A MPÈRE
Dynamique. Sur la théorie des forces centrales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 22 (1831-1832), p. 1-30
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DYNAMIQUE.
Sur la théorie des forces centrales;
Par M. AMPÈRE, de l’Académie royale des sciences,
etc.ANNALES
DE MATHÉMATIQUES
PURES ET APPLIQUÉES.
I.
LA
théorie des forcescentrées ,
comme ladynamique
elle-même,
dans sonensemble ,
se divise en deuxquestions
distinc-tes, suivant
qu’on
donne les lois du mouvement , pour en dé- duire la causequi
leproduit ,
ouqu’on
part, aucontraire ,
del’expression
de cette cause,supposée
connue , pour endéduire ,
àun instant
quelconque ,
laposition
du mobile et la nature de la courbequ’il
décrit. L’un et l’autreproblèmes
se résolvent par la mêmeformule ;
mais lepremier
est leplus simple
,puisqll’il n exige
que
l’emploi
du calculdifférentiel ,
tandis que , dans lesecond
les
intégrations
sont nécessaires.Déjà
dans unprécédent
article(*) ,
nous avons établi les bases de la théorie des forces centrales :
(*)
Annales, tom.XX,
pag.37.
2
PROBLÈMES
la note actuelle est destinée à
compléter ! article
cité.Nous y
considérerons le mouvement d’un corps attiré vers un
point
fixepar une force
qui
décroît en raison inverse d unepuissance n
de la distance, et nous donnerons
t’analyse complexe
.des troishy-
porhèses
n=2, n=2013 1 , n=3.Il. Nous supposons le mobile
M ,
dont la masse estprise
pourunité ,
alliré par laforce 03BC
vers lepoint fixe O,
où nouspla-
çons
l’origine
des coordonnéespolaire ;
en sorte que la droiteOM=r fait avec l’axe fixe OX un
apie
03C9. Lesquantités
03C9, rdéterminent la
position
du mobile dans lepl a n
où H se meut ;lequel plan
n’est autre que celuiqui
passe à la fois par le cen-tre O et par la droite
quelconque
suivantlaquelle
estdirigée
lavitesse initiale.
Cela
posé,
l’aire décrite dans l’instant dt par lepoint m,
c’est-à-dire,
letriangel
dont la surface estr2d03C9 2,
ctqui
estcompris
entre deux rayons vecteurs
OM ,
OM’, Infinimentvoisins ,
menésaux
positions
de cepoint qui répondent
auxtemps t, t+dt,
cetteaire , dis-je,
estproportionnelle
à dt par un théorème connu ;on
peut
lareprésenter
par leproduit cdt 2
de dt par la constante- . On a ainsi
l’égalité
On
sah,
d’autrepart,
quel’expression
endifférentielles
de la force centrale a été mise par M. Binet sons la formeVoy.
l’alliele ché, pag. 54.3
DE
DYNAMIQUE.
Lorsque
l’on connaît la courbe parcourue par lepoint M ,
etl’équation
de cettecourbe I r=~(03C9),
il est facile de trouver Ret d’arriver à la loi que suit l’attraction
quand
la distance dupoint
M au centre augmente ou diminue. C’est ainsiqu’on
dé-montre, en
s’appuyant
sur une des lois deKépler,
que l’attrac- tion universelle décroît en raison inversedu quarré
de la distance.Nous ne reviendrons pas sur cç
sujet
dont nous avons traité d’une manière suffisamment étendue dans l’article cité. Nous considére-rons
présentement
laquestion
inverse. Ici R est une fonction don- née de r et l’on veut connaître ladépendance réciproque
des quan-tités r , 03C9, t,
c’est-à-dire ,
avec la nature de la courbedécrite,
la loi continuelle de la vitesse et le lieu dupoint M ,
pour untemps t pris
à volonté. Nous feronsplus
tardl’hypothèse parti-
culière
R=03BC rn; mais ,
dans lespremiers calculs,
onpeut
laisserR
quelconque.
III. D’abord en faisant
r=I z, l’équation (2)
devientou bien
Multipliant
par 2dz etintégrant,
enobseryant
que2dzd2z dn2
=d(d1 dw)2,
ou obtientcl étant la constate arbitraire, Cette
equation donne, à
son tour ,4 PROBLÈMES
et il suffit
dintégrer
de nouveau les deux membres pour avoir w.IV. Les
quantités
c , cldépendent
des conditions du mouve- mentinitial ,
ouplutût
des conditions du mouvement à uneépo-
que donnée
quelconque , prise
pourorigine
destemps.
Ainsi nous admettons que vo est la vitessequi répond
à uneposition
dérer-minée de
M,
pourlaquelle
on suppose à r la valeurparticulière
ro, et nous
représenfons
par 03B8l’angle
que fait la direction de la vitesse Vo avec ce dernier rayon vecteur. vo, ro et 03B8 étant con-nus, on en déduit c , cl. En
effet ,
onpeut décomposer
la vî-tesse vo dans les deux vitesses
partielles vo Sin.03B8, voCos.03B8,
dontla seconde est dans le sens du rayon vecteur , tandis que l’autre lui est
perpendiculaire.
DoncvodtSin.03B8, vodtCos.03B8
sont les espa-ces infinilnen t
petits
que lemobile,
dans l’instantdt, parcourt
suivant ces deuxdirections ;
et comme ces espaces sont aussiexprimés respectivement
parrod03C9o et dro,
on en conclutIl est facile de
comprendre qu’on
met ro,dooo , dr 0
parce queces
quantités
serapportent
à uneposition particulière
dupoint M ,
etqu on
laisse pourtantdt,
au lieu de mettredto,
parce que t étant la vanabtcindépendante ,
sadifférentielle
est cons-tante , d où
dt=dto.
En combinant avec
l’équation (î)
lapremière
des deuxégalités
qu’on vient d’écrire,
on a cette valeur de cDE
DYNAMIQUE.
5De plus ,
c’ est donné parl’équation intégrale
laquelle,
à cause dedevient
qui
est vraie pour toutes les valeurs de t, etqui subsiste,
parconséquent,
à l’extrémité du rayon ro. Faisant donc r=ro, et met- tant pour c savaleur,
il vientou ,
plus simplement ,
Ainsi,
voilà c et clexprimés
en vo, ro et 03B8. Il est inutile d’a- vertir que la nota !ionoRdr exprime l’intégrale Rdr
dans la-quelle
on a fait r=ro.V. Tout cela a lieu
quelque
soit R.Quand R=03BC =03BCzn,
on a rainsi
équation
où6
PROBLÈMES
L’intégration qu’on
doit effectuer pour avoir 03C9 n’est paspossi-
ble en
général.
Nous nous contenterons d’examiner les trois castrès-distincts n==2, n=-i ,
n=3 ,
dont lepremier
est celui dela nature.
VI. Eu
posant
n=2 ,l’équation (3) devient
on en tire
On
peut ,
sans nuire à lagénéralité
de cetteéquation ;
annulerc",
car cela revient à choisir d’une manière
convenable
la direction de la droite fixe OX. Ilviendra
alorséquation
d’une sectionconique quelconque,
dont lefoyer
est aupoint
fixe 0 d’attraction. Cetteéquation
est en coordonnéespolai-
res ; mais on ramenera les coordonnées
rectangulaires x et y, si
l’on fait
x=rCos.03C9, y=rSin,03C9. D’abord ,
Cos.w étantégal à x r,
on a
DE
DYNAMIQUE.
7De
là résul ted’où l’on voit nettement,
puisque
le second membre est une fonc-tion rationnelle de
l’abscisse,
que lepoint
0 est unfoyer
de lacourbe. A
présent,
commer= x2+y2,
il vientFaisant
disparaître
lepremier
radical par l’élévation des deux mem- bres auquarré ,
ou donnera àl’équation
la formesuivante :
elle
deviendra ,
eneffet ,
de sorfe
qu’on
auraet la section
conique
sera uneellipse ,
uneparabole
ou unehy- perhole,
suivant que le coefficient N serapositif,
nul ounégatif.
Or. cormnc ce coefficient
dépend de c’ ,
il faut serappeler qu’un
a , par leséquations (4) ,
à cause de n=2. Donc
8
PROBLÈMES
I.° 2V est
négatif
et la courbehyperbolique
soitquand
on a03BCo,
cequi répond
à une force centralerépulsive,
soitquand
03BC est
positif,
maisplus petit
quev2oro 2,
Il faut doncque le rap-
port
03BC r2. qui
est la valeur initiale de la forcecentrale,
soitplus petit
que la moitié duquotient v2o ro, quotient qui exprime
la forte
centrifuge produite
par lavîtesse vo
sur un cercle dontle rayon est
égal
à ro;2.° 2V est
zéro,
et la courbeparabolique, lorsque 03BC r2o = v2o 2ro;
la valeur initiale de la force centrale est alors exactement moi- tié de la force
centrifuge
dont nous venons deparler,
et l’actiondu
point
fixe est essentiellementattractive ;
3.s Enfin N est
positif ,
et la courbeelliptique , quand
la forcecentrifuge v2o 2ro
est à son tour au-dessous de03BC r2. Quant à l’angle
9 ,
il ne fait rien au genre de la courbe et n’influe que sur sesdimensions.
Ainsi,
enrésumé ,
on a trois cas divers. La courbe estInfinie,
avec desasymptotes, quand v2o> 203BC ra,
Infinie,
sansasymptotes, quand v2o=203BC ro
Finie et
limitée , quand vo2 203BC ro.
V. Nous avons
déjà
retrouvé deux des lois deKépler, savoir:
I.° Les
planètes se
meuvent dans des courbesplanes, et
leursrayons vecteurs
decrivent,
autour dusoleil,
des airesproportionnel-
les aux
temps.
Cette loi résulte del’équation
r2 du=cdt.2.° Les orbites
planetaires
sont desellipses
dont lesoleil
occupeDE
DYNAMIQUE.
9un
foyer.
Nous venons de prouver que la courbe est une sectionconique.
Si lesplanètes
décrivent desellipses ,
c’est que la con-diion v2.203BC ro
est satisfaite pour elles. Mais rien ne prouvequ’il n’y
ait pas des comètes décrivant desparaboles
ou deshyperboles.
Reste à prouver que
380 Les
quarrés
destemps
des révolutions desplanètes
autour dusolil sont comme les cubes des
grands
axes de leurs orbites.Pour cela nommons l’ Je
temps employé à
faire une révolutioncomplète,
et A l’aire totale del’ellipse.
L’aire parcourue dans letemps
dt sera doncAdt T;
et , comme on lareprésentée
ailleurspar
cdt 2,
il résulte de cerapprochement c= Pour calculer A,
il faut connaître les demi - axes a et b de
l’ellipse.
Il faut doncrecourir à
l’équation
où ci est
négatif
à cause dec’=v2o-203BC
et de la conditionv2o
-- ro nécessaire dansl’ellipse.
Mais onsait ,
d’autrepart,
que le rayon vecteur , en fonction (le l’abscisse x’ oux+a2-b2 comptée
du centre, estdonc
ce
qui
revient àTom. XXII. 2
I0 PROBLEMES
On
obtient,
par lacomparaison
de ces deux valeurs de 7’,On tire de la
première équation
donc SJ
et comme nous avons trouvé
nous en conclurons
Pour une autre
planète
où ledemi-grand
axe a sechange
ena’ et le
temps T
euT’,
on a de mêmeAinsi
c’est-à-dire que les
quarrés
destemps
desrévolutions
desplanètes
DE
DYNAMIQUE.
IIsont comme les cubes des
grands
axes,conformément
à la loi citée deKépler.
VI.
L’équation
coptient,
dans sonpremier membre ,
l’excentricité del’ellipse
que l’ondésigne
ordinairement par e. On a , de la sorte ,donc
tandis que , par l’autre
égalité b-ca 03BC,
on trouveCes deux
valeurs de 03BC
devant êtreidentiques,
il faut poserAinsi
Cette valeur de c’
jainie
à celles-ciI2 PROBLEMES
déterminera les deux constantes c, c’ et
l’attraction 03BC
à la dis-tance i
lorsque
l’on connaît les deux demi-axes del’ellipse
et latemps
T d’une révolution.VII. Nous allons
examiner ,
en secondlieu, l’hYpotLèse
n=-I.Ainsi la force centrale R est
proportionnelle
à la distance et re-présentée
par 03BCr.L’équation (3)
devient doncou
ce
qui
peut s’écrire ainsiEn
intégrant
et nommant c" la constantearbitraire,
on trouvedonc
Si l’on
rernplaçait z
parI r,
on auraitl’équation
de la courbeI3
DE
DYNAMIQUE.
en coordonnées
polaires ,
et il serait aisé de reconnaîtrel’équa-
tion d’une section
conique
ayant un centre coïncidant avec lepoint
0. Mais on peutégalement
trouver une relation entre lescoordonnées x,y,
rapportées
à deux axesrectangulaires, ayant
leur
origine
aupoint
fixe. Ondisposera
pour cela 1 axe des x de manièrequ’on
aitc’est-à-dire
qu’on dirigera
la droite OX de telle sortequ’elle
fasseavec celle d’où parlent les arcs w un
angle
c". Celaadinis,
onaura
et ; par
conséquent , l’équation
de la courbe seraElle
représente
évidemment une sectionconique rapportée
à soncentre ; savoir: une
ellipse quand
estpositif, c’est-àdire, quand
la force
centrale
estattractive,
et unehyperbole quand 03BC
estnégatif
et la force centrale
répulsive.
La courbe a son centre àorigine
parce que x
et y
n’entrent pas aupremier degré
dansl’équation.
A cause de
l’égalité
des coefficiens de x2et
elle estrapportée
à deux axes
placés symétriquement de part et
d’autre de l’axeprincipal ,
et formant avec celui-ci desangles égaux
à la moitiéd’un droit.
Quand 03BC=03C32 4c
le terme en xydisparaît ,
etl’ellipse
devient un cercle dont le rayon est
2 c.
Dans tous les cas, leséquations (4),
en y faisant n=-I, déterminent c et c’ par les conditions initiales du mouvement, et la constante se calculeI4
PROBLEMESau moyen de la valeur wa de w
qui répond
à r=ro. Il suffitde faire, à la fois , 03C9=03C9o, r = ro , dans
l’intégrale
en w, rqui
est
l’équation polaire
de latrajectoire.
VIII. Passons à
l’hypothèse beaucoup plus compliquée n=3 c’est-à-dire,
supposons la force centrale en raison inverse du cube des distances etayant
pourexpression 03BC r3. L’équation (3) devient
alors
Mais,
congrue onpeut prendre
le radical avec le doublesigne
±,
nous supposerons que do) estpositif.
Il est clair d’ailleursqu’on peut,
àvolonté, changer
lesigne
ded03C9,
encomptant
les
angles
03C9 àpartir
duprolongement
de la droite delaquelle
on les
comptah
d’abord. Enconséquence l’équation qu’il s agira d’intégrer
seraet on trouvera que les
équations (4)
donnent.
Telles sont les bases de la discussion détaillée dans
laquelle
nous allons entrer sur les
cinq
cas que leproblème peut offrir.
IX. Premier cas. Tant que 03BC
est plus petit que c2-v2or2oSin203B8,
cequi
lerend,
àfortiori, plus petit
quev2or2o, le
coefficieiltde z2,
savoir
03BC2013c2
estnégatif,
mais la valeur de c’ estpositive , puis-
qu’elle peut
se mettre sous laform v2or2-03BC r2o.
Alors on aDE
DYNAMIQUE.
I5et l’on
obtient ,
parl’intégration ,
et , par
conséquent,
En
n’ajoutant
pas de constante , les 03C9 serontcomptés
de ladroite pour
laquelle
on a z=o et r=oo . C’est lasupposition
quenous admettons ici. On tire ensuite de la valeur de 03C9 celle de r , savoir :
Soient fait
la constante p sera
toujours
moindre quel’unité ,
pour desvaleurs
positives de 03BC,
et la valeur de r deviendraIl
s’agit
de construire celleéquation.
I6 PROBLEMES
Soit OB
( fig. i
la droite àpartir
delaquelle
se comptent lesangles, qui répond , d après
ce que 1 on a vu , à 03C9=o , r=~.Cette valeur infinie de r donne lieu de chercher s’il
n’y
a pasune
asyruplote
de la courbeparallèle
à OB.Or ,
si l’on mène ladroite CG,
normale à OB et d unelongueur égale
àk, puls qu’on
tire par le
point
G unepaarllèle
GH àOB ,
laligne
GH seral’asymptote
enquestion.
Pour s’en convaincre il fautprendre
unpoint
M sur lacourbe,
abaisser laperpendiculaire
MP surOG ,
et faire voir
qu’à
mesure quel’angle
MOB=03C9 diminue et serapproche
dezéro,
lerapport OP OG
,qui
esttoujours
au-aessouscle
serapproche
Indéfiniment de iqui
en est lalimite,
ensorte
qu’il
estrigoureusement
i pour w=o.Or,
on a , parl’équation
de lacourbe)
et , par
conséquent
Quand
03C9 estinfiniment petit,
le second membredevient k p
=k p=OG, qui
est ainsi la limite de lalongueur
OP.D’ailleurs,
ayant de
s’évanouir ,
f 03C9prend
depetites
valeurs pourlesquelles
on
peut
supposer,et comme p est moindre que
l’unifé,
en restant dansl’hypothèse
de 03BC positif,
alaquelle
cettefigure sapplique,
lerapport
Sin Sin.03BCDE
DYNAMIQUE.
I7est aussi
plus petit que I p,
et par suitekSin.a Sin.p
est moindre quek p.
On Toit par là que la droite GH est , eneffet,
une asymp-tote de la courbe
qui
a vraimentl’aspect qu indique
lafigure.
X. Le minimum des valeurs de r
répond
àl’angle
03C9=BOD=03C9 2p;
elle est OD=k. Aupoint
D latangente
est normale aurayon vecteur. Il est naturel de
compter
lesangles
àpartir
dela droite OD.
Or,
il suffit pour cela de nommer cesangles
03C9 etde poser
03C9=2p±03C9’.
Voici doncl’équation
nouvelle de la courbeOn voit que la valeur de r ne
dépend
pas dusigne
de 03C9’. Parconséquent,
la courbe estsymétrique
depart
et d autre de OD.Deux droites inclinées
également
des deux côtés de cet axe ré-pondent
à des rayons vecteurségaux ,
et si l’onprolonge l’asymp-
tote
GH , jusqu’au point
T où elle rencontre la directionOD , puis qu’on
fassel’angle OTG’=OTG ,
il est manifeste que TG’sera une seconde
asymptote ;
cequ’on
vérifierait en observant quer devient infini pour
03C9=03C9 p.
Ceci prouve deplus
que203C9=03C9 p
=03C9(2-I p), quantité toujours
moindre que 203C9, estl’exprcs-
sion de
1 angle
GTG’.On a pour valeur de p ,
p=I-03BC c2.
Si03BC=s 9, p=2 3;
doncGTG’=03C9 2;
de sorte que les deuxasymptotes
forment entre ellesun
angle
droit. Elles sontparallèles
si03BC=3 4c2. Enfin,
pour03BC>3 4c2,
latrajectoire
se coupeelle-même ,
en formant d’autantplus
de noeuds que 03BC estplus grand.
Tom. XXII. 3
I8
PROBLEMES
XI. Au reste ? la courbe
représentée
parl’équation
peut
êtrealgébrique
outranscendante ,
en coordonnéesrectangu-
laires. Elle sera évidemmentalgébrique si p
est une fraction radtionnelle.
Soit,
parexemple , 03BC=3 4c2, p=I 2;
doncOn passe des coordonnées
polaires
r , 03C9’ aux coordonnées rectan-gulaires qui
ont la même,origine ,
et où OD est l’axe des x, enposant
ce
qui donne ,
pourl’équation transformée ,
d’où
il est aisé de déduireéquation
duquatrième degré
mais facile àconstruire ,
parcequ’elle
est résoluble commeéquation
du seconddegré ,
soit parrapport
à x, soit parrapport
ày .
La valeur
de y
estDE
DYNAMIQUE.
I9elle fait retrouver les deux
asymptotes ;
car ,pour x Infini ,
elledonne
y==+2k.
Ce sont, eneffet ,
les valeursde y qui
corres-pondent
aux deux asymptotesparallèles-
à l’axe des x, à une dis-tance de
chaque
côté de cetaxe - qui quand p=1 2,
estégale
à zk.
En
prenant
le radicalx2+8k2
avec lesigne
_, on a unebranche de courbe
fermée,
pour x=±k,
etqui
ne donne y réelle que pour des valeurs de xcomprises
entre les limites+k
et -k.Pour x=o , on a pour ces branches
y=k22k et y=-k2.
Ces valeurs
répondent
clairement à deuxpoints
doubles. La par- tie fermée vient de ce quel’équation
Tic contenant que despuis-
sances
paires
de x , reste la mêmelorsqu’on
ychange
x en -x.C’est le résultat de la rencontre de deux courbes à branches in- finies. La forme totale de cette courbe est donc telle que la re-
présente
lafigure
2.On
trouverait ,
par une discussionsemblable ,
que , pour la va- leur03BC=5 9c2,
la forme de la courbe est cellequ Indique
la fi-gure 3.me
XII.
Reprenons l’équation générale
et voyons comment on en déduit le
temps employé
àparcourir
un arc de la courbe.
Pour cela il faut restituer
I r
au lieude z;
d’où l’on aD’ailleurs ,
par leprincipe
desaires ,
d03C9 =cdt r2;
donc20 PROBLEMES
Si l’on
intègre
entre les limites r=r1 et r=r2 on aura, parconséquent ;
Cette valeur est
générale ;
elle convient à unehypothèse quel-
conque sur 03BC, aussi bien
qu’à
lasupposition 03BCc2 adoptée jus- qu’ici.
Pour03BC=c2
elle sesimplifie beaucoup
et donneAlors le
temps
est constammentproportionnei
à ladifférence
des rayons vecteurs menés de
origine
0 aux extrémités de l’arc parcourupendant
ce temps par lepoint
mobile. Nous reviendronsau reste , tout à
l’heure,
surl’hypothèse 03BC=c2.
Il nous, reste, pour leprésent,
à faire observer que, bienqu’on ait,
dans cequi précède , regardé 03BC
commepositif,
c’est dans cepremier
casde
03BCc2
que rentre celuide 03BC négatif.
Seulement lacourbe, qui
se construit
toujours
demême,
tourne alors sa convexité du côté du centre 0. Il est aisé de s’assurer que cette circonstance tient à cequ’en changeant 03BC
en 201303BC, pdevient c2+03BC c,
et surpassetoujours
l’unité.Enfin si l’on veut , pour
différentes
valeurs de 03BC et consé- quemmentde p,
comparer entre elles lestrajectoires
de dISerenspoints
matériels dont lesasymptotes
et par suite ladirection,
àpartir de
soient lesmêmes ,
il fauty introduire ( fig.
I.re) OG=k p, qui
a la même valeur pour toutes lescourbes
DE
DYNAMIQUE.
2Iau lieu que la
longueur
OD=k varie del’une a
l’autre. Onfera
donck p=b,
alorsk=pb,
etXIII. Deuxième cas. Cette forme
d’équation
esttrès-appropriée
au deuxième cas où
03BC=c2.
Elle montre manifestement comment cettehypothèse
se lie à laprécédente.
Eneffet, à
mesure quec2201303BC
diminue et serapproche
dezéro ,
le nombre p= c-03BC cdiminue de son côté et devient infiniment
petit.
On adonc
à lalimite
Sin.p03C9=p03C9,
etC’est
l’équation
de laspirale hyperbolique
dontl’asymptote
est tou-jours éloignée
du centre de ladistance b,
comme pour toutes les courbescomprises quel
quesoit p,
dansl’équation générale
La
spirale hyperbolique
fait une infinité de circonvolutions avantqu’on
ait r=0; et , en tenantcompte
des valeursnégatives
de M,on trouve une autre branche de même
asymptote,
dont la com- binaison avec lapremière engendre
une infinité de n0153uds.Néanmoins la formule
que nous
avons
trouvée dans le numéroprécédent
pourexpr.-*mer
le
temps employé
àparcourir
un arc de lacourbe, donne, quand
22
PROBLEMES
on fait r2=0,
quel
que soit r1, une valeurfinie =rI c’.
Donc le temps nécessaire pourparvenir
au centre, d’unpoint quelcon-
que de la
trajectoire ,
en parcourant un arcinfini ,
est limité etproportionnel
au rayon vecteur dupoint
dedépart.
XIV. Troisième cas.
Lorsque 03BC
devientplus grand
quec2=v2or2o
Sin.203B8. et que pourtant il reste au-dessous de
v2or2o
la valeurde
c’,
savoir:est
positive ,
tandis que celle dec2201303BC
estnégative.
En mettant alors la valeurs de d03C9 sous la forme
et
posant
on aura
Intégrant
et nommant 1c" la constantearbitraire ,
ilviendra
En
désignant
par e la base deslogarithmes népériens
et pas-sant des
logarithmes
auxexponentiels ,
on trouveDE
DYNAMIQUE. 23
et à cause de
on a aussi
En
ajoutant
ces deuxéquations
etdivisant
par 2 , ilvient
Si l’on veut , comme
précédemment , compter
les 03C9 de la droite pourlaquelle
r=~ et z=o , z et w étant nu!sensemble
, on ad’où résulte
et, par
conséquent,
Voici la construction
géométrique
de cette valeur de r.Soit
OB ( fig. 4)
la droite àparhr
delaquelle
oncompte
lesangles , répondant conséquemment
auxvaleurs 03C9=0,
r=~; une24 PROBLEMES
parallèle
GH àOB ,
à ladistance OG=k p
estl’asymptote
de lacourbe. En
effet ,
si l’onprend
unpoint
M sur cettecourbe ,
et qu’on
mène la normale MP àOG ,
lepied
P de la normales’approchera
indefiniment dupoint G qui
en est la limite et pourlequel
MP et r deviennent infinis. Eneffet ,
or , en
développant
en séries les sinus et lesexponentiels ,
et pre-nant 03C9
très-petit ,
la valeur de OP se réduit àOr ,
cette valeur est inférieureà
mais elle s’enapproche
in-définiment à mesure que co tend vers
zéro ;
de sorte que ,quand
03C9 west
rigoureusement nul ,
OP ne diffèreplus
de OG.Ainsi la droite GH est bien une
asymptote
de lacourbe ,
etdans ce cas , comme dans le
premier,
il est curieux de comparer lestrajectoires qui diffèrent
par la valeur de 03BC, mais dontl’asymp-
tote est la même. On posera pour
cela égale
à une constanteb
, d’où=bp,
et l’on aura la valeursuivante
de rce
qui
redonnel’équation r=b c
de laspirale hyperbolique quand
DE
DYNAMIQUE.
25rentrant dans
l’hypothèse déjà
discutée de03BC=c2,
on fait p=o.XV.
Quatrième
cas.Si 03BC
devientégal à
, f’ 1 et03BC2013c2
estpositif.
On discuterait aisément ce cas en remontant auxéquations
fondamentales et y introduisant leshypothèses précéden-
tes, niais comme notre but
principal
est de montrer la liaisonsuccessive des cas
divers ,
nouspréférons reprendre l’équation
et y poser
c’=O,
d’où h=03BC-c2 d=~.
La valeur de z se sim-plifie
donc etse réduit
àdonc
en écrivant C’ll pour
2 c".
C’est là ce que donnerait la considéra- tion immédiate del’équation
différentielle(3).
Iln’y
aplus
icid’asymptote , puisque
r nepeut
devenir infini que pour 03C9=-~.La constante c’’’ est la
longueur
du rayon vecleurqui répond à
03C9=o; et comme on
peut
donner- à w des valeursnégatives ,
ilen résulte que la courbe
qui
n’est autre que laspirale logarithmi-
que, est
composée
de deuxparties ,
l’une en dedans et rautre endehors du cercle décrit autour de
l’origine
avec le rayon c’’’, etqui
se continuent sansinterruption.
Le
temps employé
àparcourir
un arc de la courbepeut
s’ob- tenir indifféremment en faisant c’=0 dansl’équation
Tom. XXII>
4
26 PROBLÈMES
du
numéro
XII etintégrant
soit en faisant c’=0 dans lavaleur
obtenue au même numéro. Cette
valeur
, à lavérité,
seprésente
alors sous la forme
0;
0 mais si l’on observe que lamultiplication
des deux termes de la fraction par
donne
on pourra
supprimer
Je facteur commun CI ,puis
faisant ensuitec’=o,
on trouvera cetteexpression
exactelaquelle
reste finielorsqu’on
pose r2=0; en sorte que le tempsemployé
pour arriver au centre, enpartant
d unpoint
de la courbequi répond
au rayon vecteur r, , estAinsi ce
temps
est fini etproportionnel
auquarré
du rayon vec-teur du
point
dedépart,
cequi
n’a rien desurprenant,
carlare,
DE
DYNAMIQUE.
27bien
qu’il
fasse une infinité decirconvolutions ,
n’en est pas moins d’unelongueur
finie etproportionnelle
au rayon r, , comme on le voit en calculant cet arc par les formules connues.XVI.
Cinquième
cas.Si 03BC
estplus grand
quev2or2o, la
valeurde c est
négative.
Enchangeant c’
en2013c’,
on aet en faisant
toujours
on trouve
Intégrant
et mettant Iclt pour constantearbitraire ,
il vientd’où
A cause de
.on tire aussi
28 PROBLEMES
Par
conséquent
enajoutant
ces deux dernièreségalités, puis
rem-plaçant z par I r
etprenant
la valeur de r2, ona l’équation
de lacourba
et l’on doit observer que
l’hypothèse
k=~ nous ramène à laspi-
rale
logarithmique.
Cettesupposition exclue,
on voitqu’aucune
valeur de w ne
peut
rendre rinfini ;
mais comme la différen-tielle du
dénominateur , savoir :
est
égale
à zéro pour la valeur de w donnée parl’équation
il en résulte
qu’il y
a un maximum de r pour le mêmeangle
rot Si l’on tire le rayon vecteur
correspondant
que nousappele-
rons
OD ,
on pourra leprendre
pour l’axe àpartir duquel
secomptent
les w. Ilsuffit ,
pourexprimer
cettecondition ,
de faire03C9=0 dans la dernière
équation.
Celadonne c"=I k,
et l’on ob-tient,
pourl’équation
de lacourbe ,
DE
DYNAMIQUE.
29ou. le
maximum
r=k a lieueffectivement
pour 03C9=0.D’ailleurs
r ne devient nul que pour des valeurs
de 03C9
infinimentgrandes,
et de
plus
r reste le mêmequand
onchange simplement
lesigne
de w. On voit ainsi que la courbe est
composée
de deux bran- cheségales symétriquement disposées
parrapport
à l’axeOD,
et
qu’elle
fait une infinité de circonvolufions autour du centred’attraction,
de sorte que les noeuds se trouvent tous sur l’axe OD.Le
temps employé
àparcourir
l’arccompris
entre les rayons vec-teurs r,, r2 se déduit de la formqle
générale
du n.0 XII. Il suf-fit
d’y changer c’
en 2013c’, pour nous conformer à1 hypothèse
ac-tuelle. On a , par
conséquent ,
Si Fort veut
compter
lestemps
àpartir
dupoint D
our1=k
- 03BC-c2 cl,
on aurasimplement
En faisant , dans
cetteformule ,
r2 =0 on aura letemps T 2
de la demi-révolu:ion. DoncT2 03BC-c2 c’ = 2k2 cp est
la formuleoui
donnele
temps
de la révolution entière. On en déduit la valeur dec = 2k2 pT; mais on a aussi c= 2A T, comme on 1 a vu
ailleurs ,
Aétant toute l’aire décrite en y
comprenant
lesportions qui
sontparcourues
plusieurs
fois. Ainsi2k2 pT=2A T,
d’oùA k2 r,
cequi
fournit une
expression très-simple
de 1.XVII. Au lieu d examiner
cinq
casdistincts,
comme nous ve-30
PROBLÈMES
DEDYNAMIQUE.
nons de le faire , on peut considérer trois genres de
courbes ,
etalors la valeur de e n’influe
plus
sur le genre de lacourbe ,
maisseulement sur ses dimensions. La
première
classe ,qui comprend
les trois
premiers
cas , a lieuquand 03BC, négatif
oupositif,
estv2or2o,
ou
pour;3 v2o ra
,c’est-à-dire , quand
la valeur initiale de la force centrale estplus petite
que la forcecentrifuge produite
par la vitesse vo sur un cercle du rayon ro. La seconde classe a lieu pour03BC =v2o, c’est-à-dire , quand
les forces sontégales.
Enfin]’3. ro
si la force
centrifuge
est laplus petite , c’esi-à-dire,
si l’on a03BC r2o
> v2o ra,
on obtient la troisième classe..Ainsi on a une courbe
Infinie ,
avec desasymptotes, quand v2o>03BC r2o,
Infinie,
sansasymptotes, quand v2o=03BC r2o,
Finie et
limitée, quand v2o03BC r2o.
Mais ,
comme on l’a vu par la discussionprécédente ,
le pre- mier genre se subdivise en troisespèces,
suivant la valeurde 03B8;
et la
première
est la seule où le centre d’attraction ne soit pasun
point asymptotique
de la courbe. Nous n’avons confondu CCItrois
espèces
en un seul genre, dans cerésumé,
que pour établirun
rapprochement
entre les résultats deshypothèses
d ailleursbien