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Approximation diophantienne sur les variétés semi-abéliennes

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Academic year: 2022

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(1)

4 série, t. 36, 2003, p. 191 à 212.

APPROXIMATION DIOPHANTIENNE SUR LES VARIÉTÉS SEMI-ABÉLIENNES

P

AR

G

AËL

RÉMOND

RÉSUMÉ. – Nous prouvons l’énoncé suivant. SoientAune variété semi-abélienne surQ,¯ hune hauteur canonique surA( ¯Q)etXun sous-schéma fermé intègre deAqui n’est pas le translaté d’une sous-variété semi-abélienne. PourΓune partie deA( ¯Q)etεun réel, on noteΓεl’ensemble formé des sommesx+y avecx∈Γeth(y)ε. SiΓest un sous-groupe de rang fini deA( ¯Q)alors il existeε >0tel queX( ¯Q)Γε

n’est pas dense dansX. Ceci démontre la conjecture Mordell-Lang plus Bogomolov de B. Poonen. Nous obtenons ce théorème à partir de la propriété de Bogomolov démontrée par S. David et P. Philippon (c’est- à-dire le casΓ = 0) grâce à une inégalité de Vojta généralisée.

2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS

ABSTRACT. – LetAbe a semi-abelian variety overQ¯,Γa subgroup ofA( ¯Q)of finite rank and X a subvariety of A which is not a translate of a semi-abelian subvariety of A. Work by P. Vojta and M. McQuillan shows thatX( ¯Q)Γis not dense inX. B. Poonen has then conjectured that the same remains true ifΓis replaced by a fatteningΓε={x+y|x∈Γ, h(y)ε}for a certainε >0wherehis a canonical height. B. Poonen and S. Zhang have shown independently this to hold whenAis almost split.

On the other hand, the statement contains the Bogomolov property (withΓ = 0) now proven by S. David and P. Philippon. In this paper, we prove Poonen’s conjecture for anyA. We also consider the slightly more general setsC(Γ, ε) ={x+y|x∈Γ, h(y)ε(1 +h(x))}instead ofΓε. We use the caseΓ = 0as well as a generalized Vojta inequality.

2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS

1. Résultats

Soient Aune variété semi-abélienne sur Q¯ ethcan:A( ¯Q)Rune hauteur canonique (les définitions sont précisées plus bas). Lorsque Γ est une partie de A( ¯Q) et ε un réel, nous définissons :

Γε=

x+y|x∈Γ, y∈A( ¯Q) ethcan(y)ε et

C(Γ, ε) =

x+y|x∈Γ, y∈A( ¯Q) ethcan(y)ε

1 +hcan(x) .

Le premier résultat que nous établissons avait été conjecturé par B. Poonen (voir [6]) et montré dans le cas particulier où Aest isogène au produit d’un tore par une variété abélienne indépendamment par B. Poonen et S. Zhang (voir [12]).

THÉORÉME 1.1. – SiΓest un sous-groupe de rang fini deA( ¯Q)et siX est un sous-schéma fermé intègre de Aqui n’est pas le translaté d’une sous-variété semi-abélienne de Aalors il existeε >0tel queX( ¯Q)Γεn’est pas dense dansX.

ANNALES SCIENTIFIQUES DE L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

(2)

Il est facile de voir que cet énoncé devient faux si l’on remplace Γε par C(Γ, ε): dès que dim Stab(X)>0, il suffit de choisirΓStab(X)( ¯Q)non de torsion pour queX( ¯Q)∩ C(Γ, ε) soit dense dans X. Si nous associons à X l’union ZX des translatés de sous-variétés semi- abéliennes non nulles de A qu’il contient, l’hypothèse dim Stab(X)>0 est équivalente à ZX =X. Il est donc raisonnable d’espérer un résultat pour X( ¯Q)∩ C(Γ, ε) seulement si ZX=X. Nous allons en fait montrer le

THÉORÉME 1.2. – SiΓest un sous-groupe de rang fini deA( ¯Q)et siX est un sous-schéma fermé intègre deAalors il existeε >0tel que(X\ZX)( ¯Q)∩ C(Γ, ε)est fini.

Si Aest un tore, on consultera [4, th. 1.7] qui donne une précision quantitative surε; si de plusdimX= 1, nous donnons dans [9] un résultat entièrement explicite. Dans le cas oùAest une variété abélienne, un énoncé voisin figure dans [12, 1.3] mais omet l’hypothèseZX=X nécessaire pour avoir la non-densité.

La majeure partie de l’article est en fait consacrée à la preuve d’une inégalité de Vojta suffisamment explicite, analogue à celles de [7] et [9], qui permet de montrer que, sous les hypothèses du théorème 1.2, il existeε >0tel quehcanest bornée sur l’ensemble(X\ZX)( ¯Q)∩

C(Γ, ε). Pour conclure il nous faut des informations sur les points de petite hauteur.

Rappelons que lorsqueΓ = 0le théorème 1.1 devient une « propriété de Bogomolov » qui a été démontrée dans différents cas particuliers par E. Ullmo, S. Zhang et A. Chambert-Loir puis en toute généralité par S. David et P. Philippon (voir [3]). En conséquence, siq(X)désigne le maximum des réelsqtels que l’ensemble

x∈(X\ZX)( ¯Q)|hcan(x)q

soit fini, nous avonsq(X)>0pour toutX. Par la méthode des variétés déterminantes introduite par H.-P. Schlickewei appliquée comme dans [1, pp. 789–792], cela entraîne que l’on peut minorerq(X)en fonction seulement dedegX etdimX. Pour recouvrir les points de hauteur bornée par de tels ensembles, nous utiliserons le résultat d’uniformité (faible) qui s’en déduit, à savoir quemin{q(X+y)|y∈Γ}>0.

Après avoir introduit les variétés semi-abéliennes et les hauteurs canoniques (paragraphe 2), le cœur du travail consistera en l’établissement du théorème 4.1. Cet énoncé constitue une inégalité de Vojta au sens de [7] et est par conséquent très voisin du résultat établi par P. Vojta pour démontrer la finitude de(X\ZX)( ¯Q)ΓlorsqueΓest de type fini (voir [11, §4]). Toutefois, nous précisons dans notre version que les constantes intervenant sont indépendantes d’un corps de définition, ce qui est crucial pour passer àC(Γ, ε)(voir paragraphe 5).

De plus, la démarche adoptée diffère sensiblement de celle de [11]. Ici, nous nous appuyons sur l’inégalité de [10]. Celle-ci donne une comparaison de hauteurs assez générale (en particulier, il n’y est pas question de groupes algébriques mais d’un schéma projectif muni de faisceaux vérifiant certaines conditions) prouvée avec les méthodes de [7]. Ainsi intervient notamment un complexe de Faltings dont le terme médian est une somme de faisceaux inversibles amples.

Par suite, nous travaillons avec la même compactification deAmque dans [11] mais l’essentiel au paragraphe 3 sera de construire un faisceau inversible ample convenable sur celle-ci. Cette variante dans la méthode apparaît déjà dans [9], où est traité le cas oùA est un tore, que l’on pourra consulter pour une description plus simple. En revanche, lorsque nous montrerons que sont réunies toutes les conditions d’application du résultat de [10] (voir paragraphe 4), nous utiliserons le théorème d’homogénéité du nombre d’intersection de [11, 5.5].

Enfin au dernier paragraphe nous établissons les théorèmes 1.1 et 1.2.

(3)

2. Variétés semi-abéliennes

Nous fixons une fois pour toutes un entier t 0, une variété abélienne A0 sur Q¯ et M1, . . . ,Mtdes éléments dePic0(A0).

Pour chaqueavec1t, nous avons donc un isomorphisme canonique sM⊗νMp1M⊗p2M

s, ν, p1, p2:A0×A0→A0désignent respectivement l’addition deA0, la flèche nulle et les deux projections (voir [5, p. 74]). Pourn∈Z, si[n] :A0→A0 désigne la multiplication parn, un isomorphisme canonique

[n]M[0]Mn1 Mn

s’en déduit. Si nous fixons une trivialisation deMen l’élément neutre0 : Spec ¯Q→A0c’est- à-dire un isomorphisme0M OSpec ¯Q, nous obtenons des isomorphismes

sMp1M⊗p2M et [n]M Mn bien déterminés.

Nous associons aux données ci-dessus un schéma en groupesAsurQ¯ de la manière suivante : pour toutQ¯-schémaS, l’ensembleHomQ¯(S, A)est formé des(t+ 1)-uplets(g, ϕ1, . . . , ϕt)où g∈HomQ¯(S, A0)etϕ:gM→ O S est un isomorphisme pour tout,1t. Sa structure de groupe abélien est donnée par :

(g, ϕ1, . . . , ϕt) + (h, ψ1, . . . , ψt) =

s◦(g, h), χ1, . . . , χt

où(g, h) :S→A0×A0est le morphisme produit etχla composée

s◦(g, h)

M(g, h)(p1M⊗p2M)gM⊗hM ϕψ

−→ OS⊗ OS OS. Il est clair que ceci donne bien un groupe (le neutre se déduit des trivialisations fixées). Le fait que le foncteur ainsi décrit est représentable par un schémaAne pose pas de difficultés. Nous pouvons le montrer en le réalisant comme ouvert de la compactification que nous utiliserons dans la suite à savoir

A¯=

×

=1t A0

P(OA0⊕ M).

En effet, un élément de HomQ¯(S,A)¯ consiste en g HomQ¯(S, A0) et en des quotients inversibles de OS ⊕gM pour 1t. Par suite,HomQ¯(S, A) correspond aux éléments pour lesquels, quel que soit, les composées de chacune des injectionsOS → OS⊕gMet gM→ OS⊕gMavec le quotient sont des isomorphismes.

Il apparaît maintenant que le schéma en groupesAainsi défini est une extension deA0 par le tore Gtm. Sur le fait que toute variété semi-abélienne s’obtient ainsi, on se reportera à [11, lemme 2.2]. Qu’il nous suffise ici de travailler avec un telA.

Nous noteronsf: ¯A→A0le morphisme structural et κ:OA¯⊕fM→ L des quotients universels (c’est-à-dire que(f, κ1, . . . , κt)décritidA¯). Sin∈Z, la multiplication parnsurA est encore notée[n]ainsi que l’unique extension de ce morphisme enA¯→A. Cette dernière se¯

(4)

définit simplement en associant àLun quotient deOA¯⊕fMn; pourn <0il faut échanger les facteurs ce qui fait que[n]L Lnsin0et[n]L L⊗− n⊗fMnsin0.

Il ressort de ceci que le faisceau inversible symétrique associé auxLsera : Llin=

t

=1

L[−1]L= t

=1

L2⊗fM⊗− 1

qui a la propriété de «linéarité» que[n]Llin L⊗|linn|pour toutn∈Z. En conséquence (voir [6]), sihLlinest une hauteur de Weil quelconque associée àLlin, la limite

hlin(x) = lim

n+

1 nhLlin

[n]x

existe pour toutx∈A( ¯¯ Q), diffère dehLlin(x)par une quantité bornée et vérifie hlin

[n]x

=|n|hlin(x) pour toutn∈Z.

Le faisceauLlin n’est bien entendu pas ample et il nous faut rajouter une hauteur provenant de la base. Soit donc L0 un faisceau inversible très ample et symétrique sur A0 tel que Γ(A0,L0)nΓ(A0,L0n)est surjectif pour toutn1. Nous désignons par| · |2la hauteur de Néron-Tate associée àL0surA0( ¯Q).

DÉFINITION 2.1. – La hauteur canonique d’un pointx∈A( ¯¯ Q)est hcan(x) =hlin(x) + (t+ 1)f(x)2.

Le coefficient (t + 1) intervient pour des raisons techniques et non fondamentales. De toute manière, le choix précis de la hauteur n’a pas d’influence sur la validité des énoncés du paragraphe précédent. En effet, si hcan est une hauteur canonique surA( ¯Q)obtenue soit comme ci-dessus avec des choix différents soit comme dans [6], il existe un réelµ1tel que µ1hcanhcanµhcan. Ainsi, par exemple, nous avonsC(Γ, µ2ε)⊂ C(Γ, ε)si ces deux ensembles sont définis avechcanethcanrespectivement (voir aussi [6, §4] pour l’indépendance par rapport à la hauteur de l’énoncé du théorème 1.1).

Pour la suite, il est commode de disposer d’un plongement explicite de A¯ dans un espace projectif relié à la hauteur choisie. Tout d’abord, puisque deκse déduit un épimorphisme

κ:OA¯⊕fM⊕fM⊗− 1→ L2⊗fM⊗− 1, il est naturel de considérer le morphisme de Veronese

P(OA0⊕ M)P

S2(OA0⊕ M)

=P

OA0⊕ M⊕ M2

P

OA0⊕ M⊕ M⊗− 1

de sorte que par l’immersion fermée

A ¯

×

=1t A

0

P

OA0⊕ M⊕ M⊗− 1

l’image réciproque du faisceau inversible naturel soitLlin.

(5)

Par ailleurs, par amplitude deL0, il existe des pointsP1, . . . , PtdeA0( ¯Q)tels que MτPL0⊗ L⊗−0 1

(voir [5], théorème 1 p. 77) où τP:A0→A0 désigne la translation par un point P. Ainsi M ⊗ L0 est très ample. Si nous fixons un épimorphisme OA0n+1 → L0 (c’est-à-dire un plongementι0:A0PnQ¯)qui soit un isomorphisme sur les sections globales, nous disposons de OA0n+1→ M⊗ L0par translation et, de même,OA0n+1→ M⊗− 1⊗ L0puisque

M⊗− 1τ[1]PL0⊗ L⊗−0 1. Alors

P

OA0⊕ M⊕ M⊗− 1 P

L0(M⊗ L0)

M⊗− 1⊗ L0

P

OA03n+3

A0×P3n+2Q¯

est une immersion fermée ainsi donc que A ¯

P3n+2Q¯

t

×A0 P3n+2Q¯

t

×PnQ¯P3Q¯t(n+1)t+11

en faisant usage de ι0 puis d’un morphisme de Segre. Notons N = 3t(n+ 1)t+1 1 et ι1: ¯A →PNQ¯ cette immersion. Ce sera le plongement privilégié deA. La construction est telle¯ queι1O(1) Llin⊗fL0(t+1)donc il existe une constante que nous désignerons parc0telle que

hcan(x)−hproj(x)c0

pour toutx∈A( ¯¯ Q)sihproj=h◦ι1désigne la hauteur induite par le plongementι1. Quitte à augmenter cette constante, nous supposerons également que(t+ 1)|h(ι0(x0))− |x0|2|c0pour toutx0∈A0( ¯Q).

A titre de remarque sur la définition de la hauteur, il faut noter quehlinest positive surA( ¯Q).

En effet, le produit des κ fournit une section globaleOA¯→ Llin qui ne s’annule pas surA.

Il s’ensuit que toute hauteur de WeilhLlin est minorée surA( ¯Q)et, par passage à la limite, la positivité dehlinen découle.

Nous aurons besoin d’une dernière propriété générale des hauteurs introduites, à savoir que hlin vérifie l’inégalité triangulaire surA( ¯Q). Ceci n’est pas immédiat car, contrairement à[n], l’addition deAne s’étend pas en un morphismeA¯×A¯→A. Il faut donc raisonner à partir d’un¯ éclatement deA2et nous verrons cela comme cas particulier de la situation plus générale étudiée au paragraphe suivant.

Dorénavant, si X est un schéma sur Q¯ et q un entier, nous noterons systématiquement pi:Xq→X lai-ème projection pour1iq.

Signalons encore ici nos conventions pour les multi-indices utilisées dans toute la suite. Sia est un élément deZm, de coordonnéesa1, . . . , am, le symbole|a|désignea1+· · ·+am. Nous introduisons également un élément fixéη∈Zm, tel queη1=ηm= 1etηi= 2si1< i < m.

Le cas échéant, un élément d∈Z sera identifié à(d, . . . , d)Zm. Enfin nous employons la multiplication coordonnée par coordonnée sur Zm; par exemple, si a∈Zm, |3ηa2| vaudra 3a21+ 6a22+· · ·+ 6a2m1+ 3a2m.

(6)

3. Compactification deAm

Pour ce paragraphe, nous fixons un entierm2 et a∈(N\ {0})m. A ces données, nous associons deux morphismesα, β:Am→Am1définis sur les points par

α(x1, . . . , xm) = (aixi−ai+1xi+1)1im1

et

β(x1, . . . , xm) =

a2ixi−a2i+1xi+1

1im1.

Un morphisme défini comme αest au cœur de la méthode de Vojta–Faltings tant dans le cas abélien (voir [7]) que torique (voir [9]). Ici, comme dans [11], nous avons toutefois besoin à la fois deαet deβpour respecter l’homogénéité. En effet, nous allons travailler avec le faisceau

M=α m1

i=1

pifL0

(t+1)

⊗β m1

i=1

piLlin

qui présente bien une homogénéité de degré 2 ena : siaest remplacé par dapourd∈N, il devientMd2.

Afin de pouvoir manipuler une hauteur associée à M sur A( ¯Q)m, il nous faut étendre ce faisceau à une compactification deAm. Celle dont nous disposons déjà, à savoirA¯m, convient pour la partie provenant deαcar le morphismefm1◦α:Am→Am01s’étend sans problèmes enA¯m→Am01(il suffit d’écriref(aixi−ai+1xi+1) =aif(xi)−ai+1f(xi+1)). En revanche, la seconde partie de notre faisceau ne s’étend pas, en général, àA¯m. Nous sommes donc amenés à considérer une compactification ad hoc, dépendant en particulier dea: c’est la principale source de difficultés car nous devons assurer malgré cela que l’homogénéité enase conserve.

DÉFINITION 3.1. – Soient G le graphe de β, sous-schéma fermé de A2m1, et G¯ son adhérence dansA¯2m1. Soient encoreβ0:Am0 →Am01le morphisme défini commeβpar

β0(x1, . . . , xm) =

a2ixi−a2i+1xi+1

1im1,

G0 son graphe, fermé deA2m0 1, etG l’image réciproque deG0 par le morphisme structural f2m1: ¯A2m1→A2m0 1. Finalement, soitβ¯: ¯G→A¯m1le morphisme induit par la projec- tionA¯2m1→A¯m1sur lesm−1derniers facteurs.

Bien entendu,GAm(par lesmpremières projections) et, via cet isomorphisme,β¯étend bienβ. Par ailleurs, commeβ0◦fm=fm1◦β, nous avonsG⊂ Get donc des inclusions de sous-schémas fermésG¯⊂ G ⊂A¯2m1.

Nous désirons maintenant plonger la compactificationG¯ obtenue dans un produit d’espaces projectifs de façon que Ms’obtienne à partir de faisceauxO(1). La manière naïve – à partir d’un plongement deA¯2m1– ne convient pas car nous ne pouvons pas utiliser le faisceaufL0

sur les derniers facteurs puisque cela ferait apparaître viaβ¯des termes enL0a4i. Nous pouvons contourner ce problème en nous restreignant àG(c’est la raison de l’introduction de ce schéma intermédiaire).

LEMME 3.1. – Il y a un isomorphisme G A¯m

×

Am0

×

=1t

×

mi=11POAm0 piMa2ipi+1M⊗− a2i+1

(7)

tel que d’une part la projectionG →A¯m qui s’en déduit coïncide avec la restriction à G de la projection A¯2m1→A¯m sur les mpremiers facteurs et d’autre part si πi, désigne pour 1im−1et1tla projection

G →P

OAm0

piMa2i ⊗pi+1M⊗− a2i+1

alorsπi, O(1)pm+iLoùpm+i: ¯A2m1→A.¯

Démonstration. – Ceci découle de l’isomorphisme crucial surG0

pm+iMpiMa2i⊗pi+1M⊗− a2i+1

pour1im−1et1tqui est conséquence deMPic0(A0). En effet, la définition deGmontre que, pour unQ¯-schémaSquelconque, un élément deHomQ¯(S,G)correspond à un morphismeg:S→G0et à une famille d’épimorphismes pour1i2m1et1t

OS⊕gpiM→ Qi,

Qi,est inversible. Dans cette description, nous remplaçonspm+iMpar la formule ci-dessus et, comme alors n’apparaissent plus que les projections deA2m0 1sur sesmpremiers facteurs, nous voyonsg comme morphismeS→Am0 via l’isomorphismeG0Am0 donné par cesm projections. De la sorte,Gest bien présenté comme le produit fibré au-dessus deAm0 d’une part de la famille desP(OAm0 ⊕piM)pour1imet1t(dont le produit formeA¯m) et d’autre part de la famille des

P

OAm0

piMa2i⊗pi+1M⊗− a2i+1

pour1im−1 et 1t. La formule donnantπi, O(1) est alors claire puisque des épimorphismes structuraux surA¯2m1

OA¯2m−1⊕pifM→piL

pour1i2m1et1tnous déduisons surGpar restriction OG

fpiMa2i⊗fpi+1M⊗− a2i+1

→pm+iL

pour1im−1 et1tqui constituent bien les quotients universels sur la deuxième famille de facteurs. ✷

Pour alléger, nous notons dorénavant surAm0 pour1im−1et1t Ni,=piMa2i⊗pi+1M⊗− a2i+1.

Afin de plongerP(OAm0 ⊕ Ni,)nous imitons le procédé qui nous a fourni l’immersion fermée P(OA0⊕ M)→A0×P3n+2Q¯ au paragraphe précédent. Tout d’abord, de l’isomorphisme

S2(OAm0 ⊕ Ni,)⊗ Ni,⊗−1 OAm0 ⊕ Ni,⊕ Ni,⊗−1,

(8)

nous déduisons une immersion ferméevi,(de Veronese) P(OAm0 ⊕ Ni,)P

S2(OAm0 ⊕ Ni,) P

OAm0 ⊕ Ni,⊕ Ni,⊗−1

.

De cette façon, nous avons surG

πi, vi,O(1)(pm+iL)2(fm)Ni,⊗−1pm+i

L2⊗fM⊗− 1

fm:G →Am0. Nous utilisons ensuite P

OAm0 ⊕ Ni,⊕ Ni,⊗−1 P

OAm0 ⊕ Ni,⊕ Ni,⊗−1

⊗piL0a2i ⊗pi+1L0a2i+1

qui permet de faire apparaître un faisceau engendré par ses sections globales car c’est le cas de Ni,⊗piL0a2i⊗pi+1L0a2i+1pi(M⊗ L0)a2i ⊗pi+1(M⊗− 1⊗ L0)a2i+1

piτPL0a2i⊗pi+1τPL0a2i+1

et nous avons grâce àι0des épimorphismes

OA0n+1PL0)a2i et OA0n+1PL0)a2i+1 qui fournissent

OA0(n+1)2→ Ni,⊗piL0a2i⊗pi+1L0a2i+1; (3.1)

de manière absolument analogue (en échangeantPet−P) nous obtenons un épimorphisme OA0

(n+1)2→ Ni,⊗−1⊗piL0a2i⊗pi+1L0a2i+1. (3.2)

En utilisant encore le plus évident OA0

(n+1)2→piL0a2i⊗pi+1L0a2i+1, (3.3)

nous trouvons une immersion fermée P

OAm0 ⊕ Ni,⊕ Ni,⊗−1

P

OAm0 3(n+1)2

Am0 ×P3(n+1)Q¯ 21. Nous avons donc abouti à une immersion fermée

wi,:P(OAm0 ⊕ Ni,)P

OAm0 3(n+1)2

Am0 ×P3(n+1)Q¯ 21

telle que

πi,wi,O(1)pm+i

L2⊗fM⊗− 1

⊗pifL0a2i ⊗pi+1fL0a2i+1.

Nous faisons maintenant le produit suriet; siN1= (3t(n+ 1)2t)m11ceci fournit grâce au lemme un plongement

G→A¯m×PNQ¯1

(9)

tel que l’image réciproque du faisceauO(1)du deuxième facteur est m1

i=1

pm+iLlin

m

i=1

pifL0ia2i

.

Notre but est donc atteint : nous avons exprimé le produit des faisceauxpm+iLlin(qui se restreint surG¯ enβ¯ mi=11piLlin) en termes d’unO(1)et de faisceaux correctifs provenant deA¯met quadratiques ena. Si nous réinterprétons la construction, nous avons utilisé l’épimorphisme

Φ :

m1 i=1

t

=1

OG fm

Ni, fm

Ni,⊗−1

m1 i=1

pm+iLlin

(indépendant deL0) puis effectué le produit tensoriel avec mi=1pifL0ia2i donnant, disons, Ψ. La source deΨpossède alors des sections globales qui l’engendrent provenant de

OA0

n+1→ L0

(et bâties à l’aide des épimorphismes (3.1), (3.2) et (3.3)) et finalement nous définissonsG →PNQ¯1

grâce aux images de ces sections parΨ.

Pour fixer un plongement multiprojectif deG, il reste à en choisir un pourA¯m. Nous tirons bien sûr parti des définitions du paragraphe précédent mais nous avons besoin d’un peu plus de liberté (pour gérer les termes correctifs évoqués plus haut). Aussi n’utiliserons-nous pas l’immersion ι1: ¯A →PNQ¯ mais plutôt l’étape antérieure qu’est

A ¯PNQ¯2×PnQ¯

N2= (3n+ 3)t1. Rappelons que l’image réciproque deO(1)sur le premier (resp. second) facteur est isomorphe à Llin⊗fL0t (resp. fL0) et que ι1 s’obtient à partir de là par un plongement de Segre.

DÉFINITION 3.2. – Nous considérons le plongement G→

PNQ¯2

m

× PnQ¯

m

×PNQ¯1

et, si q1, . . . , qm, q1, . . . , qm, q désignent respectivement les projections sur les différents facteurs de ce produit, nous notons pourb, b Zmetb Z

O(b, b, b ) = m

i=1

qiO(bi)⊗qiO(bi)

⊗qO(b ).

Grâce à cette notation abrégée, nous pouvons écrire surG O(0,1,0)

m i=1

pifL0, O(1,−t,0) m i=1

piLlin et

O

0,−tηa2,1

m1 i=1

pm+iLlin.

(10)

Nous nous tournons à présent versG. Le lemme ci-dessous contient le dernier fait essentiel de¯ ce paragraphe.

LEMME 3.2. – Il existe surG¯un morphisme de faisceaux ξ:O(0,0,1)→ O

ηa2,0,0

dont la restriction à Gest un isomorphisme et par lequel l’image d’une coordonnée de PNQ¯1

(vue comme section globale de O(0,0,1)) est un monôme unitaire de multidegré ηa2 en les coordonnées de(PNQ¯2)m.

Démonstration. – Par restriction des épimorphismes structuraux deG(voir lemme précédent) nous avons surG¯des épimorphismes

ϕi,:OG¯⊕pifM→piL

et

ψi,:OG¯(fm)Ni,→pm+iL

pour1tet respectivement1imou1im−1(rappelons que (fm)Ni,pm+ifM).

Par produit tensoriel avecpifM⊗− 1nous obtenons

ϕi,:OG¯⊕pifM⊗− 1→piL⊗pifM⊗− 1

qui n’est autre que[−1]ϕi,. Si nous restreignons alors ϕi,a2i ⊗ϕi+1,a2i+1:

OG¯⊕pifM

a2i

OG¯⊕pi+1fM⊗− 1a2i+1

→piLa2i ⊗pi+1La2i+1⊗pi+1fM⊗− a2i+1

aux deux termes extrêmes du développement en somme de la source, nous trouvons un morphisme

χi,:OG¯(fm)Ni,→piLa2i ⊗pi+1La2i+1⊗pi+1fM⊗− a2i+1

(qui n’est plus nécessairement un épimorphisme). Le point crucial est queχi, se factorise à traversψi,. En effet, si nous nous plaçons surGAm, les isomorphismes

(fm)Ni,→ OG

induits par ψi, et χi, respectivement sont les mêmes car dans chacun des deux cas la collection de ces isomorphismes pour 1t (i fixé) représente l’élément pm+i=pi◦β de HomQ¯(G, A) : pourψi, c’est la définition tandis que la construction de χi, correspond exactement à formera2ipi−a2i+1pi+1dans ce groupe (se reporter à la présentation deAcomme schéma en groupes). Ainsi surGnous avons un isomorphisme

ξi,:pm+iL→piLa2i ⊗pi+1La2i+1⊗pi+1fM⊗− a2i+1

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