Sommaire :
01 : Introduction
02 : L’apprentissage moteur
03 : Les étapes de l’apprentissage
04 : Les progrès dus à l’apprentissage 05 : Le transfert
06 : Adaptation de l’enseignement à l’apprentissage 07 : Les différentes habiletés
08 : Planification des apprentissages 09 : Gestion de l’erreur
10 : En résumé
Thierry ZAMBON Apprentissage et éducation
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1 : Introduction :
Acquérir des connaissances tout au long de sa vie, est un peu le propre de l’homme.
Pour apprendre, il faut passer par ce que l’on nomme l’apprentissage.
Ce processus va permettre, dans le sport entre autre, d’acquérir des gestes techniques plus ou moins complexes.
C’est l’apprentissage moteur.
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1 : Introduction :
Apprentissage et éducation sont des notions qui peuvent s’entre-croiser, mais sont malgré tout divergentes.
L’apprentissage concerne essentiellement le sportif et son « évolution » au fur et à mesure de son expertise.
L’enseignement implique plus directement l’animateur ou l’éducateur : procédés, outils, employés et mis en œuvre pour faire apprendre un geste. Autrement dit, c’est la façon dont l’apprentissage sera fait par l’animateur / éducateur pour l’apprenant, le pratiquant.
Thierry ZAMBON ATTENTION copyright : Code de la propriété intellectuelle : Article L335-2 Apprentissage et éducation
2 : L’apprentissage moteur
:Beaucoup de définitions divergent autour de ce terme. Optons pour deux définitions régulièrement utilisées dans le milieu sportif :
un ensemble d’opérations associées à la pratique qui permettent des changements relativement permanents des compétences pour la performance
il est possible d’apprendre de nouvelles conduites motrices, en d’autres termes d’autres gestes.
APPRENTISSAGE MOTEUR
Définition de REUCHELIN :
Il y a apprentissage lorsque un organisme est placé plusieurs fois dans la même situation pour modifier sa conduite de façon systémique et relativement durable.
Définition de FLEISCHMAN :
L’apprentissage est le processus neurologique interne supposé intervenir à chaque fois que se manifeste dans les performances un changement qui n’est dû ni à la croissance, ni à la fatigue.
2 : L’apprentissage moteur
:Activité psychologique :
les processus et transformations internes sont d’ordre psychologique, issus de nouveaux liens synaptiques au niveau
cérébral et de la régulation centrale
Résultats de la pratique :
l’apprentissage est directement associé à la pratique et à l’expérience
N’est pas directement observable : le recueil et traitement d’informations,
leurs interprétations…
au niveau du SNC ne sont pas visibles et contribuent à l’acquisition du geste
moteur et de son apprentissage
Changements relativement permanents : après l’apprentissage l’individu garde des traces du travail effectué et est a même de
reproduire dans la même situation la même réponse sans « y penser »
Thierry ZAMBON
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3 : Les trois étapes de l’apprentissage
:Le débutant ou l’apprenant, cherche à se construire une idée du but à atteindre. Il y a une identification des actions pour la tâche à accomplir. Plus la tache est complexe, plus cette période sera longue.
Étape cognitive Étape motrice Étape autonome
Il y a centrage sur la réalisation des mouvements. Le débutant commence à construire une réponse motrice, qui, petit à petit, va se transformer en programme moteur efficace.
Un début de régularité dans l’exécution du mouvement apparait.
Le geste se stabilise Le temps nécessaire pour
réaliser le geste diminue
Le coût énergétique diminue
Le geste s’adapte, se diversifie aux modifications environnementales
Il y a automatisation accrue du mouvement. Le mouvement peut se réaliser quasiment dans toutes les situations, sans grande dépense d’attention et d’énergie. L’individu peu
dés lors porter son attention sur toute les autres taches liées à son activité.
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4 : Les progrès dues à l’apprentissage:
Les progrès dus à l’apprentissage concernent principalement les différents aspects de la conduite du geste.
Amélioration de la stabilité
et adaptabilité du geste Amélioration de la
fluidité du geste Augmentation de la précision et de la vitesse du geste Modification des modes de contrôle du geste
L’individu va passer progressivement d’un contrôle visuel à un contrôle sensitif, plus exactement proprioceptif. Le pratiquant « sent »
le geste.
Focalisation sur les aspects stratégiques de la situation Le geste étant automatique, l’attention du pratiquant peut se
tourner vers d’autre éléments, comme la prise d’information….
Modification de la prise d’information Le pratiquant ne prend plus ses informations sur son référentiel, mais sur
la cause du mouvement du référentiel.
un volleyeur regarde la prise d’appuis de l’adversaire et non pas la trajectoire du ballon
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4 : Les progrès dus à l’apprentissage:
PROGRES
Modification des stratégies d’exploration visuelle de la situation
Amélioration de la stabilité et de l’adaptabilité du geste
Amélioration de la fluidité du geste
Augmentation de la précision et de la vitesse
Modification des modes de contrôle du geste Focalisation sur les aspects
stratégiques de la situation
5 : Le transfert:
Un facteur déterminant du progrès est le transfert. C’est l’effet d’un apprentissage antérieur sur un nouvel apprentissage. Le transfert, en plus des compétences gestuelles, va aussi se faire sur le tactique et psychologique.
TRANSFERT
Structures gestuelles
Qualités physiques
Compétences tactiques
Stratégies de prise et de traitement de l’information
Coordinations visuo-motrices Attitudes psychologiques
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6 : Adaptation de l’enseignement à l’apprentissage :
- Faciliter l’identification du but à atteindre
>> clairement formuler, présenter, expliquer le but à atteindre en tenant compte du fait que le pratiquant ne connait rien, et surtout pas les termes techniques
>> mettre en place des sous-objectifs pour des tâches complexes - Diminuer les contraintes de l’environnement. Structurer l’environnement
>> adapter les contraintes de l’activité avec les ressources attentionnelles du pratiquant, de sa capacité de traitement de l’information, sans être en décalage avec la réalité finale du geste, de l’activité
- Focaliser l’attention du pratiquant débutant
>> attirer l’attention sur les points importants et éviter la surabondance de stimuli externes interfèrent son apprentissage
>> amener le pratiquant à se concentrer non pas sur les détails, mais sur les fondamentaux du geste à réaliser, focaliser son attention sur LA tâche à accomplir
- Faciliter la construction d’une réponse.
>> mettre en place des indicateurs de réussite
Étape cognitive
Il faut impérativement aménager le milieu pour permettre aux débutants de comprendre le but à atteindre, la finalité du geste, et les aider à créer, construire
un schéma moteur correct en respectant les fondamentaux du geste.
6 : Adaptation de l’enseignement à l’apprentissage :
A ce stade, l’animateur / éducateur doit organiser la pratique de façon à stabiliser et perfectionner positivement les gestes techniques. Il introduira progressivement
des contraintes supplémentaires pour affiner la conduite motrice.
- Augmenter les contraintes environnementales.
>> introduire progressivement des contraintes liées à l’activité, qui, lors de l’initiation, ont été supprimées. Cela va permettre d’augmenter TRES progressivement la difficulté de réalisation du mouvement en sollicitant les ressources du pratiquant.
- Focaliser l’attention.
>> La base étant acquise, on peut dés lors amener le pratiquant à focaliser son attention sur d’autres points qui vont augmenter la pertinence de leur réponse.
- Perfectionner la réponse motrice.
>> En premier, il faut aider à l’organisation motrice. Les consignes seront alors de plus en plus précises. Elles porteront aussi bien sur les points cinématiques et cinétiques du mouvement. En deuxième, il faut aider au contrôle et à l’évaluation de la réponse. La vidéo devient un élément de contrôle primordial à ce stade.
Étape motrice
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6 : Adaptation de l’enseignement à l’apprentissage :
On commence alors à parler d’habiletés ouvertes ou fermées. Dans cette dernière étape, il faudra donc insister sur l’adaptabilité du pratiquant
(habileté ouverte)et sur la correction gestuelle
(habileté fermée).A ce stade de l’apprentissage, le mouvement doit être entièrement automatisé.
Il faudra donc intégrer à ce stade des incertitudes maximales, les plus proches possibles de la compétition ou de l’expertise maximale souhaitée. La correction du geste doit malgré tout rester primordiale.
Étape autonome
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7 : Les différentes habiletés :
dans le cadre de l’enseignement d’une habileté fermée
l’intervention portera principalement sur la composante motrice du geste.
Il faut aider à construire et à réguler le mouvement au modèle de référence attendu. Il faudra donc beaucoup de patience, de minutie et de précision.
HABILETE OUVERTE : milieu instable et peu prévisible
HABILETE FERMEE : milieu stable et prévisible
dans le cadre de l’enseignement d’une habileté ouverte
une fois le geste technique appris, votre intervention devra porter essentiellement sur
les composantes perceptives et décisionnelles. Il faut stimuler la prise de
décision pour pouvoir augmenter très progressivement la nature et le nombre d’incertitude dans la réalisation du geste technique, de l’habileté. On n’est plus dans
la recherche du geste parfait, mais de son adaptation et la recherche d’efficacité dans le
plus grand nombre de situations possibles.
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8 : Planification des apprentissages :
•Dans le cas de l’apprentissage global, le mouvement est appris comme un tout.
La situation d’apprentissage est donc organisée pour que le pratiquant effectue le mouvement ou geste technique demandé dans sa totalité.
La stratégie de l’une ou de l’autre façon d’apprendre le geste ne doit pas se faire au détriment du geste technique et du pratiquant.
Il est très souvent utilisé un panachage des deux méthodes :
•la méthode globale >> apprentissage initial,
•la méthode fractionnée >> perfectionnement sur les parties mal intégrées lors du global,
et en
•Dans le cas de l’apprentissage fractionné, le mouvement est appris par unités indépendantes.
La situation est donc organisée pour que le pratiquant apprenne étape par étape le mouvement, dans un suite temporelle logique. Plus le geste demandé est complexe, plus il sera pertinent de décomposer le mouvement pour « l’amener » simplement au pratiquant, pour le lui apprendre.
Ce principe, sur des tâches motrices très complexes peut permettre de corriger des défauts techniques même chez un spécialiste de l’activité
APPRENTISSAGE GLOBAL OU
FRACTIONNE ?
ATTENTION
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8 : Planification des apprentissages :
•Dans le cas de l’apprentissage massé, on reproduit le mouvement sans fin jusqu’à obtention d’un geste ou situation technique/tactique réussie. On fait principalement référence aux composantes cognitives de la conduite.
APPRENTISSAGE MASSE OU DISTRIBUE •Dans le cas de l’apprentissage distribué, on inclut des moments de pause dans l’enseignement du geste. Ce principe va permettre d’obtenir une stabilisation des conduites motrices. Ce qui correspond à la majorité des gestes techniques à adopter. Cela va également permettre de faire une
« révision » de l’acquit, ouvrir une parenthèse pour corriger ou consolider une partie de geste.
Un apprentissage de mouvement nécessite impérativement un apprentissage distribué pour obtenir une justesse motrice initiale, mais, dans tous les cas, c’est la répétition, donc apprentissage massé, qui permet d’ancrer le mouvement. A vous de trouver le juste milieu !
CONSEIL
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9 : Gestion de l’erreur :
Il est résolument impossible d’apprendre sans faire d’erreur. L’éducateur devra donc réfléchir, remettre en cause son approche, son enseignement, pour remédier aux erreurs observées chez le pratiquant
Sources d’erreurs
Causes cognitives :
-Ignorance de la connaissance du but
-Mauvaise élaboration de la connaissance du but
Causes affectives : -Peur
-Ennui
-Agressivité -obligation
Causes motrices:
-Pattern moteur inapproprié
-Pattern moteur approprié non ou mal calibrés
10 : En résumé:
En règle générale, le mouvement du sportif est automatisé, sous le contrôle de programmes moteurs, construits grâce à l’apprentissage et à la pratique. Ces programmes moteurs sont alors des processus volontaires mais qui se déroulent sans intervention de la conscience, laissant au pratiquant la possibilité de « faire autre chose » pendant la réalisation du geste technique.
Trois stades pour parvenir à ce programme, à cette capacité :
L’automatisation et le progrès gestuel évoluent dans le temps, mais pas de façon continue, plutôt par succession de paliers, régressions et progressions.
Rien n’est figé, sauf un mauvais apprentissage initial.
COGNITIF MOTEUR AUTONOME
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10 : En résumé :
L’entraineur devra adapter ses procédés d’intervention aux caractéristique s des apprenants et des apprentissages auxquels il sera confronté.
L’organisation de son processus d’enseignement devra facilité l’identification des contraintes (stade cognitif), pour ensuite (stade moteur et autonome) permettre une stabilisation du geste à adopter dans une situation donnée.
Une correction quasi permanant, sans étouffer le pratiquant, doit être faite pour informer l’écart obtenu entre le geste réalisé et le but à atteindre, quelque soit le niveau technique du sportif.
Une planification cohérente, prenant en compte les caractéristiques des conditions d’apprentissage, augmente l’efficacité des actions de l’éducateur. Il faut donc créer un plan, scénario pour chaque public, gestes… à enseigner