G ERGONNE
Trigonométrie. Méthode facile et élémentaire pour parvenir au développement des fonctions circulaires en produits indéfinis
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 1 (1810-1811), p. 116-122
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II6
COTATION DES CORPS.
le
problème
sera doncrésolu ;
et l’on voitqu’il
serapossible
danstous les cas.
Strasbourg ,
le 12 d’août I8I0.TRIGONOMÉTRIE.
Méthode facile
etélémentaire pour parvenir
audé- veloppement des fonctions circulaires
enproduits indéfinis.
Par M. G E R G O N N E.
IL
est bien peu dequestions mathématiques qui
soientsusceptibles
d’une résolution exacte ; et , pour la
plupart
d’entreelles ,
on n’ad’autre
parti
àprendre
que de recourir à desapproximations.
L’analiseoffre pour cela divers moyens dont les
principaux
et lesplus
par- faits sont : i.° les séries dont les termes , alternativementpositifs
etnégatifs , convergent
de telle manière que chacun d’euxest. , à
luiseul, plus grand
que la somme de tous ceuxqui
lesuivent ;
2.0 les fractionscontinues dont les fractions
intégrantes ,
toutespositives
, sont moindresque
PRODUITS INDÉFINIS.
II7que l’unité;
3.0 enfin lesproduits
indefinis dont lesfacteurs ,
alter-nativement
plus grands
etplus petits
quel’unité,
tendent sans cessevers cette
limite
commune.S’il est
impossible
de traiter de ces divers instrumensd’approxi-
mation,
dans les ouvrages consacrés àrenseignement élémentaire,
avec toute l’étendue que
peuvent comporter
leur nature et leurirnpor-
tance, il semble du moins convenable et utile de
donner,
dans cessortes
d’ouvrages , quelques
notions sur chacun d’eux et sur leparti qu’on peut
en obtenir.C’est ce
qu’on
faitgénéralement aujourd’hui
, àl’égard
des sérieset des fractions
continues; mais, jusqu’ici,
lesproduits Indéfinis,
siremarquables
par leurforme ,
et si commodes par la manière dontils se
prêtent
au calcullogarithmique,
n’ont pas encore obtenuplace
dans lesélémens ;
et cequi
les concerne a étéréservé,
entotalité,
pour les traités de haute
analise ;
cequi
tient sans doute à cequ’on
n’a pu
parvenir,
par des moyens à la fois élémentaires etrigoureux,
a aucune fonction de cette forme. Je vais essayer de
remplir ,
enpartie
, cette sorte delacune ,
en déduisant de considérations fortsimples ,
lesexpressions
connues des sinus et descosinus,
en pro- duits indéfinis.On sait que, x étant un arc
quelconque ,
on a :Pour découvrir
quels
doivent être les facteurs binômes des seconds membres de ceséquations,
il faut remarquera I.° que, si une quan- tité A mise à laplace
de x , dans l’un oul’autre
de ces seconds(i) Voyez la Théorie
des fonctions analitiques.
Voyez aussi la Géométrie de M.
Legendre.
Tom. I. I6
II8
PRODUITS
membres ,
leréduit à
zéro, ce secondmembre
seradivisible
parA=x ou pour mieux
dire,
parI-x A;
2.° queréciproquement
au-cun binôme de la formé
I-x A
ne pourra être facteur de l’un ou l’au-tre de ces seconds
membres,
a moins que la valeur x=A ne rendece second membre
égal
à zéro.Ainsi,
la recherche des facteurs bi-nomes des seconds membres de ces
équations
se réduit à celle des valeurs de xqui peuvent
les faire devenir nuls.Mais ,
au lieu de chercherquelles
sont les valeurs de xqui
peu-vent réduire ces seconds membres à
zéro ,
il revient auméme ,
et il estbeaucoup plus facile ,
de chercherquelles
sont cellesde
cesvaleurs
qui peuvent
rendre nuls Sin.x et Cos.x : or , pour que ces fonctions deviennentnulles ,
il est nécessaire et suffisantqu’on
aitpour la
première x=±k03C9,
et pour la secondex=±2k-I 203C9, ou :
03C9 étant la demi-circonférence dont le rayon est i , et k un nombre
entier
positif quelconque (i).
Onpeut
donc affirmer que lesfacteurs
binômes de la série :sont tous ceux de la forme I
±x k03C9 qu’il
estpossible
deformer,
endon-
nant successivement à k toutes les valeurs entières et
positives
ima-ginables ;
et que les facteurs binomes de la série :(I) On
pourrait prendre
aussi bien pour la seconde formule I~2x (2k_1)03C9;
maison ne doit pas
prendre
l’une et l’autre , d’autant que la dernière, en ychangeant k
en k-I ,
rentre dans lapremière.
INDÉFINIS.
II9sont tous ceux que l’on
peut former,
en donnant les mêmes valeursà Il,
dans la formuleI~ 2x (2k-I)03C9.
Mais ces binomes n’entreront-ils
qu’à
lapremière puissance ,
soitdans
l’une ,
soit dans l’autresérie ,
ou bien tous ouquelques-uns
d’entre eux ne
s’y
trouveront-ils pas affectésd’exposans
différens del’unité positive ?
C’est cequ’il s’agit présentement d’examiner.
Je remarque d’abord
qu’aucun
de ces binômes nepeut ,
dans la série dont il estfacteur,
se trouver affecté d’unexposant négatif;
puisqu’alors l’égalité
de ce facteur àzéro,
au lieu de rendre Sin.xou Cos.x
nul ,
ainsi que cela doitêtre,
le rendrait au contraire in- fini. On nepeut
admettre nonplus
que cetexposant
soit une fractionpositive ;
car , à cause de lamultiplicité
des racinesqu’une
même quan- titépeut admettre
danschaque degré,
ilarriverait,
contrairement à la doctrine des fonctionscirculaires, qu’à
un même arcrépondraient plusieurs
sinus oucosinus ;
ou encore que lasérie, qui
n’aqu’une
valeur
unique
pourchaque
valeur de x, en auraitplusieurs , lors- qu’elle
seraitmise
sous forme deproduit
de facteurs.Je
dis, enfin , qu’aucun
des facteurs binômes de l’une ou de l’autre série nepeut
être affecté d’unexposant
entier etpositif,
différent de l’unité. Onpeut
remarquer, eneffet,
que chacune de ces séries est,au
signe près,
la fonction dérivée del’autre;
si donc un des facteurs binomes de l’une d’elless’y
trouvait élevé à unepuissance
entièreet
positive p, plus grande
quel’unité,
on enconclurait,
par la théorieconnue des racines
égales,
que ce même facteur devrait aussi se trouverdans
l’autre ,
ets’y
trouver a lapuissance
p-I ; d’où résulterait d’abordcette
conséquence
absurdequ’une
même valeur de x rend nuls à la fois Sin.x etCos.x,
ou , en d’autres termes ,qu’il
existe un arc dontle sinus et le
cosinus
sont tous deux nuls : assertion détruitepar
l’équation
fondamentale Sin.x2+Cos.x2=I. Onpeut
d’ailleurs re-marquer que , de ce que le facteur dont il
s’agit
entrerait à lapuis-
sance p-I dans l’autre
série ,
onpourrait
conclurequ’il
ne doit entrerqu’à
lapuissance
p-2 dans lapremière ; c’est-à-dire,
dans celle oùI20
PRODUITS
on l’a
supposé à
lapuissance p ;
ccqui
faitapercevoir
encore,(Tune
autre
manière,
l’absurdité del’hypothèse.
Nous voilà donc assurés que non-seulement nos facteurs doivent
entrer dans les deux
séries,
mais que, deplus,
chacun d’eux ne doits’y
trouverqu’à
lapremière puissance
seulement. Je remarque ac- tuellcrnent que l’onpeut
faire leproduit
de ceuxqui répondent
à une même valeur
de k;
on obtient ainsi les facteurs dusecond
degré :
donnant donc à k toutes les valeurs entières et
positives ,
apartir
de
l’unité,
etayant égard
au facteur xqui
affecte la valeur deSin.x ,
il
viendra :
Soit fait
d’abord .
dans ces deuxformules, x=m03C9 2a;
ellesdevient
dront ;
en y
faisant,
aucontraire , x=(n-m)03C9 2n
etremarquant, I.°
que2.° que
il
viendra,
entransposant
lesformules :
I N D É F I N I S.
I2Idécomposant
dans les deuxpremières formules ,
les facteurs du se-cond
degré
en facteursdu premier ,
et réduisant deplus ,
dans cha-que
facteur,
l’entier et la fraction en une seulefraction ,
il viendra :voilà donc deux
expressions,
l’une des sinus et l’autre descosinus
,en
produits indéfinis,
dont lesfacteurs,
tendant sans cesse versl’unité,
sont alternativement
plus grands
etplus petits
que cette limite com-mune.
En faisant subir les mêmes transformations aux deux autres ex-
pressions,
elles deviendront :divisant alors l’une par l’autre les deux
expressions
soitde Sin.m 2n 03C9
soit de
Cos. m 2a 03C9,
ilviendra également :
expression
du nombre a donnée pour lapremière
fois par Wallis(I).
(i)
Voyez
l’Arithmeticainfinitorum, daq5
lepremier
volume de ses 0153uvres.I22
PRODUITS INDÉFINIS.
Je ne
pousserai
pasplus
loin ici les nombreusesconséquences qui
peuvent
être déduites des formulesauxquelles je
viens deparvenir ;
on les trouvera
développées,
avecbeaucoup d’étendue,
dans les cha-pitres IX,
X et XI dupremier
volume de l’Introduction à l’analiseinfinitésimale
d’Euler : ouvrage dont on ne sauraittrop
recolllmauder la lecture à ceuxqui
veulent connaître toutes les richesses et toutela fécondité de l’analise.
QUESTIONS RÉSOLUES.
Solution du problème I de la page I7 de
cevolume , pris dans
sonénoncé le plus général (I).
Par M. D. ENCONTRE , professeur, doyen de la faculté des sciences de l’académie de Montpellier.
ENONCÉ.
Circonscrirea
un cercle donné unpolygone
de mcôtés;
de manière que les sommets des
angles
dupolygone
soient situéssur m’droites
indéfinies ,
données deposition
parrapport
à ce cercle ? Solution. Par unepropriété
du cerclequi
lui est commune avectoutes les courbes du second
degré (2) ; lorsqu un angle
circonscrit à un cercle estassujetti
à avoir son sommet sur une droitedonnée,
(1) On trouvera
ci-après ,
pag. I27, une constructiontrès-simple
de ceproblème
pour le cas
particulier
dutriangle.
(2) La démonstration
générale
etanalitique
tant de cettepropriété
des courbesdu second