Bonjour à toutes et à tous !
J’espère que vous allez bien ainsi que vos familles !
Avant de vous lancer dans le programme d’exercices, je tiens à m’assurer que chacun est bien en mesure de réaliser les exercices proposés (pas de souci à la maison, ordi OK, …)..
N’hésitez pas à me le signaler !
Nous allons entamer la 6ème semaine sans cours. Il est donc temps pour moi de reprendre contact avec vous afin de vous faire part de la suite du programme.
J’insiste d’abord sur la nécessité d’activer chacun votre adresse mail fournie par l’école afin de vous intégrer sur le groupe classe. Je demande donc à celles et ceux qui n’ont pas reçu la notification du groupe classe de me faire parvenir cette adresse comme preuve de son activation.
Je demande également à chacun de me signaler s’il a bien reçu le dossier travail aussi via le groupe classe : c’est important !
- Dans un premier temps, je vous propose de m’envoyer votre premier travail « Arachné » par mail sur le groupe classe : quand j’aurai reçu tous les devoirs, je vous enverrai le correctif. Nous fixerons donc comme date butoir le jeudi 23 avril ;
- Ensuite, de travailler le dossier concernant Horace. Les consignes sont dans le dossier ci-dessous. J’attends ce deuxième travail pour le vendredi 1er mai, toujours par mail sur le groupe classe.
Je suis bien consciente que cette façon de travailler n’est peut-être pas la plus agréable qui soit mais pour l’instant, nous n’avons guère d’autres possibilités. Il est donc important pour chacun de faire sérieusement le travail demandé pour rester en contact avec une habitude de travail mais aussi pour entraîner une manière de procéder que vous rencontrerez au cours de vos études supérieures. Cela peut vous sembler loin dans le temps mais pas tant …. Il est donc intéressant de s’y frotter dès maintenant pour ne pas être pris de court.
Bien chers élèves, je vous souhaite le meilleur pour les jours à venir : le bout du tunnel semble malgré tout se profiler …. Restez bien à la maison et prenez bien soin de vous.
Il est clair aussi qu’entre les périodes de travail, vous devez continuer de vous divertir et de profiter de ces jours sans école pour vous détendre et vous poser !
A très vite, j’espère ! Christine Yans-Radoux
HORACE L’EPICURIEN OU
L’AMOUR DE LA VIE
La philosophie d’Horace.
L'inspiration personnelle d'Horace est, pour une grande partie, épicurienne.
C'est pour cela qu’Horace est devenu pour bien des gens le type de l'épicurien léger et mondain, en opposition avec la gravité et presque l'autorité de LUCRECE (un autre auteur latin se revendiquant d’un épicurisme pur et dur).
(Il faut savoir que pour les épicuriens, la conception du plaisir n’a rien à voir avec notre conception actuelle : le véritable plaisir est celui qui ôte toutes les passions et qui place l’âme dans un état de grande sérénité. On comprend donc aisément que le mot plaisir rime alors avec ascétisme : vivre à l’écart dans une simplicité extrême proche de la privation et du dénuement.)
Voici les principales règles de sa morale:
1. LA RECHERCHE DU PLAISIR : c'est le fondement même de l'épicurisme ; mais Horace conseille de fuir l'excès : les plaisirs les plus simples sont les meilleurs et leur cadre le plus aimable est la campagne, au printemps, dans un site agréable comme celui de Tibur.
2. LA FUITE DES PASSIONS : il faut éviter avec soin les passions qui troublent notre repos, spécialement l'avarice et l'ambition.
3. LA PENSEE DE LA VIEILLESSE ET DE LA MORT : Horace nous ramène souvent à l'idée de la brièveté de la vie, mais ce n'est pas au nom d'un idéal élevé.
Comme tous les voluptueux, il est hanté par la pensée que la mort vient mettre un terme à nos joies et que la vieillesse nous empêche d’encore les savourer. Il nous invite donc à profiter de l’instant présent hâtivement : « carpe diem » :
presse-toi de jouir du moment présent.
4. UN GRAIN DE STOICISME : tout épicurien qu'il est, Horace emprunte quelques idées philosophiques communément attribuées à l'idéal stoïcien : l'énergie, la possession de soi, la résignation devant l'inévitable.
(Le stoïcisme est une philosophie qui prône également le repos de l’âme grâce à l’absence de toutes peurs. Une des grandes différences avec l’épicurisme, c’est que le souverain bien comme les stoïciens l’appellent réside dans l’acceptation de tout ce qui ne dépend pas de moi. Il faut même vouloir ce qui nous arrive et jouer son rôle du mieux que l’on peut. L’esclave par exemple, doit jouer au mieux son
rôle d’esclave. En effet, pour les stoïciens, la seule chose qui importe c’est l’être profond de chacun, et non sa situation sociale qui est un accident de la vie. Voilà pourquoi, un stoïcien comme Sénèque recommande même aux maîtres d’être amis avec leurs esclaves)
Ode à Thaliarque (Horace, Odes, I, IX) Vides ut alta stet nive candidum
Soracte nec iam sustineant onus
silvae laborantes geluque
flumina constiterint acuto ?
5 Dissolve frigus ligna super foco
Large reponens atque benignius
deprome quadrimum Sabina,
o Thaliarche, merum diota.
Permitte divis cetera, qui simul
10 stravere ventos aequore fervido
deproeliantis, nec cupressi
nec veteres agitantur orni.
Quid sit futurum cras, fuge quaerere, et
quem fors dierum cumque dabit, lucro
15 appone nec dulcis amores
sperne, puer, neque tu choreas,
donec virenti canities abest
morosa. Nunc et Campus et areae
lenesque sub noctem susurri
20 composita repetantur hora.
1. ut adverbe interrogatif de manière:
"comment".
altus, a, um épais, profond.
nix, nivis (f) neige; blancheur.
candidus, a, um d'un blanc éclatant, splendide, pur.
onus, eris (n.) charge, poids, fardeau.
Soracte, -is (m.) Le Soracte, mont situé à 40 km au Nord de Rome
sustinere (tr.) sustineo, sustinui, sustentum
supporter gelu : n. indéclinable (employé
surtout à l'ablatif):
gel, gelée, glace, grand froid. Les formes gelum, i et gelus, us (m.) sont également attestées.
laborare (intr.) faire un effort, peiner; allusion aux forêts qui fléchissent sous le poids de la neige.
silva, -ae La forêt
acutus, a, um : aigu, piquant.
consistere (intr.) consisto, is, stiti s'arrêter, se figer.
flumen, fluminis (n.) Le cours d’eau, la rivière, le fleuve 5. dissolvere (tr.) dissolvo, is, solui,
solutum
dissoudre, dissiper, relâcher, dénouer.
frigus, oris (n.) froid, froidure; hiver.
lignum, i (n.) bois.
super + abl. Sur, au- dessus de
focus, i (m.) foyer (autel domestique, demeure des dieux Lares, des Pénates), feu;
habitation.
reponere (tr.) repono, reposui, repositum
Replacer, reposer, remettre
large Adv. : abondamment, amplement
depromere (tr.) depromo, is, prompsi, promptum
mettre en avant, mettre au jour, tirer de, publier, exprimer; tirer de, prendre dans; décanter (du vin) au sens de
"servir".
benigne adv. généreusement, largement. Utilisé ici au comparatif: = plus généreusement que de coutume.
quadrimus, a, um de quatre ans.
Sabinus, a, um sabin, de la Sabine.
merum, i (n.) vin pur non encore allongé d'eau, tel qu'il sort de l'amphore. La pratique voulait que ce vin soit ensuite allongé d'eau avant d'être servi au repas.
diota, ae (f.) (diôtè: dís-oûs) vase ou jarre à deux anses. Hapax (forme rare) d'origine grecque.
Thaliarchus, -i (m.) Thaliarque permittere (tr). permitto, is, misi,
missum
laisser passer à travers, laisser entrer ou sortir; lâcher, abandonner, lancer;
accorder, permettre.
divus, i (m.) dieu, divinité. Titre donné après leur mort aux empereurs divinisés, et d'abord à Jules César.
ceteri, -ae, -a Pr.indéfini : tous les autres, le reste simul : = simul ac, simul atque: + ind.
parfait:
Conj. de sub. : dès que.
10. sternere (tr). sterno, is, stravi, stratum
étendre, abattre, terrasser, renverser;
aplanir, niveler, calmer, apaiser
ventus, -i (m.) Le vent
aequor, oris (n.) (aequus) toute surface plane, unie; plaine de la mer, mer.
fervidus, a, um bouillonnant, bouillant; emporté.
deproeliari (tr).
Deproelians (inter se)
lutter, combattre.
cupressus, i (f.) (aussi cupressus, us) cyprès, arbre consacré à Pluton et employé dans les funérailles ou planté dans les cimetières.
agitare (tr.) Pousser vivement, agiter, remuer
ornus, i (f.) orne, frêne sauvage. Les deux arbres cités ici sont des arbres funéraires et sont élancés, subissant plus que d'autres l'action des vents
vetus, veteris Vieux, ancien
cras adv. demain; subst. n. le jour de demain.
fugere : fugio, is, fugi, fugiturus (tr.) éviter de.
+ inf.
quaerere (tr.) quaero, is, quaesivi (quaesii), quaesitum
chercher à savoir.
fors (f.) usité seulement au nominatif et à l'abl. sg. (forte)
le sort, le hasard, la chance, la fortune.
lucrum, i (n.) gain, profit, avantage, bénéfice.
quicumque, quaecumque, quodcumque Pr.rel. indéfini : quel … que ; n’importe lequel
15. apponere (tr). appono, is, posui, positum Lucro apponere:
placer auprès; ajouter à.
porter au bénéfice, porter au compte des profits.
dulcis, -is, -e Doux, agréable
spernere (tr.) sperno, is, sprevi, spretum:
écarter, éloigner; repousser, rejeter, dédaigner.
puer, -i Enfant ; jeune homme (jusqu’à 17 ans)
chorea, eae (f.) danse en chœur.
donec + ind. Conj. de sub. : tout le temps que, aussi longtemps que, jusqu'à ce que, tant que.
virere (intr.), vireo, es:
virenti (te)
être vert, être vigoureux, être dans la fleur de l'âge.
canities, iei (f.) blancheur, blancheur des cheveux;
métonymie de la vieillesse.
morosus, a, um morose, d'humeur difficile; maussade, pénible.
abesse, absum, afui +abl. Être loin de, être éloigné de ; être absent
Campus, i (m.) Champ de Mars: désigne la plaine où les jeunes Romains s'entraînaient au métier des armes et au sport, mais aussi à l'amour.
area, ae (f.) place publique où l'on se promenait le soir en quête de distractions et de plaisirs susurrus, i (m.) bourdonnement, murmure, chuchotement.
lenis, -is, -e Doux
sub + Acc. Sous, vers, à l’approche de
nox, noctis (f.) La nuit
20. componere (tr.) compono, is, posui, positum
placer ensemble; mettre en accord, régler, terminer; disposer, arranger, concerter, convenir.
hora, -ae (f.) L’heure repetere (tr). repeto, is, petivi
(petii), petitum
rechercher.
Traduction littérale et juxtalinéaire
AD THALIARCHVM
Vides, ut Soracte stet candidum nive alta, nec silvae laborantes sustineant iam onus, fluminaque constiterint gelu acuto.
Dissolve frigus, reponens large ligna super foco,
atque deprome benignius merum quadrimum diota Sabina, o Thaliarche.
Permitte cetera divis ; qui simul
stravere ventos
deproeliantis (= deproliantes) aequore fervido
nec cupressi nec veteres orni agitantur.
Fuge quaerere quid sit futurum cras, et adpone lucro quemcumque dierum fors dabit,
nec tu sperne puer
dulcis(= dulces) amores neque choreas,
donec canities morosa abest virenti.
Nunc et Campus et areae
lenesque susurri sub noctem hora composita repetantur ;
Tu vois,
comme le Soracte se dresse blanc d'une neige haute (épaisse), et comme les forêts fatiguées
ne soutiennent déjà plus leur fardeau, et comme les fleuves se sont arrêtés par une gelée pénétrante.
Dissipe le froid,
en plaçant abondamment du bois sur le foyer,
et tire plus libéralement le vin de quatre ans
du vase à deux anses sabin, ô Thaliarque.
Abandonne le reste aux dieux ; car aussitôt qu’ils
ont abattu les vents se livrant des combats
sur la plaine liquide bouillonnante, ni les cyprès
ni les vieux ormes ne sont agités.
Fuis (évite) de chercher
ce que sera demain (de quoi demain sera fait) et ajoute au profit (compte comme un profit) chacun des jours
que la fortune te donnera, et toi ne méprise pas
tandis que tu es jeune homme les doux amours,
ni les danses,
tandis que la chevelure blanche (la vieillesse) morose
est absente à toi verdoyant (vigoureux).
Maintenant que et le Champ de Mars et les places de promenade,
et les doux murmures ( entretiens à voix basse) à l'approche de la nuit (le soir)
à une heure convenue soient recherchés par toi ;
Traduction "correcte"
À THALIARQUE
Vois comme le Soracte élève son front blanchi par une neige épaisse ; déjà les forêts s'affaissent sous le poids qui les accable, et la gelée pénétrante enchaîne le cours des fleuves. Désarme l'hiver, Thaliarque, en entassant le bois à ton foyer, et fais couler plus largement de l'urne sabine ton excellent vin de quatre ans. Laisse aux dieux le soin du reste. Terrassés à leur voix, les vents qui luttaient contre la mer en courroux cessent d'agiter les cyprès et les ormes antiques. Garde-toi de chercher ce qui peut advenir demain, et compte pour un bienfait chacun des jours que le destin t'accorde. Jeune encore, et tant que la chagrine vieillesse ne blanchit point tes cheveux, ne dédaigne ni les amours ni les danses. La nuit venue, à l’heure convenue, va tour à tour au Champ de Mars, aux promenades, à ces rendez-vous où l'on murmure de si doux entretiens.
Notes
v.2 : Soracte. Le Soracte, aujourd’hui monte San-Silvestro, était dans l'Étrurie méridionale, et près de Capène. On y remarquait un temple consacré à Apollon.
v.7 : Thaliarche. Ce nom, entièrement grec, signifie « roi du festin ». Lors des repas festifs, on tirait au sort le roi du festin qui fixait le nombre de verres que chaque convive devait boire …
Soit Horace fait ici référence à cette coutume et Thaliarque est alors un personnage fictif ; soit il s’agit d’un nom propre désignant un ami proche d’Horace.
Ode à Cassandre de Ronsard Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Analyses
Utilise bien la traduction juxtalinéaire pour analyser correctement.
Commentaires Horace.
- Dans cette ode, Horace exprime clairement plusieurs de ses phobies.
Lesquelles ?Prouve-le par des mots du texte.
- Pourquoi ces phobies dans le chef d’Horace ?
- Quels conseils Horace donne-t-il au lecteur pour, si pas supprimer ses peurs, en tous les cas en adoucir leurs effets ? Prouve-le par le texte latin - Quel(s) mode(s) de la conjugaison utilise-t-il pour dispenser ses conseils ?
Relève tous les exemples.
- Horace utilise plusieurs métaphores pour exprimer ses peurs. Lesquelles et en quoi consistent-elles ? (texte latin)
Ronsart.
1) Reformule clairement le contenu de chaque strophe 2) Etablis une comparaison avec le texte d’Horace.