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Formation et répartition des cardiologues en Suisse : pouvons-nous faire mieux ?

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Academic year: 2022

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haque année, la rédaction de l’éditorial de ce numéro de la Revue Médicale Suisse donne à leurs auteurs l’occasion de faire le point sur les dernières acquisitions marquantes consacrées aux mala­

dies cardiovasculaires. Reconnaissons que les progrès ne font pas défaut dans notre domaine d’activité, que ce soit en termes d’investigations, de traitement, de recherche clinique ou fondamentale.

D’année en année, notre spécialité a connu des développements ma­

jeurs à tel point que la cardiologie d’il y a 30 ans ne ressemble plus beau­

coup à celle pratiquée aujourd’hui.

Si la prise en charge des maladies cardiovasculaires a dû faire face à ces développements bénéfiques pour nos patients, la formation et la prati­

que du cardiologue ont dû s’adapter immanquablement à ces multiples nouveautés.

Une enquête récente de la Société suisse de cardiologie auprès de nos jeunes collègues en formation démon­

tre qu’ils sont pour la plupart d’entre eux inquiets pour leur formation et leur avenir professionnel. 70% d’entre eux ne souhaitent pas s’installer mais préfèrent opter pour une carrière de cardiologue hospitalier, que ce soit dans un centre universitaire ou non.

Ce constat préoccupant interpelle aussi bien les centres formateurs que les praticiens installés. La question se pose : en termes de formation et de relève, cette adaptation s’est­elle faite de façon harmonieuse au cours des dernières décennies ou faisons­nous fausse route ?

Voici quelques réflexions pour tenter d’expliquer l’origine du malaise ressenti par nos jeunes collègues et des solutions qui nous paraissent né­

cessaires pour répondre à leurs préoccupations ?

La cardiologie, comme d’autres disciplines, n’a pas échappé à une hy­

perspécialisation toujours plus exigeante. Si des progrès souhaitables ont permis d’améliorer notablement la prise en charge de nos patients, notre spécialité s’est progressivement cloisonnée dans des domaines de com­

pétences souvent très pointus si bien qu’une approche globale de notre discipline devient de plus en plus complexe, voire impossible.

Ce constat a certainement un effet déstabilisant chez nos jeunes collègues en formation et peut expliquer une préoccupation légitime face à une future installation, avec le sentiment de se sentir rapidement dépassé et isolé.

La pléthore de cardiologues, constat et préoccupation souvent exprimés, se rencontre essentiellement dans les grandes agglomérations urbaines de notre pays et devrait favoriser l’installation de praticiens dans des régions moins attractives. Cependant, le pas reste toujours difficile à franchir.

Paradoxalement, si les villes arrivent à saturation, certains cardiologues proches de la retraite peinent à trouver de la relève.

Alors que faire ?

Depuis plusieurs années, notre spécialité reconnaît, dans le cadre des exigences de la formation FMH, la possibilité de travailler durant trois à

Formation et répartition des cardiologues en Suisse : pouvons-nous faire mieux ?

«… 70% de nos jeunes collègues ne souhaitent pas s’installer mais préfèrent opter pour une carrière de cardiologue hospitalier …»

éditorial

Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 30 mai 2012 1147

Editorial

P. Vogt F. Mach

Pierre Vogt

Médecin-chef du service de cardiologie CHUV, Lausanne

François Mach

Médecin-chef du service de cardiologie HUG, Genève

Articles publiés

sous la direction des professeurs

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six mois dans un cabinet privé. Etonnamment, cette nouvelle mesure n’a que peu de succès auprès des jeunes assistants. Elle doit être davantage encouragée même si cela peut poser des problèmes d’organisation et de planning.

Lors des commissions d’engagement, les centres universitaires forma­

teurs doivent veiller à mieux répartir leurs postes en fonction de l’offre disponible, des impératifs de l’institution, des besoins régionaux et des intentions personnelles des potentiels candidats. Dès le départ, il faut être clair car tous ne pourront pas faire une carrière académique en milieu universitaire.

A la fin des deux premières années de for­

mation générale, le choix concerté d’une des trois filières (académique, hospitalière et en pratique privée) doit faire l’objet d’une dis­

cussion ouverte avec les jeunes cardiolo­

gues en fonction des disponibilités, de leurs futurs projets et de leurs capacités. Le candidat doit impérativement connaître les résultats de l’évaluation et adhérer à ses conclusions. Une certaine souplesse doit assurer la possibilité de passer d’une filière à une autre en fonction de l’évolution de différents paramètres.

Nous souhaitons que ces quelques propositions et leur application permettent d’apaiser les esprits de l’ensemble de la profession en assu­

rant une meilleure organisation de la formation et en favorisant une répar­

tition plus harmonieuse des cardiologues du futur en Suisse. Finalement, le succès de ces différentes mesures dépend étroitement de notre volonté d’instaurer un climat de concertation au plan national, ou du moins régio­

nal, en sachant éviter le «carcan» imposé par 23 systèmes de santé diffé­

rents, propres à notre pays.

1148 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 30 mai 2012

«… notre spécialité s’est progressivement cloisonnée dans des domaines de

compétences souvent très pointus …»

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