A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
A LAIN B ACHELOT
Équipartition de l’énergie pour les systèmes hyperboliques et formes compatibles
Annales de l’I. H. P., section A, tome 46, n
o1 (1987), p. 45-76
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1987__46_1_45_0>
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45
Équipartition de l’énergie
pour les systèmes hyperboliques
et formes compatibles
Alain BACHELOT
Université de Bordeaux I, U. E. R. de Mathématique et Informatique,
Laboratoire associé au C. N. R. S. n° 226, 351, Cours de la Libération, 33405 Talence Cedex
Vol. 46, n° 1, 1987, Physique théorique
n
RÉSUMÉ.
2014 Étant
donné unsystème hyperbolique Ai~xi03C8
ett=i
une forme
sesquilinéaire f ,
une condition nécessaire et suffisante pour queI(t) =
tende vers 0quand |t|
- oo pour toute solu-tion 03C8 d’énergie
finie est quef
soitcompatible
avec lesystème
au sensde B. Hanouzet et J. L.
Joly [29
à33 ].
Si la dimension del’espace
estimpaire
et que le
système
est àmultiplicité
constante,I(t)
s’annule entemps
finipour les données à support compact. On étudie aussi les
systèmes
hermi-n
tiens
Ai~xi03C8
+ On retrouve les résultatsd’équipartitions
1= 1
de
l’énergie
pour leséquations hyperboliques
du typeles
équations
desondes,
des ondesélastiques
en milieuinhomogène,
desondes
magnétoélastiques,
deKlein-Gordon,
lessystèmes
de Maxwell et de Dirac etl’équation
des neutrinos.n
ABSTRACT. 2014 Given an
hyperbolic System
- and asesqui-
t= ! 1
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique - 0246-0211
Vol. 46/87/01/45/32/$ Gauthier-Villars
46 A. BACHELOT
linear form
f, I(t)
=x), 03C8(t, x))dx
tends to zérowhen |t|
~ 00for any finite energy
solution
if andonly
iff
iscompatible
with the system in the sensé of B. Hanouzet and J. L.Joly [29
to33 ].
If n is odd and themultiplicity
of the system is constant,I(t)
= 0 after a finite time for solu- tionshaving
initial data with compact support. Westudy
also the hermitiann
systems Ai~xi03C8
+ We prove theequipartition
of energyt= 1
for the
hyperbolic équations
+ =0,
the wave equa-tion,
the elastic waves inanisotropic média,
themagneto-elastic
waves, the Klein-Gordonéquation,
Maxwell’séquations,
the Dirac system andthe Neutrino
équation.
’INTRODUCTION
Dans de nombreux modèles de la
Physique,
on considère une fonctiond’onde
~,x) == ....~(~.x))
solution d’unsystème d’équations
aux dérivées
partielles hyperboliques,
=0,
dontl’énergie
reste bornée. Un
problème
fondamental est de déterminer comment sepropage
l’énergie de 03C8
au coursdu temps. En particulier,
on peut s’intéresser à lafaçon
dont serépartit l’énergie
entre les diversescomposantes ~ 1,
...,~
et étudier le
comportement asymptotique
de cetterépartition quand t
tend vers l’innni. Par
exemple,
lechamp électrique
et lechamp magnétique
tendent à transporter chacun la moitié de
l’énergie
totale duchamp
électro-magnétique
solution deséquations
de Maxwell dans le vide[10 ] ;
demême, l’énergie
de la solution del’équation
des ondes []u =0,
estasymptotique-
ment distribuée à parts
égales
entrel’énergie cinétique
etl’énergie
poten-tielle
~8 ]..
Plus
précisément,
on considère lesystème :
où les
A~
sont des matrices N x N à coefficients constants. Pourç = (ç b
...,çn)
dans tR" on note :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique , théorique ,
On fait sur ~
l’hypothèse d’hyperbolicité
suivante :Pour
tout ç
les valeurs propres deA( ç)
sont réelles etA( ç)
est dia-(H) gonalisable.
Deplus,
il existe une constanteMo
> 0 telle que pourtout ç
et toutprojecteur
propreP,;(~)
deA( ç),
on ait :L’hypothèse (H)
est vérifiée enparticulier
dans deux casimportants :
si les matrices
A~
sonthermitiennes,
ou si les valeurs propres deA( ç)
sontde
multiplicité
constantepour ~ 5~
0.Une solution libre
d’énergie finie
vérifie :et
(H)
entraînel’inégalité d’énergie :
Considérons une forme
sesquilinéaire /
sur on pose :On dira que le
système
2 admet uneéquipartition
del’énergie
relativement àf, si,
pour toute solution libred’énergie unie ~ I(t)
tend vers 0quand 1 t 1
tend vers l’infini. Leproblème
fondamental est de déterminer toutes les formespossibles d’équipartition
del’énergie.
Revenons àl’exemple
del’équation
desondes ;
soit u vérifiant Du =0, u(o, x)
=0, x)
=g(x) ; l’égalité
de Parseval donne :On en déduit que :
et on
applique
le théorème deRiemann-Lebesgue.
Notons lapropriété
que
possède
la forme= |ut| 12 - |~xu 12
de fairedisparaître
les termes en et
sin2 t 1 ç
en les transformant en terme oscillantcos
2t ~ ~ ~..
C’est cet aspect que nous allons
développer
dans ce travail en montrantqu’à l’origine
de tous les résultatsd’équipartition,
se trouve unepropriété
algébrique
commune : la notion decompatibilité
de la formef
avec le48 A. BACHELOT
n
système hyperbolique
notion introduite par B. Hanouzetet J. L. Joly [29
à33 ]. i =1
DÉFINITION. - Une
forme sesquilinéaire f
sur eN sera dite(presque partout) compatible
avec lesystème
j5f si, pour(presque) tout ~
non nulde les vecteurs propres de
A(ç)
sontisotropes
pourf .
De nombreux
exemples
sont donnés dans la deuxièmepartie.
Une formecompatible
est presquepartout compatible
mais laréciproque
est fausseen général.
Parexemple
siA(ç) = [C1.03BE 0 -+ 0 -+ ] où {Cb -+---. C2 }
est unsystème
libre de R2 il n’existe pas de formecompatible,
par contre, lesmatrices [0 03B1 03B2 0]
définissent des formes presque partoutcompatibles.
Une telle situation se
présente
pour lesystème
de lacinétique
des gaz étudié par Hamdache[28 ]
où lesopérateurs
de collision sont des formes presque partoutcompatibles
et noncompatibles
avec lesystème.
Si lamultiplicité
des valeurs propres deA(ç)
est constantepour ç #= 0,
une formepresque partout
compatible
estcompatible,
et mêmerégulièrement
com-patible
au sens de Hanouzet etJoly.
Dans ce cas, une caractérisationimpor-
tante des formes
compatibles
est établie dans[32
et 33] mettant
en évidenceun
phénomène
decompensation : f
estcompatible
si et seulement si pourtoute
solution
de(1 )
avec~(0~)e~(~B~0~).
on at)~ 4~~t)) (L°°(11~X)
la décroissance est donc
plus rapide
que celle d’unproduit qui
est de l’ordrede t ~ ~"+ ~.
Le résultatprincipal
que nous établissons ici est quef
estpresque partout
compatible
avec lesystème L si,
et seulementsi,
L admetune
équipartition
del’énergie
relativement à~.
Deplus,
si la dimensiond’espace
estimpaire,
et si lesystème
est fortementhyperbolique, l’équi- partition
a lieu entemps
fini pour les données initiales à support compact.Ces résultats sont établis dans la
première partie
où l’on étudieégalement
le
système
hermitien nonhomogène :
Dans la deuxième
partie
on donne de nombreusesapplications : équation
des ondes,
équations
du second ordre du type :et
équation
des ondesélastiques
en milieuanisotrope, équation
des ondesAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique " théorique ’
magnétoélastiques
dans un milieuconducteur, équations
deMaxwell, système
de Dirac massif ou non,équation
deKlein-Gordon, équation
desneutrinos.
Beaucoup
de ces résultats sont connus mais il nous sembleintéressant de montrer
qu’ils
découlent tous directement de théorèmesgénéraux
de démonstrationsimple ; chaque
fois il suffit de vérifier la con-dition
algébrique
decompatibilité.
Dans
l’appendice
on montre que siA(ç)
est àmultiplicité
constantepour ~ ~ 0,
une forme presquepartout compatible
estcompatible.
Nousachevons cette introduction en donnant
quelques
référencesbibliogra- phiques.
Sur la notion de formecompatible
on se reportera à[3] ] [4] ]
[29
à33 ]. L’équipartition
del’énergie
pour leséquations
d’évolution abstraites dans un espace de Hilbert a été étudiée dans[7] ] [2~] ] [2~] ] [2J] ]
[34] ] [35 ]. L’équipartition
del’énergie
pourl’équation
des ondes a étéétablie par Lax et
Phillips
dans leur ouvrage «Scattering Theory »
enutilisant la transformée de Radon et par
Brodsky [8] ]
parl’analyse
deFourier. Parmi les auteurs
qui
ont utilisé la transformée de Radon pour obtenir des résultats sur lecomportement asymptotique
des solutions eten déduire des théorèmes
d’équipartition
on peut citer : Avila et Costa[7] ] [2 ],
Bardos et Costa[6 ],
Costa[9 ],
Costa et Strauss[10 ].
Latransformée de Fourier a été
employée
par Dassios[11
à14 ],
Dassioset Galanis
[7~],
Dassios et Grillakis[16 ],
Duffin[20 ],
Strichartz[36 ],
Wilcox
[37 ].
Des résultatsd’équipartition
ont été obtenus par Dassios et Grillakis[18 ]
pourl’équation
des ondes en domaine extérieur et pourl’équation
des ondesthermoélastiques [17 ].
L’étude del’équipartition
del’énergie
pour lessystèmes
non linéaires a été abordée parGlassey [21 ],
et
Glassey
et Strauss[22 ].
Lesprincipaux
résultats de ce travail ont été annoncés dans[5 ].
1
RÉSULTATS
FONDAMENTAUXTHÉORÈME 1. On considère un
système hyperbolique
!£vérifiant (1 )
et
r~. ~
«Soient
f
uneforme sesquilinéaire
presque partoutcompatible
avec lesystéme L et 03C8
une solution libred’énergie finie.
On poseAlors
I(t)
tend vers 0quand | t|
tend versl’in, f ’-cni.
Réciproquement,
siI(t)
tend vers 0quand | t 1
tend versl’infini,
pour toute solutiond’énergie finie
de !£ alorsf
est presque partoutcompatible
avec L.Dans le cas où L est fortement
hyperbolique
on peutpréciser
larapidité
de la décroissance de
I( t).
50 A. BACHELOT
THÉORÈME 2. - On suppose que pour
tout ~ ~ 0, A(~) adrnet p
, valeurspropres distinctes de #
multiplicité
# constante. # On considère # uneforme
#sesqui-
linéaire ’
f compatible
avec lesystéme L et
unesolution 03C8 de
donnée initiale03C80
dans
(Y’(lRn)f (resp. dans
l> - 2 n
On pose :a) Alors
I(t)
est unefonction
e f de t(resp.
CL de t, L 2l -n) vérifiant
pour tout entier k (resp. pour k L) :
En
particulier
si est unefonction
à décroissancerapide
dont tous lesmoments sont
nuls, I(t)
est à décroissancerapide.
Toujours
dans le cas de fortehyperbolicité,
et sil’espace
est de dimensionimpaire, I(t)
s’annule en temps fini pour lesdonnées
initiales à supportcompact,
dés que l’on atteint la lacune.THÉORÈME 3.
(Équipartition
à tempsfini).
On suppose que la dimension yi de
l’espace
estimpaire
et que les p valeurs distinctes03BBj
deA( ç)
sont demultiplicité
constantepour 03BE ~
0. On notel5 =
Inf | 03BBj(03BE) - 03BBh(03BE)|.
On considère uneforme sesquilinéaire f ’
compa-lçl = 1
tible avec le
système ~
et une solutiond’énergie finie
de donnée initiale dans(L2(Rn))N
dont lo support soit inclusdans {| 1 x |
R}.
On note:Alors
I t
- 0 pourt 1 -.
Si
0(03BE)
admet desprojections
non nulles seulement sur les sous-espacesAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ’ théorique ’
2R propres associés à
03BBj1(03BE),
...,03BBjr(03BE), alors I(t)
= 0~~...~)= !~-~)!. ~...J.)
Pour établir le théorème 3 on utilise
l’homogénéité
dedegrés
1en ç
des valeurs propres
Âj(ç)
pourexprimer
comme transformée de Fourier par rapport à1 ç 1 =
p :On
applique
alors le théorème dePaley-Wiener-Schwartz,
lacompatibilité
de
f
assurant quel’amplitude
s’annule si~,~
=~,h. L’hypothèse
demultiplicité
constanteapparaît
donc naturellement pour minorer1 ~(~) 2014 ~h(~) 1. Néanmoins,
siÂj(ç)
est linéaireen ~, I(t)
s’écrit sous formede transformée de Fourier
en ç
et il y aéquipartition
en temps fini sans queA( ç)
soit demultiplicité
constante. Soit parexemple A( ç)
la matricediagonale
et =où akij
= 0 siCi
=Cj.
AlorsA( ç)
n’est pas àmultiplicité
constantepour ~ 5~
0 etf
est presque partoutcompatible
mais noncompatible
avec lesystème
= -A(d)t/J.
Si~r
= ... , est solution de =0, ~(0,. )
==~ro( . )
et si supp cB(O, R)
alors supp c
R)
et donc~) ==
0 si( t ( > 2R
5 =
Inf (| C, - C, h Ci -# Cj).
Lesystème :
=
~),
=~)~
...,t/J))
a été étudié par Hamdache
[28 ].
On peut étendre le théorème 1 au cas des
systèmes :
où les matrices
Aj
et B sont des matrices hermitiennes N x N. Ongénéralise
la définition 1.
DÉFINITION 2. - On dira
qu’une forme sesquilinéaire f
sur eN est presque partoutcompatible
avec lesystème (2)
si, pour presquetout 03BE
dans lesvecteurs propres n d c :
vérifient :
Si ç
= p ’ OJ où OJ est fixé dansS" -1,
les théorèmesclassiques
de pertur-52 A. BACHELOT
bation assurent
qu’il
existe une matricediagonale
réelleA~(/9)
et une matriceunitaire
P,/~).
toutes deuxanalytiques
par rapport a p dans [R et telles que : On note :On fait l’hypothèse suivante sur les .
Pour presque tout OJ dans
S" -1,
les fonctions~(p)-~(p) (l ~ 7~ ~ N)
ne sont paségales
à une constante non nullequand p
parcourt tR.L’hypothèse (HJ
assure que si~,~ ~
alors l’ensemble despoints
p où2014 (/~(p) 2014 ~,~’ h (P))
= 0 est discret. Nousénonçons
àprésent
le :dp
THÉORÈME 4. - On suppose
que le système (2) vérifie (Hl ) . Alors
étant une solution
d’énergie finie de (2) et f
uneforme sesquilinéaire presque
partout
compatible
avec (2) .’Réciproquement,
siI(t)
-+0, |t|
-+ 00 pour toutesolution 03C8 d’énergie finie de (2),
alorsf compatible
avec(2).
Remarque.
- Dans lesapplications
il arrive souvent que la valeur propre 0 deA(ç)
ouA(ç)
+ Bjoue
un rôleparticulier
vis-à-vis de la formesesquilinéaire f
étudiée et que celle-ci ne soitcompatible
que « pour les vitesses non nulles » c’est-à-dire que les vecteurs propres associés auxvaleurs propres non nulles soient
isotropes
pourf
sans que le noyau soit dans le côneisotrope
def .
Les théorèmesprécédents
demeurentvalides en
imposant
une contrainte sur la donnée initiale : on supposera que laprojection orthogonale
de~ro(~)
sur KerA( ç)
ou KerA( ç)
+ B estnulle,
cequi
revient à direqu’on
ne considère que lapartie
non stationnaire des solutions. Cettehypothèse
estautomatiquement
vérifiée pour les solu- tions d’uneéquation hyperbolique
du second ordre écrite sous forme desystème ;
de même dans le cas dusystème
deMaxwell,
la contrainte div E = div H = 0exprime
que lechamp électromagnétique
ne contientpas de
champ
stationnaire.Preuve du théorème I : .’
1)
Soit dans etAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ’ théorique ’
L’égalité
de Parseval donne :On
note ç
= p ’ 0 p et cc~ E S" -1. Ondésigne
par~.~ (~)
les p valeurspropres distinctes de
A(ç)
avec la conventionet on note
Pj(ç)
leprojecteur
associé à~,~ (~).
On remarque que : s’écrit:où
A
présent
nousappliquons
le théorème de convergence dominée àI(t).
Tout d’abord on a l’estimation :
’
où g appartient
à1).
D’autre part,
f
étant presque partoutcompatible,
pour presque tout cc~on a :
Donc,
pour presque tout cc~ dansS"-1, u(t, ~)
Le lemme de
Riemann-Lebesgue
assure alors que :Le théorème de convergence dominée
appliqué
àI(t)
achève d’établir lapremière partie
du théorème 1.2)
On note~,~ (~)
les N valeurs propres réelles de~4(~)
ordonnées defaçon
croissante :Ce sont donc des fonctions continues
de ç
en tant que racines dupoly-
54 A. BACHELOT
nome
caractéristique
dont les coefficientsdépendent
continuement deç.
On en déduit en
particulier
que leprojecteur Pj(ç)
associé àÂj(ç) dépend
mesurablement
de ç,
et, deplus, 1 Pj(ç) 1 ~ Mo.
SoitV m
une suitepartout
dense dans eN et ~p dans étant
fixé,
on pose :Soit la solution de
(1)
de donnée initialet/lo.
Parhypothèse
On
On en déduit que :
~p étant choisie
arbitrairement,
il existe donc un ensemblenégligeable
N
tel que Soit
~=~J~J~~;’
j = 1 m~N
alors = 0 pour
tout j
et tout m. Par densitéde
(Vm)
dans eN on en déduit que/(P/~ Pj(ç))
= 0 pourtout j
ce
qui
achève la preuve du théorème 1.Preuve du théorème 2.
Supposons
tout d’abord queappartient
à(~(~))~.
On note~.1(~) A2(~)
...~,p(~) les p
valeurs propres dis- tinctes deA(~). f
étantcompatible
avec lesystème /(P~),P~))==0.
L’égalité (3)
donne :’
On pose : On a donc :
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ’ théorique ’
On
intègre
la secondeintégrale
k + n fois parparties
en tenant compte du fait que est à décroissancerapide
sur[0,
+ oo[.
Onobtient :
On remarque que
Inf
1~(c~) 2014 ~(~) ~ 1 >
0 et donc~~
A ’
présent,
considérons le cas oùt/Jo E
l.Les calculs
précédents
restent valables si 2Or,
le théorème dePaley-Wiener
assure que et toutes ses dérivées sontmajorés
parC(I
+p)-l.
Une condition suffisante sur k et l est donc que : c’est-à-direSupposons
àprésent
que les moments03A6h
de s’annulent pour 0 h K.dkI
En
intégrant
parparties
2K + k + n + 2 foisl’intégrale
en p de~tk
onobtient : ~
Or,
on a :56 A. BACHELOT
Donc,
pour0
2K +1, p)
s’annule et lamajoration
~1 ~ ’
p=o .de 2014r devient:
~~
-
.. ~
Dans le cas ou tous les moments sont
nuis,
= 0 et iln’y
aplus
de terme debord
en p = 0 dans lesintégrations
parparties
etpour tout N on a :
et donc
ce
qui
achève la preuve du théorème 2.Preuve du théorème 3. Soit
03C80
dans de support dansB(O, R).
Soit f: > 0 et dans de support dans B(O.R) et tel que :
Si
et
est solution de
(1)
à donnée initiale et C est la solution de(1)
àdonnée initiale
t/I 1
on a :On évalue
J(t)
à l’aide de(4) :
Anna/es de l’Institut Henri Poincaré - Physique , théorique ,
En faisant le
changement
de variable (1) 2014~ 2014 (1) on obtient :Or.
et en
changeant
lesindices /?
+ 12014 /’
et p + 1 - h :A
présent
faisons lechangement
de variable p -~ 2014 p en remarquantque n - 1 est pair
si bien que(- p)"-1 - p"-1 :
:Grâce à
(5)
on en déduit que :On note
~r 1 étant
une fonctionen + 1( [Rn)
à support dansB(O, R), d’après
le théorème58 A. BACHELOT
de
Paley-Wiener 1(03BE)
admet unprolongement analytique
en une fonctionentière
,11 C;). ; E (fn
vérifiant :En
particulier
enconsidérant’
= p ’ a~ avec p e Cet
a) E S" -1 on voit que estprolongeable
en une fonction entièresur C03C1
et vérifie pour p e C :Le théorème de
Paley-Wiener
assure alors que la transformée de Fourier de par rapport à p est à support dans[ - 2R, 2R ].
On en déduit que :SI Or
Donc,
sialors
J(t)
= 0et 1
E; si bien queI(t)
= 0.Enfin,
on remarque que sialors où
ce
qui
achève la preuve du théorème 3.Preuve du théorème 4. Soit
x)
la solution de :de donnée initiale
x) = (L2(f~n))N, f
étant une formesesqui-
linéaire sur
eN,
presquepartout compatible
avec(2),
on note :8 > 0 étant
donné,
on choisit tel que :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
et
On
désigne
par~(t, x)
la solution de(2)
de donnée initiale~(o, x)= ~r 1 (x)
et on note :
Grâce à la conservation de
l’énergie,
on a :où o ne
dépend
que de1 L2.
Exprimons J(t)
à l’aide del’égalité
de Parseval :où
D’une part, on a :
où g
est dansD’autre part, a~ étant fixé dans le théorème de Rellich assure
l’existence d’une matrice
diagonale
réelleA~,( p) _
et d’unematrice unitaire
analytiques
par rapport à p dans R et vérifiant:Si 03C0j
désigne
la matrice deprojection
sur la composante (’») s’écrit :03BB03C9j - 03BB03C9h
étantanalytique
surIR, 03BB03C9j
==03BB03C9h
sur R ou sur un ensemble discret.Si
~,~ _ ~.h
lacompatibilité impose
que pour presque tout p et presque tout 03C9 : f(P-103C9(03C1)03C0jP03C9(03C1)1(03C103C9), P-103C9(03C1)03C0hP03C9(03C1)1(03C103C9)) = 0 si bien quel’intégrale
est nulle.Donc,
dans la somme(7)
nefigurent
que lesintégrales correspondant ~.h .
Nous allons montrer que cesintégrales
tendentvers 0
quand t ~ 1
~ ce. Soit R > 0 tel que :Soit 81 1 > 0.
Puisque ~,~ ~ ~,h
+ cste l’ensemble despoints
p de[0,
R]
Vol.46,n" 1-1987.
60 A. BACHELOT
d
où
(~,~ ( p) - ~,h ( p)) égale
0 est fini. On choisit alors x dans.@(~)
telle quedp
x soit
égale
à 1 sur unvoisinage
de~,
assezpetit
pour queOn a
alors,
où et
L’amplitude A( p)
est une fonction de~(tR)
et ne s’annule pas surun
voisinage
du support deA(p).
Le théorème de laphase
stationnaireassure alors que :
Ceci achevé de montrer que pour presque tout 03C9
Le théorème de convergence dominée permet de conclure que
J(t)
~ 0quand t ~ 1
~ oo cequi, joint
à(6),
termine la preuve de lapremière partie
du théorème. La preuve de la deuxième
partie
estrigoureusement analogue
à celle du théorème 1.
II. EXEMPLES
Nous
appliquons
les théorèmesprécédents
àl’étude, successivement,
del’équation
desondes,
dessystèmes
du second ordre = 0ce
qui
permet de traiterl’équation
des ondesélastiques
en milieu inhomo-gène
etl’équation
des ondesmagnétoélastiques
en milieuparfaitement conducteur ,
dusystème
deMaxwell,
dusystème
de Dirac.Enfin,
nous établissons un résultatanalogue
pour lessystèmes
hermitiensinhomogènes
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
tels que
l’équation
de Klein-Gordon ou lesystème
de Dirac avec massenon nulle et donnons un
exemple
desystème
n’admettant aucune formed’équipartition
del’énergie : l’équation
des neutrinos.1 ) L’équation
des ondes.Le
problème :
est
équivalent
ausystème :
~lVt..’l,’ ll/ ~ (ll~. ll~~...., ll_~-~ ~’ 11/U - (s. .~.v,. ..., ,f-~~ ~ l.’t
L’équipartition
del’énergie
de us’exprime
à l’aide :où
f
est la formesesquilinéaire
de matricediagonale.
Le
polynôme caractéristique
deA(ç)
estégal
à~,n -1(~2 - ~ ~ ~ 12).
Unvecteur propre X de
A(ç)
associé à ~1 ç 1,
E - :t1,
est de la forme X =x°,
Ex0 |03BE| 03BE);
doncf(X, X)
= 0. D’autre part, laprojection
surKer
A( ç)
d’un vecteur X =(x°, x)
x Rn estégale
à0,
x - 2(ç . x)03BE).
Sachant que
1 ç 1
la
projection orthogonale
de(Po(ç)
sur KerA(ç)
est nulle. On peut doncappliquer
les théorèmes 2 et 3 en tenant compte de la remarque. On en Vol. 1-1987.62 A. BACHELOT
déduit que si
V~/
et g sont dansL2(f~")
la différence entrel’énergie cinétique
etl’énergie potentielle
de u tend vers 0quand t ~ 1
~ oo ; sif
et g sont dansp(Rn),
la décroissance est de l’ordrede |t |-n
et si 0 n’estpas dans le
support
def et g
la décroissance estrapide ; enfin,
sisupp
f ~
supp g est dans la bouleB(O, R)
il y aégalité
entrel’énergie cinétique
etl’énergie potentielle pour t ~ >
R( [20 ]).
2) Équations
du second ordre.On considère une
solution
dusystème hyperbolique
du second ordre suivant :où
les
A~
étant des matrices hermitiennes N x N. On suppose que~) ==
vérifient :
L’énergie cinétique K(t)
etl’énergie potentielle
P(t) sont définies par :Le
problème
deCauchy
(8) (9) estéquivalent
ausystème :
et
où f
est la formesesquilinéaire
sur eN x eN définie par :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique " théorique "
Nous allons montrer que si 0 n’est pas valeur propre de
A(~), f
est com-patible
avec lesystème ( 10).
Soient
A( ç)
une matricediagonale
réelle etP( ç)
une matrice unitaire telles que :~Si on note :
et
on vérifie aisément que :
si bien que les valeurs propres de
j~)
sent celles deA((;)
et leuropposé
avec la même
multiplicité.
Soit 03BB ~ 0 une valeur propre deA(03BE)
et(X, Y)
un vecteur propre
associé ;
alors X= 1 03BB A(03BE)Y.
On évalue : /or
Donc
/((X, Y), (X, Y))
== 0 cequi
montre quef
estcompatible.
Nouspouvons
appliquer
le théorème 1. Pourappliquer
les théorèmes 2 et 3 il est nécessaire que les valeurs propres dej~(~)
soient demultiplicité
cons-tante. Une condition suffisante pour cela est que la
multiplicité des p
valeurspropres
)w,;( ç)
deA( ç)
soit constante et que pourtout ç #-
0Un cas
particulier important
pour lesapplications
est celui oùNous concluons cette étude en
énonçant
le :THÉORÈME 5. - On suppose que 0 n’est pas valeur propre de
A(ç)
pour presque toutç.
Alors si on note E =K(t)
+P(t) l’énergie
totaleconservée,
on a :
64 A. BACHELOT
Si on suppose, de
plus,
que~(~)
est àmultiplicité
constante,pour ~ ~
0K(t) - P(t)
décroîtcomme |t|-n
si03C80 et 03C8
1 sont dansp(Rn);
etsi,
deplus,
tous les moments de
et 03C81
sontnuls,
alorsK(t) - P(t)
est à décroissancerapide.
On suppose que
A(ç)
etA(03BE) vérifient
leshypothèses ci-dessus,
et que la dimension del’espace
estimpaire,.
alorsK(t)
=P(t)
si~
CM
et sont les
valeurs propres
distinctes de~(~). En particulier, si (12)
estsatisfait, K(t)
=P( t)
pouret
plus généralement l’énergie cinétique
etl’énergie potentielle
de la compo- sante de l’onde de vélocité|03BBj sont égales
pourt | R
= Inf(03BBj(03C9)).
. -J
nn a un résultat
analogue
pour:En effet, la forme
sesquilinéaire
sur ([2N définie par :est
compatible
avec lesystème (10)
car pour X== - 1
A
On peut donc
appliquer
les théorèmes1,2,
3 àI(t)
et obtenir un théorèmeanalogue
au théorème 5. La convergence vers 0 deI(t)
donnée par(13) exprime
que le momentde 03C8
devient réelquant t 1
~ oo .Enfin,
on peut énoncer un résultatanalogue
enappliquant
le théorème 4 auxéquations
du
type :
Le théorème " 5 permet de " retrouver des résultats récents sur la propa-
gation
des ondes en milieu nonhomogène.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique " théorique "
3) L’équation
des ondesélastiques anisotropes.
Il
s’agit
dusystème
du second ordreL’équipartition
del’énergie
a été étudiée par G.Dassios,
E. Galanis[15 ]
et G.
Dassios,
M. Grillakis[16 ].
L’écriture tensorielle( 14)
est en faitéqui-
valente à un
système
de type(8)
et vérifiant(12).
On peutappliquer
lethéorème 5 à :
4) L’équation
des ondesmagnétoélastiques
.dans un milieu conducteur.
Le
déplacement M()
d’un milieuélastique, homogène, parfaitement
conducteur et soumis à un
champ magnétique
constant H vérifie leséqua-
tions :
où
Cette
équation
est en faitéquivalente
à unsystème
du type(8)
vérifiant(12).
Le théorème 5 montre
l’équipartition
entrel’énergie cinétique K(t)
etl’équation potentielle P(t),
somme del’énergie
de torsionélastique
et del’énergie
d’interactionmagnétique :
Le résultat a été établi par G. Dassios
[13 ].
5) Équations
du second ordre nonhomogènes.
On peut utiliser le théorème 4 pour
généraliser
le théorème 5 à l’étude deséquations
du type :66 A. BACHELOT
où
les matrices
Ai
et B étant hermitiennes.L’énergie cinétique K(t)
etl’énergie potentielle P(t)
sont définies par :L’équation (15)
estéquivalente
ausystème :
où
Soit
(X, Y, Z)
un vecteur propre dej~(~)
+ ~ associé à une valeurpropre ~,
7~ 0. On a :On déduit
de ( 17)
que :( 17)
et( 18)
donnent( 17)
et( 19)
donnent :On en conclut que :
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
Montrons à
présent
que laprojection
de~P(0, ç)
sur Ker~(~)
~- ~ estnulle si
A2(ç)
+B2
est inversible.Diaprés (17) (18) (19)
un vecteur(X, Y, Z)
est un vecteur propre pour
d(ç)
+ ~ siOn en déduit que les valeurs propres non nulles de
J~(~)
+ ~ sontégales
à :t
où
est valeur propre non nulle deA2(ç)
+ B2.Décomposons
et
~rl(~)
enprojections
sur les sous-espaces propres deA 2( ç)
+ B2supposée
inversible :et
(A2(ç)
+ où est l’ensemble des valeurs propresde
A2(ç)
+ B2.Sachant que
on a :
ce
qui
réalise ladécomposition
deBÎ1 o( ç)
selon les sous-espaces propres dej~(~)
+ ~. On en déduit que laprojection
deBo(ç)
sur le noyau est nulle. On peutappliquer
le théorème 4 à laforme 1 X 12 - Y 12 - 1 Z 12
pour les solutions du
sytème ( 16)
en tenant compte de la remarque pourvu que les valeurs propres dej~(~)
+ ~ vérifientl’hypothèse H 1
que l’on peutexprimer
en fonction des valeurs propres deA 2( ç)
+ B2.68 A. BACHELOT
Pour presque tout cv dans
sn-l,
si et,uh( pco)
sont deux’
valeurs propres de
p2A2(a~)
+B2, analytiques
pour p >0,
alors1 j(03C103C9) - h(03C103C9)
etj(03C103C9)
+h(03C103C9)
ne sont pas identi-quement égales
pour p > 0 à une constante non nulle.THÉORÈME 6. - On suppose que B est inversible ou que pour presque tout
ç, A( ç)
est inversible. On suppose, deplus,
que estvérifiée. Soit 03C8
unesolution
d’énergie finie
de(15).
On note El’énergie
totaleconservée,
somme del’énergie cinétique K(t)
et del’énergie potentielle P(t)
oùAlors
,
6) Système
de Maxwell.On considère le
système :
Les deux
premières équations
sontéquivalentes
ausystème
hermitienoù
Les valeurs propres de
A( ç)
sont0, 1 ç 1, - 1 ç 1
et sion a :
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ~ théorique
si bien que
D’autre part, si
!
est laprojection
desur
KerA( ç)
on voit aisé-ment que
[Y0] y
Le calcul donne alors :
Si la donnée initiale
E(O, x), H(O, x)
vérifie :la
projection
de(Ê(O~H(0~))
surKer A(~)
estégale
à((~-Ê(0~))~
(~ ’ H(O, ç»ç)
= 0. On peutappliquer
les théorèmes1,
2 et 3 en tenantcompte de
la remarque pour les formes/((E, H), (E, H» == 1 E /2 - H 12
eton retrouve
l’équipartition,
àtemps
fini pour les données à support compact, del’énergie électrique
et del’énergie magnétique,
etl’orthogonalité
de E et Hquand t ~ 1
~ oo,[10 ].
7) Système
de Dirac(masse nulle).
On considère le
système
hermitienoù
où
désigne
les matrices de PauliB. Hanouzet et J. L.
Joly
ont montré dans[31 ] qu’une
formesesquili-
néaire sur ([4 était
compatible
avec lesystème
de Dirac si et seulement sisa matrice est de la forme :
ex =
1~=0 correspond
à la matrice y4 dans les notations habituelles de70 A. BACHELOT
la théorie de Dirac et donne
l’équipartition
de lacharge
entre les deux fonc-tions d’onde
(~r ~, ~r4) qui
composent lespineur !//
Cette
équipartition
a été établie par Costa et Strauss[10 ].
a =
0, ~3 = 1 correspond
à la matricequi apparaît
souvent enthéorie de
jauge.
A notre connaissancel’équipartition
pour la forme 03B3403B35 n’était pas établie.Enfin,
notons que le théorème 3s’applique
etqu’il
y aéquipartition
en temps fini pour les données initiales à support compact.8) Système
de Dirac(masse
nonnulle).
Les
champs fermioniques
lihres massifs obéissent aFéquation :
où
Les valeurs propres de
A(ç)
+M03B34
sont:tJI ç 12
+ M2 et un vecteurpropre
(X, Y)
vérifie :si bien que et
On en conclut que la forme
sesquilinéaire 1 t/1 112 + 1 tf212 -1 t/1312 -1 t/1414
n’est pas
compatible
avec lesystème
de Diracmassif,
c’est-à-direqu’il n’y
a pas
d’équipartition
de lacharge entre (t/1 b t/1 2) et (~3, ~4) alors
que, parcontre, la forme
sesquilinéaire (~r 1 ~r3
+~24~ 4 - 4~ 34’ 1 - ~4~2)
est compa- tible si bien que l’on peut luiappliquer
le théorème 4.9) Équation
de Klein-Gordon.On considère
l’équation :
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ’ théorique "