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Relaxation croisée dans un antiferromagnétique - II. - Détermination des différents mécanismes et mise en évidence de processus multiples

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00206475

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00206475

Submitted on 1 Jan 1967

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Relaxation croisée dans un antiferromagnétique - II. - Détermination des différents mécanismes et mise en

évidence de processus multiples

Jean-Pierre Renard

To cite this version:

Jean-Pierre Renard. Relaxation croisée dans un antiferromagnétique - II. - Détermination des dif-

férents mécanismes et mise en évidence de processus multiples. Journal de Physique, 1967, 28 (1),

pp.107-112. �10.1051/jphys:01967002801010700�. �jpa-00206475�

(2)

RELAXATION

CROISÉE

DANS UN

ANTIFERROMAGNÉTIQUE

II. -

DÉTERMINATION

DES

DIFFÉRENTS MÉCANISMES

ET MISE EN

ÉVIDENCE

DE

PROCESSUS

MULTIPLES

(1)

Par

JEAN-PIERRE RENARD,

Institut

d’Électronique

Fondamentale, Laboratoire associé au C.N.R.S., Faculté des Sciences, 91-Orsay.

Résumé. - On

interprète

les

expériences

de relaxation croisée dans

CuCl2, 2H2O

antiferro-

magnétique

en étudiant l’évolution des

populations

des quatre niveaux

d’énergie

de la molécule

d’eau sous l’influence de trois mécanismes

principaux

dont on détermine les efficacités

respectives.

D’autre

part,

on met en évidence dans une situation

expérimentale

un peu différente des mécanismes

plus complexes,

faisant intervenir le retournement simultané de

plus

de deux

spins.

Abstract. 2014 In order to

explain

cross-relaxation

experiments

in

antiferromagnetic CuCl2 2H2O,

we

study

the evolution of the

populations

of the four energy levels of the water molecule.

The rates of the three

principal

cross-relaxation processes are measured.

In a

slightly

different

expérimental set-up, complex

processes

involving

more than two

nuclear

spins

are studied.

1. Introduction. - Dans un article

precedent [1],

nous avons 6tudi6 le

spectre

de resonance

magnetique

des

protons

d’un monocristal de

CuCl2, 2H20

anti-

ferromagnétique

en

champ

nul et en

presence

d’un

champ magnetique

faible

dirige

suivant 1’axe cristal-

lographique b,

et nous avons decrit

quelques exp6-

riences de relaxation croisee entre les

quatre

compo-

santes du

spectre

de R.M.N.

2.

Étude

de l’évolution des

populations

des ni-

veaux. - 2. 1. MECANISMES DE RELAXATION CROISEE.

- Le spectre de R.M.N. se compose des

quatre

tran- sitions

(a, b,

c,

d) permises

entre

les quatre niveaux

d’énergie

de

la molecule

d’eau,

dont les fr6- quences

respectives

s’ecrivent :

Lorsque

le

syst6me

de

spins

est en

equilibre

ther-

mique interne,

les

populations

des niveaux suivent la (1) Cet article et le

precedent

[I], ainsi que les

publi-

cations

[8] [9] [10]

recouvrent en

partie

un travail de

these de Doctorat

d’État

es Sciences

physiques

devant

etre soutenue a la Faculte des Sciences

d’Orsay

en 1967

et

enregistr6e

au C.N.R.S. sous le no 426.

loi de Boltzmann. Si on modifie la

repartition

des

populations,

le

syst6me

tend a retrouver son

equilibre thermique

interne par les m6canismes de relaxation croisee. Les

plus simples

sont les

couples

de transitions simultanees

(flip-flop

entre

spins voisins)

conservant

approximativement 1’energie Zeeman,

et d’autant

plus probables

que 1’ecart

d’6nergie

est

plus

faible

[2].

Pour une valeur de r

donnee,

on ne pourra mettre

en evidence que les deux processus les

plus efficaces,

car ils suffisent a mettre le

syst6me

de

spins

en

equilibre thermique,

ce

qui

conduit a

negliger a

- d

toujours

moins

probable

que les trois autres processus. Par contre, un seul processus ne suffit pas pour etablir

l’équilibre thermique,

sauf dans des situations tr6s

particuli6res.

Suivant la valeur de

r,

donc du

champ

ext6rieur

applique,

on a les

in6galit6s

suivantes :

2. 2.

EQUATIONS

D’EVOLUTION DES POPULATIONS. -

Les

populations

des niveaux sont not6es 1 + ni avec ni 1 et

Eni

= 0. En

n6gligeant

la relaxation

spin-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002801010700

(3)

108

r6seau,

les

equations

d’evolution des

populations

en

presence

d’un

champ radiofr6quence couplant

les

niveaux 3 et 4 s’ecrivent :

W est la

probabilite

par unite de

temps

des transitions induites par le

champ

r.f.

Les

quatre equations

ne sont pas

independantes

à

cause de la conservation du nombre de

spins

traduite

par :

Les

experiences

de relaxation croisee faites sur ce

syst6me

sont de deux

types

diff6rents :

a )

On

6loigne

le

syst6me

de

1’equilibre thermique

en lui donnant une distribution de

populations qui

n’est pas de Boltzmann et on observe son evolution

vers un nouvel

equilibre

sans le

perturber.

Dans ces

conditions

En introduisant la nouvelle

variable -1 = (n1 + n4) /2

et en tenant

compte

de

(2),

le

syst6me (1)

se reduit A :

L’expérience

d6crite dans

[1], paragraphe 2,

a

consiste a saturer en un

temps

tres court la transition a et a observer imm6diatement

apr6s

1’evolution de la transition d. Les conditions initiales sont donc :

L’intensité du

signal

que l’on observe est propor- tionnelle a n1 - na. La resolution de

(3)

avec la

condition P >>

a, y donne

4

Le terme

(e/6)e-’5t

est faible

devant 4e:/3e - (oc + y)

t et

s’annule au bout d’un

temps

tres court,

car P

est

grand,

ce

qui explique

que dans cette

experience

on

ne voit

qu’une

décroissance

exponentielle

vers la

valeur

3e/2

avec la constante de

temps

la

plus longue

T

= 3/4(oc

+

y).

La valeur du

signal extrapolee

a

t = 0 doit etre

17cj6

au lieu de

3e,

mais la

precision experimentale

est insuffisante pour que l’on

puisse

faire la distinction entre ces deux valeurs.

b)

Un autre

type d’experience

de relaxation croisee consiste a laisser en permanence un

champ

r.f. intense

entre deux niveaux et a observer 1’evolution des popu- lations des niveaux sous 1’effet de cette irradiation et de la relaxation croisee. La

probabilite

de transition W due au

champ

r.f. 6tant

grande

devant

oc, P

et y, au

bout d’un

temps

tres court

apr6s

Fetablissement du

champ r.f,

les

populations

des niveaux

qu’il couple

deviennent

6gales.

Le

syst6me (1) peut

alors se reduire h :

que l’on transforme en utilisant la relation

(2)

en un

systeme simple

de deux

equations

a deux inconnues :

Dans notre

experience,

il est

impossible

d’irradier et

d’observer simultanément les transitions de R.M.N.

Nous

appliquons

d’abord une

impulsion

radiofré-

quence de

durée t, puis

nous

enregistrons

l’une des

transitions.

Expérimentalement,

il y a deux cas

distincts :

- 2r

8A, p

> a, y. Les

quatre

transitions a,

b, c, d

sont voisines.

Dans

l’expérience

2b de la r6f6rence

[1],

on irradie

la

transition a, puis

on laisse le

système

retrouver son

6quilibre

interne. On mesure alors l’intensit6 de la transition d

qui

est

proportionnelle à nl

- n3, et l’on

peut

ecrire :

11

Le terme

(e /22) e - 2

est faible et d6croit

trop

vite

pour etre mis en

evidence ;

on observe en fait une

décroissance

exponentielle

avec la constante de

temps

la

plus longue

’t"

= 11/4(oc

+

y).

- 2r > 8A y

> p

> oc. Les

quatre

transitions sont

s6par6es

en deux doublets de meme 6cart 4A. La solution du

syst6me (1’)

en

n6gligeant

a et en sup-

posant

y tres

superieur à p

s’6crit :

Au bout d’un

temps

de trois a

quatre

fois

(2y) - 1,

1’evolution de l’intensit6 de l’une ou 1’autre des compo-

santes du doublet b - d est 2se-,"’. Cette

experience

est d6crite dans

[1], paragraphe

3.

Si l’on irradie la transition a

pendant

un

temps t

et

qu’on

laisse ensuite s’6tablir

l’équilibre thermique

entre a et c, l’intensit6 de a ou c mesuree au bout

(4)

d’un

temps

court

devant P-1

est

proportionnelle

a

ee 2yt. Cette

experience

nouvelle a ete faite avec deux

valeurs differentes du

champ magnetique.

c)

Nous avons

repris l’experience b)

dans la situa- tion des transitions voisines en

appliquant

le

champ

r.f.

entre les niveaux 2 et 4

(irradiation

de

b).

Le

syst6me

6tant au

depart

en

equilibre thermique,

on trouve :

Dans ce cas

precis où fi

est bien

plus grand

que cx et y, ou

Hl

est

applique

entre les niveaux 2 et 4 et ou le

syst6me

est en

equilibre thermique

au

depart,

on a

toujours

n3 = 0 et le seul

processus b

- c suffit à

assurer

1’6quilibre

interne du

syst6me,

ce

qui explique qu’on

ne trouve dans

(6) qu’un

seul terme

exponentiel.

2.3. EXPERIENCES D’INVERSION DE POPULATIONS. -

Nous avons cherche a tirer

parti

du fait que les protons des molecules d’eau

occupaient

un

syst6me

de

quatre

niveaux

d’6nergie

pour obtenir des inversions de

populations

entre certains de ces niveaux et observer le retournement des

signaux

de R.M.N. correspon- dants. Le

probl6me

est de

peupler

le niveau

superieur plus

que le niveau inferieur. La relaxation croisee est un

phenomene genant

car elle tend a maintenir le

syst6me

de

spins

nucl6aires en

equilibre

interne.

Dans les deux

experiences

d6crites

ici,

on commence

par

appliquer

un

champ magnetique qui

ecarte les

doublets a - c et b - d de 315

kHz,

ce

qui

rend

negligeables

les effets de relaxation croisee entre

doublets. Par contre, les deux composantes d’un dou- blet

s’6quilibrent

en un temps

(2y) -1

de 1’ordre de

0,5

s.

- Première

expérience.

- Au

d6part,

le

syst6me

est

en

equilibre thermique

avec le

r6seau;

les niveaux

ont les

populations

de la colonne 1 du tableau I.

On sature en un

temps

court le doublet b - d

(colonne 2), puis

on

applique

un

champ

r.f. intense

entre les niveaux 1 et

4, qui

rend

6gales

les

populations

de ces niveaux

(colonne 3),

la transition 6tant faible-

ment

permise

a cause du

melange

des fonctions d’ondes des

quatre

niveaux du a l’interaction

dipolaire.

TABLEAU I

POPULATIONS SUCCESSIVES DES NIVEAUX DANS LA PREMIERE EXPERIENCE

Si toutes les

operations

sont faites en un temps

court devant

Tl,

il y a inversion de

populations

entre

les niveaux 1 et 3 d’une part, 2 et 4 d’autre

part;

les

signaux b

et d sont retourn6s et

d’amplitude egale

a

la moitie du

signal d’équilibre thermique

avec le

réseau

(fig. 1).

Au cours de cette

experience,

le seul

FIG. 1. -

Signal

inverse

enregistre

dans la

premiere experience

du

paragraphe

3. On voit successivement,

de la

gauche

vers la droite, le

signal d’6quilibre thermique

avec le reseau

puis

le

signal

inverse

qui

6volue vers

1’equilibre thermique,

avec la constante de

temps Tl. L’extrapolation

a l’instant initial donne ap-

proximativement

la valeur

1/2 pr6vue.

mecanisme efficace de relaxation croisée a -

c, b

-

d,

ne

joue

aucun role car

1’equilibre thermique

reste

constamment etabli dans les doublets.

- Deuxième

expérience.

- Le d6but est

identique

à

celui de la

premiere experience (colonnes

1 et 2 du

tableau

II), puis

on reduit le

champ magnetique

de

mani6re a faire coincider b et c, et on sature simul- tanément b et c par une

impulsion

r.f.

(colonne 3);

on retourne ensuite a la

disposition

initiale des niveaux

en

augmentant

le

champ.

Au cours de cette

sequence,

tous les m6canismes de relaxation croisee sont efficaces

et conduisent a

1’equilibre thermique

interne en un

temps

de

0,5

s. En

pratique,

nous

op6rons

en 80 a

100 ms, ce

qui

est encore un peu

trop long

pour que les

populations

finales soient exactement celles du tableau II.

Apr6s

retour a la

disposition initiale, l’équi-

libre

thermique

se r6tablit entre

composantes

des doublets par le mecanisme a -

c, b

- d

(colonne 4).

TABLEAU II

POPULATIONS SUCCESSIVES DES NIVEAUX DANS LA DEUXIEME EXPERIENCE

(5)

110

On a encore inversion de

populations

entre les

niveaux 1 et

3,

ainsi que 2 et

4,

et retournement de b

et d, l’amplitude

du

signal

retourne 6tant cette fois le

tiers de la valeur

d’6quilibre thermique

avec le r6seau.

3.

Temps

de relaxation croisde et forme de raie. - 3.1. EXPOSÉ DES RESULTATS. - L’6tude

pr6c6dente

montre que toute

experience

se ram6ne a la mesure

de la constante de temps la

plus longue

T d’une

somme

d’exponentielles

décroissantes. Les valeurs

experimentales

de T-1 en fonction du

parametre

2r

sont

expos6es

sur la

figure

2. Il est int6ressant de

FIG. 2. - Résultats d’ensemble des mesures des

temps

de relaxation croisee en fonction du

parametre

d’6cart

des niveaux 2r.

0 Mesures de la reference

[1].

/-B Mesures decrites dans cet article.

determiner l’efficacité de

chaque

mecanisme de relaxa- tion croisee en fonction de 1’ecart des transitions

correspondantes.

C’est ce que montre la

figure

3 ou 1’on a

port6

a,

P,

y en fonction de 1’6cart

respectif.

Sur cette

figure

on remarque que a et y ont une valeur

qui

est

environ deux fois

superieure

a celle

de P

a 6cart

egal,

ce

qui

traduit le fait que oc et y sont les sommes des

probabilites

de deux processus de relaxation

crois6e,

tandis

que P

est la

probabilite

du seul

processus b

- c.

On a pu

déterminer

pour des 6carts allant de 18 kHz a 250 kHz. Pour des 6carts inferieurs a 18

kHz,

les transitions b et c sont

trop

mal r6solues pour que les m6thodes

pr6c6dentes

de mesure soient

applicables.

FIG. 3. - Probabilités a, P, y des differents processus de relaxation croisee en fonction de 1’6cart correspon- dant. On a trace en

pointfll6s

la convolution de deux

gaussiennes

de

largeur

15 kHz.

Aux 6carts

superieurs

a 250

kHz, P

devient

negligeable

devant le taux de relaxation

thermique 1IT1,

aux

temperatures

utilisees.

3.2. DIsCUSSION. - On

peut

tirer de la

courbes

en fonction de 1’6cart

quelques

indications sur la forme de la raie R.M.N. et la nature de la

largeur

de raie.

A

1’enregistrement,

la raie est d’allure

gaussienne

de

largeur, prise

entre extrema de la d6riv6e

premiere,

environ 15 kHz. Dans

1’hypothese

d’une

largeur

d’ori-

gine homog6ne, T2

est de l’ordre de l’inverse de la

largeur

de raie

T2 6gal

ici a 10-5

seconde, et P

est de

l’ordre de

1/T2 multipli6

par la convolution de la fonction de forme a un facteur de normalisation

pres [3].

Pour un 6cart de 18

kHz,

avec une forme de raie

gaussienne,

on obtient ici

-

2 X 104 s-1. La valeur

ainsi d6termin6e est

superieure

de

plusieurs

ordres de

grandeur

a la valeur

expérimentale ex ’"

32 s-1.

D’autre

part,

dans cette meme

hypothèse, p

devrait

varier tres

rapidement

avec l’écart et devenir

compl6-

tement

n6gligeable

pour un 6cart de 4 a 5 fois la

largeur

de

raie,

ce

qui

est aussi en contradiction avec

1’experience.

La

largeur

de raie est donc

d’origine inhomog6ne

dans

CuCl2, 2H20 antiferromagnétique

et

T2

est

nettement

plus long

que

T2.

Les effets de relaxation croisee sont fortement r6duits par

rapport

au cas homo-

(6)

gene,

car deux

spins

voisins

peuvent

avoir a un instant donne des

frequences

de resonance tres diff6rentes.

Un traitement

approche

fait par

Bloembergen [2]

conduit a

remplacer,

dans la determination de

fi, Tit

par

T23/T24,

ce

qui

donnerait ici une valeur de

T2

de 1’ordre de 50

{LS.

Cette valeur est en assez bon accord avec le

T2

des

protons

de chlorure de cobalt

hexa-hydrate antiferromagnétique

mesure r6cemment par une

technique

d’echos de

spins

par Abkowitz et Lowe

[4].

Dans ce

sel,

la

largeur

de raie est aussi

d’origine inhomogène.

D’autre

part,

ces auteurs men- tionnent que la

partie homog6ne

de la raie semble lorentzienne. Des observations semblables ont 6t6 faites

sur la raie de 19F dans

MnF2 antiferromagnetique [5].

I1 en est

probablement

de meme dans

CuCl2, 2H20,

comme le

sugg6re

1’existence d’effets de relaxation croisee pour des ecarts entre raies tres

importants.

4. Processus

multiples.

- Dans ce

qui precede,

les

processus de relaxation croisee

envisages

sont

unique-

ment les «

flip-flop

» de deux

spins.

Dans certaines

situations,

des processus mettant en

jeu

trois ou

quatre spins peuvent

etre

plus

efficaces s’ils conservent mieux

1’energie

Zeeman.

4.1. PROCESSUS A TROIS SPINS. - Ces processus ont

ete introduits pour

interpreter

les

experiences

de

relaxation croisee entre les

spins

nucleaires de lithium 7

et fluor en bas

champ [6].

Dans la situation

experi-

mentale

presente,

ils ne conservent pas

1’6nergie

Zeeman et n’interviennent donc pas dans la relaxation

croisee;

on

peut

n6anmoins les

engendrer

en fournis-

sant au

syst6me

le manque

d’energie

sous forme de

photons

de

frequence appropri6e.

L’exp6rience

est r6alis6e en

champ

ext6rieur de

70 Gauss

parall6le

a 1’axe

cristallographique b

et à

0,5

OK. Le

spectre

de R.M.N. est

compose

de deux

doublets de

frequences

’Ja, ’Jc et ’Jb’ ’Jd :

La

separation

entre ces deux doublets est de 315 kHz.

Elle est suffisante pour que les effets de relaxation croisee soient

n6gligeables

entre doublets. Sur le dia- gramme des niveaux

d’6nergie,

les processus a trois

spins

sont

repr6sent6s

par un ensemble de trois transitions : deux vers le

haut,

une vers le bas dans le

cas d’une

absorption.

Considerons par

exemple

1’ensemble de transi-

tions b, d, a

que 1’on peut

theoriquement produire

en

irradiant le

syst6me

par un

champ

r.f. de

frequence

Vb + Vi - Va. Le

syst6me

6tant au

depart

a

1’equilibre thermique

avec le

reseau,

les

populations

des niveaux

sont donn6es dans la colonne 1 du tableau. Si l’on ne

tient pas

compte

de la relaxation croisee a l’int6rieur de

chaque doublet,

les

populations

sous 1’action du

processus b, d, a

deviennent celles de la colonne 2. La relaxation croisee

impose nl

- n3 = n2 - n4, d’ott la

repartition

effective de la colonne 3. L’intensit6 des transitions b et d passe de 2e: a 2e: - 2x et celle des transitions a et c de 2e a 2e + x.

TABLEAU III POPULATION DES NIVEAUX

SOUS L’EFFET DU PROCESSUS A TROIS SPINS b - d - a

Si on

neglige

les effets de la relaxation

spin-r6seau,

le

système

finit par atteindre un 6tat

d’6quilibre

en

presence

du

champ

r.f.

quand

il y a autant de tran-

sitions d’emission que

d’absorption

par unite de

temps.

En admettant que ce nombre de transitions

est

proportionnel

au

produit

des

populations

des

niveaux de

depart,

on

arrive,

pour le processus

consid6r6,

a la relation :

En tenant

compte de ni

1 et des valeurs des

populations (colonne

3 du

tableau),

on trouve

x =

2e/5.

On doit donc observer simultanement une d6crois-

sance de 40

%

du doublet b - d et une croissance de 20

%

du doublet a - c.

On observe conformément a

l’analyse pr6c6dente,

pour certaines

frequences d’irradiation,

une d6crois-

sance

exponentielle

du doublet b - d et une croissance

exponentielle

de meme constante de

temps

’t’ du doublet a - c. Si T est tres inferieur a

Tl,

on trouve

bien les valeurs limites

pr6vues.

On v6rifie que

1/r qui

mesure la

probabilité

de la transition a trois

spins

est

proportionnel

a

H12.

Sur la

figure 4,

on a

port6 1 /,r

en fonction de la

frequence

d’irradiation. 11 y a deux maximums d’ab-

sorption

aux

fr6quences Vb + ’Jd

- va et vb + Vd -,v,. La

largeur

de ces

pics d’absorption

est

approximativement 6gale

a celle des raies de R.M.N. Par contre, il

n’y

a pas

d’absorption marquee

aux

frequences 2Vb

- ’Jc et

2vd

- Va- Une

explication possible

de ce fait est que les processus du

type vb + ’Jd

- vc font intervenir trois protons dont deux

peuvent appartenir

a la meme

molecule d’eau et 6tre ainsi tres

proches,

tandis que

les processus du

type 2vb

- vc mettent en

jeu

trois

protons appartenant

n6cessairement a trois molecules d’eau differentes.

L’experience

r6alis6e peut aussi

s’interpréter

comme

la saturation de raies satellites

provenant

de l’inter- action

dipolaire

entre tous les

protons

du cristal. Ces raies satellites sont tres peu

intenses,

mais on

peut

les

mettre en evidence ici par l’utilisation d’un

champ

r.f.

intense

(0,5

a 3

Gauss)

et parce que le temps de relaxa- tion

spin-r6seau T,

est tres

long (environ

10

minutes).

Le calcul effectif de l’intensit6 des raies

satellites,

donc de T, est ici

pratiquement impossible

a cause de

la structure cristalline

complexe

de

CuCl2, 2H20

et

de la

multiplicite

des

champs

internes. 11 serait int6-

(7)

112

FIG. 4. - Probabilités des transitions a trois

spins

induites par un

champ

alternatif

parall6le

a l’axe c,

d’amplitude

3 G, en fonction de la

f requence

en

champ magnetique

de 70 Gauss

parall6le

a l’axe b du cristal.

ressant de

reprendre

une

experience

de ce

type

dans

un cas

plus simple,

LiF par

exemple.

4.2. PROCESSUS A Q,UATRE SPINS. - Ces processus

ont ete introduits par

Bl0153mbergen

et al.

[2]

pour

interpreter

des

experiences

de resonance

paramagn6- tique electronique

dans

Cu(NH4)2 (S04)2’ 6H20 [7].

Quand

un

spectre

de resonance

magnetique pr6-

sente trois raies

6quidistantes

ou

plus,

les ensembles de

quatre

transitions simultanees

(ou

doubles «

flip- flop »)

conservant exactement

1’6nergie

Zeeman peu- vent, dans certaines

conditions,

etre

plus probables

que les «

flip-flop

»

simples.

On

peut

se mettre dans une situation de ce

type,

en

appliquant

au monocristal de

CuCl2, 2H20,

un

champ magnetique

dans le

plan

ab a 540 de l’axe a.

Le

spectre

de R.M.N.

( fig. 5) comporte

6

composantes

group6es

en 3 doublets

1-1’, 2 - 2’,

3 - 3’. Les 6carts 1’ et 2 d’une

part,

et 2 et 3’ d’autre

part,

sont

sup6rieurs

a 300

kHz,

ce

qui

rend

n6gligeable

la

proba-

bilit6 d’un «

flip-flop » simple.

Les

composantes 1,

2

et 3’ sont

6quidistantes

a

1,5

kHz

pr6s;

un double

«

flip-flop

»

represente

par deux fl6ches allant de 2 h 1 et de 2 h 3’ conserve exactement

1’energie

Zeeman.

Les deux

experiences

suivantes montrent clairement

FIG. 5. - Schema du

spectre

de R.M.N. des

protons

en

presence

d’un

champ magnétique

de 102 Gauss,

faisant un

angle

de 54° avec l’axe a dans le

plan

ab.

Les fl6ches

repr6sentant

un

flip-flop

double entre 2

et 1 d’une

part,

et 2 et 3’ d’autre

part,

conservant

1’energie

Zeeman.

Les

frequences

des doublets sont

respectivement :

1-1’ : 2,8485 et 2,896 MHz ; 2 - 2’ : 3,246 et 3,213 MHz ; 3 - 3’ : 3,5975 et 3,6435 MHz.

1’existence de ce processus de relaxation croisee :

a)

Saturation d’un doublet latéral. - On observe simul- tanement une diminution du doublet central et une

augmentation

de 1’autre doublet lateral.

b)

Saturation du doublet central. - On observe une

diminution des deux doublets lateraux

jusqu’à

la

saturation presque

complete.

Il

n’y

a pas saturation

complete

car la relaxation

spin-r6seau

n’est pas tout a fait

negligeable.

Le

temps

de relaxation croisee 6valu6 dans cette

deuxi6me

experience,

deduction faite de la relaxation

spin-reseau,

est de 85 s.

5. Conclusion. - Dans cet article et l’article

pr6-

cedent

[1],

nous avons 6tudi6 le

syst6me

des

quatre

niveaux

d’6nergie occup6s

par les molecules d’eau dans

CuCl2, 2H20 antiferromagnétique,

et nous avons

montre que les

experiences

de relaxation croisee entre ces niveaux

peuvent

etre

interpretees

en consid6rant trois m6canismes

principaux.

Cette etude a mis en

evidence que la

largeur

des raies de R.M.N. est

d’origine inhomog6ne,

et que les ailes des raies sont tr6s

étendues,

mais nous ne pouvons pas,

actuellement, expliquer theoriquement

cette forme de raie. Nous

avons utilise les resultats de cette etude pour d6ter- miner le

temps

de relaxation

spin-r6seau

a diff6rentes

temperatures [8].

Nous pensons

poursuivre

ces

experiences

en rem-

plagant

une

partie

des

protons

de 1’echantillon par des deutons et faire

parall6lement

la mesure directe

de

T2

par une m6thode

puls6e.

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