HAL Id: jpa-00246287
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Submitted on 1 Jan 1990
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Sur les ions lents dans une chambre de simulation du plasma ionosphérique
A. Soubeyran, L. Lévy, D. Sarrail, E. Coggiola, Jean-Jacques Berthelier
To cite this version:
A. Soubeyran, L. Lévy, D. Sarrail, E. Coggiola, Jean-Jacques Berthelier. Sur les ions lents dans une
chambre de simulation du plasma ionosphérique. Revue de Physique Appliquée, Société française
de physique / EDP, 1990, 25 (11), pp.1177-1195. �10.1051/rphysap:0199000250110117700�. �jpa-
00246287�
Sur les ions lents dans
unechambre de simulation du plasma ionosphérique
A.
Soubeyran (1),
L.Lévy (1),
D. Sarrail(1),
E.Coggiola (2)
et J. J. Berthelier(3)
(1) Département
d’Etude et de Recherche enTechnologie Spatiale,
Centre d’Etude et de Recherche de Toulouse, 2 avenue E. Belin, 31055 Toulouse cedex, France(2)
# 245, Petrie ScienceBuilding, Physics Department,
North York, Ontario, M3J 1P3, Canada(3)
Centre de Recherche enPhysique
de l’Environnement(CNET/CNRS),
4 avenue deNeptune,
94107 Saint Maur desFossés,
France(Reçu
le 10 avril 1990, révisé le 2juillet
1990,accepté
le 12juillet 1990)
Résumé. 2014 Nous établissons une formulation
analytique
de la densité des ions lents en fonction deparamètres expérimentaux pertinents,
etappliquons
avec succès cetteexpression
àl’interprétation
de résultats demesures. Par ailleurs, nous décrivons la simulation
numérique
que nous avonsdéveloppée
pourappréhender
les
phénomènes physiques
intervenant enprésence
d’unsillage électrostatique.
Abstract. 2014 An
analytical
formulation of the cold ionsdensity
is established, which exhibit the influence of the mainfacility
parameters. Thisexpression
issuccesfully applied
toexplain experimental
results. A numerical simulation isdevelopped
which authorized a bettercomprehension
of themigration
and collection of cold ions in the near-wake of a satellitemock-up.
Classification
Physics
Abstracts52.30 - 52.40K-M - 52.65 - 94.20
1. Introduction.
Pour décrire l’interaction entre un satellite et le
plasma ionosphérique, plusieurs approches
sontenvisageables.
Laplus
directe consiste à réaliser des mesures insitu,
en cours de vol. Enpratique,
on seheurte
rapidement
à desproblèmes d’interprétation
dans un environnement très
complexe,
où les cap- teurs sont rarement dans des conditions de fonction- nementoptimal.
Par ailleurs cette méthode estparticulièrement
onéreuse.Ainsi vient l’idée
d’expériences
à échelleréduite,
dans des chambres à
plasma adéquates,
où lesconditions sont mieux contrôlées. On
place
uneun courant de lasma et l’on
peut
alors étudier finement l’interaction.Depuis vingt cinq
ans, cette méthode a faitl’objet
denombreuses
investigations
fructueuses[19, 18, 20, 9]. Cependant,
le domaine de variation desparamè-
tres utilisables ne
permet
pas une stricteanalogie
avec le milieu
ionosphérique
et certainsphénomènes parasites peuvent
affecter la validité des résultats. Ilen est ainsi de la
présence
d’unplasma
d’ionslents, produits
paréchange
decharge
entre les ionsdérivants
rapidement
et lapopulation
neutre rési-duelle
[7, 6, 10].
Ce
plasma
froidpeut
avoir une influenceplus
oumoins sensible sur les mesures, suivant sa densité et le
type d’expériences
menées. D’unefaçon générale,
les
expérimentateurs
s’accordent souvent pournégli-
ger cette influence si sa densité ne
dépasse
pasquelques pour-cent
de celle duplasma
dérivant[12].
Cependant,
cetteproportion
est souvent difficile àmesurer
directement,
et il n’existe à notre connais- sance, que peu de recherches relatives à ses varia- tions avec lesparamètres expérimentaux [1, 4, 13].
’ Nous avons donc décidé
d’approfondir
ceproblème
en
développant
deuxapproches complémentaires,
dans les conditions
simplifiées
d’absence dechamp
La
première
méthode consiste en une formulationanalytique, partiellement empirique,
des relationsentre les divers
paramètres
choisis pour caractériser lesystème.
Cetteapproche simplifiée
n’est valableque dans un domaine
limité,
où elle acependant l’avantage
d’offrir des résultatsquantitatifs
et destendances directement
comparables
aux mesures.Par contre, les
phénomènes physiques
dont ellereprésente
unmodèle,
ne sont pastoujours explici-
tes.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0199000250110117700
L’autre méthode consiste en une simulation numé-
rique
de l’interaction d’unobjet polarisé
degéomé-
trie
simple,
avec unplasma dérivant,
enprésence
d’un
plasma
froid. C’est un peul’analogue spatial
des « souffleries
numériques »
del’aéronautique.
Plus encore que ces
dernières,
elle souffre deslimitations de
géométries
et de modèlesphysiques réducteurs,
nécessaires pourpermettre
des calculsen un
temps compatible
avec lescapacités
desordinateurs
disponibles (FPS 64,
et bientôt CRAYXMP). Cependant,
lesparamètres
de l’interactionsont ici
parfaitement maîtrisés,
lesdiagnostiques peuvent
êtrenombreux,
sansperturbations
pour lesystème,
et les conditions d’interactionspeuvent
donc être connues defaçon plus
fines que parl’approche analytique. Ainsi,
lacompréhension
qua-litative des
phénomènes physiques
enjeu
est alorsgénéralement
accessible. Même si les résultats quan- titatifs ne sont pastoujours
directementcomparables
aux données
expérimentales,
nous avons là uninstrument
privilégié
de liaison entre les conditionsen vol et les
expérimentations
au sol.Enfin,
nous avonscomparé
les résultats de cesapproches
avec deux ensembles de donnéesexpéri-
mentales
indépendants.
D’unepart,
à l’occasion d’une étude sur lesproblèmes
decharge
et desillage
en orbite
basse,
réalisée dans lagrande
chambre àplasma
de «Physikalisch-Technische
Studien »(PTS)
àFreiburg,
nous mettons en évidence le rôleprépondérant
duplasma
froid dans les mesures[5].
D’autre
part,
nous constatons un très bon accordavec des résultats
expérimentaux
dePigache
etFournier obtenus dans la chambre à
plasma
del’ONERA
[7].
2. Le calcul
analytique.
Dans un
premier temps,
nous recherchons la densité moyenne des ionslents, supposée
uniforme. Nousverrons que,
moyennant
certaines.hypothèses,
cettedensité
peut
être reliée au courant collecté sur une sonde de mesure. Nousappliquerons
ensuite cemodèle aux mesures obtenues dans les chambres à
plasma
de PTS et de l’ONERA.Fig.
1. - Schéma de la chambre àplasma
de PTS, où l’on areprésenté
l’axe desymétrie
x, etl’angle
d’ouverture du faisceau deplasma
dérivant 03B8. La maquette de mesurescylindrique
estfigurée
au centre, avec sa surfacepolarisée négativement
dans lesillage.
[Schematic representation
of the PTSplasma
chamber, with the revolution axis x and theplasma
beam apertureangle
03B8. The instrumented
mock-up
stay in the middle of the chamber, with anegatively polarised
.surface in thewake.]
2.1 DENSITÉ DES IONS LENTS. - La
figure
1repré-
sente
schématiquement
une chambre àplasma
telleque celle utilisée à PTS. Il
s’agit
d’une cuvecylindri- que. de
rayonR,
delongueur L,
chacun de l’ordre dequelques mètres,
de surface S et de volume V. On ydistingue
le faisceau deplasma
dérivant émis par une- Ions dérivants densité :
vitesse de dérive :
- Ions lents
densité moyenne : nombre :
vitesse de dérive :
température :
- Electrons densité :
température :
- Plasma hors de la zone
perturbée :
densité :
longueur
deDebye :
libre parcours moyen ion-ion : libre parcours moyen ion-neutre :
- Atomes neutres
densité uniforme :
température :
Compte
tenu de ses conditions deproduction
et dedisparition,
leplasma
froid n’est pas uniforme en touterigueur.
C’estpourquoi
nousparlerons
dedensité moyenne d’ions lents. Le calcul
qui
suit estfondé sur
l’égalité
enrégime stationnaire,
entre lasource
volumique Q;l
et laperte surfacique Li,
de cesions.
2.1.1 Le terme de source. - On fait
l’hypothèse
trèslargement
admise[1, 12, 4, 13],
que les ions lents sontproduits majoritairement
par la réactiond’échange
decharge
résonnant :Ard + Ar1 ~ Ard + Ar+1 .
L’espèce chimique
estl’argon,
les indices d et 1 font référence à « dérivant » et « lent ». Cette réactioncorrespond,
enpremière approximation,
au transfertd’un
électron,
sanséchange
dequantité
de mouve-men. a sec ion e icace sera no ee : u.
La
dispersion
de vitesses des ions dérivants estsupposée
faible et, dans le domaine de vitessesétudié,
la variation de la section efficace est trèspetite,
inférieure aux incertitudes sur sa valeur(Fig. 2) [14].
Le taux deproduction, dépendant
dex par l’intermédiaire de nid s’écrira donc
[14] : T (x)
=nn · nid(x).
03C3 · vid.(1)
La densité
nld (x)
se calcule aisément en considé-rant la « tranche »
d’épaisseur
dxreprésentée
sur lasource située en
0,
ainsi que leplasma
d’ions lents distribué uniformément. Lamaquette
instrumentéecylindrique
étaitplacée verticalement,
vers le milieude la
chambre,
commeindiqué
sur lafigure
1.Les
principaux paramètres caractéristiques
ducontenu sont :
Fig.
2. - Section efficaced’échange
decharge
pourl’argon,
en fonction del’énergie
ou de la vitesse de l’ionprimaire.
Les courbespleines correspondent
aux résultatsthéoriques,
les courbespointillées,
aux résultatsexpéri-
mentaux
(d’après [14]).
Notre domaine d’étude se trouvedans la
partie
hachurée.[Resonance charge
transfer cross section versusimpact velocity.
Broken lines indicateexperimental
data, and full lines indicate calculations(after [14]).
The dashedregion
indicates our
working area.]
figure
1. Lors de son passage dans cettetranche,
la densité d’ions dérivants vadiminuer,
d’unepart
par transformation en ionslents,
d’autrepart
en raison de ladispersion géométrique
dans le côned’éjec-
tion :
- ions lents
dispersion géométrique
En
supposant
que l’on mesure[nid(Ls) = nid]
parune sonde située à la distance
LS
de la source deplasma
etcompte
tenu de(1),
on en déduit :On admet que les ions
disparaissent
par neutralisa- tion lors de leurimpact
sur laparoi métallique
de lachambre. Le taux d’émission secondaire ou de diffusion est en effet très faible à ces
énergies
(~ 0,03 eV ).
La
production
d’ions lents s’écrit alors :T ne
dépendant
que de x, nous allonsprendre
comme élément de volume d Y une tranche
d’épais-
seur dx.
Cependant,
en fonction de x, le rayon de cette tranche croitjusqu’à R,
celui de lachambre,
ets’y
maintient ensuite.L’intégrale
doit donc êtregénéralement
scindée en deuxparties :
Si la
première intégrale
ne pose pas deproblèmes,
par contre la seconde ne se résoud pas
simplement.
Bien que sa
primitive puissent
s’écrire sous formed’un
développement
ensérie,
une telle écriture n’estpas d’un
emploi aisé,
enparticulier
en vue d’uneétude
paramétrique
en fonction de nn. Aussi avons nouspréféré
ramener cetteintégrale
à une formesemblable à la
première. L’intégrale
cherchée estmajorée
par leprolongement
de lapremière
inté-grale
entreR/tg 0
et L. Eneffet,
l’élément devolume y
estplus petit,
du fait que les ions dérivantsayant
atteint laparoi
nepeuvent plus engendrer
d’ions lents.
Supposons qu’il
existe une distanceLf (longueur effective) comprise
entreR/tg 0
etL,
telle que :Bien
entendu,
cette idée n’est intéressante que dans la mesure oùL f
estindépendante
de la variableexpérimentale
nn. Nous avons vérifié par le calculnumérique d’intégrales
dans les cas extrêmes que tel était le cas, à 5 %près
dans tout le domaine de valeurspertinentes
pour notre étude. Ainsi onpeut
écrire :2.1.2 Le terme de perte. - Nous
négligerons
lespertes
sur lamaquette,
dont la surface de collection est trèspetite
devant celle de lachambre,
même enprésence
d’unepolarisation modérée,
comme lemontrent les simulations
numériques.
Le flux des ions lents à laparoi
estégal
à celui entrant dans lagaine,
dont l’ordre degrandeur peut
être estimé à l’aide du critère de Bohm[3] :
où mi
est la masse des ions et k la constante deBoltzmann.
Cette formule n’est valable en toute
rigueur
que pour unegéométrie plane
et unetempérature
ioni-que nulle.
Finalement :
2.1.3
Régime
stationnaire. - On écritl’égalité
dessources
(6)
et despertes (7) :
D’où l’on déduit le
rapport
des densités d’ions lents et d’ionsdérivants,
aupoint
de mesure de lasonde
Ls :
Cette formule est une
généralisation
de cellesétablies par
Clayden
et Hurdle d’unepart [4],
etSajben
et Blumenthal d’autrepart [13].
2.2 LA CHAMBRE DE PTS. - Nous allons mainte- nant évaluer
numériquement
cetteexpression
enfonction des
paramètres
et des variablesexpérimen-
tales
correspondants
à la chambre utilisée à PTS[5].
2.2.1 Paramètres
expérimentaux.
- On supposequ’ils
n’ont pas varié au cours des diversesexpérien-
ces.
*
Espèce chimique
une fois ionisée : argon*
Température
des atomes neutres et des ions lents :L’échange
decharge
résonnant conduit à :La
température
desparois
externes de la chambre esttoujours
restéeproche
de cette valeur. Il existaitcependant
uneparoi
interneparfois
refroidie àl’azote
liquide.
*
Température électronique
mesurée par une sonde deLangmuir :
Fig.
3. -Cartographie
de la densitéélectronique (Ne
en105
cm-3)
dans la chambre àplasma
de PTS.Z
représente
la coordonnée axiale, X la coordonnée radiale. La source àplasma
est située du côté des Z > 2. Le bord du faisceau n’est pas net, d’où unegrande
incertitude sur la valeur del’angle
d’ouverture 03B8.[Density
distribution(in 105
cm-3)
in the PTSplasma
chamber. Z represents theaxial,
and X the radial coordinate(in
meter).
Theplasma
source is located at thelargest
densities(Z
>2).
The apertureangle 03B8
is not well defined because of theunsharpness
of the beamedge.]
* Dimensions de la chambre à
plasma :
*
Angle
d’ouverture du faisceau deplasma
déri-vant :
Ce
paramètre
est très mal connu car d’unepart
le faisceau n’est pas strictementhomogène
avec desbords bien nets et d’autre
part
une mesure de densité totale(électronique)
ne lesépare
pas duplasma froid, beaucoup plus
diffus. Il n’a pas faitl’objet d’investigations systématiques
et l’onpeut
douter desa stabilité
pendant
toutes lesexpériences.
La
figure
3 nouspermet
d’estimer trèsapproxima-
tivement :
* Position de la sonde de mesure de densité : Elle se trouvait
placée
entre la source deplasma
etla
maquette
de mesure, dans leplasma supposé
nonperturbé :
*
Longueur
effective du faisceau deplasma
déri-vant :
C’est, rappelons-le,
lalongueur
d’un faisceauuniquement cônique, équivalent
au faisceauréel,
vis-à-vis de la
production
d’ions lents. Cettelongueur
est évaluée
numériquement
par le calculapproché
des
intégrales
concernées(5).
Elledépend
del’angle
0
puisque
l’on a par définition :Numériquement,
avecl’angle
estiméplus
haut(0 = 25° ),
on trouve :2.2.2 Variables
expérimentales.
* Vitesse des ions dérivants :
Cette
vitesse,
mesurée par la tension d’accéléra- tion de la source àplasma (de type Kaufman) s’exprime
donc à l’aide del’énergie
de dériveUa,
en électron-Volt : .Compte
tenu du mode deproduction
dufaisceau,
la vitesse de dérive se superpose à une
énergie thermique
de l’ordre dequelques
électrons-volt aumaximum.
Fig.
4. - Pressions de vapeur saturante pour divers gaz courants dontl’argon.
Leslignes
verticalespointillées indiquent
les
températures
d’ébullition deN2, H2
et He à 760 Torr(~ 105 N.m-2).
[Vapor
pressures of argon and other common gases at low temperatures. Dashed lines indicate theboiling
temperatures ofN2, H2
and He at 760 Torr(~ 105 N M- 2). ]
* Densité des atomes neutres
d’argon :
Le vide était obtenu à l’aide de deux pompes turbomoléculaires en série. Seules la
pression
totalePn et, parfois
lapression
en l’absence deplasma Pv,
ont été mesurées. En l’absence duplasma d’argon,
on s’attend à ce que lapression
résiduelleprovienne
essentiellement de moléculesH20,
ainsiqu’en plus
faiblesproportions,
deN2, 02, CO2,
He... Cette
hypothèse
semble confirmée par la forte baisse de lapression Py (facteur 10)
observée lors de l’utilisation d’un écrancryogénique
à azoteliquide, qui piège
surtoutH20
etCO2,
mais pas du toutl’argon (Fig. 4) :
- en l’absence d’écran :
- en
présence
de l’écran :Nous supposerons alors que la
pression partielle d’argon
enprésence
duplasma
estapproximative-
ment :
La densité d’atomes neutres
notée nn (paragraphe 2.1),
nereprésente
que les atomesd’argon.
On larelie aux
pressions
mesurées par :Avec T ~ 300 K et les
pressions
enTorr,
on a :* La densité du
plasma,
à la distanceLS
de lasource à
plasma
était mesurée par une sonde àimpédance
mutuelle dont la résonanceindique
lafréquence plasma électronique.
Celle-ci est reliée defaçon simple
à la densitéélectronique :
La neutralité
macroscopique
duplasma
dans lazone de mesure, non
perturbée, permet
d’écrirenumériquement :
Cette
fréquence plasma, comprise
entre 2 et 10MHz est connue à
0,1
MHzprès,
d’où une incerti-tude sur la densité
ionique comprise
entre 2 et 10 %.2.2.3
Expression
de ni, enfonction
des variablesexpérimentales.
- Enremplaçant
dansl’expression (8),
les différentes variables etparamètres,
onobtient :
Avec:
Numériquement, compte
tenu des incertitudes surles
paramètres,
nous avons estimé les fourchettes suivantes pour les valeurs de ces constantes :La connaissance du
rapport
et de la somme des densitésioniques
nouspermet d’exprimer
la densitéd’ions lents :
2.2.4 Courant d’ions lents. - Afin
d’exprimer
lecourant d’ions lents collecté par la
plaque carrée, polarisée négativement
et située à la surface de la-maquette cylindrique,
elle-même à la masse(Fig. 1),
nous faisons
l’hypothèse
que la densité moyenne d’ions lents n’est pasperturbée
par la collection surcette surface. Dans ce cas, on
peut
écrire la propor- tionnalité :Cette
hypothèse
est certainementjustifiée
par une extension faible de laperturbation
depotentiel,
écrantée
rapidement
par leplasma
environnant(03BBD 1 cm).
Par
ailleurs,
l’observation des résultatsexpérimen-
taux
(Fig. 5)
conduit à poser aussi laproportionnalité
suivante : .
où ço
est lepotentiel appliqué
à laplaque
collectrice.Bien
entendu, lorsque
ço est nul(plaque
à lamasse),
le courant ne doit pas être strictement nul. Ceci n’arrive en effet que pour le
potentiel
flottant. Maisce courant de diffusion
simple, provenant
d’uneagitation thermique d’énergie
inférieure à 1eV,
est certainement faible devant les courants mesurés pour despolarisations négatives supérieures
à unedizaine de volts.
Ainsi,
nous sommes amenés à écrire la relation suivante :où le coefficient de
proportionnalité C4,
nedépen-
dant que de la
géométrie
decollection,
doit êtreétabli
empiriquement.
Cette relation est à
rapprocher
du résultat deLaframboise
[8],
concernant le courantionique
Fig.
5. -Comparaison
entre les mesures(e)
et le modèled’interprétation (-).
Variation du courant collecté avec lapression
totale. Lesparamètres
sont :Fp ~
5 MHz ;Ua ===
60(eV) ; Pv ~
6 x10-7
Torr = 8 x10-5 N.m-2.
Avec pour chacune des courbes :
1) polarisation:
~ ~ - 50 Volt,
2) polarisation : ~ ~ -
20 Volt. On a aussiindiqué
le résultat obtenu par simulationnumérique (paragraphe 3)
pour le cas2).
[Comparison
betweenexperimental
data(e)
and theresults of our model
(-).
Ionic current versus pressure withfollowing
parameters :Fp ~
5 MHz ;Ua ~
60(eV ) ;
Pv ~
6 x10-7
Torr = 8 x 10N.m .
For each curve :1) polarisation :
ço ~ - 50 Volt,2) polarisation :
ço ~- 20 Volt. Also shown is the result of a numerical simulation
(Sect. 3) with ço - -
20Volt.]
collecté par une sonde
sphérique polarisée négative-
ment, dans un
plasma
non collisionnel :où l’on
négligerait
lepremier
des deux termes entrecrochets.
Dans notre cas
cependant,
lagéométrie
du sys- tèmeexpérimental
conduitplutôt
une collectionhémisphérique.
2.2.5 Résultats. - Les
quatre
coefficients définisplus
haut(relations (9)
et(11)
ont étéajustés,
dansdes limites réalistes pour les trois
premiers,
afin derendre
compte
au mieux de l’ensemble des résultats de mesures(Figs.
5 à8).
Avec les unités suivantes pour les variables :
Fig.
6. -Comparaison
entre les mesures(e)
et le modèled’interprétation (-).
Variation de lapolarisation (surface
alimentée par un courant
électronique constant)
avec lafréquence plasma (densité).
Lesparamètres
sont :Ua - 60 (eV) ; Pv ~ 5 10-6
Torr - 6,6 x10- 4 N.m- 2.
Avec pour chacune des courbes :1)
courantélectronique :
I - 35 nA ;
Pn ~
6 x10-6
Torr ~ 8 x10-4 N.m- 2, 2) cou-
rant
électronique :
I - 30 nA ;Pn ~
5,12 x10- 6
Torr - 6,8 x10- 4 N.m- 2.
[Comparison
betweenexperimental
data(e)
and theresults of our model
(-).
Polarisation(rear
surfacesupplied
with a constant electroniccurrent)
versusplasma frequency (density),
withfollowing
parameters :Ua ~
60
(eV) ; P, -
5 x10-6
Torr - 6,6 x10- 4 N.m- 2.
For each curve :1)
electronic current : I - 35 nA ;Pn ~
6 x
10-6
Torr - 8 x10- 4 N.m- 2, 2)
electronic current :I ~ 30 nA ;
Pn ~ 5.12 10-6
Torr - 6.8 x10- 4 N.m- 2.]
Fig.
7. -Comparaison
entre les mesures(e)
et le modèled’interprétation (-).
Variation du courant collecté avec lafréquence plasma (densité).
Lesparamètres
sont:~ ~ -50
Volt ;Pn ~
5,2 x10-6
Torr - 6,9 x10-4 N.m-2 ;
Pv ~ 6 10-7
Torr - 8 x10-5 N.m-2 ; Ua ~
60 eV.[Comparison
betweenexperimental
data(e)
and theresults of our model
(-).
Ionic current versusplasma frequency (density),
withfollowing
parameters :~ ~ -50 Volt; Pn ~
5.2 x10- 6
Torr - 6.9 x10-4 N.m-2 ; Pv -
6 x10-7
Torr - 8 x10-5 N.m-2 ; Ua -
60eV.]
on trouve
numériquement :
Les trois
premiers permettent
de « remonter » à des valeursplausibles
de certainsparamètres
malconnus:
On constate en fait une
incompatibilité
entre lavaleur de
l’angle 03B8
et lalongueur Lf,
en effet :Il ne faut
cependant
pas oublier toutes lesapproxi-
mations et
simplifications
faites dans ce modèle.Outre la connaissance
imparfaite
de certainsparamè-
tres
(03C3, Te ? ), l’hypothèse
d’un faisceau deplasma cônique homogène
est sûrementtrop schématique.
Fig.
8. -Comparaison
entre les mesures(e)
et le modèled’interprétation (-).
Variations de lapolarisation (surface
alimentée par un courant
électronique constant)
avecl’énergie
des ions dérivants. Lesparamètres
sont :Pv -
5 x
10-6
Torr - 6,6 x10-4 N.m-2.
Avec pour chacune des courbes :1)
I ~100 nA ; Pn-
3,5 x10 - Torr - 4,6 10-3 N.m-2 ; Fp ~
4,8 MHz,2)
I ~ 65 nA ;Pn ~
5,5 x10- Torr =
7,3 x10- 3 N.m-2 ; Fp -
2,3 MHz,3)
I ~ 100 nA;
Pn ~
1,05 x10- 5
Torr = 1,4 x10-3 N.m-2 ; Fp -
3,5 MHz.[Comparison
betweenexperimental
data(e)
and theresults of our model
(-).
Polarisation(rear
surfacesupplied
with a constant electroniccurrent)
versus ionsdrift energy, with
following
parameters :Pv ~
5 x10- 6
Torr - 6.6 x10-4
N M-2.
For each curve :1)
I ~ 100 nA ;Pn ~
3.5 x10-5
Torr - 4.6 x10-3 N.m-2 ; Fp ~
4.8 MHz,2)
I ~ 65 nA ;Pn ~ 5.5 10-5 Torr ~
7.3 x
10-3 N.m-2 ; Fp -
2.3 MHz,3)
1 - 100 nA ;Pn ~
1.05 x
10-5 Torr -
1.4 x10-3 N.m-2 ; Fp ~
3.5MHz.]
Par
ailleurs,
une série de mesures concernant la variation du courant collecté avecl’énergie
dedérive,
resteinexpliquée (Fig. 9)
et contradictoireavec les
précédentes.
Ce résultatpourrait s’interpré-
ter dans ce cas
précis,
par une stabilisation insuffi-sante du
plasma
entre des mesurestrop rapprochées,
le faisceau se rétrécissant
lorsque
la vitesse de dériveaugmente (Pigache,
communicationprivée). Suppo-
Le sens de variation devient alors
plus
conforme àl’observation
(Fig. 10).
Onpeut
aussienvisager
unelégère
dérive de lafréquence plasma (i.e.
en fait unevariation non
adéquate
du courant émis par lasource de
plasma),
àlaquelle
le courant d’ions lentsest très
sensible,
etqui
étaitparfois
insuffisammentprécise (paragraphe 2.2.2).
Fig.
9. -Comparaison
entre les mesures(e)
et le modèled’interprétation (-).
Variation du courant collecté avecl’énergie
des ions dérivants. Lesparamètres
constantssont :
Fp - 5 MHz; Py=6xl0-7Torr=8x
10- 5 N.m- 2 ; Pn ~ 10- 5
Torr - 1,3 x10- 3 N.m- 2.
Avec pour chacune des courbes :1) polarisation :
cp ~ - 50 Volt,
2) polarisation :
~ ~ - 20 Volt. On cons- tate l’accord sur la valeur moyenne, mais le désaccord quant au sens des variations. Le modèle « brut » ne rend pas compte de cette séried’expériences.
[Comparison
betweenexperimental
data(e)
and theresults of our model
(-).
Ionic current versus ions drift energy, withfollowing
parameters :Fp -
5 MHz ;Py ~ 6 10-7
Torr ~ 8 x10-5 N.m-2; Pn = 10- Torr =
1.3 x
10-3 N.m-2.
For each curve :1) polarisation :
Cf) = - 50 Volt,
2) polarisation :
~ = - 20 Volt. The initial model does not fitcorrectly
theexperimental
data,although
the mean value is in thegood range.]
2.3 CHAMBRE DE L’ONERA. - Nous avons par
ailleurs, appliqué
cette formulationanalytique
aucas de mesures réalisées par Fournier et
Pigache
dans les conditions
particulièrement
bien définies de l’ancienne chambre àplasma
de l’ONERA(Fig. 11 ) [7].
2.3.1 Paramètres
expérimentaux.
* Le gaz ionisé était encore de
l’argon
et latempérature
des neutres étaittoujours proche
de300
K,
même enprésence
d’uneparoi
refroidie cettefois-ci à l’hélium
liquide.
* La
température électronique
était de l’ordre de :Te ~
1 500 K.* Les dimensions de la chambre sont
analogues
àcelle de PTS :
* Le
demi-angle
d’ouverture du faisceau d’ions dérivant est ici très biendéterminé, grâce
à l’exis-tence d’un tube collimateur
(Fig. 11 ) :
Fig.
10. - Lesparamètres
et les mesures sont les mêmesque pour la
figure
9. Seul le modèle achangé :
on suppose maintenant une variation del’angle
d’ouverture 03B8 avecl’énergie
des ions dérivants(tg (03B8)
oc(Ua)- 1/2).
On voitque l’accord est nettement meilleur.
[Data
and parameters are identical to those offigure
9.Only
the model ischanged :
we assume a variation of the beam apertureangle
with drift energy(tg (03B8) ~ (Ua)-1/2)
what enables a better fit to be
achieved.]
Fig.
11. - Schéma de la chambre àplasma
de l’ONERA.1)
source d’ions,2)
sortie de la source d’ion,3)
valve,4)
tube collimateur refroidi à l’héliumliquide, 5)
écranmétallique interne, 6) grille (pour
simuler unetempérature
transversale des ions
dérivants), 7)
écran en aluminiumpoli, 8) faisceau
deplasma, 9) obstacle sphérique, 10) région explorée
par une sonde deLangmuir.
[Schematic
of theexperimental
arrangement of ONERA.1)
ion source,2)
ion sourceopening, 3)
valve,4) liquid-
helium trap,
5)
stainless steel screen,6) grid (for
simu-lation of
temperature), 7) polished
aluminium screen,8) ion
beam,9) sphere, 10) zone explored
with aLangmuir probe.]
* La
longueur
effective du faisceau est ici celle de lachambre,
carl’angle
d’ouverture esttrop petit
pour que les ions dérivants
atteignent
lesparois
latérales :
* Position de la sonde de mesure :
Ces valeurs nous
permettent
de calculer les coeffi- cients définisplus
haut :2.3.2 Variables
expérimentales.
- Fournier etPiga-
che ne
présentent qu’une
seule série de mesures où les ions lents sontimportants (Fig.
3 de leurarticle),
pour
laquelle
seule lapression
des neutres diffère decelle mesurée dans une autre série de mesures
(Fig. 4
de leurarticle).
Ces résultats sont réuniesdans la
figure
12.* Dans les deux cas la vitesse de dérive était
analogue, correspondant
à uneénergie :
* La
pression
était bien contrôléegrâce
à uneparoi
refroidie à l’héliumliquide, qui piégeait l’argon (Fig. 4).
Nous ferons alorsl’hypothèse
que la pres- sion résiduelleprovenait
essentiellement d’atomesd’argon
émis par la source àplasma
et nonpiégés.
Les
pressions
haute(indicemax) et
basse(indices)
furent
respectivement :
On en
déduit, d’après l’expression (9)
etcompte
tenu des coefficients calculés
plus
haut :* La densité
ionique
totale hors dusillage,
s’iden-tifie à la densité
électronique,
que l’onpeut
détermi-ner à l’aide de la
longueur
deDebye À D
et de laempera ure e ec romque g
ig..
. e es pra i-quement
la même pour les deux séries de mesures :On
peut
alors déterminer les densités des ions dérivants et lents pour chacune des deux séries demesures :
Fig. 12
- Mesures du courantionique (d’après [7])
dans lesillage
d’unesphère
de 100 mm de diamètre, avec lesparamètres
suivants pour leplasma :
h(longueur
deDebye) -
2 mm ;Te ~
1 500 K ;Ua :::::::
20 eV ;Te/Ti ~
10.En trait
plein,
lapression
basse :Pn ~ 1,13
x10-7
Torr - 1,5 x10- 5
N.m-2.
Enpointillés,
lapression
élevée :
Pn:::::::
1,5 x10-6 Torr::::::: 2
x10-4 N.m-2.
[Ionic
currents(after [7])
in the wake of afloating sphere
100 mm diam. with
following plasma
parameters : h(De- bye Length) -
2 mm ;Te ~
1 500 K ;Ua ~
20 eV ;Te/Ti ~
10. Full lines : lower pressure : Pn ~ 1.13 x10-7
Torr - 1.5 x10- 5 N.m- 2.
Broken line :higher
pres-sure :
Pn ~
1.5 x10- 6
Torr = 2 x10-4
N.m-2.]
En
pratique,
les courantsioniques
ont été mesurés par une sondesphérique
de 5 millimètres de diamè- tre,portée
aupotentiel
~sonde = -0,65
Volt parrapport
à la masse et normalisés parrapport
aucourant total hors du
sillage.
* Les ions dérivants ont une
énergie
mono-direc- tionnellegrande (20 eV)
devant lapolarisation
de lasonde,
ils sont donc collectés essentiellement par la section de lasonde, indépendamment
dupotentiel
de cette dernière :
* Les ions lents à
l’inverse,
ont uneénergie
faible(0,03 eV)
et leur distribution de vitesse estsupposée isotrope.
Dans ce cas, nous pouvonsappliquer
laformule
(12)
établie par Laframboise[8] :
Le
potentiel 0
est mesuré parrapport
aupotentiel plasma,
il nous faut donc calculer lepotentiel
de laparoi (i.e.
lamasse)
parrapport
à ce dernier. Nous allons passer par lepotentiel
flottant de lasphère principale.
Fournier etPigache indique
pour celle-ciun
potentiel
flottant parrapport
à laparoi
de l’ordrede :
Par
ailleurs,
onpeut
calculer cepotentiel
flottantpar
rapport
auplasma
en écrivant la nullité de lasomme des courants collectés :
avec :
et en utilisant la relation
(14),
on déduit :Nous obtenons alors finalement pour la formule
(12) :
Nous pouvons maintenant calculer les courants moyens d’ions
lents,
et ceux des ions dérivants horsdu
sillage,
pour les deux cas de mesure :2.3.3
Comparaison
avec lesexpériences.
- Nousavons
exploité
les deux sections desillage proche
réalisées à
(z/ R = 5)
où la contribution des ions lents estparticulièrement
sensible. On supposecomme les auteurs, et en accord avec nos
résultats,
que la contribution des ions lents est
négligeable
pour la
pression
laplus
basse et que la distribution des ions dérivants est peuperturbée
par laprésence
des ions
lents,
dans l’autre cas. Onpeut
alors calculer dans ce dernier cas, laproportion
d’ionslents dans le courant mesuré au centre du
sillage.
L’indice 0
indique
une valeur hors dusillage,
l’indicec une valeur au centre de celui-ci :
d’où :
Numériquement
on mesure(Fig. 12) :
On observe donc une
proportion
environquatre
foisplus
élevée que celle calculéeanalytiquement.
Cette différence
s’explique
certainement par la distri- bution réelle non uniforme duplasma
froid. Nous calculons en effet une densité moyennequi
estsûrement
plus
faible que la densité maximale atteinteau centre du faisceau de
plasma
dérivant. Parailleurs,
la diffusionambipolaire
des ions lents sousl’effet de la
charge d’espace négative
dusillage proche
doit tendre àaugmenter
encore leur concen-tration au centre de celui-ci. Cette remarque est confirmée par l’observation d’un maximum
central, imputable uniquement
aux ionslents,
dans la sectionla