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t r "DICTIéNNAIRf DE LA THÉORIE ET DE L'HISTOIRE LITTÉRAIRES
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by
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Louis ARMANTIER
...
A thesis submitted to the
Faculty
of Graduate Studies and Research
,in partial fulfillment of the requirements
for the degree of
Doctor of Philosophy
August 1982
1
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DICTIONNAIRE DE LA TH~ORIE ET DE L'HISfOIRE lITTÉRAIRES
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( DU XIXè' SIËCl~ Â NOS JOURS)
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- RESUHE
Il semble que le
·d~veloppement
et lerenouvellem~nt
_terminologiques soientd~sormais l f;n~vitab'e rançon des th~ories scientifiques contemporaines .
. Chague discipline,
a
l'aide de ses glossaires spécialisés, ne cesse demain-tenir à jour un outillage conceptuel adapté à son objet. Malheureusem@lnt, on
chercherait en vain un véritable lexique ~e la terminologie l itté,raire. Ceci,
alors que les productions actuelles du métalangage analytique le disputent
en abondance à celles du COlTlTlun langage; alors que diverses mutations
épisté-mologique,s - telle que celle de là pensée s1Jructuraliste - pa.rticipent àcti-vement du mouàcti-vement terminologique contemporain. C'est ainsi que, pou'r sa modeste part, ce Vocabulaire ,voudrait pallierces déficiences en offrant un inventalre méthodique. des notions utilisées par la théorie et l'histoire
lit-téraires, notamment d'ans l'usage des; néologismes les plus courants, l 'reuthenti-
.
.fication des vocables d'emprunts
inter~H~clplinaires,
laprafiqU~deS
conceptssémiotiques fondamentaux et l 'll1ustration succincte des pritlcipa es procédures
-
~, d'analyse de la critique·-,ai?tuel1e.
,
.
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..
-ABSXRACT-.
"It seems that henceforth the development and renewal of tcrminology will be linked to contemporary scientific theories. Each discipline, with the aid of its speclalized vocabulary, will possess a set of up-to-date conceptual tools adapted ta its purpose.- Unfortunately, there i8 no lexicon.of literary terminology in French, and this at a time when the literature on analytical m~rlanguage ls in major competition w1th the llterature on ordinary language. Presently, various epistemological mutation; such as those of the structural-ists are having a strong effect on the contemporary terminologieal movcmcnt. It ls hoped that this dietionary will, in a modest wày, make good this defi-ciency by offering a systematic inventory of the notions used in literary theory and the history of literature, especially those relating to the use of the most common neoiogisms, borrowed ihterdisciplinary words, fundamental se-miotic concepts, and the principal ~rocedures of contemporary critical analysis.
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II~TRODUCT
ION'. Somma; re
LE PROPOS:~
t,IiLES CONSIDERATIONS L~Nr,UISTIOUES
Les distorsions
~ermin010giqUeS
- Le mouvement
n~ologique- Les ] exi ques de t1cnni no 1 ogi e
- La terminologie littéraire
/ ,
Le dictionnail'e: une oeuvre littêraire
LE CONTENU
Les démarcations
Délimitations et exclusions
Domaines,
écol~et théories
- La norme et l'usage
- L'évaluation des usages
LA FORME
La composition
- Le mode de c0nsultation
CONCLUS ION , REVIATIONS ET ~H:IIOLES Dl"POUILLu,n:NT Il ,ICAL \ '_....
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, 2.LE PROPOS'
Depuis ces dernières d~cenn;es,
la
recherche littéraire est sortie desimpasses de la réflexion traditionnelle pour faire siens les instruments
,
plus explicitement scientifiques de la s~miotique, de la linouistique,
de l'anlhropolo~ie. En se lib~rant des anciens courants d'inspiration
historique, la science du oh~llollll:ne litt6raire tend en effet aujourd'hui,
pour reprendre une expression de M. roucault. à se constituer un "nouvel
esp~ce f>pistélllolo9ique"" ~lalheun:usclllent, ses prin!=ipes novateurs -
pla-cés ct l'enseigne d'une tenninologie spécialisée- ne sont pas
habituelle-ment des plus accessibles. Ceci, paradoxalehabituelle-ment,en raison de leur
profu-sion même.
Un
outil p,"atique s'ililposait donc, qui permH une approcheponctuelle des théories littl'-I"ilires de l'heure .
•
Dans notre esprit, il il11portilit toutefois de ne pas dissocier la théorie
de la littérature actuelle des anciennes perspectives de son historicité, ainsi que de ses multiples composantes discursives: rhHorique, poHique,
crillque """ Bref. il il11[1ortait cie reqrouDer de ,façon cohrrpnte, ct
l'exem-rle d'autres disciol1ncs sC1pntiflollCS. le chdmp du savoir de la
11ttfira-ture en une nOlllcncliltlll-C uni f,('>e. Notr-e thèse, dans son projet
lexicogra-phique prospectif, est l'eÀrl'{~ssion de cette entreprise. Il si(!rait
main-tl'nant de voir, quelles en ont (It~ les considérations et les implications
•
.
('.
,
LES
Ç9~SIDERATIONSLINGUISTIQUES
Les entreprises lexicographiques ont,
a
lf~vidence, leurs raisons dans laproliftration et la diveroence des terminolooies. Celles-ci sont
d'ail-leurs des plus incoh~rentes dans certains milieux scientifiques 00 la
confusion est "telle que 11 intercomprlihension se trouve menaci?e, au
niveau des chercheurs eux-mémes.1I1 •• Ainsi. chez Lacan par exemple, la
contamination terminologique faisant du terme "signifiant" un synonyme
de "significatif".2. Il en est de même de l'utilisation qu'a faite
Barthes des vocables de s~miologie: chez lui, "signe" désigne tantôt un
"indice", tantôt un "symbole" ... "au sens littéraire, qui'" est saussurien, du terme.,,3 •.
Plus encore, certains concepts sont parfois volontairement d~tournés de
leur sens premier au profit d'usages spécifiques. C'est notamment ce que
l'on retrouve avec le pr(ifixe "méta" qui - employé chez Genette dans
"métadi{>g~sell rar analo9ie avec "rnrta1anaaoe" - doit Hre comoris ~ 11
in-verse de son
Illod~le l09ico-linquistiaue."~·. L~
nes'arr~tent
nullement1. G. tlounin, La machine d __ traduir~. r"outon et Co., 1964. p. 197
3 •
2. G. Nounin, Introrluct.ipn ~ la s{>rnioloçd~, Ed. de Minuit, 1970, pp.186-187
3. Ibid., p. 191. les dic,tinclions appor-t(>ps ~ cet effet r;ar G. Mounin
flglJr-ent ddns notre nictionn'Iln'_ aux pages 55 et 293.
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(
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(,
les
diff~rentesformes de glissements
s~mantiques,qui s'accompagnent
aussi d'extensions opêratoires
~divers domaines: par exemple, la notion
de "structur;" - telle qu'elle est comprise par C. Lt'ivi-Strauss, Hje,lmslev
ou Chomsky - ou de "praxis" selon Cju'elle s'applique
a
une réflexion
phi-losophique traditionnelle ou
~un code
s~miotique.Il s'avère toutefois que les bouleverseOlents terminologiques les plus
pro-fonds, et peut-être les plus insidieux, se situent au niveau des nouvelles
formes de repr6sentations sociales, jusqu'alors délimitées, dans leur
maine respectif, par toute une tradition culturelle: on dissociait le
do-maine
litt~rairede celui des sciences
00chaque ordre de pensée avait un
,
langage que le spns COnllllun laissait aux "spécialistes". Mais depuis, sous
la constante impulsion des
d~veloppementsculturels et techniCjues, les
an-ciennes assignations ont
étéirrémédiablement balayées au profit d'un
lan-gage de la convergence placé sous le signe des sciences pilotes de l'heure:
s·ocio10gie (anthropol09ie, ethnologie), psychologie (psychanalyse) et
lin-guistique, discipline qui, selon le ooOt scientifique du jour, peut être
nu'!taphorifJuement
appel~e
"mathématique des SClences hurnaines,,5 .. Il n'est
donc de personne "cultivlie", actuellement, qui se prive de toute une
ter-minologie
a
coloration
~arxisteou freudienne.
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.
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4.
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•
Ce
ph~nom~nede
comp~n~tration des sciences sociales constitue une des grandes causes de " inflation verbale, ainsi que de la diS9radation desconcepts. La remarqllable ~tude de S. Moscovicf -' qui a pris poDr champ
d'observation les distorsions et les simplifications abusives dont la
psyc,hanalyse a pu ~tre l'objet -- est des plus éclairantes ~ cet rgard:
la frt'iqucnce d'emploi des mots COlllllle "refoulement", "complexe", "libido",
"sub-conscient", etc. 6. télllolgne non
seul~ent
de l'importance quecette science a prise dans la conscience du public, mais aussi de la
"naissance d'un sens comlllun"
relH~
d la socialisation d'une discipline,,7.et aux 91 i ss eillents sémant i ques de ses i ns trurnents opéra toi res.
Aidésen cela par la révolution technique. ces facteurs de socialisation
ont ainsl donné d l~science un prestige dont l'envahissante mythologie
a pu faire croire è't certains penseurs que notre civllisation a
insensi-5 .
blement réiJl'essé du "logos" au "lllulhos": "Jnlln.ense dpvelopoprncnt des moyens
audio-visuels de diffusion ayant, en quelque sorte, façonnp la vie sociale
selon les exi~l(~nces de son lanqdge et de sa lituro;e. , . A tous ces égards,
l'on conçoit qu'il ruisse eXlster - rnéme dans le publlC spécialisé - une
forte tendance 11 la
"cr{iativit~
lexicale,,8. dont on ne peut que regretterparfois les exc~s.
7. Ibic!., p. 24.
8. Tel l'S t l' (\(111,,11 .luque l nous n'avons pas pchapr~, Jiui sque le mot
"CI'[~ativit~" 0~t 1ui-I1l(!l1le un l;)t'>ologisrne. J. [3;lstuji ln i:é_~l_ogi_~.
1f'Ài(010~i\., 1,1'-(1fl:;se Université, 1979, p. 12.
"
-- le mouvement n~ol Q9~
-..
A ces causes s'ajoute aussi la "n~o'o9ite": G. Mounin l'attribue ~ une
sorte de "psychorathologie,,9. du chercheur chez qui les
concept~
refar-mul~s font ct~oire :1 une nouvelle d(icouverte. Et la liste est longue de 1
ces "couples" - tels que les tonnes de locuteur-auditeur;
érnetteur-récépteur; encodeur-d(icodeur'O" etc. - qui constituent les exemples
1 es pl us patents de nos modes sémônt iques. Certes. chaque époque a eu son
moùvernent néologique relid ~ une certaine conscience linguistique du
mo-mènt, comme en t~lIloignent les développements lexicographiques de notre.
passé scientifique et llUérairell.. Mais c'est l'accélération de
l'his-taire qUl a prH(! ~ l'effcrv(><,cence intellectuelle de notre tf>rnps
l'in-tensité des fannulations conceptuelles que l'on conna'ît. Car, si certains
é en va . . I l ' ,,12. d t 1 l d
l ns l nventent es mots en r(>cusan es r~9 es u sens commun,
et même les lois du C0Il1f11Un l an9due, d'autres se font forts de ne penser.
sernble-t-il, qu'~ l'intilrieur du vocabulaire qu'ils,se sQnt constitu~.
Nous n'en voulons pour preuve que 1 'Hendue du lexique créé par Teilhard
de Chal-din, qui touche ~ presque toutes les lettres de l'alphahet:
anthro-p09én~se,
cosmicitr-.n{'(),>ph~re, tl-ansph(onom~nal,
vortex ... 13·, pour neciter que les termes les plus conununs.
,-9.
Di_c_t~o_n_na_i..!~e_dp .1a .. li!19U_i_s~iqu~, P.U.F., 1974, pp. XII-XIII.10. I.hiQ., p. XIII
6.
11. G. ~'dton~ •. 1~i_sto(l~e.5!cs dictio~ll1~i_l'esfran~ai~, Larousse, 1968, pp. 16-167
12. COlillue flln:nt h's cas de rournier ("~ctstro<;ophik", "falllilisme"), et de
C~line ("VO.\'OIlCl-"tie". "sacril(·qer").
.
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.-13. C. CUl'llot, Il~i_l_h,)_"_~_!~e._r._h.al·.9in. Scuil, 1963, pp, 176-187.
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___ - - - Gui 11 aume, Jakobson, Hjelms;ev,' Benvêni s..:te et de tant 'd làutres encore
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...
auxquels l'on ne saurait oublier d'adjoin~re les noms de Damourette et
Pinchon, dont la "jargonite"14 : fait dl?"s'orriJais. pal"tie-de.s exemples·- ...
.
classiques versês au compte de notre fureur~ logomachique. Mais,.
iooépen-, s. a... , .... ..
damment de ces cas
extr~me~,
cert"ains Chercheu'rs ont' .voulu 'aussi'se
prê-.~ '- . . . ..~ '" .. 1 ' ' '
munir contre le développement anarchiq~e d~s, vocabu~~ttéS en cherchant
.
A donner
~
leur lexique'a
concision de"'univoc-itê-':~
la néologie est ,'.
'L ... ...~~.. - . . . ...
alors "moins la manifestatlon
d'un~' 'm~~e' q~e dl~ne"exigenœ~ prof~nde.1I15
..Ain,si dans sa
S~mantigue
structural'e,Greimas:s-'~.tjaf~,e r'lota~~nt
a
~if
fêrencier les
"'ex~mes
nuclêaires"(aPRartena~t au-·l1oY~~'.du
contenu d'u'ex~me)
des "sêmes contextuels"(caractéri~A
com:e-ï'd-~5sèmes")
1&.
~
.:
-
... ~-" .."To~ ceci, non sans s'élever contre le "fôm::millement terminolopjqu~ .
. - ." - • - - - 17 . .:"
(qui) ne révêle que l'embarras et-la conTusion" . dans
l'emploi'cOl1'Cur-
--rentiel de certains termes. <> •
..
' ...
C'est ainsi que la pro'if~ration lexicale a pu s'~tendre ~ toutes les
entteprises humaines de l'ordre de la réflexion corrme dans celui 'des
14.
"Comme la catadm~te nominale est le seul épiplérome antérieur nonstrumental des ~ubstantifs nominaux, et qu'elle ne paratt jouer
de rôle que minime ou nul dans la collation de l'assiette. l'on
n'a gu~re
a
consid~rer commey
travaillant que des épipl~romespostérieurs. Ce troisli'!lIle genre de pr'ésentatonété reçoit de nous
15.
le nom de p."':scntatont'ité séqucntale par Opposltion ct la
présentato-riété prétél'itale ... ". Cité par G. Ga1ichet, Gr_a~m_a5re _~1T.uct~urale
~fr:.~'l~i.s_!lIod_er~, H.M.H., 1967, PD. 220-22l.
R.L. Ha9ner, L_e_s._\l..0cabula_i~e~ ir_a_nçais, Didier, 1967. p. 27.
16. Larousse, 1966, po. 511-55. 17 . ' n:~.i..<!., p. 7. J , • -~-; .
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, a~tivft~s 'Sociales, industrielles ou commerciales. Et cela ~vec, dans
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,chaque sph~re d'action, des modes particuliers ,de fonnation n~ologique:
- ,
abr~yiation dans la vU}9arisation technique (météo. polio); 'emploi de.
, J , '\
sigles et de~ l~ur dêrivation dans les tçiésignatiQns offici'elles,(ONU,
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-
"
onusien); èmprunt~ ~trangers venus de 1 'accrois~ement des échang~s
lin-, guistiques .et scienti fiques ("feeèlback'".
IIg~stalt-th~or'ie")
9 etc. lB: •Mais encore, Ge ~e sont la que les 'proc~dés les ~lus\ v,oyants du
InGuve-, " . 3 .
\ ment sémantiqu.~ contelllf3orain, dont la ~ogue ~e retrouve aussi dans le
"snobis.~e jargonneur·~19.
du "sabir atlantique", ou "franglais". tant-
,.décrié~ par' Etremble.
/
8 •
,
Non pas que chaque l-ang'!e-'doive s~ d~velopper en autarcie, mais'que
"in-vasion, du vocabulaire Dar des'termes d'emprunt
se'~fa-~se
en 'dehors de-.contrefaçons i nut; l,es. d' impropri étl!s et de défournements de sens qui
obs-,
curcissè.nt les textes - COnlne C"est f-réquernrnent le cas dans les
traauctions-et de3servent 1 a pensée de " ~auteur. A tous, ces égards_, les. sé'mant; ci ens
n'ont pas fini de déterminer l'ampleur et les limite,s des champs ,lexicaux
dans "l'écheveau complexe des relations quf' unissent le rrouvement fonnel
.
,et s~mantique des mots au mouvement des modes· de production (techniques)
et des rapports de produètion (classes et groupes sociaux),,20 ..
les lexiques de tenninologie
-1
,
la détr!rioration des vocabulaires spécialisr!s a donc c()nf~ré
a
l'Hude des•
....
problèmes de terminolotlie une n~cessitê èt un intéret c .. 'l'issants. En rurope .:
18. 19.
26.
G. Maton~, op'.S.i.! .• p. 208.
H. Mitterand, .L.(,_S_~l~O,t.S_ fr_a!l5.a~,
Ib_i_d_:..,
p.
88. p . U . F., l 968. I~. t:Q. , ~.l
li
•1---.
(
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.
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Occidentale notamment,
diff~rentstravaux et" commissions ont
r~v~l~que
de nombreuses disciplines scientifiques s'attachaient
a
une terminolqgie
plu~
conforme 3 l'esprit de rigueur dont elles se réclament. Aussi la
liste des initiatives
recens~es
naguêre par
J.
Marouzeau
2l
. s'est-elle
considérablement
allong~edepuis de groupes
d'enqu~teset de recherche
qui se sont donné pour
t~che d'~monderles
lexia~esspécialisés de leurs
;mpropriétés~
tëiche
a
laquelle s'est consacré, entre autres, le "ConiiU
9 •
d , t:'
~t
U de es ermes
d t Illl"' 1~d'
caux rançal s
f . "don
t
1e
Glossa
1 .re usyc
d h' la ne t . 22.est l'exemple même des préoccupations terminologiques de l'heure .
Et de fait, le
~lossairescientifique est un indisoensable outil de
r~f~-rence
mn~monique: il repr~sente. 3l'intérieur d'un corpus défini. la
com-pétence lexicale la plus exhaustive vers laquelle tout spécialiste
s'ef-.J
force.
Acet égard, le dictionnaire de terminologie est un instrument
di-dactique incomparable, qui permet,
dl'heure de l'approximation et de la
phraséologie barbare, une consta'nte remise
lijour du vocabulaire de ceux
qui en ont le souci.
De plus. on ne saurait oublier le caractêre hautement opératoire du lexique
de tel'minologie,
quiest le lieu de convergence de -la théorie et de la
pra-tique non seulement d'un langage, mais encore d'un certain métalangage et
d'un ensemble de concepts méthodologiques sans lesquels toute science serait
sans objet.
+
-o
21.
L_C'x_i51ue.
_d_e_J~__
t_e~~nJQ_ol~e_~Ln~_u_i~_t_i_que.r,euthner, 1961, pp. VI-VII.
..
-....
... .. ' ~ -~ ... ".
La terminologie
litt~raire-10 •
En ce qui
a trait
a
la terminologie
litt~raireproprement dite,
la
n~ces-sit~
s'imposait d'en regrouper la nomenclature. Il est, en effet, de
noto-riét~
publique que la littérature est le parent pauvre des sciences
humai-nes oD elle ne
poss~deencore - du moins dans le domaine français - aucun
\.
lexique de terminologie
~part
enti~requi puisse se comparer aux nombreux
dictionnaires de philosophie, de linguistique ou de
rh~toriqueactue11e-ment en usage.
Il ya quelques années
déjà,"l'absence d'un dictionnaire
a
la fois historique, critique et
compar~
(avait) conduit l'A.J.L,C.
23.a
mettre en chantier cette entreprise considf5rable.,,24 ..
r~ais,"envisag~e
pour
1970",la publication compléte de cette oeuvre ne semble pas encore
avoi r eu lieu.
Quant aux Histoires de la littérature ou aux Dictionnaires de la littérature.
_ _ _ _ _ _ _ ._~_ __ ~__ _ _ _ _ _~ f _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ~ _ _ _ _ _ _ ~_25
.
ils délaissent les problèmes théoriques et méthodologiques relatifs aux
formes
litt~rairespour s'en tenir aux questions de personnages 11ttéraires,
23.
L'Association Intel-nationale de Lill0rdture CÙJTlparée.
24. Cl.
Pichois
et A_M. ROLJ<'<'PilU,La littét'dture
comparé~. A.Cohn,
1967, p. 199.
25.
Ouvragcs principaux consultés: [lc)]<,deffrc (Pierre
de):Une histoire
vivante de la 1itti!rature d'auiourd'hui, Lib. I\cadf>micue
Pcrr-{n,-Y958~Lanson
(G.):lIiÙoire rie la llttC>ratllre- frdflc.ëlise,
Hrl('jpUc, 1967;Pican
(G_):Pan-a-l-illlîade lil llolJvclle littr>r-dtIJre fr,!nc<1ise, r,allirnard.
1949;
lIistoire-
dcs-littr'I-,ÜIII-PS,vol.
3,rncyclo[1('rllê
rllf."iilde. 19S8;Plinval (r,.)et Richter
(E.):ITistoirc de la littf>t'ature frill1Caise.
Hachette, 1978; LJ9ilt-ùe (A.) et
~'ichard (L.):XIXe
etXXe-
-s-lt'cles-:-Gonlas.
1966. - - -(
(-\
11.
d'auteurs ou, parfois m~me, de prix litt~raires (exemple: le Dictionn~i~
de la litt_~r_a_tu_r_e con_tsmEora_in~ de
A.
Bourin et J. Rousselot, Larousse,.)
1968}. Bref, autant de centres d'int6rêt histo~iques ou anecdotiques qui, pour attachants qu'ils soient, ne correspondent pas toujours aux besoins actuels. Ainsi, il importait de sortir, en quelque sOi'te, d'un type de dictionnaire dont les insuffisances paraissaient de plus en plus évidentes, en int0grant au corpus des études théoriques présentes les mouvements et
~coles de notre passé littpraire.
- Le dictionnaire: une oeuvre litt~raire
-Les dictionnaires ne sont pas seulement des ouvrages de cons~ltation
tour-nés vers les seules considérations linguistiques, mais aussi des oeuvres
litt~raires. Lieu privilégié des r~férences anthropologiques et culturelles
de son milieu, le dictionnaire participe en effet - au même titre que les
autres oeuvres littéraires - au maintien
et
au développement des "idéologies"de son temps en (>tilblls~)ant les c.ondltlons dr lour permanence, puisque ses
données ont "valeur d'lnsLI-ucllOns
conlldl~Tldntes,,?6.
pour tou,> ceux quis'y réfètt:nt.
ne
plu", cn Llnt qUi? texlf', le (llcllonrldi,-c pf'ut ('trecons;-déré COllHnc une or'uvrr diddctique ddns ld 11J(",[Jrr oD, il l,clV(TS des lègles de
rhétorHlue, le uJIltpnu de ses IIICS~,(îg('s, l'{lrticuldtion g(~n0ri11(' du discours
lrxic{)~lI-(lpltiqlJ(, (COlllIll(lrltdin's, définitions, citatlOns ... ),11 c;e trouve
établir dVPC ',(>s "lf'CtOIH'S" un tYre
oc
cOfllllllmication Iwopn~ d tout {>noncédidactique.
26. J. et C. Dubois, Inll-oduction d la le_x_icogr.aphi.e: )_e __ c!t_cti_Q.r~naiIe.
---L
12.
A
tous ces égards, le dictionnaire appartient sans contred1t au genrelittéraire et "sa rédaction, écrit J. Dubois, se définit comme un 'art l ."
Dans les limites d'une typologie des discours propre ct son dornaine, "le
lexicographe est donc un r~dacteur au sens plein du terme, un '~crivainl,
astreint d des ri:g1es aussi rigourellses que celles qui définissent tout
autre genre littéraire."27 ..
LE crHHENU
les démarcations
Appliquée ct un dictionnaire, la notion d'originalité n'a cours que par un
abus
d~enne.
Selon la loi du genre, les ouvrages lexicographiques"em-pruntent ct leurs devanciers,,28 .. Ils n:prennent, circonscrivent, modifient
ou amplifient des travaux antérieurs. "Telle a été aussi (la) pratique" des
auteurs du Dictionnaire
raisonn~~~e_~_a_th~od~!J~~af]g9g~.29
.. Toutefois, ,28. G. Maloré, lIisLoire des d_ic_tionn.a,!;_e_s_f~~a_n~~i~, Larousse, 1968,
pp. &1-65-?21 '
--...
29. "Les hlstor;ens de la lexico~lraphie savent bien que les dictionnaires
se confpctionnent d Ddrtir d'autres rlictionna·ires: telle a été aussi
notre lH'atique.". A.,l. Greimas, ,1. COIH't.r.S, "I\vant-Dropos", S{>mi~!:..i_~Je:
dictionnaire' t'dl\Onn0 de li! th(>ot-;c du liHH1(J(](', Hachette - Université,
1979. - Tl <,('1111110 nue cpttp tx,lo(t(on ajoutc-llïr'1I\0 ~ 10 qualilé des
dic-tionndli'r's. f-t de f(lit, 1(' Dict;ollllilil-e de la ldrtCllJe f';lilo\()phiqu~ de
P. r'oulqIJl(> plolonne 1l(l1,lI'l[llcnt dpn'!S 10 f)lCL10JlflalrC c!flS c,cicllces
pIllloc,oplilqIJC'\ d'A. rrdnc~ (lB"/)) iluquel S'êlJoutc un ~J'<1nd nOlllbrëde
91os'.<1II(><; tIf' IlIl'llie fllidtion d'lJne P(:l".pf'ctivc lexicoUlilphiquc
diff~-n'nte, 1(' VO(i1hulail-e de Lil1.l!Idf'. Il Cil (>::,t de m{'mc du tf'llhit'q\lable
OU-vrd~l(' de fL [lIJpt'l('l [Gradus: 1('$ proc(><!r;s llU(>rdir('s). qui 's'inscrit
fort .Jvantd(J('W,('lIlellt dans la pn'stlUl(,lJ~>C 11~Jn(~e des -tl'dVdUX de
P. Fontdnier pt de H. r"ol'icr. Bref, la l islc: de c('s (,>'\llIples qui n~
rencontl'(:nt que l 'clllbatTaS du choix, poun-ilit ainsi fi1~LlùiplJsf'ntent
s'a11onu er . '
-·
', 13.
si notre'Vocabulafre n'~ pu ~chapper ft cette r~alité, tant il doit
objec-tivement :l de,nombrrux ouvrJg~$ de linguistique et de 'rhHoriqu~. il
se
rl':ic1ame n(>,HlIlloins d'un ôpport quelque peu prospectif ct la' nOIllf>nclôlure
lit-t~raire, (~n ce s('ns qU'll il ('lendu é,U/) horilon lexical ',lUX concepts de la
Nouvelle Hisloire, par (')'(.'lllplc, el ct sps positions d',{naly',ps fond6es sur
les d?nnées sta,tisliqIJl's et nUlllériques,des productions éconolll5ques et
so-ciales des C1Vl1isatiüns.
Cette dC>marcation en renard d'ouvrages connus (tels que, par exemple, le
GJ,ossary of Literary Tf'IIllS de M,H. !\b;allls30. et le Glossaire prôtiquc de
l_a .. cr.ltif"jlH? (()rllC:lllpoldln~ de
r,1.
!\11[jCnot). tient i1lJSSl (j li) mise ~'npcr'spec-tive de []OlllbrCIJSe:, thporif's pt 0coles (l'sth0liqlJe de la rr'(('pllon, ·riollvelJe
CO/lllllul1lcation, qlos~>0I11alHluc, (j('~>laltl"lIIc, !Jl,hdvlori<,mp ,.) donl la con-tl'i-,
butian ct la réflexion épist('llloloqHluc ou critique ne fut pas des 11Iollldres.
' f C'est dans cet C'sprlt Clue 1l0Ur
, ilVOnc, n'I('nu Illcllfllf'S nntH)rJ<", de lô
probl~-matique des acles de lanqage, 'nOlcll1l1llent (('llec, qUl ',ont rcllres ct la
th~o-'-rie de l'énonClatlon fonlllJl(>e ptlr l'r'cole d'(HidlylHjue d'Oxford (exelllple:
Il 1 0 eut 0 1re ", " con s ta t l f" " "p e r f 0 lin a t 1 f" . .. ) .
Par-delct ces références aux asppcts de la perfol'mativlté du discours, nO(I'e
souci a tendu vers un ('quillt)rf' des ül·ticlps pour lf'squels pour diff~n~ntes
rai~ons dont nOus nr IIOUS renncltnons pa') df' 1'1'(U',pr ici la
lélJÎtlII1Ît~-nOIllOI'C d'o\Jvr'df/I'C; onl dlver",('II:i'nt 1 jlllltr' ()l! (JIII1,) 11'<. dh,,'lu/l/,I'IIII'lltS. Ce fut
le cas, panili Lint d',lIJlIPC), der, Ilot i (Ir\', cl0<, dl' "dl'.IOlH'S", "(·criture".
30. Cf. aUSSi lf'S dlcliullflain's ',lJ1Vd11tS' S. r:alllf't, fi [ll( t iOllary, of L.i.tl'r,l,"y.
14.
1
~inguistique de Dubois et de Mounin, ce concept n'a pas ~t~ retenu par
B.
Pottier: voir ~ cet effet le tableau comparatif;'ci-apr~s, se rapportantau traitement des notions). Quant ct la n';partition taxinomique du corpus,
l'accent a 6t~ mis sur lous les aspects tourhant ct la lilt~ralure proprement
dite, comme en trmoiune la vanélé des articles '}ouches, v('ddles ct sous-entrées qui s'y rapporlent: "infra-lltt(>r,ttur'e", "littérature radiophonique", "littéralur-e de scienc.e-fiction", "liltérature L.lntdstiquC ...
Du point de vue de la lII(>lhor!e lexicogt'dphHjue, noUS nous SOllliliCS
pdrliculi~-rement attaché ct l'lJn des points des plus ((J[llr1cxeS du lexique de
termino-i'
logie: la définition <,cicntlfique31., CC'lle-ci, en effet,' conlrain.:rnentd la plou";rlur-C' (",{>II1r1',iolo(Jiqup de 10 df>fll11tion lexicouraphique
(OUrilnte-doit faire clppcl ('\ la
PI(,cf~duIC
Oll(I!1IC1Siolc)(!H1UC3? . De 1:1, les multiplesécueils de 1il r(>a1 i',cltion: Pl(>(lf>S de la (f'ChlllClté (!)<,cC'<,<,ive, n(>cp,>sitant
pour chaque d('fi Il i t i on un «(Jllipl ('III[:llt 1 ex i courclphique33.
~ ~lOOt
de l ilsur-charge néologique~ emplois indlfférenciés de notions appartenant ~
diffé-31. Dont la problématique contemporaine n'est, en fait, que le prolongement
de préoccupations arlstotéliciennes.
32. Cette d0rnarche du concept vers les forllles avait H~ au1xi'fois alnsi
for-mulée par F. de Sclu,>sure: "Bien loin quc l'objet précUle le point de vue,
on diraIt que c'est le point de vue qui Ct~(>e l'objet ( ... ). ('l'st pour- •
33.
quoi tOlJte définitlon faIte> d pro[1os d'un mot pst vaine; C'(·<,t une mau-vilisc Ill(>t!lodc que de partir des 1I10ts pour définir les cho"cs",(Cours,
pp. ?3-31). '
--Pascal consclllait ainsi cie "n '(l[llployer dans la d~finition que des mots
rarfditf'lIll'nt cOllnu,> ou d{>jd (>xpliqu{>s." (De l'psprit ~t-'()rn0triC]tJ~,
BnJn<;chvllg, p. lB9). tl(>ctrIlIIOlfl<;, (ptlc t('[(lIlIllldndation '.ouffre quelques
réservp,>, pui~'1ltp le lpxiqup <,P{>llélllc;é s'ddrp<;<;e ~ (j[:s·tJSJ~lOrS ayant
déja une certdhe rO[l\p0U'flCC lcxlrale. ['n f,nt, la diificu1t(S réside ici
surtou t ' dans le choi x des (h!grrs de tpdrn i c l tr ct adopter.
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(J. Rey-Dcbove 'Lex';' 's(lmi ,
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TCfm(' Qui trnd l If' •• ,h~to1u .. , a .In , H ' f " 1I11/1.1rf-. f'''' mime Ic,n(1 {lUt' r,,1'i rr}illf Irl notion, fiC' _(f!.llon Indl";-durllr"' ~5'1 ... ,',(~IIOth ~ rc,"~Hn •• tIOl'\ du ,Id"' 1.
1('.lr (',1 1" "'I, .. u t ' cl !Inl: ·/r'llurt'
l i nOllf'1n tir .1t'11f'- \11f' • n ("1 Il 1"'" 1'" >1ifH, dl" t , r \.1 ""C'
lelltf' (0,tln1f' _~ .. ".# f"~"(~""f'- , 1If' r . " J U f ' , _ .non r'!11( '>1\ III r .. r1,( l f''' 1(" Jf' lJ {>l!n illr>t "', f f ' ' ' dt' 1 .. 1 (1111Ifl'
1('llurllr- , t r - . - h"d,r(.rtr"v~t'lJ't" ... 1u tJ t n.y....
dry Tr' (h.rl no l~ .0\
.. 1 • r { 'I"n ct f' 1 r. f' lI' Il (1 '1" d tJ r>') 1 \If cl r 1. 1 r ! r f ~ 1 1\ \ ,,1 .nn r"'-'Y' lof' 1><:"'1' f f'''' . " I,t 1 t," 1,',. , l " " f " '~r - - ( l ,(f. f' , . . , • •
",/1111 Ou du ... , ~, ,),I('/l,r .,.,. (t"nH" r" fi ,~f ""nt p.' la , .. I..-,.Ir ,1(" ./ f.11 f. J ' 1'"" .1, • ,r ,,1 .. l, r, ., " I f ' ..- nI l'''f' (, lit' \'0'1 «(\mr",r. (j r '''II ~. Tl " " c f "",u,,,'''r 0)
• J J..-1I1tf" ot '1 \(' Il " 10(", rif' 1 hl n ~ Ir .If' ,( l'I'~ ,l'r •
, / o v l .... lr1 . ' " , ' ' ' ' l ' t 1 If' tf~lf' ,1 • .,. 1. ',Hfl)I,lt .. L ..
rhtt-.r'!f .llc (J~J r i t f' I r . l r I l 1 l ,n f n toi , ,,\ Ir q"" !rH 'lq\l (ln
1t'",pnu·'f'II" ... 1 .. "t'Ii ... {,.t ... t,t,c 1 (1"-l~,(,lf.(l ...
"~.I"''''''''J,, ... ) .. l] (~f' 1. t, 1 .1, ,,'f' .1,1." .. " , ... f, .. nl L.
c .. QU' ,0U"'(" ~,-. (fllr 'f'.Il( "Ir f'.1 1 l>!oI"At,n" (1",.", ..
haut) <lc ,1',11',..-1,-..,., du l,t./nv-tr_lt: N(Ul .. " l'Ile'o' 1 (t'nt'
opl".tlOnun't ... ' I p t t . o ,"lrvaTO 11017 l5)..
\'0" .... " , PIUf'f'1 flt.t~_J
Rtl lou~I .. ,..- t'IHflllc! d lu L"ln •• " t. 51 .... n .. " dw ... 1 ..
• ,IUI'q"" G.II'I"'.rd. 197J
(M. Angcnot .:: Gl OSS. P!~_t;" de~J~,
crit.
c.on t~'lllp~1 ..
--, • • 1_
1 ()" .l1,~l1c Ir." rel .{,"\tJ( (in 11l( ... c.ù
,l1lU!\I''1Utl H v \01 'rv,,')\< k hile
NI d,onc Ul'\ h'",."'1 ... W'\ dl'" C',H\( ... .,"tl~
tnruJHH.jllC QUi 1 .... ,,1 Ille uni 0'lJ r.r\L
CS1" (".,.V1I)
1. l Unt"''''' r<f(Dd Ir n'('" ''''~'t' • • ,nu k rlui 1",r ct &",,,c ,t.1 1 ...
fn' ... C1: qud QU·i-l' ~ .. l r"k { .... n nt.. 'k ....
~ twrf .. ",,,0 t ... ,.. ... q.1,I • '''-!l'fI' _
"" Inle .. '-"U l~(n q"c k ~l> ~ .. l'" h ...
/(en~ T"ut Itl JI. nrl l 'i \J " ' i c t'u,~
rl'fm< f~,'(rn('r" ... ft !(IIt' 4>1'\1 rfkrt
6"u.tIt' ~ J( rlv , ' ' ' ' ' ' ' . " ' .... fl t1 (t"",Ull"",
~c cI ... e . " . h ... J( U' ,(r"'r~ l''''\ll
\ ft\;rnC1 <1,\H:ll1'''' l n cI.IH·"1 ci ... a &.
,ultr Juoqu·' q ... ,(I1:-cnl dr\ ('10. \\.Jl'.1ItÛ de-d.~'\.tnft
(J.
Dubai s Di c t. _d~e __ l_i r:'9.. )-~
O. Pottier,
Le 1~angage_ {l a notionde "texte"
n'a
pas (St~rctenue)
HO[ (n .,)
1. ,o.t .... (ortq-pl Ipl~tt-l""\()log1ql.JIf 'f ,aps·o,tant , un tn.t .... h" (\, pro ..
d"ctlonl l'C .... 1f1.ntrl dt '1',,1 tUf""t' th", (.-ttl: prnfn.tl'tf, l, h.t.
j lU dt'tnl pU'. Julia ):;rf,try , "lt)/r"~ un .. ,p,rrl1 tr.".H"Quht1qu, qyt rtdlstrp'Jf' )"ordrt dr 1. ""9u~. rn ,...tU.",t rn r~1aUon !.l'lf rlfo1t
(0"'-... unt(.th~ vluot l""f(J1T"1,lllon dlrt'rtr .... 1'") dlrrl'tnll tJ~U ""no ...
c',·
'fltlrff'ur " C>u 'l!1lhru,d~IIf"'I. l~ t~ .. h r i t tinn( lHlr r~Ot>{I(flYll{. Cf qv'
'trut dlrc- ... 1) l(ln r.J.'J'tJrt Jt 1. lInS/ut cf.nl 1.Q\Kl,. n If IUv' ... t , ....
dhlrlt"-J' (df'ltnH.t1 vo rondruct1 r). par (Cn1'qu"nt t1 Int Itv,d.hl. 1 trnfr. l\o-\ (lt~f.l0rfrl l(~fqllt'" rt rn.tllr ... t'qUt'l plutOt qvt pvrr ... nt l'n ...
~ul'ltq~'. 2) Il r"lt r1f'r.,ut.tt(,n f~ t t . t r l . unt fnlt'tt.\u.lll'· ... • _ le- tf'dt_ du r(,..q~. 11.
o,n, 1" "'~~ r.d,t" 't>htr, olf191cl:l"". lt tf'Jlt". pour k n.d1>rlt rait par"
th -d'un t:'n:H'TILh' ([>n,rrtllf"l linnt 1~ c('nt,"C" t ' l t lr dg n ••• t. ,.,oUo,., 6e tntt ',..~llqLot',.n t f f r t unt .ut1(ul.tUon d'un rt>("'l.p~r h,rtll lttH,..pl. du ,tç"~ d'unt r.rt \-t' t,Oin,. lro s.t~r.'fU·· (~unl , 1 ... fofa. orlglr'lll •
U1'1hflqtJt ft dtrlnlt tf • ~,.t("ll"\\f\' Sar la c(JJ,r<liun MI lt~Itl Qlod li y'hl{ u1t'nt-). ~ l'.--\utrf'. lt ~f9nlrl~l)l"' (",..,lt,t,lttl dr' lttt,,., ,t
de 1~\.I'" tnO,.1Nr .... nt cO ""Jh. ,.n rhra~ .. , _.-1 -en tint Qvt "'dfpodUlrt dt 1 . . . .tllrlalltl t11J \l-jnlfl,nt". lt t"Jt~ .d .... rn.nt unt .1Ur.tfo,",-prut ftrt' rn qur1q'H" ,.I"tr "'frsUtu'- par , .. \drn(f' phI101oQIQv('- et 1. trdordql" qui , · .. [ttl,....~,/lfJn,. .. li lrlttQ\~ (t,.., lt .. ttl .,Ia \n ("(l(~{j'l!'dt~
Unhrrulh_, 1014.
r .... -!Voll ('f'1 JI{(rpthlfl' .ppl1q\,(1"''S. rr,trlctf-..rrt'nt 1 or-\ lou'In d'fnontl. #,dtJ {O~'\t'tu~flt un dl\(our'S", lr ((,n't'pt df' "'tr .. tt" r'('ut ttrt pr" .v,~ JI (O"Il(' l"lua- dt"" '"(u,1"("'5o" I\.HtI(v1Hrrl. d''''rlc,,-\{''- (p_rH' ou 'trIU) rt"lf'~.nt d~ ' 1 lAf'f)lI" (l'ri if1trjt"nr"'", ,rt'nt ~1 tt_Ir\ j~)t.rtfn .. ,,\ ,
d'.u-trt\ sl~tt~ .... \ 'f",dotfqllrl.- trl, quI'" ("UJ ~ , . fT'U,tt:j)It. do..! clnf",t. ,tc.
",'n'lt • • , . 1<ft'n(f' <1\J t"dl' ( ) 1tudl:"'(\.t-1.. -r(l()fl(h"' d~ h"'gvt' d.nt 1rur tot.lllt'. f"t ,,~ f{", ... ~t ~t,U('Uf'f"'S. qui 1,,1/1'" \ont SJ,f<.1ffQ',,", ft qvl 01
pr-u"rnt t'1ft' ll/rrllt't ~)"H 1. 9ft. 1 alr't' r~ ( f ' pdnt dt' \Iut. 1. ,c1,.n('" du t,..dt t'j~'I'Arf'"d,. 1. ·,hftorfrp"· d"flt ,.11t' ,t'ut 'f dlrr ttl"" l.Tl , ....
1 St"tllnt tt'Jt. \,..,Ir)t dl\c - r .. rro'" 1("'1 ltrrot'l d,... trate tt ~,. dl,·
4r>-'rI "~f~n.t'nt l't, .. 1"dl t ' f l f ,,.nt ,a. IJHqu/'l. i' .ur d''l.tlJfl(f l " l f l)rda;·
",.UqlJ(" (\r, \l'l'IfotfriJl"'lo"' non l'n'Juht'q!.~' rHut'l, \..Ir'! t,.ll ... t J..,. ... ~nt
fltrt' (Crfl\1.j~f~\ ([)~ , t,.t" ou { c __ , d11CftllfS," (rd "utl(ullt r1"",rn l -.
la lultt' & l·'nttr.(r,(tr,t·'c,ntt"Il-ln o loçlq,"f"" av,,( hs la ... 'i; ... l ".tu,'('lh\ Qui nt p011r(t"ot pH l·tqul".lrnt dl! mot dlHours. (fr,nt,.t, ft .tng,.t,).· ... A J Cr~'II"I.s., J UHU·t,.S., ln \,.,,,lotfqlJ!., )90
J ~'mtot. l i t t . _ rlu$ PI'"'(1'si'1"1("nt .JOu" lA \f-..'dottqur lH1/,.I, ... lt ttJta t'It (vprh (.(.r"1n'" unt' unitE dfJ(Ufl'Vt' 'U.H'" f("urt' ou tnt,rltvrl' 1 , . ptlral~, ~t s.lru(tur .. l,.".".nt dt}f"r("nt~ d,.r.. c,.ttr ônr.l"rt "'la flottOI'\ dt
-ttJt~· ro«'" u' ,!tut' p." ,ur lt • .rrr-.t' plan q\-"'" {t'1lr dr 1. ·phr.t"· ( .)&
,.n U· Hf1'. 11' trxtr doit Ptt" Iff\ttfl~\J~ ck, "p.ar.t~f"p~""" ul\lt. t,)'l'0'ilr ••
ph!rtU~ (k .l"df'lH' phra...,·\ if:" tr .. tr p("ut {(Jltl(i(\.rr .vrc Vf,t phr." ( ... ."tt un nv,~ rfltlrt". 11 'U' t111r1nlt pU· \on -.uton(,..-.It· ~t par \a c)O\urt·,
( •• ) t1 (0" tltuf' un \y\tr'nf' qu'il nr h u l J'.S fI1rntl(lt-r .vrC lt 'l"""" lln9ul\tlqvI'. rr .. l\ mf t r f r"n ,rlltl()n l ' I r ( lut lT'1.t1tJn»'1 rot, dt- (on .. t'çu'u ~t lit' ,,..~~t, b1"rl("- ~ 0 t"'I'\Jcrot. T TC"'lifOV. Olctfr", •. "r't ""(1(l'!~
p~dlqlM" dt"t HI,..,,(t'\ du '.arHJ.lf.J1'". lIS.
4 .. Clo\\t'Itl - t,. tt'Jt,.. dl'" t UJrlmslr ... ,"l'pltQur)" tol.lItt d''''nt (t>.tn(" lt,~,JI\tlql1t'. f11fmtU'f" f'rIo r.t-(Jn &- 1ft prc..v'urtfvllf dv
J),t~fll(l. o.St lr tr'Jdr l'\t 111111ftt, ('r\t l dfrr If on prul (l''''t ... >('"nt aJoutf'r. (() ... ' f ' (.f' s,l"r. 1~ Cj;' S1-<lUr un,. l.,,~)f' 'l'I ... ntr, 0" pourra
tnrf-ghtrfr un fH)<T\t.,f' tl1fmftl' d,.. pl".l.rl, ck !JI'Jtl(J\'tlon,," It dt: trlot,.·- ..
ProlP'..ll ~l'nr\ ) tlrlr" th~ JI f r du 1 ~'o/t"'l':... 59.
(on( .,t1(..o ll,uctur.,t,l. tonMr lur l i notfo"l dt" lljturr- dû trft,,", t .. fIl. lIQ\Jrl1t Ctlut·ct "It
cor".ld~r' ('(1,....",. un (CJfput" (tn'l.t',,,l)lt- dtl'nr .... l(fo\·) .d, .... 1 ft rC\Uy""t ' l r . jn.1Jit fndr~Jt'rH1.1' l'nt tir toutr, r,.rt'rr-n{t"'I. r,ttffrurtl, GoJ','lrl loltnt
ht \ t ur II~Ut".
- 1111< (C[l'.'1[ J[I['OI (J(,IMf)
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Y. J[,(OlO<,IME .) _ : ) .
r·
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- Ill\[ \'NII RI! Ill)Y. I~II Rll X IliAI r Jf. _ TIll. (, "(."1 /(,i'fO V f' ... , 11 t Tl
.pte.
Y.!'l. (
")J~l !j
.115.
rentes écoles (le terme
FIGURE
en glossématique ne saurait recouvrir lesm~mes acceptions qu'en rh~torique ou en psychologie). C'est en ce sens
que nos distinctions (1- Philos., 2- Ling., 3- Rhêt ... ) se ,>ont inspirêes
"
des
proc~d~s
du diclionnairede
Marlinet34., oD l 'arlicle IORME renvoie~: forme-l, forme-2. fonne-3 etc.: le concept-clef penJl('ttarJt d'accéder, 1
par étapes :,IJcc('ssivf>s, ~ des sens et dornainf>s plus sphifiquf's. Le tout,
f ..: t ;-. 1 d' lit .~, ,.,' t~ l . ,,35. t ' tt
con anllL'men aux l'cg es une lyglène èplS l'Ina ogHjUe oUJours a
en-tive ~ l'êlaboration de dêfinitions rigoureusement apêratoires et
univo-ques.
Les citations constituent aussi - principalement quant ~ leur choix orienté
vers une fonction "exolicative36. et non ras seulement "1llus
trative,,37.-un aspect novateur vet~SlS ct l'dct.if de not,'e Vocdbulaire. Oc ce fait, nous
avons tenu ct en si<]flùler
C;Cflljlulp\l~ell1ent
lessout~ces
38., tout en nousat-tachant d la qualité des autf'lJfS ct qui ils sont elJ1pl~untés. Ceci,
croyons-nous, en raison du complérnent d'éclaira~.)e que les citations peuvent apporter
a
des opinions convergentes ou opposées.34. La Linguist1que: <juide alphal~ét_i.qu_~, Deno~l, 1969.'p. 117.
35. G. ~'olJnin, op. cil. p. XIX
36. Ex.: MOT: "Unit~ psycho-socio1o-'
gique fond~menlale de la langue,
caractéris~e par sa fonction s~mio
logique rl'Ïvil{-~Ji{-c (ané!lycit~ s~
rné!nlicjlJe, filClllt{> d'f'\lIploi
cllJto-nyrne, etc.). le mot n'é! pé!,) de df"~
finition pUI'l>P1Pnt litl~llJic;tique
(fanllelle et fonctionnplle); c'pst
nFanJnoins un cOJlcept hi~tOl'ique et
anthnl[)ol(1oiqlJl' ilb',oluJllPnt
ec,c;cn-tiel."- A. [(<,y, la Ipxic_., 291
(rh('>')~1 p. 20G)
37. ~lOT: "L'idée sans le mot serait
une abstraction; le mot sans
l'iMe serait un bruit; leur jonction est leur vie". - V.Hugo,
L '.c'ipri
t.
Util il~ du brau.(P. roulqulé, Diction. de la
Li1.I1.ou.e. "p_(clagoqiJLu·e-, -324)
._-38. Lee; dictiCl1înilin's de lini]uistique ne retiennent cénéralement'pas ce
pl~a( édé.
-(
16.
\
C'est ~ cette exigence de clarification qu'entend r~pondre notre ouverture
multidisciplinaire. Ainsi s'explique la diversit~ de notre corpus (Anthrop.:
"prélogique", "potlatch"; cOmm.: "',oftware", "encorlage"; socioling.:
"idio-lectejsociolpcle"; ')('lIliol.: "lcOne". "indice"; vet'sif.: "di~rl>se", "synér~se";
séman.: "drchisr·l1le". "cld<,~,i"'[lIe"; sOliocr.: "rélfication", "t'cflet (thf>orie
du -)"; gr,un. u(>nli.: "(;lIlboitf'J[I(;nt". "récursif"; stylo: "registre", "styl~me";
proxém.: "f1ldCrO-espdce", "disLmce"; 0plstém.: "IIlOTlUl1lpnt". "rndlIJ6s1s";
psychan.: "cpnsure", "illlùgO"; gram.: "déclaratif", "Jusslf"; lexic.: "index",
"figelllf'nt"; philos.: "gllo';{ologle", "0thos" ... )
et
l'umplpur de ses 1000termes, cOlllparatlvr'[II('nl clUX SOO 1II0tS fptpnus rC".[1PctivclTlf'nt par B. Pottier
Au tan t q lJ P P oc, " 1 h l ('. Il n li S li v n n S VOU l u cl Il <; s i Cl II P (h , J( llH' d (. f 11 1 1 t 1 () n au-deld
de la rlisclpl1rlc dont (,l1e se técLJlne - s'0cldlrdt cj'lndlLdtlons d'ordre
étyrnolo~JHlue (cf.: "[)j<.Sf!rtdtlOn", "InClplt", "r,[lfl!1l1que"). JI~th(ldologique
(cf.: "Dl ffr'l'(:f1lP!valpur", "COlllp0!f'ncc!perfonlJdnce"), S(>Jlldrltiquc ct
1115to-rique, qui dldent den apPI'('he'nder les multiplc's n",OlldrlCPC, et harrllonlques.
L'artlcle "[{olnan" }'eI1VCllC, en l'ou .. ul'rence, aux Orl~lnp~, de cc ~wnre narratlf,
puis à scs dlvcl'ses iHceptlOns !i'l1(':, que les ont r,UlCCSS1Vl'l1lcnt répr·rtonées,
d'une pa..rt, la typol(J(Jl(' tl-ddJtlOTlflf·lle ("ro[[J(ln d'dVl'nturcs", "1'OJl1dll
hl~>to-nque", "ro.lldn pa'.tol'dl" ... ); d'alltl'p pdrt, ld tf'rlllinologie ilctuclle ("l'oman
dictionndlre se diff(>I'('lIcie dps ()UVt'd~](lS que nous avons rllcntinnn~s.
•
\
\
j1
1i
1!
' I"
(
l
"
17. ,
"
En
dehors d'un mode de pr~sentation lexicale tendanta
regrouper syst~ma~tiquement les d~nominations dans 'des ensembles binaires ou triadiques
(voir "le mode de con,sultation") .afin d'en faciliter l'intelligence, notre
die t i onn aire ~_e dis t i n9u~j_e
Y
1_u5pa
r __ ses __ ch_o_i_x _e_t _se_~ __ e_x c 1 us i o!}.s , __ aJ ns i~ue
yaT
uT"! _l'!ldrgissclIlc_n_t de 5.a_nol~enclature_d ___ l'h_i?_toire __ littt!_~~dr~:~lar-gissclIlent Cjui 'constitue' un des aspects majeurs de notre délimitation chro-nologique.
Dé1.J,mitations et èxclusions
_._ ! "
-Comme' l'indique son sous-titt;'e, l'orientation de cet ouvraoe voulait que la théorie littéraire ne fOt pas coupée des perspectives de l'histoire
littéraire. Celle-ci ayant été, depuis le XIXe siècle jusqu'aux dernières
décennies de notre temps, la discipline par excellence grdce ct laquelle
on appréhendait le phénollli'?ne 1 itlt!raire, il n't!tait que juste d'en parler.
Cela fut fait ct partir du romantisme, époque qui a été retenue en raison
de sa mOdCI"nHé ct de la rich'-.'sse de scs mouvements intellectuels. Ce choix
n'étai t pas S~lIlS ri sques. Surtout en n'gdrd du Mdal n dans l (~que l sont
• actuellement tentJCS les traditionnelles périodisations ("naturalisme",
"symbolisme", "sur-réalisme"), reconnues comme par trop fondées sur des
juge-rnents de valeur.
N'ont ru toutrfois se pr-éter Cl la dél imitation chronolo9i'llle des termes
dont l'intérH - pdrticulièr(>I11(.~nt qlland ils permettent de d('rn~ler le
\
18.
corpus g~n~ral. C'est nO,tamment le cas de l'ancienne rhHorique dont
le
renouveau a donn~ lieu, pour de nombreuses d~nominations,
a
des acceptionsnouvelle,s ou ct des colôrations particulières.
\
[n ce qui a trait~
nos exclus ions, elles ont prinei palementport~
sur\er-1 tains néologismes
39. d'usage trop restreint - afin de ne pas amplifier un
,jargon dejd hautC:/llcnt prollfique en cr{>iltions ('phf>mèrcs -
et
sur lanOlllen-clature littérùire "cl(j':,siqJl(~f1 (alr>xilndrin, fH-;lllhlichc, billlade '".), dont
la matière rcl~ve plutôt de IIldnueJs ~co'alres ou d'ouvi'dflPS d'lnitldtion
tel que celui qui a Hé réalisé 'par r , H. Bénac (Nouveau vocilbulaire de la
-~~ -
-~-dissertation et des rtude_s littérain~_~, HacflPltc). rn dérllt de ce fait,
notre corrus s'(:li"-ve il r1us de 1000 (>ntx(>(>s pour environ (WO ilrticles
(déveloPPc'IIH'nts iwtOllorncs et cléflnlt.lons Hltc-ql-C'es). L'illlpDrtance de cet
inventaire s'(!xplique ct la fois par "intl't'di<,clpllnarlté J:anlfeste de ce
dictionnaire et par la place envahisl'ante qu'a pnse la te0ninologie du métalangage dnalytique dans la réflexion actuelle sur la littérature et le langage.
La science de la littérilture est actuellement le lieu d1une vasle et riche
activit~
théorirue. Ilslav~re
cerenonnt Clue, nulle part, le statut"
39. Ex.: le tf'nllC de "phril<,r'JIIC" pl'opor.é pclf [ . ncnv('niste ddns rl-obl~me~
de lirHjui'.lique ~l(on(>I-i1le_, Gi11lilll(î!-d, 1911, p. 1?9; ou f~ncore lIpdLhème",
entre autres nf>ologlsJlles qlH: propose Jean Cohen (Structure du_ 1-,ln9ag~
Jloé~iqu~, rliJ.J1lll1ilnOn, 1<Jrl6; ~cJ~~ut la!l.(L~<J..e: ___ Th(:orle de .laJ)OéU~l(~,
r
(
•..
( ".
\ 19.~pist~mologique des th~ories littéraires n'est vraiment affirm~;
la
"scientificité" de nombreux postulats - dont aucun ne para'ît dominant..:.
ne semble pas encore totalement satisfaisante en dépit de la rigueur
dont ils se réclalTlCnt. Néanmoins, les théories littéra"ires de ces
der-ni~res ùmÎées ont, dans leur ensemble, dépass~ les probl~mes d'esth~tique
nonnative tt-adilionnellernent posés par l'histoire littéraire, pour fonder leurs hypotht"ses sur des modt:1es expérimentaux de type linguistique,
psy-chologiquc ou sociologique, Ce sont les domaines, écoles
et
théoriesrele-vant de ce c~dre théorique g6néral qui ont déterminé nos choix
termino-1 ogi ques .
Retenons tout d'abord la 1 inguistique: " Science pilote parmj les autres
,_1 AD
sciences de l'l1oll1ll1e" ., elle constitue en effet le domaine aD nous avons
puisé une pal-t importante de notre terminologie ("double articulation",
"syntagrne", "1I10Jl~me"). Ceci non sculemrnt parce qu'elle est désormais
cou-ralllrnent appl iqu~e ~ l'analyse des textes littéraires, mais aussi parce
qu'elle est constitu~e des notions essentielles sans lesquelles il serait
vain de sc n<;f{>rer tant soit peu ~ cette discipline. Surtout qu'il est
avéré <lu' un gl-and nombre de fondements théoriques "s'appuient souvent sur
1 es ml!rnes concppts ,,41.
(
En poétique, cette convergence des notions avec
la
linguistique est,a
l'évidence, ch's plus élroites. Et de fait, "1 'objet de la linguistique
40.
41.
Celte ,1!1lwllalion n'lIlonle ôux ônnéC>$ 50; - A.J. Greimas, ~~~i_o_ti~ue
stl'tlCttll'.llc_, 1 dl'OlJ\~;C, 19G6, p. 5.
o.
Ducn1t, T. TodclI'OV, Dictionnaire cn_cyclopédiqu~ ___ Qes s_~ien_c_~du lc.ll1lj,hlP, Sl'ull, 1972,
p.--Hit.
..
,1
\
\
-Il(
1 "(
o•
20.
est la langue même, l'objet de la
po~tique,un discours;
n~anmoins,l'une
et l'autre ( .•. ) s(inscr;vent dans le cadre de la
s~miotiquetdont l'objet
est: tous les systêmes signifiants."42 .. Ainsi la description du fait
po~
tique, conçue comme reche'rche 'des formes.constitutives de toute oeuvre
lit-~' t~ràire,
est maintenant largement
assum~epar des postulats linguistiques
'~~ ~ ~
..
venus, notamment, de courants structuralistes: cercles linguistiques de
Prague, de Copenhague .. , De
l~.les notio"ns de
"proc~dé",de "norme", de
"parallélisme", perçues par la poHique linguistique comme éléments
carac;-tédstiques du langage poétique. '
~
"
La
rhétoriq~
qui avait jadis dominé la réflexion
po~tique,
a aussi changé
de perspectives de recherche sur les règles de la discursivité argumentative.
Inspirée, entre autres, par les travaux de Perelman
43.et de Jakobson
44., 1/,elle a délaissé son ancienne vocation de science vouée
~la pratique du
dis-cours pour se constituer en méthode d'analyse textuelle. Placée
~l'enseigne
.
.
de la "rhetorica nova" -
~laquelle se r.attachent les noms de
R.Barthes,
T.
Todorov,
G.
Genette.
A.
Kibédi Varga. ainsi que ceux des chercheurs du
groupeA de Liêge -, cette di sci
pli ne "apparaH aujourd' hui non seulement
comme une science d'avenir, mais encore comme une science
t:. 3la mode,
aux
f · -d t t l' d l 11 't' td 1 J':'1 . ,,45.
con lns u s ruc ura lsme, e
a
nouve e crl lque e
e a ScmlO ogle.
42. Jbid.,
p. 107. ~.
43.,'
Ch. Perelman, L. Olbl'echts-Tyteca,
Trait~de l'argumentation:
La'/ \ nouvelle
rhétoriques
P.U.F.,
1958.
44.
Es_~a_;s_d_e_Jj.!lJJ_uistique gén~rale,Ed. de Minuit, 1963.
r
o,-,
.
-.. J' . . .l
21.
1Nos entr~es ("m~tas~m~me". "m~tataxe", "m~tatext~me") attestent dbnc de
-
.
ce renouveau d'intérêt pour les "figures" du langage, ,renouveau qui semble
.
retrouver, A bien des ~gards, les grandes heures de la tradition des
Dumarsais et des Fontanier. "
Considérée, quant A'elle, comme IIL'héritière la plus directe de la rhétori-que,,46., la stylistique contemporaine se signale par la grande diversité de ses présupposés. au nombre desquels on relève principalement: l'étude de
,
la "valeur affec~ive des faits expressifs" de Ch. Bally ("stylistique de la langue"); l'analysE; des formes. de transgression de la norme grammaticale
\
de N. Ruwet et S.R. Levin ("stylistique de l'écart"); la théorie des éléments contextuels, de M. Riffaterre ("stylistique structurale"); les hypothèses relatives au traitement quantit~tif des traits stylistiques, de P. Guiraud ("stylistique statistiquell
) .
Mentionnons que certaines notions stylistiques, ont par ailleurs leurs pro-longements dans les théories reliées aux facteurs de la co~unication
("c~nal de transmission", "référent", "codell
) ' , facteurs qui participent
notamment A l'actualisation du style. La théorie de la com-unication ainsi , consignée, l'a été dans l'optique de cette interdisciplinarité dont les réflexions méritent d'~tre examin~es du polîTt~ , vue de la science litt~': raire. Ceci. bien que les fonctions du langage selon le schéma jakobsonien-du fait qu'elles ne portent "que sur la seule communication
verb~le,,47
=-46. O. Ducrat, T. Todarov, ~~it., p. 101.
47'. A.J. Greimas. J. Courtés, S('Illliotigue: dictionnaire rèisonn~ de la
théor;~_ du langage, Hachet'fè', 1979, p. 45. . ,
..
1
\
,n "
(
• -'Z'-....(
22.
,~1 ne soient pas encore appl icabhs
a
la transmission eta
la perception destextes: les mod~les math~matiques de cette discipline, encore essentiellement technique,48. ayant fait apparaftre leurs limites dans les analyses de type
\
linguistique.
Dans cet esprit, l'importance que nous avons accord~e
a
la sociolinguistiqueet
a
laphi~osophie
du langage del'~cole
analytique d'Uxford 49. s'expliquepar le fait que l'on en retrouve de nombreux échos dans la linguistique de la parole, qui s'est d~veloppée ces dernières années, un peu en opposition
a
la linguistique du cod~. De la, le choix des termes "illocutoire", "per-locutoire". mais aussi "parole/langue", "énonciation" ... Bref, autant de"
vocables habituellement employ~s dans les analyses qui prenn~nt en
consid~-ration les paramètres tendant a conditionner les énoncés: statut de 1
'émet-,
teur, milieu culturel, situation de communication etc.
Inspirée, elle, par )es travaux 'de V. Propp (Morphologie du conte), la narra-tologie français€ semble aujour.d'hui toujours dominée par les activités, ., ,t' ,
anciennes ou récentes. de personnalités telles que R. Bar~hes. A.J. Greimas, T. Todorov,
C.
Bremond. la encore, on a voulu donner "cprrune modèle fondateur~
'analyse structuraledu
récit., la linguis~ique elle_m~Ine.-1I50
.. Ainsi ta
48.
49.
.
-
.
"
-,
C.L Shannon 'et W. Heaver, Mathematical:Theory of CorTtnunication, Ul'bana, Illinois.: 1949.
J.L. Austin, ~ow _~o_do Thi..!~~with_ Wor.ds. Q'xford. 1962. (trad. fr.
Quand di.re. c'est faire', rads, 1970.1.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ -, _ L - ..
,
(
L.
, 1..
23,travers la terminologie enregistr~e ("Actant", "Donateur", "Mandateur",
"Adjuvant"), nou~ avons tenu 3 faire état de ce modêle structural destiné
3 décrire le-- fonctionnement narratif,
L'analyse du rêcit'~ aussi de riches développements dans l'oeuvre de
C. Lévi-Strauss5l .• dont
le~
fondements linguistiques ont renouvelé nonseulement la problématique. de l'anthropologie. mais aussi celle du dis-cours ethnol ittéraire. Ses études sur les mythes et le'urs. unités consti:"
~
,
tuti ves (1 es "myth~mes") témoi gnent de tous ces dêvel oppernrnts. Les
ana-lyses de l' "anthropologie structurale" ont, d'autre part, permis de dégager
1 certains caract~res fondamentaux de la vie sociale en mettant en lumi~re
les modêles conceptuels d"'inconscient" et d"'inconscient collectif".
Les arcanes de l'inconscient sont, 3 d'autres êgards, également pris en considération par tout un courant d'analyse littéraire qui, sous la
déno-\\
,
.
mination générique de Nouvelle Critique.'met en doute la' validité des déter-minations biographiques, historiques ou anecdotiques de l'oeuvre, pour la
" t l' "'-t d' t>' SOl' 52 '. Se t t " tt
sal S 1 r e t:: U 1 er comme un sys t::me en r,e r,QUVen a ce e
51.
52.
Notons que c'est grdce 3 C. Lévi-Strauss que la ~1o_rJlhol_~gie __ qu_~~nte
de
V.
Propp fut pr~sentée en France en 1960.On se rappellera cette ancienne polpmique 00 Barthes(la "science de
la'litt~rature" ne sera pas une "science des contenus" de
l'expres-sion, mais une "science des conditions" du contenu, c'est-Cl-dire des
formf>s._CI~iti,que, e,t vént~, Srui1, 1966, p. 57) s'Hait porté ~ -da
défense de la prllllc1uté de la "forme" contre R. Picard (Nouve1le~.
Çxlti
~, .o_u. ,Nàuv,e,','_e Tmpos lur~. Pil uvert, 1965), l'un des tenants dela primaut~ du "contenu" de l'oeuvre littéraire.
..
(
/
(
.
24.
\
)
It~cole"
la psychocritique d' inspiration freudienne de Ch. Mauron53. - laquellese propose de dégager les "métaphores obsédantes", les "mythes personnels" par le biais des imag'es récurrentes des oeuvres - , ainsi que dlfférentes
approches de l'expression littéraire parmi lesquelles on rel~ve
princfpa-lernent: la phénoménologie de la rêverie de G. Bachelard, la "critique
th~-matique:' de J.-P. Richard et la description des "structures de l'imaginaire",
~ partir de notions emprunt~es ~ la réflexologie, par G. Durand. L~ ne
s'ar-rête ~vidermnent pas l'exploitation psychologique des contenus textuels:
l'herméneutique freudienne (au compte de laquelle s'inscrit toute la tenl1i-.
nologie relative au "travail du rêve"; "refoulement", "condensation",
"d~-p)acement") a été en réalit~ diversement mise
a
profit par J. Lacan, J.-P. Sartreet P. Ricoeur.
Il est clair cependant que la recherche des "thêmes obsessionnels", des
"images récurrentes", des "r~seaux associ ati fs ". ne rel êve pas uni quement
de l'ordre des applications strictes de la psychocritique: elle se retrouve a1,Jssi dans les préoccupations des écrivains et théoriciens du "Nouveau Roman", dont on conna'1t l' i ntérH pour l es modes de dépassement de 1 a forme roma-nesque. L'illustration de cette recherche apparait, par exemple, chez Robbe-Gnllet, ou chez J. Rical'dou avec sa "théorie des générateurs".
53. _[)es miL~aph.9res9bsl:id_antes au mythe pe_csonnel, éd. J. Corti. 1963.