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Minoration de la hauteur de Néron-Tate sur les variétés abéliennes : sur la conjecture de Lang et Silverman.
Fabien Pazuki
To cite this version:
Fabien Pazuki. Minoration de la hauteur de Néron-Tate sur les variétés abéliennes : sur la conjecture
de Lang et Silverman.. Mathématiques [math]. Université Sciences et Technologies - Bordeaux I,
2008. Français. �tel-00419059�
N ◦ d'ordre : 3610
THÈSE
présentée à
L'UNIVERSITÉ BORDEAUX I
ÉCOLE DOCTORALE DE MATHÉMATIQUES ET INFORMATIQUE par Fabien Mehdi Pazuki
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR
SPÉCIALITÉ : Mathématiques Pures
*********************
M INORATION DE LA HAUTEUR DE NÉRON-TATE SUR LES VARIÉTÉS ABÉLIENNES : SUR LA CONJECTURE DE
LANG ET SILVERMAN
*********************
Soutenue le 4 juillet 2008 à l'Institut de Mathématiques de Bordeaux Après avis de :
G. RÉMOND Maître de conférences (HDR), Université Grenoble I Rapporteur J. H. SILVERMAN Professeur, Brown University, Providence Rapporteur Devant la commission d'examen composée de :
P. AUTISSIER Maître de conférences, Université Rennes I Y. BILU Professeur, Université Bordeaux I
H. COHEN Professeur, Université Bordeaux I Directeur
M. HINDRY Professeur, Université Paris 7 Co-Directeur
Q. LIU Professeur, Université Bordeaux I
G. RÉMOND Maître de conférences (HDR), Université Grenoble I Rapporteur
- 2008 -
abéliennes : sur la onjeture de Lang et Silverman.
Fabien Mehdi Pazuki
-2008-
Je remerie mes direteurs de thèse Henri Cohen et Mar Hindry. Henri pour m'avoir
aueilli à Bordeaux dans les meilleurs onditions possibles, pour sa puissane de travail
sur les nombres et son aide dans mes débuts d'algorithmique arithmétique. Mar pour
m'avoirfaitonnaître les problèmesde minorationde hauteur, pour savisionet ses belles
intuitions,pour sapatiene ave moilorsde ma formationde géomètre diophantien. Pour
leur gentillesse etleur amitié à tous lesdeux.
Je remerie lesrapporteurs de ma thèse, Gaël Rémond et Joseph Silverman. Joe pour
son soutien,son enthousiasmeonernantmes travauxetses onseilsélairants.Gaëlpour
son impressionnantepréisiondanslareletureetsapréieuse exigeane,laquelleapermis
d'améliorer letexte en plusieurs endroits.
Je remerie tous lesmembres de mon jury d'avoirpris letemps de se penher sur mon
travail. Meri à Qing Liu pour nos onversations sur les ourbes, à Pasal Autissier pour
nos éhanges arakeloviens et à Yuri Bilu pour ses nombreuses questions. Meri enore à
Yuri, qui aaepté ave enthousiasme d'être leprésident du jury.
Je remerie tous mes professeurs de m'avoir nourri aux mathématiques depuis
le début, M. Boislève, M. Beker, Mme Giraud, M. Dumont, Mme Bonadona. Meri à
Jean-Paul Alardet que j'ai toujours admiré pour son ourage. Meri à M. Odoux et M.
Queria. Enn meri à toute l'équipe de l'ENS-Cahan oùj'ai passé de bonnes années et
aux préparateurs de l'ENS-Cahan-Ker-Lannpour mon annéebretonne.
Meri auxlaboratoiresde théoriedes nombresde Bordeaux etde Paris6et7àCheva-
leret. Toutes les onversations et amitiés qui ontpu naître dans es endroitsm'ont donné
laforeetleourage depoursuivremalgrélesdiultésinhérentes aumétierde herheur.
Meri àmesétudiants.Pendant estrois années, ilsm'ontfaitomprendrequej'aimais
réellementle métier d'enseignantaussi.
Meri à toute ma famille pour l'amour et le soutien durant es années. Mes parents,
mes frères, ma soeur et leurs moitiés, mes grands-parents, mes onles et tantes et mes
ousins.MeriàCatherine etàLudivine dem'avoiraompagné.Grandmerià Teresade
me donner l'envie de ueillir les bons moments et la fore d'aronter les épreuves. Meri
à tous d'avoir supporté mapassion pour es êtres abstraitsqui peuplent matête etqu'on
appelleles Nombres.
Enn meriàmesamisetauxvillesquimelesontdonnés.Meri àCopenhague:Hadi,
Mar-Antoine,Thibault,Nathalie,Stephan,Lærke,Niole,Chloéettouslesautres...Meri
àVoreppe:SergeetSabine,Robin,JérémyetClaire,Anthony,FlorentetCéile,Julienet
Amandine,Nathalie,ManuetClaire.MeriàGrenoble:Anne-Charlotte,toutlegroupedu
D4,Sylvain,Olivier, Matthieu,Sorya,Hughes,Alban, Marouanne, Julien,Aurélie,Olivier
Claire,Nathalie,François,Mustapha,Yann,Hugo,Philippe.MeriàRennes:PierreetZoé,
Niolas, Guillaume,Marie, AlainetGwenola, Niolas etCéline, Vinent, Jérme. Meri à
Pise: Lua,Maro, Gabriele,Emmanuel,Corentin. Meri àBordeaux : PierreetFlorene
(et Pauline),Hervéet Jeanne (et Alie), Bertrand, Jean, Delphine et Aubin, Joanne,Liv,
Élie,Oswaldo,Pasal, Sara,NoraetDamien,CamilleetGwendal,Hubert,Vanessa,Enkil,
Anna, Céline et Frédéri (et Aude) et bien sûr le quatuor : Florent, Mourad, Matthieu,
Éri. Et meri àtous eux quej'oublie...
Le meilleur hommage que l'on puisse lui faire 'est de ontinuer.
Introdution 11
La onjeture de Lang etSilvermansur lesvariétés abéliennes . . . 13
Contenude lathèse . . . 16
1 Généralités sur les hauteurs 25 1.1 Hauteur dans un espaeprojetif . . . 27
1.2 Hauteur de Néron-Tate et hauteurs loales . . . 28
1.3 Espae de Siegel. . . 29
1.4 Hauteur d'unevariétéabélienne . . . 30
1.5 Trae arhimédienne etdisriminants . . . 35
1.6 Additivité de l'énoné. . . 37
2 Minoration de la hauteur de Néron-Tate pour les variétés abéliennes de dimension 2 39 Introdution . . . 41
2.1 Leshauteurs loales en dimension 2 . . . 43
2.1.1 Jaobienne etsurfae de Kummer . . . 43
2.1.2 Hauteurs. . . 45
2.2 Premières minorations . . . 46
2.2.1 Minorationsloales aux plaes nies . . . 47
2.2.2 Minorationsloales aux plaes arhimédiennes . . . 52
2.3 Uneautre hauteur loale arhimédienne. . . 54
2.3.1 Dénition . . . 54
2.3.2 Evolution du diviseur en dimension 2 . . . 55
2.4 Diérenes de hauteurs loales . . . 56
2.4.1 Disussion autourde latorsion . . . 57
2.4.2 Estimationaux plaesnies . . . 59
2.4.3 Estimationaux plaesarhimédiennes. . . 64
2.5 Minorationglobalede lahauteur de Néron-Tate . . . 87
2.5.1 Lemmede zéros et prinipedes tiroirs . . . 87
2.5.2 Minorationglobale . . . 89
2.6 Lahauteur de Faltings . . . 91
2.6.1 Expressiondans lemodèle d'Igusa . . . 91
2.6.3 Constantes thêta . . . 93
2.6.4 Majoration de
h ′ F (A/k)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1012.7 Produit de ourbeselliptiques . . . 103
2.7.1 Hauteur de Néron-Tate ethauteurs loales . . . 103
2.7.2 Minorations . . . 104
2.7.3 Majoration de lahauteur de Faltings . . . 107
2.8 Corollaires . . . 108
2.8.1 Conjeture de Lang etSilvermanen dimension 2. . . 108
2.8.2 Bornepour latorsion d'une jaobienne de dimension 2. . . 112
2.8.3 Bornepour lespoints rationnels d'une ourbe de genre 2. . . 113
3 Minoration de la hauteur de Néron-Tate pour les variétés abéliennes de dimension
g ≥ 2
121 3.1 Introdution . . . 1233.1.1 Cadre . . . 123
3.1.2 Résultats . . . 124
3.2 Hauteur de Néron-Tate et hauteurs loales . . . 125
3.2.1 Déompositionen hauteurs loales . . . 125
3.2.2 Diérenes de hauteurs loales etniveau de torsion . . . 129
3.2.3 Minorationaux plaes nies . . . 130
3.2.4 Majoration auxplaes nies . . . 132
3.2.5 Minorationaux plaes arhimédiennes . . . 134
3.2.6 Majoration auxplaes arhimédiennes . . . 142
3.3 Minorationde la hauteur de Néron-Tate . . . 143
3.3.1 Lemme de zéros et prinipedes tiroirs . . . 144
3.3.2 Minorationglobale . . . 150
3.4 Hauteur de Faltings d'unejaobienne hyperelliptique . . . 152
3.4.1 Hauteur de Faltings. . . 152
3.4.2 Équations de Weierstrass et disriminants . . . 153
3.4.3 Formes diérentielles . . . 153
3.4.4 Partie non-arhimédienne . . . 155
3.4.5 Partie arhimédienne . . . 155
3.4.6 Majoration de lahauteur de Faltings . . . 157
4 Étude d'exemples 161 4.1 Variation du orps etrestrition des salairesà laWeil . . . 163
4.1.1 Variationdu orps . . . 163
4.1.2 Restrition des salaires àla Weil . . . 163
4.2 Points de Heegner etourbesmodulaires . . . 165
4.2.1 Cadre général . . . 165
4.2.2 La formulede Gross-Zagier. . . 167
4.2.3 Un équivalent . . . 170
4.2.5 Torsion sur la jaobienne . . . 177
5 Annexes 179
5.1 Extensionen dimension 2par isogénies . . . 181
5.2 Dupliationsur la surfae de Kummer . . . 184
5.2.1 Équation de la surfae de Kummer . . . 185
5.2.2 Formules expliites de dupliation sur lasurfae de Kummer . . . . 185
5.3 Invariants d'Igusa des ourbes de genre 2 . . . 187
liennes
Lorsqu'on s'intéresse à l'arithmétique des variétés abéliennessur les orps de nombres
on est très vite onfronté à la notion de hauteur, déjà présente dans le ÷ur de la preuve
du théorème de Mordell-Weil.
Le présent texte est entièrement onsaré à l'étude d'une onjeture portant sur une
hauteur partiulière et énonée sur les ourbes elliptiques dans un livre de Serge Lang,
puis généraliséeauxvariétésabéliennesde dimension supérieure dansun artilede Joseph
Silverman.S.Langaonjeturédans[Lan78℄p.92uneminorationdelahauteurdeNéron-
Tate d'uneourbeelliptique, qu'on rappelleii:
Conjeture 1. (Lang) Pourtout orps denombres
k
, il existeune onstantepositivec(k)
telle quepour toute ourbe elliptique
E
dénie surk
et tout pointP
d'ordre innideE(k)
on ait :
b h(P ) ≥ c(k) max n
log N k/ Q (∆ E ), h(j E ) o ,
où
b h(.)
est lahauteurdeNéron-TatesurE
,N k/Q (∆ E )
lanormedudisiminant minimaldela ourbe
E
eth(j E )
la hauteur de Weil logarithmique et absolue de l'invariant modulairej E
de laourbeE
.Remarque : Dans ette onjeture il est équivalent de herher une minoration du
type
b h(P ) ≥ c(k) h F (E/k)
oùh F (E/k)
est la hauteur de Faltings (relative) de la ourbeelliptique
E
. Danslaformulationde laquestion quiguredans [Lan78℄,S.Lang ne faisait intervenir quele logarithme du disriminant.Cette onjeturede Lang aété partiellementdémontrée par M.HindryetJ.Silverman
qui obtiennent dans [HS88℄, orollaire 4.2 (ii) de leur théorème 4.1 (p. 430 et 431), le
résultatsuivant :
Théorème 1. (Hindry, Silverman) Soit
k
un orps de nombres de degréd
. SoitE/k
uneourbe elliptiquede disiminant minimal
∆ E
et de onduteurF E
. On noteσ E
lequotientde Szpiro déni par
σ E = log N k/Q (∆ E )/ log N k/Q (F E )
. Alors pour tout pointP ∈ E(k)
d'ordre inni on a laminoration :
b h(P ) ≥ (20σ E ) − 8d 10 − 4σ E 1
12 max n
log N k/Q (∆ E ), h(j E ) o .
Cei permet de onlure pour toute famille de ourbes elliptiques pour lesquelles le
quotientde Szpiro est borné uniformément. Uneonjeture de Szpiro arme que 'est en
faitleas de touteslesourbeselliptiquesetentraînedonlaonjeturede Langi-dessus.
La preuve de e théorème repose sur l'existene d'une déomposition de la hauteur de
Néron-Tate en somme de hauteurs loales biennormalisées.
J. Silverman avait démontré auparavant plusieurs as partiuliers de ette onjeture
dans [Sil81℄et [Sil84℄.Par lasuite S.David apublié unepreuve de transendane [Dav92 ℄
orant uneonstante
c(d, σ E )
polynomialeinverse end
etσ E
. On peut iter aussi l'artilede M. Krir [Kri01℄ qui expliite sur
k = Q
d'une manière un peu diérente e résultatde minoration pour des familles de ourbes elliptiquespartiulières. Plus réemment, une
nouvelleonstantepolynomialeinverseaétéobtenueparC.Petshe[Pet06 ℄parlatehnique
de déomposition loale.
Laonjeturesurlesourbeselliptiquesaensuiteétégénéraliséeauxvariétésabéliennes
de dimension supérieure par J.Silvermandans [Sil84℄ p.396 :
Conjeture 2. (Lang, Silverman) Soit
g ≥ 1
. Pour tout orpsde nombresk
, il existeuneonstante positive
c(k, g)
telle que pour toute variété abélienneA/k
de dimensiong
, pourtout diviseur ample
D ∈ Div(A)
et tout pointP ∈ A(k)
tel queZ · P = { mP | m ∈ Z }
estZariski-dense on ait :
b h A, D (P ) ≥ c(k, g) max n
1, h F (A/k) o ,
où
b h A, D (.)
est la hauteur de Néron-Tate surA
assoiée au diviseurD
eth F (A/k)
est lahauteur de Faltings (relative) de la variété abélienne
A
.Remarque : Il y a plusieurs notions de hauteur d'une variété abélienne. L'énoné de
etteonjeture estplus nave lahauteurde Faltings(relative)ommeminorantqu'ave
lahauteur de Faltingsstable (voir 1.4.1 et1.4.2 pour lesdénitions). Remarquons de plus
que la hauteur de Faltings stable est omparable à une hauteur modulaire, omme par
exemple lahauteur thêta d'unevariétéabélienne (voir 1.4.6 pour les omparaisons).
S.Davidaproposéunepreuvepartielledeetteonjeturegénéralisée,preuvebaséesur
un raisonnementde typetransendane ([Dav93 ℄): il donne une borne inférieure pouvant
tendrevers l'inniavelahauteur (thêta)de lavariété.Plus préisémentilobtientlethéo-
rème, dans lequel on note
F g
le domaine de Siegel (préisément déni dans le paragraphe 1.3) :Théorème 2. (David) Soient
g ≥ 1
un entier,k
un orps de nombres,v
une plaearhimédienne,
A/k
une variété abélienne prinipalement polarisée de dimensiong
etτ v ∈ F g
tel queA(¯ k v ) ∼ = C g /Z g + τ v Z g
. On note|| Im τ v || = max i,j | Im τ v,ij |
. Posonsd 0 = max { 2, [k : Q ] }
eth = max { 1, h Θ (A) }
, la hauteur thêta deA
. Posons de plus :ρ(A, k) = d 0 (h + log d 0 ) k Im τ v k + d
1 g+2
0 .
Alors il existe deux onstantes
c 1 (g ) > 0
etc 2 (g) > 0
telles que tout pointP ∈ A(k)
vérie :
ou bien il existe une sous-variété abélienne
B ⊂ A
,B 6 = A
, dont le degré vériedeg(B ) ≤ c 2 ρ(A, k) g (log(ρ(A, k) g ))
et telle que le pointP
soit d'ordre inférieur àc 2 ρ(A, k) g (log(ρ(A, k) g ))
moduloB
,ou bienon a :
b h(P ) ≥ c 1 (g)ρ(A, k) − g (log(ρ(A, k))) − g h.
vériant
ρ(A, k)
borné. D.Masser utilised'ailleurs es résultatsdans [Mas93℄ pour exhiberune famillede variétésabéliennessimplesave
ρ
borné,famillevériantdonlaonjeturede Lang et Silverman.
Appliations : Unrésultatde minoration uniformeen la variétédu type de l'énoné de
Lang etSilvermanaurait des onséquenes intéressantes pour plusieursproblèmes oner-
nant lesvariétés algébriques. On se limiteraii à deux problèmes appliatifs, en diretion
desquels on trouvera dans la suite des énonés partiels. Tout d'abord les tehniques de
preuve des résultats partiels en diretion de l'inégalité de Lang et Silverman passent gé-
néralement par un raisonnement du type : parmi les
N
points distintsP 1
,...,P N
, il enexiste un qui vérie
b h(P i ) > α
. Siα
est stritementpositif, ondéduit donqu'il ne peutyavoirplusde
N
pointsdehauteur nulle,e quiproureuneborneuniformesurlatorsiondes variétés abéliennes onsidérées pour peu que
N
soituniforme. Le deuxième problèmeliéàes minorationsest l'obtentionde bornesuniformessurlenombredepointsrationnels
d'une ourbe algébriquede genre
g ≥ 2
, en passantpar l'étudede la variété jaobienne.Nousallonsdonprogresserunpeuendiretiond'uneonjeturelassiquesurlatorsion
des variétésabéliennes :
Conjeture 3. (de torsion forte) Soient
k
un orps de nombres de degréd
etg ≥ 1
unentier. Alors il existe une onstante
c(k, g) > 0
ne dépendant que dek
etg
telle que pourtoute variété abélienne
A
de dimensiong
dénie surk
on a :Card
A(k) tors
≤ c(k, g).
Remarque : Il sut de montrer ette onjeture pour
k = Q
en toute dimension pouren déduire un énoné général ave
c(k, g) = c(Q, dg)
ne dépendant que du degréd
et dela dimension
g
. En eet, siA/k
est une variété abélienne,B = N k/Q (A)
(restrition des salaires à la Weil, voir le paragraphe 4.1.2) est une variété abélienne dénie surQ
dedimension
dg
ettelle queA(k) tors = B (Q) tors
.Nous donnerons de plus un résultaten diretion de l'énoné suivant :
Conjeture 4. (Mazur) Soient
k
un orps de nombres etg ≥ 2
un entier. Alors il existeune onstante
c = c(k, g) > 0
telle que pour toute ourbeC
de genreg
dénie surk
, si onnote
A
la jaobiennedeC
, on a :Card
C(k)
≤ c rang A(k) + 1 .
Remarque: Caporaso,HarrisetMazur montrentdans [CHM97 ℄ qu'uneonjeture très
générale de Lang, disant que l'ensemble des points rationnels d'une variété de type géné-
ral n'est jamais Zariski-dense, implique en fait une borne enore plus uniforme du type
Card(C(k)) ≤ c(k, g)
. En utilisant l'étude de [Pa97℄ on peut même espérer une borneCard(C(k)) ≤ c(d, g)
.Cette thèse se onsare entièrement à l'étude de la onjeture de Lang et Silverman
sur lesvariétés abéliennes età ertaines de ses appliations. Le travail sedivise en quatre
hapitres. Les hapitres 2, 3 et 4 sont largement indépendants les uns des autres. Toutes
leshauteurs de variétés
h(A)
impliquéesdans des majorationsouminorationsdoivent être omprises ommemax { 1, h(A) }
.Le premier hapitre sera utile pour toute la suite. Il xe les prinipales notations
et normalisationsdont onaura besoin, à savoir lesdénitions de hauteur d'un pointdans
un espae projetif, hauteur anonique ou de Néron-Tate pour les points d'une variété
abélienne,et lethéorème de Néron de déompositionen hauteurs loales,pointentralde
lastratégied'étude miseen plae.Onaurabesoinde l'espaedeSiegelassoiéauxvariétés
abéliennes prinipalementpolarisées.On étudiera ensuite lesdénitions de hauteur d'une
variétéabélienneutilesdansetexte.OndéniraainsilahauteurdeFaltings,lahauteurde
Faltingsaugmentée,lahauteurde Faltingsstable,lahauteur thêtad'unevariétéabélienne,
et on donnera les omparaisons entre es diérentes notions de hauteur. On rajoutera la
dénition de trae arhimédienne d'une variété abélienne, ainsi qu'un paragraphe sur les
disriminantsassoiés aux ourbes hyperelliptiques.
Leseondhapitreest uneétudedétailléede laonjeturede LangetSilvermanpour
les variétés abéliennes de dimension 2. Une variété abélienne prinipalement polarisée de
dimension 2est isomorphe ou bien à une jaobienne d'une ourbe
C
de genre 2 polariséepar le diviseur
Θ = C
, ou bien à un produit de ourbes elliptiquesE 1 × E 2
, polarisé parΘ = E 1 ×{ O } + { O }× E 2
.On obtient dans e hapitre un théorème de minoration de la hauteur de Néron-Tate
assoiée au diviseur
Θ
en utilisant une tehnique de déomposition en hauteurs loales légèrement modiées. En eet es hauteurs loales sont dénies à une onstante près, ily a don plusieurs manières de normaliser es fontions. On met en plae une étude des
diérenesdehauteursloales,equiestunemanièredétournéedexerunenormalisation,
e grâeàune propriété ruialedes pointsde
3
-torsionen dimension 2.Malheureusement ette méthode fait apparaître une ondition au bord de l'espae de modules des variétésabéliennesprinipalementpolariséesde dimension2.Soit
ε > 0
.On noteraF 2,ε
etG 2,ε
dessous-ensembles du domaine de Siegel
F 2
dans lesquels on retire un voisinage tubulaire-hyperbolique dulieudesproduitsdeourbeselliptiques(voirl'introdutionduhapitre2
pour lesdénitions préises). Lesénonés se plaeront dontoujours dans un telensemble
F 2,ε
. La quantitéTr(A)
est appelée la trae arhimédienne de la variété abélienne (voir dénitionpréiseen1.5)etD
estun ertaindisriminantassoiéeàlaourbesous-jaente.Notons de plus queles alulsexpliites etla mise en ÷uvre des estimations des hauteurs
loales aux plaes nies est basée sur l'étude poussée de la surfae de Kummer eetuée
par V. Flynn, N. Smart et M. Stoll dans les artiles [Fly95, FS97, Sto99, Sto02℄. Dans le
as des jaobiennes de dimension 2 simples,le théorème prend laformesuivante :
Théorème 3. Soit
k
un orps de nombres de degréd
. Soitε
un réel stritement positif.Soient
C/k
une ourbe de genre 2 admettant un point de Weierstrass rationnel surk
etA
sa jaobienne. Alors siA
vérieτ v ∈ F 2,ε
pour toute plae arhimédiennev
, il existeune onstante
c 1 (d) > 0
telle que pour tout pointP ∈ A(k)
l'une des deux propositions suivantes est vraie :(1) [n]P = O
pour un entier1 ≤ n ≤ 2 · 240 4 · 3 16 d , (2) b h A,2Θ (P ) ≥ c 1
Tr(A) − 63 log N k/Q (D) ,
où on peut prendre
c 1 = 1
160d 2408 · 3 16 d
.Remarque1: l'hypothèse
τ v ∈ F 2,ε
pourtouteplaev
arhimédienne peutpeut-être être retirée dans le as où le orpsk
n'a qu'une plae arhimédienne, en partiulier pourk = Q
. Il sut de faire une moyenne restreinte sur les points d'ordre 3, non pas sur 80pointsmaissur72pointsbienhoisis.Celaseferaauprixdelapertedu aratèreexpliite
de la onstante
c 1
du théorème 3.Remarque 2 : On va don être amené dans les énonés suivants à supposer que l'on
a
Tr(A) ≥ 64 log N k/Q (D)
. Imposer une hypothèse du typeTr(A) ≥ c log N k/Q (D)
n'estpas rien. En dimension 1, une onjeture de Hall (voir par exemple [Sil92℄ p. 268) prédit
que seul un nombre ni de ourbeselliptiquespeuventla vériersi laonstante
c
est tropgrande :on mèneune étudeà e sujetdans un paragraphe suédant authéorème 2.7.4.
Cependantl'espaede modulesdes ourbesde genre2est dedimension 3:eipermet
d'obtenirdesfamillesinniesdejaobiennesvériantetteonditionsurledisriminant.On
verradansleparagraphesuédantauthéorème2.5.3e quel'on peutmontrerenutilisant
l'artilede Igusa[Igu62℄.Cetteremarqueesttoutefoisunemotivationsupplémentairepour
herher, dans le futur, à obtenirdes ontributions positivesaux plaes nies.
Remarque 3 : L'existene d'un point de Weierstrass rationnel sur
k
est équivalente àl'existene d'unmodèle
y 2 = F (x)
avedeg(F ) = 5
surk
.Ilsutd'eetuerune extensionde
k
de degré inférieur ouégal à 2 pour obtenir un point de Weierstrass rationnelsurk
.On déduitimmédiatement de e théorème le orollairesuivant :
Corollaire 1. Soient
k
un orps de nombres de degréd
etε > 0
. SoientC/k
une ourbede genre
2
de modèley 2 = F (x)
avedeg(F ) = 5
etA/k
sa jaobienne. SoientTr(A)
satrae arhimédienne et
D = 2 8 disc(F )
. On suppose que pour toute plae arhimédiennev
on a
τ v ∈ F 2,ε
et que:Tr(A) ≥ 64 log N k/Q (D).
Alors on a :
Card
A(k) tors
≤ 2 4 · 24016 · 3 16 d.
qui donne un théorème plus faible que elui de M. Hindry et J. Silverman dans [HS88℄,
mais quipermet d'aboutir àun énoné faisantintervenirles mêmesquantités quepour les
jaobiennes simples.
Le hapitre 2 renferme aussi la preuve du théorème de majoration suivant, basé sur
l'expressionde lahauteur de Faltingsdonnée dans[Uen88℄;onnoteii
h ′ F (A/k)
lahauteurde Faltings augmentée :
Théorème4. Soit
k
unorpsdenombresdedegréd
.Soitε
unréelstritementpositif.SoitC/k
une ourbede genre 2 avebonnerédutionen2
, prisedans un modèlehyperelliptiquey 2 = F (x)
avedeg(F ) = 5
. On noteD = 2 8 disc(F )
. On suppose que la jaobienneA = Jac(C)
vérieτ v ∈ G 2,ε
pourtouteplaearhimédiennev
.Alorsilexistedesonstantesc 3 (d) > 0
etc 4 (d) > 0
telles que:h ′ F (A/k) ≤ c 3 Tr(A) + c 4 log N k/Q (D),
et on peut prendre :
c 3 = 5π + 2
20d
etc 4 = 1 10d
.Notons que e théorème est un pas vers la onjeture 1.7 de S. David donnée dans
[Dav93 ℄ p. 513. Laonjontion des théorèmes 3et 4fournit alors leorollairesuivant :
Corollaire 2. Soient
k
unorpsde nombresde degréd
etε > 0
. Soit(A, Θ)/k
une variétéabélienne prinipalement polarisée de dimension 2. Si
A
est simple, on suppose queτ v ∈ G 2,ε
pourtoute plaev
arhimédienneetquelaourbe sous-jaenteabonnerédutionen2
.On prend le modèle
y 2 = F (x)
avedeg(F ) = 5
. On suppose queTr(A) ≥ 64 log N k/Q (D)
.Alorsilexisteune onstante
c(d) > 0
tellequepourtoutpointP ∈ A(k)
vériantZ· P = A
on a :
b h A,2Θ (P ) ≥ c h ′ F (A/k),
et on peut prendre
c = 0, 00005 2408 · 3 16 d
.Lesthéorèmes1et2,ainsiqueeorollaire,permettentdevérierlaonjeturedeLang
et Silverman pour une large lasse de variétés abéliennes de dimension 2, par exemple les
jaobiennes simples qui ont potentiellement bonne rédution (on énone ii le orollaire
2.8.4) :
Corollaire 3. Soit
k
un orps de nombres de degréd
. Soitε
un réel stritement positif.Soit
C/k
une ourbe de genre 2 donnée dans un modèle hyperelliptique entiery 2 = F (x)
ave
deg(F ) = 5
et telle queC/k
a potentiellement bonne rédution partout. SoitA
lajaobiennede
C
,simpleet vériantτ v ∈ G 2,ε
pourtouteplaev
arhimédienne.Alors pour tout pointP ∈ A(k)
d'ordre inni on a :b h A,2Θ (P ) ≥ 0, 0007
240320 · 15 16 d h ′ st (A).
ontre le théorème de S. David se passe de l'hypothèse arhimédienne dont on a besoin
pour mener à bien lastratégie loale.
On rajoute un dernier énoné dans la présentation de e hapitre 2, onernant les
points rationnels sur les ourbes de genre 2. On ompare deux tehniques de reherhe de
borne sur le nombre de points rationnels d'une ourbe de genre 2. Unepremière méthode
onsiste à utiliser lestravauxde T. de Diego[dD97℄ où est mis en plae un raisonnement
en famille. La seonde se base sur l'artile [Rém00℄ de G. Rémond, où gure une borne
qui dépend enore de la hauteur de Faltings de la jaobienne. Combinées au orollaire 2
i-avant,lesdeux méthodes donnentlemêmegenre de borne.Voiilerésultatobtenuave
laseonde :
Corollaire 4. Soient
k
un orps de nombres etε > 0
. SoitC/k
une ourbe de genre 2,ave bonne rédution en toute plae divisant
2
, donnée dans un modèley 2 = F (x)
avedeg(F ) = 5
. On noteraD = 2 8 disc(F )
. SoitA/k
la jaobienne deC
. On suppose quepour touteplae arhimédienne
v
, lamatrie de périodesτ v ∈ G 2,ε
. On supposede plus queTr(A) ≥ 64 log N k/ Q (D)
. Alorsilexisteuneonstantec 2 (d)
nedépendantqueded = [k : Q ]
telle que :
Card(C(k)) ≤ c rang A(k) + 1
2 ,
et on peut hoisir :
c 2 = 240( d + 1)2 35 .
Le troisième hapitre est une généralisation de la méthode utilisée en dimension 2
aux variétés abéliennesde dimension
g ≥ 2
. Les diultés prinipales à surmonter, outrelatehniité aruede ertainsaluls,sont lessuivantes : tout d'abord on ne dispose pas
de l'équivalentde l'étude expliitede V. Flynn, N. SmartetM. Stoll.On adon hoisi de
omposer ave les oordonnées de Mumford déniesdans [Mum66℄ pour étudierles plaes
nies,plusexatementave lesoordonnéesde Mumfordmodiées introduitesdansl'artile
[DP02℄. Pour réunirles informationsloales en un théorème global,il fautensuite trouver
un niveau de torsion
N
ad ho, jouant le même rle queN = 3
pourg = 2
. On a besoinpour ela à lafois d'une propriété algébrique du type
N = 2 s − 1
, et d'une propriétéanalytique du type
N > c( L , g)
, oùc( L , g)
est une onstante stritement positive nedépendant que de
g
et du plongementprojetif assoiéau bréL
au-dessus d'une variétéabélienne
A
. Il faut ensuiteprendre des préautions ave l'espaede modules des variétésabéliennes prinipalement polarisées de dimension
g
. On noteraF g,ε
un sous-ensemble de et espae dans lequel on enlève un nombre ni d'hypersurfaes analytiques épaissies(voisinages tubulaires-hyperboliques de taille
ε
, voir dénition préise au paragraphe3.1.2). Ces hypersurfaes sont diretement liées au niveau de torsion
N
hoisi au départ.On note làenore
Tr(A)
la traearhimédienne deA
,h fini (A)
lapartie niede lahauteurthêta de
A
etS
ni(A)
le terme issu de la multipliation par[2 s ]
, voir les paragraphes 1.5 et 3.2.10pour lesdénitions préises. Finalementon peut armer :Théorème 5. Soit
k
un orpsde nombres de degréd
, notonsm = | M k ∞ |
. Soientg ≥ 2
unentier et
ε > 0
. Alors il existe des onstantesc 1 (d, g) > 0
etc 2 (d, g) > 0
telles que pourtoute variété abélienne simple de dimension
g
prinipalement polarisée(A, Θ)/k
vériantque
τ v ∈ F g,ε
pour toute plaev
arhimédienne, et pour tout pointP ∈ A(k)
d'ordre innimodulo toute sous-variété abélienne :
b h A,16Θ (P ) ≥ c 1 Tr(A) − c 2
h fini (A) + S fini (A) ,
et on peut prendre :
c 1 = π4 g g!
d g 2 (4 2g g!) 4 (16 (g+1) 2 (g!) 2g+2 ) 4gm+1 , c 2 = 1
d g 2 (4 2g g !) 4 (16 (g+1) 2 (g!) 2g+2 ) 4gm .
L'esprit dee théorème est lemêmequ'en dimension2,notreutilisationde laméthode
desdiérenes dehauteursloalesmetenoppositionlesplaesarhimédiennesetlesplaes
nies, aboutissant à un théorème de minoration non trivial dès que la somme des ontri-
butions arhimédiennes domine la somme des ontributions aux plaes nies. On pourra
déduireune borne onditionnellesur latorsion, de la mêmemanière quedans leas de la
dimension 2. Il sera intéressant à l'avenir de herher à faire ontribuer positivement les
plaes nies etd'ainsi viserun minoranttoujours positif.
Ce troisième hapitre renferme de plus une expression expliite de la hauteur de Fal-
tings pour les jaobiennes de ourbes hyperelliptiques de genre
g
. C'est la généralisation de laformulede K.Ueno de l'artile[Uen88℄, établieiigrâe àl'utilisationde l'artiledeP. Lokhart [Lo94℄. Une fois ette formulemontrée, on travaille dans un sous-espae de
modules
G g,ε
exluant les voisinages tubulaires-hyperboliques d'un nombre ni d'hy- persurfaes analytiques (voir dénition préiseen 3.1.3),e quipermet d'estimer :Théorème 6. Soit
k
un orps de nombres de degréd
. Soientg ≥ 2
un entier etε > 0
.Alorsil existe des onstantes
c 3 (d, g) > 0
etc 4 (d, g) > 0
telles que: pour touteourbeC/k
hyperelliptique dénie sur
k
de genreg
, de disriminant minimal∆ min
, si la jaobienne(Jac(C), Θ)
, prinipalementpolarisée par lediviseurΘ
, admet des matriesτ v ∈ G g,ε
pourtoute plae arhimédienne
v
, on a :h ′ st (Jac(C)) ≤ c 3 Tr(Jac(C)) + c 4 log N k/Q (∆ min ),
et on peut prendre
c 3 = 4π + 2
d
etc 4 = g (8g + 4)d
.On peutdéduiredes théorèmes 5et6leorollairesuivanten diretionde laonjeture
de Lang et Silverman :
Corollaire 5. Soit
k
unorpsde nombresde degréd
. Soientg ≥ 2
un entieretε > 0
.SoitC/k
une ourbe hyperelliptique dénie surk
de genreg
, de disriminant minimal∆ min
.On suppose quesa jaobienne
(A, Θ)
est simple,prinipalement polarisée par lediviseurΘ
et admet des matries
τ v ∈ G g,ε ∩ F g,ε
pour toute plaearhimédiennev
. On suppose, pourc 5 = c 5 (g)
une onstantedonnée :Tr(A) ≥ c 5 max n
h fini (A) + S fini (A), log N k/ Q (∆ min ) o ,
alors il existe une onstante
c = c(d, g) > 0
ne dépendant que ded
etg
telle que pourtout point
P ∈ Jac(C)(k)
d'ordre innimodulo toute sous-variété abélienne :b h A,16Θ (P ) ≥ c h ′ st (A).
De plus on peut prendre :
c 5 = 16 (g+1) 2 (g!) 2g+1
π4 g +1 et c =
16( g + 1) 2 (g!)2 g + 2 − 5gd .
A priori et énoné est moins puissant que elui de S. David en dimension
g
ar res-treintauxjaobiennes de ourbes hypelliptiqueset aubléd'une hypothèse arhimédienne
diilement alulable. De plus, s'il est lair qu'on peut trouver des familles de variétés
ave
Tr(A)
dominanth fini (A)
, il est moins évident de ontrler les ontributions nies de lahauteur des formes représentant lamultipliationpar[2 s ]
, regroupées dansS fini (A)
.Plusieurs points méritent d'être soulignésependant. Tout d'abord la méthode sépare
lesplaesniesetlesplaesarhimédiennes,equilaisseespérerdesénonésfutursmoyen-
nant des hypothèses de rédutions. Cei n'est pas diretement possible ave le théorème
de S.David.Enoutreonpeut espérer,moyennantun alulde lahauteurde Faltingssans
hypothèsedesemi-stabilitésurlaourbe,pouvoirobtenirun minorantfaisantintervenirla
hauteurde Faltingsaugmentéerelative auorps
k
,quiest unmajorantde lahauteur thêtautiliséepour obtenir lerésultatde [Dav93℄rappeléplushaut (lahauteur thêta est ompa-
rable à lahauteur de Faltings stable). Enn, età lalumière de l'historiquedes reherhes
sur laonjeture de Lang et Silverman, e orollaireva dans le sens de laremarque de S.
David suivante : les tehniques de preuve de transendane et de déomposition en hau-
teurs loales semblent aboutir par des voies diérentes aux mêmes résultats, 'est-à-dire
en l'état atuel des onnaissanes, à des résultatsdans leas oùlesplaes arhimédiennes
dominent.
Remarque : On peut bien sûr déduire, sous des hypothèses analogues, des énonés
partielssur lenombre de pointsde torsiond'unevariété abéliennededimension
g
etsur lenombredepointsrationnelsd'uneourbehyperelliptiquedegenre
g
.Parsouideonision,nous laissons auleteur le soin de formuler es orollaires (voir les orollaires1 et 4 dans
le as
g = 2
).Lequatrième hapitre est unhapitre d'étudede ladépendane delaonstantepré-
sente dans l'inégalité de Lang et Silverman. On montre très failement, par exemple par
de dénition des points rationnels
P
onsidérés. En utilisant la restrition des salairesà la Weil, on montre aussi qu'on doit onsidérer la dimension du plus petit sous-groupe
algébrique ontenant
P
. La néessité de la dépendane en la dimension de lavariété abé-lienne ambiante, lorsqu'on se restreint auxpointsvériant que
Z· P
est Zariski-dense, est un peu moins évidente. On traite en détail le as des jaobiennes de ourbes modulairesJ 0 (N)
. Plus exatement onproduit un équivalent de lahauteur de Néron-Tate d'un pointde Heegner lorsque le niveau
N
est grand, généralisant une démarhe déjà présente dans [MU98℄. Pourk
unorps de nombres dontl'anneaudes entiers estnotéO k
,onnoteh k
sonnombrede lasses,
u k
lamoitiédu ardinalde ses unités etN k
un ensemblede produits depremiersappartenant àdes lassesde ongruenes onstitué des entiers
N
tels qu'ilexisteun pointde Heegnerassoié à
O k
surX 0 (N )
.Le résultat est lesuivant :Théorème 7. Soit
k
un orpsquadratique dont le disriminantD
vérie les onditions :D < 0
,D
est sans fateur arré etD ≡ 1 (mod 4)
. Soitx D ∈ X 0 (N)
un point de Heegnerassoiéà
k
et posons :c D = (x D ) − ( ∞ )
. Alors on a :b h J 0 (N) (c D ) ∼ h k u k log(N ),
lorsque
N ∈ N k
tend vers l'inni.Notons
g(N )
ladimension deJ 0 (N )
. L'utilisationde l'équivalent (obtenu dans [JK08℄grâe à des aluls de géométrie hyperbolique omplexe)
h st (J 0 (N)) ∼ g(N) 3 log(N)
de lahauteur de Faltingsde
J 0 (N )
lorsqueN
est grand permet, par omparaisondes asympto-tiques, de onlure aufait suivant:
Corollaire 6. Soit
k
un orps quadratique dont le disriminantD
vérie les onditions :D < 0
,D
est sans fateur arré etD ≡ 1 (mod 4)
. Soitx D ∈ X 0 (N)
un point de Heegnerassoiéà
k
et posons :c D = (x D ) − ( ∞ )
. Notonsg(N )
legenre deX 0 (N )
. Alors on a :b h J 0 (N) (c D ) ∼ 3h k u k
g(N) h st (J 0 (N )),
lorsque
N ∈ N k
tend vers l'inni.Remarque :
Il faut noter queles exemplesdéveloppés dans e hapitre indiquent que,pour obtenir
une inégalitédu type
b h A,Θ (P ) ≥ c h F (A/k)
, onne peut se dispenser en généralde :ladépendane en leorps
k
de la onstantec
;ladépendane en ladimension
g
de laonstantec
;l'hypothèse
Z· P = A
.ommentaugmenterledomainedevaliditéduorollaire2i-avantenutilisantdesisogénies
partiulières. On pourrait généraliser enore un peu. Il n'est pas impossible que ette
voied'attaque permette à l'avenir de faire disparaître la ondition au bord de l'espae de
modules. La deuxième annexe renferme les formules expliites utiles pour les aluls sur
la surfae de Kummer. La dernière annexe donne les formules des invariants d'Igusa des
ourbes de genre 2.
Généralités sur les hauteurs
Soit
k
un orpsde nombres. On noted = [k : Q ]
son degrésurQ
. On noteradans toutle texte
M k
l'ensemble de ses plaes (deux à deux non équivalentes),M k ∞
l'ensemble deses plaes arhimédienneset
M k 0
l'ensemble de ses plaes nies. Pour toute plaev ∈ M k
,onnotera
k v
le omplété dek
pour lavaluation| . | v
assoiée àla plaev
, où onnormalise| p | v = p − 1
pour toute plae niev
au-dessus d'un nombre premierp
. Pour les plaesarhimédiennes on prendra la valeur absolue usuelle. On notera de plus
d v = [k v : Q v ]
ledegré loalen
v
et:n v = d v
d = [k v : Q v ] [k : Q] .
Soient
n ≥ 1
un entier naturel etP Q n ¯
l'espae projetif surQ ¯
de dimensionn
. Soitx = (x 0 : ... : x n ) ∈ P n Q ¯
un point projetif etsoitk
un orpsontenantx
, i.e.ontenant sesoordonnées. Alorson dénitla hauteur de
x
ommeétant :h(x) = X
v ∈ M k
n v log max
i ∈ J0,nK | x i | v .
C'estunnombrepositifounulquine dépendnidelanormalisationdupoint
x
(formuledu produit), nidu orps ontenant
x
(formuled'extension).Soient
X/k
une variété projetive surk
,D
un diviseur très ample surX
etϕ D
unplongement de
X
dans un espae projetifP n
. Alors on peut dénir une hauteur surX
, appelée hauteur de Weil, de la manière suivante : pour tout pointk ¯
-rationnelP
(i.e.P ∈ X(¯ k)
) onpose :h X, D (P ) := h(ϕ D (P )).
Si lediviseur
D
n'est pas très ample,onpeut toujours érireD = D 1 − D 2
, aveD 1
etD 2
très amples. On posera alors :h X, D (P ) := h(ϕ D 1 (P )) − h(ϕ D 2 (P )).
On vérie ensuiteque ettedénition ne dépend nidu morphisme
ϕ D
,nide ladéom-position
D = D 1 − D 2
, à une fontion bornée près. Toutes es vériations sont faites endétails dans la littérature, voir par exemple [HS00℄ p. 186, dans le ours de la preuve du
théorème Weil'sHeight Mahine.
Soient
A/k
unevariétéabéliennesurk
,D
undiviseur ampleetsymétrique surA
.Pourtout entier naturel
n ≥ 1
on note[n]P
le point[n − 1]P + P
, où le symbole+
, estii l'addition sur
A
, et[1]P = P
. On dénit alors la hauteur anonique, ou hauteur deNéron-Tate, d'un point
P ∈ A(k)
,par laformule:b h A, D (P ) := lim
n → + ∞
h A, D ([n]P )
n 2 .
Une hauteur de Weil assoiée à un diviseur
D
sur une variété abélienneA/k
est pardénitionunesommeindexéeparlesplaesde
k
de fontionsàvaleursréelles(dénieshorsdu diviseur
D
).C'estde plus unefontion vériantlarelationsuivante(issuedu théorèmedu ube):ilexiste une onstante
c
telleque pour touspointsP, Q, R ∈ A(k)
,eten notanttemporairement
h = h A, D
:h(P + Q + R) − h(P + Q) − h(Q + R) − h(R + P ) + h(P ) + h(Q) + h(R) ≤ c.
Sionsupposede plusquelediviseur
D
estsymétriqueonobtient(enprenantR = − Q
)une relation de quasi-parallélogramme:
h(P + Q) + h(P − Q) − 2h(P ) − 2h(Q) ≤ c.
Le passageà la limiteeetué pour dénirla hauteur de Néron-Tate permetd'obtenir
c = 0
. Cetteonstrution oredon l'avantage suivant: lahauteur de Néron-Tate devientune forme quadratique, dont le ne isotrope est le sous-groupe de torsion de la variété
abélienne.
A. Néron souhaitait retrouverune déomposition loale de ette hauteur anonique, si
possible en obtenant une somme de formes quadratiques loales. On donne ii l'aboutis-
sement des travaux de A. Néron permettant de déomposer la hauteur de Néron-Tate en
une sommede hauteurs loales.Ladéompositions'éritommesuit (voir [HS00℄p.242) :
Théorème1.2.1. (Néron)Soit
A/k
une variétéabéliennedénie surun orpsdenombresk
.SoitM k
l'ensembledesplaesdek
.PourtoutdiviseurD
surA
onnoteA D = A \ supp( D )
.Alors pour toute plae
v ∈ M k
il existe une fontion hauteur loale, unique à une fontiononstante près :
b λ D ,v : A D (k v ) −→ R,
appelée hauteur loale anonique, dépendant du hoix de
D
et vériant les propriétéssuivantes, ave
γ i,v
des onstantes dépendantdev
:1.
b λ D 1 + D 2 ,v = b λ D 1 ,v + λ b D 2 ,v + γ 1,v
.2. Si
D = div(f )
, alorsb λ D ,v = v ◦ f + γ 2,v
.3. Si
Φ : B → A
est un morphisme de variétés abéliennes alors on a la relation :b λ Φ ∗ D ,v = λ b D ,v ◦ Φ + γ 3,v
.4. Soit
Q ∈ A(k)
et soitt Q : A → A
la translation parQ
. Alors on a la relation :b λ t ∗ Q D ,v = λ b D ,v ◦ t Q + γ 4,v
.5. Soit
b h A, D
la hauteur globale anonique deA
assoiée àD
. Il existe une onstantec
telle que, pour tout
P ∈ A D (k)
:b h A, D (P ) = X
v ∈ M k
n v b λ D ,v (P ) + c.
6. Si
D
vérie[2] ∗ D = 4 D + div(f )
pourf
une fontion rationnelle surA
et sil'on xeles onstantes de telle sorte qu'on ait la relation
λ b D ,v ([2]P ) = 4 b λ D ,v (P ) + v(f (P ))
,alors :
b h A, D (P ) = X
v ∈ M k
n v λ b D ,v (P ).
(Notons que
f
est unique à multipliation par une onstantea ∈ k ∗
près.)Remarque : On utilise e théorème dans les hapitres 2 et 3. Dans le hapitre 4, on
prendra le point de vue symbole de Néron, dont les propriétés sont étudiées dans
[Nér65℄.Essentiellementpourundiviseur
D
,un pointP
horsdu supportdeD
etuneplaev
dek
onaurab λ D ,v (P ) =< D , P > v
.1.3 Espae de Siegel
Soit
v
une plae arhimédienne. On noteraH g
l'espae de Siegel assoié aux variétésabéliennessur
¯ k v
prinipalementpolarisées de dimensiong
etmunies d'une base symple-tique (on pourra onsulter [LB92℄ p. 213). C'est l'ensemble des matries
τ = τ v
de tailleg × g
symétriquesàoeientsomplexesetvériantlaonditionIm τ > 0
(i.e.déniepo-sitive). Cet espae est muni d'une ationtransitivedu groupe sympletique
Γ = Sp(2g, R)
donnée par :
A B C D
· τ = (Aτ + B )(Cτ + D) − 1 .
On onsidèrealors
F g
undomainefondamentalpour l'ationdu sous-groupeSp(2g, Z)
.On peut hoisir
F g
de telle sorte qu'une matrieτ
de e domainevérie en partiulier lesonditions suivantes (voir[Fre83℄ p. 34) :
S1 : Pour tout
σ ∈ Sp 2g (Z)
ona :det(Im(σ.τ )) ≤ det(Im(τ ))
. On dira queIm τ
estmaximale pour l'ation de
Sp 2g ( Z )
.S2: Si
Re(τ ) = (a i,j )
alors| a i,j | ≤ 1 2
.S3 : Si
Im(τ) = (b i,j )
alors pour toutl ∈ { 1, ..., g }
et toutζ = (ζ 1 , ..., ζ g ) ∈ Z g
telque
pgcd(ζ 1 , ..., ζ l ) = 1
on at ζ Im(τ )ζ ≥ b l,l
. De plus pour touti ∈ { 1, ..., g }
on ab i,i+1 ≥ 0
. On impose ennb g,g ≥ ... ≥ b 1,1 ≥ √
3/2
etb i,i /2 ≥ | b i,j |
.En dimension
g = 2
onaura en partiulier lesinégalités,utilisées onstammentdans le hapitre 2(on noteτ 1 = τ 11
etτ 2 = τ 22
):Im τ 2 ≥ Im τ 1 ≥ 2 Im τ 12 ≥ 0, Im τ 1 ≥ √ 2 3 .
Dans tout le texte, les matries
τ
seront toujours supposées appartenir au domainefondamental
F g
.Nousavonsdénilahauteursurlespointsd'unevariétéabélienne,ilnousfautàprésent
donnerune dénition de lahauteur de lavariété elle-même.Il y aplusieurs possibilitésde
dénition dans la littérature, nous allons en utiliser deux, à savoir la hauteur de Faltings
et la hauteur thêta, qui haune ont leurs avantages et qui sont omparables (onfer la
remarque 3du paragraphesur la hauteur thêta).
Hauteur de Faltings
Soient
k
un orps de nombres etS = Spec( O k )
le spetre de son anneau d'entiers. Unbré vetoriel métrisé de rang
r
surS
est unO k
-moduleprojetifL
de rangr
muni d'uneolletion
{|| . || v } v ∈ M k ∞
telle que|| . || v
est une norme hermitienne sur lek v
-espae vetorielL ⊗ O k ¯ k v
, vériant|| x || v = || x ¯ || ¯ v
pour tout plongementv : k ֒ → C
.Le degré d'Arakelov d'un bré en droites métrisé
( L , || . || v )
surS
est déni, en prenantun élémentnon nul
s ∈ L
:deg( d L ) = log Card
L /s O k
− X
v:k֒ → C
d v log || s || v .
Ce degré ne dépend pas du hoixde
s
non nul (appliationde laformule du produit).Soit alors
A/k
une variété abélienne de dimensiong ≥ 1
. SoientA → S
son modèlede Néron,
ε : S → A
sa setionneutre etΩ g A /S
le faiseau desg
-formes diérentielles, qui est loalement libre de rang1
. On poseω A /S = ε ∗ (Ω g A /S )
; 'est un bré en droites surS = Spec( O k )
qu'on peut identier au module de ses setions globales. On le munit desmétriques suivantes :
∀ α ∈ ω A /S ⊗ v C, || α || 2 v = 1 2 g
Z
A v (C) | α ∧ α ¯ | .
On dénitalors :
Dénition 1.4.1. Soit
A/k
une variété abélienne dénie sur un orps de nombresk
. OnappellehauteurdeFaltingsrelativeà
k
ouplussimplement hauteurdeFaltingslaquantité:h F (A/k) = 1
d d deg(ω A /S ).
Dénition 1.4.2. Soit