A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
C ÉLESTIN C LOTAIRE K OKONENDJI Sur les familles exponentielles naturelles réelles de grand-Babel
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 4, n
o4 (1995), p. 763-800
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1995_6_4_4_763_0>
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Sur les familles exponentielles naturelles réelles de grand-Babel
CÉLESTIN
CLOTAIREKOKONENDJI(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. IV, n° 4, 1995
RÉSUMÉ. - Un grand nombre de familles exponentielles naturelles
(f.e.n.)
sur IR dans la littérature ont des fonctions variances de la forme RA +Q0394
où R, Q et 0394 sont des polynômes de degrès 1, ~ 2, et 2 respectivement. Cette classe de f.e.n., appelée "grand-Babel" a été intro-duite par G. Letac comme une généralisation raisonnable des classes de Morris et de Mora. Elle est fermée par réciprocité et contient les classes de
Babel et de Seshadri. Ce travail est consacré à la caractérisation suivante de la classe grand-Babel : pour tout polynôme T de degré 4, considérons la courbe gauche CT de
u(À)
de vecteurtangent ~ ~ 2 , ~, 1)/T(À).
.Soit A donné ; nous montrons qu’il existe au plus une f.e.n. F de fonction
variance RA + qui admette une famille conjuguée au sens bayé- sien, et qui soit une famille exponentielle générale
(f.e.g.)
dont la f.e.n.associée soit concentrée sur CT . Nous montrons aussi qu’il y a une cor-
respondance quasi bijective entre T et
(R,Q).
Tout cela est précédé deconsidérations géométriques, d’exemples de f.e.n. de
grand-Babel
et de techniques probabilistes de construction de ces exemples.ABSTRACT. - It is shown that a large number of natural exponential
familles
(NEF)
on IR have variance functions of the form RA + where R, Q and A are polynomials of degree 1, ~ 2and
2 respecti- vely. This class of NEF, called"grand-Babel"
by G. Letac, generalizes theMorris and the Mora classes, contains the Babel and the Seshadri classes, and is closed by inversion. This paper characterizes the grand-Babel class
as follows: for ail polynomials T of degree 4, consider the curve CT of with
u’(À) = (~12, ~,1)/T(a).
Given 0, we show that thereexists at most one NEF with variance function RA + which admits
a conjugate family in the Bayesian sense and which is a general exponen- tial family such that its associated NEF is concentrated on Cy. We show
also that there is a quasi-bijection between T and
(R, Q).
This characte- rization is preceded by some examples, a probabilistic construction and ageometric study of the class.
( *) Reçu le 16 septembre 1994
(1) Université de Pau et des Pays de l’Adour, Dépt. de Statistiques et Traitements
Informatiques des données, Av. de l’Université, F-64000 Pau
(France)
E-mail : celestin.kokonendji@univ-pau.fr
1. Introduction
Nous commençons par
rappeler
le vocabulaire sur IR des familles expo- nentielles naturelles et de leurs fonctions variances. Sur IRn ou un espace Eapproprié,
onpeut
consulter[4]
ou[22].
Soit M = l’ensemble des mesures ~~,
positives
sur IR(éventuelle-
ment non
bornées)
non concentrées en unpoint
et telles que si la transformée deLaplace
: IR- ~ ] 0 , +00]
estalors l’intérieur de l’intervalle
{~ ~ ~ L~ (8) -I-oo }
est non vide. Pourune mesure
(non-nécessairement
uneprobabilité)
fixée dansM , l’ensemble
F = des
probabilités
sur IR :quand 0
varie dansO(~c.),
estappelé
lafamille exponentielle
naturelle(f.e.n.) engendrée
par Il est clair que si ~c et~c‘
sont dansM,
alors les deuxensembles et coïncident si et seulement s’il existe
(a, b)
dansIR2
tels que
Étant
donnée une f.e.n.F,
l’ensembleBF
=(p
~ =désigne
l’ensemble des
générateurs (ou bases) possibles
de F.Évidemment
F CBF.
Notant pour p dans :=
Log L
latransformée
cumulante de ; estanalytique
et strictement convexe dans9(~).
Deplus, pour 1
dansO(~),
la moyenne et la variance deP(~,~)
sontsimplement ~~(~)
et~(~)
respectivement.
Définissons maintenant la fonction variance d’une f.e.n. Tout
d’abord,
ilest raisonnable
d’appeler
l’intervalle ouvertMF
=k’ (0398( ))
domaine des moyennes deF;
ildépend uniquement
de F et non d’un pparticulier BF.
Ensuite,
si : est laréciproque
de la fonction croissantek)
et si on
définit,
pour m dansMp,
alors
l’application F,
m ~P(m, F)
est unebijection ;
c’est laparamétrisation
de laf.e.n.
F par la moyenne.Enfin,
la fonctionest
appelée
lafonction
variance deF ;
il est alors facile de vérifierqu’on
aLa fonction variance
joue
un rôleimportant
en théorie de famillesexponentielles. Depuis
que C.-N. Morris(1982)
a montréqu’elle
caractérise la f.e.n.(i.e. MF
=MF1
,VF
=VF1
si et seulement si F = la fonctionvariance
présente généralement
une formeplus simple
que les mesuresgénératrices
de la f.e.n. ou leurs transformées deLaplace.
Cette observationa conduit
(en commençant
par C.-N.Morris)
à, chercher à décrire les f.e.n.ayant
une fonction variance de forme donnée.Ainsi,
on a tout d’abord la classe de Morris[27],
notéeM2 ,
des f.e.n. de fonction variancequadratique qui compte
sixtypes
bien connus :normal, Poisson, binomiale,
binomialenégative,
gamma et cosinushyperbolique.
En-suite,
nous avons la classe de Mora[25] (voir
aussi[24])
notéeM3
des f.e.n.de fonction variance strictement
cubique qui comporte également
sixtypes :
gaussienne-inverse, Ressel-Kendall,
Arcsinusstrict, Abel, Takacs,
Arcsinuslarge.
Ces douzetypes
deM2
UM3
sont desexemples
fondamentaux de f.e.n. réelles.Notons que pour des raisons discutées ailleurs
(e.g. [24]),
il n’est pas trèsintéressant de classer les
f.e.n.,
dont la fonction variance est unpolynôme
de
degré >
4.Signalons
parcontre,
que les f.e.n. de fonctions variancespuissances (i.e. VF(m)
=Ama, (A, a)
ElR2)
etexponentielles (i.e.
em)
ont été entièrement décrites par B.Jorgensen [13] (voir
aussi Bar-Lev et Enis[2])
et[14, § 2.8] respectivement.
Cependant,
dans la discussion de l’article deJorgensen [13],
G. Letac amentionné
l’importance
des f.e.n. de fonction variance de la formeoù
Pi, Q et 0
sont despolynômes
dedegrés 3,
2et
2. Mais peu detemps après,
il a été observé dansBar-Lev, Bshouty
et Enis[1]
et dansLetac
[21]
que cette dernière classe de f.e.n. s’avèretrop
vaste pour êtreétudiée,
et il existe unegénéralisation plus petite
etplus
réaliste des classesM2
et.ll~t 3 .
D’où la définition suivante.DÉFINITION
1.l. - Unef.
e. n. F sur IR est dite degrand-Babel
s’il existe troispolynômes R, Q
et ~ dedegrés 1,
2 et 2respectivement
telsque
VF
soit la restriction surMF
deDe
plus,
on dira que F estdégénérée
si ,~ est le carré d’unpolynôme
dedegré
1. Elle est dite nondégénérée
dans le cas contraire.(Notons
que le mot "Babel" estformé
despremières
lettres des noms des auteurs dejl~
etde cités
ci-dessus. )
Cette classe de
grand-Babel
contient évidemment les éléments deM 2
UM3 qui
sont évidemment les seulsdégénérés
dans la classe. Elle contient naturellement les dix-huittypes
de la classe de Babel(d’où
vient le nom"grand-Babel" )
décrits par Letac([21]
ou[22])
et caractérisés par des fonctions variances de la forme(1.3),
avecR(m)
= b(une
constanteréelle), Q(m)
= a~n + c etA(m)
unpolynôme
dedegré
2. Notons que la classe de Babel(qui
est àl’origine
une extension de.~t 2 )
admet une sous-classeremarquable
notée52 et
formée des troistypes "Hermite, Laguerre,
noncentral
X2"
dont les fonctions variancesrespectives peuvent
se mettre sous la formeoù A est un
polynôme
dedegré
1 et P unpolynôme
dedegré
2. Enfin laclasse de
grand-Babel
contient aussi lestypes (SIG, SRK, SAb, STa,
SSAet
SLA)
de la classe de Seshadri et notée53 ([16]
ou[17]).
Cette classe deSeshadri est définie par les fonctions variances de la forme
(1.4)
avec P dedegré
3 et A dedegré
1. La transformation deLindsay
de.~1~t3 ([18]
ou[19]) prend
ses valeurs dans53 .
Les fonctions variances des éléments de53
sontdonc de la forme
(1.3)
avec R et A dedegré
1 etQ
dedegré
1.Une
propriété importante
de la classe degrand-Babel
estqu’elle
estfermée par
"réciprocité".
Eneffet, rappelons
d’abord l’action de cette transformation sur les f.e.n. réelles introduites par Letac[20].
Soit F et
Fi
deux f.e.n. sur IR. Lecouple (F, FI)
est ditcouple réciproque
s’il existe un
couple ( , 1)
dansBF
xBF1 (appelé
aussi"réciproque"
entant
qu’élément
de M x tels que :i)
les deux intervalles ouvertsO+ (~c) .- ~ 9 E O(~c) ~ ~~(8) > 0 ~
etO+
sont nonvides ;
ii)
la fonction :O+ (~c) -~
est unebijection
de fonctionréciproque -~ ~1.
.De
plus,
on a la caractérisation suivante en terme de fonction variance : lecouple (F, Fi)
estréciproque
si et seulement si :2022
M+F
:==] 0 , [ et M+F1
sont nonvides,
~
l’a,pplication
m ~1/m
restreinte àMt
est unebijection
dansM~1,
. pour tout m dans on a
On en déduit que si une f.e.n. F est telle que
VF
= RA + avecdeg R 1, deg Q
2 et 2 et s’il existe une f.e.n.Fi
telle que(F, Fi)
soit uncouple réciproque,
alors on a :avec
de
degrés 1,
2et
2respectivement.
Ce résultat
permettrait
la fabrication d’autres éléments degrand-Babel
directement à
partir
de ceux de Babel(ex. 2.7)
ou de Seshadri. Notons enfin que ceconcept
deréciprocité possède quelques interprétations probabilistes ([20], [22]
ou[24]).
Dans la section2,
nous donnerons(voire rappelerons) quelques exemples
de f.e.n. degrand-Babel.
Dans la section3,
nous don-nerons
quelques
constructionsprobabilistes
d’éléments degrand-Babel
àpartir
des élémentsdégénérés
deM2
et deM 3.
Cesexemples
sont toutefoisinsuffisants pour
pouvoir
décrire tous lestypes
de la classe degrand-Babel.
Mais avant de montrer dans la section 6 le
principal
résultat de cetravail, qui
est une caractérisation de la classe
grand-Babel,
nous introduisons d’abord dans la section 4 la notion de "caste"qui
sera suivie dans la section 5 de considérationsgéométriques
associées à cette notion.2.
Exemples
Rappelons
d’abord l’outilindispensable
pour le calcul de la fonction variance d’une f.e.n. degrand-Babel ayant
une transformée deLaplace
explicite.
THÉORÈME
2.1. - SoitA;
B et C troisfonctions analytiques
réellessur l’intervalle ouvert et notons
Supposons
que A et D n’ont pas de zéro sur , et que D est strictementpositive
sur Si x : -~ IR est unefonction
continue telle que :alors il existe ~ dans
~-l, 1~
tel que x =(-B
+~~)~2A,
et x est unefonction analytique.
Deplus
six~
n’a pas de zéro surM,
, nous avons :Dém.onstration . Voir
~17,
lemme2.1~ .
Comme
exemples d’utilisation,
citons lespropositions
2.2 et 2.3 de[17].
C’est un résultat très
important
par la suite etplus général
que celui donné dans le cas Babel([22, chap. 5,
th.3.1]).
Donnons maintenant
quelques exemples
d’éléments degrand-Babel.
Exemple
2. 2[15,
sect.6.2~ .
Soit a > 0 etAlors
0398( )
=IR,
= a +ch 03B8, MF
=] - 1, 1 [ et
On remarque évidemment que, si a = 1 alors F =
F(p)
est dutype
binomial
de M2, si 0 a 1
alors F est dutype
"trinomial" de Babel[22, chap. 5,
sect.6],
et si a > 1 alors F est dutype
"convolution de deux binomiales" de Babel[22, chap. 5,
sect.7, (6)].
~. ~ - Soit ~c = dans ,,’1~ définie par sa fonction
génératrice
Alors
0398( ) = ] - ~, 0 [,
= 1 -1 - e03B8, RIF
=] 0 , [ et
Une
interprétation probabiliste
de F =F(p)
est la suivante : soit(X, Y)
une variable aléatoire
(v.a.)
deIR2
telle que Y suit une loigaussienne
inverseet
Y)
soit de Poisson de moyenne Y.Alors,
on voit aisément queLoi(X)
E F par le calcul deExemple 2.4 [8,
corol.5]
. - Soit B = un mouvement brownienstandard. Notons :
~
Alors
pour 0 1/2.
Parconséquent,
si ~c est la loi commune de r~,~
et T(T oo)
alors =
] 0 , [ et
On
peut
consulter l’article de Imhof([10,
lemme1]
avec 8 =1)
pour ladensité
Exemple
2. 5[12, t2.5)] . Jorgensen
a considéré la. distribution03BB ~ 0, |a| 1 et
est la fonction de Bessel modifiée de
espèc.e; p
est un casspécial
dela "distribution
hyperbolique généralisée"
de Barndorff-Nielsen[4].
Alors8(p) = ] - 1, 1[, k (03B8) = 1 - 03B82, MF
= !R etNotons que F =
F(Il)
est sa propreréciproque
au sens(1.5).
Interprétation probabiliste :
soitBi
etB2
deux mouvements browniens standardsindépendants,
et soitT =
inf{t
>0 ~ B2 (t +
t + 1 =0 ~
et + oo si cet ensemble est vide.Alors
Exemple
2. 6[9].
- Soit X =(Xn) _i
une suite de v.a. i.i.d. de Bernoulli telle que pour toutet soit N = un processus de Poisson
standard, indépendant
deX. . Si on note
S(t)
=Xi
+ ... +XN(t) (avec S(t)
= 0 siN(t)
=0)
et~c1 =
Loi ,S‘( 1 ) .
Alors pour tout p > 0 lapuissance pième
de pi estoù
est la fonction de Bessel modifiée avec r E
IR+ ,
et donc8(pp)
=IR,
=
p( ch 0 - 1),
IR etDe
plus,
si vi est la loide T1
=inf {t
>0 ,S’{t)
=1}
restreintà 1
+00alors pour tout p > 0 la
puissance pième
de v1 estet donc
Il est clair que et
F(vp)
sontréciproques
au sens(1.5).
C’est unexemple typique d’interprétation probabiliste
deréciprocité
donnée par Letac([20], [22]
ou[24]).
Exemple
~.7. -(Construction
parréciprocité :
uneapplication
du théo-rème 5.3 de Letac et Mora
[24].)
Soit Pt =exp(t11)
dans M avec t > 0 et= dx. On a :
Soit X = le processus à accroissements
indépendants
et station-naires
gouverné
par lesemi-groupe
deprobabilités (P(1,
avec 80,
et soit
Tl = -
X (t) = 1 ~
et + oo si cet ensemble est vide.Alors pour tout p >
0,
on a :i)
la loi vp del’image
de Ti par x ~ .r 2014 p est laprobabilité
avec
et 8
-1(notons
que si -1 80,
vp n’est pas une loi deprobabilité) ;
ii)
la transformée deLaplace
de vppour 0
0 estpour tout s >
p(l
+0);
iii)
la fonction variance est donnée sur] 0 , [ par
Remarques.
- Pouri),
on a utilisé un résultat dû à Zolotarev etsimple-
ment énoncé dans
[24,
th.5.4, (5.17)] ;
pourii),
on s’est servi de la définition decouple réciproque
de mesures et on en déduit queet pour
iii),
on a utilisé(1.5) puis
la transformation affine(2.2)
ci-dessous.Notons que ce genre
d’application
du théorème 5.3(et
éventuellement du théorème5.6)
de Letac et Mora[24] permet
de construire des éléments de la classe degrand-Babel
àpartir
de ceux bien connus des sous-classes nondégénérées
de Babel et de Seshadri.Nous terminons cette section en
rappelant
deux transformations élémen- taires sur les f.e.n.(e.g. [22]
ou[24]).
a) Affinité.
- Soit F une f.e.n. et A : IR ~IR,
x ~ a1x + ao avec(a1, ao)
E IR* x IR. Alorsl’image A(F)
des éléments de F par A est unef.e.n. telle que et
b)
Puissance. - Soit 1~ M et F1
= L’ensemble deJorgensen
ou
A F1
est l’ensemble des réels p > 0 telsqu’il
existe ~Cp(notée
aussidans M avec
0(pp)
= =(0).
Alors pour tout p dansAF1
la f.e.n.Fp
=F(pp)
est telle que = etNotons que
AJi-1
U~0}
est unsemi-groupe
additif ferméde [0, [ et
que la convolution p * q estégale
à Deplus,
on atoujours
IN* CEn
particulier
siAJi-1 = ] 0, -f-oo ~ ,
pi ouFi
est dit indéfiniment divisible.3. Visite de
l’origine
de processusgouvernés
parles lois de Morris-Mora
Dans cette
section,
nous allons montrer deux résultatsqui
sont en faitdeux
techniques
de constructionprobabiliste
d’éléments degrand-Babel
nondégénérés
àpartir
de ceux de Mora.~I~t3.
Nous allons d’abord énoncer
plus généralement
chacun des résultatsqui
seront suivis des remarques
d’application
concrètes.Ensuite,
nous donneronsdes démonstrations
plus
loin. Nous noterons ici pour les v.a.X,
la transformée de
Laplace
deX ;
et donc1~~ {8)
=Log L~’ {8‘)
la transformée de cumulant deX
,F(X)
=F(Loi(X))
la f.e.n.engendrée
par laLoi(X)
est
parfois Vx
=~F{l~’ la
fonction variance deF(X).
.PROPOSITION 3.1. - Soit ~c1 une loi de
probabilité
surIR+
etindéfini-
ment divisible et soit X = le processus de
Lévy gouverné
par ~cl.Noions,
pour tout i = 0 ou1,
~
avec ~-2 = si ce~ ensemble est vide. Alors
De
plus, si
pi est telle que =m2(a
+bm)
avec~
=J û , +00 [
et(a, b)
EIR+ ~ ~ (û, 0) } ,
, alors on aRemarques.
. - Les f.e.n. deM2~M3 (la
classeMorris-Mora) engendrées
par une telle ~c1 de la
proposition
3.1 sont de troistypes
etappelées
~ gamma
(a
>0.
b = 0 et doncF(To)
est dutype
Ressel-Kendall de.NI3);
~
gaussienne
inverse(a
=0,
b >0) ;
~ Ressel-Kendall
(a
>0,
b >0).
PROPOSITION 3.2. - Soit 1 une
probabilité
concentrée sur IN telle que~c1
(~0~)
>0,
et soit X =(~Yr~) °° 1
une suite de v. a. i. i. d. de loi NotonsSo
=0, Sn
=(1 -
et pour tout i = 0 ov 1 : :avec
Ti
= +00 si cet ensemble est vide. AlorsDe
plus,
si pi est telle que :Remarques
A)
Les f.e.n.engendrées
par une telle pi dei)
sont de deuxtypes
dans.1~t2 (classe
de Morris[27]) :
Poisson(a
=0)
et binomialenégative (a
>0).
Ainsi,
la v.a.To
fournit uneinterprétation probabiliste
des deuxtypes correspondants
deM 3 (classe
de Mora[24] :
Abel(a
=0)
et Takacs(a
>0).
B)
Les f.e.n.F(J11)
deii)
sont au nombre dequatre types
dansM 3 : Abel,
Takacs,
Arcsinus stricte({3
=0)
et Arcsinuslarge.
Démonstration de la
propostion
3.1Notons
X t
= t -Xt. Puisque
les lois deX 1
et de Tl forment uncouple réciproque (d’après [20,
th.2.1~, [24,
th.5.3]),
on aSoit T =
inf{t
>0
>0}
avec T = si cet ensemble est vide.Prabhu
[28,
th.1]
a montré que pour tout 0 EO+ (Tl )
et a EDonc, pour 8 ~ ~~
dansO+ ( T1 ) f1 O+ (x’1 ) :
En faisant
tendre 1’
vers0,
on trouveD’où,
la formule(3.1)
estmontrée;
etdonc,
il existe un intervalle ouvertnon vide 8 tel que 8 C
0(To)
nCJ( T1 ) .
Par
conséquent, puisque
on a, en
posant
m = et m =(8)
pour tout 8 EO,
et
donc,
onpeut
utiliser ici la formule de l’action des transformations des f.e.n. sur les variances([18,
propo.1.1]
ou[19,
th.2.1]) :
Or,
par(3.3),
on a successivementDonc,
en notantU1(m)
=~~’Tl (m)/(m. - 1)
et en réutilisant(3.3),
la formule(3.4)
devient :Supposons
maintenant que~ X1 (r~z.)
= = +bm)
sur= ] 0, +oo [. Puisque Xi
estl’image
deXi
1- x et(X 1, Ti)
est un
couple réciproque,
on arespectivement
par(2.2)
et(1.5)
Donc, (3.3)
estéquivalent
ici àet
permet
de vérifier aussi que m E] 0 , [ (car (a, b)
EIR+ ~ ~ (0, 0) ~ ) ;
la dérivée de
U1(m) = 1)
devient ici :Ainsi,
laplus grande
solution de(3.6)
fournit] 0 , 1 [ en
fonction de m. par(Notons
que si b =0, A(m)
=(m
+a)2 correspond
au cas oùXi
suitune loi gamma et fournit To
qui
suit une loiRessel-Kendall).
Finalement enremplaçant
m parm(m)
dans(3.7) puis
dans(3.5)
on vérifie facilement quedonné en
(3.8)
et pour tout mdans 0 , +oo [.
Cequi
achève ladémonstration de la
proposition
3.1. DDémonstration de la
proposition
3.2Nous nous contenterons de montrer la formule
(3.2).
Pour lereste,
il suffitd’imiter la fin de la démonstration de la
proposition
3.1(i.e. appliquer (3.5)
au cas
i)
etii)).
Par le théorème du
renouvellement,
on a :Pour tout i =
0, 1, 2,
..., notonsXj
= 1 -Xi
etla fonction
génératrice
des v.a. i.i.d.Xi
de loi On a doncRappelons
alors que la formule d’inversion deLagrange (e.g. [7])
affirme:1) qu’il
existe undisque
D centré en 0 et une fonction(implicite)
h : D -~ C
analytique
telle queh((.,))
= c~g~h(W))
;2)
que sif
estanalytique
auvoisinage
de 0 alorsAppliquons
cela àf
telle quef’(z)
=1/g(z)
etf(0)
= 0. On trouve doncPuisqu’on
a successivementon déduit alors en
posant 1J
=e~
que(3.9)
estéquivalente
àoù h est
l’unique
fonctionanalytique
auvoisinage
de 0 satisfaisanth(0)
=0,
= avec g comme dans
(3.10).
D’autre
part,
on a par(3.10)
et, puisque (~.’ 1, T1 )
forme uncouple réciproque ( ~20,
th.2 .2~
ou[24,
th.5 .0~ ),
on a
Donc pour tout 0 dans
8+(T1),
on aAutrement
dit,
sih(e8)
={B~
et w =e8
alors(3.12)
estéquivalente
àw g
( h (W ) ~
=h (c~ )
et on vérifie facilement queFinalement en
regardant (3.11)
et(3.13),
on obtient la formule~3.2~. ~
Dans cette
section,
nous donnons la définition étendue à la classe degrand-Babel
de la notion de "castes" introduite par Letac[22]
et nousmontrons
quelques propriétés
élémentaires. Nous commençons parrappeler
comment on recouvre une f.e.n. à
partir
de sa fonction variance.Si
Y~
est une fonction variance définie sur un intervalleMF,
il y aquatre étapes :
i)
calcul d’uneprimitive
est dansBF
=E =
~(~) ~ (inverse
de(1.2));
ii)
calcul de la fonctionréciproque l~~
de~ ;
;iii)
calcul d’uneprimitive = f ~ ~ (9) de
;iv)
reconnaissance dutype
de la f.e.n.engendrée
par une telle p.Supposons
maintenant queVF
= RA +Q0394
soit une fonction variance degrand-Babel
définie sur l’intervalleM~ .
La
première étape
de l’inversion ci-dessus est ici le calcul d’uneintégrale
abélienne standard. Ceci conduit donc à la subdivision des f.e.n. de
grand-
Babel suivante.
DÉFINITION
4.1.- Soit F unef. e. n.
degrand-Babel
defonction
va-riance = + sur
MF.
Alors F est dite decaste m
(resp. m2
+1, m2 -
1 et 1 -m2)
s’il existe uneaffinité 03C6 :
IR ~ IRtelle que
F est dite de caste 1 si F est du
type
normal ou dutype
cosinushyperbolique;
;F est dite de caste
m,2
si F est de la. classe de Morris-Mora et non de caste l. .Les castes 1 et
m2
sont ditesdégénérées,
toutes lesquatre
autres sont dites nondégénérées.
Citons comme
exemples
des f.e.n. desgrand-Babel
de :~ caste 1 -
m2 : exemple
2.2 avec 0 a1 ;
~ caste
m~ 2014 1 : exemple 2.4, exemple
2.7iii) ; proposition
3.1 avec a = 0et b >
0 ; proposition
3.2ii)
avec et =/?~ ;
;~ caste
m.2
+ 1 : :exemple
2.2 avec a >1; exemple 2.3 ; exemple 2.5 ; exemple 2.6 ; proposition
3.1 avec a > 0 et b >0 ;
. caste
m2 :
les sixtypes
deM3,
lestypes Poisson,
gamma, binomiale et binomialenégative
deM2
;~ caste m : les neuf
types
de52
U53 ;
;~ caste 1 : les
types
normal et cosinushyperbolique
de.~I~ 2 .
Rappelons
que(de
la f.e.n. F telle que~p
= RA + est inclusdans
I0394
={m
eIR | 0394(m)
>0}.
Nous décrivons maintenant l’influence des trois transformations clas-
siques
des f.e.n. sur les castes : affinité -puissance - réciprocité.
PROPOSITION 4.2
i)
Chacune des six castes de la classegrand-Babel
estfermée
paraffinité
et par
puissance.
ii)
Les trois groupes de castes suivantes sontfermés
parréciprocité
:castes 1 et
m~,
, castem.2
+ 1 et castes m,m2 -
1 et 1 -m.2
.Démonstration. - Elle est
acquise
pour les castes 1 etm2 (e.g. [23])
etnous la montrons pour les castes non
dégénérées.
i)
Soit F une f.e.n. degrand-Babel
de castedonnée,
c’est-à-dire il existeune
affinité ~ :
: IR -~ R telle que si = RA + définit la caste.Affinité
. SoitA :
IR ~IR,
x f=- a1x + a0 avec 0(donc ,,4-1 existe).
Par(2.2),
il est facile de voir que si = + avecalors il existe ~01 = A telle que
~,,~ (m)~
_ ~~~{m)~
.Puissance. . Soit p dans
A F
et soithp
: IR --~IR,
x Ho px(donc h~ 1 =
existe car
p ~ 0).
Par(2.3)
et cequi précède,
il est immédiat que siVpp = Rp0394p
+ avecalors il existe ~p2 =
hp
0 P telle que0~ (p2(m))
= il~~o(rn))
.il)
C’est uneconséquence
immédiate du théorème 5.2. D Nous terminons cette section par les observations suivantes.1)
Les castes1,
m.,m~
formées d’éléments de.~1~I 2 , .~lit 3, 52, 53 et 54 (où 54
est définie d’une manièreanalogue
à53)
sont bien connuesmaintenant à
l’exception
deS.~ .
2)
La caste 1 -m2
est rare dans la littérature. Le seultype
à ma connaissance est letype
trimonial de Babel :exemple
2.2 avec 0a 1.
3)
Les castesm2
+ 1 etm2 -
1 dont les éléments sont assez nombreux dans la naturepourraient
être décrites par leconcept
deréciprocité
(ex. 2.7).
5. Géométrie des castes
Dans cette
section,
nous donnons la structuregéométrique
dansIR3 (théorème 5.2)
des castes degrand-Babel;
c’est un résultatpréliminaire
au
principal (théorème 6.2)
de ce travail.Soit A un
polynôme
dedegré
2positif
sur un intervalle ouvert nonvide
Ip
telqu’il
existe une f.e.n. F degrand-Babel ayant
RA +Q0394
sur
MF.
A est donc une formequadratique
définiepositive
sur Ceciconduit,
à l’aide de diversestechniques
de calcul de fonction variance degrand-Babel (théorème 2.1),
à associer à 0394l’image
d’une droite deIR3
parune forme
quadratique.
Considérons donc
l’espace IR3
muni de la stucture euclidiennecanonique
orientée
(i.e. {(1,0,0), (0,1, 0), {0, 0, 1) }
est une base directeorthonormée)
et définissons les deux formes
quadratiques q et q
surIR3
par : pour tout i=(a, b, c),
on a(Les signatures
de= ~
+(a - c)~ - (a
+c)~
et deg(.?)
==~
+((~ - c)/2)~ - ((~ - c)/2)~
sont(+, +, -).)
Notons alors par
g( - ; - )
la formepolaire de q,
onpeut
vérifier directement queCette
égalité
fondamentale(5.2) qui
relie les deux formesquadratiques q
et
est
semblable à l’aire duparallélogramme
de côtésx, y
dansoù (’, -)
est leproduit
scalairecanonique
deIR3.
Plus
généralement, si q
est une formequadratique
sur un espace euclidienorienté E de dimension
3,
il existe uneunique
formequadratique q sur
Etelle que _
Une manière
expéditive
de le voir est de choisir une base orthonormale directe de E telle quel’endomorphisme symétrique
de E associéà q
soitdiagonal
dans cette base. Si cettediagonale
est(al, ~2, ~3) l’endomorphisme
symétrique
associé àq sera diagonal
dans la mêmebase,
avec pourdiagonale (-À2À3, -~3a1 ~ -~1 ~2).
Pour le voir il suffit, d’observer l’identité :Revenons aux formes
quadratiques
q etÇ définies
surIR3
par(5.1).
Remar-quons d’abord
qu’il
est facile de vérifier directement que la transformationest
surjective (même
pouréo
etë1
linéairementindépendants). Donc,
étantdonné le
polynôme A,
il existetoujours (éo, e1) indépendant
dansIR3
tel quenotons alors
~3p
l’ensemble desgénérateurs possibles (Fo, é1 )
de ~. Pourtout
(ép, él )
dans~3p
avec(éo
né1 )
=(a, ,C~, y),
on définit lesquantités
suivantes :
La
proposition
suivante montre ladépendance
parrapport
à 0394 de ces dernièresquantités d et
f.PROPOSITION 5.1. Soit 0394(m) =
do
+d1m
+d2m2
avecdi
EIR,
i =
0, 1,
2. Pour tout(éo é1)
dans on a :i) q(éo é1)
=(1/16)q(do, dl, d2),
c’est-à-dired
=dp dépend unique-
ment de 0 et non d’un
couple particulier (éo, é1 )
de ;ii~
f =dépend uniquement
duplan engendré
par(éo, é1 )
de;
Démonstration
et donc par la formule
(5.2)
avec x =éo
et obtient le résultat.ii)
Pour tout(éô, é1 ) indépendant
dans?~éo ~é1,
ilexiste ~ ~
0 telqu’on
ait = D
Exemple. 2014
SoitA(m)
=m2
+ l. Si onprend eo
=(1,0,-1/4)
eté 1
=( 1, 2, 1 /4) ,
on vérine queMais si on considère
éQ" _ (1,1, 0)
eté1~
=(1 ,
1 +(1
+2~/2)/2),
onaura alors
et enfin
Pour énoncer enfin le
principal
résultat de cettesection,
notons par :. C
= ~ ~
E =0 }
le côneisotrope
de q,.
Cext
={.?
E >0~
l’extérieur deC,
e = =
(a, b, c)
Eq(~~
0 et a + c >0 ~ ~
.
Cfut
=~ ~
=(a, b, c)
Eq(~)
0 et a + c0 ~
les deuxparties
in-térieures de C.
Nous
désignerons
aussi par droite +mé1 ~
m Ele
plan engendré
par(éo, é1 )
etpassant
parl’origine,
et;~~
l’ensemble des(éo, é1 )
de tels que si(c~, ,3, 1)
=éo
Aéi
alors 0(dans
ce cas laquantité ~
définie en(5.3)
est un réel nonnul).
.THÉORÈME
5.2. - Soit 4À unpolynôme
dedegré
2 et soit(éo, é1 )
dans
au.quel
on associe lesquantités
réellesd
et fdéfinies
en(5.3).
Notons D = et H = . Alors :
A~
il y aéquivalence
entre :i)
~ estdégénéré, ii) d = 0,
iv~
?-~ esttangent
àC.
v)
ou bien. D estparallèle
à lagénéra,trice ~
de C contenue dans ?-~ etil est de caste
1,
ou bien D coupe la
génératrice ~
et ~ est de castem2
;B)
il y aéquivalence
entre :i~
.~ est de castem.2
+l, ii) d 0,
iii)
0 ~1,
2v~ ~’i , ~0~
CCext
a")
D CCext
1C~
il y a.équivalence
en.tre :i~
il est nondégénéré
et n’est pas de castem~
+1,
ii) d >
00 u ~1,+oc~,
iv~
?-~ coupesymétriquement CInt
en deux droites~1
et~2
deC, i~~
ou bien D estparallèle
à~1
ou~2,
, et ~ est de caste m ;ou bien D coupe
~1
et~2
avec D n~l
ou D n0,
et il estde caste
m2 -
1 ;ou bien D coupe
~1
et~2
avec D n(~
et D nÎ~,
et il estde caste 1 -
m2 ;
;D)
si = on a(é1, éo)
E .Remarque.
- Lepoint D)
du théorème 5.2permet
donc de déduire facilement(à
travers lesexemples
defigures ci-dessus)
laproposition
4.2ii).
.Démonstration du th.éorème - Notons
é2
=(ai, bi, ci),
i =0,
1 ete0 e1
=(03B1, 03B2, 03B3).
A) i)~ii) :
Immédiated’après
laproposition
5.1i).
Immédiate
d’après l’égalité d/(c~~~) _ ~ - 1,
car 0.ii)=~iv) : Supposons d = 0,
c’est-à-dire~32
= a~-. Pour montrer que 7~ esttangent
àC,
il suffit de montrer que la formequadratique q
restreint à î~Cest
dégénérée
designature (+, 0).
Eneffet,
soit x=(~1, x2, x3)
dansc’est-à-dire
~~ , éo
A = 0 etq(i)
=0,
ou encorePuisque ,~ ~ 0, (*) implique
queEt
donc,
par(**),
la formequadratique q
restreint(d’une
manièregénérale)
estet de déterminant est