• Aucun résultat trouvé

Québec ri

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Québec ri"

Copied!
98
0
0

Texte intégral

(1)

CANQ TR QUE PPRS 124

)yer

,gue consultant Mars 2002

0000 08100 00 0 0000 01 11 0•0 110 00001 11 1 11000000 00 11000••

Québec ri +

Direction générale de Québec et de l'Est

Direction du Plan, des Programmes, des Ressources et du Soutien technique

Service du Soutien technique

MOULIN PAQUIN (CdEx-13) À DESCHAMBAULT LOTS 103 PARTIE ET LOT 105 PARTIE

MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC INVENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE

DIRECTION TERRITORIALE DE QUÉBEC

Ministère

des Transports

(2)

4qcs9Ig

MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC MOULIN l'AQUIN (CdEx-13) A DESCHAMBRULT

LOTS 103 PARTIE ET LOT 105 PARTIE

INVENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE

DIRECTION TERRITORIALE DE QUÉBEC

(Permis de recherche archéologique au Québec : 01-PINJ-02)

(Numéro de contrat, ministère des Transports du Québec : 3910-01-AD01)

Rapport final présenté à:

Monsieur Denis Roy Archéologue

Service du Soutien technique

Direction du Plan, des Programmes, des Ressources et du Soutien technique Direction générale de Québec et de l'Est

Ministère des Transports Gouvernement du Québec

Rapport préparé par:

Martin Royer et

Jean-Yves Pintai Archéologues consultants

375, rue Laviolette Québec (Québec) G1K

1T4 Téléphone : 418 649 5131

CRXR

CQL,LE Québec, mars 2002

fa I 2'1

MINISTÈRE DES TRANSPORTS CENTRE: Dr: DOCUMENTATION

700, BOUL. RENÉ-LÉVESQUE EST, 21e ÉTAGE

QUÉBEC (QUÉBEC) - CANADA G1R 5H1

(3)

nÉsumÉ

En 1983, le ministère des Transports du Québec (MTQ) achetait divers terrains en vue de gie l'aménagement de l'autoroute 40 entre Québec et Montréal. Situé dans la municipalité de Deschambault, l'un de ces terrains comprenait un petit complexe industriel, le moulin Paquin (du nom de la dernière famille propriétaire) qui a jadis regroupé un moulin à carder, une fonderie, un moulin à scie et un moulin à farine. Le complexe, érigé à partir du deuxième quart du XIX' 11/ siècle, a été démoli en 1985. Puisque le ministère des Transports considère de se départir du terrain, l'archéologue Jean-Yves Pintai a été mandaté au cours de l'hiver 2001 afin d'évaluer l'intérêt patrimonial et archéologique des vestiges qui pouvaient subsister sur les lots 103 partie et 105 partie, cadastre de la paroisse de Deschambault, division d'enregistrement de Portneuf.

Après avoir caractérisé le paysage du secteur à l'étude et dressé l'historique du moulin Paquin par rapport à l'évolution historique de certaines industries québécoises, Pintai a établi la valeur ID patrimoniale du site. L'étude constate que la valeur du site a beaucoup diminué à la suite de la démolition des bâtiments qui y étaient présents. Toutefois, il fut recommandé qu'un inventaire

e

archéologique soit mis en oeuvre sur le site et ses environs afin de mieux comprendre l'évolution du complexe et ce qui pouvait en subsister en termes archéologiques et d'établir si les terrains attenants possèdent un potentiel archéologique amérindien.

ae À

l'été 2001, Martin Royer a été mandaté par le MTQ afin de réaliser des inventaires préhistorique et historique sur la propriété. L'inventaire préhistorique a été effectué au cours de l'été 2001 sous la direction de Jean-Yves Pintai et l'inventaire historique a été supervisé par

me

Martin Royer à l'automne 2001.

En ce qui concerne l'inventaire préhistorique, 58 sondages ont été effectués. Ces sondages ont été répartis sur l'ensemble des parties de lot à l'étude. Aucun vestige relié à une présence amérindienne n'a été trouvé.

Huit sondages mécaniques ont été réalisés dans le cadre de l'inventaire historique. Le premier visait à déterminer l'emplacement du canal d'amenée contemporain du premier barrage; selon un plan de 1910, ce canal devait parvenir à la partie ouest du moulin. Le deuxième sondage devait permettre la mise au jour du mur mitoyen entre l'écurie (la fonderie selon Roland Paquin, dernier propriétaire du terrain) et le second moulin à scie. Les troisième et quatrième sondages ont respectivement été implantés dans la partie nord de la première et de la deuxième maison. Un II) autre sondage a été pratiqué dans la partie sud-ouest du second moulin à scie afin de retrouver

(4)

11 111 11 1 01101 1 011 11 00 1111 11001 00 11 11 000 11 110 0110 81091 111 1•0110011

des vestiges de la grange. Enfin, puisque l'échéancier le permettait, trois autres sondages ont été ajoutés dans l'écurie et dans le secteur d'une dalle découverte au nord de l'écurie.

L'inventaire historique a permis de constater que plusieurs vestiges des deux maisons étaient présents dans le sol. Il a aussi été établi que les vestiges de la grange auraient été détruits lors de la construction du second moulin à scie dans le prolongement sud du premier. Par ailleurs, certains vestiges du canal d'amenée, de l'écurie (fonderie) et d'un bâtiment inconnu, probablement une boutique de forge, ont également été mis au jour. Plusieurs artéfacts témoignant des activités de la fonderie ont été recueillis et il a été possible, dans une certaine mesure, de raffiner les connaissances quant à l'évolution de l'organisation spatiale du complexe;

ainsi, il semble bel et bien que les deux maisons ont connu tout au long de l'histoire du moulin des fonctions domestiques et industrielles et que des annexes (premier moulin à scie et fonderie, boutique de forge, second moulin à scie) s'y sont greffées au XXe siècle. De plus, une longue entrevue avec Roland Paquin lors d'une visite du site a fourni de nombreuses informations relativement aux deux maisons, au second moulin à scie, aux installations hydrauliques (barrage, canal d'amenée et de fuite, turbines), à la fonderie et à sa production.

Le moulin Paquin (CdEx-13) constitue un site archéologique d'une valeur appréciable, qui n'a pas livré tous ses secrets. Ainsi, il faudrait poursuivre l'exploration de la partie nord du site (fonderie et présumée boutique de forge) afin de mieux connaître les méthodes et la production de la fonderie; c'est d'ailleurs le secteur du site où les dépôts stratigraphiques anciens sont les mieux préservés. Plus au sud, les vestiges des deux maisons et du second moulin à scie sont bien conservés. Toutefois, ils ne constituent pas des témoins particulièrement évocateurs des activités industrielles du complexe. Il serait cependant utile d'établir les liens qu'entretient la deuxième maison avec la première et avec ce que l'on croit être le premier moulin à scie. Enfin, les vestiges apparents du barrage, du canal d'amenée et du canal de fuite devraient être préservés.

Il est recommandé de poursuivre les recherches archéologiques dans la partie nord du site du moulin Paquin et aux abords de la deuxième maison ainsi que de préserver les vestiges apparents des installations hydrauliques. Par ailleurs, aucune excavation de quelque type que ce soit ne devrait être permise sur le site avant la conclusion des expertises archéologiques. Enfin, si le terrain appartenant au MTQ était cédé, il serait nécessaire de prévoir des mesures assurant la conservation du site.

111

(5)

0011 01101 111 011 110 1111 0111 1• 01 11 111000 11011 11 01 1081 11111 1111

1 101011

TRBLE DES MRTIÈRES

RÉSUMÉ ii

TABLE DES MATIÈRES iv

LISTE DES FIGURES v

LISTE DES TABLEAUX v i

LISTE DES PHOTOGRAPHIES vii

FONCTIONS ET ATTRIBUTIONS viii

REMERCIEMENTS ix

INTRODUCTION 1

1 MRNDRT ET OBJECTIFS 4

2 MÉTHODES ET TECHNIQUES 6

3 LOCRLISRTION DU MOULIN ET CRRRCTÉRISTIQUES DU PRYSFIGE 7 4 LES RÉSULTRTS DE L'INUENTRIRE PRÉHISTORIQUE 8 4.1 Travaux effectués antérieurement et sites archéologiques connus à proximité 8

4.2 L'inventaire archéologique 8

5 LES RÉSULTRTS DE L'INUENTRIRE HISTORIQUE 13

5.1 Le contexte historique 13

5.1.1 Visites de Jacques Cartier et de Samuel de Champlain 13 5.1.2 Seigneuries de Deschambault et de la Chevrotière 13 5.1.3 Ouverture du deuxième rang et de la route Bouillé 14

5.1.4 Le moulin Paquin 17

5.2 L'inventaire archéologique 20

5.2.1 Le canal d'amenée (sous-opération 1A) 26

5.2.2 Le moulin à carder (sous-opération 1C) 31

5.2.3 La fonderie (sous-opérations 1B et 1G) 36

5.2.4 La deuxième maison (sous-opération 1D) 54

5.2.5 Le moulin à scie (sous-opérations lE et 1F) 56

5.2.6 Un bâtiment inconnu (sous-opération 1H) 65

CONCLUSION 69

BIBLIOGRAPHIE 69

Annexe 1 Catalogue des photographies 75

Annexe 2 Catalogue des artefacts 76

iv

(6)

0 111 10060 11 0 011 1101 10 11 011111 101 111 001 1011 00• •••••• •• ••0 119

LISTE DES FIGURES

Figure 1 Localisation des terrains inventoriés et du moulin Paquin 2 Figure 2 Localisation sur photo aérienne des terrains inventoriés et du moulin Paquin 3

Figure 3 Localisation des secteurs d'inventaire 11

Figure 4 Deschambault en 1709 (plan de Gédéon de Catalogne et Jean-Baptiste

Decouagne in Chénier 1976) 15

Figure 5 Deschambault en 1831, plan de Bouchette, in Chénier 1976). 16 Figure 6 Localisation du moulin à cardes en 1850 (ANQ-Québec, 5B11-550B,

E21, S67-SS6, MTF, 1850-07-00) 18

Figure 7 Plan du lot 103 et du moulin Naud (ANQ-Québec, EA301, S41, #26,

S.S. Olivier) 19

Figure 8 Moulin Paquet (sic), plan-masse (MCCQ : Bergeron 1980) 21

Figure 9 Moulin Paquin, MTQ, 1983 (plan 622-93, C)-039) 22

Figure 10 Superposition des plans de 1910 et de 1983 (Pintal 2001, figure 7) 25 Figure 11 Plan de localisation des sous-opérations et des vestiges architecturaux

superposé au plan de 1983 27

Figure 12 Coupe stratigraphique de la partie est de la paroi nord de la sous-opération lA 28

Figure 13 Cardeuse des années 1870 (Emerson 1878: 181) 32

Figure 14 Coupe stratigraphique de la paroi ouest de la sous-opération 1B 39 Figure 15 Coupe stratigraphique de la paroi ouest de la sous-opération 1G 41 Figure 16 « Visite à la fonderie », peinture de Léonard Defrance, 1735-1805

(Andrieux 1991 : 50-51). 49

Figure 17 Châssis de moulage (Couture et al. 1971: 11) 51

Figure 18 Coupe d'un cubilot (Couture et al. 1971: 35) 53

Figure 19 « La scie de long appelée « chasse » au moulin de Beaumont »

(Adam-Villeneuve et Felteau 1978 : 50) 62

(7)

11 011 1 011•1 111 0 0 00 00• ••• ••• •••• •• •••••0 111 1•• •••••

LISTE DES TRBLERUII

Tableau 1 Sites archéologiques connus à proximité 9

Tableau 2 Lots 103 partie et lot 105 partie, Deschambault, synthèse des activités 10

vi

(8)

111 101 1 01 1•1 111 00 1111 11 1 0 110001 1 11000 11111 111 0011 011 •1 10000111 11

LISTE DES PHOTOGRRPHIES

Photo 1 Lots 103 partie, Deschambault (SO) 12

Photo 2 Lot 105 partie, Deschambault (0) 12

Photo 3 La première maison (photographie anonyme) 23

Photo 4 La deuxième maison en 1978 (ANQ, E6 DC78.184 P6) 23 Photo 5 L'arrière du moulin à scie en 1978 (ANQ E6 DC78. 184 P6) 24

Photo 6 Fond du canal d'amenée (CdEx-13-01C2 14) 29

Photo 7 Vue générale des vestiges de la sous-opération 1C (CdEx-13-01C4 1) 35 Photo 8 Mur de fondation est de l'écurie (CdEx-13-01C5 3) 37 Photo 9 Mur de fondation est du second moulin à scie (CdEx-13-01C3 10) 38 Photo 10 Vue générale du poêle Naud de Roland Paquin (CdEx-13-01C5 7) 43

Photo 11 Porte du poêle (CdEx-13-01C5 10) 44

Photo 12 Plaque arrière du poêle (CdEx-13-01C5 12) 44

Photo 13 Marque « Damase Naud Deschambault » (CdEx-13-01C3 13) 45

Photo 14 Moule à galettes (CdEx-13-01C5 14) 45

Photo 15 Fragments de gardes de galerie fabriqués à la fonderie (Laboratoire MCCQ) 46 Photo 16 Gardes de la galerie de la maison Bouillé (CdEx-13-01C5 6) 47 Photo 17 Mur de fondation 1D2 et plancher 1D1 (CdEx-13-01C3 17) 55

Photo 18 Barrage (CdEx-13-01C4 19) 57

Photo 19 Prise d'eau du barrage (CdEx-13-01C4 22) 58

Photo 20 Canal d'amenée à l'intérieur du second moulin à scie (CdEx-13-01C4 20) 59

Photo 21 Fragment de pelle (CdEx-13-01C4 21) 60

Photo 22 Canal de fuite (CdEx-13-01C4 6) 61

Photo 23 Vue générale de la sous-opération lE (CdEx-13-01C3 4) 63 Photo 24 Mur ouest du deuxième moulin (1F1), plancher (1F2) et poutrelle (1F3)

(CdEx-13-01C3 14) 64

Photo 25 Mur est du deuxième moulin (CdEx-13-01C4 18) 65

Photo 26 Dalle 1H1 (CdEx-13-01C3 1) 66

Photo 27 Fragments de poêle en fonte et roue soutenant un tapis actionné par la force

animale (CdEx-13-01C4 18) 67

vii

(9)

1111• 1101111 1111 00 01 1111 100111 100 01 10 1 10•01

111000 110 11 011 011 011 1111

FONCTIONS ET RTTRIBUTIONS

Ministère des Transports du Québec

Direction générale de Québec et de l'Est,

Direction du Plan, des Programmes, des Ressources et du Soutien technique Service du Soutien technique

Simon Roy Ingénieur, directeur

Elias Farhat Ingénieur, chef de service

Denis Roy Archéologue, responsable de projet

Consultants en archéologie

Martin Royer Chargé de projet et rédaction du rapport

Jean-Yves Pintal Assistant, inventaire préhistorique, rédaction des sections 3 et 4 François Vigneault Technicien

Jean Croteau Analyse du matériel

(10)

Nous désirons remercier M. Roland Paquin, ancien propriétaire du site, qui nous a accordé une longue entrevue sur le terrain et nous a permis l'accès à son atelier renfermant un poêle Naud.

• •

Ô 4i

ID

1111

REMERCIEMENTS

ix

(11)

000 0 0011 011 00 001 1011011 11111 11 100 01 1 00111 11 101 11 111 1 110111 1001 11 111

INTRODUCTION

En 1983, le ministère des Transports du Québec (MTQ) achetait divers terrains en vue de l'aménagement de l'autoroute 40 entre Québec et Montréal. Situé dans la municipalité de Deschambault, l'un de ces terrains comprenait un petit complexe industriel, le moulin Paquin (du nom de la dernière famille propriétaire) qui a regroupé jadis un moulin à carder, une fonderie, un moulin à scie et un moulin à farine (figures 1 et 2). Le complexe, érigé à partir du deuxième quart du XIX' siècle, a été démoli en 1985. Puisque le ministère des Transports considère de se départir du terrain, l'archéologue Jean-Yves Pintai a été mandaté en hiver 2001 afin d'évaluer l'intérêt patrimonial et archéologique des vestiges du moulin qui pouvaient subsister (Pintai 2001). Après avoir caractérisé le paysage du secteur à l'étude et dressé l'historique du moulin Paquin au regard de l'évolution de certaines industries québécoises, Pintai a établi la valeur patrimoniale du site. L'étude constate que la valeur du site a beaucoup diminué à la suite de la démolition des bâtiments qui y étaient présents. Toutefois, il fut recommandé qu'un inventaire archéologique soit mis en oeuvre sur le site et ses environs afin de mieux comprendre l'évolution du complexe et d'établir si les terrains attenants possèdent un potentiel archéologique amérindien.

À l'été 2001, Martin Royer a été mandaté par le MTQ afin de réaliser des inventaires préhistorique et historique sur la propriété. L'inventaire préhistorique a été effectué au cours de l'été 2001 sous la direction de Jean-Yves Pintai et l'inventaire historique a été supervisé par Martin Royer à l'automne 2001.

Le présent rapport décrit dans un premier temps le mandat du consultant et présente les méthodes et techniques d'exécution de ce mandat. Les résultats de l'inventaire préhistorique sont ensuite présentés, suivis de la mise en contexte historique de l'occupation euro-canadienne et des résultats de l'inventaire historique. La conclusion dresse un bilan de l'intervention et contient des recommandations quant à la poursuite des recherches archéologiques et la préservation du site.

Des figures, des photographies et des plans complètent le rapport.

(12)

01 1 0 0 111180111 1001 1 0011 01 1000 1111 11 011 000 11 111 1011 11 0 11 111 11 111 11 11 1 1

Figure 1 Localisation des terrains inventoriés, du moulin Paquin et des sites archéologiques connus à proximité (CdEx-) (Énergie, mines et ressources Canada, 21 L/12, ISAQ 2001)

2

(13)

Figure 2 Localisation sur photo aérienne des terrains inventoriés et du moulin Paquin (Ressources naturelles Québec, 1: 5000, Q89811-146)

3

(14)

11 11 09 01 1111 1 11 811 01111 1111 •110 •0 811 0000. 0 0 11 00 0 8• 1111 111 101 1000

1 MONDAI. ET OBJECTIFS

Le mandat général accordé au consultant consistait en la mise en oeuvre d'un inventaire archéologique historique et préhistorique à l'emplacement du moulin Paquin, qui était situé sur une propriété du MTQ dans la municipalité de Deschambault, comté de Portneuf. Les objectifs spécifiques consistaient, d'une part, à vérifier si l'emplacement n'avait pas déjà été occupé par des groupes amérindiens et, d'autre part, de vérifier aussi s'il subsistait des vestiges du moulin Paquin, d'en évaluer l'état et de tenter de comprendre l'organisation spatiale de ceux-ci.

L'évaluation patrimoniale du moulin Paquin (Pintai 2001) a permis de conclure que celui-ci présentait un intérêt indéniable puisque ce complexe industriel familial, dont les débuts remontent au deuxième quart du XIXe siècle, a rempli de nombreuses fonctions au cours de son existence (moulin à carder, fonderie, moulin à scie et à farine). Par ailleurs, cette évaluation a permis de constater que les données disponibles, tant historiques et ethnologiques que cartographiques, présentaient de nombreuses lacunes et des contradictions qui limitent la compréhension de l'évolution de l'occupation du site. De plus, il a été signalé dans l'évaluation patrimoniale que les terrains attenants à ce complexe et appartenant au MTQ présentent un potentiel d'occupation amérindienne puisque des campements préhistoriques, dont un village iroquois, ont été localisés dans un rayon de cinq kilomètres autour du moulin Paquin.

Diverses recommandations contenues dans l'évaluation patrimoniale sont à l'origine des interventions de l'été et de l'automne 2001. En ce qui concerne la présence possible de vestiges amérindiens préhistoriques et historiques sur la propriété, il a été recommandé de procéder à un inventaire archéologique des superficies intactes ou peu perturbées sur les lots qui pourraient éventuellement être cédés.

En ce qui a trait au complexe industriel, il a été constaté que des ambiguïtés subsistaient quand à la chronologie exacte de l'évolution du moulin et des bâtiments attenants. Une intervention archéologique, axée sur la mise au jour d'anciens éléments de ce complexe, devait permettre de mieux préciser les périodes d'occupation du site. La transformation présumée du moulin à carder en fonderie et subséquemment en moulin à scie aurait considérablement modifié les composantes hydrauliques initiales et la configuration des bâtiments, dont celle du moulin à carder. Il y avait donc lieu de réaliser une intervention archéologique à l'emplacement de l'ancien canal d'amenée et sur les lieux mêmes du moulin afin de préciser la mise en plan de toutes les composantes architecturales et de documenter les techniques de construction de l'époque.

Quelques informations ont aussi été recueillies quant à la technologie utilisée pour la

4

(15)

11 11 0 1101 181 111 811 001 81 1 11 •01 100 11080 110 110 01 111 0• 110110000011

transformation de l'énergie hydraulique en force motrice. L'évaluation patrimoniale a par ailleurs mis en évidence l'existence de certaines contradictions concernant la répartition des fonctions résidentielle et industrielle au sein du complexe. La compréhension de l'évolution architecturale de ce complexe nécessitait le dégagement partiel de certaines sections des murs de fondation afin de déterminer la localisation exacte des bâtisses.

5

(16)

0 1111 001 1 111 11 11 11 1 011 000 11 1101 11 11111 •11 0011 0 11111 0110 01 11 10 111101 10

2 MÉTHODES ET TECHNIQUES

Certaines méthodes et techniques ont été mises en oeuvre afin d'exécuter le mandat d'inventaire archéologique préhistorique et historique de la propriété. Pour l'inventaire préhistorique, la méthode usuelle d'évaluation en vigueur au MTQ a été appliquée, c'est-à-dire que les zones à l'étude ont fait l'objet d'une couverture systématique à l'aide de sondages archéologiques distants de 15 mètres les uns des autres, le long d'axes eux-mêmes espacés de 15 mètres.

Pour l'inventaire historique, huit sondages ont été excavés mécaniquement, la plupart aux emplacements dictés par la superposition du plan de 1910 sur le plan dressé par le MTQ en 1983.

Il s'agit là d'un mode d'intervention courant en archéologie industrielle, où les vestiges architecturaux et, dans une certaine mesure, les artefacts constituent les témoins les plus évocateurs et où les dépôts stratigraphiques, au contraire des sites résidentiels par exemple, n'apportent souvent que peu d'informations, étant pour la plupart mis en place à la suite de l'abandon des lieux. Par ailleurs, l'excavation mécanique a été complétée par un dégagement manuel des vestiges et par la fouille de quelques couches. Les vestiges dégagés ont fait l'objet d'une cueillette d'informations visant à définir leur nature et leur mode de construction. Les données colligées dans un carnet d'arpentage forment un corpus essentiel à la compréhension de chaque vestige et comprennent son identification, son orientation, ses dimensions, le traitement et les dimensions des matériaux, l'assemblage et le nombre d'assises pour la maçonnerie ; la datation et la fonction du vestige. Les notes sont accompagnées de photographies, de croquis et de coupes stratigraphiques. Cette cueillette d'informations a été complétée par la réalisation de relevés altimétriques et planimétriques, et ce par l'équipe du consultant.

Par ailleurs, quelques informations ont été consignées quant aux vestiges apparents tels que le barrage, le canal d'amenée et le canal de fuite. Enfin, une entrevue avec M. Roland Paquin, le dernier propriétaire du complexe, a été réalisée sur le site même. L'observation par M. Paquin des vestiges mis au jour a éveillé en lui plusieurs souvenirs ; ses propos ont été recueillis et ils se sont révélés très utiles à la compréhension de l'organisation spatiale du complexe.

L'intervention sur le terrain a été suivie de l'analyse des données récoltées afin de mieux saisir la fonction des vestiges et l'évolution du complexe. Le nettoyage des artéfacts et leur inventaire ont aussi été effectués. Le présent rapport constitue un compte rendu de l'ensemble des informations recueillies.

6

(17)

11 11 0000 01 10 01 1 01 11 111 11 111 00.11 11 101 10 000 8 11111 11 1011 011 60 01 10611

3 LOCHLISRTION DU MOULIN ET CARRETÉRISTIQUES DU PRYSFIGE

La municipalité de Deschambault est située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Québec, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. La trame urbaine se concentre principalement autour du cap Lauzon. On trouve dans cette région d'anciennes terrasses marines en paliers qui témoignent du retrait progressif de la mer postglaciaire Champlain. Le substrat rocheux est de nature sédimentaire. Les calcaires et les grès y abondent. Les dépôts marins de sable et d'argile couvrent la plupart des terres environnantes, sauf en bordure des cours d'eau, où se concentrent des sédiments fluvio-marins (Robitaille et Saucier 1998).

Le réseau hydrographique régional est peu développé et on y trouve quelques petites rivières et des ruisseaux dont les cours forment des méandres. L'érablière à tilleul domine parmi les boisés qui ont survécu au défrichage des terres agricoles qui y sont de très bonne qualité. Celles-ci sont utilisées à cet usage depuis plus de 500 ans, comme en témoigne d'ailleurs la découverte du site préhistorique « Masson » qui est localisé à environ 3,5 km à l'est du moulin Paquin (Benmouyal 1990). Les Iroquoiens du Saint-Laurent y cultivaient entre autres du maïs et des courges.

Les vestiges du moulin Paquin sont localisés sur la rive est de la rivière Bélisle, au nord-ouest de la municipalité de Deschambault, à environ 1 km au nord de la route 138 et du fleuve Saint- Laurent (figures 1, 2). La route Bouillé, aussi nommée rue du Moulin, conduit à l'emplacement du moulin Paquin. Cette route, avant la construction de l'autoroute 40, se prolongeait jusqu'au 2e rang qui est localisé à environ 3,5 km au nord de la route 138. Cet ancien moulin se localise au sud-ouest de l'intersection de la route Bouillé et de la voie ferrée construite initialement par la compagnie Canadian Northern Quebec Railway. La zone d'intervention était confinée à l'intérieur de trois parcelles de terrain situées sur deux lots distincts du cadastre de Deschambault, division d'enregistrement de Portneuf (figure 3), à savoir :

La parcelle 1, lot 103 partie, d'une superficie de 4295,0 m2 La parcelle 2, lot 103 partie, d'une superficie de 21 510,0 m2 La parcelle 3, lot 105 partie, d'une superficie de 1 936,0 m2

7

(18)

11 011 000 011 11 111 11 100 111 10011 110•1 1 00011 0 0 00000 11 1111 11 01 11101 111

4 LES RÉSULTATS DE L'INVENTAIRE PRÉHISTORIQUE

4.1 Travaux effectués antérieurement et sites archéologiques connus à proximité

Une étude de potentiel archéologique a déjà été réalisée dans la région, elle couvre l'emprise d'un réseau de distribution de gaz naturel (Chism et al, 1982). Cinq inventaires archéologiques ont été effectués dans un rayon de 5 km ayant pour centre le secteur à l'étude (21 L/12, ISAQ, 2002). Un inventaire a été fait dans le cadre de l'installation du réseau de distribution du gaz naturel (Chism et al 1982). On a également procédé à un inventaire préalablement à l'aménagement d'une ligne de transport de l'hydroélectricité (Ethnoscop Inc. 1989). Un inventaire a été accompli à des fins de recherche universitaire (Bourget 1992). Finalement, 2 inventaires ont été réalisés préalablement à des projets de réfection routière (Patrimoine experts 2000 ; Transit analyse Inc 1991).

Neuf sites archéologiques sont actuellement connus dans un rayon de 5 km ayant pour centre le secteur à l'étude (tableau 1). Il s'agit des sites CdEx-3 à 7 et 9 à 12. Le site CdEx-3 correspond au site Masson présenté au point précédent. Un campement datant de la période archaïque a été identifié sur le site CdEx-4, tandis que des occupations amérindiennes préhistoriques sans affiliation culturelle précise ont été reconnues sur les sites CdEx-5, 6 et 7. Aux sites CdEx-9, 10 et 12 correspondent des moulins euroquébécois. Quant au site CdEx-6, on y trouve des vestiges du vieux presbytère de Deschambault, un site classé Bien culturel par le gourvernement du Québec. Finalement, des éléments des fortifications de Deschambault correspondent au site CdEx-11.

4.2 L'inventaire archéologique

L'emprise à l'étude se compose de parcelles de terrain appartenant au ministère des Transports du Québec et situées à l'intérieur des limites de la municipalité de Deschambault, tel que mentionné au point précédent (figures 1 et 2). La topographie du secteur varie de plane à ondulée. Dans les aires les plus élevées, au nord et à l'ouest de la rivière Bélisle, on note la présence de dépôts fluviomarins qui se présentent sous la forme de paléoterrasses. Là, le sol se compose d'un sable limoneux (env. 15 cm d'épaisseur) déposé sur un sable grossier, qui contient de nombreux cailloux, ce dernier horizon se superposant à une argile grise. Au sud de la rivière, les dépôts fluviomarins sont souvent recouverts d'un limon ou d'un loam.

8

(19)

11 111 111011 11 00 111 1 00001 101 100 111 10• 111 1110 11 000 61 10 111 11 1011001 111

Tableau 1 Sites archéologiques connus à proximité

SITE DISTANCE DU PROJET

(m)

IDENTIFICATION CULTURELLE

FONCTION LOCALISATION INFORMELLE

BASSIN HYDROGRAPHIQUE

ALTITUDE (m)

RÉFÉRENCE

CdEx-3 3500 Sylvicole

supérieur

Domestique Terrasse marine

Rivière Jacques-Cartier

15 Benmouyal

1990

CdEx-4 2500 Archaïque ? Terrasse

marine

Rivière Jacques-Cartier

5 Martijn 1971 Girouard 1979

CdEx-5 1500 Amérindien

préhistorique

? Terrasse

marine

Rivière Jacques-Cartier

15 Girouard 1979

CdEx-6 3500 Amérindien

préhistorique Euroquébécois

18e-19e-20e

?

Domestique Religieux

Terrasse marine

Rivière Jacques-Cartier

15 Girouard 1979 Lapointe 1996 Royer 1999

CdEx-7 1500 Amérindien

préhistorique

? Terrasse

marine

Rivière Jacques-Cartier

20 Bourget 1992

CdEx-9 1500 Euroquébécois

18e

Artisanal Terrasse marine

Rivière Jacques-Cartier

10 Gaumond 1978

CdEx-10 2500 Euroquébécois

19e

Artisanal Terrasse marine

Rivière Jacques-Cartier

20 Gaumond 1978 Delâge 1978

CdEx-11 3000 Euroquébécois

18e

Militaire Terrasse marine

Rivière Jacques-Cartier

10 Chénier 1976

CdEx-12 2500 Euroquébécois

18e

Artisanal Terrasse marine

Rivière Jacques-Cartier

10 Gaumond 1978 Delâge 1978

9

(20)

11 110 11 000 110 •11 011 01 1 11 01 11 1111 11 1 11 11 1111 000 11 110 110000 01 10111 100

Dans ce dernier secteur, les sols ont été à maintes reprises bouleversées par la construction de divers bâtiments, de chemins d'accès et par les travaux reliés aux aménagements paysagers, aménagements liés à la présence du moulin Paquin.

L'emprise a été divisée en 3 zones d'inventaire conformément à la nomenclature des lots appartenant au ministère des Transports du Québec (tableau 2, figure 3, photos 1 et 2). La première zone couvre la parcelle 1, lot 103, située au nord de la rivière Bélisle. Là, outre l'inspection visuelle des rives de la rivière, des aires érodées et des sillons des champs, 18 sondages ont été effectués. La deuxième zone correspond à la parcelle 2, lot 103, qui inclue le secteur du barrage et celui des aménagements liés au moulin Paquin. Outre l'inspection visuelle des aires érodées et des rives de la rivière et du plan d'eau, 32 sondages ont été effectués. Le troisième secteur englobe la parcelle 3, lot 105. Une inspection visuelle des rives de la rivière y a été effectuée et 8 sondages ont été pratiqués. Mentionnons tout de suite qu'aucun vestige amérindien n'a été trouvé dans les sondages historiques décrits au point suivant. Cette intervention n'a pas permis de découvrir de nouveaux sites archéologiques autochtones.

Tableau 2 Lots 103 partie et lot 105 partie, Deschambault, synthèse des activités

SECTEUR(S) LOCALISATION TECH.

INVEN.

NOMBRE SONDAGES TOPOGRAPHIE CONTEXTE PÉDOLOGIQUE

(dépôt)

REMARQUE(S) Lot SUPERFICIE

(m2)

+

1 1,103 4 295 IV

S 0 18

Plane Fluviomarin Rivière Bélisle

2 2,103 21 510 iv

S o 32

Plane Fluviomarin Rivière Bélisle Moulin Paquin

3 2, 105 1 936 IV

S 0 8

Ondulée Fluviomarin Rivière Bélisle

IV Inspection visuelle Sondage

10

(21)

Suai Smoolk

Localisation des secteurs d'inventaire (MTQ, 1983, plan 622-93, C-039)

-- •

MROISSII ST,011[1.11-CC-01301.6.4.7

X 92

in 580

MOuit

PT1E (03

C

PTE IC)3

PTIE I -

PT I E 105

NOTE

COORDONNÉES RECTANGUL AIRES m.T.M. QUÉBEC ( FUSEAU 7) FACTEUR COMBINÉ : 1.0000515 PT I E 105

ROUTE ROUILLÉ- EST le. Med«. cod.t.e)

11 • II II 11 0 II • II II II II • • 11 II • II II 11 • II • 0 • • 11 II • • II

(22)

Photo 2 Lot 105 partie, Descharnbatilt (0)

0000 00 00 00 00000000 0 00000 0000 00 00 000 00

Photo 1 Lot 103 partie, Deschambault (SO)

12

(23)

0 011 1111110 1111 01 1 011 111 10 01 11 101 10 0 00 11011 111 101 10 110110 11 01 1 1111 11 11

5 LES RÉSULTATS DE L'INUENTRIRE HISTORIQUE

5.1 Le contexte historiquel

5.1.1 Visites de Jacques Cartier et de Samuel de Champlain

Jacques Cartier a sans doute été le premier Européen à visiter la région de Deschambault. Le 19 septembre 1535, lors de son second voyage, il remonte le fleuve à partir de Stadacona (Québec).

Une fois parvenu à Ochelay, il est rejoint sur le fleuve par des Iroquois qui le préviennent du danger qui le guette. Ochelay désignerait le secteur des rapides Richelieu ; Cartier aurait débarqué à Hagouchonda, village iroquois qui aurait existé près de Portneuf, soit vraisemblablement à Deschambault (Girouard 1979 : 13-14). Le chef iroquois offre à Cartier, apparemment en échange de babioles, une fille de huit ou neuf ans et un garçon de trois ans, qu'il refuse, le jugeant trop jeune ; la fille, quant à elle, est amenée en France. Cartier n'a produit aucune description de l'endroit où a eu lieu cette rencontre.

Un autre personnage illustre, Samuel de Champlain, parvient dans la région d'Ochelay en juin 1603; il n'y remarque aucun signe d'une occupation iroquoise. Il note toutefois le danger que présente les rapides à cet endroit (Paulette 1990 : 3) ainsi que l'existence d'une petite île qu'il nommera Richelieu en l'honneur du cardinal (Delisle 1963: 18). Trente ans plus tard, Champlain fait construire sur l'îlot un poste de traite et reconnaît sa valeur stratégique en le faisant fortifier l'année suivante. Outre une palissade et une plate-forme à canon, ce poste comprenait un magasin, des corps de logis et quatre pavillons.

5.1.2 Seigneuries de Deschambault et de la Chevrotière

La Compagnie des Cent-Associés assure à partir de 1640 l'administration du poste de traite de l'îlot Richelieu. La même année, la compagnie offre à François de Chavigny et Éléonore de Grandmaison une concession d'une demi-lieue de front sur trois de profondeur, à prendre le long du fleuve Saint-Laurent entre Trois-Rivières et l'estuaire (Paulette 1990 : 4). Après avoir demeuré à Sillery, le couple s'établit en 1645 sur « [...] un fief situé à quinze lieues en amont de Québec, sur la rive nord, le danger iroquois ayant à peu près éliminé la rive sud comme terre de

1 Les données présentées dans cette section proviennent essentiellement de l'étude de Pintai de 2001 et du rapport de Royer de 1999.

13

(24)

•••••••• •• •0 11 0111 101 10 00 111111001 10011 1111 11 01 100 01 11 11 1

choix pour la colonisation à cette époque » (Delisle 1963 : 24). Deux ans plus tard, la concession (Deschambault) est portée à une lieue de large sur trois de profond.

En 1672, Éléonore de Grandmaison obtient une concession d'une lieue de front par trois de profondeur entre le fief de Chavigny (Deschambault) et Grondines. Elle cède cette seigneurie à son fils François de Chavigny de La Chevrotière en 1674 et accorde une partie de la première seigneurie à sa fille Marguerite. L'époux de celle-ci, Jacques-Alexis Fleury d'Eschambault, acquiert en 1683 cette première seigneurie qui porterai désormais son nom (figure 4).

La colonisation des deux seigneuries s'effectue peu à peu à partir du dernier quart du XVII' siècle. Le seigneur de La Chevrotière se fait construire un manoir vers 1680; s'ajoutent par la suite un moulin et une chapelle (Saint-Antoine) qui desservira également les colons de la seigneurie de Deschambault. Cette chapelle aurait, selon une source qui nous semble plus ou moins fiable (La Patrie, 8 juillet 1899), remplacé un premier temple dans la seigneurie de Deschambault. Vers 1688 sont érigés le manoir et le moulin banal de cette seigneurie qui compte alors sept familles. À cette époque, le chemin du Roy constitue la seule voie de communication terrestre. En 1709, Gédéon de Catalogne dénombre 18 familles à Deschambault et 21 à la Chevrotière (Paulette 1990 : 5). Toutefois, une enquête réalisée par Mathieu-Benoît Collet, procureur du roi au Conseil supérieur de Québec, révèle que chacune des deux seigneuries n'abrite que neuf familles. En 1712, les deux seigneuries sont unifiées en une seule paroisse, Saint-Joseph-de-Deschambault (Lessard 1981 : 21).

5.1.3 Ouverture du deuxième rang et de la route Bouillé

Avec le développement de l'agriculture, un deuxième rang est tracé au nord du chemin du Roy en 1734. Pour y accéder, les habitants de Deschambault doivent emprunter une route transversale, la route des Proulx, dont le point d'origine se situe un peu à l'est du noyau du village. La route Bouillé, qui permet aussi d'accéder au deuxième rang, daterait de la fin du XVIII' siècle ou du début du XIX' siècle. Elle apparaît sur une carte de 1824 et sur un plan de Joseph Bouchette de 1831 (figure 5). Sur ce dernier, l'ancien moulin banal de Murray et celui de la Chevrotière sont illustrés, mais pas celui à l'étude.

14

(25)

\D".113V.X1 . tiRLDOMNES

.0'

4ee i&xikbaiirek

roin- r-

‘'‘: 6 .6 a! .\

\ Fg 1S-SANIlf en

inïv

‘7;

SAI FI JE

z4.

LviltExT

, c.ittoiniti

el 7.

`tià.VMW1tIstl,ti.1

MIME

SIATTE' DU

GOCUERNEMENT DE QUEBISC QUI CONIPRENT EX DESSENDANT LE PLEUVE SAINT LAURENT DEPUIS LA RillIERE DUCHESNE JUSqU'ArELLE DU CAS ROUGE LEUE.E EX 1109 PAR LES DDDREti DE MoNSIElasiSUR LE COMTE. DEO.

PONCHARTRJ4 COMMENDLUR DES entuRes DU.. 7.

ROY MINL1TRE ET SECRETAIRE DESTAT jya;

LE 5! CATALOGNE LIEUTENANT DES 7Rourese- wr musli& PAR

PTISTE arak C114)KKT

Ope:

Esclitu.E Dr.

6.

(EXT ARPENTE

APIA

1111110111101101101100110111100011110110000.0000000001100119

(26)

Figure 5 Deschambault en 1831, plan de Bouchette, in Chénier 1976).

16

(27)

11 0 111 11901 10 11 •1 111 00•1 100011 011 1191 111 11 11 11111 101111 0MOOM

5.1.4 Le moulin Paquin

Le plus ancien plan illustrant le moulin Paquin date de 1850 (figure 6); il aurait été construit au cours des années 1830 ou 1840 par Damase Naud. Il s'agirait alors d'un bâtiment de fonction résidentielle et industrielle. C'est l'ouverture du chemin Bouillé qui a donné accès à cette partie de la rivière. Le moulin se situe en contrebas de la première dénivellation topographique offrant la force hydraulique nécessaire à son fonctionnement. Damase Naud est sans doute un descendant de François Naud, qui possédait dès 1707 une terre un peu à l'ouest de la rivière Bélisle (Delisle 1963 : 52).

Des relevés plus précis du moulin ont été faits en 1910 dans le cadre des travaux de construction du chemin de fer Canadian Northern Quebec Railway (figure 7). On constate que le moulin, à l'origine carré, est maintenant rectangulaire ; c'est qu'une maison a été construite à l'ouest de la précédente. De plus, une grange existe au sud-ouest. Le site appartient alors au fils de Damase Naud, Alex. Aucune mention ne précise la fonction du moulin. Il semble toutefois qu'une fonderie ait été ajoutée vers 1870-80 (Genêt 1984). Damase Naud aurait transféré ses cardes dans le sous-sol de la maison afin de dégager un espace suffisant à l'intérieur du moulin pour y installer la fonderie. Ainsi, au cours du dernier tiers du XIX' siècle, le moulin a servi autant à la production d'objets en fonte qu'au cardage de la laine. Alex Naud transforma par la suite la fonderie et y installa un premier moulin à scie fonctionnant à la vapeur (Pintai 2001 : 8). Le plan de 1910 précise la localisation de barrages et du canal d'amenée. Il démontre aussi qu'une portion du lot 103 doit alors être acquise par la Canadian Northern Quebec Railway.

Le second moulin à scie et le barrage aujourd'hui conservé auraient été aménagés par Clovis Naud en 1923. Le complexe a alors été considérablement agrandi vers le sud par l'ajout de bâtiments contigus. Clovis Naud exploita lui-même le moulin et en confia par la suite la gérance à Wellie L,emyre puis à Narcisse Naud. Il s'agit peut-être de celui qui fut maire du village de 1910 à 1913; un autre Naud, Jean, fut maire en 1901 (Delisle 1963 : 195). La fonderie et le moulin à scie semblent avoir été opérés simultanément tout au long de la première moitié du XXe siècle ; rien ne permet d'affirmer que le moulin à carder a également fonctionné pendant toute cette période.

En 1948, Alfred Paquin achète le complexe industriel. On retrouve des Paquin dans la seigneurie de Deschambault dès 1715 et J.-D.-Samuel Paquin fut maire du village de 1868 à 1872 et de 1895 à 1898. Roland Paquin, fils d'Alfred, demeure au moulin avec sa famille et exploite le moulin à scie jusqu'à son achat par le MTQ en 1983. Il semble qu'il ait fait moulange et

17

(28)

Jec /c .,7//t?

Ae".-te "eree, a y x e/. e, a --....

'Y 'omit& free ee#e "—la*— -C

rti .

Xercii..re ga (-ne, ' i. e

9 X 4/ 6.

a ii•;* -,

S NATIONALES DU OUESEO Orne, do °eue aide Appigbileb

x .0.e..ef,

a

. J.

I t

i

ço I 4 Se,

y x ii,d, o

t

1 ,

i r r

1 /

-..,..,

Ci..r. J.,- .1,77.7e/e7 2,

2..9 .X 4,2. 7 a /

.. r I / /

i /e/cerre /1/-cd9/70/

a e

9 x ie e

a /

1 /

Aorfeet///

a• 2, -9 /

t

I hir.diMepor

s*

Jos_ ,re-0,./7"

/

5.

0

x

\

C

- /

1 I

1

*N 1 /d'a"'

AFfei/;7

.2, 4 ox

d0,.4o

/

Il II II • • II Il • II • II II • II 11 III • II • • II • • • • II III 0 II II II II •

(IQ

00

(29)

ot 103 et du moulin Naud (ANQ-Québec, EA301, S41, #26, S.S. Olivier)

ô • II II II • • I 0 0 0 • 0 • Il II II • • 0 0 ô ô I • 0 • II II II Il II II II • II II • • II II II 0 a

';r")

(30)

11 0 0001 100 0 110 0111 1001 1011 116 11 0001 10110 0 000011 00•11 0110•11

poursuivi le cardage de la laine au cours des premières années où il a géré le complexe. En 1980, le ministère des Affaires culturelles (MAC) dresse un plan des installations (figure 8). Ce plan représente deux habitations mitoyennes, une cour (?), une étable bordée d'un tas de fumier, la scierie-meunerie, le réservoir, le barrage avec sa prise d'eau et son déversoir, le canal d'amenée et la rivière Bélisle. Lors de l'achat de la propriété, le MTQ produit également un plan, bien différent (figure 9). La cour n'existe pas et le moulin à scie est bordé tant par la « maison » (la plus récente) que par l'écurie (l'étable). De plus, une remise apparaît à l'est de cette écurie et un garage est présent en retrait au nord. En 1985, le MTQ obtient un permis de démolition de cet ensemble de bâtiments. Tout est alors détruit, sauf le barrage.

5.2 L'inventaire archéologique

L'inventaire sur le site du moulin visait, d'une part, à attester la présence de vestiges et, d'autre part, à fournir des informations sur l'organisation spatiale au sein du complexe et sur les transformations qu'il a subies. Les plans anciens et modernes ne concordent pas à ce sujet. Ainsi, le plan de 1850 (figure 6) illustre le moulin à carder sous la forme d'un carré. La fonderie est ajoutée au cours des années 1870 ou 1880. Le plan de 1910 (figure 7) montre un moulin rectangulaire, orienté est -ouest, et une grange carrée. Il semble qu'un premier moulin à scie est aménagé au début du XXe siècle puis remplacé par un autre, plus grand, en 1923. Le relevé de 1980 (figure 8) indique que le moulin rectangulaire du plan de 1910 consiste en fait en deux maisons mitoyennes ; celle près du chemin (photo 3) daterait de la deuxième moitié du XIX' siècle et l'autre (photo 4) du début du XXe siècle. Selon ce plan, la deuxième maison est alors bordée à l'ouest par une cour ou par un bâtiment non identifié, avec au nord une étable et au sud la scierie et la meunerie. Or, le plan du MTQ de 1983 montre une seule maison de forme rectangulaire bordant la route et perpendiculaire à celle-ci ainsi qu'un grand moulin (à scie) bordé au nord par une écurie. En fait, on sait qu'il y a bel et bien deux maisons mitoyennes sur le site ; toutefois, le plan du MTQ est sans doute plus fidèle à la réalité en ce qui concerne les autres bâtiments : deux photographies de 1978 révèlent en effet que tout l'espace entre le mur nord de l'écurie et le mur sud du moulin est bâti (photos 2 et 5). Par ailleurs, l'étude de Pintai (Pintai 2001) rapporte les propos de Roland Paquin quant à l'évolution de l'organisation spatiale des lieux ; selon lui, les deux maisons étaient bel et bien mitoyennes - comme le suggère la figure 8 - et la fonderie était installée dans l'écurie, bien que cette dernière soit absente du plan de 1910 (figure 7). Tout compte fait, ni les plans, anciens et modernes, ni le compte rendu du dernier propriétaire ne concordent.

20

(31)

71J i.

(9)

F

110 1111 11110•0 110 01 11 11 111 •0000 111 11 1011 011 0 1111 101 101101 111 91111 611

:MOULiN PAQUET , PLAN -MASSE.

- couP5 ter4e.e.til-sliom 2- 9,.."` COPS tese.biTeriori

(A2dirrAter r..14C011E- QUZ LQVC6 ANit4A0k) .4- 1"A.S O Ftek_sa..

5.- acàz.zir.. E.TrIEW4c.car_

E.-retur, ef...a4.n..^o.le.a.-tmuti.

'Estmets...c.x. E.E.,reou

Es- 132.1-9AiT 'DU 1314:1114.c-a. e'cx:e pAte t-r-.c.m...1,4„. teenrcliw- (sotrruceo-biu)

sustNeaft Tuivteba) L. L L'et* tre LJD

Ikt){641,t.6.0

rem& - CL c'60Gw1s •1:1.%.64. krine121›:\ reetiT.

Figure 8 Moulin Paquet (sic), plan-masse (MCCQ : Bergeron 1980)

21

(32)

NOW( 156-) .

r --• --,-- •

Mitent ITYOILOI-œ-türadefaratT

03

PT IE 105

.111 Mi 130.1:1 • 914.1[1i2

1.16.11.•

PT IE 05

PT IE 105

NOTE

COORDONNÉS RÉe-rAiuGu AIRES M.T.M. QUÉBEC ( FUSEAU 7) ..FAçrEtife• covaue 1.0000515 ROUTE 1.801r1{-t.t, 4 1, t rare Migrai» radote,'

0 11 II II il II • 0 II II • II II II II II • II • II • 0 II II • • II • II

Moulin Paquin, MTQ, 1983 (plan 622-93, C)-039)

(33)

23 Photo 4 La deuxième maison en 1978 (ANQ, E6 DC78.184 P6)

110 011 110116• 110 0011 00 11110011011 11•00110 11 •1 101 10 91161101 1•1 10

Photo 3 La première maison (photographie anonyme, MTQ, dossier Deschambault)

(34)

1111 000 11 000 01 1 11000 61 1.0 001 1 111 11 100 11111 1611 01 1 01 1101 10•1 1• 1111

Photo 5 L'arrière du moulin à scie en 1978 (ANQ E6 DC78. 184 P6)

Une première analyse des plans anciens et modernes, des informations fournies par Roland Faquin et de la superposition produite par Pintai (figure 10) porte à croire que le moulin illustré sur le plan de 1910 formait le noyau du complexe, et ce du milieu du XIXe siècle jusqu'au début du XXe siècle, avec le moulin à carder près du chemin, la fonderie au centre (dans la deuxième maison) et le premier moulin à scie à l'ouest, soit au centre-est du second moulin à scie construit par la suite ; initialement, la fonderie a peut-être été installée dans la première maison, au-dessus du moulin à carder alors déménagé au sous-sol. L'utilisation à des fins industrielles du rez-de- chaussée d'une maison peut surprendre, mais il était courant que ce niveau soit réservé à une fonction autre que résidentielle. Au moulin s'ajoute une grange qui, sur le plan de 1910, se

retrouve dans ce qui sera la partie sud-ouest du second moulin à scie.

Huit sondages mécaniques ont été réalisés dans le cadre de l'inventaire historique. Le premier visait à déterminer l'emplacement du canal d'amenée contemporain du premier barrage ; selon le plan de 1910, ce canal devait parvenir à la partie ouest du moulin. Le deuxième sondage devait permettre la mise au jour du mur mitoyen entre l'écurie (la fonderie selon Roland Paquin) et le second moulin à scie. Les troisième (1C) et quatrième (ID) sondages ont

24

(35)

ts.) tn

Figure 10 Superposition des plans de 1910 et de 1983 (Pintal 2001, figure 7)

eefea

i ô T MS

En gris, MTQ, 1983, no 622-93, CO-039 En bleu, ANQ EA301, S41 #26, S.S. Oliver

En rouge, zone de recherche archéologique proposée

Il II Il • • II Il II 0 ô ô • Il ô 0 0 0 0•11 ô II II • I • • • • • • • • II 0 SOS Il 0 0 II ô •

(36)

11090 011 91 10811 11110011 080 110 11 119001•01 160 110 •••••••• 1111

respectivement été implantés dans la partie nord de la première et de la deuxième maison. Un autre sondage (1F) a été pratiqué dans la partie sud-ouest du second moulin à scie afin de retrouver des vestiges de la grange. Enfin, puisque le temps disponible le permettait, trois autres sondages ont été ajoutés, 1F et 1G dans l'écurie et 1H dans le secteur d'une dalle découverte au nord de l'écurie. Les 29 et 30 octobre ont été consacrés à l'excavation mécanique. Le 31 octobre, la fouille manuelle de quelques dépôts a été exécutée et on a procédé au nettoyage des vestiges et à la prise de photographies. La description des vestiges architecturaux, la réalisation des coupes stratigraphiques et l'arpentage ont été effectués les ler et 2 novembre. L'entrevue avec Roland Paquin, âgé de 80 ans, a été faite le 2 novembre et son atelier a été visité le 3 novembre.

Les sections qui suivent présentent les résultats de l'inventaire historique. L'enchaînement des sections ne correspond pas à la séquence des sous-opérations (1A, 1B, 1C...) mais vise plutôt a refléter l'évolution chronologique du complexe, du moulin à carder au deuxième moulin à scie en passant par la fonderie. Outre la description des découvertes, le texte comprend quelques discussions concernant les installations hydrauliques et le travail dans les bâtiments.

5.2.1 Le canal d'amenée (sous-opération 1A)

La sous-opération 1 A a été implantée dans la partie nord du site, entre la dalle d'un garage moderne et l'emplacement de l'écurie (figure 11). Long de 14,30 m (est-ouest), large de 1,00 m et d'une profondeur maximale d'environ 1,80 m, l'excavation de ce sondage devait permettre de déterminer l'endroit où passait le premier canal d'amenée. Celui-ci a été retrouvé sensiblement là où le plaçait le plan de 1910.

Sous la tourbe 1A1 sont apparus, dans la partie est de la sous-opération, un sable brun 1A2 et un sable argileux brun, caillouteux (1A3), recouvrant une bande de mâchefer et d'anthracite (1A4, figure 12). Celle-ci repose sur un sable brun foncé (1A5) qui comble une importante dépression, soit le canal d'amenée lui-même au fond duquel ont été retrouvés de la ferraille (1A6), du sable argileux brun grisâtre, caillouteux (1A7), des pierres calcaires et des pierres des champs (1A8, photo 6). La couche 1A6 comprenait divers artéfacts, certains témoignant des activités de la fonderie. En premier lieu, des objets qui étaient sans doute destinés à la refonte : boulon et clou en fer tréfilé, fragment de marmite en fonte, fixations, crochet, carvelle, boulon et anse de chaudière en fer forgé ainsi que lanière et retaille de fer laminé ; notons que le fer forgé, qui a perdu une bonne part de carbone, peut produire une fonte de bonne qualité lorsque mélangé à de la fonte et à une source de carbone comme du graphite. La couche 1A6 contenait aussi deux outils spécialisés, soit un crochet à ramasser et ce qui semble être un fouloir. Le premier sert à

26

(37)

?OUTP7 BOUILL

1 C 1C4

sans dsqnQiOn cocke

Borne d'arpentage

o

Limite des releves stratigraphiques

1 A 1H

Mou

6p5

Limite deS relevés

Ecur

I

st"e9"11—

î

b:3

11E 0

1F3

1F

—1F4—ammiseh—

1C2 bli0i6On

1 ii1F13-

1D1 D2 et

1P31_

2 00

Station d'arpentage

Station d'arpentage

R e rnss e

rëiëv6) strziiiarehiques

1H

13,51

• II 0 0 II II • • II II • • II II II • II • Il II II • • • Il II • • 0 II II Il

CD

o

cit

>CI (D.

o

CA

CL.

C-D

e->

CA

-t

CA

ett

o

t\à

(38)

Couvert végétal arraché par la rétrocaveuse

1A1 Tourbe et humus 1A2 Sable brun

1A3 Sable argileux brun caillouteux 1A4 Mâchefer et anthracite

1A5 Sable brun foncé et ferraille 1A6 Ferraille

1A7 Sable argileux brun gris caillouteux 1A8 Pierres calcaires et pierres des champs 1A9 Sable brun rouille

1A10 Sable brun rouille moins homogène 1A11 Limon sablonneux brun grisâtre 1Al2 Limon sablonneux couleur hétérogène 1A13 Argile limoneuse brune caillouteuse 1A14 Sable argileux gris très pierreux

0 100 200 cm

t•J 00

Figure 12 Coupe stratigraphique de la partie est de la paroi nord de la sous-opération lA

11111101100111111001100111001100111100•1100000111100011001111119

(39)

00 80 •1 190180 1100 11 11 111 1111 101 111 01 111006 111 101 1111 101 11 10001 11 10

Photo 6 Fond du canal d'amenée (CdEx-13-01C2 14)

nettoyer et réparer les moules et l'autre permet de fouler le sable dans le châssis (moule). Des briques communes, de la terre cuite fine blanche et du verre teinté ambre ont aussi été recueillis dans la couche 1A6.

Les parois du canal, lors de sa mise au jour, étaient simplement formées des sols naturels en place, soit de haut en bas un sable brun rouille (lA9 et 1A10), un limon sablonneux brun grisâtre pâle, caillouteux (1A11), un limon sablonneux brun à gris (1Al2), une argile limoneuse brune, caillouteuse (1A13) et un sable argileux gris, caillouteux et très pierreux (1A14). Aucun reste de parement ou de fond en bois n'a été découvert. De plus, il n'y avait pas de traces de mortier dans la pile de pierres 1A8. Il est possible que le canal d'amenée n'ait pas été pourvu de parements et

29

(40)

01 111 110000 01 1 11001 111 11 011 111 1 110 0111 10011 11 11111 11 10110 01 101101 111

d'un fond aménagés, du moins à cette distance du moulin. Cependant, Roland Paquin considère que ce canal devait être bordé et « fonté » par des pièces de bois. Lui-même n'a jamais vu ce canal, aussi ancien que la première maison et qui aurait été remblayé avant le milieu du XXe siècle. Lorsque M. Paquin exploitait le second moulin à scie, seule une légère dépression existait dans le tracé du canal, dépression qu'il comblait avec du bran de scie.

Tel que l'illustre le plan de 1910 (figure 7), ce canal partait du réservoir formé par un barrage et parvenait à la partie ouest du moulin. Ce barrage, « dam » sur le plan, a pu porter divers noms à l'époque, dont « chaussée » et « digue »; au cours des XVIII' et XIX' siècles les termes « retenue

», « écluse », « dame », « chaîne » et « jetée » ont également été employés au Québec pour désigner le barrage d'un moulin (L'Heureux 1982 : 58-64). Le débit du cours d'eau sur lequel s'érige le barrage détermine son mode de construction. Ce débit est mesuré en litres par seconde et, multiplié par la hauteur de chute exprimée en mètres, il détermine la puissance du cours d'eau. Lorsqu'il est implanté sur une rivière à grand débit, le barrage forme simplement un mur permettant de faire dévier partiellement le cours d'eau vers le moulin. Un tel barrage est submersible, c'est-à-dire que lorsqu'elles s'élèvent considérablement, les eaux passent par- dessus le barrage (Royer 19% : 23). Pour un cours d'eau de débit moindre, comme la rivière Bélisle, on doit plutôt construire un barrage qui ferme le cours d'eau et crée un bassin de rétention, dont le trop-plein se vide par un déversoir aménagé dans le barrage. L'eau parvient au moulin par une dalle, une conduite forcée ou, comme pour le moulin à l'étude, un canal d'amenée.

À l'emplacement du premier barrage du moulin Paquin existe aujourd'hui un mur de soutènement à travers lequel passe une conduite de béton ; ce mur ne semble pas être un vestige du barrage. Notons par ailleurs qu'un puits existait dans le canal en amont de la sous-opération 1A. Un autre barrage était implanté sur la rivière elle-même (figure 7) ; une inspection visuelle de l'emplacement n'a pas permis d'en retracer de vestiges. Il semble que l'eau accumulée grâce à ce second barrage circulait dans une conduite pour être amenée vers un lac artificiel. Lui-même se déversait dans un tunnel puis dans le réservoir. La complexité de ce système s'expliquerait par le débit relativement faible de la rivière. Après avoir vraisemblablement actionné une roue à aubes (voir la section suivante), l'eau s'écoulait dans un canal de fuite et était rejetée à la rivière, près du ponceau.

30

Références

Documents relatifs

Ministère des Transports du Québec Direction du Bas-Saint-Laurent — Gaspésie —Îles-de-la-Madeleine Inventaires archéologiques été 2005.. PATRIMOINE

L’étude de cette évolution, qui oblige à multiplier les angles d’approche et à considérer différents niveaux d’organisation et d’institutions comme elle

Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Lamop), Agnès Gramain (Université de Lorraine, Beta), Emmanuel Huertas (Univ... Michela Barbot (CNRS, Idhes ENS Cachan)

Montre de poignet en métal plaqué or, et acier, boîtier rond (33 mm), mouvement mécanique (à réviser) date à 6 h, bracelet en cuir noir avec boucle ardillon en métal

L'examen du registre de l'ISAQ du MCCCFQ indique que quatre inventaires archéologiques ont été effectués dans une zone de 10 km de rayon autour du projet (Dumais 1994 ;

« Oyster perpetual » – Montre en acier et or jaune, boîtier rond, cadran doré avec index bâtons appliqués pour les heures et chemin de fer pour les minutes.. Bracelet montre

La Loi sur l'instruction publique (articles 431 à 431.10) confère aux commissions scolaires les Pou- voirs d'organisation des services de transport scolaire et fixe les

En plus de la participation au Congrès et à l'exposition POSIDONIA 2004, il serait opportun d'offrir, en parallèle, une réception officielle où toutes les personnalités