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ORAISON FUNEBRE. X el fut autrefois, Messieurs, l'hommage qu'un des plus. De Très -Haute, Très - Puissante,

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(1)
(2)
(3)

ORAISON FUNEBRE

De Très -Haute, Très

-Puissante,

Très

-

Excellente

Princesse,

MARIE- ANTOINETTE,

Archi-

duchesse d'Autriche

,

Reine de France

et

de Navarre,

Sjsconde Édition, mot

pour

mot

surlapremière.

Venï, etcoronaberis.

Venez,etvousserezcouronnée.

(CantiquedesCantU/ues, Chap.4.v.8.J

X el

fut autrefois, Messieurs,

l'hommage qu'un

des plus grandsRois

du monde

rendit àla naissance auguste,

aux

qualités intéressantes de l'illustre et infortunée Princesse dont nous pleuronslamort,lorsqu'illachoisitparmitoutes

les Familles souveraines de l'Europe,

pour

l'associer

aux

destinées del'héritierdesapuissance, etlafaire asseoir

un

joursurle

Trône où

devoit

monter

sonpetit-Fils. Telfut alors

pour

elle le voeuuniversel decette nation, quilui«t élevépendantsilong-temsdes autelsdans son

cœur,

etqui vientdeluidresser1échafaud,sur lequelelleaterminé

une

agoniedequatre ans.

Telestaujourd'hui

en

safaveurl'accord

unanime

detoutes lesPuissances célestes; telle estla

récompense

qu'assignea sessouffrances, àson courage, àson héroïsme,ce

Dieu

qui pesédans sa balancelesbonnes et lesmauvaisesactionsdes

hommes,

dontlajusticesedésarme parlerepentir,et sesaris*

faitparl'expiation.

Venez

, lui a-t-il dit

du

haut de son

Trône

éternel,venez, vousavez sanctifiévos malheurs parvotre soumission:et

,

au moment où

vousêtes

tombée

victimed'unerage

que

je

ne

laisseraipointimpunie,vous vousêtesofferteà

moi comme

victime volontaire:vousavez volé vers

moi

dansvotre

amour,

jevousreçoisdans

ma

miséricorde:laterresurlaquellevous régniez, souillée de meurtreset de forfaits, empestée

par

l'air del'impiété et

du

sacrilège,n'étoit pas dignede

vous

posséder; leséjourde

ma

gloire

va

devenirlevôtre:

Veni

y

et coroTiaheris*

Cette confiance

en

lamiséricordede

Dieu

sur la

Reine,

est. laseule, maisprécieuse consolation qui adoucisse poux-

À

(4)

nous

l'impression ineffaçable des

(M

horreurs

qu'on

aexercéei envers elle. François, et François fidèles, nous devonsla pleureretla regretter:Chrétiens, etChrétiens éclairés par

une

Religiondontlalumière

ne trompe

point,nous devons

nous

réjouirde son admissionglorieusedans

un monde

plus

heureux

,

comme

nousfrémissons des

tourmens

parlesquels

elle a disparude ce

monde

pervers :mais

ne

craignez pas,

Messieurs, qu'en détournant la source de vos

lames,

je chercheàla tarir^etqu'enportantvosespritssurle

bonheur dont nous

devons espérer

que

la

Reine

jouit aujourd'hui,

j'affoiblis.se lesentimentqu'inspirent sesmalheurs»

Vous en

occuper,

m'en

occuper

moi-même,

est

un

besoin

pour mon

Coeur: etlespleurs

que

jerépands, vousdisentassez

que

je

n'ainilavolonté, nilepouvoird'essuyerlesvôtres.

François! qui m'avez chargé d'être l'interprète de votre

douleur

,d'exposer à tousles

yeux

les plaiesaffreusesetin- curables quifontsaignervos

cœurs

fidèles;respectables

Mi-

nistres de notre Religion sainte, qui

en

êtes devenus les défenseursintrépides, et qui

ne

portez envie qu'à

ceux qui

ont

eu

Je

bonheur

d'enêtre lesmartyrs; etvous,guerriers>

plusnobles encore par vos sentimens

que

parcesang qui, dans les veines de vos ancêtres, a toujours coulé

pour

vos Rois; vous, dontles mains enchaînées n'ont

pu empêcher de

croulercetrône élevé, défendu parcelles devos pères, n'attendezde

moi

niplan danscelugubre discours, ni ri- chesse dans les expressions, ni ordre dans les idées.

Des

idées!

l'espritpeut-il

en

avoir, lorsque lecoeur estoppressé

de

sentimenssi

douloureux

?irai-je rechercher

une

vaine

pompe

destyle,dans

un

sujet

lasensibilité

ne

laisserien

•à faireà l'éloquence? Je

ne

viens pointjetterdesHeurssur le

tombeau

dela

Reine

,jeviensl'arroser de voslarmes; et ces larmes, quisont l'unique décorationdecettetristecéré-

monie

,payeront

mieux que ne

feroient lesparoleslesplus recherchées, le tributde louanges et deregrets

que nous devons aux

vertus dignesd'unmeilleursort, età la

mémoire

éternellementchère à nos coeurs , de très-haute, très- puissanteET TRÈS-EXCELLENTE PRINCESSE,

MARIE

- ANTOI-

NETTE

,Archiduchesse d'Autriche>

Reine db France

et de

Navarre.

Détournons

nos regards, Messieurs,

du

tableau déchirant

auquel

nousn'arriverons

que

trop-tôt, et reportons-nous à cette

époque

qui,après avoir eutoutlebrillantdel'éclair,

n'ena

eu malheureusement que

la durée ;car les jours

du bonheur

sont courts et fugitifs, et ceux

du malheur

longs

et pesans.Reportons-nousà ceteins

oùLouis XV

en

deman-

(5)

(3)

dàntàMarie-Thérèse

une

épouse pour sonpetît-Fils,

sem^

blalavengerdetousles

maux

qu'il lui avoitfaitsdanscette guerre,

elledéployatouteslesressources

du

génie,toute lafermetéd'une

ame

héroïque, etoù,plusheureuse encore parlessentimens qu'elle inspira

que

parlesqualitésquiles luiméritèrent,ellereçutdeses bravesHongrois ces témoi- gnagestouchans d'amouretde fidélité,quiétablirent entre euxetlesFrançoisd'alors

une

rivalitési honorable pourlès?

deux

nations. Louis

XV

etMarie-Thérèse avoient récipro-

quement

étouffé ces anciennes querelles,

que

souventla.

politiquedesRois allumeetperpétue,lors

même que

leurs coeursen sontle pluséloignés.

Un

traité solemnelavoit lié des intérêts opposés pendant tant de siècles : laFranceet l'Autriche, semblables à deux arbres

pompeux

, voyoient depuis près detroislustresleurshabitans fortunéssereposer sousleursombresfraternelles, lorsque

Marie-Antoinette

fut destinéeàenenchaîneràjamaislesrameaux. Quellejoie universelle excita lanouvellede sonarrivée!Représentons- nous-la depuis le

moment

où, poursuiviepar les regrets de tous les sujets

du

vaste

Empire

et de ses aïeux9 elle franchit les limites qui séparent la patrie qu'elle

ne

devoit plus revoir, d'avec celle qu'elle venoit

em-

bellir.

Peignons-nous, depuis l'Alsace jusqu'àParis ,dans toutes lesprovinces

elle passa, les peuples confondant sur elle leurs avides

regards, tirant de chacun de ses attraits

un

augure de

bonheur

, etprolongeantleurs accla- mations aupoint

que

tantde voix réuniespourla célébrer paroissoient neformer qu'unevoixunique,

comme un

seul etuniforme sentiment enproduisoit l'explosion. C'estainsi

que Marie-Antoinette

traversalaFranceaumilieu des cris de joie, des

hommages

universels de ce peuple qui depuis... maisalorsilthérissoitsesRois,iladoroitson

Dieu

;

l'esprit de vertige, d'erreur et d'impiété n'a voit pointdé- naturé son coeur; il reçut avec transportl'afillede Marie- Thérese. Sursonvisage,parédetouslescharmes delajeu- nesse etdela beauté,

chacun

appiaudissoit

aux

grâcesqui tempéroienti'éclatdelaMajesté, etadmiroitlamajesté qui n'ôtoit rien

aux

grâces.

Tout

le

monde

se

réjouissoit de yoirtant d'attraits, tant de qualités aimables, destinées à faire le

bonheur

d'un jeune Prince déjà

connu

dans l'Eu- ropepar,

une

probité sévère, par

une

pureté de

mœurs

qui

n'a jamaisété altérée, et dont

on

prévoyoit

que

le régne seroitceluidel'ordre etdela justice. Les cérémonies de ce mariage auguste, auquel appiaudissoit

non

-seulement le sentiment quialors nous rendoit heureux

du bonheur

per- sonnelde nos maîtres> mais encorela politique,puisqu'un

A

2,

(6)

045

Seseffets de cette heureusealliance étoit de cimenter l'u- nion entre

deux

Etats

long-tems

rivaux , excitèrent de

nouveaux

transports. Les fêtes sesuccédèrent : aliî qu'ai- je dit, des fêtes? et quel souvenir douloureux elles vous rappellent, Messieurs! C'est celui

du

premier

événement

sinistre quiaittroublé ces

momens

de

bonheur

: nous nous souvenonstous,

comment

ces joursde joie furent changés

en

des joursde deuil; les cris

d'allégresse ,

en

des crisfu- néraires.

Grand Dieu

îdontlesdécrets sontimpénétrables,

de

quel augure sinistre avez-vous frappé les

commence- mens

de cette

union

,

que

vous aviez

approuvée

, puisque rien

ne

sefait dans leinonde

que

parvotreordre

ou

votre permission? Hélasî tousles présages désastreux

que

notre imagination effrayée pouvoit tirer

de

l'horreur des pre- miers jours

ces liens ont été formés , ont étésurpassés parl'horreur des derniers quilesont

vu

briser.

Mais

n'anti- ciponspassur des

événemens

auxquels notre douleur

nous ramené

toujours; retardonsle

moment où nous

aurons des larmesà verser surlesortdecesinfortunés

époux

; mêlons-

les, dans cette circonstance

,à celles qu'ilsversèrent eux-

mêmes

surles malheureusesvictimes qui payèrent de leur viecet

empressement

respectable à venir partagrrl'allégresse

commune.

Si

quelque

chose put calmerl'impression cruelle

que nous

fitéprouver

un malheur

si

imprévu

,cefutdevoir

ladouleurviveet profonde qu'en témoignèrent

M.

le

Dau- phin

et

Mde.

la

Dauphine

: les vertusde

ceux

quisontas- sissurles

Trônes

,etde

ceux

qui sont destinés à

y

monter, sontlegage

du bonheur

des peuples qui vivent sous leur»

loix.

La

sensibilité

que

ceux qui dévoient être

un

jour nos Souverains, montrèrent dans cet affreux

événement

; les secours qu'ils s'empressèrent de

donner aux époux

,

aux

épouses,

aux

parens, plus à plaindre encore

que

lesvic- times

mêmes

, puisqu'ils avoient le

malheur

de leur sur- vivre; l'occupation continuelle

ilsfurentdecequi

pou-

voit adoucircette infortune; le

regret qu'ilsmanifestèrent d'en avoir été l'occasion, portèrent dans tous les coeursla seule consolationdontils fussentsusceptibles.

On

pensa

que

le trône deLouis lebien-aimé seroitoccupé par

un

Prince

non-seulement

raisonnable et juste; mais

bon

et sensible.

On

pensa

que

la Princesse dont ,

pour

ainsi dire, lespre- miersregards avoient étéattristés par

une

scène quil'avoit

*i vivement

émue

, feroit asseoir sur ce trône la sensibilité et la bienfaisance....

Ah

î vous n'avez point été trompés, Vous qui, dès cette

époque,

avez

formé

ce présageconso- lant:

Marie-Antoinette Ta

rempli dans touteson étendue, et

aux yeux

de l'Europe,quil'aadmiréeetquila regrette;

(7)

(5

)

aux yeux

riela partiesaine dela France, quiïa pleure; à

ceux même

dela

partieimpieetsacrilège,quil'a

immolée

: elleatoujours étésensibleetbienfaisante; et cettebienfai- sance,

devenue un

besoin de son

ame,

toujours renaissant

quoique

toujours satisfait, l'avoit déjà fait régner sur tout lescœursFrançois,avantqu'ellerégnâtsurla France.

Ici,Messieurs, s'ouvrepourelle

une

nouvelle carrière:

Louis le bien-aimé estenlevé à son peuple; nos voeux

ne

peuvent déiourner la

main du

Très-Haut qui le frappe.

Un

venin mortel répandu dans les veines

du

plus ancien desRois,a

défigurécevisageauguste, sur lequel sembloit êtreréunie toutela'majesté des Rois sesaïeux. Cette tête blanchie souslediadème,

tombe

souslafaulxdelamort; efi l'Europe, après avoir

donné

de justes regrets à

un Sou-

verain

que

soixanteans derègne ,

un

caractèrede

douceur

et de modération qu'il avoit

montré même

au milieu de ses victoires, luiprésentoientdepuis si long-tems

comme

l'objet desavénération

,contempleavec respectlesang des Césars,s'asseyant pour lacinquième fois(*)sur le

Trône de

France? à côté

du

sang de S.Louis.

Tout

le

monde

sait

que

le

nouveau

Roi qui recueilloitcet

immense

héritagede puissance, fut bien moins flatté d'uneélévation à laquelle

il n'étoit arrivé

que

surle

tombeau

d'un aïeul qu'il ché-

rissoit,qu'effrayé des devoirs de son

nouveau

rang.

On

sait

que

cette frayeurlui inspiracecri qui,partide son

ame

,

allaretentirdans celle detous lesFrançois :« Je suisRoi , aet jen'ai

que

vingt ans»!..

Ah

!

comme

il

regrettaence

mo- ment

ce père

que

le cieljaloux avoit enlevé à la terre; ce père qui,ayant

mûri

par de longuesréflexionsles connois- sances qu'il avoit acquises par

de

longues études, auroit portésurletrône touteslesvertus qui fontles saints Rois9 toutes les qualités qui font lesgrands Rois, toutes les lu-

mières qui font les Rois'éclairés !

Avec

quelle respectable défiance de

lui-même

, il se vit chargé de ce fardeau im-

mense

! illui auroitparubien plus pesantencore}s'iln'a- voitpensé

que

tant de soins seroientadoucis par leschar-

mes

,parla tendresse d'une épouse

pour

quison

cœur

n'a- voit pointdesecrets>avecquiilconcerteraitles

moyens

les

(*)

Eleonore

d'Autriche, seconde femmede FrançoisI.

Elizàbeth

d'Autriche,femme de CharlesIX.

Anne

d'Autriche,femmede Louis XIII.

Marie-Thêrese

d'Autriche,femmede Louis

XLV.

Ma

rie-

Antoinette

d'Autriche,femme de Louis

XVI*

A 3

(8)

19)

plus

prompts

etlesplusefficacesde rendre

heureux

cepeuple

dont

ilétoit

devenu

lepore,

au bonheur

de qui,étant

Dau- phin^

iln'avoit

pu

contribuer

que

par ses

vœux. Oui, Mes-

sieurs,lebonhejjr delaFrance, le désir d'ymettrelapre-

mière main

,

en diminuant

lesimpôts qu'une longue guerre avoit

rendu

nécessaires, tel étoit le sujetdes entretiens

de

vos maîtres; et avec quelle vérité, quelle sincérité d'esprit et

de cœur

, le

Roi

renouvella ce

vœu

entre les mains

du

Pontife qui lui

donna

l'Onction Sainte! Hélas ! Messieurs, je

ne

diraipas parquelle fatalité, (des chrétien?

ne con-

noissent pasl'empire delafatalité

); mais parquelarrêtsé- vère

du Très-Haut

, cesjours

de

fête pour' toutela

France

quiles attendoit,

alloient être consacrés, sousles

yeux

çfel'Eternel

, cesliensqui enchaînentleSouverain

au Peu-

ple, et le

Peuple au

Souverain,furent-ils précédés par

une de

ces secousses quitroublent la paix intérieure des

Em-

pires ,affligentle

cœur

des bons Rois,et suspendent quel- quefois la justice

que

lespeuples leur doivent,

en

faisant

soupçonner

leurprévoyance den'êtrepasassezactive

pour

leursbesoins?

Mon

Dieu! pourquoi, à côté des époques les plus brillantesde laviede Louis

XVI

et de

Marie-Antoinette,

avez-vous placé des contrastes aussi lugubres?

A

peinele

flambeau de

leur

hymen

étoit-ilallumé?

que

vousl'avez enveloppé d'un crêpe funèbre; à peine aviez-vous ceinç leur front

du

diadème,etdéjà ce

diadème

a étéobscurcipar

les

ombres

deladouleur. Vouliez-vousleurfairesentir

que

lerang

suprême

exclutle

bonheur

bien plusqu'il

ne

le

donne?

que

la

couronne que

portent lesRois? n'est leplus souvent

qu'une couronne

d'épines, qui ensanglante leurs fronts,

même en

le décorant, et

que

la seule

couronne

quirend

heureux ceux

quilaportent, est celledont

vous

parez vos élus?

Ah

! sans doute (cette confiance nous est permise) , c'estdecette

couronne que

brilleà présentnotre infortunée

Reine

r bien plus grande aujourd'hui ,en occupant la der- nière placedansvotre

royaume,

qu'elle

ne

lefut

au moment

îe plus éclatant de son règne , si court et sicruellement terminé. Hélas!

que

de chagrinscruels en ont

même em-

poisonné les instans les plusbrillans! Elle a

vu

s'éteindre cettelumièrequi avoitguidésesjeunes ans:

Marie-Therese,

la gloire de son sexe, le

modèle

des souverains, qui avoit reçu élu ciel toutes lèsleçons>àe l'adversité, et

donné

à la terre toutescelles

du

courageleplus éprouvé, dela sagesse laplus constante, delapiété la plus solide, del'administra- tionlapluséclairée, est

descendue

dans la

tombe, empor-

tant avec elle les regretsde son peuple, l'admiration

de

(9)

<7>.

tpus; laissantàses enfans,placéssurles différens

Trônes

de l'Europe, l'exempledeses vertus,etceluide son

Gou-

vernement. Cette perte fut

pour

le

cœur

dela Reine

une

plaie toujours saignante, et elle

ne

chercha à l'adoucir, qu'en transmettant les vertus de îa

mère que

le Ciel lui avoitôtée, àla fille qu'jllui avoit donnée.

Ah

!lorsqu'elle remercioit laProvidence

du

présent qu'elle lui avoit fait, lorsqu'ellevoyoit sessoins

pour

sonéducationpayés par ce succès, la plus

douce

récompense des mères; lorsqu'elle suivoitavec

joieledéveloppementdesqualités qu'ellefaisoit

germer

dansson

ame

; lorsqu'elle jouissoit de la tendresse decettePrincesseintéressante

pour

lesAuteurs deses jours,

pouvoit-elle prévoir qu'ellela laisseront entreles mains de ses assassins,

que

lavertu seroitsous la garde

du

vice, la

pudeur

et l'innocence entre les mains de l'audace qui brave tout

,

du

sacrilègequiviole tout?

Que

vousavez été

bienplus heureux, jeune enfant,dontles

yeux

fermésàla lumière n'ont

vu que

le

commencement

desattentats, par lesquels

on

a renversé ce trône qui vous étoit destiné:le Cielvousavoit prévenu desesdons,ilavoitmis dansvotre

ame

lesplusheureusesdispositions : mais leplusgrand

de

ses bienfaitsenvers vous,a étéde vousappeileràlui.

Votre

raison, quidevançoit vos années,vous auroitfait

mesurer

la profondeur de l'abyme

où on

précipitoit ce

royaume

,

lepatrimoine devos pères,dontles ruinesseroientaujour- d'huilevôtre.

Quel

cri affreux auroitjetteen vous lana- tureindignée, lorsque vous auriez

vu

leglaiveassassin ....

Mais

netroublons pointlapaixdontcetenfantjouitdansle sein de

Dieu

, par l'image des horreurs dont

Dieu

n'apas vouluqu'il fût le témoin: disons

que

sa

mort

prématurée perça d'untraitmortelle

cœur

delaReine. Hélas!cecoup, le premier porté à son

cœur

maternel , est encore le

moins

cruel qu'ilaitreçu.

Le

tems approche,

ladestinée

de

sesenfans

qu'ellelaissera sur la terre, lui coûtera bien d'autreslarmes

que

le sortde celui quiena disparu.

Iln'estpointdans

mon

sujet,Messieurs,devous peindre lesévénemens successifsquiont agitéle

Royaume pendant

plusieurs années; ces chocs

que

la prudence

humaine ne

peut niprévoir niparer,parce qu'ilssont tous lesinstru-

mensdeceDieu

qui soulevé et calme les Empiresavecla

même

facilité et la

même

puissancequ'ilsoulevéetcalmeles flots dela mer. LesSages

du

siècle cherchant l'histoire

du

temsprésentdansl'histoire

du

temspassé,trouveront chez tpuslespeuples les

mêmes

effets produits par les

mêmes

causes;découvrirontle

premier nuage quiproduit ces tem- pêtespolitiques,le premier soulHe de cesvents

impétueux

A 4

(10)

(8)

qui

agitent cesflots, dont

Dieu permet

quelquefois à des

mains humaines

d'appaiser lafureur: mais

nous

, Ministres

de Dieu, nous,

qui

ne voyons que

samain,soitqu'il bâtisse, soit qu'il détruise

, soit qu'il élevé, soit qu'il précipite,

nous vous

dirons

que

ce

Dieu annonce

danstous lestems ïa décadence des Etats par des signesassezfrappans,

pour qu'on

ait le tems de la prévenir

en

retournant à lui,

en

arrêtant,par

un

pieuxetsincèreretour,safoudretoujours

suspendue

par l'attente

du

repentir.

Nous

vous dirons :

Lorsque

lepoison del'irréligionseglissedans lesespritspar les écrits, danslescoeursparla violationdes

moeurs

publi- ques;

quand

les espritsprenant

pour une

lumière qui les guide,

un météore

quileségare,sepermettent

de

jugerce qu'ils doiventrespecter;

quand

la raison est

devenue

es-

clave despassionsqu'elle devroit maîtriser;

quand

l'audace des discoursaltère lerespect

qu'on

doit à

Dieu

, et à

ceux

quisur laterre sont ses images :Nations! tremblez, votre dernierjour arrive.Prosternez-vous

aux

piedsdel'Eternel;

priez-le

de

retenir sonsoufflevengeur: s'il lelaisseéchap- per, l'édificecroule; et ses ruines éparsesattestentbientôt à l'Univers, et la perversité de celui qui l'habitoit, et la justice

du

maîtretout-puissantquil'arenversé.

Ce Dieu,

qui avoit permis les malheurs de la France, avoitmis dans l'ame

du Roi

le désird'en arrêter le cours.

Vous

étiez dans le secret de cette

ame bonne

et sensible; vous

en

partagiezlesvives sollicitudes; vous

en

receviezles

tendres

épancnemens

,ô

Reine

! dontle

cœur

répondoit si

"bien

au

sien.

Ah!

Messieurs,

ceux

qui ontjouidelaconfiance intime de nos maîtres,

ceux même

qui

en

ont abusé, vous diroient

que

le

moyen de

rendre àlaFrance la félicité

dont

elle étoitprivée,étoit le

but

detoutes leurs recherches, leur occupation de tous les

momens.

Les sacrifices personnels qu'ils vouloient faire,

pour que

tout ce qu'ils

diminue-

roient de la

pompe

attachéeà leurs personnes,refluât sur 3e peuple, leurparoissoient des jouissances; et cette

union

siconstante

de

sentiment entre le

Roi

et la

Reine

,

ne

fut jamaisplus parfaite

que

dans

ceux

qui avoient

pour

objet le soulagement

du

peuple,larenaissancedela

France

àdes destinées plus heureuses.C'est aveccette satisfactionqu'ins- pire

un

projet

conçu pour

le

bonheur

de

ceux

qu'on aime,

que

la

Reine

applaudit

aux

résolutions

que

prit successi-

vement

le

Roi

d'appeller les Notables de son

Royaume;

et

enfin d'assembler autour delui les enfans

de

cette famille

immense,

dont il étoit le père,

pour

écouter leurs voix

plaintives qui auroient

être toujours respectueuses, et

pour

ouvrir,

de

concert avec eux, toutes lessources dela

(11)

prospérité qu'il auroit voulu répandre sur le

Royaume, Avec

quel plaisir la Reine voyoit

Famé du Roi

jouir de

cette idée consolatrice,

que

bientôt son peupleseroit

heu-

reux.' avec quelle effusion touchante elle

en

parloit àses amis! (car elle en eut,Messieurs; elle en eutpendant sa vie, elleen conserve danssa

tombe;

et

pour

l'honneur de l'humanité

,tous

ne

sont pas ingrats.)Hélas! cette

époque

si hâtée par les voeux

du

maître et des sujets, qui devoit faire le

bonheur

de tous

, estdevenuecelle dela destruc- tion

de

Fempire qu'elledevoit régénérer;desautels,dont

elle devoit revivifier le culte; des moeurs, qu'elle devoit épurer : et la France n'offre plus

aux yeux

de l'univers indigné,

qu'un amas

de ruines entasséespar le crime, et

un amas

decriminels

dominant

sur des ruines.

Orateurévangélique,jen'entrerai point dansle

domaine

de l'histoire : c'est à elle à vousdire par quels degrés le goût des nouveautés, l'esprit d'indépendance, celui plus dangereux encore d'irréligion propagé par des conseillers pervers, a

miné

cettepuissante

Monarchie,

qui comptoit quatorze siècles de durée et degloire :c'est à elle à vous apprendre

comment

des

hommes

choisis

pour

rétablir cette vaste

machine

appelîéele

Gouvernement

,ontprislahache en

main

pour

en

briser àlafois touslesressorts,et la faire

tomber en

éclats :c'est àelle à vous montrer

un

Roi bon, prenant en pitié l'égarement de son peuple , regardant

comme une

erreur de l'esprit ce quiétoit déjà

une

scélé- ratesse

du cœur,

venant

au

milieu de ses enfans égarés, cherchant à les

ramener

par lapersuasion et la

douceur

, leur exposant sonvoeu

pour

la régénération de l'Empire;

voeuquin'étoit

que

laréunion detousceux

qu'eux-mêmes

avoient formés, imposant silence à cesfoudresdelaterre,

par

lesquelles ilpouvoit punir leur désobéissance,

comme Dieu

avoitpuni la témérité des

Anges

rebelles : c'est àelle àvousdire les efforts inutilesdes serviteurs fidèlesde leur

Dieu

et deleur

Roi

,

pour

s'opposer

aux

entreprisesimpies

de

ceux qui dominoient dans cetteassemblée profanatrice,

et

ne

se consoler

du malheur

d'être leurs

collègues,

que

parletémoignagequ'ils serendoient, de nedevenir jamais leurs complices: c'est àelle àtremperses pinceaux dans le sang, à voustracer les meurtres

commis

dans la capitale, préludesd'attentats encore plus inouis: c'est àelle à vous peindre

une

horde impie,

marchant

vers le palais de son Roi, profanant l'enceinte sacrée qui le renferme, massa- crant ces gardes fidèles,à quiilavoitbien

pu

ordonner de combattre

pour

lui, mais qu'il

ne

pouvoit

empêcher

de mouriràses

pieds,

ou

sousses

yeux

; c'estàelleàvousdire,

(12)

( 10 )

que

sanscetordre ércïanédelabonté

du

Roi,sanscetordre auquel il est si glorieux d'avoir cédé, puisque ceux qui n'immoloient pas

en

se défendant,étoient sûrsd'être

im-

molés

en ne

se défendant pas,cettenuit auroit été la der- nière nuit

, si

non

des crimes,

du moins

des plusgrandsdes criminels, et

que

pendant son cours désastreux, chefs, soldats de cette

armée

sacrilège,

ne

se seroient endormis

que du sommeil

de la mort.

Notre

ministère répugne à tracer ces scènes

sanglantes:

parmi

tant d'horreurs

,]ene

doisvousparler

que

de cellesqui ontfait gémir notreReli- gionsous lescoups qui lui ont été directement portés, et celles dont a été personnellement l'objet l'auguste Reine,

aux malheurs

,

aux

vertus de laquelle cediscours est con- sacré.Quelle tache horriblej'ai àremplir, Messieurs! etje sens, hélas!

que

dans cette strie

immense

des

maux

qu'elle

a soufferts,je

ne

suis encore qu'aux premiers.

Mon Dieu!

soutenez

mon

courage;

donnez -moi

la force

dépeindre

l'épouse de

mon Roi

, arrachée

au sommeil

par les cris

de

sesgardes, qui,

au

prixde leur vie, sauvoient la sienne, ayantàpeineletems d'échapperàlamort,

ou

plutôtcou- rant à pas précipités

pour

la chercher

aux

pieds de son époux. C'est qu'ellevouïoit la recevoir;etelle l'avoit dit cejour

même

à

ceux

qui l'avoient engagée àpartir,

pour

se soustraire àla fureur qui paroissoit dirigée contreelle :

« Si lesParisiens viennent ici

pour

m'assassiner, c'est

aux

« pieds de

mon

mari

que

jeleserai;mais je

ne

fuiraipas »•

Ah

! Messieurs,

nous

qui cherchons dans l'antiquité des

modèles

de vertu,

que

nous trouverionschez nos

contem-

porains, sinousvoulionsles

y

voir, quel

exemple

trouvons-

nous

dans l'histoire des

femmes

courageuses cle tous les siècles, d'un pareil héroïsme de l'attachement

conjugal?

Ah

! cette, famille auguste, si

méconnue

, si

indignement

traitée, devoit

donc

offrir à la terre tous les exemples

du

courage leplusinoui

que

puissent produiretousles genres d'attachementlesplus dignes

du

respect des

hommes

etdes regards de Dieu.

Vos cœurs me

devancent,Messieurs, et

nomment

cette Princesse, qui, déjà l'héroïnedela

Cour

et

du

siècle parses vertus, vient deréaliser, de laisser bien loin d'elle tous lesprodiges

d'amour

fraternel qu'a

pu

en-

fanter

l'imagination de tous les siècles.

Vous

n'avez pas permis, ô

mon Dieu! que

l'auguste

Elizabeth

s'assît sur

un Trône

étranger, parce

que

vous la réserviez

pour

être

laconsolation dece

Roi que

yousvouliezpunirdes péchés

de

son peuple,

pour

répandre quelque

baume

sur lesplaies

dont

il vous a plu de l'affliger.

Vous

vouliez qu'elle tint

lieu

do

l'époux

qu'elle devoitperdre? àcette

Reine

, dont

(13)

(

»

)

vousn'avez retardé lamort,

que pour

larendre plus serrir blableàcellede votreFils : préservez-la, ô

mon Dieu

I

du

glaive déjàlevé surelle; laissez

du

moinscetteseconde

mère

acesorphelins, qui n'ont plus

que

vous

pour

père :

que

le voeuqu'elleforme de rejoindre son frère dans votresein, soit leseulde sesvoeux

que

vous n'exauciez pas!

Son ame

est le sanctuaire le plus sacré qui reste à votre Religion dans ce

Royaume,

ellea étésioutragée!

Ah!

Messieurs, quelle langue pourra jamais exprimer, quelle

bouche

pourra jamais prononcer tous les outrages qu'a reçucetteReligion sainte?

Pour

décriretant decala- mités,tant deprofanations, tantdesacrilèges,

empruntons

les paroles

du

Prophète Roi, qui semble dans les malheurs

de

Jérusalem déplorer les nôtres : »Seigneur, les impies ysont entrés dans votre héritage; ils ont souillé votre

5?saint temple :

Deus

, venerunt génies in hereditatem,

»tuain} po/iuerunt

templum

sanctinn tuum. Ilsont exposé

3>les entrailles de vos serviteurs

pour

servir de pâture aux

?>oiseaux

du

ciel, et lachairdevosSaints

pour

êtredévorée

5)par les

animaux

dela terre : Posuerunt morticina servo-

v>

rum

ttionnn escas volatitibus cœli, et carnessanctorum

3>bestiis terrœ. Ils ont répandu leur sang

comme

de l'eau

v dans l'enceinte de Jérusalem, et il

n'y avoit personne

3>pour les ensevelir : Effuderunt

sanguinem eorum

tan-

r>

quam aquam

in circuitu Jérusalem, et

non

erat qui

3>

sepeliret.

Nous sommes

devenus

un

sujet d'opprobre

aux

v

yeux

de nos voisins,

un

objet de mépris pour ceux qui

»sont dans le

même

lieu

que

nous : Facti

sumus

oppro-

3>

brium

vicinis nostris subsannatio et illasio his qui in

3>circuitu nostro sunt».

Fut

-il jamais

une

conformité de

malheurs plus parfaite ? Et nous aussi, nous avons

vu

l'héritage

du

Seigneur envahi, ses saints temples souillés;

nous

aussi, nous avons vu ruisseler le sang de ses servi- teurs, nous avons

vu

nos Prêtres, nos Pontifes égorgés; îe

nom

de François est

devenu un

titre de proscription; et nous n'échappons à l'horreur

que

ce

nom

porte avec 3ui,

que

par l'intérêt

que

nous inspirons.

Nous

le méri- tons sans doute, cet intérêt, nous qui, en fuyant notre Patrie, avonsemporté dansnoscoeursl'imagedenotreDieu, celle de notre

Roi

;nous le méritons, cet intérêt : et dans

combien

de

cœurs

nel'avons-nous pas trouvé,neletrouvons-

nous

pasencoretousles

jours!Puisse notrereconnoissance

nous

acquitterenvers nosbienfaiteurs;et pourrassembler

en un

seul tous les voeux qu'elle nous dicte

pour

eux,

que

l'universalité des peuples qui nous ont accueillis, qui ont protégé notre infortuue, se préserve, par

une

vie sainte,

(14)

(

M)

par des moeurs pures, par sa soumission

aux

îoixr

par

son respect

pour

ses Souverains, des calamités

que

les péchés

de

la France ontattirées sur elle!

Je

ne

suivrai pointlecoursdecescalamités;jen'exposerai pointà vos

yeux

Tordre successifdes attentatsparlesquels les dominateurs sanguinairesdecepeuple enivré de fureur et

de

fanatisme

, prenantlesdésordresdelalicence

pour

les élans delaliberté

, séduit par l'espoir d'uneégalité

chimé-

rique, aveuglé parle

fantôme

d'une souveraineté dont le poidsdeseschaînes devroitdissiperl'illusion, l'ont conduit

de

crimes

en

crimes à celui dontil

paroissoitleplus éloigné

par

sanature.

Le

peupledistingué

parmi

touslespeuples

de

la terrepar son attachementàses Souverains, a

méconnu

tout ce

que

son

Roi

avoit fait

pour

lui,aabusé desabonté, a osé forgerdescrimesimaginairesà celuidontildevoit ado- rer lesvertus

,arenfermé son maître dans

un

lieuinacces- sibleà tout autre qu'à ceux qui, dans leurs coeurs, étoient déjàses

bourreaux

>aosé

interroger, JugersonRoi.

Ah

î

Mes-

sieurs,sivous

ne pouvez

entendresansfrissonnerlerécitde tant d'atrocités, sivousfrémissez d'horreur

au

seul tableau

de

cruautés dont vos

yeux

n'ontpasété les témoins, quelle a

donc

étélasituationdela

Reine

,

compagne

del'infortune,

de

laprison de son

époux

î

Ne

pas seséparer delui

un mo- ment

,s'attacher à tous sespas, détourner surelle , si elle îe pouvoit, tous les dangers qui le

menacent,

partager le calice

d'amertume

dans lequel

on

lui fait boire l'humilia- tion goutte à goutte, telle est laseule consolation quilui reste; s'entretenir

ensemble

deleursmalheurs,

demander

à

Dieu

defaire

tomber

le

bandeau

qui couvre les

yeux de

la

France

aveuglée,puiserrespectivementdans leurs coeurs lecourage dontilsontbesoin

pour

supportertantde

maux

,

recevoirlescaressesdeleursenfans, leur

donner

des leçons dans leur

exemple

, estla plusimposante etlaplus sévère; telles sont les

occupations qui mêlent quelques douceurs passagères

aux ombres

dela douleur dontils sont entou- rés.

Ah

!sans doute leurs coeurs détachés de la terre par l'ingratitude des monstres qui lasouillent ,

ne

formoient

qu'un vœu

, celui de

ne

pas se séparer jusqu'au dernier

moment

;

mourir

ensembleetsousle

même coup

,leurauroit

paru

leplus granddesbonheurs. Hélas !celui-là

même

leur serarefusé.

Quel moment pour

la

Reine que

celui

où on

vient arracherle

Roi

desesbras! quel

tourment que

celuid'être dans le

même

lieu

que

lui, et de

ne

lepasvoir; de penser

qu'en

ces circonstances douloureuses, il n'a pas

un cœur

contre lequelappuielesien! Enfin elle le revoit,illui est rendu. ...

Dieu

auroit-ilfaittonner dansle

cœur

des

(15)

(

*3)

scélératssavoixterrible? auroit-ilfait

tomber

deleursmains

le glaivehomicide?

Non

: ce

moment

est ledernier

elleverrason

époux

;ce sontsestendresetéternelsadieux

qu'ilvient lui dire;lesembrassemensqu'il

donne à

elle,àsa soeur,àsesenfans, sontlesderniers Illesquitte,

en

les

recommandant

à ce

Dieu

auquel safoiluiditqu'ilvase réunir. Ilnelesverra plus L'enferadictél'arrêt; ses suppôtsfont prononcé; la Francea

perdu

son Roi; et le Fils de Saint Louis est

monté

au Ciel.

Mon Dieu

!nousest-ilpermis de sonder respectueusement

laprofondeurdevosdécrets?Pourquoiavez- vousvoulu

que

laReinesurvécûtàlamoitiéd'elle-même?

Pourquoi

n'avez- vouspaséteintlaviequiluirestoit, aveccellequ'ellevenoir deperdre?

Quatre

ansdedouleurs,d'expiations, desuppli- ces toujours renaissans, ne l'avoient-ilspasassez purifiée?

Pouviez-vous voirencore quelques taches dans cette

ame

,

que

devertusenvertusvousaviez élevée àlaplusgrande,a la plus difficile detoutes,au

pardon

desinjures; danscette

ame

noble, généreuseetchrétienne, dont étoitpartie cette réponse sublime, àceux qui osoientl'interrogersur desat- tentats dont elleavoit été letémoin

, l'objet, etpresque la victime:« J'ai tout vu,toutentendu :faitout oublié».Après

l'avoircrucifiéedans son époux, vousavezvoululacrucifier dans elle-même.

Vous

avezvoulu

qu'un

renouvellement de souffrances personnelles luifitdéployer

un

couragequ'elle

tenoitdevous.

Ah

îsansdoute, vousaviez obtenu

pour

elle.

du

Très-Hautcetteforce surnaturelle

, vous dontelle avoir, si souvent cherché, découvert, soulagé la misère, images vivantesdenotre

Dieu

crucifié;vous

,sur quises

yeux

furent toujours ouverts

du

haut deson trône; vous, dontsa

main

appauvrie danslesjoursdesa détresse,essuyaencorequel- queslarmes, et qui n'êtesjamaissorties de son

cœur

lors- qu'elle n'eut plus àvous offrir

que

les

vœux

stérilesetles soupirsimpuissansde son

cœur

déchiré.

Faut-il, Messieurs,

que

jevousconduise dans cette de-

meure du

crime,clanscet antre

autrefois lesseuls scélé- rats,

déjà

condamnés

parleursremordsetparla

renommée

deleursforfaits,venoient attendrel'arrêtqui devoitpurger

la terre et venger leCiel de leur monstrueuse existence? C'est

que

lesang des Césars, la fille, la

sœur

detant

de

Souverains,la

femme

,1a

mère du

nôtre

,languit,renfermée dans

un

cachot

, seule avec

Dieu

, letémoin etleprix

de

tant de douleurs, n'ayant

pour

soutenir sa vie défaillante

qu'un

paingrossier qu'elletrempe de seslarmes, expirante sousle poids deseshumiliations, etsousl'amertumedeses souvenirs; l'ombredesa

mère

, cellede sonfijs

, celles

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