HAL Id: jpa-00206475
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Relaxation croisée dans un antiferromagnétique - II. - Détermination des différents mécanismes et mise en
évidence de processus multiples
Jean-Pierre Renard
To cite this version:
Jean-Pierre Renard. Relaxation croisée dans un antiferromagnétique - II. - Détermination des dif-
férents mécanismes et mise en évidence de processus multiples. Journal de Physique, 1967, 28 (1),
pp.107-112. �10.1051/jphys:01967002801010700�. �jpa-00206475�
RELAXATION
CROISÉE
DANS UNANTIFERROMAGNÉTIQUE
II. -
DÉTERMINATION
DESDIFFÉRENTS MÉCANISMES
ET MISE EN
ÉVIDENCE
DEPROCESSUS
MULTIPLES(1)
Par
JEAN-PIERRE RENARD,
Institut
d’Électronique
Fondamentale, Laboratoire associé au C.N.R.S., Faculté des Sciences, 91-Orsay.Résumé. - On
interprète
lesexpériences
de relaxation croisée dansCuCl2, 2H2O
antiferro-magnétique
en étudiant l’évolution despopulations
des quatre niveauxd’énergie
de la moléculed’eau sous l’influence de trois mécanismes
principaux
dont on détermine les efficacitésrespectives.
D’autre
part,
on met en évidence dans une situationexpérimentale
un peu différente des mécanismesplus complexes,
faisant intervenir le retournement simultané deplus
de deuxspins.
Abstract. 2014 In order to
explain
cross-relaxationexperiments
inantiferromagnetic CuCl2 2H2O,
westudy
the evolution of thepopulations
of the four energy levels of the water molecule.The rates of the three
principal
cross-relaxation processes are measured.In a
slightly
differentexpérimental set-up, complex
processesinvolving
more than twonuclear
spins
are studied.1. Introduction. - Dans un article
precedent [1],
nous avons 6tudi6 le
spectre
de resonancemagnetique
des
protons
d’un monocristal deCuCl2, 2H20
anti-ferromagnétique
enchamp
nul et enpresence
d’unchamp magnetique
faibledirige
suivant 1’axe cristal-lographique b,
et nous avons decritquelques exp6-
riences de relaxation croisee entre les
quatre
compo-santes du
spectre
de R.M.N.2.
Étude
de l’évolution despopulations
des ni-veaux. - 2. 1. MECANISMES DE RELAXATION CROISEE.
- Le spectre de R.M.N. se compose des
quatre
tran- sitions(a, b,
c,d) permises
entreles quatre niveaux
d’énergie
dela molecule
d’eau,
dont les fr6- quencesrespectives
s’ecrivent :Lorsque
lesyst6me
despins
est enequilibre
ther-mique interne,
lespopulations
des niveaux suivent la (1) Cet article et leprecedent
[I], ainsi que lespubli-
cations
[8] [9] [10]
recouvrent enpartie
un travail dethese de Doctorat
d’État
es Sciencesphysiques
devantetre soutenue a la Faculte des Sciences
d’Orsay
en 1967et
enregistr6e
au C.N.R.S. sous le no 426.loi de Boltzmann. Si on modifie la
repartition
despopulations,
lesyst6me
tend a retrouver sonequilibre thermique
interne par les m6canismes de relaxation croisee. Lesplus simples
sont lescouples
de transitions simultanees(flip-flop
entrespins voisins)
conservantapproximativement 1’energie Zeeman,
et d’autantplus probables
que 1’ecartd’6nergie
estplus
faible[2].
Pour une valeur de r
donnee,
on ne pourra mettreen evidence que les deux processus les
plus efficaces,
car ils suffisent a mettre le
syst6me
despins
enequilibre thermique,
cequi
conduit anegliger a
- dtoujours
moins
probable
que les trois autres processus. Par contre, un seul processus ne suffit pas pour etablirl’équilibre thermique,
sauf dans des situations tr6sparticuli6res.
Suivant la valeur de
r,
donc duchamp
ext6rieurapplique,
on a lesin6galit6s
suivantes :2. 2.
EQUATIONS
D’EVOLUTION DES POPULATIONS. -Les
populations
des niveaux sont not6es 1 + ni avec ni 1 etEni
= 0. Enn6gligeant
la relaxationspin-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002801010700
108
r6seau,
lesequations
d’evolution despopulations
enpresence
d’unchamp radiofr6quence couplant
lesniveaux 3 et 4 s’ecrivent :
W est la
probabilite
par unite detemps
des transitions induites par lechamp
r.f.Les
quatre equations
ne sont pasindependantes
àcause de la conservation du nombre de
spins
traduitepar :
Les
experiences
de relaxation croisee faites sur cesyst6me
sont de deuxtypes
diff6rents :a )
On6loigne
lesyst6me
de1’equilibre thermique
en lui donnant une distribution de
populations qui
n’est pas de Boltzmann et on observe son evolution
vers un nouvel
equilibre
sans leperturber.
Dans cesconditions
En introduisant la nouvelle
variable -1 = (n1 + n4) /2
et en tenant
compte
de(2),
lesyst6me (1)
se reduit A :L’expérience
d6crite dans[1], paragraphe 2,
aconsiste a saturer en un
temps
tres court la transition a et a observer imm6diatementapr6s
1’evolution de la transition d. Les conditions initiales sont donc :L’intensité du
signal
que l’on observe est propor- tionnelle a n1 - na. La resolution de(3)
avec lacondition P >>
a, y donne4
Le terme
(e/6)e-’5t
est faibledevant 4e:/3e - (oc + y)
t ets’annule au bout d’un
temps
tres court,car P
estgrand,
cequi explique
que dans cetteexperience
onne voit
qu’une
décroissanceexponentielle
vers lavaleur
3e/2
avec la constante detemps
laplus longue
T
= 3/4(oc
+y).
La valeur dusignal extrapolee
at = 0 doit etre
17cj6
au lieu de3e,
mais laprecision experimentale
est insuffisante pour que l’onpuisse
faire la distinction entre ces deux valeurs.
b)
Un autretype d’experience
de relaxation croisee consiste a laisser en permanence unchamp
r.f. intenseentre deux niveaux et a observer 1’evolution des popu- lations des niveaux sous 1’effet de cette irradiation et de la relaxation croisee. La
probabilite
de transition W due auchamp
r.f. 6tantgrande
devantoc, P
et y, aubout d’un
temps
tres courtapr6s
Fetablissement duchamp r.f,
lespopulations
des niveauxqu’il couple
deviennent
6gales.
Le
syst6me (1) peut
alors se reduire h :que l’on transforme en utilisant la relation
(2)
en unsysteme simple
de deuxequations
a deux inconnues :Dans notre
experience,
il estimpossible
d’irradier etd’observer simultanément les transitions de R.M.N.
Nous
appliquons
d’abord uneimpulsion
radiofré-quence de
durée t, puis
nousenregistrons
l’une destransitions.
Expérimentalement,
il y a deux casdistincts :
- 2r
8A, p
> a, y. Lesquatre
transitions a,b, c, d
sont voisines.
Dans
l’expérience
2b de la r6f6rence[1],
on irradiela
transition a, puis
on laisse lesystème
retrouver son6quilibre
interne. On mesure alors l’intensit6 de la transition dqui
estproportionnelle à nl
- n3, et l’onpeut
ecrire :11
Le terme
(e /22) e - 2
est faible et d6croittrop
vitepour etre mis en
evidence ;
on observe en fait unedécroissance
exponentielle
avec la constante detemps
la
plus longue
’t"= 11/4(oc
+y).
- 2r > 8A y
> p
> oc. Lesquatre
transitions sonts6par6es
en deux doublets de meme 6cart 4A. La solution dusyst6me (1’)
enn6gligeant
a et en sup-posant
y tressuperieur à p
s’6crit :Au bout d’un
temps
de trois aquatre
fois(2y) - 1,
1’evolution de l’intensit6 de l’une ou 1’autre des compo-
santes du doublet b - d est 2se-,"’. Cette
experience
est d6crite dans
[1], paragraphe
3.Si l’on irradie la transition a
pendant
untemps t
et
qu’on
laisse ensuite s’6tablirl’équilibre thermique
entre a et c, l’intensit6 de a ou c mesuree au bout
d’un
temps
courtdevant P-1
estproportionnelle
aee 2yt. Cette
experience
nouvelle a ete faite avec deuxvaleurs differentes du
champ magnetique.
c)
Nous avonsrepris l’experience b)
dans la situa- tion des transitions voisines enappliquant
lechamp
r.f.entre les niveaux 2 et 4
(irradiation
deb).
Lesyst6me
6tant au
depart
enequilibre thermique,
on trouve :Dans ce cas
precis où fi
est bienplus grand
que cx et y, ouHl
estapplique
entre les niveaux 2 et 4 et ou lesyst6me
est enequilibre thermique
audepart,
on atoujours
n3 = 0 et le seulprocessus b
- c suffit àassurer
1’6quilibre
interne dusyst6me,
cequi explique qu’on
ne trouve dans(6) qu’un
seul termeexponentiel.
2.3. EXPERIENCES D’INVERSION DE POPULATIONS. -
Nous avons cherche a tirer
parti
du fait que les protons des molecules d’eauoccupaient
unsyst6me
dequatre
niveauxd’6nergie
pour obtenir des inversions depopulations
entre certains de ces niveaux et observer le retournement dessignaux
de R.M.N. correspon- dants. Leprobl6me
est depeupler
le niveausuperieur plus
que le niveau inferieur. La relaxation croisee est unphenomene genant
car elle tend a maintenir lesyst6me
despins
nucl6aires enequilibre
interne.Dans les deux
experiences
d6critesici,
on commencepar
appliquer
unchamp magnetique qui
ecarte lesdoublets a - c et b - d de 315
kHz,
cequi
rendnegligeables
les effets de relaxation croisee entredoublets. Par contre, les deux composantes d’un dou- blet
s’6quilibrent
en un temps(2y) -1
de 1’ordre de0,5
s.- Première
expérience.
- Aud6part,
lesyst6me
esten
equilibre thermique
avec ler6seau;
les niveauxont les
populations
de la colonne 1 du tableau I.On sature en un
temps
court le doublet b - d(colonne 2), puis
onapplique
unchamp
r.f. intenseentre les niveaux 1 et
4, qui
rend6gales
lespopulations
de ces niveaux
(colonne 3),
la transition 6tant faible-ment
permise
a cause dumelange
des fonctions d’ondes desquatre
niveaux du a l’interactiondipolaire.
TABLEAU I
POPULATIONS SUCCESSIVES DES NIVEAUX DANS LA PREMIERE EXPERIENCE
Si toutes les
operations
sont faites en un tempscourt devant
Tl,
il y a inversion depopulations
entreles niveaux 1 et 3 d’une part, 2 et 4 d’autre
part;
lessignaux b
et d sont retourn6s etd’amplitude egale
ala moitie du
signal d’équilibre thermique
avec leréseau
(fig. 1).
Au cours de cetteexperience,
le seulFIG. 1. -
Signal
inverseenregistre
dans lapremiere experience
duparagraphe
3. On voit successivement,de la
gauche
vers la droite, lesignal d’6quilibre thermique
avec le reseaupuis
lesignal
inversequi
6volue vers
1’equilibre thermique,
avec la constante detemps Tl. L’extrapolation
a l’instant initial donne ap-proximativement
la valeur1/2 pr6vue.
mecanisme efficace de relaxation croisée a -
c, b
-d,
ne
joue
aucun role car1’equilibre thermique
resteconstamment etabli dans les doublets.
- Deuxième
expérience.
- Le d6but estidentique
àcelui de la
premiere experience (colonnes
1 et 2 dutableau
II), puis
on reduit lechamp magnetique
demani6re a faire coincider b et c, et on sature simul- tanément b et c par une
impulsion
r.f.(colonne 3);
on retourne ensuite a la
disposition
initiale des niveauxen
augmentant
lechamp.
Au cours de cettesequence,
tous les m6canismes de relaxation croisee sont efficaces
et conduisent a
1’equilibre thermique
interne en untemps
de0,5
s. Enpratique,
nousop6rons
en 80 a100 ms, ce
qui
est encore un peutrop long
pour que lespopulations
finales soient exactement celles du tableau II.Apr6s
retour a ladisposition initiale, l’équi-
libre
thermique
se r6tablit entrecomposantes
des doublets par le mecanisme a -c, b
- d(colonne 4).
TABLEAU II
POPULATIONS SUCCESSIVES DES NIVEAUX DANS LA DEUXIEME EXPERIENCE
110
On a encore inversion de
populations
entre lesniveaux 1 et
3,
ainsi que 2 et4,
et retournement de bet d, l’amplitude
dusignal
retourne 6tant cette fois letiers de la valeur
d’6quilibre thermique
avec le r6seau.3.
Temps
de relaxation croisde et forme de raie. - 3.1. EXPOSÉ DES RESULTATS. - L’6tudepr6c6dente
montre que toute
experience
se ram6ne a la mesurede la constante de temps la
plus longue
T d’unesomme
d’exponentielles
décroissantes. Les valeursexperimentales
de T-1 en fonction duparametre
2rsont
expos6es
sur lafigure
2. Il est int6ressant deFIG. 2. - Résultats d’ensemble des mesures des
temps
de relaxation croisee en fonction du
parametre
d’6cartdes niveaux 2r.
0 Mesures de la reference
[1].
/-B Mesures decrites dans cet article.
determiner l’efficacité de
chaque
mecanisme de relaxa- tion croisee en fonction de 1’ecart des transitionscorrespondantes.
C’est ce que montre la
figure
3 ou 1’on aport6
a,
P,
y en fonction de 1’6cartrespectif.
Sur cettefigure
on remarque que a et y ont une valeurqui
estenviron deux fois
superieure
a cellede P
a 6cartegal,
ce
qui
traduit le fait que oc et y sont les sommes desprobabilites
de deux processus de relaxationcrois6e,
tandis
que P
est laprobabilite
du seulprocessus b
- c.On a pu
déterminer
pour des 6carts allant de 18 kHz a 250 kHz. Pour des 6carts inferieurs a 18kHz,
les transitions b et c sont
trop
mal r6solues pour que les m6thodespr6c6dentes
de mesure soientapplicables.
FIG. 3. - Probabilités a, P, y des differents processus de relaxation croisee en fonction de 1’6cart correspon- dant. On a trace en
pointfll6s
la convolution de deuxgaussiennes
delargeur
15 kHz.Aux 6carts
superieurs
a 250kHz, P
devientnegligeable
devant le taux de relaxation
thermique 1IT1,
auxtemperatures
utilisees.3.2. DIsCUSSION. - On
peut
tirer de lacourbes
en fonction de 1’6cart
quelques
indications sur la forme de la raie R.M.N. et la nature de lalargeur
de raie.A
1’enregistrement,
la raie est d’alluregaussienne
de
largeur, prise
entre extrema de la d6riv6epremiere,
environ 15 kHz. Dans
1’hypothese
d’unelargeur
d’ori-gine homog6ne, T2
est de l’ordre de l’inverse de lalargeur
de raieT2 6gal
ici a 10-5seconde, et P
est del’ordre de
1/T2 multipli6
par la convolution de la fonction de forme a un facteur de normalisationpres [3].
Pour un 6cart de 18
kHz,
avec une forme de raiegaussienne,
on obtient ici-
2 X 104 s-1. La valeurainsi d6termin6e est
superieure
deplusieurs
ordres degrandeur
a la valeurexpérimentale ex ’"
32 s-1.D’autre
part,
dans cette memehypothèse, p
devraitvarier tres
rapidement
avec l’écart et devenircompl6-
tement
n6gligeable
pour un 6cart de 4 a 5 fois lalargeur
deraie,
cequi
est aussi en contradiction avec1’experience.
La
largeur
de raie est doncd’origine inhomog6ne
dans
CuCl2, 2H20 antiferromagnétique
etT2
estnettement
plus long
queT2.
Les effets de relaxation croisee sont fortement r6duits parrapport
au cas homo-gene,
car deuxspins
voisinspeuvent
avoir a un instant donne desfrequences
de resonance tres diff6rentes.Un traitement
approche
fait parBloembergen [2]
conduit a
remplacer,
dans la determination defi, Tit
parT23/T24,
cequi
donnerait ici une valeur deT2
de 1’ordre de 50
{LS.
Cette valeur est en assez bon accord avec leT2
desprotons
de chlorure de cobalthexa-hydrate antiferromagnétique
mesure r6cemment par unetechnique
d’echos despins
par Abkowitz et Lowe[4].
Dans cesel,
lalargeur
de raie est aussid’origine inhomogène.
D’autrepart,
ces auteurs men- tionnent que lapartie homog6ne
de la raie semble lorentzienne. Des observations semblables ont 6t6 faitessur la raie de 19F dans
MnF2 antiferromagnetique [5].
I1 en est
probablement
de meme dansCuCl2, 2H20,
comme le
sugg6re
1’existence d’effets de relaxation croisee pour des ecarts entre raies tresimportants.
4. Processus
multiples.
- Dans cequi precede,
lesprocessus de relaxation croisee
envisages
sontunique-
ment les «
flip-flop
» de deuxspins.
Dans certainessituations,
des processus mettant enjeu
trois ouquatre spins peuvent
etreplus
efficaces s’ils conservent mieux1’energie
Zeeman.4.1. PROCESSUS A TROIS SPINS. - Ces processus ont
ete introduits pour
interpreter
lesexperiences
derelaxation croisee entre les
spins
nucleaires de lithium 7et fluor en bas
champ [6].
Dans la situationexperi-
mentale
presente,
ils ne conservent pas1’6nergie
Zeeman et n’interviennent donc pas dans la relaxation
croisee;
onpeut
n6anmoins lesengendrer
en fournis-sant au
syst6me
le manqued’energie
sous forme dephotons
defrequence appropri6e.
L’exp6rience
est r6alis6e enchamp
ext6rieur de70 Gauss
parall6le
a 1’axecristallographique b
et à0,5
OK. Lespectre
de R.M.N. estcompose
de deuxdoublets de
frequences
’Ja, ’Jc et ’Jb’ ’Jd :La
separation
entre ces deux doublets est de 315 kHz.Elle est suffisante pour que les effets de relaxation croisee soient
n6gligeables
entre doublets. Sur le dia- gramme des niveauxd’6nergie,
les processus a troisspins
sontrepr6sent6s
par un ensemble de trois transitions : deux vers lehaut,
une vers le bas dans lecas d’une
absorption.
Considerons par
exemple
1’ensemble de transi-tions b, d, a
que 1’on peuttheoriquement produire
enirradiant le
syst6me
par unchamp
r.f. defrequence
Vb + Vi - Va. Le
syst6me
6tant audepart
a1’equilibre thermique
avec lereseau,
lespopulations
des niveauxsont donn6es dans la colonne 1 du tableau. Si l’on ne
tient pas
compte
de la relaxation croisee a l’int6rieur dechaque doublet,
lespopulations
sous 1’action duprocessus b, d, a
deviennent celles de la colonne 2. La relaxation croiseeimpose nl
- n3 = n2 - n4, d’ott larepartition
effective de la colonne 3. L’intensit6 des transitions b et d passe de 2e: a 2e: - 2x et celle des transitions a et c de 2e a 2e + x.TABLEAU III POPULATION DES NIVEAUX
SOUS L’EFFET DU PROCESSUS A TROIS SPINS b - d - a
Si on
neglige
les effets de la relaxationspin-r6seau,
le
système
finit par atteindre un 6tatd’6quilibre
enpresence
duchamp
r.f.quand
il y a autant de tran-sitions d’emission que
d’absorption
par unite detemps.
En admettant que ce nombre de transitionsest
proportionnel
auproduit
despopulations
desniveaux de
depart,
onarrive,
pour le processusconsid6r6,
a la relation :En tenant
compte de ni
1 et des valeurs despopulations (colonne
3 dutableau),
on trouvex =
2e/5.
On doit donc observer simultanement une d6crois-
sance de 40
%
du doublet b - d et une croissance de 20%
du doublet a - c.On observe conformément a
l’analyse pr6c6dente,
pour certaines
frequences d’irradiation,
une d6crois-sance
exponentielle
du doublet b - d et une croissanceexponentielle
de meme constante detemps
’t’ du doublet a - c. Si T est tres inferieur aTl,
on trouvebien les valeurs limites
pr6vues.
On v6rifie que1/r qui
mesure laprobabilité
de la transition a troisspins
est
proportionnel
aH12.
Sur la
figure 4,
on aport6 1 /,r
en fonction de lafrequence
d’irradiation. 11 y a deux maximums d’ab-sorption
auxfr6quences Vb + ’Jd
- va et vb + Vd -,v,. Lalargeur
de cespics d’absorption
estapproximativement 6gale
a celle des raies de R.M.N. Par contre, iln’y
a pas
d’absorption marquee
auxfrequences 2Vb
- ’Jc et2vd
- Va- Uneexplication possible
de ce fait est que les processus dutype vb + ’Jd
- vc font intervenir trois protons dont deuxpeuvent appartenir
a la mememolecule d’eau et 6tre ainsi tres
proches,
tandis queles processus du
type 2vb
- vc mettent enjeu
troisprotons appartenant
n6cessairement a trois molecules d’eau differentes.L’experience
r6alis6e peut aussis’interpréter
commela saturation de raies satellites
provenant
de l’inter- actiondipolaire
entre tous lesprotons
du cristal. Ces raies satellites sont tres peuintenses,
mais onpeut
lesmettre en evidence ici par l’utilisation d’un
champ
r.f.intense
(0,5
a 3Gauss)
et parce que le temps de relaxa- tionspin-r6seau T,
est treslong (environ
10minutes).
Le calcul effectif de l’intensit6 des raies
satellites,
donc de T, est ici
pratiquement impossible
a cause dela structure cristalline
complexe
deCuCl2, 2H20
etde la
multiplicite
deschamps
internes. 11 serait int6-112
FIG. 4. - Probabilités des transitions a trois
spins
induites par un
champ
alternatifparall6le
a l’axe c,d’amplitude
3 G, en fonction de laf requence
enchamp magnetique
de 70 Gaussparall6le
a l’axe b du cristal.ressant de
reprendre
uneexperience
de cetype
dansun cas
plus simple,
LiF parexemple.
4.2. PROCESSUS A Q,UATRE SPINS. - Ces processus
ont ete introduits par
Bl0153mbergen
et al.[2]
pourinterpreter
desexperiences
de resonanceparamagn6- tique electronique
dansCu(NH4)2 (S04)2’ 6H20 [7].
Quand
unspectre
de resonancemagnetique pr6-
sente trois raies
6quidistantes
ouplus,
les ensembles dequatre
transitions simultanees(ou
doubles «flip- flop »)
conservant exactement1’6nergie
Zeeman peu- vent, dans certainesconditions,
etreplus probables
que les «
flip-flop
»simples.
On
peut
se mettre dans une situation de cetype,
en
appliquant
au monocristal deCuCl2, 2H20,
unchamp magnetique
dans leplan
ab a 540 de l’axe a.Le
spectre
de R.M.N.( fig. 5) comporte
6composantes
group6es
en 3 doublets1-1’, 2 - 2’,
3 - 3’. Les 6carts 1’ et 2 d’unepart,
et 2 et 3’ d’autrepart,
sontsup6rieurs
a 300kHz,
cequi
rendn6gligeable
laproba-
bilit6 d’un «
flip-flop » simple.
Lescomposantes 1,
2et 3’ sont
6quidistantes
a1,5
kHzpr6s;
un double«
flip-flop
»represente
par deux fl6ches allant de 2 h 1 et de 2 h 3’ conserve exactement1’energie
Zeeman.Les deux
experiences
suivantes montrent clairementFIG. 5. - Schema du
spectre
de R.M.N. desprotons
en
presence
d’unchamp magnétique
de 102 Gauss,faisant un
angle
de 54° avec l’axe a dans leplan
ab.Les fl6ches
repr6sentant
unflip-flop
double entre 2et 1 d’une
part,
et 2 et 3’ d’autrepart,
conservant1’energie
Zeeman.Les
frequences
des doublets sontrespectivement :
1-1’ : 2,8485 et 2,896 MHz ; 2 - 2’ : 3,246 et 3,213 MHz ; 3 - 3’ : 3,5975 et 3,6435 MHz.
1’existence de ce processus de relaxation croisee :
a)
Saturation d’un doublet latéral. - On observe simul- tanement une diminution du doublet central et uneaugmentation
de 1’autre doublet lateral.b)
Saturation du doublet central. - On observe unediminution des deux doublets lateraux
jusqu’à
lasaturation presque
complete.
Iln’y
a pas saturationcomplete
car la relaxationspin-r6seau
n’est pas tout a faitnegligeable.
Le
temps
de relaxation croisee 6valu6 dans cettedeuxi6me
experience,
deduction faite de la relaxationspin-reseau,
est de 85 s.5. Conclusion. - Dans cet article et l’article
pr6-
cedent
[1],
nous avons 6tudi6 lesyst6me
desquatre
niveauxd’6nergie occup6s
par les molecules d’eau dansCuCl2, 2H20 antiferromagnétique,
et nous avonsmontre que les
experiences
de relaxation croisee entre ces niveauxpeuvent
etreinterpretees
en consid6rant trois m6canismesprincipaux.
Cette etude a mis enevidence que la
largeur
des raies de R.M.N. estd’origine inhomog6ne,
et que les ailes des raies sont tr6sétendues,
mais nous ne pouvons pas,actuellement, expliquer theoriquement
cette forme de raie. Nousavons utilise les resultats de cette etude pour d6ter- miner le
temps
de relaxationspin-r6seau
a diff6rentestemperatures [8].
Nous pensons
poursuivre
cesexperiences
en rem-plagant
unepartie
desprotons
de 1’echantillon par des deutons et faireparall6lement
la mesure directede
T2
par une m6thodepuls6e.
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