UTILISATION ÉNERGÉTIQUE,
PAR LE RAT EN CROISSANCE,
DES PRINCIPALES CÉRÉALES COMPOSANT DES RÉGIMES ISOAZOTÉS ET ÉQUILIBRÉS EN ACIDES AMINÉS
M. VERMOREL
J.
KELLERJacqueline THIVAL, J. BEJOT R. MANAIN Statian d’Étude des Métabolismes,
Centre de Recherches
zootechniques
et vétérinaires sur les Ruminants, 63 - Theix, près Clermont-FerrandInstitut national de la Recherche
agronomique
SOMMAIRE
Des
régimes
isoazotés etéquilibrés
en acides aminés, comportantrespectivement
85 p. 100 environ de chacune des 4céréales suivantes : orge, blé, maïs, avoine nue, ont été distribués à des rats en croissance. Dans unepremière expérience, l’appétibilité comparée
et les valeurs del’énergie
métabolisable des céréales ont été déterminées. Dans une seconde
expérience,
des ratsprépubères
de même
poids
ont reçu desquantités
voisines d’énergie métabolisable. Les bilansénergétique
etcarboné ont été obtenus par calorimétrie indirecte. On n’a pas observé de différence, entre les quatre
régimes,
dans le rendement del’énergie
métabolisable au-dessus de l’entretien. La rétention azotéea été la
plus
élevée avec lesrégimes
blé et avoine nue. Lasynthèse
deprotéines
a augmenté avec lebilan
énergétique
dans le cas durégime
« blé » alorsqu’elle
semble constante avec lerégime
« maïs )).Les résultats sont discutés par rapport aux
caractéristiques
des céréalesI. INTRODUCTION
La consommation d’aliments concentrés par le bétail s’accroît continuellement
en raison de l’intensification et de l’industrialisation de la
production
de viande.Les
céréales fournissent actuellement les troisquarts
del’énergie
et la moitié des pro- téinesconsommées ;
la création delignées plus
riches en matières azotées va encoreaugmenter
cetteproportion.
Une meilleure connaissance des besoins des animaux et de la valeur nutritive des aliments doitpermettre
de mettre aupoint
desrégimes simplifiés, plus
faciles à constituer.( 1
) Adresse actuelle. - Zaklad Hodowli Doswiadczalnej Zwierzat, Nowy Swiat 72, Varsovie (Pologne).
De nombreux travaux ont été consacrés à la détermination de
l’énergie
méta-bolisable des
céréales,
essentiellement sur le Rat, le Poulet et le Porc. Ce critère n’est pas suffisant pour déterminer la valeurénergétique
d’un aliment introduiten
proportions
variables dans unrégime complexe.
Dès le début dusiècle,
KELLNER choisit comme critèrel’énergie
netted’engraissement.
F’RAPS( 1939 )
établit la notiond’énergie productive
pour caractériser lesrégimes
despoulets
encroissance ;
maisl’énergie productive
d’un aliment varie avec le niveaud’alimentation,
lacomposi-
tion du
régime,
l’activité del’animal,
latempérature (H ILL
etAVDExso!, 195 8).
NE HRIN
G et al.
( 19 6 3 )
ontétabli,
surcinq espèces animales, (Rat, I,apin,
Porc,Ovin, Bovin)
les valeurs del’énergie
métabolisable et del’énergie
nette pourl’engraisse-
ment de
quelques
céréales(maïs,
orge,avoine), apportées
ensupplément ( 30
à50 p.
100 )
à une ration de base. Ces déterminations constituent unepartie
de leursétudes
générales (par
calorimétrieindirecte),
destinées à la mise aupoint
d’un sys-tème de calcul de
l’énergie
nette des alimentsd’après
leur teneur en élémentsdiges-
tibles.
Particulièrement intéressés par les
problèmes
concernant lacroissance,
nousavons été conduits à déterminer la valeur
énergétique
des céréales comme consti- tuants essentiels derégimes équilibrés
en matières azotées et en acidesaminés,
dans le cas d’unesynthèse importante
deprotéines.
Les études ont été effectuées sur Raten
croissance,
avecquatre
céréales : orged’automne,
blé(Cappelle),
maïshybride,
avoine nue
(lignée
L X A14) ;
cette dernière se montre très intéressante en raison de sa teneur en azote, de lacomposition
de ses matières azotées et de saproductivité
(P
ACQUIN
etal., 19 65).
Par suite de la variabilité individuelle dans lacomposition
des carcasses, nous avons fait
appel
à la calorimétrie indirecte pour obtenir des bilansénergétiques
de courte duréeprécis
au cours de laphase prépubertaire.
Une
première expérience (I)
apermis
de classer les céréales selon leurappéti- bilité,
de déterminerl’énergie
métabolisable dechaque régime
et d’effectuerquelques
bilans azotés. Dans une deuxième
expérience (II),
nous avons réalisé le bilan éner-gétique
et le bilan carbone-azote(bilan C-N)
sur 3 à 5sujets
pourchaque régime.
II. --
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Anirnaux
Nous avons utilisé des rats mâles Wistar provenant de l’élevage du Laboratoire, sevrés vers 6
5g (24 jours).
L’expérience
i a comportéanimaux
pourchaque
régime. Dansl’expérience
II,nous avons choisi des
sujets
âgés de 5 semaines environ et pesant 1I0 à 115g au moment de leur entrée en chambrerespiratoire ;
cettepériode correspond
à unesynthèse importante
deprotéines corporelles ( 3 5
à 55p. 100del’énergie fixée).
Une déterminationsupplémentaire
de ladigestibilité
de
chaque
régime a été effectuée sur deux animauxpendant
26jours,
de rr5 à 24o g environ.,
Céréales
Pour des raisons matérielles, des lots de céréales différents ont été étudiés dans les deux
expé-
riences. Dans
l’expérience
II, nous avons choisi des céréales ayant des teneurs voisines en matières azotées totales, sauf pour l’avoine nuequi
estbeaucoup plus
riche(tabl. 3 ).
Leurcomposition
enacides aminés a été estimée
d’après
celle des céréales de même variété et de teneur azotée voisine(PioN
et FAUCONNEAU19 66).
Régimes
Pour les
expériences
1 et n lacomposition
desrégimes
estindiquée respectivement
dans lestableaux 1 et 2. La
complémentation
azotée par la farine de hareng deNorvège
et par les acides aminés desynthèse
a été calculéed’après
les recommandations du B. R. C.( 19 6 3 ) ;
les apports d’acides aminés desynthèse,
par kg d’aliment, sontindiqués
dans les tableaux i et 2. Dans l’expé-rience 1, les céréales
représentaient
81à 87p. 100del’énergie
brute et fournissaient 50 à 76 p. 100 des matières azotées desrégimes (tabl.
i). Dansl’expérience
n, cesproportions
étaient de 84 à88 p. 100pour
l’énergie
brute et de deux tiers environ pour les matières azotées, sauf dans le cas de l’avoine nue(tabl.
2). Lesrégimes
étaient distribués une fois parjour,
sous forme de bouillie pour éviter lesgaspillages.
I,es animaux avaient de l’eau à leurdisposition,
en permanence.Tous les
sujets
ont reçu lesrégimes expérimentaux
dès le sevrage. Dansl’expérience
I, tous lesrégimes
ont été distribués ad libitum. Dansl’expérience
II, seul lerégime
« Maïs » a été offert ad libi-tum ; pour les autres
régimes,
les distributions ont été limitées defaçon
àajuster
lesquantités
d’éner-gie
métabolisableingérées.
Lesquantités
distribuées et les refus ont étépesés respectivement
à l’étatfrais et
après séchage
à l’étuve( 24
heures à70 0 C).
Les fèces des animaux recevant les
régimes
«Orge
&dquo;, <· Blé », « Maïs n étaient d’une consistance molle ou fluide ; on y a remédié enajoutant
0,2à o,5g d’alunozal parkg
d’aliment.Ca/0!!M:f’<f:! indirecte
Les
échanges
gazeuxrespiratoires
ont été mesurés au moyen d’une installation du type cc Circuit Fermé le gazcarbonique produit
est déterminégravimétriquement après absorption
par des tamis moléculaires etl’oxygène
est fourni par unspiromètre.
Les animaux ont été maintenus à une tem-pérature
de 22:f:0 , 5 0 C. (La description complète
de l’installation et des méthodes seraexposée
dansune autre
publication) (VERMOREL, 19 67).
Pour
chaque sujet,
unepériode d’adaptation
de 3à 5jours
étaitprévue
dans une cage à méta- bolisme et dans une chambrerespiratoire identiques
à celles utiliséespendant l’expérience.
Lesmesures des
échanges respiratoires
ont été effectuées pourchaque
rat,pendant
unepériode
de 9jours
consécutifs, avec desinterruptions
de 10minutes par jour.Analyses
Chaque jour,
un échantillonreprésentatif
de l’air de la chambrerespiratoire
étaitprélevé
endébut de mesure et deux échantillons en fin de mesure ; la
composition
de l’air a été déterminée avecl’appareil
de CARPENTERet HALDANE.Deux échantillons de
régime
frais,prélevés quotidiennement
au moment de la distribution desrégimes,
ont été séchés à l’étuve et conservés pour les analyses parpériodes
de 4, 5 ou 9jours.
Lesfèces,
conservées à -I SoC,
ont étélyophilisées.
L’urine a étélyophilisée
en sachets depolythène
(NIJKAMP, 1964).L’énergie
brute desingesta
et des excreta a été déterminée dans un calorimètre semi-adiaba-tique ;
l’azote a été dosé par la méthodemacrokjeldahl
et le carbone par la méthode de DUMAS.RÉSULTATS
Expérience
II,’appétibilité
desrégimes
a été estiméed’après
lesgains
depoids
vif des rats(
5
animaux parlot)
au cours d’unepériode
de 5 semaines etd’après
leurs consomma-tions
( 3
animaux par lot(tabl. i).
Lesgains
depoids
vif moyens ont été les suivants pour les troisrégimes :
« Blé » 5,25 g, «Orge » q, 7 8
g, « Maïs » 4,10 g parjour.
Lesquantités
de matière sèche etd’énergie digestible ingérées
ont été lesplus
élevéesavec le
régime
« Blé » avec lerégime
« Maïs », la faible consommation de matière sèche a étépartiellement compensée
par ladigestibilité
élevée del’énergie.
Dansl’expérience
II, lecomportement
alimentaire des animaux a confirmé lespremiers résultats ;
pour cetteraison,
onpeut
considérer quel’appétibilité
de l’avoine nue estvoisine de celle du blé.
Les coefficients d’utilisation
digestive apparents (CUD a )
del’énergie,
déterminéssur 3 animaux
pendant
4semaines,
ont été lessuivants,
pour lesrégimes« Orge
n,« Blé » et « Maïs
o 80, 3
-86,o
-8 7 , 9 .
Correction faite pour lescompléments,
lesvaleurs de
l’énergie
métabolisable des céréalesrapportées
à celle del’orge
ont étéles
suivantes, respectivement :
100,io8,
m6. Les valeurs du coefficient d’efficacité / N retenu Bprotéique,
du coefficient de rétention azotéeapparent I CRa
=N retenu sont
! ! &dquo;
! N ingéré /
indiquées
dans le tableaui.
mgereExPérience
IILes 14 animaux
pesaient
m2,5 ± 3 g au début et 154,2 ± 6 g à la fin de lapériode
de mesure de 9jours
en chambrerespiratoire ;
cette croissancecorrespond
à un
gain
depoids
vif moyen de4 ,6 3 g/jour.
Lesquantités d’énergie
métabolisable consommées ont varié deq.6, 4
à52 ,8 kcal/jour.
Pour une même consommation d’éner-gie
métabolisable( 50 kcal/jour),
lesgains
depoids
vif moyens ont été les suivants :régimes
« Blé o et «Orge
»4 ,8 g/jour,
« Avoine nue » 4,5g/jour
« Maïs » 4,2g/jour.
Les valeurs des
CUD a
del’énergie
et del’azote,
del’énergie
métabolisable et des coefficients de rétention azotée sontgroupées
dans les tableaux 2et 3. La valeur duCUD a
del’énergie
est la moyenne des 3 à 5 valeurs obtenues sur 9jours
et des deuxvaleurs obtenues sur 26
jours.
Engénéral,
leCUD a
del’énergie
a étéplus
élevé pour lapériode
de 26jours
que pour lapériode
de 9jours ;
les différences[ont
été :0 ,
0 pour le
régime « Orge »,
zéro pour le« Blé »,
1,1 pour le « Maïs et0 ,85
pour 1’ « Avoine nue ». Le mêmephénomène
a été observé dansl’expérience
I.Les
CUD a
del’énergie
desrégimes
« Blé » et « Avoine nue » sont semblables(86,6
0
et86,8 3 )
etlégèrement
inférieurs à celui du cc Maïs» (8 7 ,26). L’énergie perdue
dans l’urine étant
plus
faible pour lerégime
« Avoine nue », lepourcentage d’énergie
métabolisable dans
l’énergie
brute est un peuplus
élevé pour « l’Avoine nue »(8 4 ,5 7 )
que pour le cc Maïs »
(8 4 , 1 6)
et le cc Blé »(83,54)!
Les
CUD a
del’énergie
des céréales ont été calculés àpartir
de ceux desrégimes
en
appliquant
auxcompléments
lesCUD a
suivants : farine depoisson
et acidesaminés de
synthèse
go, amidon 95, huile de maïs9 8,
agar-agar zéro.Nous avons fait
l’hypothèse qu’il n’y
a pas de différenceimportante
dansl’utilisation des matières azotées
puisque
lesrégimes
sontéquilibrés
en acidesaminés ;
nous avons calculé la
part
del’énergie
de l’urineprovenant
de la céréaled’après
lepourcentage
de matières azotéesapporté
par cettecéréale,
FOPBES(1938)
ayantmontré que
l’énergie
de l’urine estproportionnelle
à l’azote excrété. Lesproportions
d’azote et
d’énergie apportées
par les céréales étantvoisines,
lesCR a
peu différents etl’énergie
de l’urine nereprésentant
que2 ,6
à 4,o p. 100del’énergie digestible
desrégimes,
l’erreur commise dans l’estimation del’énergie
métabolisable estnégli- geable
pour lacomparaison
desquatre
céréales.L’énergie
métabolisable dechaque
céréale a été obtenue en
multipliant
leCIJD a
del’énergie
par lepourcentage d’énergie
métabolisable dans
l’énergie digestible (tabl. 3 ).
Les différences entre le bilan
calorique
et le bilan C-N ont été de ± 0,9 p. 100 del’énergie ingérée
et ±3 ,8
p. 100du bilanénergétique.
Le bilan C-N a étégénéra-
lement
supérieur
au bilanénergétique
en raison despertes probables
de carbone aucours de la
lyophilisation
de l’urine. Nous n’avons conservé que les valeurs du bilanénergétique
pour lacomparaison
des résultats.La
figure
2représente
lesquantités d’énergie
fixée en fonction del’énergie
brute
ingérée
pour les 4régimes.
Dans lafigure
3 nous avonsregroupé
les valeurs del’énergie
fixée en fonction del’énergie
métabolisableingérée ;
iln’y
a pas de diffé-rence
apparente
entre lesrégimes
et lespoints
serépartissent
depart
et d’autre d’une droite derégression
dontl’équation
est :Cette relation montre que pour de telles
croissances,
le rendement del’énergie
métabolisable au-dessus de l’entretien est semblable pour les
quatre régimes
etégal
à
70,6
p. 100. Le besoin d’entretiencorrespond
à laquantité d’énergie
métaboli-sable
qui
assure un bilanénergétique nul ;
onpeut
l’estimer à2 6 2 ,8
kcal pour 9jours,
soit 29,2 kcal
d’énergie
métabolisable parjour,
pour un rat d’unpoids
vif moyen de133 0 4 g.
Les coefficients de rétention azotée
apparents
desquatre régimes (tabl. 2 )
montrent que l’azote des
régimes
cc Blé » et « Avoine nue » a été fixé enplus grande proportion
que celui de l’ «Orge
» et du « Maïs ».Malgré
une certaine variabilité des résultatscorrespondant
à un mêmerégime,
lafigure
4,représentant
lesquantités d’énergie
fixée sous forme deprotéines
en fonction del’énergie
fixéetotale,
met enévidence
l’augmentation
de lasynthèse
desprotéines
dans le cas durégime
cc Blé »et sa constance relative pour le
régime
« Maïs !·,quand
les bilansénergétiques
sontsupérieurs
à iio kcal environ.DISCUSSION
Nous avons volontairement utilisé des rats avant la
puberté présentant
unecroissance élevée et une
synthèse
deprotéines importante ( 35
à 44p. 100del’énergie fixée)
et d’autrepart
desrégimes équilibrés
en matières azotéescomportant 8 5
p. ioo de céréales environ.Le classement des céréales selon leur
appétibilité correspond
à celui établi par SALMON-LE GAGNEUR et FÉVRIER( 1959 )
chez leporcelet
recevant des aliments gra- nulés. Paropposition
ausystème
desupplémentation
utilisé par NExxrnG et al.( 19 6 3
),
lesystème
de substitution d’une céréale à une autre nepermet
pas de dis-tinguer l’énergie
et l’azotemétaboliques
fécaux del’indigestible
réel durégime ;
ilnous a
permis,
enrevanche,
d’introduire uneproportion
élevée de céréale dans lerégime
et d’obtenir les bilansénergétique,
carboné et azoté par une seule mesure, cequi
assure uneprécision supérieure.
Nous avonsgroupé
dans letableau 4 les
valeursrelatives de
l’énergie
métabolisable de ces céréales obtenues parplusieurs
auteurssur Rat et sur Porc. Les différences
d’énergie
métabolisable des céréales des deux lots sont dues aux variations de leur teneur enlipides
et en matièrescellulosiques ;
l’écart entre les céréales est
plus
faible dansl’expérience
II que dansl’expérience
Ipar suite de la
digestibilité plus
élevée del’énergie
del’orge.
Le faible nombre de mesures effectuées sur
chaque régime
ne nouspermet
pas de mettre en évidence des différences éventuelles de rendement del’énergie
méta-bolisable entre les céréales. Le rendement de
70 ,6
p. 100est inférieur à ceux observés par NEHRIXG( 19 6 3 )
sur Ratquasi adulte,
avec le maïs(!7,3
±2 ,4)
etl’orge (74,8
±
1 ,7)
mais il estégal
à celui observé avec l’avoine( 70 ,8
±2 ,i).
Ce rendement estsupérieur
à celui déterminé par !R!rs(ig 3 g)
sur Poulet en croissance avec desrégimes complets (6 7 ,6)
et trèssupérieur
à celui établi par BEIN(ig6i)
sur Rat encroissance
( 44 , 4
±9 ,8)
entre 8o et 200 g.Le besoin d’entretien des animaux intervient dans le calcul de ce rendement ; si le besoin d’entretien est
surestimé,
le rendement esttrop
élevé. La détermination indirecte de ce besoin( 2 6 2 ,8
kcald’énergie
métabolisable pour 9jours
chez un ratde 133,4
g)
est inférieure à la valeur( 2 88,5 kcal)
mesurée directement par BEIK(r 9 6r)
et aux standards de BRODY
(y!5) : ( 2 8 3 , 5 kcal).
La détermination directe du besoin d’entretien des animaux en croissance donne des résultats discutables du fait que, d’unepart
les animaux affamés sontagités,
et que d’autrepart l’organisme
est lesiège
de réactions de catabolisme et d’anabolisme malcouplées qui augmentent
ladépense calorique.
Déduction faite de
l’entretien,
nous n’avons pas observé de variation du ren-dement de
l’énergie
métabolisable avecl’augmentation
du niveaud’alimentation ;
-, lesquantités d’énergie
métabolisableingérée
ontpeut-être
étéinsuffisantes,
oubien,
lessujets qui ingéraient
leplus
et tendaient àsynthétiser davantage
delipides
étaientplus
calmes et réduisaient leur besoind’entretien ;
cettehypothèse pourrait expliquer
certains bilans
énergétiques
élevés obtenus avec lerégime
ccOrge
». Nousdisposons
actuellement d’une deuxième chambre
respiratoire qui
nouspermettra
de doublerle nombre de mesures et d’un
appareil
pourl’enregistrement
de l’activité de l’animal.Le rendement de
l’énergie
métabolisable au-dessus de l’entretien étant le même pour lesquatre régimes,
lesquantités d’énergie
fixée sont voisines et de l’ordre de132 kcal pour une même
ingestion
de 45o kcald’énergie
métabolisablependant
lesn
jours.
Les différences degains
depoids
vif des animaux entre lesquatre régimes pourraient s’expliquer
enpartie
par la formation dequantités
différentes de pro- téines et delipides
dont rendentcompte,
dans le cas du blé et du maïs, lesCR, (tabl. 2 )
et les
proportions d’énergie
fixée sous forme deprotéines (fig. 4 ).
Les acides aminés
indispensables
durégime
couvrant les besoins d’entretien et de croissance des animaux etl’apport
d’acides aminés nonindispensables’étant excédentaire,
un faiblerapport
Azotedigestible/!nergie
tnétabolisable tend à aug- menter leCR a ,
cequi
est le cas pour lesrégimes
« Maïs » et cc Avoine nue ». La valeurélevée du
CR a
observée avec lerégime
cc Avoine nue » est en accord avec les résultatsde CARPENTER et Cr,EGG
( 195 8)
surPoulet ; compte
tenu de la valeurénergétique
nette
également élevée,
elle montre la bonne valeur nutritive de cette céréale. La rétention azotéeimportante
observée avec lerégime
cc Blé !·s’explique
à la fois par ladigestion rapide
de cette céréale et parl’absorption
simultanée des acides aminés des différentes sources azotées durégime, blé,
farine depoisson,
acides aminés desynthèse (PioN
etRERAT, 1967).
L’absorption
non simultanée des acides aminés des trois sources, due à ladiges-
tion lente de
l’orge (Prox
etal., r 9 6 4 ), pourrait expliquer
la faible rétention azotéeavec ce
régime :
lepool sanguin
et musculaire des acides aminés libresindispensables peut
assurer les besoins d’anabolisme chez le Rat encroissance,
pour une durée de l’ordre d’une demi-heure(PAw!,nx
et PION,rg67).
Dans le cas du
régime
cc Maïs », l’excès de leucine(leucine/isoleucine
=2 ,8 0 ), compte
tenu de la faibleproportion (5 0
p.100 )
d’acides aminés nonindispensables
et du niveau azoté peu élevé du
régime, pourrait
être àl’origine
de la faible réten- tion azotée(SPOr,T!R
et HARPER,ig6i) ;
ladisponibilité
réduite de certains acides aminéspeut
aussi être en cause. Lasynthèse
réduite deprotéines pourrait expliquer
en
partie
la faibleappétibilité
de cette céréale.Du
point
de vue del’énergie
nette, l’avoine nue et le maïs sont lesplus riches,
en raison de la teneur élevée en amidon et en
lipides
du maïs et de la teneur élevéeen
lipides
de l’avoine nue ; le blé a une valeur un peuplus
faible etl’orge
estplus
pauvre par suite de sa teneur élevée en matières
cellulosiques
et en hémicelluloses.Si on s’intéresse à la valeur alimentaire des céréales pour les
monogastriques
encroissance
intensive,
chezlesquels l’appétit
est souvent un facteurlimitant,
il faut considérer à la foisl’appétibilité,
les valeursénergétique
et azotée. L’avoine nueet les blés les
plus
riches en azote( 15
p. 100 de matières azotées parrapport
à la matièresèche), moyennant
unelégère supplémentation
par des acides aminésde synthèse (lysine, tryptophane),
semblentpouvoir permettre
une croissance élevée chez les rats(Paw!,Ax, 19 6 7 ) ;
les blés normaux doivent êtresupplémentés
par un faibleapport
deprotéine
de bonnequalité,
et d’acides aminés desynthèse.
Le maïset
l’orge
doivent être introduits dans desrégimes plus complexes comportant
d’autres céréales ou des sources deprotéines complémentaires.
Reçu pour
publication
en avril 1967.SUMMARY
THE UTILIZATION OF TIIE ENERGY OF FOOD AY THE GROWING RAT : ENERGETIC VALUE OF CEREAL DIETS OF EQUAL NITROGEN LEVELS AND ADJUSTED FOR AMINO-ACIDS
Diets of
equal nitrogen
levels andadjusted
for amino acidsaccording
togrowth requirements
were
given
togrowing
rats. About 85 per cent of each diet was one of the following main cereals :barley,
wheat, maize, naked oat. The four cereals weresupplemented
withherring
ineal andsynthetic
amino-acids
(tables
I and 2). In a firstexperiment
thepalatability, digestibility,
metabolizable energy andnitrogen
retention(table
2) of the cereals were determined.In a second
experiment,
ratsweighing
110 to 115 g weregiven
similar amounts of metabolizable energy ; their averagegrowth
rate was 4.6 g perday.
Energy and carbon balances were obtainedby
meant of indirect calorimetry in a closed-circuit apparatus, for 9
days running periods
(fig.2 ).
Tables 2 and 3show the characteristics of diets and cereals. The values of metabolizable energy of cereals referred to
barley ( 100 )
are 107, m, 114respectively
for wheat, maize and naked oat. No difference inmetabolizable
energy efficiencies was noticed between the 4diets(fig. 3 )
and the meanefficiency
was 70.6 per cent. Maintenance needs may be estimated to 29.4Kcal metabolizable energy per day with ratsweighing
r33.4 g on theaverage. These
results arecompared
to the literature.Nitrogen
retention wa.shigher
with wheat and naked oat diets(table 2 ). Figure
4shows thatprotein synthesis
increased in relation to retained energy with wheat,though
it seemed constant with maize. Thequick digestion
of wheat and simultaneousabsorption
of amino-acids couldexplain
the
high
nitrogen retention, whilebarley
induces theopposite.
With a maize diet, leucine excess(leucine/isoleucine = 2 .8)
couldexplain, owing
to the lowproportion ( 50
percent)
ofdispensable
amino-acids and to the low
nitrogen
content of the diet, the lownitrogen
retention.R!F!RENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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