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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository
Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:
Demols, A. (2003). Immunomodulation de la pancreatite experimentale (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté de Médecine – Médecine, Bruxelles.
Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/211321/1/6d950581-f3a1-4da7-874c-74a362787845.txt
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Faculté de Médecine
IMMUNOMODULATION DE LA PANCREATITE EXPERIMENTALE
ULB - Campus Erasme
Bibliothèque de Médecine - CP 607 Route de Lennick, 808 (Bât.E)
B-1070 Bruxelles Tél.; 02/555.61.70
Anne DEMOLS
Service de Gastro-Entérologie et d'Hépato-Pancréatologie et Laboratoire de Gastro-Entérologie Expérinnentale
Hôpital Erasme
Thèse présentée en vue de l'obtention du titre de Docteur en Sciences Médicales
Année académique 200tr200^
I CIBLE
Faculté de Médecine
IMMUNOMODULATION DE LA PANCREATITE EXPERIMENTALE
Anne DEMOLS
Service de Gastro-Entérologie et d'Hépato-Pancréatologie et Laboratoire de Gastro-Entérologie Expérimentale
Hôpital Erasme
Thèse présentée en vue de l'obtention du titre de Docteur en Sciences Médicales
Année académique 200^200^
Faculté de Médecine
IMMUNOMODULATION DE LA PANCREATITE EXPERIMENTALE
Anne DEMOLS
Service de Gastro-Entérologie et d'Hépato-Pancréatologle et Laboratoire de Gastro-Entérologie Expérimentale
Hôpital Erasme
Promoteur: Professeur Jacques Devière
Co-promoteur: Professeur Jean-Luc Van Laethem
F A B R I C L E D E S A L L E
FRANÇOIS
ERASME C
Q U E S 0
LA FONDATION
1 E
V V C
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N R S R N
ERIC QUERTINMONT
L A
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MURIELLE SURQUIN M
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ANDRE E
D E M O L S
B E R T L O
ALBERT T H Y S
JANINE DUMONT
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CHRI STOPHE
DE M O O R
C H A N T A L D E G
G E E R T S A E F
I A P E R S O O N S
A N S L E G R O S
C A T H E R I N ISABELLE S
L DUPONCHELLE B E
D E L H A Y E U
P A K S A C T A J L A F R A L M O N
A M
M B
M A
E U
T
M Y R I AM
TABLE DES MA TIERES:
Pages
Liste des abbréviations 5
Avant-propos 8
CHAPITRE 1: Généralités
1 Pancréatite aiguë humaine: généralités 11 2 Physiopathogénie de la pancréatite aiguë 17
2.1 Phénomènes intra-acinaires 20
2.2 Phénomènes extra-acinaires 26
2.3 Réponse systémique 30
2.4 Phase de régénération 32
3 Pancréatite chronique et fibrose pancréatique 34 3.1 Lithogénèse canalaire et théorie de la
séquence "nécrose-fibrose" 36
3.2 Toxicité de l'alcool et de ses métabolites 36 3.3 Ischémie et ischémie-reperfusion pancréatiques 37
3.4 Cellules étoilées 38
3.5 Auto-immunité et cellules cytotoxiques 41
3.6 Facteurs de croissance 42
3.7 Conclusion 42
4 Cellules immunitaires et pancréatite 44
4.1 Polynucléaires neutrophiles 44
4.2 Macrophages 46
4.3 Lymphocytes T 47
5 Cytokines pro-inflammatoires et pancréatite 50
5.1 Facteur de Nécrose Tumorale Alpha 50
5.2 Interleukine 1 51
5.3 Interleukine 6 52
6 Chimiokines et pancréatite 53
7 Cytokines anti-inflammatoires et pancréatite 56
7.1 Interleukine 10 56
7.2 Interleukine 11 60
8 Transforming Growth Factor Béta 61
9 Modèles expérimentaux de pancréatites 64
9.1 Pancréatite aiguë sécrétagogue 64
9.2 Pancréatite aiguë induite par diète 66 9.3 Pancréatite chronique induite par pancréatites aiguës 67
répétées
CHAPITRE 2: Buts du travail 69
CHAPITRE 3: Résultats 71
1 CD4+ T cells play an important rôle in acute experimental
pancreatitis in mice 72
2 N-Acetylcysteine decreases severity of acute pancreatitis in mice 78 3 Endogenous Interleukin 10 modulâtes fibrosis and régénération
in experimental chronic pancreatitis 83
CHAPITRE 4: Conclusions et perspectives 89
Résumé de la thèse 98
Liste bibliographique 100
Thèse annexe 122
Composition du Jury de thèse 124
Curriculum vitae 125
LISTE DESABBREVIA TIONS;
ADH: Alcohol Deshydrogenase ADN: Acide Désoxyribonucléique APC: Antigen-Presenting Cell
ARDS: Adult Respiratory Distress Syndrome ARNm: Acide Ribonucléique Messager a-SMA: Smooth Muscle Actin Alpha BCA-1: B-Cell-Attracting Chemokine 1 CCK: Cholécystokinine
CDE: Cholin Déficient Ethionin Supplemented CD40-L: CD40-Ligand
CMV: Cytomégalovirus
CIVD: Coagulation Intra-Vasculaire Disséminée CRP: C Reactive Protein
CTGF: Connective Tissue Growth Factor CTL: Cytotoxic T Lymphocyte
EBV: Ebsteinbarr Virus
EGF-: Epidermal Growth Factor-
FACS: Fluorescence-Activated Cell Sorter FADD: Fas Associated Death Domain Fas-L: Fas-Ligand
FITC: Fluorescein Isothiocyanate GFAP: Glial Fibrillary Acid Protein
GLD: Generaiized Lymphoproliférative Disease GSH: Glutathion réduit
GSSG: Glutathion oxydé HPF: High-Power Field
ICAM-: Intercellular Adhesion Molecule- ICE: Interleukin-ip Converting Enzyme IFN-: Interféron-
IGF-: Insulin Growth Factor-
IL-: Interleukine-
IL-IRA: IL-1 Receptor Antagonist iNOS: Inductible NO Synthase IP: Intrapéritonéal
IP-10: Interferon Inducible Protein 10
IV: Intraveineux
KO: Knock Out
LFA- : Lymphocyte Fonction Associated Antigen- LNAME: L-Nitro-L-Arginine Methyl Ester
LPS: Lipopolysaccharide Ltn: Lymphotactine mAb: Anticorps monoclonal MAP: Mitogen Activated Protein
MCP-: Monocyte Chemoattractant Protein- MDA: Malondialdhéhyde
MDC: Macrophage-Derived Chemokine MHC: Major Histocompatibility Complex MIP-: Macrophage Inflammatory Protein- MOF: Multiple Organ Failure
MPO: Myéloperoxydase NAC: N-Acétylcystéine
ND: Non Déterminé
NF-
kB: Nuclear Factor Kappa B NGF: Netve Growth Factor NK: Naturel Killer
NO: Oxyde Nitrique
OCT : L-2-Oxothiazolidine-4-Carboxylate PA: Pancréatite Aiguë
PAF: Platelet Activating Factor
PBMC: Peripheral Blood Mononuclear Cells PC: Pancréatite Chronique
PDGF: Platelet Derived Growth Factor
PDTC: Pyrrolidine Dithiocarbamate PE: Phycoerythrin
PMN: Polynucléaire neutrophile PSC: Pancreatic Stellate Cell
PSTI: Pancreatic Secretory Trypsin Inhibitor
RANTES: Regulated on Activation Normal T Cell Expressed and Secreted r-IL-10: Interleukine 10 recombinante
ROI: Radicaux libres oxygène
RT-PCR: Reverse-Transcription Polymerase Chain Reaction SIRS: Systemic Inflammatory Response Syndrome SOD: Superoxyde Dismutase
TACE: TNF-a Converting Enzyme TAP: Trypsinogen Activated Peptide TCR: T Cell Receptor
TGF-: Transforming Growth Factor- TNF-a: Tumor Necrosis Factor Alpha
TRADD: TNF Receptor Associated Death Domain
UH: Unités de rehaussement Hounsfield
AVANT-PROPOS :
La pancréatite aiguë humaine est une pathologie fréquente, surtout dans les pays occidentaux où l'alcool en représente l'étiologie principale. Si expérimentalement on en appréhende mieux la physiopathogénie, en revanche aucun traitement spécifique n'est actuellement connu, et ce malgré de nombreux essais expérimentaux menés principalement chez l'animal mais également chez l'homme. La morbidité et la mortalité liées à la pancréatite aiguë restent importantes, surtout dans les formes sévères de la maladie.
De même, les mécanismes qui conduisent à la pancréatite chronique, ainsi qu'une éventuelle interrelation entre celle-ci et la pancréatite aiguë, et qui aboutissent à la fibrose du parenchyme pancréatique avec atrophie acinaire, insuffisance exocrine et endocrine secondaires sont encore moins bien élucidés. Si la pancréatite chronique n'est pas directement mortelle, elle est néanmoins grevée de nombreuses complications et d'une morbidité importante.
Actuellement, seuls des traitements supportifs par substitution enzymatique, insulinothérapie, antalgiques, et traitement endoscopique ou chirurgical des complications sont disponibles dans cette pathologie.
Le but des travaux expérimentaux qui seront exposés ci-après est de tenter d'apporter une contribution à la compréhension de la physiopathogénie de la pancréatite aiguë et de la pancréatite chronique. Et ainsi de tenter d'en limiter la sévérité, d'apporter des éléments de réponse quant à de nouvelles thérapies visant à limiter leur évolution vers la chronicité et la fibrose.
La première partie de ce travail a consisté en la mise en évidence et la caractérisation du rôle délétère des lymphocytes T dans le développement de la pancréatite aiguë expérimentale.
La deuxième partie étudie les effets protecteurs de la N-Acétylcystéine administrée de façon prophylactique au cours de la pancréatite aiguë expérimentale.
Enfin, le troisième et dernier volet évalue le rôle de llnterleukine 10 endogène dans les
phénomènes de régénération suivant un épisode de pancréatite aiguë ainsi que dans le
développement de la fibrose et de l'atrophie acinaire dans un modèle expérimental de
pancréatite chronique.
Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathogéniques complexes de ces deux
maladies induira l'évolution vers un traitement spécifique, voire préventif de ces affections
pancréatiques qui à l'heure actuelle ne bénéficient que d'un traitement symptomatique.
Généralités.
1 PANCREATITE AIGUE HUMAINE - Généralités:
La pancréatite aiguë est une pathologie fréquente aux étiologies multiples pouvant conduire à des complications sévères, voire léthales (dans 15 à 30% des pancréatites aiguës graves (1),(2)), et pour laquelle aucun traitement, hormis celui des complications, n'est actuellement connu.
Définition ;
La pancréatite aiguë se définit comme un processus inflammatoire du pancréas quelle qu'en soit l'étiologie, se présentant cliniquement par des douleurs abdominales (le plus souvent de l'hypochondre gauche, mais aussi de l'épigastre, irradiant parfois en ceinture, transfixiantes) et biologiquement par une élévation du trypsinogen activated peptide urinaire (TAP), et des enzymes (amylase et lipase, cette dernière étant plus spécifique) sériques d'au moins trois fois les valeurs normales (3).
Etiologies :
Dans les pays occidentaux, 80% des pancréatites aiguës sont attribués à l'alcool et aux lithiases biliaires (3),(4). Les autres causes peuvent être subdivisées en (3),(4),(5) :
- métaboliques: hypercalcémie, hypertriglycéridémie,...
- toxiques et médicamenteuses: thiazides, azathioprine, organophosphates, toxine de scorpion,....
- mécaniques: microlithiases, obstructions ampullaires et périampullaires (bénignes ou néoplasiques), obstructions du canal pancréatique (bénignes ou malignes), malformations congénitales (pancréas divisum ?), traumatiques
- infectieuses: CMV, EBV, HIV, parasites, tuberculose,...
- ischémiques: vasculites, hypotension sévère et prolongée, syndromes d'hypercoagulabilité, occlusions vasculaires (thromboses, embolies)
- héréditaires: mutations des gènes du trypsinogène cationique et du PSTI (SPINKl, PRSSl) - tropicales
- auto-immunes
- idiopathiques, quand aucune cause n'est identifiée
Il est primordial de déterminer si possible l'étiologie de toute pancréatite aiguë afin d'en prévenir ainsi la récidive.
Evaluation de la sévérité :
Il est important de déterminer la sévérité d'une pancréatite aiguë puisque que plus elle est grave plus elle est associée à des complications et à une mortalité importantes. Dans environ 75% des cas la pancréatite aiguë évolue favorablement; cependant dans un quart des cas elle est sévère avec, dans ce dernier cas, une mortalité associée de 15 à 30% (1),(2).
Déterminer précocement la sévérité d'une pancréatite aiguë permet d'identifier les patients nécessitant une surveillance et un traitement en unité de soins intensifs, et plus à risques de développer des complications.
La sévérité de la pancréatite aiguë s'évalue dans un premier temps par la clinique, s'y ajoutant des marqueurs biologiques et radiologiques, l'ensemble fusionné en des critères et scores de sévérité.
Le plus ancien score, ou score de Ranson (6) décrit en 1974, prend en compte des critères biologiques et cliniques objectivés à l'admission puis ré-évalués 48 heures plus tard (Tableau 1).
Si moins de trois critères sont présents, la pancréatite est de sévérité modérée; elle est étiquetée de sévère si plus de trois de ces critères sont présents.
Tableau 1: Score de Ranson
Critères à l'admission Critères à 48 heures
-
âge> 55 ans
- leucocytes> 16000/mm^
-
glycémie> 200 mg/dl - LDH> 1.5 X la normale
-
AST>
6 Xla normale
V
hématocrite de > 10 % r urée de > 5 mg/dl
-
Ca'^'^< 8 mg/dl
-
Pa 02 < 60 mmHg
V
bicarbonates> 4 mEq/l
-
séquestration liquidienne> 61
Il est important de noter que les performances de ce score sont peu rentables à l'échelon
individuel, avec une sensibilité de 76% et une spécificité de 70%.
Le score APACHE II , introduit par Knauss en 1984 (7) puis adapté pour l'évaluation de la pancréatite aiguë par Larvin (8), est d'utilisation complexe mais offre les avantages de pouvoir être utilisé d'emblée à l'admission du patient puis d'être ré-évalué au jour le jour. Il permet d'éliminer une forme grave quand il est inférieur à 9 dans les 24 premières heures de l'admission. Un score supérieur à 9, quel que soit le moment de l'évaluation, identifie une pancréatite aiguë sévère mais avec une spécificité de 76% et une sensibilité de 82% dans l'étude de Glasgow (9).
Pour pallier au manque de sensibilité et de spécificité des scores bio-cliniques, des facteurs morphologiques de gravité ont été introduits. Balthazar, en 1985, publie une classification radiologique (10), basée sur l'évaluation de l'inflammation et de la présence de collections intra- et péri-pancréatiques au CT scanner pancréatique. Dans ce système, plus le grade augmente, plus les complications (sous forme d'abcès) ainsi que la mortalité augmentent.
Grade A ; pancréas normal
Grade B : élargissement pancréatique diffus ou localisé
Grade C : inflammation limitée au pancréas et à la graisse péri-pancréatique Grade D : présence d'une collection liquidienne péri-pancréatique
Grade E : présence d'au moins deux collectons liquidiennes et/ ou de gaz adjacents ou intra- pancréatiques
Ce score a été affiné (score de Balthazar modifié ou CT Severity Index (11)), en tenant compte de et en quantifiant la nécrose pancréatique qui est définie comme un défaut de rehaussement (<50 UH) du parenchyme pancréatique après injection de produit de contraste (Tableau 2).
Tableau 2: CT Severity Index
Inflammation oancréatiaue Nécrose oancréatiaue
Grade A : 0 point Pas de nécrose : 0 point
Grade B : 1 point Nécrose< 30% ; 2 points
Grade C ; 2 points Nécrose 30-50% : 4 points
Grade D : 3 points Nécrose> 50% : 6 points
Grade E : 4 points
L'addition du score d'inflammation au score de nécrose définit le "CT Severity Index". Plus ce score augmente et plus la morbidité et la mortalité sont importantes (Tableau 3).
Tableau 3: Morbidité et mortalité liées au score du CT Severity Index
Index Morbidité f%I Mortalité f%l
<3 8 3
4 à 6 35 6
7 à 10 92 17
En pratique, on recommande la réalisation d'un CT scanner pancréatique avec injection de produit de contraste dans les 48 à 72 premières heures d'évolution d'une pancréatite aiguë.
De nouveaux marqueurs biologiques ont été testés comme prédicteurs de sévérité, utilisés seuls et ceci dès les premières heures de l'admission du patient. Ainsi, le TAP urinaire est non seulement utilisable comme test diagnostic très précoce (détecté dans les urines dès les premières heures d'évolution de la PA) et spécifique, et constitue également un bon facteur prédicteur de la sévérité de la PA après 24 heures d'évolution (avec une valeur prédictive négative de 86% (12) à 100% (13) selon les études).
L'IL-6, dosable dans le sérum 24 heures avant l'élévation de la CRP (14), est élevée chez
environ 90% des patients présentant une PA sans être spécifique de celle-ci. Par contre, elle est
un marqueur précoce (dans les 24 premières heures d'évolution) prédictif positif de sévérité
dans des modèles d'analyses multivariées (15),(16),(17). Malheureusement, peu d'hôpitaux
disposent d'un dosage d'IL-6 sérique en routine, limitant ainsi son utilisation en pratique
courante. En revanche, la CRP, même si elle ne s'élève que plus tardivement (14) soit après la
48 eme [^gure, est dosée de façon routinière par les laboratoires. Elle constitue un bon marqueur
d'évaluation de la sévérité de la pancréatite aiguë après 48 heures d'évolution (si elle est
supérieure à 12 (18) ou à 15 (19) mg/dl selon les études).
Complications :
On peut diviser les complications attribuées à une pancréatite aiguë en deux groupes : les complications précoces et tardives.
Les complications précoces surviennent dès les premières heures et jours d'évolution de la maladie. Elles consistent essentiellement en une réaction systémique inflammatoire ou SIRS (systemic inflammatory response syndrome), un syndrome de détresse respiratoire de l'adulte ou ARDS (adult respiratory distress syndrome) et en une défaillance multisystémique ou MOF (multiple organ failure). Elles sont causées par les différents médiateurs pro-inflammatoires libérés au cours de la phase précoce de la pancréatite aiguë : radicaux libres oxygène, PAF, TNF-a, IL-1,... (voir chapitre 2). Trente à cinquante % des décès secondaires à une pancréatite aiguë sont liés à ces complications et surviennent au cours de la première semaine d'évolution de la pathologie (20),(21).
Les complications tardives qui s'observent dans les deux à trois semaines d'évolution de la maladie consistent en une infection du tissu pancréatique et péri-pancréatique nécrosé avec formation de collections, d'abcès, et de pseudo-kystes. Cinquante pourcent des décès dûs à une pancréatite aiguë surviennent au cours de cette phase tardive et sont essentiellement liés au sepsis et au MOF secondaires à l'infection des nécroses et aux abcès (20),(21).
Traitement ;
Hormis l'éviction de l'agent causal s'il a été identifié comme c'est la cas de la pancréatite biliaire, aucun traitement pharmacologique spécifique de la pancréatite aiguë n'existe même si plusieurs molécules ont été évaluées dans ce but à titre expérimental. Les recherches se développent actuellement et concernent des traitements précoces (ou préventifs), focalisés sur une fenêtre thérapeutique d'environ 48 heures après la survenue des symptômes, et visant à modifier le cours de la pancréatite aiguë. Tous les autres traitements utilisés en clinique sont supportifs, visant essentiellement à prévenir l'infection de la nécrose, et ainsi la morbidité et la mortalité associées.
La nutrition entérale jéjunale (après levée de l'iléus) (22),(23),(24) associée à une compensation
hydro-électrolytique adéquate font partie du traitement supportif de base, ainsi qu'une antalgie
adaptée. Les pancréatites aiguës sévères pourront requérir, en phase aiguë, une surveillance et
un traitement des complications en unité de soins intensifs (dialyse, ventilation mécanique, et
autres traitements du choc distributif).
Une prévention de l'infection de la nécrose pancréatique est actuellement recommandée si la CRP est supérieure à 12mg/dl et si la nécrose est documentée par CT scanner (avec injection de produit de contraste) (25),(26).
Le traitement chirurgical n'est recommandé qu'en cas de pancréatite sévère compliquée de nécrose infectée dont l'évolution n'est pas contrôlée par le traitement médical (antibiothérapie adaptée).
Enfin, un traitement endoscopique des complications tardives (pseudo-kystes) sera envisagé au
cas par cas.
2 PHYSIOPA THOGENIE DE LA PANCREA TITE AIGUE ;
La pancréatite aiguë est une maladie dont les mécanismes physiopathologiques précoces sont complexes. Au cours des dix dernières années, grâce au développement de modèles et d'études expérimentales, la compréhension des mécanismes précoces évolue et devient de plus en plus précise.
Quelle que soit l'origine de la pancréatite aiguë, les cellules acinaires y jouent un rôle central.
Elles sont à la fois le siège de la lésion primaire du pancréas mais aussi responsables de la cascade inflammatoire qui s'ensuit conduisant aux lésions tissulaires pancréatiques dans un premier temps. Cette cascade implique d'autres cellules intra-pancréatiques comme les monomacrophages, les polynucléaires neutrophiles, les lymphocytes T, les cellules nerveuses, les cellules endothéliales, les plaquettes et les cellules étoilées. Dans un deuxième temps, cliniquement et simultanément du point de vue biologique, une réaction inflammatoire systémique suivie de complications extra-pancréatiques (hépatiques et pulmonaires) surviennent (Figure 1 adaptée d'après Weber et Tableau 4).
Figure 1: Principaux acteurs cellulaires et organes impliqués dans ia pancréatite aiguë
Stellate cell