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La Suisse inaugure un laboratoire de très haute sécurité biologique

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Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

30 juin 2010

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La Suisse inaugure un laboratoire de très haute sécurité biologique

Ebola, Marburg ou Lassa n’ont qu’à bien se tenir. Car ces virus souvent mortels ne seront plus les bienve- nus en Suisse. Ils y seront traqués, même. Le vendredi 25 juin sera inauguré à Spiez un complexe du plus haut degré de sécurité biolo- gique (P4), le premier du genre dans notre pays.

«Cette installation, d’un coût de 30 millions de francs, a pour intention d’assurer la souveraineté de la Suis se dans le domaine de la biosécurité», justifie Andreas Bucher, porte-parole du Laboratoire de Spiez, rattaché au département militaire (DDPS), et où s’activent depuis des années dé jà les spécialistes des armes atomi ques et chimiques. Dans le domai ne bio- logique, ils y poursuivront trois ob- jectifs : diagnostiquer la présence d’agents pathogènes humains les plus infectieux, former des spécia- listes, et mener des recherches afin de développer des tests aussi bien pour les microbes déjà connus que pour ceux qui n’ont pas encore été identifiés. En ce sens, ce centre pro- cédera, sous haute sécurité, à des mises en culture de ces virus, et re- courra à des cobayes (rongeurs).

Pour l’heure, les laboratoires cou- vrant 200 m2 – deux unités P4, et deux P3, un peu moins contrai- gnantes – sont en phase finale de construction. (…)

De loin, le bâtiment de verre cache bien la complexe technicité des ins- tallations qu’il abrite. A l’intérieur, la pression y sera maintenue plus bas se qu’à l’extérieur, afin qu’en cas d’inci-

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dent, l’air vicié ne puisse en sortir.

(…)

Pour entrer au cœur du dispositif, il faut passer par une suite de locaux en changeant autant de fois de vête- ments. Un processus qui prendra trente minutes. Dans la première piè- ce, accessible grâce à un badge ma- gnétique, les spécialistes se départi- ront de leurs habits pour enfiler des

«pyjamas bleus». Après avoir passé un sas flanqué de deux portes im- possibles à ouvrir simultanément, ils pénétreront dans une deuxième cham- bre, en ayant montré patte blanche à l’aide de leurs empreintes digitales.

«C’est là que nous enfilons nos com- binaisons étanches», dit Martin Schütz.

(…)

Mais «le plus gros problème, ce sont les gants», admet Martin Schütz. Cer- tes, les chercheurs en auront deux couches, voire trois lorsqu’ils mani- puleront les animaux. «Utiliser des ai- guilles ou des scalpels présente tou- jours un risque. Cela dit, nous savons que nous n’avons pas les combinai- sons les plus optimales – pour ne pas se couper, il existe par exemple des gants en métal…–, mais ce sont les plus appropriées pour notre tra- vail.»

Affublés d’un tel scaphandre, les cher- cheurs accéderont alors, en compo- sant un code sur la porte, dans le la- boratoire même, à travers un énième sas. A leur sortie, ils subiront une douche à l’acide visant à éliminer tout microbe ayant des velléités d’esca- pade… Et ceci jamais seuls : «C’est comme pour la plongée sous-ma- rine, il faudra être au moins deux (et six au maximum), pour réagir en cas de pépin.» Chaque pièce sera sur- veillée par des caméras. (…)

Olivier Dessibourg Le Temps du 24 juin 2010

50 heures hebdomadaires, est-ce suffisant pour former un chirurgien ?

Ce fut difficile mais les hôpitaux suis- ses se sont conformés à la Loi sur le travail. Entrée en vigueur en 2005, elle impose une limitation du travail des médecins à 50 heures hebdo- madaires (sauf pour les cadres supé- rieurs, qui peuvent travailler davan- tage). Ce mois-ci, la revue américai ne Archives of Surgery s’intéresse aux conséquences de cette réforme.

L’ar ticle se base sur un sondage, lan- cé par l’Hôpital de Bâle, ayant re- cueilli l’avis de 405 chirurgiens. Se- lon eux, les 50 heures nuisent à la formation de la relève et au suivi des patients.

«Cette étude est très bien faite», ap- prouve, aux Hôpitaux universitaires de Genève, Philippe Morel, président de la société suisse de chirurgie. Avouant

travailler 80 à 100 heures par se- maine, le professeur note que dans sa spécialité, se limiter à 50 heures est illusoire. La moyenne se situerait entre 55 et 60 heures hebdoma- daires. Même ainsi, c’est insuffisant.

«En chirurgie, plus on opère, meilleur on est.» Or, déplore le spécialiste, la loi a diminué le temps passé au bloc opératoire de moitié. «Auparavant, un interne y passait trois à quatre heures par jour, cinq jours par se- maine. Soit quinze à vingt heures.

Aujourd’hui, s’il en fait dix, c’est le bout du monde.» En résumé, la loi des 50 heures serait «un magnifique autogoal : les chirurgiens se forme- ront en huit ans au lieu de cinq à six ans.» (...)

Président de l’AMIG, Yannick Mercier rejette l’accusation : «Nous étions et restons favorables à un assouplisse- ment de la loi et des horaires.» S’il ad- met que la loi n’est pas aisée à appli- quer en chirurgie, le Dr Mercier relève

que ce sondage ne traduit que l’opi- nion de certains chirurgiens et pro- pose des solutions. «Il y aurait beau- coup de choses à faire pour aug menter le temps opératoire des jeunes chi- rurgiens, comme les décharger d’une partie du travail administratif.» Selon Yannick Mercier, les soins postopé- ratoires pourraient être délégués à d’autres spécialistes, mieux formés pour cela. Enfin, on devrait repenser la formation en soi. «Aux Etats-Unis, le jeune chirurgien travaille 80 heures par semaine, mais il est formé en trois-quatre ans. Il a un mentor dési- gné qui lui apprend chaque geste, selon un programme très précis. Ce la n’existe pas en Suisse, l’interne pas- se les premières années à tenir les écarteurs, et à attendre que le pro- fesseur veuille bien le laisser faire.»

Sophie Davaris Tribune de Genève du 22 juin 2010

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