HAL Id: jpa-00207364
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Submitted on 1 Jan 1973
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Mesure des variations du nombre moyen ν de neutrons prompts émis lors de la fission de 239Pu induite par des
neutrons de résonances
J. Trochon, B. Lucas, A. Michaudon, D. Paya, Yu. Ryabov
To cite this version:
J. Trochon, B. Lucas, A. Michaudon, D. Paya, Yu. Ryabov. Mesure des variations du nombre moyen
ν de neutrons prompts émis lors de la fission de 239Pu induite par des neutrons de résonances. Journal
de Physique, 1973, 34 (2-3), pp.131-137. �10.1051/jphys:01973003402-3013100�. �jpa-00207364�
MESURE DES VARIATIONS DU NOMBRE MOYEN 03BD DE NEUTRONS
PROMPTS ÉMIS LORS DE LA FISSION DE 239Pu
INDUITE PAR DES NEUTRONS DE RÉSONANCES
J.
TROCHON,
B.LUCAS,
A.MICHAUDON,
D. PAYA et Yu. RYABOV(*) Département
dePhysique Nucléaire, Saclay,
France(Reçu
le 31 août1972)
Résumé. 2014 Une mesure du nombre moyen 03BD de neutrons émis lors de la fission de 239Pu par des neutrons de
résonances,
a été réalisée àSaclay auprès
de l’accélérateur linéaire d’électrons de 60 MeV utilisé comme sourcepulsée
de neutrons. Ledispositif expérimental, qui
consiste en quatre scintillateursliquides
à protons derecul,
est décrit. Puis les résultats obtenus sontprésentés
et
comparés
à ceux des autres laboratoires. Enfin les conclusions sontexposées,
à savoirqu’aucune
corrélation entre 03BD et le
spin
J03C0 des résonances n’est observée et si, des fluctuations de 03BD de résonanceen résonance
existent,
elles sont inférieures à 2%.
Abstract. 2014 A measurement of the mean number 03BD of neutrons emitted in the fission of 239Pu induced
by
resonance neutrons has been carried out atSaclay, using
the 60 MeV electron linacas a
pulsed
neutron source. The apparatus,consisting
of a four protonrecoil liquid scintillator,
is described. The results are discussed and
compared
with those obtained at other laboratories.No correlation between 03BD and the
spin
J03C0 of the resonance is observed and the fluctuations of 03BD from resonance to resonance, ifthey exist,
are smaller than 2%.
Classification Physics Abstracts
12.39
La théorie des voies de sortie de
fission, proposée
par A. Bohr en 1956
[1 ],
reste encore leprincipal
fildirecteur pour l’étude de certaines
propriétés
de lafission à basse
énergie. Cependant,
la vérificationprécise
de cette théorie est assezdifficile,
car il faudraitpouvoir
mesurer lespropriétés
de la fission pour des voies de sortie différentes et bien définies. Orsi,
danscertaines
conditions,
il estpossible
de déterminer lespin
et laparité
J03C0 de certains niveaux nucléaires[2],
les contributions des différentes voies de sortie cor-
respondantes
nepeuvent généralement
êtreséparées.
Cependant,
la fission induite par des neutrons dans les résonances de239pU
constitue un des meilleurs casexpérimentaux
pourentreprendre
cette vérification.En
effet,
d’unepart
lesparamètres
des résonances(et
en
particulier
leurspin)
sont bien connusjusqu’à l’énergie
relativement élevée de 660 eV[3], [4]
et d’autrepart,
les deux valeurspossibles
duspin
J1t =
0+
et J1t =1 + (pour
des résonances induites par neutrons « s») correspondent
à des voies de sortie dont lespropriétés
devraient être très différentes[5].
Dans ce cas
précis
des résonances de239pU,
il estpossible
de relier d’unefaçon cohérente,
et en accordavec la théorie de
Bohr,
lespin
et laparité J’,
lalargeur
de fissionTf
f et lerapport pic
à creux de ladistribution en masse des
fragments
de fission[6], [7], [8].
Cette théoriepermet
deprévoir également
descorrélations entre des
grandeurs
telles que lespin
desrésonances et le nombre moyen v de neutrons
prompts
émis par fission.Jusqu’à présent, plusieurs
tentativespour vérifier l’existence de telles corrélations ont abouti à des résultats contradictoires
[9], [10], [11].
Afin de
préciser
la validité de la théorie de Bohr dans le cas de l’émission des neutronsprompts,
la mesure des variations de v dans les résonances de"9Pu
a étéentreprise
àSaclay
en utilisant l’accéléra- teur linéaire de 60 MeV comme sourcepulsée
deneutrons. La mesure de
l’énergie
des neutrons inci-dents a été faite par la
technique
dutemps-de-vol
dansla gamme
d’énergie
s’étendant de 10 à 300 eV.1.
Principe
de la mesure. - Les variationspossibles
de v de résonance en résonance sont décelées à l’aide d’une mesure de la
multiplicité
des neutrons defission. Le
principe
de cette mesurepeut
êtrecompris
en considérant
plusieurs
détecteurs de neutronsrapides disposés
autour d’une source de fission. Pour chacund’eux,
l’efficacité est suffisamment faible pour que laprobabilité
de détecter deux neutrons d’une même fission soitnégligeable.
On suppose, d’autrepart,
que lasource de fission est
ponctuelle
et que l’émission des (*) Adresse actuelle : Institut Unifié de Recherches Nucléaires,Doubna, URSS.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003402-3013100
132
neutrons est
isotrope.
Dans cesconditions,
laproba-
bilité
P,
decompter
un neutron par fission dans le détecteur i est :où 8;
est l’efficacitéglobale
du détecteur et v est lenombre de neutrons
prompts
émis lors de la fission considérée.Le taux de
comptage Ns
d’un ensemble de n détec- teurs, pour ungrand
nombre defissions,
est de :où
Nf
est le nombre de fissions créées par seconde dans l’échantillon et où v est le nombre moyen de neutronsprompts
de fission.Si l’on pose :
NS
s’écrit :Dans les mêmes
conditions,
laprobabilité Pij
pourque deux détecteurs 1
et j
détectent chacun un neutronprovenant
d’une même fission estégale
à :Le taux de
comptage Ne
des n détecteurs deux à deux en coïncidence est :En
posant
Ne
devient :Les
quantités Ns
etNc
sontrespectivement appelées
taux de
comptage simple
et taux decomptage
en coïnci- dence.Dans la mesure décrite
plus bas,
leshypothèses
conduisant aux formules
(2)
et(4)
ne sont pas tout à faitjustifiées.
D’unepart,
les fissions sontproduites
dans un échantillon d’une surface d’environ 100
cm2,
donc la source n’est pas
ponctuelle.
Onpeut
tenircompte
de cet effetpurement géométrique
en modi-fiant
chaque
terme ci, donc es et 8c. D’autrepart,
lesneutrons de fission sont émis au cours de la désexcita- tion des
fragments lorsqu’ils
sont animés d’une vitesse voisine de leur vitesse maximale. Il en résulte une cor-rélation
importante
entre les directions d’émission de deux neutronsprovenant
d’une mêmefission,
etcette corrélation
dépend
dutype
defragmentation
à lascission. Pour tenir
compte
de ceteffet,
il faut modifier le terme 8cqui peut
être rendu maximal si les détecteurs sont, deux àdeux, disposés symétriquement
par rap-port
à l’échantillon. Les formules(4)
et(8) peuvent
donc être utilisées pourl’analyse
de notre mesure, à condition d’introduire dans les termes e. et e, les modifications citées ci-dessus. Ces deux termes devien- nent alorsEs
etSe respectivement.
Le
rapport
R des deux taux decomptages
« coïnci- dence » et «simple » (respectivement Ne
etN,)
estalors donné par
l’expression
suivante :On remarque que le
rapport
R estindépendant
deNf ;
il nedépend
que de8§/81 qui
est une constante del’ensemble
détecteur,
et des valeurs v et var v de la distributionP(v).
SiP(v)
était une loi dePoisson,
alorsvar v = v et la formule
(9) pourrait
s’écrire :En
fait,
les mesuresexpérimentales
deP(v)
semblentmontrer
qu’elle
est sensiblement différente d’une loi de Poisson. Unecompilation
de J. Terrell aboutit à la conclusion que les distributionsP(v)
considérées sontcompatibles
avec unegaussienne unique,
de variance(12 = 1,25 (sauf pour
la fissionspontanée de 2s2Cf) [12].
En
revanche,
les distributionsP(v)
obtenues dans lesmesures
plus
récentes de E. Baron et al.[13]
sontcomprises
entre une loi de Poisson et unegaussienne,
assez
près
toutefois de cette dernière. Il en résulte doncque var v
peut dépendre
dev,
et nous avonsadopté
larelation suivante
[14] :
dans
laquelle a
est une constante. Nous l’avons cal- culée àpartir
des résultats de J. W. Boldeman sur la fission des noyaux239Pu
et241 Pu
induite par neutronsthermiques [15]
et nous avons trouvé a =0,13.
La formule(9)
devient alors :Cette relation montre que R est directement relié à
v ;
les variations de v dans les résonancespeuvent
être obtenues àpartir
d’une mesure de R.2.
Dispositif expérimental.
- L’échantillon de239pU d’épaisseur 0,1 g/cm2 (2,5
x10-4 at/b)
et desurface 100
cm’
étaitplacé
à12,50
m de la sourcepulsée
de neutrons. Il était entouré dequatre
détecteursde neutrons
rapides ;
chacun d’eux était constituéd’un scintillateur
liquide
àprotons
de recul(NE 213),
d’un diamètre de 12 cm et de 7 cm
d’épaisseur
associé à un
photomultiplicateur
XP 1040(voir Fig. 1).
FIG. 1. - Dispositif expérimental et électronique associée.
Les
impulsions
dues aux rayons y étaientrejetées
par un
système électronique
de discrimination de forme(PSD),
basé sur leprincipe
de lacomparaison
des
charges [16].
Cesystème rejetait 99,90 %
desrayons y mais avait un seuil en
énergie
de1,2
MeVpour les neutrons. Dans ces
conditions, l’efhcacité Ei
de détection des neutrons de fission était de 1
%
par détecteur. Cette faible valeur nous
plaçait
dans lesconditions de validité des formules
(4)
et(8).
La
figure
1 montre comment les voies «simple »
et « coïncidence » étaient constituées. Les
impulsions
fournies par ces deux voies étaient ensuite
analysées
par le même codeur de
temps-de-vol, puis enregistrées
dans deux blocs mémoires
différents,
de 4096 canauxchacun.
3.
Analyse
des résultats. - Deux séries de résultats«
simple
» et « coïncidence » ont étéobtenues ;
ellescorrespondent respectivement
aux taux decomptage NS
etNe
en fonction dutemps-de-vol
entre 10 eV et300 eV. Ces deux séries ont été traitées
rigoureusement
de la même
façon
tout aulong
del’analyse.
Pourdéterminer le taux de
comptage
danschaque
réso-nance en éliminant la contribution du bruit de
fond,
une courbe de « niveau zéro » a été formée en
joignant
par des
segments
de droite les minimums lesplus
accusés dans la section efficace. Puis l’aire de
chaque
résonance a été calculée au-dessus de ce niveau zéro.
Pour chacune des 36 résonances k étudiées entre 10 et 300
eV,
lerapport Rk
est obtenu en faisant lerapport
des deux airescorrespondantes
dans les deux séries«
simple »
et « coïncidence ». Afin de contrôler la validité de cetteméthode, plusieurs
« niveaux zéro » ont été déterminés dans des conditions différentes et, dans tous les cas, les variations observées dans lesrapports Rk
étaient inférieures aux erreursstatistiques.
Pour relier les variations de
Rk
à celles de v, de résonance enrésonance,
il faut fairequelques hypo-
thèses
supplémentaires.
On suppose tout d’abord que les conditionsexpérimentales
sont les mêmes et enparticulier
que lespectre
de neutrons de fission nevarie pas d’une résonance à l’autre. Le
rapport
8(/81
est donc constant et la valeur R >moyennée
sur l’ensemble des 36 résonances étudiées est donnée par la relation suivante :
d’où :
Dans ces
expressions,
les valeurs entre crochets sontmoyennées
sur l’ensemble des résonances étudiées.134
La
quantité 1/v
> n’est pas connuepuisqu’elle dépend
des variations deVk
que nous cherchons à connaître.Cependant
les variations attendues devk
sont
faibles,
cequi
sera d’ailleurs confirméplus
loin.Donc :
Dans ces
conditions,
on peutécrire,
aupremier
ordre en
wk :
Ceci
permet
de relier d’unefaçon simple
les variations deRk
à celles devk :
Les valeurs de
Rk/ R
> pour les résonances étu- diées entre 10 eV et 300 eV sontportées
dans letableau I. Les valeurs de
vk/
v >,également portées
dans ce
tableau,
sont obtenues àpartir
des valeurs deRk
en se servant de la formule(17).
Dans cette for-mule,
laquantité
v > a été choisieégale
à lavaleur v =
2,88
obtenue pour la fission de239pU
par des neutronsthermiques [17].
Lespin
desrésonances,
tel
qu’il
a été obtenu par différentes méthodes[4]
est aussi
indiqué
dans le tableau I.Les valeurs relatives de
vk/
v > sont tracées surla
figure
2. Nous observons d’assezgrandes
fluctua-tions mais
qui
nedépassent
pas 10%.
Pour savoir siFIG. 2. - Résultats expérimentaux.
ces fluctuations sont
significatives,
nous avonsappliqué
le critère de
Birge [18]
à l’ensemble des résultats.Selon ce
critère,
laprobabilité
pour que les valeurs xk =Vk/
v >,compte
tenu de leurs barres d’erreursQk, soient distribuées suivant une distribution statis-
tique
autour d’une valeurunique
x >, est calculée par l’intermédiaire de la valeur hx définie par :Nos résultats
expérimentaux, portant
sur les 36 réso-nances
étudiées,
conduisent à une valeur de hxégale
à
4,61,
soit uneprobabilité
extrêmement faible pourqu’ils
soientcompatibles
avec une valeurunique.
Cependant,
la valeur relativementimportante
de hxprovient
surtout de lagrande
résonance à74,95
eVpour
laquelle
la valeur xk est anormalementélevée,
avecune erreur faible. Les valeurs
de xk
pour les 35 autres résonances sontbeaucoup
moinsdispersées
et condui-sent à une valeur de hx
égale
à0,361,
soit uneproba-
bilité très élevée
(61 %)
pour que ces valeurs soient dis- tribuéesstatistiquement
autour d’une valeur moyenneunique.
La valeurde xk
pour la résonnace à74,95
eVest donc nettement différente de celle des autres résonances. Elle semble donc
erronée, peut-être
parceque la section
efficaces,
très élevée dans cetterésonance,
conduit à des taux de
comptages trop importants
pour que les formules
(4)
et(8) puissent
êtreappliquées.
Nous l’avons donc exclue de nos résultats.
Nos résultats sont maintenant
compatibles
avecune valeur
unique
de v à 2% près
pour la zone en dessous de 70 eV et à 4% près
au-delà. Aucune corré- lation entre v et lespin
J1t n’est donc observée. Pourchaque
famille despin,
la valeur moyenne dev/
v >est :
pour 21
résonances,
pour 15 résonances.
Néanmoins,
si de telles corrélationsexistaient,
la différence entre les valeurs moyennes de v pour
chaque
famille despin
serait inférieure à 1%.
Un bref, résumé de ces résultats avait
déjà
étépublié
dans laréférence
[22].
4.
Comparaison
avec les résultats d’autres mesures.- Deux mesures directes
[9], [10]
et une mesureindirecte de v
[11] ]
ont été réalisées dans différentslaboratoires,
mais n’aboutissent pas à des résultatsidentiques.
dans les deuxpremières
mesures, Yu.Rya-
bov
[9]
et S. Weinstein[10]
observent des variationssignificatives
de v mais en sens inverse.Néanmoins,
ces variations
apparaissent
corrélées avec lesspins
desrésonances,
du moins telsqu’ils
étaient connus àl’époque.
Aucontraire,
dans la troisième mesure[11],
bien que des variations
significatives
de v aient étéobservées,
elles ne semblent pas corrélées avec lespin
des résonances.
La
figure
3 compare nos résultats à ceux de Doubna obtenus dans la gammed’énergie
de 10 à70 eV
[9].
L’accord est assezbon ;
pour90 %
desrésonances,
les résultatsconcordent,
aux barresd’erreurs
près. Cependant,
les mesures récentes etplus complètes
duspin
des résonances[4],
notammentpour celles à
26,3 eV, 58,8
eV et59,2
eV(voir
tableauI),
ne
permettent plus
d’affirmerqu’il
existe une corréla-tion entre V et v.
La
comparaison
de nos résultats à ceux de RPI[10] (voir Fig. 4)
montre que si l’accord est assezbon pour les résonances V =
1 +
en dessous de 50eV,
il ne l’est pas pour les résonances V =0+.
Laproba-
bilité que les deux mesures relatives à l’ensemble des résonances
0+
à15,46 eV, 32,31
eV et47,60
eV soientFIG. 3. - Comparaison des résultats de Doubna et de Saclay.
compatibles
est de 7%
seulement. Parailleurs,
au-dessus de 50
eV,
deux résonances sur lescinq
étudiéesà RPI ne se trouvent pas classées dans la famille de
spin
àlaquelle correspondrait
leur valeur de v : ce sont les deux résonancesayant
J’ =1 +
à52,60
eV et90,80
eV. Les deux mesuresprésentent
donc de très nombreux désaccords sans que l’onpuisse
en donnerune
explication simple.
FIG. 4. - Comparaison des résultats de RPI et de Saclay.
136
Dans
l’expérience
réalisée avec l’accélérateur linéaire d’OakRidge [11 ],
lagrandeur
v est obtenue par unemesure simultanée de 6f et
vaf.
La mesure de af est effectuée par une chambre à fission dont le seuil élevé éliminepréférentiellement
lesimpulsions
dues auxfragments
de faibleénergie cinétique.
La mesure deV0f
est réalisée à l’aide des scintillateursliquides
àprotons
de recul très similaires aux nôtres. Cetteexpérience
conduit à des variationssignificatives
de vavec une valeur très élevée de hx
(hx
=6,73,
à compa-rer à hx =
0,361
obtenu àSaclay),
bien que l’am-plitude
de ces variations soit faible(inférieure
à 1%).
Les deux groupes de résultats ne sont pas
incompa-
tibles car les mesures de
Saclay,
moinsprécises,
nepeuvent
mettre en évidence des variations aussi faibles de v. Parailleurs,
de même que dans les résultats deSaclay,
aucune corrélation entre v et lespin
Jn n’estobservée.
5. Discussion et conclusion. - La mesure
pré-
sentée ici n’est pas influencée par la résolution
expé-
rimentale car les deux mesures «
simple »
et « coïnci-dence » sont obtenues à
partir
des mêmes détecteurs.Par
ailleurs,
elle ne demande pas les correctionscompliquées
des mesures directes. Enrevanche,
il esttrès difficile d’obtenir une
précision
meilleure que 2%
car le taux de
comptage
obtenu en « coïncidence » est nécessairement faiblepuisque
les détecteursdoivent avoir une faible efficacité. D’autre
part,
cettemesure
peut
être sensible auspectre
enénergie
desneutrons, comme cela a été
remarqué
à propos de la formule(14).
La forme duspectre
desprotons
de reculpris
encompte
par notredétecteur,
et déduit duspectre
initial des neutrons defission,
est tracée sur lafigure
4.Il
apparaît
que notre mesure est effectuée avec seule- ment la moitiésupérieure
duspectre. Cependant,
desvariations locales et à basse
énergie
de cespectre,
sans modification de lapartie
àplus
hauteénergie,
semblentpeu
probables.
FIG. 5. - Comparaison des résultats de ORNL et de Saclay.
Nos résultats montrent donc que v reste constant de résonance en résonance à moins de 2
% près environ,
dans
l’hypothèse
où lespectre
des neutrons de fissionne varie pas en dessous de 2 MeV. Ils montrent
éga-
lement que, si une corrélation entre v et J1t
existe,
elleest très faible et la différence entre les deux familles de v alors observées serait inférieure à 1
%.
Ces résultats sont, dans une certaine mesure, en contradiction avecles
conséquences
que l’onpouvait
tirer desexpériences
de G. A. Cowan sur la distribution en masse des
fragments
de fission[7]
et surtout de ceux de E. Mel-konian, puis
de J.Toraskar,
surl’énergie cinétique
desfragments [19], [20].
Ces mesures semblent en effetindiquer,
en accord avec uneexplication simple
basée sur la théorie de Bohr
[21 ],
que larépartition
del’énergie
totaledisponible
à lascission,
enparticulier l’énergie
d’excitation desfragments, dépend
des voiesde sortie fission. Cette variation
d’énergie
devraitdonc se retrouver dans les valeurs de v relatives aux
deux états de
spin,
et éventuellement dansl’énergie
totale
emportée
par les rayons y. Des mesures trèsprécises
sont donc souhaitables tant surv,
pourvérifier les variations observées dans la mesure
d’ORNL,
que surl’énergie
totaleemportée
par les(T)
spectre des neutrons de fission0
spectrepris
en compte par le détecteur à protons de reculFIG. 6. - Partie du spectre en énergie des neutrons de fission prise en compte par le détecteur à protons de recul.
rayons y.
Néanmoins,
il sembledéjà
que sil’énergie
d’excitation varie avec la voie de sortie
fission,
cettevariation est très
faible, beaucoup plus
faible que cequi
était attendu dans le caspourtant
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