A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J EAN F RESNEL
M ARIUS VAN DER P UT
Uniformisation des variétés abéliennes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome S10 (1989), p. 7-42
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1989_5_S10__7_0>
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- 7 -
Uniformisation des variétés abéliennes
JEAN
FRESNEL(1)
ET MARIUS VAN DERPUT(2)
Annales Faculté des Sciences de Toulouse
RÉSUMÉ. - Soit Z une variété abélienne sur un corps valué complet k ayant mauvaise réduction. Alors Z possède une uniformisation Z ~ G/A dans la catégorie des schémas formels sur l’anneau de valuation de k (ou bien dans
la catégorie des espaces analytiques rigides sur k). Le groupe algébrique G
est extension d’une variété abélienne ayant bonne réduction par un tore de rang h et A ~ Zh est un sous-groupe discret de G. On se ramène au cas où Z est la Jacobienne d’une courbe algébrique C. La construction de G et A utilise des faisceaux inversibles sur le revêtement universel de C dans la
catégorie des schémas formels sur l’anneau de valuation de k.
ABSTRACT.-An abelian variety Z over a complete valued field k, which
has a bad reduction, can be uniformized in the category of formal schemes
(or rigid analytic spaces) over the valuation ring of k. This means Z ~ G/A
where G is an algebraic group, namely an extension of an abelian variety
with good reduction by a torus of rank h, and where A ~ Zh is a discrete
subgroup of G. In the proof one reduces to the case where Z = the Jacobian
variety of a curve C. The construction of G and A uses line bundles on Q, the
universal covering of C in the category of formal schemes over the valuation
ring of k.
Introduction
Soient k un corps
valué, complet (pour
une valuationdiscrète),
Cune courbe
projective, géométriquement
connexe,géométriquement
nonsingulière
sur k. La constructionanalytique rigide
de l’uniformibation de la JacobienneJac(C)
de C est trèsproche
de lagéométrie
formelle. Ontl~ Mathématiques, U. A. 226 Université de Bordeaux I, 351 cours de la Libération 33405 Talence France
(2) Mathematical Institute University of Groningen, P. O. Box 800, 9700 Av. Groningen
The Netherlands ’
explique
ici ce que serait cette construction en termes de schéma formel surl’anneau de valuation kO de k.
Quitte
àchanger k
par une extensionfinie,
on saitqu’il
existe unschéma
C, projectif, plat
sur k0 tel que CC,
que C soitréduit,
que
chaque composante
irréductible de C soit nonsingulière
et que les seulessingularités
soient despoints
doubles ordinaires(appartenant
à deuxcomposantes) ; k
est le corps résiduel de k.Soit
C
le schémaformel, complété
de C lelong
de la fibrespéciale
C 0 k.Le revêtement universel SZ --~
C
pour latopologie
de Zariski de est unschéma
formel, localement
detype
fini. Legraphe
dual de ses composantesest un arbre
qui
est le revêtement universel dugraphe
dual descomposantes
de
~
k. Le groupe r de ce revêtement est un groupe libre à hgénérateurs
où h est le nombre de Betti du
graphe
dual descomposantes
de C ona alors
rBS2 ^_~ C.
L’idée de base de notre construction est donnée par ce
qui
suit. Pourchaque
faisceau inversible ,C EPic°(C),
il existe un faisceau inversible(formel)
M sur Q tel que(i)
M pourtout y
E F(F agit
surS~).
(ii) degré(M
~ k|z =0,
pourchaque composante
irréductible Z de SZ ® k.En
plus
il existe une r -action sur M telle que lequotient
Q9 k soitisomorphe
à ,C.On construit alors un schéma formel A
sur k0
et un faisceau inversible(formel)
U sur S2 x A tel que_
s
_ _ _ _
(1)
A ® k ^_~ oùC2,
... ,Cs
sont lescomposantes
irréductibles _i=1. de C Q9 k de genre strictement
positif.
(2)
pourchaque "point"
a de A(ou plutôt
de A 0k)
le faisceau inversibleUa
sur npossède
lespropriétés (i)
et(ii),
ci-dessus.(3)
U est universel pour lespropriétés (i)
et(ii).
Cette
propriété
universelle de Uimpliquera
que A = est une variété abélienne sur k avec bonneréduction ; plus précisément
A sera lecomplété
formel d’un schéma abélien A’ sur I~°
qui
a une bonne réduction A’ (~) k.Pour
chaque y
E F le faisceau inversible ® Ll -1 sur S2 x ,A estisomorphe
à oùq2 : Q
x ,~4 --~ A est laprojection
et où~C~.~
®k]
EPicO(A).,
Soit T le torealgébrique déployé
sur k de dimension h admettant ungroupe
de
caractèresX(T) isomorphe
à AlorsInapplication
T: X (T ) --~
Pic° (A)
défini par([03B3])
=[O03B3
®k] (où [03B3]
estl’image de 03B3
dansrab)
induitune extension de groupes
algébriques {1}2014~T’2014~(?2014~2014~{1}.
.A
partir
d’une structure de schéma formel T avec T ® k ^-~ T an on peut associer à G une structure de schémaformel 9 avec Ç
® J~ ^-r Le faisceau U se remonte alors en un faisceau inversible(formel) V
sur nx 9
et on peut définir sur V ® k une r -action a defaçon
que pour tout g EG, V9
soit unfaisceau inversible sur H avec les
propriétés (i), (ii)
ci-dessus et a induit surV9
0 k une r-action;
enplus (V, a)
est universel pour cespropriétés.
Un
quotient
par r donne un faisceau inversible sur Cx 9
donc sur C x G dont les fibres enchaque point
de G sont dedegré
zéro. Lapropriété
universelle deJac(C)
montrequ’il
existe unmorphisme analytique f :
: G -~Jac(C).
On montre quef
est localement unisomorphisme
pour les structuresanalytiques,
queker f
= A ~rab
est un sous-groupe discret et queG/A
^_rJac(C).
Cela veut dire quef :
: G --~Jac(C)
est l’uniformisation de la Jacobienne de C. Il est à remarquer quef :
(3 2014~Jac(C)
n’est pas unmorphisme
de variétésalgébriques
bien que G etJac( C)
soient des variétésalgébriques;
en effet sinon on auraitJ(T) - ~ 1 ~ !
L’uniformisation d’une variété abélienne Z sur k se déduit de l’uniformisation d’une Jacobienne d’une courbe C choisie defaçon
que l’on ait unmorphisme surjectif Jac( C) --~
Z.La démonstration
qui
estprésentée ci-après
utilise lagéométrie analy- tique rigide (formelle).
Pour des raisons desimplification
des démonstrationsnous supposons que le corps de base k est valué
complet algébriquement
clos.Cela
permettrait
de montrer le théorème fondamental(6.2)
pour un corps valuécomplet quelconque, quitte
à faire une extension finie.A notre connaissance il est deux endroits où l’on a une démonstration de l’uniformisation des variétés abéliennes. D’abord dans les
cinq
pages de M.Raynaud [Ra]
éditées en 1970 pour lecongrès
international deNice ;
leprincipe
de la démonstration repose sur l’existence d’un modèle de Néron pour les variétés abéliennes sur un corps de valuation discrète. Ensuite il y a la démonstration S. Bosch et W. Lütkebohmert[Bo, Lu, 2]
de1984,
basée sur des
techniques
degéométrie analytique rigide.
Le lecteur verrasans
peine
que notre preuve utilise ici des idées sensiblement différentes.1.
Groupes
de faisceaux inversibles formels 1.1 Faisceaux inversibles formelsSoient k un corps valué
complet, k
son corpsrésiduel,
Z un k -espaceanalytique formel,
i.e. un k -espaceanalytique rigide
muni d’une structureformelle définie par un recouvrement pur
(ou formel), ( ~Ge, vdP~, [Fr, vdP,1 ~,
~Bo, 2~ ),
r : : Z -~ Z la réductionassociée,
Z est un k -schéma réduit localement detype
fini. Un sous-ensemble de Z estappelé.
ouvert formels’il est de la forme où U est ouvert de Z
(pour
latopologie
deZariski) ;
il y a sur une structure formelle induite.Un
faisceau formel
cohérent sur Z est un -module sur Zqui
estlocalement de
présentation
finie est le sous-faisceau deC7Z
des fonctions dont la normespectrale
est bornée par1).
Unfaisceau
inversibleformel
,C surZ est un -module sur Z
qui
est localementisomorphe
à On notepar ,C ® 1~ le
faisceau
inversible sur Z(comme
espaceanalytique)
associé à ,C(si ,C (r-1 (U))
= e(r-1(U))
on aura ,C ® 1~(r-1 (U))
= eOz (U))
etjC(!7)
=e ® 1 ~ C7Z(U),
ainsi .C est un faisceau inversible sur Z(i.e. localement isomorphe
à .1.2 Le revêtement
analytique
universel d’une courbeC;
songraphe
1.2.1 Soient
(toujours) k
un corpsvalué, complet, algébriquement clos,
C une courbe
projective,
connexe, nonsingulière
sur k. Alors Cpossède
une réduction
(analytique)
r : : C -~ Cqui
a lespropriétés
suivantes.1)
La variétéalgébrique
C est réduite(c’est toujours
le cas pour une réductionanalytique).
2)
Lescomposantes
irréductibles de C sontnon-singulières.
3)
Les seulessingularités
de C sont despoints
doubles ordinaires(par lesquels passent
deuxcomposantes irréductibles).
4)
Deuxcomposantes
irréductibles secoupent
en auplus
unpoint.
.
C’est une
conséquence
de l’existence d’une réduction stable(ou pré- stable)
de C([vdP, 3], [Bo, Lu,1]).
1.2.2 Soit A* le
graphe
dual descomposantes
irréductibles deC,
i.e. que les arêtes
01
sont lespoints
doubles deC,
les sommets~ô
sont lescomposantes irréductibles de C et l’arête
qui
relie deux sommetscorrespond
au
point
d’intersection des composantes irréductibles.Il suit de 1.2.1 que le
graphe A*
est connexe et combinatoire(i.e. toute
arête a deux sommets et par deux sommets passe au
plus
unearête).
On oriente
(arbitrairement)
les arêtesde A*,
si bienqu’on
les écritsous la forme
(a, b)
oùa, b
EAg.
On définit le Z -module des fonctions alternées sur~i ,
noté comme étant lesapplications
de01
dans Ztelles que
f (a, b)
=- f (b, a).
On noteôZ
le Z -module des fonctionsde
Dô
dans Z et d* : :l’homomorphisme
de Z -moduledéfini par
(d* f )(a)
=f (a, b).
Alors on a kerd ~Zh
où h est lenombre de Betti
de A*,
kerds’appelle
le module des courantsde 0* ;
on aimd* =
{g
Eg(a)
= imd* est un facteur direct de de rang 1. SiTr(0*)
est un arbre maximal de A*(i.e.
un sous-graphe
maximal sanscircuit),
on a h =card(arêtes
de0394* -Tr(D*)).
Deplus
le groupe r := est un groupe libre
(non abélien)
à hgénérateurs.
1.2.3 Il existe un revêtement
analytique
universel u : : S2 --~a une structure formelle et
(donc)
une réductionanalytique
R : : S~ --~H
telle que u : SZ --~ C soit un
morphisme
formel(C
est muni de la structureformelle définie en
1.2.1),
on a donc lediagramme
commutatif suivantu
SZ ->
C est le revêtement universel de C(pour
latopologie
deZariski).
Par ailleurs F := est le groupe du revêtement
analytique
u : S2 --~C,
ainsi F
B S2 ^_~ C ;
de même F est le groupe du revêtement u : ~2 -~ C et on a rB
C. Defaçon
un peuplus précise
le revêtement universel A de A* est un arbre(infini),
il a pour groupe r := on a rB 0 ^_J 0* ;
A
permet
de construire Hqui
donne par relèvement la construction de 03A9([vdP,3]
prop.1.5,
page35, [Ge, vdP],
p.149).
1.2.4 Tout comme en 1.2.2 on définit
O,I,OZ,IZ,d: Ai Z - AoZ.
Dans ce cas on a i md =
AoZ.
1.3 Le
Groupe
ASoient
toujours
C la courbe sur k définie en(1.2.1),
u : : S2 -; C sonrevêtement
analytique universel,
r : : C -~ C la réductionanalytique
deC,
R : la réductionanalytique
deS2,
~ C le revêtementalgébrique
avec uoR = rou. Soit r le groupe du revêtement u : SZ ~ C(aussi
--~C).
Soient ,C un faisceau inversible formel sur := ,C 0
k.
Soient Z unecomposante irréductible de
SZ, Zd(Z)
le faisceau cohérent d’idéaux radiciel sur n tel queV(Id(Z))
=Z ;
alors la notationdésigne
le faisceau ,C ® sur S2 et surZ,
onl’appelle
la restriction de,C
à Z.1.3.1 Le gro up e A
Soit A l’ensemble des classes
d’isomorphie
de faisceaux inversibles formels ,C sur n satisfaisant auxpropriétés i)
etii)
suivantes :i)
pourtout y
EF,
il existe unisomorphisme
de~y*,C
sur£,
ii)
pour toutecomposante
irréductible Zde 03A9
on adegré
= 0.Si £ est un faisceau inversible formel sur Q satisfaisant
i)
etii),
ondésigne
par[£]
sa classed’isomorphie.
On définit sur A une loi interne par[£1] . [£2]
= 0£2].
Il est alors facile de vérifier que cela munit A d’une structure de groupe commutatif.1.3.2 La variété abélienne A sur k
Soient
Ci, C2,
... ,Cs
lescomposantes
irréductibles de C de genre stric- tementpositif, Jaç(Ct)
la variété abélienne surk,
Jacobienne deCi
et A :=s
Ainsi A est aussi une variété abélienne sur
k.
t==i
1.3.3
L’homomorphisme
aSoient
Z1, Z2, ... , Z~
descomposantes
irréductiblesde ù
telles que u induise unisomorphisme
deZi
surCi
pour1 ~
i s.Soit ,C un faisceau inversible formel Q
qui
satisfaiti)
etii)
de1.3.1,
alors peut être considéré comme un faisceau inversible sur
C=
dedegré 0 ;
donc la classed’isomorphie
de notéeJ
est un élémentde
Jac(Cz).
Celapermet
de définir uneapplication
a : : A --; A par:= Clairement a est un
homomorphisme
de groupe.1.3.4 LEMME . -
L ’homomorphisme a :
A -~ A estsurjectif
et on a.
Démonstration. 2014 03B1)
Soit[]
Ekera,
on a donc ^_rOz
pour toutecomposante irréductible Z de
SZ.
Soit la suite exacte sur SZoù
~Y
est leproduit
étendu à toutes les composantesirréductibles, est
lez d
produit
étendu à tousles points doubles ;
a estl’application diagonale
et,Q
est défini par
( f z ) z --~
si~ d ~
= et si d est orienté deZ"
vers Z’ dans le
graphe
dual de SZ. On a alors la suite exacte decohomologie
Le
graphe
dual de 03A9 est unarbre,
on conclut que,Q
estsurjectif
et queH°
(SZ, Z)
=l~e
où eengendre
la fibre de,C
en toutpoint
de ~. On a donc~3) Soit ~ = (~1, ~2 , ... , ~’~ ) E
A. Il existe un diviseurDi
dedegré
0 surCi ;
dont lesupport
est dansCi, qui
ne rencontre pas lespoints
doubles deCi
et enfin tel que =~i,
pour 1 i s.s
Soient
p ~ ~ support (Di)
C CetU(p)
un ouvert afline de C eti=l
satisfaisant les
propriétés 1)
et2)
suivantes.a
1) U(p) n ( U support de Di)
=~p~.
i=1
2)
Il existet(p)
e dontl’image t(p)
dansC7C (U(p))
a ununique
zéro en p avec lamultiplicité
1.Soient
n(p)
lamultiplicité
de~i Di
en p et M le faisceau inversible formel sur C défini comme suit :s
i ) MIS
= où S = C -( U support
deDi )
i=1
ii)
=iii)
sur les intersectionscorrespondantes,
les recollements sont donnés parep = ePt =
On a alors =
~.
’Soit £ :=
u* M,
alors on a bien~~~
E A eta(~,C~)
=~. /
.1.4
L’espace homogène
B sur A1.4.1
L’espace homogène B
sur ASoit B l’ensemble des classes
d’isomorphie
de faisceaux inversibles formels ,C sur H satisfaisant auxpropriétés i)
etii)
suivantes :i)
pourtout y
Er,
il existe unisomorphisme
de~y*,C
sur £..ii)
pour toute composante irréductible Zde 03A9
on adegré(|Z)
= genre de Z.Clairement B est un A -ensemble
homogène
surlequel
Aopère
fidèlementpar
[£] * [M] := [£
0M] où [£]
eA, [M] J E
B.1.4.2
L’espace algébrique homogène
B sur la variété abélienne A.Soient composantes irréductibles de C de genre stric- tement
positif,
9i = genre deCi,
Picgi(Ci)
la variété de Picard des "classesde faisceaux inversibles de
degré
Yi surCi."
ClairementPic9. ( Ci )
est unevariété
algébrique homogène
surJ ac( Ci).
Soit B =
03A0Picgi (C;),
c’est donc une variétéalgébrique homogène
sur_
i=l
A
(défini
en1.3.2).
1.4.3
L’homomorphisme
bSoient
Z1, ZZ
... ,Zs
définis comme en1.3.3,
£ un faisceau inversible formel sur SZqui
satisfaiti)
etii)
de1.4.1,
alorspeut
être considérécomme un faisceau inversible sur
Ci
dedegré
g; ; donc la classed’isomorphie
de notée est un élément de Pic9~
( Ci )
.Cela
permet
de définir uneapplication
b : : .B 2014~ B parb( ~~C~ )
=. Clairement on a
b( ~,C
0M])
=a([£])
*b( ~.l~I ~ )
si[£]
E Aet
[M] ~ E
B. .1.4.4 LEMME .
L’application
b : B -~ B estsurjective.
Soient~,C1~, ~,C2~ E B,
alors on ab(~,C1~)
=b((,C2~)
si et seulement si~C1®,C21 ^-~ On.
Démonstration. C’est une
conséquence
immédiate de 1.3.4.1.5 Le groupe G
1.5.1 La F -action sur un faisceau inversible formel
Soient r le groupe du revêtement
analytique
u : SZ --~C,
£ unfaisceau inversible formel sur Q. Alors on dit que la famille
(/?(~))
~pd’isomorphismes /?("/) :
:~/*jC
0 k 2014~ £ (~ ~ est une F -action surjC,
si lespropriétés i)
etii)
suivantes sont satisfaites :i)
il existe une familled’isomorphismes ~(~) :
: avec.
a (’Yl )
°’Yi ( « (’Y2 ) )
= pour tout E r .ii)
il existe unhomomorphisme
c : : r --~ k* avec = pour toutRemarque
1. Soient a, a’ deux famillesd’isomorphismes
satisfaisanti) ;
alors il existe un
homomorphisme d
: h -~ k°* tel quea(y)
= pourtout y E r
(en quelque
sorte, la définition de~3
est presqueindépendante
de
a).
Remarque
2. - Si[£]
EA,
il existe alors une famille satisfai- santi),
parce que r est un groupe libre detype
fini.Remarque
3. - Une r -actiongénérale ~3
sur £ ® l~possède
la forme=
c(y)tx(-y)
avec rx satisfaisant 1.5.1i),
E et{~y ~
est un élément de
H1 (r,
Dans le cas où = k* la condition 1.5.1ii)
estautomatiquement
satisfaite.1.5.2 Le group e G
Soit G l’ensemble des classes
d’isomorphie
descouples (,C, ~)
avec lespropriétés
suivantes : £ est un faisceau inversible formel sur H avecdegré
0 pour toute
composante
irréductiblede ri, {3
est une F -action sur£
( définie
selon1.5.1) ;
enfin unisomorphisme
de(,C 1,
sur(£2, Q2 )
estla donnée d’un
isomorphisme 8 : : ,C1 --~ £2
telsoit
compatible
avec les r -actionsrespectives.
On notera~(,C, {3)]
la classed’isomorphie
de(£, ~3).
On a une loi de groupe
commutatif
sur G définie par~(,C1, ,Q~ )~. ~(,C2, ,Q2 )~
:=[(~l(g)~2~10/?2)].
.1.5.3
L’homomorphisme
7rL’application
7r : G --~ A définie par~r ~(,C, ,~)~
=[£]
est un homomor-phisme
de groupequi
estsurjectif
de par la remarque 2 de1.5.1 ;
par ailleurson a
{[R*O003A9,03B2] | où 03B2
parcourt toutes les r-actions de. Il suit de cela et de 1.5.1 que
l~*).
Soit T le tore
(déployé)
sur k dont le groupe des caractères estI‘ab ;
alorson a
T (1~) ^-J
cequi
donne la suite exacte de groupes1.5.4
L’homomorphisme q
1.5.4.1 Le
quotient
FB (,C, ,~)
~ kLe
quotient
FB (,C, ,~)
~ k est le faisceau inversible sur C donné par U -~ où U est un ouvert admissible de C et où l’action de F sur(,C
(g)k) (U))
estprescrite
par,~.
Par définition le sous-groupe
G°
de G est constitué des classes~(,C, ,~)~
avec = et c : T -~ . Si
~(,C, ,Q)~
E G° lequotient
M =r B (,C, ,~)
est un faisceau inversible formel sur C et on adegré~( ~
Z = 0pour toute composante irréductible Z de C.
1.5.4.2 PROPOSITION
(et DÉFINITION) .
.2014 Soit~(,C, ,Q)~
E G. Alors lequotient I‘B(,e,,~3)®1~
est unfaisceau
inversible sur C dedegré
0. Cela permet dedéfinir
unhomomorphisme q
: G -~Jac(C)
parq~(,C, ~3)~
= hB (,C, ~Q)
® k.Démonstration.
a)
Soient ,C un faisceau inversible formel surSZ,
aune famille
d’isomorphismes c~(~) : ~*/~ 2014~ jC
satisfaisanti)
de 1.5.1. AlorsF
B (,C, c~)
0 k est un faisceau inversible sur C dedegré ~
où Zparcourt un
système
dereprésentants
des composantes irréductibles de C.Soient M :=
I‘ ~ (,C, ,~) (c’est
un faisceau inversible formel surC),
M = M 0
k.
Alors on aoù X
désigne
lacaractéristique d’Euler-Poincaré.
Soit 7y :
C ’ ~ --~
C la normalisation deC,
on a alors les suites exactesOn a donc
X(C, ~*C~C) - X(C,
=® r~*C~C) - ~W).
Soient
C’i, C2,
... ,Ct
lescomposantes
irréductibles deC,
on a doncComme
~(C, C~) =
= 1 -g(C)
cela montre bien
a).
Q)
Soit c EHom(r,k*).
Alors le faisceau inversible ® k sur C est dedegré
0.L’application
d :Hom(r, k*)
~ Zdéfinie par d(c)
=c)0 k)
est un
homomorphisme.
Comme k* estdivisible,
celaimplique
queim(d)
=~0~.
Cequi
montre/3)
y)
Soit~(,C, ,(3)3
EG,
alors on adegré(r B (,C, ,Q)
(g)k)
= 0.En effet par 1.5.1 on a
(,C, ~3)
=(,C, a)
(g)c),
il suit donc dec~)
et(3) que y)
estsatisfait,
et donc aussi 1.5.4.2. 11.5.5.
THÉORÈME .
Soit q : G --~Jac(C) l’homomorphisme défini
selon 1.5.4.2. Alors q est
surjectif
etker(q)
^_rrab
où F esttoujours
le groupe du revêtement u : SZ -~ C.Démonstration.
- a) L’homomorphisme
q estsurjectif.
Soit G’ D G le groupe des classes
d’isomorphie ~(,C, ,3)~
où ,C est unfaisceau inversible formel sur
S2, /3
est comme dans 1.5.1(i.e.
on ne supposeplus degré|Z
=0).
On a donccanoniquement G’/G ~ 0394*0Z (1.2.2).
On va montrer que
l’homomorphisme q’ :
: G’ ~Pic(C)
défini parq’ ~(,C, ,~3)~
=[r B (~C, ,~3)
®k
estsurjectif.
Comme
Pic° ( C)
estdivisible,
cela va montrer que(1)
q : G --~Pic°(C)
estsurjectif (on
peut utilisera)
et,Q)
de la démonstra- tion de1.5.4.1).
(2) L’application canonique
=Pic(C)
est unisomorphisme
parce que les composantes de C sontrégulières
et lespoints singuliers
sont despoints
doubles ordinaires([Fr,
vdP2], proposition 9,
p.
59,
corollaire1,
p.79, [He, vdP]).
(3) L’homomorphisme
estsurjectif.
Celarésulte de la suite exacte
où
Zp
= 0 si p estrégulier
et Z sinon.(4)
La suite exacterésulte de la suite exacte
où J~ est le faisceau de fibre
~ k * ~ ^_J k*/ko*.
.Soient maintenant L E
Pic(C),
Li avec =L,
L2 avecoe2(L2 ) _
Li
et C : r -~ k* unhomomorphisme
tel quel’image
de C parHI(r, k*)
-~~1~*~)
soitégale
àc~3(L2).
Alors il
résulte que L ~(£3
0k)
0(F B (R* c)
®k)
où£3
est élémentde Ensuite
u*,C3
se trouve évidemment dans G’ et doncq’ :
G~ --~Pic(C)
estsurjectif.
(3)
On akerq = rab.
.En
particulier
de(1)
et(3)
on a lediagramme
commutatif suivantIl résulte que
Z(C),
et la suite exacte 0 ~kerq - kerq’ G’/G.
Parailleurs on a
I(C) ~ 0394*1Z
etG’/G
=L’application 8
vérifief ( ~,C, (3) ( Z)
=degré
Ensuite onpeut
montrerqu’après
identification dekerq’
àque 03B4
n’est autre que d* :Dô Z (1.2.2).
Soit(gp)p
EZ( C),
sonimage canonique
dansH 1 (C,
définipar
p’-1
un faisceau inversible formel ,C sur deplus
à(gp)p correspond g
E défini parg(Z,Z’)
= Z ~Z’,
vp est la va-luation en p sur
Z’, À
E k* est tel que~-1g~
soit de valeur absolue 1 surl’image réciproque
par r d’un ouvert dense de Z’ etdésigne
lafonction rationnelle induite sur Z’. Alors on a
d* ( g~ ( Z )
=deg
Celamontre
que 8
= d* et ainsi quekerq =
kerd* ^_’0393ab.
12. Le groupe
analytique
formel A2.1
L’espace analytique
formel F2.1.1 Les ouverts affi110ïdes
Ci
Soient
toujours
r : :C - C
la réductionanalytique
de la courbe C(définie
en1.2.1), C l’ C2,
... ,Cs
lescomposantes
irréductibles de C de genre strictementpositif;
on note gi le genre deCi (on
a g = g1 + g2 + ... + gs + hoù g
est le genre deC, h
est le rang derab,
voir1.2.3).
SoientCi
l’affineobtenu en ôtant à
Ci
lespoints
doubles de C(sur Ci),
Ci :=r-1 (Ci ),
c’estdonc un ouvert affinoïde de C dont la réduction
canonique
coïncide avec r.2.1.2
L’espace analytique
formel F . ’Soit Y une variété
algébrique (resp.
un espaceanalytique),
d > 1 unentier,
on notey(d)
lequotient
deYd
par le groupesymétrique Sd qui agit
sur
Yd
parpermutation
des "coordonnées".La
propriété
universelle de la variété Picgi(Ci) (des
classes de faisceaux inversibles dedegré gi
surCi)
montrequ’il
existe unmorphisme (surjectif)
:
- Cj 2 *tg ~ --~
~ tout élément deC 2 *(9t )
s’identifie à un diviseurD =
x1-f-x2-~-...-f-x9~
dontl’image
par ~ci est la classe du faisceau inversible2014 - *(9=)
Soit
Fi
l’ouvert deCs
constitué des diviseurs D = xl + x2 + ... + x9~de
Ci avec xj ~ C*i, qui
sont nonspéciaux,
ainsi que D - d pour toutpoint
double d de C se trouvant sur
C~ .
Alors la restriction de àF$
est uneimmersion ouverte
([Mi,2],
theorem5.1, p.182).
Soient F :-
F1
XFZ
X ... x(~C1,
... , i.e.s _
: F ~
03A0Picgi (Ci) ;
alors la restriction de à F est une immersion1=1 _
ouverte de F dans B.
Soient
Fi
:=r~9~>
CC~9=>,
muni de la structure formelle induite(r~9t > : C~g~ > --~ C~9‘ est
la réduction induite parr),
et F :=F1 xF2
x ...x Fs
muni de la structure formelle
produit.
2.2 Le faisceau inversible formel ,C sur C x F
Soit 0’ le fermé
analytique
de C xC11
x ... x a constitué des éléments(x, x11, ... , xlgl, x21, ... , x2g2, ... , x91, ... , xsga )
telsqu’il
existei, j
avecx =
alors
L~’ est un fermé de codimension 1.Comme C x
Ci
1 x ... xCs 8 --~
C x x ... xC~9$ ~
est finisurjectif, l’image A
de 0’ est aussi un ferméanalytique
de codimension 1.On définit de même le fermé
(de Zariski) A
de C xC*1
*(91
x
... xC*s
*(8aqui
est bienl’image
de A parl’application
induite par r.Soit
J
le faisceau cohérent d’idéaux(radiciels)
de()CxF
des fonctionsqui
s’annulent sur AU C x F. Soit
~°
:= J n alors ® 1~ est le faisceau cohérent d’idéaux de des fonctionsqui
sur 0 ~1 C x F.Comme F est
régulier,
ainsi queCI
U .. UC~*,
lefaisceau Y
estinversible,
il suit que
~°
est un faisceau inversible formel sur C x F.On définit alors £ par ,~ :=
(~°)-1
sur C x F.2.3. Soient X = C x
F,
p2 : : X --~ F laprojection
sur la deuxième composante, x EF, Xx :-
X x ~Spm(k) (où
F est défini parx),
on a X~ ^_J C. Alors ,~ induit sur Xx un faisceau inversible
formel,
noté ,C~et défini par
,~x
:_ ,C(où
A-o est défini parx).
PROPOSITION
(et
-Soit,
x E Fqui provient
d’unpoint
Alors le
faisceau
inversibles ’identifie
aufaisceau
inversibleOc( D)
où D est le diviseur ... + x1g1 + x21 + ... + x 2g2 + ... +
xs1
+ ... +de
C;
de même,Cx
® ks’identifie
aufaisceau
inversibleC7~,(D)
où D estle diviseur
r(x11)
+ ... + + + ... + + ... +r(xsgg)
deC. Il suit de cela que
u*,Cx
est un élément de B~1.,~.1~;
ainsi x --~~u*~x~
définit
uneapplication
s : F -~ B.Cela induit le
diagramme commutatif
Enfin s
est unebijection
de F surb-1 ~C(F~
.Démonstration.-Montrons que s est
surjectif.
Soit M E B avecE On
peut
supposer que ^r(qi1
+ q$Z + ... +où qij E
Ci
et enplus
qil + qi2 + ... + qigi est un diviseurnon-spécial
surZ,;
on a ainsi =1
, = o.On considère la suite exacte de faisceau sur n
où
est
unproduit pris
sur lescomposantes
irréductibles deS2,
et~
estz _
d un
produit pris
sur lespoints
doubles deSZ;
enplus
on aLe
morphisme a
estclair, (3
est défini par =(azd - aZ’d)d
où~ d ~
= Zd nZâ
et où l’arête d dugraphe
est orienté deZd
vers Zd. .On déduit de cela la suite exacte de
cohomologie
’
Sachant que
1,
que0,
que estsurjectif (utiliser
la définition deFi, 2.1.2)
et que le
graphe
de S2 est unarbre,
il résulte que,û
estsurjectif
et que= 1. Ainsi
M)
= 1 etdimkH1 (03A9, M)
= 0.La
technique
des bases normales([Bo, l], [Ge, vdP]) peut
être utilisée iciparce que pour
tout y
Er,
cela montre que.Jt~ )
= 0 etque H°
(Q, M)
= kO.e est un k° -module libre de rang 1. Pour une F -actionquelconque
sur M on a-y*(e) -
oùc(,)
E onpeut
donc choisir l’action de F defaçon
que-y * ( e )
= e.Soit donc ,~ le défini par la suite exacte
De ce que
y* R* C7~
~ e ^_~R* C~~
e, il suit quey*,~ ^_r .F;
cela montre aussique le support de ,~ est discret.
Comme 0 2014)-
C7~ ~
é ---~ ./t~t -~ ,~’ -~ 0 est exact, on déduit que est unk0-module
libre fini et querangk0Fp
=Facilement on a support = ~~,...,
, qi9 t ~ .
Soit p E
SZ,
alors on aPosons D’ =
L
rangko(0393BF)q.q que l’on peut considérer comme unpoint
qEC de F.
Comme la suite 0 --~ --~ -; ,~’ -~ 0 on a donc ,~f ^_~
u*,CDj.
Cela prouve que s est
surjectif.
Comme D’ = qEC03A3dimk (Mqe.Q) C,q
. oùe est
"l’unique"
base des sectionsglobales
de M(~
qEC veut direqu’on
somme sur un
système
dereprésentants
de H moduloF),
il suit que s estinjectif.
jt2.4 Le lemme clef
LEMME