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Sur les biréfringences électriques et magnétiques anormales

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00233153

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Sur les biréfringences électriques et magnétiques anormales

R. Lucas, M. Schwob

To cite this version:

R. Lucas, M. Schwob. Sur les biréfringences électriques et magnétiques anormales. J. Phys. Radium, 1933, 4 (6), pp.287-300. �10.1051/jphysrad:0193300406028700�. �jpa-00233153�

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SUR LES BIRÉFRINGENCES ÉLECTRIQUES ET MAGNÉTIQUES ANORMALES

Par R. LUCAS et M. SCHWOB.

Ecole de Physique et Chimie. Paris.

Sommaire. 2014 Après la description des méthodes de mesure des biréfringences électriques (méthode stroboscopique) et magnétique, nous montrons l’existence d’anomalies impor- tantes relatives aux biréfringences électro-magnétiques de certains composés (camphre.

fenchone, phényl-succinate d’éthyle).

Ces anomalies se manifestent, soit par des changements de signe des biréfringences

sous l’influence des solvants, par des valeurs de dispersion en désaccord avec la formule d’Havelock, soit par une loi d’action de la température en contradiction avec les résul- tats des diverses théories (de Langevin, de Born-Debye, de De Mallemann) faites à ce sujet. Nous montrons comment ces anomalies sont explicables par l’hypothèse du poly- morphisme moléculaire, déjà proposée par l’un de nous pour les anomalies de pouvoirs

rotatoires de certains corps actifs.

En terminant, nous rappelons les différents phénomènes physiques pour lesquels l’inter-

vention du polymorphisme moléculaire se manifeste, ainsi que son origine possible dans

la non-validité du principe de la liaison mobile de la stéréochimie.

1. Généralités.

Parmi les propriétés optiques de la matière qui sont à la base de nos connaissance de.s éléments de symétrie des molécules, la polarisation rotatoire naturelle et les biré-

fringences électriques et magnétiques jouent un rôle de premier plan.

Ces divers phénomènes ont leur origine dans le mode de distribution des atomes ou-

des charges électriques qui constituent les molécules l’asymétrie de cette distribution étant, à l’origine de l’activité optique, et l’anisotropie à l’origine des biréfringences électro- magnétiques. Il en résulte que les causes susceptibles de modifier la distribution des atomes des charges électriques) â l’intérieur des molécule, doivent avoir leurs effets sur les

phénomènes que nous venons de rappeler.

Tandis que l’étude de la polarisation rotatoire naturelle a fait l’objet de travaux non-

breux gràce à l’emploi d’appareils sensibles et commodes (polarimètres), l’étude des biré-

fring,ences électromagnétiques s’est moins développée parce que leur découverte est de date plus récente, d’une part, et parce que les difficultés d’observation sont multiples (corps mauvais isolants dans l’étude du phénomène de Kerr, nécessité de champs magné- tiques importants pour le phénomène de Cotton et Mouton), etc...

En outre, il faut rappeler que les biréfringences électromagnétiques ont surtout été étudiées au point de vue du phénomène physique, les diverses questions telles que : lei lois d’action des champs et de la température, la valeur des retards absolus étant très

importantes pour l’explication des phénomènes et le développement des théories.

Pour ces diverses raisons, alors que l’on connaissait de longue date de nombreuses anomalies concernant les pouvoirs rotatoires naturels des corps actifs (dispersions ano- males, rôle des solvants, de la température), des phénomènes du même genre n’avaàeni pas été mis en évidence ni étudiés de marnière systématique pour les biréfringences élec- tromagnétiques.

Il était cependant à présumer que de telles anomalies devaient exister. En elfet, ik h

suite d’une étude des pouvoirs rotatoires de divers composées (dérivés tartriques, dérivée

du camphre), l’un de nous avait montré que les particularités observées (dispersions anormales, etc...) étaient explicables si l’on acceptait l’idée que certains corps peuvent

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193300406028700

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exister sous dïverses configuî,alioiis rnonomoléculai1’es (dont les proportions sont en équi- libre), les diverses structures possédant des propriétés optiques différentes, et 1"on pou- vait dès lors penser que « ces changements (de structure) peuvent être la cause plus ou

moins prépondérante des changements de biréfringence des solutions » (~).

L’objet du présent travail est de montrer, d’une part, l’existence d’anomalies impor-

tantes dans les biréfringences électromagnétiques de certains composés, et d’autre part,

que l’existence de celles-ci s’explique complètement par l’hypothèse du polymorphisme

moléculaire proposée par l’un de nous pour expliquer les anomalies de pouvoirs rota-

toires.

Après avoir rappelé les procédés de mesure employés et les résultats obtenus expéri- mentalement, nous discuterons quelques-unes des conséquences qui en découlent.

. II. Méthode de mesure optique.

Dans les deux cas (biréfringences magnétiques et biréfringences électriques) ¡ la

méthode de mesure employée est celle de Chauvin. Afin d’obtenir une bonne précision,

les lames quart d’onde utilisées étaient des lames immergées suivant la technique due à

Chaumont (2). Nous avons utilisé au laboratoire de magnéto-optique de Bellevue, un analyseur de vibration rectiligne à pénombre, celle-ci étant obtenue par une lame demi- onde pour chaque radiation utilisée. L’analyseur utilisé pour les biréfringences électriques

était muni d’un prisme de Lippich, ce qui évitait le changement de lames demi-onde pour les diverses radiations. La mesure de la biréfringence se ramène alors à une mesure

de rotation qui peut, dans les meilleures conditions, être faite à 0,01 degré près, et en

utilisant les faisceaux monochromatiques fournis par un arc à mercure pour les trois radiations.

9 . Biréfringences électriques, procédés de mesure. - Cette mesure ne peut être

effectuée en général avec quelque précision, que si la rigidité diélectrique du corps étudié est grande. Il est nécessaire, en effet, que le faisceau lumineux traverse une colonne

liquide sensiblement homogène. Lorsqu’on emploie un champ électrique continu, cette homogénéité est perturbée par divers facteurs dont les principaux sont, outre l’élec- trostriction, l’effet Joule et l’électrolyse, si le corps étudié n’est pas un bon isolant. Il

en résulte une répartition du liquide en couches de température et d’indices différents.

Le faisceau lumineux ne se propage plus rectilignement à l’intérieur de la cuve (phéno-

mène de mirage), il se dépolarise en se réfléchissant sur les électrodes et traverse des por- tions liquides où la biréfringence varie à la fois avec la position et le temps. Aucune mesure

n’est plus réalisable.

La méthode des décharges instantanées de Pauthenier (03) élimine à peu près complète-

ment les perturbations dues à l’effet Joule et à l’électrostriction. Cette méthode présente

néanmoins quelques inconvénients (signalés par de Mallemann (~)) lorsqu’on veut faire des

mesures précises), et elle se prête mal à des mesures de dispersion.

M. Cotton (à) a montré que l’emploi de champs électriques alternatifs n’excluait pas

l’emploi de la méthode de Chauvin à condition de ne mesurer que de petites biréfrin-

gences (rotations de l’analyseur inférieures à 1 angle de la pénombre). Bien que l’effet Joule ne soit pas supprimé, le liquide se comporte mieux qu’avec des champs éléctriques

continus et l’électrolyse est évitée. On élimine en outre la difficulté de réalisation de ten- sions élevées continues et stables. L’inconvénient de cette méthode est de ne donner une

précision suffisante que pour de très petites différences de marche, sinon il est impossible

d’éteindre de manière convenable les plages de l’analyseur.

Nous avons tenu à conserver à la fois l’avantage de l’emploi de la méthode de Chauvin

(qui donne une précision meilleure que la méthode de Des Coudres) et l’avantage de l’emploi des champs électriques alternatifs, grâce à la méthode suivante (6 ~.

(4)

2. Méthode stroboscopique de mesure des biréfringences électriques. - Le principe de cette méthode est le suivant. La lumière qui sert à la mesure n’est admise que

pendant un temps très court, au moment où la cellule de Kerr est soumise au maximum de différence de potentiel. Ce résultat est atteint en utilisant un obturateur mû par un moteur synchrone, alimenté par la même source de courant alternatif que celle qui excite

la cellule de Kerr. Afin d’avoir le plus de lumière possible, la source de lumière (brûleur

à mercure Heraeus) est alimentée en courant redressé de telle façon que la lampe présente

un maximum de brillance chaque fois que la lumière est admise dans l’appareil de mesure.

Nous donnons ci-dessous quelques détails de réalisation et le schéma de l’installation

(fi-. i 1 . .. ,

Fig. 1.

3. Optique. - La source est la lampe ponctuelle Heraeus B dont l’image est forinée

au moyen d’une lentille sur la fente d’entrée f d’un monochromateur à prisme de Broca M.

La radiation qui en sort traverse ensuite un glazebrook polariseur G, la cellule de Kerr C,

la lame quart d’onde L et un analyseur à 2 plages comprenant le prisme de Lippich P et le glazebrook G’.

4. Dispositif électrique. - La tension d’excitation de la cellule C est prise aux

bornes d’un potentiomètre à haute tension en fils bobinés, de résistance 150 000 w et dont la réactance (pour la fréquence 50) est négligeable vis-à-vis de cette valeur.

Dans tous les cas, la résistance est très inférieure à la résistance d’isolement de la cellule. Le potentiomètre est relié au secondaire d’un transformateur 110 - 20 000 volts

(puissance 3 kw) dont le primaire est relié au réseau.

Dans ces conditions, la tension fournie par le potentiomètre est constante, que l’on branche ou non la cellule de Kerr.

Le brûleur B est alimenté par le secteur alternatif, par l’intermédiaire d’un redresseur de courant R, à vapeur de mercure.

L’occultation périodique du faisceau est obtenue à l’aide d’un disque D entraîné par

un petit moteur synchrome S à six pôles, alimenté au moyen d’un potentiomètre par le réseau de distribution. Le disque solidaire du rotor du moteur porte six fentes radiales

équidistantes et d’ouverture petite (sept degrés environ). Le stator peut tourner d’angles repérable autour d’un axe coïncidant avec celui du rotor. Avec cette ouverture de fente,

un calcul simple montre que le carré moyen de la tension de cellule pendant l’admission de la lumière ne diffère que de ~l pour 100 de la valeur de crête.

La mesure précise du champ n’est pas nécessaire, toutes les mesures étant comparées

au sulfure de carbone dont la constante de Kerr est parfaitement connue. En raison des variations de la tension du réseau alternatif, une surveillance précise de celle-ci était néces-

(5)

satire. Nous avons cetlres,--é la tension alternative primaire et après l’avoir compensée par

Bue tension continue, stable, nous avons vérilié et maintenu cette compensation (repérée

au galvanomètre)., au moyen de deux rhéostats placés sur le circuit primaire du transfor- mateur éleva Leur 4

La figure 2 représente le montage :

Fig. 2.

Tri est le transformateur élévateur dans le circuit primaire duquel sont introduits les dieux rhéostats Ri et R2 placés en dérivation l’un sur l’autre. R2 dix fois plus résistant que R1

sert à parfaire la constance de la tension primaire.

Cette dernière, voisine de cent volts, est mesurée grossièrement par le voltmètre alter- natif V et abaissée à une valeur d’environ 3 volts par le transformateur abaisseur ’T2 dont le secondaire est connecté à un redmsseut à oxyde de cuivre R.

La différence de potentiel prise au smondaire de ce redresseur est opposée à celle d’un des bras du potentiomètre P constitué par deux boites de résistances reliées à un accumu- lateur A de 1 volts en cours de décharge. Un galvanomètre G est intercalé dans le circuit de compensation par l’intermédiaire d’une clef K pouvant aussi le mettre hors circuit ou le leirmer sur lui-même. Un milliampèremètre M dont la résistance est approximativement égale à la résistance critique du galvanomètre sert de shunt pour ce dernier et peut être égâï’e!ent, aa cours des manoeuvres de réglage préliminaire de la, compensation, être seul

mis en service par l’intermédiaire de la clef K.

Il suffit, eu agissant sur les rhéostats Ri et R; de maintenir le spot du galvanomètre

au zéro pour être assuré de la constance de l’amplitude du champ électrique employé.

5. Cellule de Kerr ("). - Elle est constituée par deux tubes de verre Pyrex 1 et 2,

soudés a~ voisinage de chaque extrémité. Les extrémités du tube intérieur sont retroussées et codées, plans parallèles, et perpendiculaires à l’axe du tube. Un système de deux galets

3 et 4 plans et à faces parallèles, percés d’une petite ouverture (6 mm), emprisonnant une

(*) Le soufflage de ces ceRule-5 a été exécuté par la maison Pyrex avec bea.ucoup de complaisance et d’habïleté. Nous lui exprimons iei bien vifs remerciemen-

(6)

lamelle de verre 5 extra-mince (lamelLe couvre-objet) constitue chaque face de la cuve.

Ces faces sont appliquées contre les extrémités planes de la cuve, avec une pression variable, au moyen de plaques de laiton 6, doublées de caoutchouc, et d’un ensemble de vis et d’écrous liant chaque plaque à une joue plane en laiton 7 scellée au tube en verre

extérieur et servant également de support pour la cuve. Deux tubulures 8 et 8’ l’une il la

partie supérieure, l’autre à la partie inférieure de la cuve, débouchent dans le tube exté- rieur et permettent une circulation de liquide dans l’enveloppe. Deux tubulures 9 et 9~ (l’une

à la partie supérieure, l’autre à la partie inférieure de la mais contournant le tube extérieur pour aboutir à la partie supérieure) débouchent dans le tube intérieur et servent à la fois au remplissage de la cuve et à la sortie des connexions d’électrodes.

Fig. 3.

Les électrodes sont deux barres de laiton 10 et 10’ demi-rondes soigneusement

dressées. Leur écartement est maintenu constant par des calles de verre 11 et 11’, bien calibrées, et leur position est assurée par des ressorts en laiton 12. De cette manière, on n’emploie pour le montage de la cuve, ni colle, ni mastic, ni ciment. Elle se monte, se démonte et se nettoie rapidement et aisément.

Au moyen des joues métalliques à faces rectangulaires, solidaires de la cuve, on peut

poser celle-ci sur une plate-forme fixe et assurer aux électrodes et par suite au champ électrique, une direction fixe, unique au cours des différentes mesures.

La longueur des cuves employées a varié entre 20 et 35 cm; la distance des électrodes entre 7 et 8 mm ; la différence de potentiel efficace, entre 9- 000 et G70 U00 volts efficaces.

6. Régulateur de température. - Dans la double enveloppe, on fait circuler au

moyen d’une petite pompe auxiliaire, un courant d’eau venant et retournant à un réservoir de quelques litres formant volant de température.

L’impossibilité de réaliser des cuves dont l’enveloppe extérieure recouvre l’enveloppe

intérieure jusqu’aux extrémités, interdit l’emploi de ces cellules pour la réalisation de

températures uniformes très différentes de l’ambiante.

7. Exécution d’une mesure. - On règle, comme à l’habitude dans la méthode de

Chauvin, l’orientation du prisme polariseur de manière à ce que l’azimut de vibration,

soit à 45° du champ électrique de la cellule de Kerr. Il reste à ajuster correctement le disque stroboscopique pour obtenir une concordance de phase entre le maximum de la tension de la cellule et l’admission de la lumière. Ceci s’obtient en faisant tourner progressivement

le stator du moteur synchrone et en repérant la position qui correspond au maximum de

rotation de l’analyseur pour obtenir l’équilibre des plages.

On détermine ensuite la rotation de l’analyseur correspondant à l’équilibre des plages

dans les conditions précédentes pour des valeurs de champ repérées sur le potentiomètre

(7)

et pour le sulfure de carbone. La constance du champ est surveillée au galvanomètre grâce au montage précédemment décrit.

On remplace alors le S2C par le corps étudié, et on ajuste la tension à la valeur maxima

compatible avec une bonne tenue du liquide. La rotation lue à l’analyseur comparée à celles correspondant à la même tension par le S’C donne une valeur relative de la constante de Kerr du corps étudié.

8. Biréfringences magnétiques. Procédé de mesure. - Nos mesures ont été faites à l’aide du grand électroaimant de l’Académie des Sciences, au Laboratoire de

Bellevue ; nous avons suivi le mode opératoire décrit en détail par MM. A. Cotton et G. Dupouy (7). Nous avons également utilisé les cuves d’observation du laboratoire ; celles-ci

étaient construites suivant la technique indiquée par 1-Z. Lainé (8). La longueur des cuves

utilisées était de 25 cm ; le champ magnétique était voisin de 40000 gauss. En ce qui

concerne les divers réglages optiques et les précautions à observer, nous renvoyons le lecteur aux deux publications citées précédemment.

Chaumont (9) a signalé une méthode élégante permettant la mesure de la biréfringence électrique des corps actifs, en compensant leur rotation naturelle par une rotation magné- tique égale et opposée

A Bellevue, cette compensation a été réalisée en inclinant légèrement l’axe de la cuve

par rapport au plan médian, perpendiculaire à la direction du champ magnétique uniforme (fig. 4).

Fig. 4.

La composante du champ, dans la direction perpendiculaire à l’axe de la cuve, fournit

l’effet Cotton-Mouton, tandis que celle dirigée dans la direction de l’axe donne un effet

Faraday, variable avec l’inclinaison et pouvant compenser la rotation naturelle pourvu que celle-ci ne soit pas trop grande. MM. Dupouy et Schérer ont montré (H’) l’indépendance

des deux phénomènes.

Le réglage consiste :

Il à déterminer exactement la direction du plan perpendiculaire au champ passant par le centre de l’entrefer de l’électro-aimant.

~° à faire tourner le glazebrook polariseurde façon que la vibration incidente soit pola-

risée dans la direction du champ magnétique.

A ce moment, lorsqu’on soumet au champ une cuve garnie de nitrobenzène et dont l’axe est perpendiculaire, au champ magnétiques, on n’introduit aucun changement dans l’équilibre

des plages de l’analyseur.

3° à faire tourner le polariseur de et à faire l’étalonnage pour la cuve précédente, le

nitrobenzène et le champ H.

à ramener le glazebrook polariseur dans la position précédente et à placer la mànie

cuve garnie du corps actif à étudier, dans la même position que précédemment.

On lit à l’analyseur une certaine rotation naturelle. On incline alors la cuve par rapport

(8)

au plan perpendiculaire au champ magnétique Il, tout en la soumettant à ce champ, et on règle cette inclinaison pour compenser exactement la rotation naturelle.

L’angle a des deux positions de la cuve doit être repéré soigneuselnent (ce qui

est facile avec le montage optique de l’électro-aimant de 1 Académie des Sciences).

Le champ efficace pour la mesure des biréfringences est H cos a.

5° à ramener le polariseur dans la deuxième position et à faire la mesure de la biréfrin- gencP du corps à étudier, soumis au champ H cos x.

Cette méthode n’est utilisable que pour de faibles rotations naturelles (quelques degrés).

Sinon, on ne peut incliner convenablement la cuve sans risquer de rencontrer les pièces polaires ou diminuer exagérément la valeur du champ magnétique.

III. Résultats des mesures.

Les résultats les plus intéressants ont été obtenus, d’une part avec la fenclzone racé- mique et le phényl succinate d’éthyle racémique (biréfringences électriques et magnétiques),

d°autre part, avec le camphre sous forme active ocr racémique (biréfringence magnétique

seule) .

- De ces derniers résultats, il faut rapprocher ceux obtenus par de Mallemann pour la

biréfringence électrique du camphre.

Nous appelons bJj by, hl les rapports des rotations de l’analyseur, lors des mesures de biréfringence magnétique du corps étudié et pour les longueurs d’onde respectives

à la rotation lue pour le nitrobenzène et pour la longueur (Tonde J, = 5 780 À (avec la même

cuve et le même champ).

Nous appelons de même aj, av, al les rapports analogues pour les biréfringences élec- triques et en prenant comme corps de référence le sulfure de carbone pour h = 5 780 a,

1. Fenchone racémique. - Cette fenchone a pu être obtenue grâce à la bienveillance de M. Delépine (*) qui nous a confié des échantillons purs de fenchone gauche et droite.

Les résultats obtenus sont les suivants :

Biréfringence électrique : (température 6 = f0° 5).

.

Biréfringence magnétique. - (température 0 = 160 5).

- _ _ - - _ _ . _ ô r

La fenchone présente donc une biréfringence électrique de dispersion presque normale,

alors que sa biréfringence magnétique est très petite et de dispersion très anomale.

2. Phénylsuccinàte d’éthyle racémique. - Ce corps a été préparé et purifié soit

par Mlle D. Biquard (**) soit par nous-mêmes, à partir d’acide phénylsuccinique brut qui

nous a été aimablement confié par MI", Ramart-Lucas.

a) Dispersion. - Biré frin,qence électrique. - (mêmes notations cjue ci-dessus)

== C- 1’t’.

(*) Nous lui adressons ici nos bien vifs remerciements.

(* Fl Nous la remercions bien vivement de son obligeance.

(9)

= 18°.

b) Influence de la température. - Elle a été étudiée au moyen des cuves a circulation d’eau précédemment décrites, et entre 15° et 80° C pour A := 5 780 1.

La courbe obtenue (fig. 3) est très remarquable. Elle présente un maximum V(lr.... 42°, un

minimum vers 55°. °

Fig.5.

Le }lhénylsuccinate présente donc une biréfringence électrique à dispersion anomale, tandis que sa dispersion de biréfringence Jnagnétique est

D’autre part, la loi d’action de la température est en contradiction avec celle déduire des théories de Lange vin et Born-Debye.

3. Camphre racémique ou actif. 2013 J1lagllétiqlfe. - Ce corps a été

(10)

étudié par nous, uniquement en solution, et sous les deux formes racémique et active. Dans

ce dernier cas, nous avons utilisé la méthode do compensation de la rotation naturelle, pré-

cédemment décrite.

Les solvants employés ont été le tétrachlorure de carbone, le cyclohexane, l’acide for-

mique et l’acide sulfurique pur. Ce sont les mêmes qui avaient été utilisés par nous pour la

mesure de l’absorption du camphre dans l’ultraviolet (11).

Les mesures faites avec le tétrachlorure n’ont pas eu à subir de correction, la biréfrin- gence magnétique de ce corps étant nulle. Pour les autres solutions, nous avons tenu compte

de la biréfringence due au solvant.

bj, 6v, ôj, étant les rapports déjà envisagés plus haut et pour une solution de concen-

tration c en grammes de camphre dans 100 tm3 de solution, nous désignerons par §5,j,

les produits :

Les tableaux ci-dessous résument les résultat,-,,

Solution dans CCII de canzphre racéniique.

Ces résultats indiquent :

1° l’existence d’une dispersion anornale, en contradiction avec la formule d’Havelock.

2" l’influence (déjà signalée) de la concentration de la solution.

3° l’influence de la nature du solvant qui peut faire changer le signe de la biréfringence,

de même que l’on peut faire changer le signe du pouvoir rotatoire.

40 l’identité entre la constante de Kerr du camphre actif et celle du camphre racémique (pour les mêmes concentrations).

Biréfringence électrique (de Mallemann) : Nous avons tenu à rapprocher ces résultats

de ceux obtenus par R. de Mallemann (’ 2) :

la conclusion de l’auteur est la suivante :

« Les biréfringences spécifiques (électriques) du camphre actif et inactif sont sensible-

ment les mêmes, la dispersion est normale ».

(11)

Rappel des résultats des théories de biréfringence.

Discussion des résultats expérimentaux.

i. Dispersions de biréfringences. - La première loi de dispersion proposée est

celle d’Ha yeloc k .

B désigne la biréfringence pour la longueur d’onde ~,, ~~ l’indice de réfraction pour la mêine radiation. Cette relation, établie d’abord dans l’hypothèse d’une distribution aniso-

trope de molécules isotropes est encore valable, en première approximation, dans les théo- ries d’orientation moléculaire, comme il a été montré d’abord par M. Langevin (18) et, plus

récemment encore par de Mallemann, à condition que les bandes d’absorption ne soient pas trop proches de la région spectrale cl’observation.

En fait, la plupart des corps transparents suivent cette relation 1 ou 2 pour 100

près) dans le visible. L’un de nous (l’~) a montré que l’éther étlyl;que, corps cité habituel- lement comme ne suivant pas cette loi de dispersion (Lyon, Becker (1 5) >, la suit au contraire

de manière satisfaisante.

2 2

Comme la quantité I - croit avec n, c’est-à-dire lorsque X diminue (hors des

n (

bandes d’absorption) on peut dire qu’une dispersion sera anomale lorsque le rapport des bi- ré fringences pour deux radiations sera inférieur au rapport inverse des longueurs d’onde.

Il en résulte que les valeurs de dispersion p de biréfringence aI g ou bi devraient être supé - b,i

rieures à 2013 X = 1,32 si la loi d’Havelock était applicable. Les exceptions à la loi d’Havelock signalées par nous sont donc d’un ordre de grandeur important.

De Mallemann (’~) a donné une loi de variation des biréfringences avec la longueur

d’onde qui est la suivante

1-.2

Le développement en

,2i

n’étant valable que si les fréquences propres sont dans l’ultra- violet (les A correspondent aux longueurs d’onde des bandes d’absorption). Cette relation, probablement meilleure que celle d’Havelock (et qui la redonne pour les grandes longueurs d’onde) ne se prête malheureusement pas facilement à une vérification.

2. Variations des biréfringences avec la température, - Les diverses théories

proposées, qui reposent sur l’hypothèse de l’orientation moléculaire, aboutissent à des relations que nous rappelons.

La théorie de M. Langevin indique une loi de dépendance de la température qui est la

suivante

ou K désigne la constante diélectrique, d la densité, 7’la température absolue. Cette rela- tion est établie dans le cas de molécules sans moment électrique permanent. Dans le cas

contraire (Debye) les relations sont plus compliquées. Born (’~) et de Nlallemann ont donné les lois suivantes :

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