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Donner un nouvel élan à la mobilisationTous en grève pour nos retraites le 3 avril

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N°584 - 28 MARS 2003 - L’HEBDOMADAIRE DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE Non à la guerre en Irak

Au mépris des populations irakiennes, de l’opinion unanime des peuples et des principes de la charte des Nations unies, G. Bush et ses alliés ont déclenché la guerre, n’hésitant pas à écraser Bagdad et de nombreuses villes irakiennes sous un déluge de bombes, dans une région déjà maintes fois martyrisée. Notre solidarité va aux populations victimes de ces bombardements.

Avec toutes les forces qui, de par le monde, s’expriment en faveur de la paix, la FSU appelle à poursuivre et à développer la mobilisation pour arrêter cette guerre.

Elle continuera à travailler dans le cadre du collectif français contre la guerre et prendra contact avec l’ensemble des organisations syndicales pour envisager les modalités d’une action spécifique des salariés (arrêt de travail, actions symboliques...).

La FSU demande au

gouvernement français de prendre les initiatives nécessaires auprès des instances internationales pour condamner l’agression et exiger l’arrêt des opérations militaires.

Elle lui demande aussi de refuser le survol de l’espace aérien français.

La FSU se réjouit de la

mobilisation de nombreux jeunes en faveur de la paix. En même temps, elle est particulièrement sensible aux risques

d’exacerbation des tensions dans les établissements scolaires. Elle appelle les personnels à prendre les initiatives sous les formes les plus appropriées (débats, rencontres...) afin de promouvoir le dialogue des cultures, la tolérance, l’éducation à la paix.

Dans une région qui subit des destructions massives, l’ONU et ses agences doivent intervenir de manière urgente pour répondre aux besoins sanitaires et alimentaires.

Texte adopté par le CDFN de la FSU, le 24 mars 2003

Sécu : le scénario prévisible

A quelques jours de la remise du rapport Chadelat, l’architecture du projet semble fixée.

L’assurance maladie serait articulée avec les organismes complémentaires, constituant une

« couverture maladie

généralisée », financée aussi bien par l’assurance maladie

obligatoire que par des complémentaires, mutuelles ou assurances, généralisées par des aides diverses (crédit d’impôt, chèque santé...). On ne peut que craindre un transfert de certaines prestations de la Sécurité sociale vers la complémentaire. Un troisième étage indépendant et facultatif s’ajouterait à l’édifice pour des prestations « de confort ». Une logique que nous contestons et sur laquelle nous reviendrons.

C haque jour qui passe voit le gouvernement en faire un peu plus dans ses projets de régression, notamment pour la fonction publique (retraites, salaires, effectifs) et pour l’Edu- cation nationale (décentralisation des missions et des personnels, renforcements des inégalités entre établissements, suppression du sta- tut de MI-SE et régression des effectifs d’adultes dans les éta- blissements, retrait de 5 000 équi- valents emplois d’enseignants dans le second degré qui pèsera à la fois sur les conditions d’ensei- gnement et sur les conditions d’emploi des TZR et des pré- caires). Sur toutes ces questions, c’est l’absence totale de concerta- tion et le passage en force systé- matique.

Depuis la rentrée de septembre, la mobilisation des personnels ne s’est pas démentie, notamment à l’occasion des 17 octobre, 8 dé- cembre, 28 janvier, 1

er

février et 18 mars ou de l’action continue des MI-SE.

Face au déferlement des agres- sions gouvernementales, le SNES considère qu’il est aujourd’hui indispensable de passer à un niveau supérieur de la mobili- sation.

Concernant les mesures, déci- dées par le Premier ministre, de

décentralisation des personnels, CO-Psy, assistantes sociales, médecins scolaires et TOS, le SNES s’inscrit pleinement dans l’appel lancé le 25 mars par les fédérations de l’éducation (SGEN-CFDT, FSU, FERC-CGT, FAEN, UNSA-éducation) en appui des actions des personnels mena- cés et appelle au succès des déci- sions d’action déjà prises au plan national :

• Action nationale décentralisation à l’appel du SNES, du SNUAS, du SNASUB et du SGEN le 27 mars.

• Action décentralisation à l’appel de l’intersyndicale IATOS et de syndicats de la FSU directement concernés (SNUAS, UNATOS, SNES, SNASUB) le jeudi 3 avril.

Le SNES apporte aussi tout son appui aux initiatives décidées au plan local : grève reconductible dans l’académie de Bordeaux à compter du 24 mars, dans l’aca- démie de Poitiers à compter du 27 mars, grève en cours au Havre, dans les quartiers Nord de Mar- seille et dans le département de Seine-Saint-Denis à compter du jeudi 27 mars, appel à la grève de l’ensemble des personnels dans l’académie de Marseille le 27.

Le SNES appelle à étendre dès maintenant ce type d’initiatives, partout où la situation rend pos-

sible d’y associer une partie significative des personnels.

Dans ce cadre, la journée du 27 mars aura une importance toute particulière puisqu’elle permet- tra de faire converger et de mettre en évidence la cohérence de nos actions dans le secteur de l’Edu- cation nationale.

• Pour les surveillants et les maîtres d’internat dont les statuts sont remis en cause et font l’objet d’un débat au Parlement, notam- ment à l’occasion de cette jour- née.

• Pour les personnels décentrali- sés qui seront appelés ce jour-là à se mobiliser, notamment à l’ini- tiative du SNES.

• Pour l’ensemble des personnels qui auront tous, d’une manière ou d’une autre, à subir dans l’exer- cice quotidien de leur métier les conséquences concrètes de mesures qui vont décentraliser 10 % des personnels de l’Educa- tion nationale et qui, en dépit de l’absence de décision formelle dans ce sens, pour l’instant, ne peuvent se sentir définitivement à l’abri de nouvelles décisions de décentralisation.

Le SNES dont le congrès se tien- dra la semaine prochaine à Tou- louse lancera dès la séance d’ou- verture du lundi 31 mars un appel solennel à la profession.

Cet appel aura pour objectif d’appeler les personnels à tout faire pour assurer le plein succès de la grève du 3 avril pour les retraites, décidée par 6 fédéra- tions de fonctionnaires (CGT, FO, UNSA, FSU, CFTC, CGC) et une participation massive aux manifestations qui seront organi- sées dans tout le pays au niveau interprofessionnel. Tout doit être mis en œuvre pour faire de cette journée un tremplin décisif dans la construction du rapport de force nécessaire pour faire reculer le gou- vernement sur ses projets pour les retraites comme sur ses projets de casse de la fonction publique, des services publics et de l’école.

Le SNES considère qu’il faut aller maintenant vers une action élargie et durable, engageant la masse des personnels et la plus unitaire possible. Il propose de débattre de son opportunité et de ses modalités en AG dans tous les éta- blissements. Il appartiendra au congrès national du SNES de la semaine prochaine de tirer le bilan de toutes ces discussions (les S1 peuvent faire connaître leur point de vue au congrès sur secgene@snes.

edu) et, en tenant compte des évo- lutions de la situation, d’arrêter de nouvelles décisions. ■

Déclaration du SNES le 26 mars

JEUDI 3 AVRIL NATIONALE GREVE

M A N I F E S T AT I O N PA R I S I E N N E Rendez-vous FSU à 13 heur

es place de la République,

angle de l’avenue de la République et du boulevar d Voltaire

SOMMAIRE : Pages 2-3 Retraites : tous ensemble pour un projet solidaire • Décentralisation • CO-Psy • Surveillants et aides-éducateurs • Bordeaux : grève reconduite.

©CLEMENT MARTIN ©THIERRY NECTOUX

EDUCATION, DÉCENTRALISATION, RETRAITES

Donner un nouvel élan à la mobilisation

Tous en grève pour nos retraites le 3 avril

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L ’ A C T U A L I T E

2 - L’US N

O

584 - 28 MARS 2003

ACTIONS DANS LES ACADÉMIES

Aix-Marseille

La grève et la manifestation du 18 mars qui portaient à la fois dans la région sur l’éducation et les retraites ont été très massives. Fillon, qui s’était invité au CESR ce jour-là a finalement reculé.

Autour du 18, une quinzaine d’établis- sements ZEP se sont mis en grève, à partir de problèmes de moyens et de vio- lences. Le SNES a immédiatement ap- porté un soutien à ces établissements.

Une AG des S1 des Bouches-du-Rhône s’est réunie le 21 mars : elle a appelé à poursuivre et amplifier l’action pour un autre budget de l’éducation, pour l’aban- don du projet d’assistant d’éducation, pour le maintien dans un cadre national de tous les personnels de l’éducation, pour la défense de nos retraites.

Le SNES a appelé tous les S1 à dévelop- per le débat sur tous les dossiers avec les collègues, mais aussi les parents d’élèves.

Il a appelé tous les établissements à orga- niser des AG et à décider partout où cela est possible des actions de grève majoritaire.

Le SNES a décidé de faire de la jour- née du 27 mars une journée de grève et de ma- nifestation.

Le SNES est à l’initiative d’un manifeste pour l’éducation, éla- boré dans un cadre unitaire, pour récla- mer en particulier une table ronde sur la situation des établissements de Marseille à l’administration et aux collectivités lo- cales compétentes.

Une mise à plat de la situation et un plan d’urgence sont nécessaires, notamment pour :

• diminuer les effectifs des classes ;

• permettre une réelle prise en charge des jeunes en difficulté scolaire et des primo- arrivants ;

• assurer l’encadrement éducatif indis- pensable et prévenir les situations d’in- civilité et de violence ;

• construire et rénover les locaux néces- saires et adaptés.

Jeudi 3 avril : manifestation unitaire à Marseille, rendez-vous FSU, Vieux-Port.

Poitiers

Les intersyndicales de la Vienne et de la Charente (FSU-SGEN-FO-CGT-SUD) avec le soutien de la FCPE, appellent tous les personnels des établissements scolaires :

• à être en grève le jeudi 27 mars ;

• à reconduire la grève à partir de cette date.

Pour le retrait de tous les projets de dé- mantèlement du service public national d’éducation.

Pour le retrait du projet de création des assistants d’éducation.

Contre la territorialisation.

Liste des établissements du second degré qui, à la date du 25 mars, ont d’ores et dé- jà appelé à la grève le 27 et envisagé ou décidé de la reconduire :lycée Charles-de- Coulomb, Angoulême (en grève depuis le 18 mars) ; collège Jules-Michelet, An- goulême (depuis le 24 mars) ; collège Marie-de-la-Tour, Thouars (depuis le 24 mars) ; collège Jean-Rostand,Thouars ; ly- cée et lycée professionnel Jean-Moulin, Thouars ; lycée pilote innovant, Jaunay- Clan ; lycée Berthelot, Châtelleraut ; ly- cée E.-Vinet, Barbezieux ; collège, La Cou- ronne ; collège Anatole-France, Angoulême ; collège Jean-Moulin, Poi- tiers ; lycée Image et Son, Angoulême.

Nancy-Metz

Outre les gels de crédits qui affectent tou- te l’Education nationale, l’académie de Nancy-Metz, jugé « surdotée » par le MEN, sera amputée au minimum de 400 équi- valents temps plein en trois rentrées. La FSU a donc boycotté le CTPA du 20 mars.

Alors que l’accès d’une génération au bac stagne en Lorraine depuis 1995 à hauteur de 60 %, alors que son tissu industriel n’en finit pas de décliner (Daewoo, textile vos- gien…), l’investissement éducatif est as- séché.

Les établissements commencent à réali- ser l’impact des suppressions de postes de surveillant (282) et d’aide-éducateur (700) à la rentrée 2003.

RETRAITES

Tous ensemble pour un projet

L a puissance des manifesta- tions du l

er

février a contraint le gouvernement à afficher des procédures de concertation.

Mais s’il s’en tient à des orienta- tions générales, les questions qu’il met à l’ordre du jour et celles qu’il rejette dessinent nettement des régressions pour tous. Il refuse de revenir sur les mesures Balladur qui dégradent profon- dément les retraites du privé, de fixer le niveau futur des pensions et met au cœur de sa réforme celle du code des pensions qui régit les fonctionnaires.

S’il écarte aujourd’hui la créa- tion d’une caisse de retraite des

fonctionnaires de l’Etat évoquée le 12 mars, les pistes ouvertes

« sans tabou » par le gouverne- ment pourraient être lourdes de conséquences : allongement de la durée de cotisation, mise en place d’une décote pour les annuités manquantes, révision du salaire de référence (les six derniers mois), mise en cause de la soli- darité entre les revenus des actifs et ceux des retraités, des avan- tages familiaux...

Quelles seront les mesures effec- tivement retenues et avec quelle ampleur ? Nous n’avons qu’une certitude, celle que nos mobili- sations seront déterminantes.

Mais c’est bien une baisse impor- tante de nos pensions qui est visée. Ainsi un certifié partant en retraite au 7

e

échelon de la hors- classe après un an dans cet éche- lon verrait sa pension dégradée de 25 % dans l’hypothèse où par- tant avec 35 annuités, il se verrait appliquer une décote de 3 % par année manquante, le nombre d’annuités requises passant à 40 et le salaire de référence étant calculé sur les cinq dernières années

Au-delà des fonctionnaires, le gouvemernent projette de nou- velles dégradations pour tous. Le MEDEF monte d’ailleurs au cré-

neau pour exiger dès maintenant 41 ans pour le privé.

Et ces dégradations ouvrent la voie à l’épargne retraite, à une société plus inégalitaire où la pro- tection sociale dépend de la capa- cité à la payer, à une société du chacun pour soi et du risque, à

« l’insécurité sociale ».

Nos revendications sont réalistes.

L’équivalence des droits des sala- riés du public et du privé a été assurée par des règles différentes jusqu’à ce que les réformes de 1993 et 96 dégradent profondé- m e n t l e s r e t r a i t e s d u p r iv é . L’équité doit être assurée par le droit pour tous les salariés d’une

Décentralisation

Le service public d’éducation menacé I l apparaît de plus en plus qu’une

multitude de décisions tendent à restructurer profondément le ser- vice public d’éducation pour en limiter le champ et les coûts et placer les personnels en situation d’arbitrer eux-mêmes les choix d’aggravation de leurs conditions de travail.

Le chantier de la décentralisation est au cœur de ce projet. Dans un premier temps, l’Etat se débarrasse des TOS, des médecins, des assis- tantes sociales et des CO-Psy, et des missions qu’ils remplissent.

L’objectif n’est pas d’améliorer le service et la proximité. Car qui est plus proche de l’usager que l’agent de la cantine, l’assistante sociale et le CO-Psy qui travaillent en éta- blissement. Où peut-on discuter de la qualité du repas, des actions d’in- formation et d’orientation, de la gestion des fonds sociaux si ce n’est au sein du CA de l’établisse- ment ? Placés sous la dépendance des Régions ou des départements, ces personnels s’éloigneront et leurs missions en établissement en souffriront ou ne seront plus assu- rées.

Mais on ne s’arrêtera pas là. Le ministre délégué aux enseigne-

ments scolaires ne trouverait pas anormal d’externaliser – c’est-à- dire de privatiser – certaines mis- sions. Une officine comme l’Etu- diant propose déjà des services payants d’information et d’orien- tation personnalisés. Les collecti- vités locales qui ont la charge des cantines du premier degré font déjà largement appel à des sociétés pri- vées. L’usager sera-t-il gagnant, rien n’est moins sûr ?

On nous dira que les enseigne- ments restent dépendants de l’Etat.

Ne nous y trompons pas. La for- mation professionnelle va être complètement décentralisée. Nul n’ignore que les Régions comp- tent bien en profiter pour valoriser une fois de plus l’apprentissage patronal. Que deviendront les LP dans ce contexte ? Rien, par ailleurs, ne garantit que les dépar- tements, qui maîtriseront la sec- torisation des collèges, seront plus efficaces que l’Etat pour introduire de la mixité sociale et éviter les ghettos.

Les choses ne s’arrêtent pas là. Le ministère lance des « expérimen- tations », dans deux académies (Bordeaux et Rennes), de ren- forcement de l’autonomie des

établissements. A la clé, une

« démarche qualité » qui permettra aux usagers-consommateurs de faire pression sur les établisse- ments, des dates de remise des copies au remplacement des ensei- gnants absents. Elle s’accompa- gnera d’une plus grande autonomie dans l’organisation pédagogique, qui portera atteinte aux contraintes pédagogiques imposées par les grilles horaires. On ne nous cache pas qu’on pourrait globaliser les heures qui ne sont pas des heures de cours au sens strict (modules, aide, ECJS, IDD...). Les crédits seront également globalisés, lais- sant l’établissement arbitrer, par

exemple, entre les fonds sociaux et les crédits pédagogiques.

Enfin, l’insistance avec laquelle le ministère veut imposer un recru- tement local des assistants d’édu- cation confirme la volonté de don- ner des pouvoirs de gestion et de recrutement aux chefs d’établis- sement et de renvoyer aussi sur eux le souci de pourvoir aux rem- placements de courte durée.

Ainsi se met en place progressi- vement le modèle de l’enseigne- ment privé et le caractère propre des établissements dont le pouvoir en place rêve depuis toujours. Le service public est menacé. ■

Denis Paget

CO-PSY

L’affaire de tous L a mobilisation du 18 mars a

démontré à tous les « décen- traliseurs » de tout poil, ce que peut faire une profession qui défend son existence. : 80 à 90 % de CO- Psy et DCIO grévistes, des dépar- tements entiers où tous les CIO étaient fermés, des cortèges impres- sionnants, tout ceci est la preuve d’une détermination manifeste et très unitaire autour de la défense du métier.

Le 27 mars, l’action initiée par la FSU et élargie à d’autres organisa- tions syndicales, SGEN, SNFOLC, SUD Education, a rassemblé les différentes catégories de person- nels touchés par les transferts.

Le 3 avril, c’est dans le cadre de l’intersyndicale IATOSS, à laquelle se sont joints les CO-Psy et DCIO du SNES, que les personnels seront de nouveau appelés à exprimer leur désaccord avec les décisions unila- térales prises par ce gouvernement.

Seuls nous ne pourrons l’emporter face à une politique qui n’entend que la logique comptable et n’a que faire de l’intérêt des élèves et de la vie des établissements.

Que se passera-t-il en effet quand les assistantes sociales absorbées par les multiples tâches que ne manqueront pas de leur donner les départements ne viendront dans les établissements qu’une demi- journée par semaine ou par quin- zaine ?

Que se passera-t-il quand les CO- Psy dont les missions seront redé- finies et le métier réduit à celui d’informateur, au service des milieux économiques locaux, pas- seront leur temps dans de grandes manifestations médiatiques sur l’insertion et les métiers et ne vien- dront que ponctuellement dans les collèges et les lycées pour appor- ter la bonne parole ? Qui s’occu- pera d’ aider individuellement les

élèves pour qu’ils élaborent pro- gressivement leur projet d’orien- tation ? Que deviendront les équipes de suivi avec des CPE et des infirmières débordés, CO-Psy et assistantes sociales n’étant plus dans les établissements ? Com- ment pourra s’effectuer la prise en charge des enfants les plus fra- giles afin de mieux cerner leurs difficultés, de contribuer à leur développement et à leur réussite ? Les enseignants seront alors laissés seuls devant l’ampleur des pro- blèmes sans l’apport de person- nels qualifiés et divers, pour éclai- rer la compréhension de ce qui se

joue pour tel ou tel adolescent.

Si nous ne faisons pas barrage à ces projets profondément inégalitaires, qui nous ramènent à l’école du début du XX

e

siècle,d’autres vont suivre. Déjà les moyens sont réduits de manière drastique. La formation professionnelle et les enseignants qui y travaillent pour- raient bien constituer la prochaine grande opération de démantèle- ment. N’attendons pas d’en arri- ver là ! Sur tous ces mauvais choix, pour le service public et les per- sonnels, mobilisons-nous ensem- ble ! ■

Catherine Remermier

©THIERRY NECTOUX

DR

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L ’ A C T U A L I T E

L’US N

O

584 - 28 MARS 2003 - 3

Les annonces gouvernementales sur la décentralisation provoquent la mobilisation des catégories menacées de transfert : 160 personnels d’orientation, réunis en AG le 18 mars, en grève à 90 %, annon- cent le refus d’une mainmise de la Région sur l’orientation ; ils décident une grève ad- ministrative et le recentrage de leurs ac- tivités dans les CIO. Le 3 avril, ils seront aux côtés des ATOSS dans les manifestations de Nancy, Metz, Bar-le-Duc, Epinal et Longwy.

Le collectif des surveillants, animé par des militant(e)s SNES, multiplie les ac- tions d’occupation de locaux publics. le recteur n’a pas hésité à recourir aux forces de l’ordre pour mettre fin à une occupa- tion pacifique du rectorat au soir du 18 mars ; Le SNES appelle les surveillants à une grève reconductible à partir du 31 mars.

De nombreux établissements votent en CA des motions de solidarité.

Rouen

Jeudi 19 et vendredi 20 mars, la grève a été reconduite dans 8 collèges du Havre, avec une participation de 30 à 70 %. La grève a été de nouveau décidée lundi 24 et mardi 25 dans une douzaine d’établis- sements du Havre (dont les lycées Claude- Monet et Porte-Océane) et deux collèges de Fécamp avec une participation de 20 à 80 % ; l’assemblée générale a rassem- blé environ 300 collègues du premier et du second degré. Les établissements mobili- sés ont également manifesté leur soutien à la journée de grève des CO-Psy, AS et TOS du 27 mars : trois cars sont prévus au départ du Havre pour rejoindre la mani- festation parisienne. Le S3 qui avait déposé un préavis de grève pour les lendemains du 18 et pour la semaine du 24 au 28 soutient ces ac-

tions. Parmi les rai- sons d’agir des col- lègues : la défense du caractère natio- nal de l’éducation, des statuts et des missions des per- sonnels ; mais aus- si la rentrée 2003

puisque l’académie de Rouen subit un im- portant retrait de moyens et de postes (35 postes supprimés dans les collèges, 10 dans les lycées).

Lille

Dans l’académie de Lille, la rigueur bud- gétaire se traduit par la suppression de 300 postes en collège et lycée et des centaines de mesures de carte scolaire.

Le rectorat les justifie par la chute dé- mographique, de l’ordre de 6 500 élèves.

Fataliste, il omet les facteurs sur lesquels il pourrait peser. L’académie est confron- tée la fuite vers le privé : dans certains bassins les entrées en Sixième y sont plus importantes que dans le secteur pu- blic. Les restrictions de l’offre de forma- tion conduisent de nombreuses familles a choisir également la scolarisation en Belgique, et enfin, l’affaiblissement des taux de scolarisation est inquiétante. Au total, les effets de la baisse démogra- phique serait gommé par une volonté réelle d’amélioration.

Les établissements touchés par les fer- metures de classe perdent parfois une di- zaine de postes, dans le technique no- tamment, des options, tout en subissant des augmentations d’effectifs dans les classes.

Dans ces conditions, des établissements sont entrés dans des luttes de longue haleine, ponctuées de grèves, de mani- festations, de blocage des voies pu- bliques... C’est le cas pour les collèges d’Haubourdin, Gambetta à Lys-lez-Lannoy, Blum à Villeneuve-d’Ascq, et les lycées Carnot d’Arras, P. Forest à Maubeuge ou Queneau à Villeneuve-d’Ascq.

Le 18, des centaines de manifestants, par leurs slogans, montraient clairement que la question du budget ne pouvait être isolée des autres attaques contre la fonction publique. A la longue litanie des suppressions succédait le refus de la dé- centralisation ou de la mise à mal de nos statuts et pensions. Le 3 avril, avant la manifestation, les personnels sont invités à se rassembler en AG fédérales.

Surveillants et aides-éducateurs

Une action forte dans la durée

L es MA, vacataires, contractuels ont été très durement touchés par les décisions ministérielles et nous devons nous mobiliser contre ces mesures qui programment de nouvelles dégradations de droits et le chômage de nombreux collègues :

• Annonce de la suppression de la création de 3 000 emplois pour la titularisation et baisse effective des possibilités de titularisation pour la session 2003, à l’interne (– 110) et au réservé (– 790) qui, conjuguées aux pertes probables à l’examen profes- sionnel, peuvent conduire à 1 200 titularisations en moins à la session 2003.

• Une rentrée 2003 qui se présente sous de mauvais augures. Les aca- démies sont sommées de rendre près de 5 000 emplois en ETP, moyens qui servent prioritairement à embaucher les contractuels. La réorganisation de la carte scolaire des TZR, visant à supprimer des

zones, à leur imposer des zones plus grandes aura des conséquences importantes sur l’emploi des col- lègues TZR et en « fin de chaîne » pour les non-titulaires : risque accru de chômage, temps partiels, aug- mentation des vacations.

Le ministère confirme par voie de presse (Le Monde du 13 mars) qu’il supprimera des emplois de contrac- tuel et affiche un grand cynisme en déclarant qu’il veut éviter le recours à des personnels non qualifiés et non formés alors qu’il n’a pas eu de scrupule à recruter des non-titulaires et n’a donné aucun moyen ambi- tieux pour les former et que par ailleurs il programme la baisse des recrutements et des titularisations ! A cela s’ajoutent les inquiétudes de nos collègues CO-Psy intérimaires et contractuels sur le devenir de leur contrat et leur titularisation dans la fonction publique d’Etat. ■

Florence Dursapt

D epuis 8 mois, de manière continue, avec des temps forts lors des journées nationales intersyndicales particulièrement bien réussies, notamment le 18 mars (de 50 à 100 % de grévistes suivant les académies) les MI-SE et aides-éducateurs contestent les décisions prises de suppressions de postes et demandent le retrait du projet d’assistants d’éducation. Le ministère est resté sourd à nos demandes, introduisant néanmoins le statut public pour les assistants d’éducation.

Depuis mardi 25, le projet de loi est débattu à l’Assemblée natio-

nale. Trois ou quatre amendements ont été déposés par le PS. Seul amendement retenu « la priorité aux étudiants boursiers » que nous jugeons très insuffisante pour per- mettre aux jeunes étudiants d’être recrutés prioritairement et sur cri- tères sociaux.

Nous refusons le recrutement local par les chefs d’établissement et devons poursuivre notre travail d’argumentation en direction des élèves. Le recrutement au niveau local introduit une déréglementa- tion inadmissible.

Il nous faut poursuivre les mobili- sations de façon continue au moins

solidaire

retraite à taux plein à l’âge de 60 ans.

Il est vrai que les retraites coûte- ront plus cher demain qu’aujour- d’hui. On peut estimer ce surcoût entre 6 et 7 % du PIB en 2040, y compris le retour sur la réforme Balladur. Cette augmentation équivaut à peu près à celle des 40 dernières années. Elle est maî- trisable, il faudrait y consacrer à peu près le quart de la hausse de la productivité pour les années à venir. Un financement à asseoir sur une modification du partage de la valeur ajoutée en faveur des salaires et sur la reherche de financements dans les entreprises

plus favorables au développement de l’emploi.

Soyons nombreux en grève et dans les manifestations le 3 avril.

Nous y défendrons la retraite à 60 % avec un taux plein d’au moins 75 % du dernier salaire pour 37,5 annuités.

Cela signifie pour les fonction- naire maintien et amélioration du code des pensions. Et, dans ce cadre, nous exigerons des droits nouveaux par la prise en compte des périodes d’étude et de forma- tion, de précarité et de chômage, de la pénibilité et des interrup- tions totales ou partielles d’activité pour l’éducation des enfants. ■

ACTIONS DANS LES ACADÉMIES

L’Université Syndicaliste n

o

584 du 28 mars 2003, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07. Tél. : 01 40 63 29 00. Directeur de la publi- cation : Gérard Anthéaume. Rédacteur en chef : Serge Chatelain. Responsable publicité : Clotilde Poitevin. Tél. : 01 42 80 96 05. Compogravure : CAG, Paris. Imprimerie : SIEP, Bois-le-Roi (77) - Abonnements : 1) Personnels de l’Éducation nationale : France : 26 € ; étranger et DOM-TOM : 40 €. 2) Autres : France 37 € ; étranger et DOM-TOM : 51 € - N

o

CP 0108 S 06386 - ISSN n

o

0751-5839. Dépôt légal à parution.

Non-titulaires

Coups durs !

jusqu’au 8 avril (date du passage au Sénat) pour demander la resti- tution des postes supprimés, le maintien du statut des MI-SE, qu’aucun A-E ne se retrouve au chômage, la création des emplois statutaires nécessaires au bon fonc- tionnement du service public.

Aujourd’hui, dans de nombreux

établissements, les MI-SE et A-E poursuivent leur grève et des actions spécifiques, à Limoges, Rennes, Bordeaux, Poitiers, Nancy. Partout, ils se trouvent engagés aux côtés des autres caté- gories dans les grèves, notamment celle du 27 mars. ■

Gisèle Jean

Bordeaux

L’académie reconduit la grève

Particulièrement touchée par les suppressions de postes dits « en surnombre », l’académie de Bordeaux doit supprimer 500 emplois alors que 4 000 élèves sup- plémentaires sont attendus. Cette injonction ministérielle appauvrit son dispositif de remplacement par des titulaires et se traduit par 446 mesures de carte sco- laire pour les TZR (suppression de leur poste), ainsi que le blocage du mouvement dans plusieurs départements de l’académie. Les LP sont en outre particuliè- rement touchés par les mesures de carte scolaire et de fermetures de sections.

Pour les collèges et les lycées sont déjà supprimées 3 000 heures pour les options. S’ajoute à cela la décision d’expérimenter une autonomie accrue des établissements dans une vingtaine d’établissements de l’académie. Cette expérimentation doit toucher aussi l’académie de Rennes. Luc Ferry n’a pas caché qu’il fallait abolir le carcan des grilles horaires... tout un programme.

L’académie de Bordeaux connaît ainsi la traduction brutale de décisions prises au niveau gouvernemental. Une unité syndicale s’est réalisée entre la FSU, le SGEN-CFDT, le SNETAA-EIL, l’UNSA-EDUCATION, la FNEC-FP-FO et la FERC-CGT pour reconduire la grève du 18 à partir du lundi 24 mars. Cette initiative inha- bituelle traduit la forte inquiétude des collègues et leur volonté de ne pas voir casser le service public d’éducation. La plate-forme qui reprend les revendi- cations nationales pour exiger l’abandon du statut d’assistant d’éducation, le maintien du statut national de tous les personnels, le maintien et l’améliora- tion des dotations s’articule avec des demandes académiques précises. En deux jours, cette grève a permis la mobilisation des collègues de la moitié des éta- blissements de l’académie, et, depuis, prend régulièrement et rapidement de l’ampleur. D’ores et déjà le rectorat a fait des concessions sur le nombre des suppressions d’emplois (375) et des mesures de carte scolaire (289). Dans de nombreux établissements les parents s’associent au mouvement. Des ras- semblements se tiennent devant les inspections académiques ; une manifes- tation académique réunira les personnels devant le rectorat le mercredi 26 mars, jour du CTPA ainsi que le 28 mars, lors de la venue du ministre Xavier Darcos afin de l’interpeller sur la dimension nationale des revendications.

S3 de Bordeaux

DERNIÈRE MINUTE

2 000 manifestants à Bordeaux le mercredi 26 mars

©DANIEL MAUNOURYDR ©THIERRY NECTOUX

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Alors que les

choix gouvernementaux

se précisent dangereusement, exigeons pour tous :

• la retraite à 60 ans ;

• à taux plein d’au moins 75 % du dernier salaire ;

• 37,5 annuités ;

• des droits nouveaux : prise en compte des périodes d’études et de formation, de précarité et de chômage, de la pénibilité, des interruptions d’activité pour l’éducation des enfants.

Cette grève s’inscrit dans le cadre de la journée d’action interprofessionnelle

à la société du chacun pour soi, opposons d’autres choix

DANS TOUTE LA FONCTION PUBLIQUE A L’APPEL DE

FSU, CGT, FO, UNSA, CFTC, CGC

TOUS EN GRÈVE LE 3 AVRIL

POUR NOS RETRAITES

ET NOS REVENDICATIONS

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