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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

ENJEUX 3

FONCTION PUBLIQUE : LES RAISONS DE LA GRÈVE

ÉDUCATION :

9 130 EMPLOIS SUPPRIMÉS DANS LE SECOND DEGRÉ

MÉTIERS, CARRIÈRES 6

FORMATION DES MAÎTRES

LANGUES VIVANTES

SUR LE TERRAIN 7

VIOLENCE :

PAROLES DE TERRAIN

SOMMAIRE

N° 661 5 JANVIER

2008

2007 a vu Nicolas Sarkozy, une fois largement élu, clamer sa volonté de réformes, promettre aux Français un redressement de la situation économique du pays ; or, après un semestre de gouvernement, le chômage perdure, les inégalités croissent, les prix aug- mentent et l’inflation est plus haute que prévue. Les Français manifestent leur défiance dans la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes de pouvoir d’achat, les mouvements sociaux se multiplient et infléchissent la stratégie gouvernementale.

Estimant les rapports de force créés, le pouvoir a allié concessions et maintien du cap de ses réformes.

Ainsi, Éric Woerth, après le 20 novembre, annonce l’ouverture de discussions et tient le 17 décembre une séance de négociations censée intégrer la question de la valeur du point d’indice ; mais il y fait des propositions qui remettent en question la fonction publique de carrière, omet la question des postes et de la précarité, reporte à janvier les négociations sur les salaires.

Ainsi, tout en feignant de vouloir revaloriser le métier d’enseignant, X. Darcos avalise des milliers de suppressions de postes dans le second degré, réfléchit à une réforme de l’éva- luation des enseignants assujettissant ces derniers aux hiérarchies locales.

2008 devrait être l’année de l’accomplissement des réformes annoncées et amorcées en 2007. C’est le cas de la réforme de l’État fondée sur l’objectif premier du non-remplace- ment d’un fonctionnaire sur deux, destructrice pour les services publics ; dans l’Éducation nationale, elle prendra la forme de 20 000 suppressions programmées pendant quatre ans.

C’est le cas des retraites et d’un nouvel allongement de la durée de cotisation promis aux sala- riés alors même que le rapport du Conseil national des retraites a montré que les besoins de financement des régimes de retraites exigeaient d’autres réponses.

LE MALAISE DE LATRAN

C ontrairement à Georges Pompidou et François Mitterrand, Nicolas Sarkozy est allé prendre possession du siège de « chanoine honoraire » de la basilique de Saint-Jean-de-Latran réservé au Président français. À cette occasion il a développé*

une conception de la laïcité et de la place de l’Église dans la République assez inquiétante : « Fille aînée de l’Église » la France devrait assumer ses « racines

chrétiennes, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité, enfin parvenue à maturité », c’est-à-dire considérant les religions comme un atout.

À l’heure où l’existence même des services publics est remise en cause en particulier dans les zones rurales, affirmer comme une évidence que « la désaffection progressive des paroisses

24 JANVIER TOUS LES FONCTIONNAIRES EN GRÈVE

Suite page 2

EMPLOI - STATUT - SALAIRES

rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie des prêtres, n’ont pas rendu les Français plus heureux » prend une dimension particulière.

D’autant que, déplorant les limites de « la morale laïque » du fait de son absence « de liens avec la transcendance », le Président explique : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».

La défense du service public et laïque d’éducation est plus que jamais d’actualité.

Roland Hubert,cosecrétaire général

* Le discours est téléchargeable sur le site de l’Élysée.

©Thierry Nectoux

Relaxé !

Le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence vient de relaxer Florimond Guimard, militant du SNUipp-FSU et du Réseau Education Sans Frontières, poursuivi pour s’être opposé à l’expulsion d’un père de famille de deux enfants scolarisés dans son groupe scolaire.

C’est une victoire pour toutes celles et tous ceux qui combattent l’injustice

« Après le formidable mouvement d’opinion qu’a suscité la grève du 24 janvier et plusieurs semaines de mobilisation, l’abrogation de la loi TEPA, libérant 15 milliards de ressources, a permis le financement de l’École et la revalorisation des personnels. Le rétablissement des 22 000 emplois de fonctionnaires (700 millions), l’augmentation des salaires de 150 points d’indice pour tous (3 milliards), la réduction du temps de service de

JUSTICE MEILLEURS VŒUX !

Bonneannée2008

Vous trouverez, joint à ce numéro, le supplément carrières

(2)

L’US N° 661 •5/01/2008

2

Suite de la page 1

EMPLOI - STATUT - SALAIRES

24 JANVIER TOUS LES FONCTIONNAIRES EN GRÈVE

C’est le cas de l’Éducation nationale où, de l’aveu même du rapporteur du budget au Sénat, « les marges de productivité » ont été épuisées et où les futures suppressions d’emploi devront s’accompagner d’une réduction dras- tique de l’offre de formation ; la réforme du bac professionnel en trois ans est une pierre de l’édifice que devraient parachever une réforme plus large du lycée et l’éviction de nombreux élèves dès le collège. De son côté, le comité Pochard n’a pas caché son intention de renforcer l’autonomie des établis- sements et de toucher aux statuts des enseignants.

Quant à l’abrogation de la carte scolaire, elle est d’ores et déjà annoncée.

Le travail d’information entrepris auprès de nos collègues doit se

poursuivre, à l’heure où l’on devrait passer des annonces aux décisions.

Les brèches ouvertes le 20 novembre dans la stratégie gouvernemen- tale, du fait de la forte mobilisation, incitent à amplifier le rapport de forces et s’inscrire dans la perspective d’une action durable. Une nouvelle étape décisive aura lieu le 24 janvier avec l’appel à la grève unitaire dans la fonction publique et l’Éducation nationale ; elle doit trouver des suites et janvier devra être mis à profit pour débattre, convaincre l’opinion que poursuivre la démocratisation de l’enseignement est possible, diversi- fier les actions, construire une manifestation nationale rassemblant

largement le monde éducatif. Frédérique Rolet

Garde d’enfants

L’aide de l’employeur par « chèque emploi service » est étendue aux enfants

de trois à six ans

Voir le site du SNES (rubrique « action sociale » via « mutations, carrière, espace adhérent »).

Résistance

Le réseau emploi formation insertion se veut un « réseau de résistance à la pression subie dans la fonction publique pour la chasse à l’étranger »(1). Son appel a été signé par la FSU et le SNUTEF-FSU, qui a déposé un préavis de grève préventif pour les inspecteurs du travail refusant de participer à des contrôles pour le ministère de l’Immigration.

Le Conseil d’État a rejeté le recours déposé par les syndicats contre le décret donnant compétence au ministre de l’Immigration sur le « travail illégal des étrangers » et mettant à sa disposition les agents, ce décret n’étant pas de nature à « affecter leur indépendance » et ne portant « atteinte [...] à aucun des droits que les inspecteurs tirent de leur statut ».

(1) Les agents ANPE et ASSEDIC doivent transmettre aux préfectures une copie des titres de séjour et de travail des demandeurs d’emploi étrangers.

Syndicats suédois déjugés

La Cour de Justice des Communautés européennes a donné tort aux syndicats suédois de la construction et de l’électricité qui avaient imposé en 2004 un blocus à l’entreprise lettone Laval basée à Riga. Cette entreprise voulait faire travailler des ouvriers sur un chantier de construction en Suède sans pour autant adhérer à la convention collective du bâtiment. L’entreprise lettone s’était tournée vers la Cour de Justice de l’UE afin qu’elle se prononce sur le principe ou non de compatibilité avec la Directive de 1996 relative au détachement des travailleurs à l’étranger et avec l’article 49 du Traité (« les restrictions à la libre prestation des services à l’intérieur de la Communauté sont interdites à l’égard des ressortissants des États-membres établis dans un pays de la Communauté autre que celui du destinataire de la prestation »).

De fait, dans son arrêt du 18 décembre, la Cour de Justice de l’UE met en cause le modèle suédois de négociations collectives (la Suède n’ayant pas un salaire minimum fixé par la loi ou par une convention collective d’application générale). Pour la CES (Confédération Européenne des Syndicats), cet arrêt « risque d’avoir des conséquences négatives sur la capacité des syndicats à garantir l’égalité de traitement et la protection des travailleurs, quelle que soit leur nationalité ».

SERVICES PUBLICS RETRAITES

41,5 ANNUITÉS POUR 2020 ?

U

ne fois n’est pas coutume : le réseau « ser- vices publics », constitué à l’occasion du FSE d’Athènes en 2006, a pu tenir un forum au sein même du Parlement de Bruxelles le 6 décembre, à l’invitation de la GUE (Gauche Unitaire Européenne). Déjà la veille, parole avait été donnée à différents acteurs du mouvement social : ATTAC Allemagne a dressé un bilan positif de la lutte contre la privatisation du rail (avec le soutien des usagers) ; le syndicat des collectivités locales norvégiennes a expliqué comment des coalitions très larges avaient mis un coup d’arrêt au mouvement de privatisa- tion nationale (chemin de fer, école primaire en particulier) ; le réseau européen de l’éduca- tion a décrit les formes de privatisation ram- pante gagnant les établissements d’enseigne- ment public (techniques de management, rémunérations au mérite, concurrence à tous les niveaux...), et la lutte en France contre l’actuelle réforme des universités a été relatée.

Le 5 décembre, dans l’enceinte du Parlement Européen, députés de la GUE et acteurs du mouvement social ont partagé préoccupa- tions et propositions en matière de services publics, alors même que la Commission euro- péenne vient de refuser l’instauration d’une loi cadre garantissant un statut juridique euro- péen aux SIG (Services d’Intérêt Général), et que le Traité de Lisbonne n’offre aucune garan- tie aux services publics, qu’ils soient d’intérêt économique ou non, d’échapper aux lois du marché. Les députés présents ont martelé l’idée qu’il fallait faire entendre le plus sou-

En publiant à quelques heures du nouvel an un rapport préconisant un nouvel allongement de la durée de cotisation à 41,5 annuités d’ici 2020, le gouvernement de

nouveau cherche à esquiver le débat sur le bilan

des réformes des retraites et à passer en force.

S

’appuyant sur une disposition de la loi Fillon qui prévoit un « partage » désé- quilibré des gains d’espérance de vie à 60 ans en faveur de la durée d’activité, le gou- vernement essaye d’imposer l’idée qu’il n’y a pas d’alternative. Pourtant, le néces- saire débat démocratique sur l’évolution des retraites ne peut être interdit par l’énoncé de règles technocratiques au nom de contraintes présentées comme objec- tives, alors qu’elles portent des choix poli- tiques de société qui sont ainsi masqués aux yeux de l’opinion.

Les travaux du COR montrent en réalité que les taux de remplacement des retraites sont appelés à fortement diminuer, de même que le niveau de vie relatif des retrai- tés. Et l’allongement de la durée de coti- sations a eu pour principal effet l’accrois- sement d’un certain nombre d’inégalités.

Le slogan « travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps » n’est là que

pour cacher la baisse programmée des pensions, qui est le véritable objectif de ces réformes.

Il a surtout pour but de légitimer cette paupérisation des retraités et d’en transférer la responsabilité sur les assurés eux-mêmes. La FSU s’élève contre le fatalisme de la démarche gouvernementale et entend faire une campagne publique pour permettre aux syndiqués et à l’ensemble des citoyens de participer au débat sur les retraites. Elle en appelle à des initiatives unitaires pour mener ensemble ce débat. Daniel Rallet

Pension des fonctionnaires (nés entre 1975 et 1974) : projection du Conseil d’orientation des retraites. Cette projection intègre le régime additionnel

Ce mécanisme de baisse des pensions est profondément inégalitaire, pénalisant les carrières dis- continues (plus nombreuses chez les femmes), les entrées tardives sur le marché du travail (jeunes générations), les métiers pénibles.

Âge de début d’activité Âge où l’on retrouve le niveau de pension d’avant réforme

20 ans 61 ans

22 ans 1/2 64 ans

30 ans On ne retrouve pas

Cinquième rapport (novembre 2007)

LA DÉCOTE EN QUESTIONS

De quoi s’agit-il ?

Introduite dans le régime public des pensions par la loi Fillon de 2003, la décote n’a eu jusqu’à présent que des effets limités, mais la montée en charge du dis- positif (élévation du taux et du nombre de trimestres sur lesquels elle peut porter, conjugués à l’augmen- tation du nombre de trimestres d’assurance requis pour y échapper) va se révéler dévastatrice dans les années à venir.

Quelles conséquences ?

En 2003, un fonctionnaire qui partait en retraite à 60 ans avec 150 trimestres validés avait un taux de pen- sion atteignant 75 % de son traitement indiciaire brut ; en 2020, pour un profil similaire, le taux de pension ne sera plus que de 53 %.

Deux tiers des assurés atteignaient le taux plein en 2003, mais dans la génération née entre 1965 et 1974 ils ne seraient plus que 17 % pour le secteur privé, et 5 % dans la fonction publique.

Quelle est la projection

du Conseil d’orientation des retraites ?

Malgré la mise en place d’un régime additionnel censé atténuer les effets du durcissement de la régle- mentation, le Conseil d’orientation des retraites prévoit une dégradation de la situation des fonction- naires (voir tableau).

LE RÉSEAU EUROPÉEN EN FORUM

©Thierry Nectoux

vent et le plus fort possible la voix du mouve- ment social au sein même du Parlement. La délégation française était de loin la plus nom- breuse : ATTAC, AITEC, CGT (services publics et FERC), CFDT (transports), FSU, Solidaires. Reste à travailler à l’élargissement du réseau.

Une déclaration finale a été adoptée :

d’une part, est stigmatisé le refus par la Commission européenne de mettre en place une directive assurant protection et dévelop- pement des services publics. Y est critiqué l’axe principal de construction de l’Europe, à savoir l’ouverture totale des marchés (article 86 du Traité Européen) ;

d’autre part, y est réaffirmée l’exigence de services publics garantissant solidarité, égalité de traitement, droits et protection sociale des citoyens.

enfin, est fortement exprimé le soutien à tous les combats visant à promouvoir le service public comme modèle véritablement dédié à l’intérêt général.

Espérons que 2008, qui commence en France avec la hausse des tarifs du gaz et l’instauration d’une franchise médicale, verra s’accomplir cette convergence des luttes, seul moyen de sauver et améliorer les services publics.

Dominique Giannotti Le traité modificatif sera soumis à ratification

en France par voie parlementaire. Le projet de loi constitutionnelle doit être présenté début janvier en Conseil des ministres avant un examen les 15 et 16 janvier à l’Assemblée nationale et fin janvier au Sénat. Le Parlement doit se réunir en congrès le 4 février à Versailles pour entériner la révision de la Constitution préalable à la ratification. Le gouvernement souhaite faire ratifier le traité par un vote des deux assemblées avant le 9 février. Considérant que la

consultation des citoyens par référendum s’impose sur le traité de Lisbonne, le SNES avec toute la FSU s’adresse aux parlementaires, afin qu’ils n’entérinent pas par leur vote en congrès le refus de la consultation référendaire.

(3)

E N J E U X

FONCTION PUBLIQUE

LES RAISONS DE LA GRÈVE

La forte mobilisation du 20 novembre a contraint le gouvernement à ouvrir une négociation salariale en décembre.

Mais les propositions faites ne sont pas acceptables et portent atteinte de façon frontale aux principes même de la négociation collective des salaires dans la fonction publique pour les remplacer par une individualisation des rémunérations. Les mesures de gestion des ressources humaines dans le cadre de la réforme des politiques publiques heurtent également de façon

frontale les fondamentaux du statut général de la fonction publique et vont contribuer à amplifier les suppressions d’emplois.

Pour l’ensemble de ces raisons, les organisations syndicales de la fonction publique FSU, CGT, FO, UNSA, CFTC et Solidaires appellent à la grève le 24 janvier 2008 sur leur plateforme commune pour exiger l’ouverture de réelles négociations

en matière de salaires, d’emploi public, de défense du service public, de ses missions et du statut de la fonction publique.

CNED : payer pour travailler

Le CNED, c’est l’enseignement à distance. Et le papier n’est plus le seul média. Certains cours sont en ligne de même que des sujets de devoirs et les corrigés.

Les enseignants qui veulent faire sérieusement leur travail doivent les imprimer à leurs frais sur leur matériel personnel grâce à leur abonnement internet : en effet, le CNED ne leur en adresse plus systématiquement une version papier.

Les demandes du SNES n’ont pour l’instant pas eu de réponse précise pour l’ensemble des

Prime de Noël

Le ministère a décidé le versement d’une prime de Noël qui se répartit comme suit :

Le coût de cette mesure représente environ le quart des crédits prévus au budget 2008 pour la revalorisation de l’ensemble des enseignants.

Adolescents en souffrance

La defenseure des droits de l’enfant vient de rendre au président de la République son rapport consacré

« aux adolescents en souffrance ».

Extraits : « Les Conseillers principaux d’éducation (CPE). Le CPE [...]

possède une bonne vision de l’assiduité des élèves et des risques de décrochage scolaire présentés par certains [...].

Véritable cheville ouvrière entre le chef d’établissement, les élèves et les enseignants, c’est la personne ressource numéro un de l’établissement. »

Les CPE apprécient cette reconnaissance par le terrain de leur apport et les besoins légitimes qu’exige la prise en charge de la jeunesse.

Nous souhaitons aux décideurs d’en tirer les conclusions en matière de recrutement.

« Tous les enfants ont du génie, le tout est de le faire apparaître »

CHARLIE CHAPLIN

pression de la notation et limitation à une évalua- tion non chiffrée par entretien. Ce dernier point conduirait, en particulier, à l’impossibilité de main- tenir des barèmes dans toutes les procédures inté- grant la « valeur professionnelles » ; ce serait la porte ouverte à une gestion à la « tête du client ».

L’administration veut se donner la possibilité de contourner les concours de recrutement à l’inté- rieur de la fonction publique en prévoyant qu’un

« fonctionnaire exerçant ses missions dans un autre corps que le sien aura systématiquement le droit d’y être intégré ». C’est la fin annoncée des concours internes et leur remplacement par le

« fait du prince ». Le calendrier prévu par le gou- vernement prévoit la sortie des premiers textes au premier trimestre 2008.

L’articulation entre ces objectifs gouvernemen- taux, les travaux du comité Pochard sur la revalo- risation du métier d’enseignant et les projets qui circulent sur la réforme du système éducatif est claire. Tous ces sujets seront des éléments essen- tiels de l’ensemble des actions que mènera le SNES dans les semaines et les mois qui viennent, période qui sera sans aucun doute décisive.

Daniel Robin, daniel.robin@snes.edu (1) Suppressions à partir du budget 2009, qui s’ajoutent donc à celles du budget 2008.

A

yant été contraint d’en accepter le principe, Éric Woerth avait indiqué le 3 décembre que des négociations s’ouvriraient le 17 et que le point d’indice « serait au cœur de la discussion ». Dès avant le 17, il avait, dans les médias, tempéré son propos en parlant de construire un mécanisme de garantie du pouvoir d’achat distinct d’une aug- mentation générale des salaires.

La réunion du 17 n’a laissé aucune illusion sur la volonté gouvernementale : traitant du calendrier, E. Woerth a bien distingué le sujet de discussion du jour, le principe individuel de garantie du pouvoir d’achat des négociations salariales de 2008, faisant totalement l’impasse sur le passif des années antérieures. Insistant sur le cadre bud- gétaire, il a ensuite explicité son propos : pour le gouvernement, doivent entrer en ligne de compte dans le maintien du pouvoir d’achat le point d’in- dice et l’ancienneté; si, comme le veulent les syn- dicats, la valeur du point d’indice seule doit sou- tenir l’inflation, il s’agira de peser sur les carrières, l’autre hypothèse consistant à ne garantir un maintien qu’aux agents ayant perdu globalement du pouvoir d’achat.

En résumé, il s’agit, par le refus de revaloriser le point d’indice, de remettre en cause le principe du déroulement de carrière, de « refonder » la rému- nération à la mode présidentielle en y introduisant des mesures individualisées, de faire éclater les soli- darités au sein de la fonction publique.

L’ensemble des organisations syndicales a condamné ces scenarii et souligné le décalage avec les attentes des fonctionnaires telles qu’ex- primées le 20 novembre; la réunion intersyndi- cale du 18 décembre s’est conclue par un appel à la grève et aux manifestations le 24 janvier de six organisations, la CGC refusant l’action et la CFDT se réservant la possibilité d’appeler ultérieurement.

La mobilisation du 24 sera d’autant plus décisive que le ministre de la Fonction publique a, en guise de réponse aux organisations syndicales, envoyé un courrier le 19 décembre précisant que « le gou- vernement ne prendra pas de mesure unilatérale de revalorisation du point d’indice en dehors d’un cadre partagé de discussions »; ou tout le paquet cadeau ou rien... Frédérique Rolet, Anne Féray

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

ÉVOLUTION DU SALAIRE ANNUALISÉ MOYEN DES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE D’ÉTAT ENTRÉS EN CATÉGORIES A, PAR ANCIENNETÉ ET PAR COHORTE

15 000 40 000

en euros constants 2006

anciennetés en années

Cohorte 1983 Cohorte 1990

Cohorte 1997 35 000

30 000

25 000

20 000

Chefs d’établissement

du second degré 750

Adjoints aux

chefs d’établissement 375

Autres personnels

du second degré 0

POLITIQUES PUBLIQUES, EMPLOI, STATUTS

SALAIRES

L

a Révision générale des politiques publiques (RGPP) fait l’objet d’audits et de rapports visant à transformer radicalement la fonction publique.

Sous le terme « modernisation des ministères » plusieurs rapports d’audit ont déjà été publiés.

Ces rapports s’inscrivent dans une contrainte fixée par N. Sarkozy qui est de supprimer près de 160000 emplois en quatre ans(1)dans la fonction publique par le non-remplacement d’un fonc- tionnaire sur deux partant à la retraite.

C’est ainsi près de 80 000 emplois qu’il faudrait supprimer dans l’Éducation nationale dans la même période. Quand on sait que la suppression du quart des heures d’enseignement en lycée n’économiserait « que » 25 000 emplois, on mesure l’importance des bouleversements que représenterait la suppression de ces 80 000 emplois. On comprend alors mieux pourquoi le rapport d’audit concernant notre ministère n’a pas encore été publié !

Mais c’est aussi sur tout ce qui concerne la gestion des personnels que les transformations seraient majeures. N. Sarkozy a déjà annoncé son intention de remettre en cause les fondements des prin- cipes statutaires. C’est par touches successives que le gouvernement entend mettre en œuvre cet objectif : rémunérations en fonction des résultats, révision générale du contenu des concours, sup-

©Daniel Maunoury

Déjouer le piège

Destinée aux agents dont « le traitement indiciaire aurait perdu du pouvoir d’achat par rapport à l’in- flation constatée depuis 2003 », la garantie indi- viduelle de pouvoir d’achat n’a de raison d’être que si l’on admet que le maintien du pouvoir d’achat est assuré par l’avancement et les promotions.

Dans la logique gouvernementale, l’évolution du point d’indice est une question mineure.

Les effets d’une telle politique viennent d’être évalués par l’INSEE : un fonctionnaire de catégorie A recruté en 1997 voit, après 9 ans de carrière, son pouvoir d’achat réduit de 14 % par rapport à celui de son aîné recruté en 1983 (voir le graphique).

Parce que la FSU n’admet pas que les généra- tions plus jeunes vivent moins bien que leurs pré- décesseurs, elle conteste la logique du ministre; il nous propose d’écoper quand il agrandit la brèche.

(4)

dont 1500 au titre de la baisse démographique

1700 au titre de la « résorption des

surnombres » et de la « rationalisation » de l’emploi des TZR

3 500 transformés en heures supplémentaires années

S’Y AJOUTENT

La suppression de 2 130 emplois de stagiaires soit l’équivalent d’environ 950 emplois à temps plein sur le terrain dès septembre 2008.

La suppression de 300 emplois de MI-SE sans qu’apparemment leur transformation en crédits pour rémunérer des assistants d’éducation à même hauteur ne soit prévue contrairement aux engagements pris.

La suppression de 400 emplois de personnels administratifs dans les collèges et les lycées.

Sur la période 2003-2008 ce sont plus de 30 000 emplois d’enseignants qui auront disparu des collèges et des lycées, dont 7 000 à la rentrée 2008. Sur la même période la baisse des effectifs aura été de 200 000 élèves, ce qui correspond en moyenne à une suppression d’emploi pour 7 élèves en moins.

Resserrement des structures, suppressions d’enseignements, conditions d’emploi des personnels (imposition d’heures supplémentaires, bivalence, annualisation des services...), transfert de missions aux collectivités territoriales, sont les leviers que le gouvernement entend mettre en œuvre pour parvenir à ces réductions drastiques et aux objectifs fixés dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques de réduction de 20 000 emplois par an dans l’Éducation nationale pour les quatre années suivantes (2009-2012).

GUADELOUPE

MARTINIQUE GUYANE

PARIS

LA RÉUNION VERSAILLES

CRÉTEIL

STRASBOURG REIMS

NICE

MONTPELLIER TOULOUSE

POITIERS

AIX - MARSEILLE GRENOBLE

LYON ORLÉANS -

TOURS

CLERMONT NANTES

CAEN

RENNES

LIMOGES ROUEN

AMIENS LILLE

DIJON BESANÇON

CORSE BORDEAUX

NANCY - METZ

-119 406 -119

406 -309-309 -29

-29 443443

-276 -276 -685 -685 -420 -420

-64 -64 -45

-45 -224

-224

-595 -595 -373

-373 -703

-703 -809-809

-796 -796

-570 -570

-1361 -1361 -1333

-1333 -827

-827 -1043

-1043

-1288 -1288 -780

-780

-1564 -1564 -3805 -3805

-1198 -1198

-2005 -2005

-1041 -1041

-1046 -1046 -525 -525

-43 -43 -20

-20 -107-107 -53

-53 -73-73

-185 -185 -345 -345 -270 -270

-139 -139 -143

-143 -186

-186

-121 -96 -121

-96 -160

-160 -274-274

-151 -151

-216 -216

-243 -243 -331

-331 -237

-237 -205

-205

-253 -253 -165

-165

-359 -359 -687 -687

-223 -223

-377 -377

-578 -578

-637 -637 -177 -177

suppression 2008 suppression 2008 suppression de 2003 à 2008 suppression de 2003 à 2008

L’US N° 661 • 5/01/2008 5

L’US N° 661 • 5/01/2008

4

ÉDUCATION : PAS D’ÉTRENNES POUR 2008

POUVOIR D’ACHAT

DERNIÈRES ANNONCES

DU MINISTRE

BAC 2008 : QUEL PRIX POUR LA « RECONQUÊTE DE JUIN » ?

Publié le 20/12/2008, le calendrier du bac 2008 fixe le premier groupe d’épreuves du 16 juin (au lieu du 9 juin en 2005 et du 11 en 2007) au 24 juin pour une publication des résultats le 4 juillet. La fin du second groupe d’épreuves est fixée au 11 juillet (11 juillet en 2005 et le 9 en 2007). L’ordre des épreuves est modifié. Ce calendrier pose des questions et impose des modifications sensibles, dont certaines sont inacceptables. Le SNES à publié dès le 21 décembre un communiqué de presse(1)et s’est adressé au ministre.

Le SNES, favorable à la recherche de solutions véritables pour une organisation du bac qui perturbe le moins possible les cours des autres niveaux, ne s’est pas opposé au principe d’une expérimentation, mais a posé certaines condi- tions : respecter les élèves et les familles pour les procédures d’orientation, ne pas charger la barque pour les enseignants, ne pas fragiliser le baccalauréat et engager une véritable concer- tation, en particulier dans les départements qui expérimentent.

Nous sommes loin du compte. La volonté est visible de « compacter » le bac sans souci des conséquences pour les élèves et pour les per- sonnels. Ainsi pour la voie générale, les élèves de la série S auraient leurs épreuves de SVT et de physique le même jour, et les élèves de Première L passeraient leurs trois épreuves anti- cipées de 8 heures à 18 heures (les élèves béné-

ficiant d’un tiers-temps travaillant pratique- ment en continu).

Pour les enseignants, le temps de correction est encore réduit en philosophie mais plus encore en français, l’épreuve étant reportée au cinquième jour des épreuves du bac. Quand aura lieu l’oral de français ? Quand les correc- teurs devront-ils rendre leurs copies ? Certaines académies « expérimentales » publient déjà des calendriers : cours de Secondes jusqu’au 19 juin (surveillances des épreuves par des per- sonnels vacataires ??), conseils de classe et pro- cédures d’orientation à partir du 20, en même temps que les corrections. On parle aussi d’en- voyer les élèves de Seconde dans les collèges.

Les chefs d’établissement ont exprimé leur inquiétude. Ça passe ou ça casse... Et si ça casse, ne serait-ce pas un moyen de démontrer l’in- faisabilité du bac ? Le chien aura la rage... Ce n’est pas notre conception de l’expérimentation.

Nous ne devons pas laisser fragiliser le bac. Le projet doit être mis à plat.

BACCALAURÉAT

PROFESSIONNEL EN TROIS ANS : OÙ EN EST-ON ?

Le ministre a repoussé la généralisation du bac pro en trois ans à la rentrée 2009, tout en main- tenant le principe inscrit dans le protocole de discussion proposé aux organisations syndi- cales et que le SNUEP-FSU, la CGT et SUD-édu- cation n’ont pas accepté.

Même s’il n’est pas membre de l’intersyndicale de l’enseignement professionnel pour des rai- sons de champs de syndicalisation, le SNES ne peut rester extérieur au débat autour de la voie professionnelle. En effet, toute réforme de cette voie aura des conséquences sur les voies tech- nologique et générale, sur les BTS (voir L’US n° 660) et des incidences sur l’orientation de nos élèves de collège.

Le SNES est favorable à l’idée de faire émerger de nouveaux parcours de réussite, mais en res- pectant les équilibres qui ont permis l’aug- mentation de la part des bacheliers dans une génération. Dans cet esprit, la mise en place à marche forcée d’un dispositif dont l’expéri- mentation a débouché sur un constat très mitigé qui écartait toute généralisation en l’état, ne paraît pas la meilleure piste.

(1) http://www.snes.edu/snesactu/spip.php?article2824

D

ans son allocution du 29 novembre der- nier, Sarkozy a annoncé une revalorisation des heures supplémentaires effectuées par les fonctionnaires, évoquant la majoration de 25 % de la rémunération en vigueur dans le privé.

Le ministre de l’Éducation nationale, considérant que les crédits nécessaires à l’augmentation des heures supplémentaires effectuées par les enseignants seraient trop importants, envisa- gerait de limiter la revalorisation de celles-ci à une partie seulement des HS, en lien avec les priorités de la politique éducative.

Lors d’une audience chez le directeur de cabi- net, le SNES a redit son opposition au déve- loppement des heures supplémentaires. Les

3 500 emplois supprimés au budget 2008 en vue de leur transformation en HS expliquent en partie la baisse des recrutements et aggraveront le chômage des contractuels.

Dans le contexte actuel d’un accroissement de la charge de travail des métiers du second degré, l’augmentation du nombre des HS ne peut que peser sur les conditions de travail et la qualité de l’enseignement. Enfin, la question aiguë de la dévalorisation salariale des ensei- gnants ne peut être traitée par les heures sup- plémentaires. Les réponses indispensables doi- vent conjuguer reconstruction des grilles indiciaires et revalorisation du point d’indice de la fonction publique.

Pour autant, lorsque des heures supplémen- taires sont effectuées, elles doivent être nor- malement rémunérées. Pour atteindre les 125 % de l’heure incluse dans le service, compte tenu des mesures d’exonération intervenues depuis octobre, le SNES estime qu’il faut relever le taux annuel qui sert de référence au paiement de l’ensemble des HS d’au moins 45 %. S’il fallait dégager des priorités, c’est la première HSA qui devrait être augmentée.

Une réponse qui n’était pas celle attendue par le directeur, lequel trouve plus d’intérêt à rete- nir en priorité les HSE ou les heures supplé- mentaires au-delà de la première. Il a regretté que le SNES ne le soutienne pas en vue des arbitrages interministériels.

Le comité ministériel du 21 décembre a confirmé les suppressions d’emplois dans le second degré pour la rentrée 2008, pendant que X. Darcos mi-décembre annonçait comment il entendait mener la « reconquête du mois de juin » dans les établissements et cherchait à calmer la colère dans les lycées professionnels sans rien lâcher sur sa volonté de généraliser les bacs professionnels en trois ans. Côté salaires, le gouvernement refuse toute mesure générale aux fonctionnaires mais

décline pour les enseignants le « travailler plus pour gagner plus » par une avalanche d’heures supplémentaires sans les revaloriser comme l’avait annoncé N. Sarkozy en novembre. La grève très majoritaire dans l’éducation du 20 novembre doit donc être reconduite. C’est le sens de la nouvelle journée de grève, à l’appel des fédérations de l’éducation, FSU, UNSA-Éducation, FERC-CGT, SGEN-CFDT, FNEC-FO, SUD-Éducation le 24 janvier avec l’ensemble des fonctionnaires.

Dans l’éducation, le gouvernement est clair : pour gagner plus, il faudra travailler plus ! Les heures supplémentaires arrivent en masse dans les établissements.

Et pas question de les majorer comme s’y était pourtant engagé Nicolas Sarkozy.

Pour la réussite de tous les jeunes, nous voulons d’autres choix budgétaires, d’autres choix pour nos métiers :

une politique éducative ambitieuse (assurant l’égalité de tous les élèves sur l’ensemble du territoire, la relance des ZEP, la garantie des horaires et programmes nationaux, le renforcement des moyens au collège pour préparer efficacement à des poursuites d’études et de la diversification des voies de formation au lycée) ;

l’ouverture de véritables négociations sur :

les carrières (des carrières plus attractives, une meilleure

reconnaissance de nos qualifications et une plus grande mobilité choisie) ;

les rémunérations (revalorisation du pouvoir d’achat du point d’indice et reconstruction de la grille fonction publique) ; les services (réduction du temps de travail, intégration dans nos services de l’ensemble des tâches constitutives de nos métiers, prise en compte de la diversité des conditions d’exercice,

décharges pour la concertation).

le pouvoir d’achat des pensions de retraite

un plan de programmation des recrutements et des emplois, le réemploi et un plan de titularisation des non-titulaires ;

un autre budget (objectif à terme de 10 % du PIB consacré à la dépense intérieure d’éducation avec comme première étape le retour au niveau de 1995) ;

un véritable débat national sur les retraites et les financements nouveaux afin de garantir le niveau de 75 % à 60 ans.

SECOND DEGRÉ : 9130 EMPLOIS SUPPRIMÉS

Discrimination

La circulaire du 4 octobre 2007 précise la rémunération des personnels intervenant dans le dispositif d’accompagnement éducatif. Les professeurs perçoivent des HSE (33,66 euros brut pour un certifié). Les CPE, certifiés documentalistes et CO-Psy sont rémunérés d’une vacation (18,36 euros). Le SNES a dénoncé cette discrimination à l’occasion de l’audience du 14 décembre et agira pour qu’il y soit mis fin sans délai.

Revaloriser nos métiers ?

Les conclusions du comité sur « la revalorisation du métier enseignant » sont repoussées à la fin janvier (sans doute après le 24). Le Livre Vert se fait ainsi attendre alors qu’au- ditions et voyages à l’étranger sont aujourd’hui achevés. Les vidéos de ces auditions, en ligne sur le site du ministère montrent que les idées fusent sur nos métiers : d’Allègre à Finkielkraut, en passant par Claude Thélot, des présidents de Région aux maires de France, aux parents de l’UNAPEL ou de la PEEP, tous ont plein de propositions. Une perche régulièrement tendue par Marcel Pochard dans les débats et souvent saisie : ne faut-il pas en finir avec le carcan des statuts qui paralyse le système, redéfinir le service sur d’autres bases que l’heure de cours, augmenter le temps de présence dans l’établissement.... ? Mais de revalorisation il n’en est guère question. Ne vous inquiétez pas, nous répond le président du comité : une réunion est programmée mer- credi 9 janvier pour présenter le travail d’Eric Maurin (membre du comité) sur les salaires des enseignants. Le SNES y sera présent : compte rendu dans la prochaine US.

LE 24 JANVIER TOUS EN GRÈVE

Recrutement : moins 56 % en cinq ans

10 200 postes seulement seront ouverts aux concours 2008 du second degré soit 15 % de moins qu’en 2007, dont 8 600 postes aux concours externes. Dans le même temps, environ 18 500 collègues par- tiront en retraite et ces départs massifs se poursuivront au-delà de 2010. Les prévisions indiquent par ailleurs que le nombre d’élèves augmentera à nou- veau dès 2011.

C’est une porte qui se ferme pour de nombreux étudiants déjà engagés dans des études universitaires longues.

Aucune discipline n’est épargnée, tou- tefois les lettres (– 23,5 %), la physique- chimie (– 19,5 %) et la documentation (– 25 %) sont les plus touchées. La filière STI disparaît littéralement des recrutements disciplinaires. Est-ce une anticipation sur de futures réformes ? Il n’y a quasiment plus d’espoir de titu- larisation pour des milliers de non-titu- laires ; en cinq ans les possibilités de titularisation ont chuté de 79 %.

Heures supplémentaires défiscalisées

Depuis le 1er octobre(1), les heures

supplémentaires sont exonérées de cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.

La mesure est limitée aux « heures effectuées dans le cadre de l’activité principale » et la circulaire d’application précise qu’il s’agit des HSA, des HSE et des remplacements de courte durée. Il s’y ajoute la rémunération des enseignements en milieu pénitentiaire.

Le gain lié à la défiscalisation dépend de la situation du bénéficiaire. Il n’est pas prévu de prime pour les salariés non imposables.

L’exonération de cotisations sociales donne lieu à reversement de tout ou partie de la retenue pour pension d’un montant pouvant atteindre 13,76 % de la rémunération brute des HS. Une ligne spécifique du bulletin de paie retrace cette opération.

(1) Loi TEPA du 21 août 2007 et décret 2007-1430.

©Daniel Maunoury ©Thierry Nectoux ©Thierry Nectoux

©Daniel Maunoury

Pages réalisées par Anne Feray, Roland Hubert, Claudie Martens, Daniel Robin

(5)

Cadeau de Noël

Le ministère vient de supprimer par décret 52 millions d’euros de crédits dans le programme budgétaire 2007 du second degré.

Ces 52 millions non dépensés correspondent pour une large part aux heures supplémentaires non effectuées faute de candidat ! Cette somme est à comparer aux 34 millions d’euros de crédits pour l’instant réservés dans le budget 2008 à la revalorisation des enseignants du premier et du second degré. Dans les semaines qui viennent il vaudra mieux compter sur l’action syndicale que sur le père Noël

ou sur Saint-Nicolas.

M É T I E R S , C A R R I È R E S

« Un livre, c’est le seul lieu au monde où deux étrangers peuvent se rencontrer de façon intime »

PAUL AUSTER

FORMATION DES MAÎTRES

CRAINTES CONFIRMÉES

Depuis la rentrée, de nouvelles modalités de formation sont mises en place dans les IUFM, elles sont déclinées à partir du cahier des

charges, publié en décembre 2005. Les craintes exprimées maintes fois par le SNES se sont vues confirmées.

E

n premier lieu, l’allongement de la durée du stage en responsabilité, passé de 4- 6 heures à 8 heures par semaine, augmente considérablement le travail des stagiaires. Cela les conduit à enseigner à une, voire deux classes de plus, ce qui influe directement sur leur charge de travail. Certains stagiaires ont échappé à cet alourdissement, mais c’est pour se voir imposer d’autres tâches par les chefs d’établissement : soutien, remédiation, IDD.

Ces activités demandent une connaissance des

équipes pédagogiques et éducatives, des carac- téristiques des élèves accueillis, etc. Ainsi n’est- il pas déstabilisant de demander à une per- sonne qui se construit professionnellement de

« changer de pratique » ? Les stagiaires, sub- mergés, vivent quasiment toute période de for- mation comme une surcharge inutile : le temps qu’ils ne passent pas devant les élèves leur est indispensable pour les préparations, les cor- rections de copies, les réunions, les incitant à partir en quête de méthodes et de recettes. On est loin d’une formation d’adultes qui prend le temps de l’analyse et de la réflexion, et qui pri- vilégie une construction raisonnée et ques- tionnée des pratiques professionnelles ! Enfin, le « remplissage » systématique des emplois du temps fait disparaître la notion de maxima de service du patrimoine professionnel.

En second lieu, l’évaluation des stagiaires est profondément modifiée. La validation est désor- mais synonyme de dossier de compétences individuel, avec la mise en place des grilles d’évaluation déclinant « les dix compétences professionnelles ». La disparition du mémoire dans de nombreux IUFM, a souvent accentué la pression évaluative sur les stagiaires, qui doivent remettre une multitude de « petits » écrits ren- dant les situations d’évaluation ni formatrices ni transparentes, mais construites uniquement pour que le stagiaire « rende compte de... ».

Enfin, vient la titularisation : l’obligation d’ob- tention du C2I, la suppression de la deuxième inspection et de la deuxième délibération du jury remplacées par un entretien ajoutent encore à l’anxiété des stagiaires.

Le SNES continue de réclamer l’abrogation du cahier des charges et l’ouverture de discussions pour une formation réellement universitaire, diplômante, cadrée nationalement, n’oubliant aucune catégorie. Emmanuel Mercier

LANGUES VIVANTES

ÉVALUEZ !

REVALORISER NOS MÉTIERS

LES RÉPONSES DES CO-PSY

CARTE SCOLAIRE

L’ENTÊTEMENT

Montpellier : grogne des stagiaires

Les stagiaires PLC2 ont exprimé un véritable ras- le-bol lors de deux assemblées générales à l’IUFM de Montpellier.

Les raisons de ce profond mécontentement sont nombreuses et légitimes : conditions d’affectation de plus en plus difficiles, stage en responsabilité porté à huit heures hebdomadaires, nouveau plan de formation multipliant les travaux divers, un mémoire professionnel qui ne permet toujours pas une reconnaissance au niveau mastère...

L’alourdissement de cette année de PLC2 est accentué par un calendrier déséquilibré. De plus, en cette année d’intégration, ils ne disposent d’aucune représentation au CA ou au CSP.

Le SNES soutient leur mouvement auprès de la direction de l’IUFM. Nous revendiquons avec eux la suppression de certains travaux écrits annexes, un allégement de leur mémoire, un réaménagement du calendrier et des emplois du temps pour laisser du temps libre aux stagiaires pour leur travail personnel.

L

es collègues de langues vivantes en collège ont appris en octobre qu’ils devraient évaluer leurs élèves de Troisième et attester que ceux- ci avaient atteint le niveau A2 dans une langue choisie par l’élève. D’après une note envoyée le 10 septembre 2007, le niveau A2 est déclaré atteint dès que le candidat obtient une note égale ou supérieure à 10. Les collègues doi- vent construire leur évaluation selon le Cadre européen, donc évaluer les cinq activités lan- gagières. La Iangue choisie par l’élève fait aussi

« l’objet d’une évaluation identique à tous les enseignements évalués en contrôle continu ».

Les collègues ont interpellé le SNES. En audience le 5 décembre, la DGESGO a pris comme réfé- rence une nouvelle note qui va être publiée au BOet a affirmé au SNES que la note de service précédente n’existait pas !

QUE DIT CETTE NOUVELLE NOTE ?

Il y a contrôle continu pour les deux langues vivantes et attestation du niveau A2 pour une des deux (qui ne peut pas être une langue régionale).

L’attestation du niveau A2 doit faire l’objet d’une saisie séparée dans un document en annexe 2 de la note (les livrets de compétences actuellement en expérimentation contiennent une attestation du niveau A2).

Les cinq activités langagières sont prises en compte pour l’attestation du niveau A2 mais combien devront être validées ?

En annexe 1 est donnée une grille de réfé- rence pour que les professeurs conçoivent leur évaluation.

Enfin la note ne donne pas de cadrage national, ce qui posera problème particuliè-

rement pour l’évaluation de l’expression orale.

Le SNES dénonce cette nouvelle note de ser- vice qui ne règle pas le problème posé par l’éva- luation d’A2 pour le Diplôme National du Brevet (DNB). Il est inadmissible que les collègues de Troisième soient contraints d’inventer des outils pour valider A2, validation obligatoire pour obtenir le DNB en 2008 alors que nous sommes en janvier. Tout cela pour une attestation qui n’a rien à voir avec les certifications réservées aux élèves volontaires des classes européennes aux dires de l’inspection générale !

Thérèse Jamet-Madec, Bruno Auer

L

e divorce est patent entre les constats sur le terrain et les préconisations avan- cées par les décideurs. Le questionnaire proposé par le SNES aux collègues en fait une nouvelle fois la démons- tration.

Si le ministre persiste dans sa volonté de transférer les CIO aux Régions comme il l’a annoncé au SNES, il se heur- tera à l’opposition résolue des personnels. En effet, plus de 78 % des collègues indi- quent comme refus priori- taire, l’exercice dans un « gui-

chet unique », la transformation de leur métier en celui de conseiller professionnel ou conseiller des métiers, la sortie de la fonction publique d’État. Par contre près de 89 % décla- rent vouloir y rester et être affectés dans un CIO soulignant le travail en équipe qu’ils permet- tent. Les DCIO sont particulièrement sensibles

au besoin de reconnaissance de la part de l’Institution notamment au travers des moyens attribués aux CIO.

De même à tous les rappor- teurs qui depuis quatre ans n’ont cessé de préconiser la suppression du titre de psy- chologue et la transformation radicale du métier, plus de 73 % des collègues répondent dans les premières priorités leur attachement au cœur du métier : arrimage au titre de psychologue, aux valeurs pro- fessionnelles centrées sur le suivi, la prévention, la prise en compte des besoins de la personne.

En écho au rapport Reiss qui reconnaît com- bien les CO-Psy sont peu nombreux et mal payés, plus de 68 % des collègues demandent en premier lieu l’augmentation du nombre de postes et la revalorisation des salaires.

Marie-Agnès Monnier, Catherine Remermier

L

e ministère s’entête à vouloir assouplir la carte scolaire, assouplissement qu’il considère tou- jours comme une étape d’une suppression pure et simple. Cet entêtement nie les difficultés ren- contrées l’an passé. Si la croissance du nombre de dérogations accordées apparaît limitée, ces déro- gations se concentrent sur un nombre limité d’établissements et au niveau de l’entrée en Sixième et en Seconde, certains collèges per- dant jusqu’à 30 % de leurs effectifs de Sixième.

Les critères et leur hiérarchie visent à regrouper les meilleurs élèves, stratégie qui va conduire à déstabiliser l’activité pédagogique et le fonc- tionnement de certains établissements. C’est la mixité sociale et scolaire qu’il faut défendre.

Les dérogations pour la rentrée 2008 vont aggraver cette logique. En effet ce sont les boursiers et les boursiers au mérite qui seront prioritaires. Ce sont donc les meilleurs des bour- siers qui seront choisis par les chefs d’établis- sement parmi les demandes de dérogations.

Ces dérogations seront accordées avant celles demandées par les élèves handicapés ou les élèves ayant besoin de soins médicaux de proxi- mité. Par ailleurs, les élèves qui souhaitent suivre des options ou des formations qui ne sont pas offertes dans leur établissement de secteur voient leurs demandes reléguées en bas de la pile. L’engagement de ne pas retirer des moyens aux établissements perdant des élèves est désormais limité à un nombre très restreint d’établissements, les plus touchés.

Enfin la transparence dans l’attribution des déro- gations pose toujours problème. Il n’est pas impossible que l’opacité du dispositif actuel conduise aux mêmes dérives qu’auparavant avec en plus les difficultés découlant des nouveaux cri- tères et de leur hiérarchisation. C’est sans aucun doute au niveau de l’établissement, en particu- lier dans le cadre du conseil d’administration, qu’il faudra obtenir cette transparence.

Daniel Robin, daniel.robin@snes.edu

©Tom Nulens / Istockphoto

Assistants d’éducation : le ministère s’est engagé

sur le droit à congé pour examen

Au comité ministériel du 21 décembre, le ministère a présenté des modifications du décret régissant les AED :

• ajout des fonctions d’aide aux devoirs et aux leçons ;

• possibilité pour les assistants pédagogiques d’exercer toutes les fonctions dévolues aux AED et d’obtenir un temps plein.

Avec la FSU, le SNES a déposé des amendements : – pour garantir et doubler le temps de préparation des

interventions devant les élèves pour les assistants pédagogiques ; – pour le crédit d’heures destiné à la formation pour tous les AED.

– pour le droit à congé pour examen et concours dans la limite de la durée de la session augmentée de 4 jours de préparation.

Le ministère s’est engagé sur ce dernier point à l’inscrire dans la prochaine circulaire d’application du décret. Cela nous encourage à continuer l’action pour se rapprocher d’un véritable statut d’étudiant-surveillant.

(6)

L’US N° 661 •5/01/2008 7

S U R L E T E R R A I N

« Les polytechniciens savent tout, mais rien d’autre »

GEORGES CLEMENCEAU

Tunisie : trois enseignants victimes de la répression

Moez Zoghlami, Ali Jelllouli et Mohamed Moumni ont été embauchés à la rentrée 2006 en tant que maîtres auxiliaires catégorie A, suite aux longues luttes qu’ils ont menées après avoir été abusivement éliminés de la liste finale des admis au concours du CAPES, à cause de leur engagement syndical au sein de l’Union Générale des Étudiants de Tunisie (UGET).

Le ministère de l’Éducation leur a notifié qu’il ne renouvellerait pas leur contrat, sans donner une quelconque motivation. Il s’agit de sanctionner des enseignants qui ont participé à la grève du 11 avril 2007, suivie par la mutation de 97 enseignants.

Convaincus que l’administration n’a aucunement l’intention de les rétablir dans leurs emplois, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim dans les locaux de leur syndicat.

Nos camarades ont décidé de suspendre leur grève de la faim après 38 jours. Le SNES dénonce l’entêtement des autorités tunisiennes, qui rappelle une nouvelle fois la nature policière du régime du président Ben Ali.

VIOLENCE

PAROLES DE TERRAIN

L’US :Pouvez-vous nous présenter votre établissement ?

Maria Manuela Lalouette :Le collège scolarise 650 élèves, avec 86 % de CSP défavorisées, une forte proportion d’origine immigrée, d’Afrique et de l’est de l’Europe, beaucoup de parents séparés avec un fort chômage ; il est classé Zone sensible, ZEP et Ambition réussite.

L’équipe a longtemps été stable ; arrivent de nouveaux collègues, plus jeunes, souvent en complément de service ou TZR, l’ambiance est bonne, on apprend à se serrer les coudes, aucun collègue ici n’a honte de ce qui se passe dans son cours et ne « ferme sa porte » au regard des autres. Ambition réussite, nous avons obtenu quatre enseignants référents et 10 assistants pédagogiques. Nous demandions leur affecta- tion à la remédiation scolaire dans les cours, ils ont été happés par l’histoire des « orphelins de 16 heures », avec activités obligatoires jusque 18 h 30.

Rémi Poison :Le collège, récent, classé ZEP, accueille environ 350 élèves, nous sommes une trentaine d’enseignants, dont beaucoup de jeunes, une équipe solidaire et travailleuse, l’ad- ministration est présente et ferme avec les élèves. Un CPE mais pas d’adjoint, on a beau- coup perdu de surveillants ; l’école après l’école marche bien avec des professeurs volontaires, une bonne efficacité notamment scolaire, sous forme d’aide aux devoirs.

L’US :Pourquoi et comment la situation s’est-elle dégradée ?

M. M. L. :Nous avons le sentiment que les règles de vie dans la communauté scolaire ne sont plus respectées dans notre établissement.

Auparavant, nos élèves savaient que la loi de la rue le cédait, passées les grilles, à la loi du col- lège, ce n’est plus vrai. Au quotidien, les élèves mais aussi les personnels vivent dans l’insécu- rité : insultes, violences physiques voire menaces contre enseignants ou surveillants.

Les incidents se sont multipliés, et ont culminé le 7 décembre avec l’agression de la principale ; nous avons fait jouer notre droit de retrait, en étant présents, mais sans reprendre les cours.

L’après-midi, le collège était au bord de l’émeute. En dépit des menaces de l’inspecteur d’académie, nous avons reconduit quotidien- nement en AG de l’ensemble des enseignants.

Nous avons rencontré une cinquantaine de parents d’élèves.

R. P. :Depuis deux ou trois ans, de plus en plus de cris, de bruits dans les couloirs, de chahuts, de bousculades et puis cette année cela dégé- nère, déjà six conseils de discipline depuis la ren-

trée, du happy slappingen dehors du collège, des violences verbales, des menaces à profes- seurs dans le collège et la cour.

Le mardi 11 décembre, à la suite d’une bagarre dans la cour, deux surveillantes ont été frappées.

Nous avons tenu le soir même une heure d’info syndicale, mené un travail de sensibilisation auprès des élèves pendant les cours et adressé à l’inspecteur d’académie une demande de droit de retrait. Le lendemain, l’IA nous refu- sait ce droit de retrait « illégal », écartant toute possibilité de fermer l’établissement et nous déconseillant d’alerter les médias. Les collègues, en colère, ont listé les revendications : un adjoint, une infirmière, des surveillants sup- plémentaires. Le vendredi 14, nous n’avons pas assuré les cours, aucun élève n’était venu, nous avons préparé l’entretien avec l’IA, puis repris les cours le lundi 17 décembre.

L’US :Quel bilan pour votre mouvement ? M. M. L. :À partir du 14 décembre, nous avons repris les cours, accueillant les élèves classe après classe, en leur expliquant notre action ; de même avec les délégués de classe, qui ont demandé davantage de surveillance des cou- loirs, un lieu de rencontre entre élèves et pro-

fesseurs, en présence d’un CPE, en cas de conflit entre un professeur et un élève.

Nous avons finalement obtenu deux assistants d’éducation à temps plein pour janvier 2008, et un CPE-TZR jusque juin. Nous avions demandé la pérennisation d’un troisième voire d’un qua- trième CPE... et un CO-Psy à plein-temps dans l’établissement, pour que les jeunes puissent de temps à autre vider leur sac, une stabilisation de l’équipe de direction, ainsi qu’un redécoupage plus équitable de notre secteur de recrutement.

L’IA a quand même promis en réunion de ne pas effectuer de retrait de salaire si nous accep- tions de reprendre le travail.

Curieusement, le quartier s’est un peu apaisé pendant le conflit, alors que les voitures flam- baient auparavant y compris pendant les conseils de classes, cela s’est interrompu durant le mouvement. Nous sortons de ce conflit encore plus solidaires entre nous. Nous n’étions plus des fonctionnaires susceptibles d’être indi- viduellement critiqués pour faire mal leur bou- lot, mais des professionnels qui, ensemble, sans taire leurs difficultés, avaient fait face.

R. P. :Nous sommes partagés sur le résultat.

Nous avons obtenu une infirmière remplaçante

à partir du 14 janvier, la promesse de deux sur- veillants supplémentaires...

On se demande ce qu’il faudra faire pour obte- nir des moyens si le feu est mis au collège ! Notre collège n’est pas un cas isolé dans le dis- trict. Nous souffrons de la baisse des taux d’en- cadrement et de l’accumulation de tâches admi- nistratives, et nous ne sommes pas des Superman ; tout le monde est exténué. Deux exclusions d’élèves ont également calmé les esprits. Nous n’avons pas de nouvelles d’un retrait sur salaires. Propos recueillis par Matthieu Leiritz le 21décembre 2007

Le premier trimestre a été marqué par des situations de violences dans plusieurs académies. L’US donne la parole à deux collègues d’établissements où les équipes ont choisi de réagir collectivement : Maria Manuela Lalouette, professeur de lettres modernes, collège César-Franck, Amiens et Rémi Poison, néo-titulaire, TZR en mathématiques, au collège Marie-Curie, Provins.

Stage syndical en Lorraine

47 enseignants, professeurs en écoles ou en collèges, ont participé au 3estage Ambition Réussite organisé par le SNES Moselle qui a donc une nouvelle fois été un succès et a montré l’attente des personnels.

Bruno Mer, responsable national au SNES, a fait un exposé très complet sur l’évolution de l’éducation prioritaire et sur les réformes en cours.

Au cours des débats, l’état d’esprit des collègues présents a traduit une forte désillusion, voire une amertume. Ces collègues qui se battent depuis des années pour la réussite de leurs élèves, ont le sentiment très net que leur travail n’est pas reconnu. La structure « Ambition Réussite » leur a été imposée sans concertation. Ils en ont assez de la réunionite, de la multiplication de la paperasserie, de l’éparpillement des moyens poussé parfois jusqu’au grotesque. Tout cela les use et diminue peu à peu leur disponibilité pour ce qui est le fondement de leur travail

« enseigner face à leurs élèves ». Petit à petit, dans le primaire comme dans le secondaire, la réforme casse la dynamique existante. Enfin a été débattue la tentative de la presse locale, en l’occurrence Le Républicain Lorrain, de transformer les collèges Ambition Réussite en lieux idylliques où tous les problèmes seraient résolus et la réussite scolaire presque assurée.

Cette entreprise manipulatoire a été menée de deux manières. À Borny, les journalistes ont rencontré les enseignants mais n’en ont reproduit pratiquement que les propos positifs.

À Woippy, seule l’équipe dirigeante (direction, professeurs référents...) s’est exprimée dans une vision évidemment panégyrique au mépris de toute réalité.

En conclusion, les enseignants souhaitent un retour vers les fondamentaux : augmentation des postes de titulaires et diminution des effectifs de classes.

Ils réclament le respect de leur travail et la recherche de stratégies pédagogiques menées dans une réelle concertation.

©Daniel Maunoury

D.R.

Rétention

Des Centres de rétention administrative (CRA) ont connu des mouvements contre les conditions de détention (hygiène, comportements policiers) et d’arrestation (pièges lors de convocations

administratives). Les soutiens ont appelé à plusieurs manifestations devant le CRA de Vincennes. France Terre d’Asile réclame une mission parlementaire

« urgente » sur les conditions de rétention dans les CRA et les zones d’attente.

La FSU appelle à la journée européenne de mobilisation contre les CRA le 19 janvier.

Encouragement

Une collègue handicapée s’est vue refuser par le service des pensions la majoration à laquelle elle avait droit(1) au motif qu’elle prenait sa retraite quelques semaines après ses 60 ans.

Jugeant l’interprétation de la loi incorrecte, la FSU a saisi le ministre de ce dossier. Les droits de notre collègue sont rétablis, et par là même ceux des autres fonctionnaires dans une situation comparable.

Un encouragement dans le combat syndical contre la lecture avare des textes diffusée au sein de

l’administration.

(1) Article L24 du code des pensions, décret 2006-1582.

Références

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Donner une condition nécessaire et su¢sante portant sur les valeurs propres de f pour que E possède un nombre …ni de sous-espaces vectoriels stables

un neutre accusatif, une féminin accusatif, un masculin accusatif Voc en PRODUCTION — A1 E13.. vous = 2ème personne

#importation obligatoire pour utiliser la fonction analysant le code RGB pixel par pixel d'une image from PIL import Image. #fonction permettant de faire un melange plus ou