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Le contexte historiquel

Dans le document Québec ri (Page 23-30)

5 LES RÉSULTATS DE L'INUENTRIRE HISTORIQUE

5.1 Le contexte historiquel

5.1.1 Visites de Jacques Cartier et de Samuel de Champlain

Jacques Cartier a sans doute été le premier Européen à visiter la région de Deschambault. Le 19 septembre 1535, lors de son second voyage, il remonte le fleuve à partir de Stadacona (Québec).

Une fois parvenu à Ochelay, il est rejoint sur le fleuve par des Iroquois qui le préviennent du danger qui le guette. Ochelay désignerait le secteur des rapides Richelieu ; Cartier aurait débarqué à Hagouchonda, village iroquois qui aurait existé près de Portneuf, soit vraisemblablement à Deschambault (Girouard 1979 : 13-14). Le chef iroquois offre à Cartier, apparemment en échange de babioles, une fille de huit ou neuf ans et un garçon de trois ans, qu'il refuse, le jugeant trop jeune ; la fille, quant à elle, est amenée en France. Cartier n'a produit aucune description de l'endroit où a eu lieu cette rencontre.

Un autre personnage illustre, Samuel de Champlain, parvient dans la région d'Ochelay en juin 1603; il n'y remarque aucun signe d'une occupation iroquoise. Il note toutefois le danger que présente les rapides à cet endroit (Paulette 1990 : 3) ainsi que l'existence d'une petite île qu'il nommera Richelieu en l'honneur du cardinal (Delisle 1963: 18). Trente ans plus tard, Champlain fait construire sur l'îlot un poste de traite et reconnaît sa valeur stratégique en le faisant fortifier l'année suivante. Outre une palissade et une plate-forme à canon, ce poste comprenait un magasin, des corps de logis et quatre pavillons.

5.1.2 Seigneuries de Deschambault et de la Chevrotière

La Compagnie des Cent-Associés assure à partir de 1640 l'administration du poste de traite de l'îlot Richelieu. La même année, la compagnie offre à François de Chavigny et Éléonore de Grandmaison une concession d'une demi-lieue de front sur trois de profondeur, à prendre le long du fleuve Saint-Laurent entre Trois-Rivières et l'estuaire (Paulette 1990 : 4). Après avoir demeuré à Sillery, le couple s'établit en 1645 sur « [...] un fief situé à quinze lieues en amont de Québec, sur la rive nord, le danger iroquois ayant à peu près éliminé la rive sud comme terre de

1 Les données présentées dans cette section proviennent essentiellement de l'étude de Pintai de 2001 et du rapport de Royer de 1999.

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choix pour la colonisation à cette époque » (Delisle 1963 : 24). Deux ans plus tard, la concession (Deschambault) est portée à une lieue de large sur trois de profond.

En 1672, Éléonore de Grandmaison obtient une concession d'une lieue de front par trois de profondeur entre le fief de Chavigny (Deschambault) et Grondines. Elle cède cette seigneurie à son fils François de Chavigny de La Chevrotière en 1674 et accorde une partie de la première seigneurie à sa fille Marguerite. L'époux de celle-ci, Jacques-Alexis Fleury d'Eschambault, acquiert en 1683 cette première seigneurie qui porterai désormais son nom (figure 4).

La colonisation des deux seigneuries s'effectue peu à peu à partir du dernier quart du XVII' siècle. Le seigneur de La Chevrotière se fait construire un manoir vers 1680; s'ajoutent par la suite un moulin et une chapelle (Saint-Antoine) qui desservira également les colons de la seigneurie de Deschambault. Cette chapelle aurait, selon une source qui nous semble plus ou moins fiable (La Patrie, 8 juillet 1899), remplacé un premier temple dans la seigneurie de Deschambault. Vers 1688 sont érigés le manoir et le moulin banal de cette seigneurie qui compte alors sept familles. À cette époque, le chemin du Roy constitue la seule voie de communication terrestre. En 1709, Gédéon de Catalogne dénombre 18 familles à Deschambault et 21 à la Chevrotière (Paulette 1990 : 5). Toutefois, une enquête réalisée par Mathieu-Benoît Collet, procureur du roi au Conseil supérieur de Québec, révèle que chacune des deux seigneuries n'abrite que neuf familles. En 1712, les deux seigneuries sont unifiées en une seule paroisse, Saint-Joseph-de-Deschambault (Lessard 1981 : 21).

5.1.3 Ouverture du deuxième rang et de la route Bouillé

Avec le développement de l'agriculture, un deuxième rang est tracé au nord du chemin du Roy en 1734. Pour y accéder, les habitants de Deschambault doivent emprunter une route transversale, la route des Proulx, dont le point d'origine se situe un peu à l'est du noyau du village. La route Bouillé, qui permet aussi d'accéder au deuxième rang, daterait de la fin du XVIII' siècle ou du début du XIX' siècle. Elle apparaît sur une carte de 1824 et sur un plan de Joseph Bouchette de 1831 (figure 5). Sur ce dernier, l'ancien moulin banal de Murray et celui de la Chevrotière sont illustrés, mais pas celui à l'étude.

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5.1.4 Le moulin Paquin

Le plus ancien plan illustrant le moulin Paquin date de 1850 (figure 6); il aurait été construit au cours des années 1830 ou 1840 par Damase Naud. Il s'agirait alors d'un bâtiment de fonction résidentielle et industrielle. C'est l'ouverture du chemin Bouillé qui a donné accès à cette partie de la rivière. Le moulin se situe en contrebas de la première dénivellation topographique offrant la force hydraulique nécessaire à son fonctionnement. Damase Naud est sans doute un descendant de François Naud, qui possédait dès 1707 une terre un peu à l'ouest de la rivière Bélisle (Delisle 1963 : 52).

Des relevés plus précis du moulin ont été faits en 1910 dans le cadre des travaux de construction du chemin de fer Canadian Northern Quebec Railway (figure 7). On constate que le moulin, à l'origine carré, est maintenant rectangulaire ; c'est qu'une maison a été construite à l'ouest de la précédente. De plus, une grange existe au sud-ouest. Le site appartient alors au fils de Damase Naud, Alex. Aucune mention ne précise la fonction du moulin. Il semble toutefois qu'une fonderie ait été ajoutée vers 1870-80 (Genêt 1984). Damase Naud aurait transféré ses cardes dans le sous-sol de la maison afin de dégager un espace suffisant à l'intérieur du moulin pour y installer la fonderie. Ainsi, au cours du dernier tiers du XIX' siècle, le moulin a servi autant à la production d'objets en fonte qu'au cardage de la laine. Alex Naud transforma par la suite la fonderie et y installa un premier moulin à scie fonctionnant à la vapeur (Pintai 2001 : 8). Le plan de 1910 précise la localisation de barrages et du canal d'amenée. Il démontre aussi qu'une portion du lot 103 doit alors être acquise par la Canadian Northern Quebec Railway.

Le second moulin à scie et le barrage aujourd'hui conservé auraient été aménagés par Clovis Naud en 1923. Le complexe a alors été considérablement agrandi vers le sud par l'ajout de bâtiments contigus. Clovis Naud exploita lui-même le moulin et en confia par la suite la gérance à Wellie L,emyre puis à Narcisse Naud. Il s'agit peut-être de celui qui fut maire du village de 1910 à 1913; un autre Naud, Jean, fut maire en 1901 (Delisle 1963 : 195). La fonderie et le moulin à scie semblent avoir été opérés simultanément tout au long de la première moitié du XXe siècle ; rien ne permet d'affirmer que le moulin à carder a également fonctionné pendant toute cette période.

En 1948, Alfred Paquin achète le complexe industriel. On retrouve des Paquin dans la seigneurie de Deschambault dès 1715 et J.-D.-Samuel Paquin fut maire du village de 1868 à 1872 et de 1895 à 1898. Roland Paquin, fils d'Alfred, demeure au moulin avec sa famille et exploite le moulin à scie jusqu'à son achat par le MTQ en 1983. Il semble qu'il ait fait moulange et

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ot 103 et du moulin Naud (ANQ-Québec, EA301, S41, #26, S.S. Olivier)

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poursuivi le cardage de la laine au cours des premières années où il a géré le complexe. En 1980, le ministère des Affaires culturelles (MAC) dresse un plan des installations (figure 8). Ce plan représente deux habitations mitoyennes, une cour (?), une étable bordée d'un tas de fumier, la scierie-meunerie, le réservoir, le barrage avec sa prise d'eau et son déversoir, le canal d'amenée et la rivière Bélisle. Lors de l'achat de la propriété, le MTQ produit également un plan, bien différent (figure 9). La cour n'existe pas et le moulin à scie est bordé tant par la « maison » (la plus récente) que par l'écurie (l'étable). De plus, une remise apparaît à l'est de cette écurie et un garage est présent en retrait au nord. En 1985, le MTQ obtient un permis de démolition de cet ensemble de bâtiments. Tout est alors détruit, sauf le barrage.

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