deschampsia flexuosa,
Luzula!//w/tt...), d’autre
part des neutro-acidoclines et desneutrophiles
àplus
ou moinslarge amplitude (Stellaria
nemorum, Melicauniflora, Asperula odorata,
Lamium,!aleobdolon, Polystichum filix mas...), certaines ayant
enplus
un caractèrenitrophile marqué (Urtica dioïca,
Cercrniutnrohertianum, Stachys ,silvaticus...). ).
Il est
cependant possible
d’isoler deux lotsd’espèces
ayant unefréquence d’appa-
rition
plus marquée
dans l’un des deux ensembles deproductivité
dusapin.
A l’intérieur dechaque lot,
lesespèces
sontégalement
classées en fonction de leurposition
sur l’axe 1de
l’A.F.C.,
c’est-à-dire en fonction dupH.
(1) D’autres tables auraient pu être utilisées, telle celle établie au Württemberg. Celle du Centre technique de l’O.N.F., pour le Jura, a paru trop tardivement pour notre étude. Mais il s’agit seulement pour nous ici d’avoir des ordres de grandeur raisonnables.
Si nous
admettons,
comme lesuggère l’interprétation
de l’axe factoriel n° 4(cf. § 3.1.),
que laproductivité
estlargement
liée au bilanhydrique
desstations,
les
espèces
caractérisant les meilleuresplacettes pourraient
êtreréparties
en troiscatégories :
e
espèces
caractérisant des sols à meilleurecapacité
de rétention en eau : Atrichumiindulattim, Polystichum spinulosum, Ajuga
reptans,Elymus
europaeus, Festucagigan-
tea, Carex
silvatica ;
v espèces
liées à despossibilités
locales d’alimentation en eau latérale :Moehringia trinervia, Lysimachia
nemorum, Carex remota ;e
espèces
de solsplus désaturés,
mais où lapluviosité serait,
en liaison avecl’altitude, plus importante : Polytrichum formosum,
Picea abiesG,
Dicranum scopa-rium,
Luzula silvatica.De la même
façon,
lesespèces
caractérisant lesplacettes
où laproductivité
estinférieure à la moyenne
pourraient
êtreréparties
entre lescatégories
suivantes :a
espèces
de sols où la faiblesse de lacapacité
de rétentionhydrique
serait lefacteur limitant : Ilex
crquifolium,
Pleuroziumschreberi ;
a
espèces
de stationsoù,
en liaison avec une altitudetrop faible,
lapluviosité
estinsuffisante :
Euphorbia ainygdaloïdes,
Thuidiumtamariscifolium, Corylaes avellana, Asper
l
lla odorata,
Galiumsilvaticum,
Melicauniflorct,
Parisqaeadrifolia,
Mercurialisperennis,
Geraniumrobertinnum,
Hederahelix, Melandryum silvestre, Scrofularia nodosa,
Frnxinu.r excelsior G.Corrélativement,
ces milieux sont aussiplus
chauds, et Ic;sols moins
désaturés ;
e
espèces
d’altitude élevée :Polygonatuin
verticillatum.L’interprétation
de ces diversesrubriques, plus
ou moinshypothétique,
faitlarge-
ment
appel
aux connaissances actuelles del’autécologie
desespèces
citées.IV. -
Propriétés physico-chimiques
des solsBien que les facteurs
édaphiques,
au vu des résultats del’analyse générale,
nesoient pas apparus comme les
plus
discriminants vis-à-vis de laproductivité
dans lagamme des stations
étudiées, quelques
sols ont faitl’objet
deprélèvements
pour ana-lyse physico-chimique.
Les résultats
analytiques
sontconsignés
dans le tableau 2.Relevés à
végétation acidophile
e R 123. Forêt de Barr
(Bas-Rhin) ; grès ;
altitude : 710 m ; pente : 38 p.100 ; exposition :
NE. Différentielles : Luzcclamaxima, Deschampsia flexuosa,
Vaccinillmmyrtillus, Polytrichurn formo.sum.
Productivité estimée : 16 m3/ha/ andepuis l’origine
à 100 ans.
. R 51. Bois de Dinsheim
(Bas-Rhin) ; grès (colluvium)
etgranite ;
altitude : 470 m ;pente :
32 p.100 ; exposition :
SSW. Différentielles : Vacciniummyrtillus,
Luzulaalbida,
L.maxima, Deschampsia flexuosa ; plus
des élémentsneutrophiles :
Geraniumrobertianum,
Violasilvestris, Euphorbia amygdaloïdes.
Productivité estimée :7,5
ml/ha/an.a R 191. Forêt de la Haute-Meurthe
(Vosges;
un desquelques
rares relevés faitssur le versant
lorrain) ; granite ;
altitude : 790 m ;pente :
45 p.100 ; exposition :
S.Différentielles :
Deschampsia flexuosa,
Luzulaalbida,
Vacciniummyrtillus, Polytrichum formosum.
Productivité estimée : 11 m(! / ha/ an.e R 199. Forêt de Rouffach
(Haut-Rhin) ; granite ;
altitude : 825 m ;pente :
32 p.100 ; exposition :
NW. Différentielles :Deschampsia flexuosa,
Luzulaalbida,
Dicrauum
scoparium, Polytrichum formosum, Polygonatum
verticillatum. Producti- vité estimée :7,5
m!/ha/an.Relevés à
végétation neutrophile
a R67. Forêt de Lutzelhouse
(Bas-Rhin) ; granite ;
altitude : 380 m ;pente :
51 p. 100 ;
exposition :
E. Différentielles :Carpinus betulus,
Violasilvestris, Ajuga
reptans, Mniumundulatum,
Atrichum undulatum... Productivité estimée :19,5
M3/ha/an.e R 119. Forêt de Barr
(Bas-Rhin) ; granite ;
altitude : 840 m ;pente :
12 p.100 ; exposition :
NW. Différentielles : Circaealutetiana, Impatiens noli-tangere, Stachy.a silvatica, Elymus
europaeus, Mercurialisperennis,
Lamiumgaleobdolon...
Productivité estimée : 17 m3/ha/an.e R 149. Forêt de Sélestat
(Bas-Rhin) ; granite ;
altitude : 290 m ;pente :
40 p.100 ; exposition :
NW. Différentielles : Circaealutetiana, Impatiens nolitangere, Stachys silvnticus,
Urticadioïca,
Geraniumrobertianum,
Pulmonariaofficinalis.
Productivité estimée : 11 M3/ha/an.e R 157. Massif du Taennschel
(Haut-Rhin) ; granite ;
altitude : 550 m ;pente :
29 p. 100 ;exposition :
NW. Différentielles : Dentariapinnata,
Mercurialisperennis,
Lamiumgaleobdolon,
Geraniumrobertianum,
Vicia.sepium.
Productivité estimée :7,5
M3/ha/an.L’examen du tableau montre
qu’il
y a une bonne concordance entrecomposition floristique
et variablesédaphiques. Malgré
la relativehomogénéité générale
des relevésprospectés, l’apparition,
à côté du « noyau p centralmésoacidophile (Fétuque, Oxalis...),
d’éléments
floristiques
nettementneutrophiles correspond
à des sols à textureplus
fine
(au
moins dans l’horizonA,),
àrapport
C/N moinsélevé, plus
saturés encations
échangeables (sauf potassium), plus
riches enphosphore.
Avec lephosphore,
le
rapport
C/Napparaît
d’ailleurs ici le critère leplus
fiable. LepH
par contre n’est pas du tout discriminant.C’est
pourquoi
d’autres échantillons deA,
ont faitl’objet
de mesures durapport
C/N(35
autotal).
Les moyennesobtenues, 16,3
dans les relevés à flore acidocline et12,8
dans les relevés à floreneutrocline,
sontstatistiquement
différentes aurisque
de
0,1
p. 100.Les rapports avec la
productivité
sontbeaucoup plus flous,
commeprécédemment
entre
productivité
etvégétation.
Sur 35échantillons,
le coefficient de corrélation avecC/N n’est que de
-0,13 (NS) ;
parailleurs,
sur 8échantillons,
lesquelques
valeurs marquant une tendance sont :0,41
pour le tauxd’argile (NS), 0,37
pour lepotassium
et
0,31
pour lephosphore.
Dans cestendances,
étant donné laplace
de la granu-lométrie,
il estprobable
que l’on retrouve enpartie
la relation entreproductivité
et alimentation en eau
(capacité
de rétention dessols).
V. - Déterminisme de la
productivité -
Climat et solNous avons
déjà souligné,
d’unepart
la relativehomogénéité floristique
etédaphique
des relevésprospectés,
d’autrepart,
et aucontraire,
la variabilitéimpor-
tante observée pour la
productivité
dusapin ;
celle-ci estcomprise
entre 7 et19
m 3 /ba/an, depuis l’origine
à 100 ans(moyenne : 14,3 ; écart-type : 3,3).
L’interprétation
de l’axe 4 asuggéré l’importance
quepouvait
avoir l’alimentationen eau sur la
productivité. Or,
dans lesrégions
de montagneétudiées,
ladisponibilité
de l’eau
(pluie
etévapotranspiration
enparticulier)
estlargement
sous ladépendance
de la
topographie.
Une attention touteparticulière
a donc étéportée
aux facteurstopographiques.
5.1. - Notion d’altitude
compensée
La
première
variablequi
vient àl’esprit
est l’altitude(O SWALD , 1969).
Or lecoefficient de corrélation entre altitude et
productivité,
calculé pour l’ensemble desrelevés,
estpratiquement
nul. Afin de réduire lapart
de variation due à des facteursrégionaux (roche-mère
et climatgénéral
enparticulier),
la corrélation fut ensuite calculée sur la fraction des 33 relevés situés dans le sud du domaineprospecté (au
sud de la latitude de Sélestat et de la vallée de la
Liepvrette ;
voircarte).
Lecoefficient de corrélation est alors de
0,13,
valeur nonnégligeable,
mais non encorestatistiquement significative.
L’idée fut alors émise que les variations
d’exposition pouvaient
interférer avec l’altitude bruteprise
encompte,
aupoint
de masquer la liaisonpressentie.
Nousavons donc cherché à « compenser » l’altitude mesurée en fonction non seulement de
l’exposition,
mais aussi de lapente.
Pour
cela,
nous avons utilisé desindices,
mis aupoint précédemment (B ECKER , 1979-2), qui permettent
de condenser en une seule variable continue les habituelles notations de pente etd’exposition.
La suite des
opérations
repose sur le raisonnement suivant : comme pour laplupart
des associationsvégétales
de montagne, on peut penser que laprésence
dutype « sapinière
àfétuque
p est, sur un type de solplus
ou moins constant, la résul- tante d’un certain nombre deparamètres responsables
du climat caractérisant ce grou- pementvégétal («
climaxclimatique »).
Parmi cesparamètres
doiventlogiquement
figurer l’altitude,
lapente
etl’exposition.
Nous avons donc mis encorrélation,
pourLes coefficients de corrélation obtenus sont
respectivement
de0,36 **
et0,32 ** (1) (pour
l’ensemble desrelevés,
on obtient seulement0,19 NS ). Qui plus
est, les deux droites obtenues parajustement
des deux nuages depoints
sont très sensiblementparal-
lèles.L’interprétation
est la suivante : ces deux ensembles de relevésappartiennent
à(1) NS : non significatif
: significatif au risque de 10 p. 100 : significatif au risque de $ p. 100
: significatif au risque de 1 p. 100 ou moins.
les mêmes 33 relevés de la zone
sud, puis
pour les 38 relevés situés au nord de Schirmeck et de la vallée de la Bruche(voir carte),
l’altitude brute Ao et l’indice Irévoqué plus haut, qui
condense pente etexposition (voir fig. 4).
Ar ¡....’!....I-
deux zones
climatiques
sensiblementdifférentes ; mais,
à l’intérieur de chacuned’elles,
la
sapinière
se cantonne à une altitudeoptimale,
elle-même modulée en fonction del’exposition ; quelle
que soit la zoneconcernée,
ilapparaît possible
de « compenser » l’altitude brute d’un lieu considéré selon la formuleunique
suivante :Ac = Ao + 440 f I - Ir) Ac : altitude
compensée.
Ao : altitude brute.
Ir : indice lu sur
graphique (B ECKER , 1979),
fonction de lapente
et del’expo-
sition.
Ainsi,
pour une pente de 30&dquo;(58
p.100),
le passage del’exposition plein
sudà
l’exposition plein
nordcorrespond,
sur leplan
de la résultanteclimatique,
à uneaugmentation
de 430 m del’altitude,
cequi
est considérable.Cette
formule,
mise aupoint
pour lesVosges alsaciennes,
ne devra pas être utiliséesans vérification
préalable
dans d’autres massifsmontagneux,
où les lois liant l’altitude à latempérature
et surtout à lapluviométrie
peuvent se modifier.Remarque
Les deux droites
évoquées ci-dessus,
liant Ao etIr,
sontséparées
par une distance altitudinale d’environ 300 m.Or,
si l’on construit(voir fig. 5)
legraphique
AltitudelPluviométrie des
postes météorologiques
situés à l’intérieur du domaine étudié(Trois- Epis, Breitenbach, Luttenbach, Aubure, Iiohwald, Rothlach, Altenberg
auSud ; Weissenberg, Saverne, Lutzelbourg, Rothau, Dabo,
Glacimont auNord),
on constateque chacun de ces deux groupes de
postes s’alignent également
sensiblement aulong
de deux droites
séparées
par la même distance altitudinale de 300 m. Cette observa- tion conforte donc laprécédente,
etsuggère qu’un
autre élémentimportant,
que nous allonspréciser,
intervient dans le déterminisme des climats locaux(mésoclimats),
en
particulier
de lapluviométrie
locale.5.2. - Altitude
compensée
etproductivité
Pour les 33 relevés de la zone
sud,
le coefficient de corrélation entre altitudecompensée
etproductivité
est de0,29&dquo;’ (contre 0,13 NS précédemment
avec l’altitudebrute).
La notion d’altitudecompensée
confirme ainsipleinement
son intérêt.Pour les 38 relevés de la zone
nord,
on obtient0,18,
valeur nonnégligeable,
maisnon
statistiquement significative.
On est ainsi amené à chercher d’autresexplications complémentaires
d’ordreclimatique.
5.3. -
Importance
de la distnnce altitudinale de la crêteLa
pluviométrie
semble bienêtre,
au vu de cespremières constatations,
un élément déterminant de laproductivité
des stations étudiées.Or,
si lapluviosité
augmentebien, classiquement,
avecl’altitude,
il estégalement acquis
que le versant alsacien desVosges,
à une altitudedonnée,
est nettement moins arrosé que le versant lorrain(D ION
, 1972 ; C ACHAN , 1974).
Cecis’explique
par une sorte d’effet de foehn : les ventspluvieux
sont à forte dominance ouest ; en montant sur le versantlorrain,
l’airse détend et se
refroidit,
sedéchargeant
alors d’une grossepartie
de sonhumidité ;
unefois la crête
franchie,
les masses d’airredescendent,
seréchauffent,
et l’humidité relative diminue fortement. Ceciexplique,
parexemple,
la «poche
de Colmar »,pôle
de la sécheresse en France
(pluviosité
annuelle moyenne de 519 mm).Ceci nous a conduit à mesurer, pour
chaque
relevé, sa distance {//titudil1ale à la crête desVosges,
dans la direction del’ouest,
soit0&dquo;.
De la mêmefaçon
queprécé-
demment,
aégalement
été calculéA,.,
distance altitudinalecompensée.
Pour les relevés de la zone
nord,
la corrélation de laproductivité
est de - 0,28* avec
4 o
et de—0,42 ***
avec0!..
Pour les relevés de la zonesud,
elleest
respectivement
de-0,27!*
et—0,38 ** .
Pour les 28 relevés de la zone intermé-diaire,
située entre Schirmeck et Barr(massif
duChamp
du Feu au senslarge),
pourlaquelle
la corrélation avecl’altitude,
mêmecompensée,
est nulle, on obtient- 0,31
* (avec4!J. Enfin,
en confrontant l’ensemble des 99relevés,
on trouve—0,33 ***
*(avec 0,.).
En
conséquence,
dans le contexteétudié, qui
est relativement peucontraignant
sur le
plan édaphique (nutrition
minérale enparticulier),
laproductivité
dusapin apparaît
fortementdépendante
de lapluviosité ;
eneffet,
celle-ci croîtlorsque 4!
décroît,
c’est-à-direlorsque
l’on serapproche
de laligne
de crête.Remarque
Compte
tenu du très faible nombre de mesuresdendrométriques
effectuées surchaque relevé,
les valeurs deproductivité
utilisées dans les calculs ci-dessus sont fatalement fortimprécises.
Il y a donc toute chance que, dans laréalité,
lescorrélations testées soient encore
plus
hautementsignificatives.
Cepoint
mériteraitd’être ultérieurement vérifié sur la base de données
dendrométriques plus
fiables.5.4. -
Analyse conjointe
de.ç diversfacteurs
de laproductivité
Plus l’altitude
croît, plus
on serapproche
de la crête... Cettelapalissade
amèneà se demander si altitude et distance altitudinale à la crête interviennent ou non
séparé-
ment dans
l’explication
de laproductivité
dusapin.
La méthode derégression
pro-gressive
a donc été utilisée pour tenter d’élucider laquestion.
Par
ailleurs,
la latitude des relevés aégalement
été introduite dans larégression,
pour voir si une variation du climat
général, indépendamment
des variations de conditionstopographiques,
n’existerait pas entre la latitude de Saverne et celle de Thann.Nous avons aussi fait intervenir la
capacité
auchamp
des horizonsA i
et(B).
Celle-ci
peut
en effet intervenirégalement
dans le bilanhydrique
des stations.Enfin,
mais avec les 35 relevés seulement pourlesquels
nousdisposions
del’analyse,
nous avonsajouté
lerapport C/N,
pour tenter de mieux faire lapart
des facteursclimatiques
et des facteursédaphiques
dans le déterminisme de laproduc-
tivité.Latitude et altitude
compensée apparaissent
fortement corrélées(r = - 0,61).
Ceci traduit seulement le fait que l’altitude
générale
du massifvosgien
décroîtprogressivement
du sud vers le nord.Pour les 98 relevés de
l’étude, l’équation
derégression
est la suivante(1) :
P = —218.0 + 4.31 L - 0,0036 A! + 0.011 HI
(t) Dans toutes les équations présentées, les variables apparaissent par valeur significative décroissante.