Problème
Partie I
1. Soit z ∈ U
α. Il existe alors un entier k entre 0 et α−1 tel que z = a
k. Si de plus z ∈ U
βalors a
βk= 1 donc
e
2iπβkα= 1 ⇒ βk α ∈ Z
donc α divise βk or α est premier avec β donc (théorème de Gauss) α divise k ce qui entraîne z = 1 .
2. Ici x est un réel strictement positif non entier et k est un entier naturel. En ce qui concerne la partie entière, il est clair que bk − xc = k + b−xc . Comme , par dénition, x = bxc + {x} . On peut écrire :
bk − xc = k + b−bxc − {x}c = k − bxc + b−{x}c
| {z }
=1
= k − 1 − bxc
On en déduit :
{k − x} = k − x − bk − xc = k − x − k + 1 + bxc = 1 − {x}
3. L'ensemble des racines de Q est U
α∪ U
β∪ {0} . Les multiplicités sont précisées par le tableau suivant.
racines 1 a a
2· · · a
α−1b b
2· · · b
β−10 multiplicités 2 1 1 · · · 1 1 · · · 1 1 n − 1
4. a. D'après un résultat du cours sur la décomposition en éléments simples des frac- tions rationnelles, lorsque z est un pôle simple d'une fraction rationnelle F , la partie polaire de z dans la décomposition en éléments simples de F est
a
X − z avec a = (X ^ − z)F (z)
La tildation désignant la substitution de z à X dans la fraction. Ici, on peut utiliser la formule de Taylor. Il existe un polynôme R ∈ C [X ] tel que
A = A(z) e
| {z }
=0
+ f A
0(z)(X − z) + (X − z)
2R ⇒ (X ^ − z)
A (z) = 1
f A
0(z) + 0
La partie polaire cherchée est donc 1 f A
0(z)(X − z)
b. Notons encore F la fraction rationnelle proposée ici. Le pôle 1 est de multiplicité 2, sa partie polaire est de la forme
u
(X − 1)
2+ v X − 1 D'après le cours, u est obtenu en substituant 1 à X dans
(X − 1)
2F = 1
λ + µ(X − 1) + (X − 1)
2R On a donc u =
λ1.
Pour calculer v , utilisons la méthode de cours qui sert à prouver l'existence et l'unicité de la décomposition en éléments simples. Formons
G = F − u
(X − 1)
2= λ − λ − µ(X − 1) − (X − 1)
2R λ(X − 1)
2(λ + µ(X − 1) + (X − 1)
2R)
= −µ − (X − 1)R
λ(X − 1)(λ + µ(X − 1) + (X − 1)
2R) pour le u que l'on vient de calculer. Une simplication se produit et la multipli- cité de 1 comme pôle diminue. On peut appliquer la méthode de multiplication- substitution pour calculer v , il vient
v = − µ λ
2La partie polaire cherchée est donc
1
λ(X − 1)
2− µ λ
2(X − 1)
Partie II. Théorème de Popoviciu
1. Comme α et β sont premiers entre eux, d'après Bezout, il existe des entiers a et b tels que
aα + bβ = 1 (1)
Il est clair que
(1) ⇒
( aα ≡1 mod β (2) bβ ≡1 mod α (3)
Il est évident que, pour tous les entiers q , la relation (2) reste vériée en remplaçant a par a − qβ . Choisissons pour q le quotient de la division euclidienne de a par β . Ainsi,
a
0= a − qβ ∈ {0, · · · , β − 1}
car c'est le reste de la division de a par β . De plus a
06= 0 car sinon β diviserait a donc β diviserait 1 à cause de la relation (1) ce qui est évidemment absurde. Il existe donc une solution a
0dans {1, · · · , β − 1} à l'équation (2) .
Supposons qu'il en existe une autre a
1. Alors
αa
0− αa
1≡ 0 mod β ⇒ β divise a
0− a
1d'après le théorème de Gauss car β est premier avec α . Ceci entraîne a
0= a
1car a
0et a
1sont dans un intervalle (d'entiers) d'amplitude strictement plus petite que β . On notera α
−1l'unique solution de (2) dans {1, · · · , β − 1} . Le raisonnement est le même pour l'équation (3) . Elle admet une unique solution dans {1, · · · , α − 1} . Cette solution est notée β
−1.
2. a. Notons β
0= α−β
−1, remarquons que β
0∈ {1, · · · , α−1} car β
−1∈ {1, · · · , α−1} . De plus :
αα
−1≡ 1 mod β ⇒ ∃b ∈ Z tq bβ = 1 − αα
−1Alors :
α
−1∈ {1, · · · , β − 1} ⇒ α ≤ αα
−1≤ α(β − 1) ⇒ −αβ + α ≤ −αα
−1≤ −α
⇒ −αβ + α + 1 ≤ bβ ≤ 1 − α ⇒ −α + α + 1
β ≤ b ≤ − α − 1 β
⇒ b ∈ {−α + 1, · · · , 0}
Comme b = 0 est impossible, on a nalement
b ∈ {−α + 1, · · · , −1} ⇒ α + b ∈ {1, · · · , α − 1}
De plus :
bβ ≡ 1 mod α ⇒ (α + b)β ≡ 1 mod α avec α + b ∈ {1, · · · , α − 1}
donc α + b = β
−1d'après l'unicité montrée en 1. On en déduit b = β
−1− α = − β
0αα
−1+ bβ =1 (déf de b ) )
⇒ α
−1α − β
0β = 1
b. En multipliant la dernière relation par n , on obtient que (α
−1n, −β
0n) est solution de (E
n) . On en déduit immédiatement que
(α
−1n − kβ, −β
0n + kα), k ∈ Z
est inclus dans l'ensemble des solutions de (E
n) . Réciproquement, si (x, y) est solution de (E
n) :
xα + yβ =n α
−1nα − β
0nβ =n )
⇒ (x − α
−1n)α = (y − β
0n)β
ce qui entraîne (théorème de Gauss avec β ∧ α = 1 ) que β divise x − α
−1n . Il exste donc un entier k tel que x − α
−1n = kβ
On remplace alors dans la relation précédente et on obtient kβα = (y − β
0n)β ⇒ y − β
0n = kα Ceci prouve que l'ensemble des solutions de (E
n) est
(α
−1n − kβ, −β
0n + kα), k ∈ Z
3. a. Parmi les couples d'entiers relatifs solutions de (E
n) trouvés à la question précé- dente, quels sont ceux formés d'entiers naturels ?
Ceux pour lesquels l'entier k vérie
( α
−1n − kβ ≥0
−β
0n + kα ≥0 ⇔
k ≤ α
−1n β k ≥ β
0n α
⇔
k < α
−1n β k > β
0n α
car
α−1βnet
βα0nsont supposés non entiers. On en déduit (voir g : 1) que le nombre de couples d'entiers solutions de (E
n) est
s
n= b α
−1n
β c − b β
0n
α c
b β n
α c b α n
β c
β
0n α
α
−1n β b β
0n
α c + 1
Fig. 1: Solutions de (E
n) dans N × N
b. D'après la dénition de β
0et le résultat de la question I.2.
s
n= α
−1n β −
α
−1n β
− β
0n α +
β
0n α
= n
αβ (α
−1α − β
0β) −
α
−1n β
+
n − β
−1n α
= n αβ −
α
−1n β
− β
−1n
α
+ 1 4. Dans la cas particulier où α = 12 et β = 7 , on utilise l'algorithme d'Euclide étendu
pour trouver des solutions à l'équation xα + yβ = 1 . On adopte la présentation des divisions euclidiennes où le quotient est écrit en haut .
1 1 2 12 7 5 2
5 2 1
12 =1 × 7 + 5 5 = (1) × 12 + (−1) × 7
7 =1 × 5 + 2 2 = 7 + (−1) × 5 = (−1) × 12 + (2) × 7
5 =2 × 2 + 1 1 = 5 + (−2) × 2 = (1 + 2) × 12 + (−1 − 4) × 7 On en déduit
1 = (3) × 12 + (−5) × 7 ⇒
( α
−1=3
β
−1=12 − 5 ⇒ β
0= 5 Finalement, comme n = 100 :
( 300 =42 × 7 + 6 500 =41 × 12 + 8 ⇒
b 300
7 c =42 b 500
12 c =41
⇒ s
100= b 300
7 c − b 500 12 c = 1
Parmi les couples solutions (300 − 7k, −500 + 12k) , la seule solution dans N × N est (6, 4)
obtenue pour k = 42 .
Partie III. Décomposition en éléments simples
1. Il s'agit simplement de la décomposition en éléments simples de la fraction rationelle
1
Q
compte tenu des pôles et de leur multiplicités qui ont été précisées à la question I.3.
2. a. D'après 4.a., comme a
kest pôle simple pour k entre 1 et α − 1 , on obtient : A
k= 1
f Q
0(a
k) avec
Q
0= −αX
α−1(1 −X
β)X
n+1−(1−X
α)βX
β−1X
n+1+(1 −X
α)(1 −X
β)(n+1)X
nLa n de l'expression précédente s'annule en a
kqui est dans U
α. Donc
Q f
0(a
k) = −α(1 − a
kβ)a
k(α+n)= α(a
kβ− 1)a
nkA
k= 1
α(a
kβ− 1)a
nkLe coecient B
ks'obtient en permutant les " a " et les " b "
B
k= 1 β (b
kα− 1)b
nkb. On remplace a par e
2iπαdans l'expression du dessus :
A
k= 1 α
e
−2iπnkαe
2iπβkα− 1
= 1 2iα
e
−i(2n+β)πkαsin
k
βπαOn en déduit :
Re A
k= − 1 2α
sin
k
(2n+β)παsin
k
βπαIm A
k= − 1 2α
cos
k
(2n+β)παsin
k
βπα3. Comme Q = (X − 1)
2S :
S = (1 + X + · · · + X
α−1)(1 + X + · · · + X
β−1)X
n+1a. Il est immédiat d'après l'égalité du dessus que
S(1) = e αβ
Dans le calcul de S e
0(1) interviennent des sommes d'entiers consécutifs de 1 à α−1 et de 1 à β − 1 .
S e
0(1) = α(α − 1)
2 β + α β(β − 1)
2 + αβ(n + 1) = αβ
2 (α − 1 + β − 1 + 2n + 2)
= αβ
2 (2n + α + β) b. D'après I.4.b :
v = − S e
0(1)
S(1) e
2= αβ 2
2n + α + β
(αβ)
2= − 2n + α + β αβ
4. Considérons la fonction f (x) =
xQ(x)e
. Elle converge vers 0 en +∞ . On en déduit 0 = c
n+ v +
α−1
X
k=1
A
k+
β−1
X
k=1
B
kEn remplaçant par les expressions trouvées pour v , A
k, B
k, on obtient bien c
n= 2n + α + β
2αβ + 1 α
α−1
X
k=1
1
a
nk(1 − a
βk) + 1 β
β−1
X
k=1
1 b
nk(1 − b
αk)
Partie IV. Développement suivant les puissances croissantes
1. Notons P = (1 − X
α)(1 − X
β) . Il s'agit de prouver l'existence et l'unicité d'un couple (A, B) solution de
AP + BX
n+1= 1 tel que deg(A) ≤ n
D'après le théorème de Bézout, comme P et X
n+1sont premiers entre eux, il existe un couple (A
0, B
0) solution. On sait de plus que
(A
0− M X
n+1, B
0+ M P)
est encore solution pour tout polynôme M .
Choisissons pour M le quotient de la division de A
0par X
n+1. Alors A = A
0−M X
n+1est le reste de cette division donc c'est un polynôme de degré inférieur ou égal à n . Posons B = B
0+ M P .
Si (A
1, B
1) est un autre couple vériant ces hypothèses. En soustrayant les deux égalité, le théorème de Gauss entraîne que X
n+1divise A − A
1. À cause du degré A = A
1et B = B
1.
2. D'après la décomposition en éléments simples de
Q1, il existe un polynôme B tel que 1 = (c
0+ c
1X + · · · + c
nX
n)P + X
nB
car (X − 1)
2· · · (X − a
k) · · · (X − b
k) · · · divise de Q . De plus, (1 + X
α+ X
2α+ · · · + X
mα)(1 − X
α) =1 − X
(m+1)α(1 + X
β+ X
2β+ · · · + X
mβ)(1 − X
β) =1 − X
(m+1)β(1 + X
α+ X
2α+ · · · + X
mα)(1 + X
β+ X
2β+ · · · + X
mβ)(1 − X
β)(1 − X
α)(1 − X
β)
= (1 − X
(m+1)α)(1 − X
(m+1)β) Introduisons A
n, la troncature à l'ordre n :
A
n= T
n(1 + X
α+ X
2α+ · · · + X
mα)(1 + X
β+ X
2β+ · · · + X
mβ)
(1 + X
α+ X
2α+ · · · + X
mα)(1 + X
β+ X
2β+ · · · + X
mβ) = A
n+ X
n+1R
n(A
n+ X
n+1R
n)(1 − X
α)(1 − X
β) = 1 − X
(m+1)α− X
(m+1)β+ X
(2m+2)βA
n(1 − X
α)(1 − X
β) + X
n+1M achin
n= 1 où M achin
n∈ C [X ] On a donc c
0+ c
1X + · · · + c
nX
n= A
n. En identiant les coecients, cela donne que c
nest le coecient de X
ndans
(1 + X
α+ X
2α+ · · · + X
mα)(1 + X
β+ X
2β+ · · · + X
mβ) soit
c
n= X
(i,j)∈{0,···,n}2tqiα+jβ=n
1 = s
n3. Il s'agit d'exploiter la relation III.4. dans le cas particulier α = 12 , β = 7 . On sait que c
n= s
n= 1 . En utilisant les parties réelles et imaginaires, il vient :
1 = 200 + 12 + 7 2 × 12 × 7 + 1
2 × 12
11
X
k=1
sin k
207π12sin k
7π12+ 1
2 × 7
6
X
k=1
sin k
212π7sin k
12π70 = + 1
2 × 12
11
X
k=1
cos k
207π12sin k
7π12+ 1
2 × 7
6
X
k=1