DICTIONNAIRE
HISTORIQUE & STATISTIQUE
DES
PAROISSES CATHOLIQUES
DU
CANTON DE FRIBOURG
PARLK
P. APOLLINAIRE DELLION, Ord. Cap.
MKMBItK PF-* BuCiKTK^ D'ill-iTniiii- DïU sf'rsSE HOMANHK ET Ht*CANTON I>FFïïlF-lî'Rr
vr in-. PLosmma ivrema «xtiétès <a\,\vt>.^
NEUVIÈME
VOLUME
FRI BOURG
IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE L'ŒUVRE DESAINT-PAUL 1898
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE & STATISTIQUE
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE & STATISTIQUE
DES
PAROISSES CATHOLIQUES
DU
CANTON DE FRIBOURG
LE
MEMIHU lihs KncIKTKS D'HISTOIRE DE LASUISSE HOMANDKET DU CANTON DCFlilW.lHi;
ET DE PLUBIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES
NEUVIÈME VOLUME
FRIBOURG
IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE L'ŒUVHE DE SAINT-PAUL
258,rue de Moral, 259
1897
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE & STATISTIQUE
NEIRIVUE
Neirevoet, Neyrevuyt,Nigergut, Neyflumen;
en
latin, Nigra aqua;en
allemand,Scbwarzwasser.
Altitude:versl'église, 770;Gretzillon, 808;Chapelle de L'E vi,934; Plan
au
Mauro, 1,137; Entre Deux-Dents, 1,568.Patron : Saint Françoisd'Assise (4octobre).
Statistique.
Le plus grand nombre de naissances eurent lieu
en
1618 : 41 ;en
1614et1616, 20 ; aujourd'hui, elles varient entre8 et12.Nombre des contribuables en 1888, 223.
Valeur des immeubles .... Fr. 816,394
Capitaux » 136,250
Produit del'impôt
sur
lesfortunes » 2,292 En 1894.impôtsur
l'industrie . . » 112 En 1894, dépenses pour l'assistancedes pauvres » 931
En 1894,fonds d'école . . . . » 15,997; élèves,33 M. Thorin
nous
ayant donné Neirivueetson
pèlerinage,je ne ferai mention que de l'histoire de la paroisse et,en
général, des faits qu'il n'a pas publiés dans cette monographie, et cela pour ne pas répéter inutilement lesmêmeschoses.Neirivuefut primitivement membre de la paroisse de Bulle, ensuite de celle de Gruyères jusqu'en 1609.
Vers 1600, les habitants de Neirivue firent les premières
ouvertures
pour s'érigeren
paroisse. On trouve, dans les archives du clergé de Gruyères, la copie d'une pétition qu'ils adressèrent àceteffetau
supérieur hiérarchique. Le secrétaire du vicaire général diocésain communiqua cette demandeau
clergé de Gruyères, qui n'était pas favorable à la séparation, et le cita à paraître devant lui,le4mars
1607, à 6 heures du matin, pour entendre et apprécierses
motifs de refus. Ici,comme
ailleurs, on pensait aux intérêts matériels plutôt qu'aux avantages spirituels des populations. Pourquoi Neirivue,situé à une assez grande distance de Gruyères, ne s'est-ilpas uni à Albeuve"? Ces deux
communes
auraient forméune
belleparoisse.Neirivue, disons-le à l'honneur de
ses
habitants, s'estmontré admirable, a fait des sacrifices pécuniaires considérables pour s'ériger en paroisse; une souscription, qu'on lira plus bas,en
estune
preuve frappante.L'Ordinaire du diocèse accorda l'autorisation demandée, et termina les difficultés pendantes
avec
le clergé de Gruyères.Les habitants de Neirivue s'adressèrent alors aux Messieurs dugouvernement deFribourg.
«Le village de Neirivue, disaient-ilsdans leur pétition, est
« ung
assez
grand village fort peuplé demonde
et mesme« populace, joint icelluyesttrès loing de leur esgliseparochiale
«de deux grandes heures ».. Ils allèguent ensuite tous les inconvénientsproduits par cette distance.
« Et pource ilz n'ont aultre
revenuz en
commung que les« nascents
et
prémisses,sinonce
que les bonspaysanss'offrent«de faire
en
leur particulier, chacun selon son bon vouloir.« Ayant pour cet effect député 14 hommes pour s'enquérir
« d'ung chacun paysan
a
quoi sa volonté libérale seroit de« donner,
tant pour
lafondation de l'église,d'une maison pres«t biteralle que pour l'entretien du Sgr. curé. Sur celad'aulcuns« ontfait d'honorablesdons,d'aultres moyennementetd'aultres
« bien
peu
etdeceulx du tout rien. Acest effectvous
supplient« de donner charge et permission à ces 14 hommes eslus de
« pouvoir cogir et contraindre ceulx qui n'auront aulcune
« volontédedonner à lespouvoir compellira payer à l'équipo«
lence de leurs biens, soit d'argent
ou
de labeur; aussi ceulx« qui
ne
sont de lacommune
et qui y ont biens foncier qui«
ont semblablement
ceulx quine
feront don à l'équipolence« de leurs moyens prétendant par le moyen de quelque petit
« don
estre
exempt. » ,Le conseil acquiesça à cette demande, mais il chargea le ballif deGruyère desurveiller les opérations.
Fait le 30 mars 1607.
Vice-Secrétaire de Fkibourg.
Erection de la
paroisse,1609.
«Considérants les hon. communiera de
Neirivue
qu'après la« pérégrination de
ce
monde,nous venons
a estre envoyéen« une vie éternelle, pour la jouissancefruction de laquelle est
«chose fort salutaire
semer
et planter des œuvres méritoires« pour le salut et sauvement de leurs âmes, de leurs parens,
« prédécesseurs etsuccesseurs, voirpour tous
ceux
qui contri«bueront quelque chose
au
soub nommé bénéfice,ontdisposé.«fondé et de
nouveau
bastiune
égliseau sus
nommé village«de Neirivue, declairans les dits communiers par devant le
« R. Sgr Messire Antoine du Pasquier, chasnoine
en
l'église«Mr St Nicolas Dr en S. Théologie et décret, protonotaire
« du S. Siège apostolique, vicaire général etofficiai del'évêché
« de Lausanne,
comme
de toute antiquité le village du dit« Neirivue n'avoit jpoint heu d'église parroichialle ains seule«
ment
une
simple chapellenon
consacrée, estans pour Ihors« des habitans du dit village soub la charge et église parrois«
sialle de S. Theodulle de Gruyère qu'estait
distante
du dit« village deNeirivuel'espace de deux heures, dont les habitans
« en recevoient grande incommodité tant pour être dépourvu
« d'homme d'église (prêtre) résident sur le lieu comme pour
« les malades et petits enfants ont disposé bâti une église
«
au
territoire de Neirivue à la gloire de Dieu, desa
très« sacrée V. Marie et à l'honneur de Mr S.François
au nom
« du quel predicte église
se
doibt fonderetdédier estant rentée« et dottée pour la substentation d'un recteur er, pasteur qui
« ferat assiduelle résidence
en
dite église administreraaux
« habitants du dit village les S. sacrements ainsi quela charge
« d'un vray et légitimepasteur le requiers,
comme
dese
faire« Nous le dit A. du Paquier vicaire général d'authorité ordi«
naire l'accordons etpermettons declairons les
causes
propo&sées par les habitans estresuffisantes selon ladispositiondu
«S. Consil de Trente et les constitutions canoniques pour
« obtenir leur prétention etpar ce les
avons
distraict et séparé«distraitions et séparons de leur ancienne parroisse et église
« de S.TheodulledeGruyère, érigeant la chapelle deS.Fran«
çois du dit Neirivue de fillialle qu'elle estoit à l'églisedu dit
« Gruyère,
en
parroichialle et baptismalle, avec tous droict.« marques et perrogatives qu'ont
ou
peuvent avoir les aultres« églises parroichialles du dit diocèse,
mesme
d'avoir ung« propre pasteur et curé La présentation du quel appar«
tiendra au sieur curé ou vicaire perpétuel de la dite églisede
« Gruyère au
nom
du clergée d'illec, y entrevenant aussi le«,consentement des communiers du dit village de Neirivue
«
comme
fondateurs de la neufve parroisse encas
qu'ilne
« demeureroit d'accord sur la présentation d'ung mêmehomme
« d'église, ains en nommeroient plusieurs l'authorité demeu«
rera au Rme Evêque de Lausanne charge ayant d'iceux de
« préférer et grattifier celluy que jugera le plus propre et
« idoinetouteschoses considérées. L'approbation etinstitution
« de celluy qui serat présenté
comme
dessus appartiendra«purement et simplement aux Rmes Evêques de Lausanne,
«
ou
charge d'iceux ayantsans
laquelle le dit présenté nese
« pourrat aucunement entremettre à la déserte d'icelle nouvelle
« paroisse. Tous droits curiaux et aultres revenus, esmollu«
ment et redevances que le dit curé et clergie de Gruyère
« soloit percevoir des dits habitants riere le territoire de
« Neirivue,
en
quoy qu'ils consistent demeurerontau
proflct« de celluy qui serat canoniquement institué curé de la
« nouvelleparroisse. En quoy toutes fois ne seront comprises
« les directes censés, redevances et aultres biens que le dit
« curé et clergie de Gruyère auroit riere la dite Neirivue par
« fondation Les dits communiers seront tenus payer
«annuellement à l'église et clergie du dit Gruyère lacenséde
« quatre batz,
au
jour de ladédicasepour marques, recognois«sance qu'elle auroit été l'église matrice de celle de Neirivue.
« Davantage seront prédits communiers entenu de payer
« annuellement cinqflorins a raison de quatre bats le florin...
« pour lafabrique et
maintenance
de l'église du dit Gruyère« payable
sur
le jour S. Martin. Item plus serontencore
leskdits communiers entenu de payer annuellement '25 florins a
« raison que dessuspour la célébration du divin service qui se
« ferat a perpétuité au dit Gruyère payableau terme susdit
« Ces trois
sommes
pourront être rachetées par 620 florins« Et moyennant ce demeurerat le dit Neirivue déchargé de
« toute contribution pour la réparation de l'église etcimetière
« du dit Gruyère Témoins... dernier jour du moys de
« may 1609. »
Les
nouveaux
paroissiens s'engagent a payer à leur futur euré la somme annuelle de 400 florins bons (environ 285 fr.»avec
les autres droits de communage,prémices, etc.La maison curiale devaitse construire dans leterme d'un an.
L'acte
fut ratilié par l'Evèque de Watteville, le 5 janvier 1636.1712. Claude Antoine fut appelé à juger un différend qui s'était élevé entre le curé et le doyen pour la nomination du curé de Neirivue. Il s'agissait de déterminer si le curé de Gruyère seul et
comme
vicaire du clergé devait procéder à cette élection, ou aveclesautres membres du clergé.L'Evèque, considérant que. le 12 mai 1634, D. Thomas fut présenté au vicaire-général Schueller par tout le clergé, prononça
nonça qu'à l'avenir, cette élection
se
feroit par le clergé de Gruyère réunien
corps, et quela présentation àlaparoissese
feroit conformément à l'acte d'érection par le curé et doyen de Gruyèrecomme
vicaire délégué du clergé. 18 juillet 1712.{Archivesdu clergédeGruyères.)
Souscription
pour l'érection de
la paroisse.Jedonne ici
ce
monumentde la générosité des communiers et habitants de Neirivueafin de stimuler lezèleet l'ardeur des générations présentes etfutures.Claude et Jean Verdan, frères 27 écus petits.
Pierre » » 9 «
Geinoz,fils deFrançois ... 18 »
» Peterman, filsd'Antoine 41 »
» Françoise, sa
sœur
30 »» Jacques, fils de Rod. . 9
%
»» Pierre, fils de Peterman 813 »
» Pierre, filsdeClaude . 800 florins(lefiorina6oet.)
» Jacques, fils de Pierre . 40 écus.
» Claude, fils de Rod . . 7
%
»» Georges, fils de Pierre 32 »
» Pierre, fils d'André . . 5 »
» François, fils deClaude
et sesfrères . . . 625 tlorins.
» Agnès,femmedeFrançois 50 »
» Théodule et ses frères,
fils d'André ... 21 » et 25 gros.
» Valelian. fils deFrançois 50 »
Déloge, Pierre 13 écus.
» Jean 11 » 15gros.
» Pierre, fils de François 22
%
»» Les hoirs de Jean, son
frère 28
%
»» Pierre, fils de Biaise. . 2 »
» François, fils de Biaise 9 »
» Jean, fils de Claude . . 6 »
» Biaise 25 tlorins.
Castella, Jean, filsde Jean . . 44 écus.
» Rolet,filsdeClaude. . 5 »
» Pierre, fils de François 19 » 40gros.
» Jean,
son
frère ... 16 » 40 »» Nicod, fils de Jacques 30 »
» Antoine,filsdeFrançois 16 » 40 »
y Les hoirs de Perret . . 3 »
» Rod, fils deFrançois . 55 »
» Pierre et
ses
frères, filsde Jacques .... 625 florins.
» François, fils de Jean . 5 écus.
» Pierre, fils de Théodule 70 »
» Loys,fils de Jacques . 20 »
y> François, fils de Théod. 26 »
» Théodule, fils de Denis 212 » plus la place du cimetière et de lapartie supérieure de l'église.
» Denis, fils de François 14 écus et la place de l'église.
» Jenet, fils de Pierre . . 3 »
Bellon, François 10 »
» Etienne 3 »
» Claude 2 »
Amey,François ... 35 »
» » 10 »
» Humbert 22 »
» leshoirs de J. ... 5 »
» Jaquet 13 »
» Pierre d'Albeuve. . . 7
%
»Gremion, Peterman .... 45 »
» François 23
%
»» Théodule,son frère 27 »
» Jean 25 » et1florin.
» Jean, fils de Loys 24 » 15gros.
» Loys. filsd'Antoine . . 24 »
» Biaise 20 »
» Perret 17 » 15gros.
La
commune
d'Albeuve ... 50 florins.Barthélémy Reynaud,ancien baillif, 8
%
écus.Nos souverains Seigneurs de Fribourg, 25 écus: suivent
d'autres dons de moindre
valeur.
Cessommes
furent,en
partie, employées pour la construction de l'église et de lacure.
(4 décembre 1609.)
Je place ici les journées volontaires de travail que les paroissiens firent pour la construction de l'église,
au
nombre de 4,445 :Pierre Verdan, 801 et Claude Verdan, 143; le fils d'André Geinoz,200; François et
ses
frères, 199;Georges Geynoz,109;Pierre Dupont, 120; Nicod Castella, 117; Jean Castella, 199; Pierre Geinoz, 194; François Amey, 112; Peterman Gremion, 133. Plusieurs personnes ont donné du linge pour l'église et
des
ornements. D.Claude Bussard, curé du Grandvillard,un
missel.Marie Dupont,
veuve
de Jean Simon, habitant Fribourg, a donné, l'année 1611,un
caliceavec
despurificatoires, etc.Au moment de la séparation, la
commune
dut livrerune somme
d'argent au clergé de Gruyères ; la générositédes fidèles de Neirivne se manifesta encore à cette occasion, les dons s'élevèrent à la somme de 97 écus (près de 300 fr.); Pierre Geinoz est à latête de la souscription,il livra près de 100 fr.L'église.
L'emplacement pour l'église, qui fut construite entre les années1609et 1614, futdonné par Théodore etDenis Castella.
Elle avait trois autels; le principal,
comme
l'église elle-même, dédié à Saint-François d'Assise; les latéraux, à la Sainte-Vierge
et
à Saint-Antoine, ermite. Elle fut consacrée le 11février 1615. Comme l'anniversaire de la dédicace tombaitsur un
jour de carême, à la demande des paroissiens, Mgr de Vatteville le fixa sur le dimanche de l'Octave de la Fête- Dieu.La souscription pour l'église et la
cure se
monta à lasomme
de 7,101 fr., non compris les dons pour les fenêtres: celle du chœur, côté du Midi, fut donnée par D. Walter Savary, curé d'Albeuve; noble F. Castella, châtelain deGruyères et noble Jean, banneret, firent don de celle du côté du Nord; ClaudeFavre, d'Albeuve, et Jean Robert
se
chargèrent des fenêtres dela nef, les deux autres furent payées par D. Claude Bussard, curé, et Pierre Castella.En 1677,
on
plaça dans la tour une horloge pour le prix de 100 écus. Une souscription ouverte à cet effet produisit lasomme
de 98écus.Françoise, femme de F. Amey,ycontribua par 40 écus.Le17 janvier 1696, nouvelle souscription pour un tableau à l'autel de Saint-Antoine, peint par Jean Yerdan pour le
montant
de 44 écus. Le curé et AndréCastella se
mirent à la tête dessouscripteurs etréalisèrent cette somme.Le chœur de l'église fut reconstruit,
en
1807, par Alexis Combas, d'Albeuve, qui lui donna 33 pieds de longueur sur 23de largeur.En
1841,lepiémontais Dupont, qui avait déjà fait lachaire, reconstruisit à neuf les autels latéraux pour le prix de 80 louis.Letableau est du pinceau de M.
Reichlen.
La
statue
de la Vierge, placée dansune
niche du côté droit, provient de l'ancien autel de la Sainte- Vierge : en 1854, la jeunessese
cotisa pour la faire réparer.En 1849, on place de nouveaux bancs dans l'église, et en 1852, un nouvel autel
en
marbre, fait par M. Girard de Roche (Vaud), pour le montant de 2,700fr.—
L'ancien autel fut malheureusement cédé à un marchand d'antiquités pour 150fr.En 1853, M. Kaiser, de Stanz, plaça
au
maître-autel deux tableaux.—
Les dons pour cetteœuvre
s'élevèrent à 86 fr. et la paroisse dut débourser 255 fr. pour le peintre, etpour les cadres 162 fr.En 1866,
on
dépensa 1,400fr. pour placer un petit orgue sur la tribune, et200 fr. pour frais de consolidationetd'expertise.La charpente de l'église endommagée fut reconstruite àneuf,
en
1873;le charpentier Jonneret eutcette entreprise. La même année les murs furent exhaussés de 5 pieds, la flèche de la tour recouverteen
fer blanc; M. Bessac, de Pontd'Ain, plaça des fenêtresen verres
peints. Pources
divers ouvrages, la dépenses'éleva à5,000fr.En 1880,l'église fut dallée, et
on
lit ajouter à l'orgue quelques registres :ce qui occasionna une nouvelledépensede 2,655fr.:mais
les
dons volontaires atteignirent le beau chiffre de 2,100 fr., à peu près lasomme
déboursée.La cure a été reconstruite en 1772.
Fondation de la
chapelleon autel de Notre-Dame.
Neirivue, réuni
en
assemblée paroissiale, le 12 janvier 1620, décida à l'unanimité desvoix d'opérer les reconnaissances des dons faits àlachapelledeNotre-Dame, érigée dans lanouvelle églisede Saint-François.Pierre, feu Peterman Geinoz, avait légué 200 florins (le florin petit
a
59c),ettrois « paquiers » et demi qu'il possédait à la montagne de l'Orousaz; sa sœur, Françoise Geinoz,un
autre «paquier » mais pour la fondation desvêpres. Ces trois«paquiers » furent vendus à Georges
Geinoz
pour lasomme
de 2,750 florins, que l'on divisaen
deux parts,en
tenant comptede la valeur des fondations; 2,140 florins furent réservésà la chapelle,
et
lereste, 610pourles
vêpres.Par
ces
fondations, le curé de Neirivue devait appliquer h' perpétuitéune messe
par semaine, etdire lesvêpres la veilleet le jour des fêtesde Notre-Dame. L'acte de fondation date du 31 mai 1609, signé : Frossard, notaire; approuvé par l'autorité ecclésiastique, Ant. Dupaquier, v. g.Claude Gremion donna 10 florins à l'autel de Notre-Dame, pour un Salve à chanter, chaque année, le lundi de la Pentecôte,
après lamesse.
25avril,1624. Corbet, notaire,.
Fondation de la
chapellede Saint-Antoine
(en faveur d'un chapelain.)
M. Thorin nous donne lesdétails de cette fondation faitepar André, filsdefeu François Castella,juré.
Par son testament du30octobre1725« cet homme vénérable,
«marié mais
sans
enfants, après de nombreux legs faits à«divers parents, institue pour héritier universel de tous
ses
« biens
non
légués, l'autelou
la chapelle deSaint-Antoine
«avec
saint André, son patron,son
Ange gardien, saint« Antoine de Padoue,qui sont représentés sur cet autel. Cette
« fondation doit servir à l'entretien d'un chapelain chargé de
« faire les officesspécifiéspar le
fondateur
ettout particulière«ment de dire
une messe
matinale les dimanches et fêtes.«
Dans
lechoix
desfuturs
chapelains, letestateur
ordonne«que la préférence soit donnée à
un
Castella d'abord, s'ilse
«trouve
un
candidat dece nom,
puis àun
Déloge, etc. Il veut«
que sa
maisonserve
dedemeureau
chapelain etqu'ils aient« la jouissance du closetdes terres contiguës à lamaison.
« II charge lechapelain de faire deux foispar an,à jour fixe,
« après
une messe
pourson
âme,une
distribution desoupe
«
aux
pauvres quise
présenteront devant laporte.«
II
devrase
rendreune
fois chaque année à l'oratoire de« Notre-Dame des
Ermites en
L'Evi etd'y dire lalitaniede la«
Sainte-
Viergeavec un
Salve àl'intention
dudéfunt; ildevra«même
l'annoncer en
public, afinque les personnes
pieuses« puissent l'accompagner
et s'associer
àses
prières.«Parmi les nombreuses fondations de
messes
et d'offices« institués par le testateur,
nous avons
remarqué celle du« 20 juillet,
en
actions de grâces, dit-il, dece
queence
jour,« Notre-Dame des
Ermites
lepréserva dansune
chute dange«reuse
qu'il fitau
pontd'Ozon.« Enfin il impose
au
chapelain la tâche de faire l'école aux«
enfants
mâles de la paroissetous lesjoursou
fairese
pourra<r à condition que chaque enfant apporte
en
hiver, en se renc dant à l'école, le tribut journalier d'une bûche de bois—
«
usage
quis'est
conservé depuis dans la localité—
que l'hon.«
commune accorde au
chapelain,comme au
curé,le droit
de«
communage,
ainsique
l'usagé desornements
d'église. Il ce termine ainsi:J'offre
et dédie à Dieuma
dite donation pour« le culte divin.
Si
quelqu'un la détouruoit de l'usage quej'ai«spécifié (ceque je
ne
croispas jamais devoir arriver) qu'il«
encoure
lespeinesetcensures
de l'églisecontrôles sacrilèges.» Ce testament, écrit de la main du testateur, fut publié le 8 février 1727, et approuvécomme fondation
perpétuelle par l'évèque Claude Antoine Duding, le 2 mai de la même année.Thorin.
Dans l'acte d'approbation, qui sanctionne la fondation, l'évêque fixecertaines conditions, de manière à bien établir le lien desubordination du chapelain vis-à-visducuré (idem).
L'inventaire, fait
en
1799, donneune
valeur de 6,710 fr.anciens à cebénéfice ;
non
comprislamaison incendiéeen
1791 évaluée alors à 1,100 écus.Legs,
fondations
pies,etc.
Marie,
femme de
Denis Castella, avait léguévers
1620, lasomme
de 50 florins, pourtenir
la lampe devant le Saint- Sacrement allumée, principalement pendant l'Octave de la Fête-Dieu «sans la laisser éteindre nyjour, ny nuyt, pendant que le paliou seratsur
l'autel. » Plus 20florins, dont la rente de 59c.
devait être employée « a offrir ung pain bénisen
l'églisesur
le jour fête S.François patron. » Plusune
rente annuelle de 4 batz (59 c.)« pour l'hermitagedessus
Chastellet, pour l'honneur de Dieu,durant le tempsque le dit hermitage regnere, pour 20 florins petits de principal, advenant que le dit hermitage vaquerat et que ne regnerat, alhors les dits 4 batz, s'appliqueront a payer au S«r curé pour célébrer messe, office à l'autel de Notre-Dame. »Françoise, fille de Peterman Geinoz, fondatrice des vêpres du dimanche, avait légué 50 florins « pour s'aider a payer la peine
ou
salaire du respondant les grandsmesses
». En 1614 (Arch. de Neirivue), Clauda, femme de Nicod Castella et Marie, femme de Denis Castella, léguèrent le capital de 100 florins, pour les Vêpres des morts à chanter chaque semaine et le Ps. Placebo, après la Messe des morts que le curé célébrait chaque semaine pour les paroissiens défunts.(1er février 1616.)
François, fils de Jean Castella,
a
présent bourgeois et banneret de Gruyère reconnoit, le 14 avril 1620, devoir au curé de Neirivue 200 florins, légués parsa
grand'mère Etiennette et Anna, sa tante, pour la fondation d'un Salve à chanter tous les samedis.1663. Testament de D. Edmond Thomas, curé de Neirivue.
Il veut être enterré dans l'église de Neirivue, à laquelle il lègue 12
écus
p. pourson
anniversaire; 15 éotis pour l'entretieude
la lampe devant le Saint-Sacrement ; 25 écus aux pauvres de la paroisse.Il lègue 900 écus p. (2,700 fr.j qui, joints aux 300 qu'il a déjà donné,
formeront
« lafondation d'un seigneur chappellain dans l'églisedeVuippens, à condition decélébrer trois Messes par semainepour le fondateur. »L'élection du chapelain appartiendra à
ses
plus proches parents.Il lègue
sa
bibliothèque àson
neveu,D. Gabriel Deschoux, chapelain à Châtel-Saint-Denis.Son frère héritier devra, le jour du septième, faire
une distribution
de pain et de vin à chaque pauvre.Il lègue
encore
20écusaux
pauvres de Vuippens.Fait le 2 juin 1663, et lu le 4 juin de la même année.
(Arch. d'Albeuvë).
L'Evi.
—
Pourne
pas répéter ce qui a été publié sur ce pèlerinage, je renvoieaux
publications déjà faites.Les cloches.
La première et la plus ancienne est celle dite de l'agonie, portant
la
datede
1505,elle
pèseenviron
100 livres. C'étoit lacloche dela chapelleavant l'érection dela paroisse.On coula
en
1640deux
cloches à Enney pour l'église de Neirivue ; la seconde, fêlée plusieurs fois, fut renouvelée.En 1787, ily avait3cloches dont l'une du poids de 19 q. ; la secondede 8q.et la troisième de 100 livres. Des dons nombreux
furent faits
à l'occasion delafonte
desdeux grandes cloches coulées cette année-là.En 1802
on
fit trois clochesneuves
:une
de 25q.,la secondede
19,etla
troisième de14 q.Il y eut à cette occasion desdons nombreux.Bénéfice.
Le bénéfice,
en
1798, consistaiten
5 poses deterre
etdes rentes quise
montaient à lasomme
de456fr. vieux.Les prémices
furent
rachetéesen 1796 ou
remplacéespar une
pièce de terre, dont le bénéficea
été exproprié pourla
construction de la routeen
1858.Ecole.Enquête de1798.
Le chapelain étoit régent et il enseignait la religion, la lecture, l'écriture etle calculàenviron20
garçons.
Unerégentefaisoit
l'écoleaux
filles. L'écolese continuoit
pendantpresque
toute l'année.
Lafondation de la chapellenie obligeoitlechapelain à faire l'école
aux
garçons, il percevoit pour cela lecommunage et la rente deson
bénéfice, quiétoit de 18louis.Bibliographie.
Neirivue
etson
pèlerinage,par J. -EL Thorin. Fribourg, 1876.98pages. L'Evi
et son
pèlerinage, par l'abbé Geinoz.Imprimé d'abord dans les Monatrosen,en
1881. Unnouveau
tirageen
1887, 32 pages.Faits divers.
Le caractère du Gruyérien est gai ; il aime les fêteset les plaisirs. Les comtes de Gruyères
l'avoient
habitué à cette franche gaieté. Chaque villageconserva
dansses
usages etses
habitudes quelques jours à l'amitiéet
à lajoie.Dans le XVIIe et XVIIIe siècle, la
commune
payoitun
ménétrier lejour de S. François et plustard le jourdit
« la bénichon ».Un incendie, allumé on
ne
sait comment, fit de grands ravages dans les forêts de Neirivue en 1717; un homme alla chercher dessecours
dans tous les villages:ceux
de Broc arrivèrentavec une
pompe; les hommes de Gruyères et d'Enney allèrent en grand nombre secourir la population consternée. Un sénateur et lebailli de Gruyèresse
rendirentaussi
sur
le théâtre de l'incendie. Lacommune
fit porteraux
travailleurs dupain, du vin etdel'eau de vie.Lacommune était charitable
envers
les pauvres voyageurs, elle accordait dessecours
à des religieux étrangers, à des malheureux chrétiens pris par lesturcs et détenusen
esclavage.En 1706,
elle
dépense près de 12 fr. pour secourir plus de 309 pauvres voyageurs.Les tueurs de loups, d'ours recevoient toujours
une
récompenseen
argent.1742. Neirivue doit
envoyer
des hommesau
signal d'Estavannens et à celuide Grandvillard, etavertir lesabsentsàse
tenir j prêts à partir (c'étoit àl'occasion
desmenaces
de la France).Une épidémie malicieuse régna à Neirivue et à Albeuve
en
1761, ilmourut 33personnes
dans cette dernière localité et 14 à Neirivue.Des incendies dévastèrent plusieurs fois le village de Neirivue.
Dansla nuit du lundi au mardi, 18 avril 1791,le feu prit à la maison d'A.-J. Gremion et
en
moinsde deux heuresconsuma
72 bâtiments, maisons,granges, greniers, c'est-à-dire les deux tiers du village;toute la partie supérieure du Midiau
Nord, jusqu'à la ruelle de la Routzetta, y compris lamaison
duchapelain (Thorin).Dans la nuit du25octobre 1812, le feudétruisit 17 bâtiments.
L'église etla
cure
furent préservées.A la suite de l'incendie de 1791, la
commune
acheta de M. Dreffet, à Vevey,une
seringue(pompe), ellecoûta 336écus.Les
comptesde lacommune font
connaître decurieux faits del'époque de la Révolutionfrançaise.1792. AM. lebanneret deGruyère, pour la part de lacommune,
un
don de 6 fromages à l'ambassadeur de France, soit lese,5e,5écus 42.42.1797. Pour 3 journées
au
gouverneur envoyé à Veveypour
fraterniser, 2écus15batz.1797. Vins d'honneur
aux
dragons français à leurpassage,
7écus.
Aux commis pour avoir été à Fribourg informer le général Brun touchant lagarde de La Tine,1écu 15.
1797. Vins
d'honneur aux
dragons françois à leur passage, 7écus.Aux commis pour avoir été à Fribourg informer le général Brun touchant la garde de La Tine, 1écu 13batz.
Pour frais d'avoir été
chercher
desfusils,10écus.3 y2y2 journées à Fribourg,
sur
l'invitation denos
cy-devant gouvernants, 6écus 2batz 2 sols.Journée d'un commis à Gruyère, pour faire la répartition des chevauxderéquisition, 10 batz 2s.
A Francey d'Henney et à Joseph Thorin, qui ont tenu leurs chevauxprêts àpartir, 17batz.
ACharles Thorin, pour notre part des
voyages
qu'il a faits par ordre du Comité, 2 écus 86.Pour dresser lerôle de la population, des grains (blé) et des fourrages de Neirivue, 3 b.
Pour la poudre employée par les gardes de La Tine, à la chasse au loupetpour le jour delaprestation du serment,6écus.
Achacun
une
bouteille,aux
citoyens,lejourdelàprestation du serment, 8écus.Au gouverneur, ayant été à Gruyère faire des arrangements au sujet des chevaux à conduire les équipages des Français, 3batz2s.
A des religieux valaisans, ayant été incendiés par les Français, 1écu1 b.
Au messager, porteur d'ordres
pour
envoyerdes chevaux à Bullepour conduire les équipages desFrançais, 1b. 3 s.Pour des rubans pour ladécorationdu drapeau de l'arbre de la liberté, 3 b. 2
s.
Pour
7%
livres de chandelles lorsqu'onmontoit la
garde, 3écus.Pour notre part à l'achapt de 5 chevaux, pour la cavalerie vaudoise, 29 écus 5 b. 2
s.
Pour différents envoyésde députés à Fribourg, Payerne, Romont, par ordre du Comité, avant l'assemblée électorale, 3écus4 b.
A l'officier militaire Gremion, pour
une
journée à cheval pour avoir été, par ordre du Comité, accompagner jusqu'à Bulle des citoyens du pays d'En-Haut allant fraterniser à Lausanne. 1 écu 15 b.A J.-A. Gremion, pour 2 gaides qu'il
a
monté à Montbovon, 14b.A François-Joseph Morand, pour
ses
journées d'électeur, savoir : 3 pour Vevey, 28 pour Payerne, 8 pour Fribourg à 2écus6 b.,89 écus14 b.Au même, pour 18 journées àdifférents comités, 9écus.
A 2 commis pour avoir été à Montbovon, au sujet de la troupe française, 10 b.
A d'autres, pour divers voyages,22écus1b.
1799. Pour vin payé à la troupe de réserve dans le pays d' En-Haut, 3 écus.
Le 29 mars, livré pour 1 1. de chandelles pour le corps de garde, 7b.2s.
5 juin, idem.
27 juin, livré pour trois journées d'un commisdescendu à Fribourg, touchant l'imprun forcé que la chambre administrative
deinandoit
aux communes
à 26 b. lajournée, 4écus4 b.28 septembre. Pour notre part à l'achapt de 2 chevaux, 5écus14b.
22 décembre. A 11 soldatsquisontpartis pour l'élite, 46 écus.
29 décembre. Au charetier de Broc, qui a conduit les chevaux que Macenaz a demandé deréquisition, 2 écus 2 b. 2 s.
26 janvier 1800. Pour bons contre la commune touchant la dépense des Français et
l'artillerie
de la Suisse,17écus18 b.30janvier 1800. AClaude Geinozpour
une
vache achetée de lui pour latroupe, 35écus14 b.Il ya
encore
de nombreusesréquisitionsmoinsintéressantes.Chapelains.
1727-1735. D. François-Joseph-Charles, d'Echarlens (Voir son testament, vol. 11, p. 186 et vol. V, p.265),né
en
1703, il venoitdecélébrersa
premièremesse.
Il s'engagea par conventionavec
lacommune
: 1° Acélébrer
lamesse matinale
; 2° Afaire
l'écoleaux
garçons,soit riches, soitpauvres,une^fois
parjour, à l'exception d'un jour de congé par semaine. Il promettoit
de plus de donner desleçonsde latin aux enfants qui ledésireraient.
1735-1741. D.Jacques-AlexisCollomb, décédé
en
1741.1741. D. André-Joseph Fracheboud, de Lessoc, élève distingué du Collège de Fribourg, il fut plus tard curé de Montbovon.
1759. D.Jacques-LouisGeinoz,de Neirivue, chapelain.
1769. D.Jean-Joseph Rossier, vicaire, à Albeuve.
1786. D. Jacques-Joseph Fracheboud, de Lessoc, élève du séminaire de Saint-Charles, àAvignon ; il soutint desthèses de théologie,fut ensuite curé et doyen de Gruyères.
1790. D. Paul-Antoine de Castella, de Gruyères, Dr
en
théologie,à son arrivée on lui présente lesvinsd'honneur.
1792. D. Pierre-Maurice Varnier, il fut ensuite curé de Cressier (Neuchâtel).
1797. D. Emmanuel Thorin, curé de Cerniat, Villarvolard, Ependes, Crésuz.
1804. D.AntoineMalinjod, de la Savoie,ancienChartreux, ensuitechapelain à Montbovon.
Tous
ces
chapelains ontfait
l'école.Curés.
1609-1610. D.François Bifrare, de Crésuz, Dr
en
théologie, protonotaire apostolique, ancien doyen de Saint-Remy,en
Provence, près d'Arles. En 1610, il échangeaavec
D. Jean Descuves le bénéfice de Neirivue contre celui de prieur de Broc.1610-1612. D. Jean Descuves, d'Albeuve. (Voir vol. VI, p. 333 et 11, p. 222.)
1612-1634. D. Claude Bussard, d'Epagny (vol.VI, p.559);
ilest mort à Neirivue.
1634-1663. D. Edmond Thomas, de Vuippens, auparavant curé de Cugy, ensuite de Vuippens. Il est décédé à Neirivue:il fut présenté par leclergé et élu le12 mai 1634. C'est lui qui acheta deJacques Castella le pré dit « Pellego ».
1663. D. Gabriel Deschoux,de Vuippens. Après quelques mois de ministère, il est entré dans l'Ordre des PP.Capucins et prit le
nom
de Joachim. Il fut chapelain à Châtel-St-Denis avant d'arriver à Neirivue. Il était fils de Jean Deschoux;samère Anteine, née Thomas, était
sœur
du curé Edmond Thomas.1664-1712. D.André Castella, de Grange-Neuve (Lessoo,
desservant
pendant le noviciat deson
prédécesseur, il fut installé le 17 janvier 1665 et mourut à Neirivueen
1712.Il étaitneveu du
prédécesseur. Parune
disposition écritede sa
main, il donna 40 écus pour faire allumer deux ciergessur
le grand autel, outre lesdeux
qui sontd'obligation,aux
principales fêtes de l'année,au
3e3e dimanche de chaque mois et toutes les foisqu'il ya
exposition duSaint-Sacrement.
(Voir Neirivue, p. 61.)1712-1717. D. Joseph Perret, décédé
en
1717.1718-1769. D. Jean Castella,
neveu
de D. André, curé pendant 51ans.
1769-1784. D. Jacques-Louis Geinoz, de Neirivue, vicaire à Grandvillard, desservant à Matran, chapelain et ensuite curé de Neirivue.
1784-1790. D. Jean-Pierre Yerly, de Pont-la- Ville (Voir vol.VII, p. 134),décédé à
Neirivue en
1790.1790-1803. D. Pierre-Claude Gremion, de Neirivue, du clergé de Bulle et desservant après la mort du curé Marilley en 1810, curé de diverses paroisses
en
Suisse et en France, curé de 1790 à 1803.1803-1811. D. Antoine-Prothais Dupaquier, du Pàquier (Voir vol.IV,p.405),mort àCourtion en 1838.
1811-1833.D. Ignace-Jacques-Louis Thorin, de Villardsous-Mont (Voir vol. I,p. 46, 47), mortle19décembre 1839.
1833 1839. D. Jean-Baptiste Girardin, originairedeSaignelégier;
il
a
quittévers
lafinde juillet1839 et il était arrivé le 28décembre 1833.1839-1891. D. Jean-François Jaquet, d'Estavannens (Voir vol. VII, p. 70), curé depuis 1840; doyen, décédé à Estavannens le 4janvier 1891: il fut, à
sa
demande, enterré à Estavannens.1891. D.Pierre-Joseph-Rodolphe Bochud, de Villarepos (Voir vol. IV, p. 477), curé de Neirivue, le ler1er février 1891, Puisse le Tout- Puissant lui accorder les années de son prédécesseur.
NEYRUZ
Nueruz
en
1137; Nurvos, 1138, 1171; Neirieu, 1474;Nyroux, 1422; Neiros, Nîrgirol, Neriouœ, 1525. En allemand : Ruschenbach,
Rauschbach.
L'étymologie du
nom
dece
villagene
paraît pasremonter
à l'époque romaine, le voisinage des établissements romains de Matran, de Cottens et Lentignynous font
supposercependant qu'une partie du territoire de Neyruz
ne fut
pas inconnue de
ces
conquérants.L'origine
et
l'étymologieproviennent certainement de In couleurnoire de l'eau d'un ruisseau
traversant
le territoire dece
village.Altitude: 695; Au Moulin, 602 ; la route au-dessus du village,7M:
LaCrétaz, 7a5; Es Rialles,710;Nierlet, 7(tt.
Patronne : L'lmmaculée-Conception de la Sainte-Vierge.
Statistique.
Nombre des contribuables
en
1888, 132.1888.Immeubles imposables Fr. 1,064,526
1888.Capitaux » 116,473
1888. Produit de l'impôtsur les fortunes. . » 2,873
1888.Produit
sur
lecommerce
et l'industrie Fr. 771894.Fonds des écoles » 22,514
1894. Dépenses pour l'assistance despauvres » 1.487 1894. Nombre des enfants des écoles, 105.
La paroisse de Neyruz, détachée de cellede Matran, longe la
GMne au sud-est de
cette paroisse jusqu'aux limites de Cottens et d'Onnens. La Glane la sépare d'Ecuvillens et de Farvagny. La voie ferrée traverse le village faisantun
coude vers l'Occident.Leterritoire deNeyruz, dans les XIIe, XIIIeet XIVesiècles, appartenait à différents seigneursduvoisinage.
Voici
quelques actesanciensse
rapportant àl'histoire
decette
localité.Dans l'acte de confirmation de la fondation du monastère d'Hauterive, par Gui, évêquede Lausanne, del'année 1138,il est parlé de la donation d'Aldric de Neyruz qui,avec ses fils, donna la propriété de Sartori jusqu'aux champs de Matran).
(Mémor., vol.II.)
Juliane de Montsalvens céda
vers
1171au
mêmecouventce qu'elle possédaitau
Manse (habitationavec
terre) de Nurvos.(Mém.et Doc,vol. X,p. 24.)
Un acte de 1228, commencé
au
parloir d'Hauterive et continuédevant l'autel de Notre-Dame, acte scellé du
sceau
de la ville de Fribouig,nous
apprend que Rodolphe,fils deConon
de Matranavec
le consentement de ses frères Vuijanus, Pierre et Conon, cédaau
monastère la6e6e partie de la dîmedeNeyruz ettoutce
qu'il possédaitau-delàde laGlane. L'actene
ditpas si c'étaitun don
gratuitou une
réparation.Ulrich d'Arberg, seigneur d'Arconciel etd'lllens, à
cause
deson
droit d'avocatie, avait formé des prétentions sur lespossessionsd'Hauterive à Neyruz ; mais ildéclara, dans le mois de février 1275,queses réclamations étaient mal fondées.
NobleGuillaume deVillars, bourgeois de Fribourg, vendit, par acte du mois de décembre 1293,tous ses droits et propriétés
deNeyruz
au
couventd'Hauterive pour leprix de2001.Le
samedi
aprèsl'Ascension
de l'année 1294, il promit de faire ratifier cette vente parson
frère D. Ulric, moine, à Payerne,ce
qui eut lieu dans le mois defévrier 1298.{Archives cant., Hauterive.)Lagrande dîmedeNeyruz appartenait
en
1422 au monastèrede
la Maigrauge.D. Jean
Schubo, procureur du couvent, la donna en locationpour 8muidsdedifférentes graines.Les moinesde Payerne possédaient
un
aleu à Neyru^; il fut inféodé à Conon de Cottens. Plus tard cet aleu passaau
couvent d'Hauterive.Les seigneurs deNeuchàtel avaient aussi quelques
droits
et propriétés à Neyruz, qui provenaient du mariage d'Emma de Glaneavec
Rodolphede Neuchâtël.La
chapelle.Une chapelle fut construite à Neyruz
en
1432. Un document de cette annéenous
expose les moyens employéspar lacommune
pour subvenir aux frais de cette bâtisse.
Acette époque, le propriétaire d'une terre
ne
jouissait pas intégralement des produits deses
prés ; après la première récolte ildevait les abandonner au libre parcours du bétail.Le droit de
clore une
partie deses
terres etde faire une
seconde récolte s'obtenaiten
payant certainesomme
à l'Etatetà lacommune.
Dans
une
assembléecommunaledu 13 janvier 1432(1433),il fut décrété qu'on permettrait aux propriétaires, pour l'espace de11ans, moyennant certaine redevance, decloreune
partie de leurs terres après la récolte du foin; le prix devait être appliqué à la chapelle en construction : Adopus capelleper ipsosnoviterapud Nyruz constructe,fondate
etedificande.
Pour le prix de 10 1., Jean Mettraux, dit Berger, put clore
son
pré situé eis Neix,sous
levillage; pour 6 h, lepâturage dit eis Planches et pour le prix de 101. lespossessions eis Mollies.Jean Perrin put clore, pour le prix de 6 1.,
sa
propriété près du chemin del'étang et pour 40solssa
terre du Bugnyenet.La
commune
venditencore
pour 23sols, à Girard Rej, pour 10 ans, l'eau qui coule par lemilieu
duchemin
public du village, depuis l'arbredit
« Publoz» jusqu'àses
possessions au-dessous de Neyruz ; àGuillaume
Respy pour le prix de 14 sols et pour 6 ans, l'eau provenant des deux fontaines du village. (Arch.cant., not.N° 35.) Les avantages de l'irrigationdesprés étaient
alors connus
et appréciés.Ce document
jetteune
vive lumièresur
l'état del'agriculture, des voies decommunicationde
cette
époque. ,Les Mettraux, les Mollies, les Perrin, les Respy, lesRey, lesNoschet formaient alors lesprincipales
familles
de Neyruz.Lesprix
des
à closservirent
donc àla
bâtissede
la chapelle, mais ils furentsans
doute insuffisants; des familles généreusesse
firent certainementune
gloire d'y contribuer par diversdonset fondations, les noms de cesbienfaiteursne
sont pasparvenus jusqu'ànous.
La chapelle dédiée à Sainte-Madeleine
ne
fut probablementpas
consacrée;la visitepastoralesous
Saluéesn'en fait aucune
mention.Elle eutune
existence de trois siècles,de 1432à 1700.Au commencement du XVIIIe siècle,
une
nouvelle et plus vaste chapellea
été élevée sur le même emplacement; consacréele11 juin 1738,par Mgr Claude- Antoine Duding; l'anniversaire fut fixé
sur
ledimanche après l'Ascension; cette fête était solenniséechaque année; le curé de Matranou un
autre prêtre venait ycélébrer lamesse.
Plusieurs
messes
, fondées dans l'anciennecomme
dans la nouvellechapelle etdesdons nombreux redisent la piété, le zèledes habitants deNeyruzpourla
maison de Dieu.Le 16août 1533,
Guillaume
Gameliker, meunier, fut admis dans la bourgeoisie;ildut
payer141.en
faveur dela chapelle.(Archivescant.)
Nicod de Crousa, de Matran, légua en 1546
une
rente de 5 sols.Pernette
Mossuzlégua la mêmesomme en
li>47 ; Catherine Clysfitde
mêmeen
1627ainsiqueClaudeOarrel.
Pierre Mettraux qui fit plusieurs legs à l'église de Matran en 1580, fonda en même temps une rente de 10 sols à la chapelle de Neyruz.
Joseph Mettraux donna 30 fr. en 1778 avec obligation de célébrer
une messe
le jour de Saint-Joseph.Plusieurs prêtres résidèrent àNeyruz avant l'érection de la paroisse, mais ilsn'étaient probablement pasconsidérés
comme
chapelains. D.François Guisolan reconnaît, en 1525,avec son
frère Claude, que Loysde Vaulx(Devaud)desGranges a bien administré leur fortune. (Arch.cant.,not. N°140.!D.François-Joseph
Robatel en
1675.Pendant
la Révolution française plusieurs émigrés y trouvèrent un refuge.Erection de la
paroisse.L'éloignement de l'église fut
une
des principalescauses
pouramener
la séparation du village de Neyruz de la paroisse de Matran. Pendant près d'un siècle, le curé de Matran allait chaquedimanche
célébrerune messe
à Neyruz,etsur semaine il s'y rendaitassez
souvent pour acquitter 50messes
fondées dans la chapelle. Maisce
quine
paraissait pas fatigant pour le curé, leshabitants
de Neyruz le trouvèrent trop pénible pour eux-mêmes; ilsne pouvaient fairece
trajet pour assister aux offices divins. Ils demandèrent la séparation.Par
ses
exigences, Matran mettait des obstacles à cette séparation ; le collateur, le clergé de Notre-Dame, appuyait l'église-mère et réclamait delacommune
de Neyruz un capitalde
2,500fr.
anciens.Le projet de séparation fut discuté pendant de longues années, de1826 à 1844
sans
arriver àune
solution.Les lourdes charges qui s'imposaient à Neyruz pesaient aussi dans la balance : il fallait construireune
église,un
presbytère et fonderune
rente pour le bénéficier.En 1843, la commune demanda l'autorisation de vendre 27 posesde terre pour créer
un
bénéfice; cettevente, refusée d'abord, futaccordée l'année suivante : elle produisit lasomme
de22,183fr.La commune de Neyruz devait 30corvées au bénéficier de Matran,
elle s'en affranchit
parle
montant de 200 fr., février 1844. Elle avaitencore
donnéau
bénéfice de l'églisemèreun champ de 2poses pour 12
messes
à dire chaque année à Neyruz;au
moment de la séparation, Matran cédace
terrain à la nouvelleparoisse.L'église paroissiale.
Les travaux de terrassement commencèrent
au
printemps de 1845; l'année suivanteon
leva lacharpente. Les ouvragesde maçonnerie coûtèrent 16,811 fr.; le dallage et les couvertures
des
murs du
cimetière, 2,354 fr.; la flèche de la tour, 2,600 fr.; les ouvragesen
gyps, 2,800 îr. ; les ouvragesen
fer-blanc et divers, 4,063 fr.; les tuiles, 750 fr.; les autels, lachaire, les fonts baptismaux, 4,644 fr. ; les tableaux, 1,101 fr.:les
4 cloches, 8,327 fr. Total pour l'église, 53,000fr. (environ 75,000 fr.)La
cure
coûta 10,714fr. (15,300 fr.)Les frais d'administration avec les intérêts des emprunts s'élevèrent à 7,200fr.
De plus, la
commune
fournit tous les bois pour la charpente, etc. : elle fitencore
8,313 charrois et 1,016 journées gratuites.Les cloches furent coulées par M. Rœly, fondeur, à Fribourg et bénites par M. Jendly, le 17 décembre 1848. Parrain de la grande cloche, M. de Fivaz
avec
Mme Rossalet, née Ducret.Pour la sonnerie , les dons abondent
ordinairement
: à Neyruzilss'élevèrent à 1,690fr.Les autels sont l'œuvre de M. Léopold Moosbrugger, de Bregenz,mais habitant Fribourg.
L'église fut terminée
en
1848; le jour de Noël de la même année on y chanta le premier office; cependantce
n'est que neufans
plustard qu'elle fut consacrée, le20 septembre 1857, etl'anniversaire
de la dédicace futfixésur
le 3e3edimanche du même mois.Le 14 février 1880
un
ouragan, d'une extrême violence,a renversé la flèchesur
letoit del'église
d'où elle a été projetéeau
loin;sa
chutea
causédesdommagesconsidérables.Faits divers.
Le monastère d'Hauterive eut depuis le XVIe siècle à 1798
un
tribunal de justice à Neyruz.Une grande
disette
defoin
régnaiten
1558,l'abbé d'Hauterive, plein de commisération pour les pauvres agriculteurs, permit àun
grand nombre de propriétaires de clore leurs terres afin depouvoirfaireune
seconderécolte.On trouve un maître d'école
en
1750avec
16 écusd'honoraire.
Lesprocèsfurent nombreuxdans leXVIIeetXVIIIesiècles;
en
1749, lacommune
vendit de la terre pour payer 679 écus, frais d'un procèscontre Onnens.A la suite des guerres d'Allemagne,
une
multitude de vagabondset de déserteurs pénétrèrent
en
Suisse:en
1749, lacommune de
Neyruzen
logeaetnourrit
68.Je trouve
ce
curieux fait dans les comptes de lacommune
de1797: « Livré à Marguerite Mettraux 5batz pour agiter le drapeau de l'arbre de la^liberté. » C'était certainementau
passage dequelques troupes afin dese
lesrendre
propices et d'éviter dommages et pillages.La
commune
de Neyruz eut de grands frais pour logement de militaires, fourniture de vivres, de voitures pendant les années1798,1800 et 1808.La peste régna à Matran et à Neyruz
en
1582.Curés.
1846-1853. D. Dominique Brasey, de Font (Voir vol. IV, p. 545), ancien curé de Vuisternens-devant-Romont, de 1828 à1846. Premier curé de Neyruz. Pendant la construction de l'église
et
de la cure, il fut logé dans la maison appelée lechatelet. Le 27mars
1853leConseild'Etat, sur desplaintes mensongères, décréta le renvoi du curé Brasey de laparoisse de Neyruz, malgré les réclamations de la plupart des paroissiens.Il fut nommé desservant de la paroisse de Torny-le- Grand et il mourut le19 juin1856.
1853-1863. D. François -Xavier Chollet, de Prez (Voir vol.111, p. 226, vol. V, p. 96). Il mourut à Neyruz, le 21septembre
1863, à l'âgede82ans.
1863-1883.D. Denis-Marcel Jonneret, de Châtel-St-Denis, frère du curé de Cressier; né le 5 septembre 1824, ordonné le 25 juillet 1848, vicaire à Sales, curé de Pont-la- Ville
en
1853, curé deNeyruzen
1863,décédéle 27 septembre 1883.D.Rapo, vicaire en 1883.
1883-1886. R. P. Canisius Bovet, conventuel,
desservant
du 12 décembre 1883au
moisdemars
1886.1886-1892. D.
Joseph-Sulpioe Nissille,de Vuisternens-en-
Ogoz,né le 13mai
1837, ordonnéle
19 juillet 1868, curé deRossons en 1874,
de Neyruzen
1886,décédé le 5juin 1892.1891. D. Jean-Louis Marinier, d'Estavayer-le-Lac, eoadjtitear
de son
prédécesseur depuis le mois d'août 1891; illut
àson
égardd'une
charité et d'un dévouement au-dessus detout
éloge;il fut nommé curé de Neyruzdans
le moisde juin1892.NUVILLY
Nuvilliez,Neuvilliezen1500,Nuovillie
en
1242,Miveilleet
Mivillye
en
1337; Novuslocus, étymologie du latinnova
villa,une
nouvelle habitationon un nouveau
hameau.Patron : Saint Jacques leMajeur, le 25
Juillet
.Statistique.
Nombre des contribuables, 275.
Immeubles, 746,208 fr.
Capitaux, 162,786 fr.
Revenus, 960 fr.
Produit del'impôt sur lesfortunes, 2,154fr.
Fonds des écoles, 20,409fr.
Nombre des élèves.75.
L'origine du village de Nuvillyest enveloppéedeprofondes ténèbres;
aucun
document, pasle moindrevestigene nous
révèle l'époque où ce plateau fut habité et d'où vinrentses
premiers habitants. Il faisait partiedu
comtéde Varesou
Varasses.Pour lespirituel, Nuvilly,
comme
Aumont et Montet, appartintà
la
paroissede
Cugy jusqu'au momentde laséparation, quifut prononcéeen
1585.Nuvilly est cité
en
1242dans le Cartulaire de Lausanne, page 667.AuXIIIe siècle déjà, Nuvilly était apparemment
une
localité prospère etassez
importante, puisque à cette époque reculée, d'aprèsun
document des Archives d'Hauterive,ce
village avaitune
chapelle.Une difficulté s'éleva entre lecuré de Cugy et les habitants de Nuvilly
au
sujet du service religieux dans cette chapelle,des droits
etdes devoirs
du curé et deses
paroissiens.DD. Jacques
et
Guillaume, vicaires-généraux de l'Evêque, tranchèrent ledifférend et terminèrent, selon toute apparence,ce
conflit.La sentence fut prononcée sur un rapport de D. Pierre, d'Estavayer, doyen du décanat d'Avenches. Elle porte que le curé de Cugy devra célébrer la
messe
dans la chapelle de Nuvillyune
fois par semaineen
été, et trois fois par moisen
hiver, ainsi que le lendemain des quatre principales fêtes de l'année.Lecuré devait
encore se
rendre à Nuvillypour lacérémoniedes
relevailleset labénédiction desmariages etpour ycélébrerune messe
le lendemain d'un mariage. Pour les relevailleson
lui payaitl'offrande
usitée,un
chapon et 6deniers; pour les mariages, 12 deniers,un
chapon,un
dîner pour lui etson
clerc.Le mardi des Rogations, le curé devait
encore
se rendre processionn.ellementàNuvillyet ycélébrer lamesse.
Les habitants de Nuvilly devaient au curé les corvées, mais seulement dans l'étendue de la paroisse.
Us avaient droit
de
sépulture dans l'église de Cugy, à l'exception des enfants au-dessous de 10 ans et des adultes quine
pouvaient payer le trentenaire. tercenarium 1,ou
qui choisissaient leur sépulture dansune
autre église.L'acte
est
daté du mercredi avant la fête des apôtres saints Philippe et Jacques, 1317.1 Tercenarium,soit 80 messescélébrées 30 joursde suite après l'enterrement (Ducange).
Ce document, d'une grande importance pour connaître l'origine de la paroisse, prouve que lecimetière deNuvillyexistait déjà à cette époque pour les
enfants
et lespauvres.L'office de procureur (chamallier, chamallerie, chambrier) de l'abbaye de Payerne possédait différentes propriétés dans la contrée de Nuvilly
et
Aumont. Ces biens étaient tenus,en
1418, par lesde Crevel
qui, pendant quelques années,se
succédèrent de pèreen
fils; d'abordnous
trouvons Pierre, fils de Jean, puis Aimé et Pierre, et en 1455, Jean de Crevel.En 1466, il yeut un procèsentre D.ClaudedeGrillie
ou
Grilly et les deCrevel. Le camérier deGrillie
réclamait desde Crevel la reconnaissance d'une étendue de terraip de 90 poses—
partie boisée, partie
en
culture—
situéesur le territoire
de Nuvilly,le long du chemin quiva
dece
villageà Aumont. Ce procès, porté d'abord à Lausanne, puisdevantle métropolitain deBesançon, fut terminé par des arbitres, qui déclarèrent que Pierre d'lllens,en son
nom, et frère AmédéeMétrai, prieurde
Montricher,comme
tuteur d'Agnès et de Jeannette, fillesde Claude d'lllens, dévoient reconnoîtreen
faveur du camérier la moitié du terrain, objet du litige,soit la portion d'Amédée de Crevel. — Donné le 17 février 1467. (ArchivesdeNuvilly.)Un siècle et demi plus tard,
en
1618, ilfut
stipulé— l'Etat
de Berne venait de s'emparer des propriétés de l'abbaye de Payerne
—
queces
90 poses payeraient annuellement à cet Etat 11 coupesde
messel, 11de seigleet
30d'avoine
;de plus, Berne conservait le droit de seigneur, des lods, etc. i_/église de Cugyou
1« altarien » de la chapelle de la Sainte-Vierge recevrait, d'après la stipulation, 40 sols chaque année.Nuvilly
et Aumont
érigésen
paroisse.Nuvilly était isolé et éloigné de l'église paroissiale. Les villages voisins, Combremont, etc., avaient embrassé la Réforme. Il était urgent de veiller à l'instruction religieuse des habitants deNuvilly, surtout desenfants et de lajeunesse.
Ces puissants motifsdéterminèrent les autorités ecclésiastiques et civiles à ériger les chapelles de Nuvilly et d'Aumont en
églisesparoissiales,
mais sous la direction d'un seul
curépour les
deux localités.Par
acte
du16mai1586, signé Ant. deMontenach et Pierre Schneuwly aunom
de l'évêque, ces deux villages et leur territoire furent détachés de la paroisse de Cugy et déclarés paroisses,avec
la charge depayer
annuellement 5florins
à l'église-mère deCugy. (Arch. de Cugy.)Il parait que laséparation n'eut pas
son
effet immédiat,car avant
1638on ne trouve
lenom
d'aucun curé de Nuvilly, etd'autre
part, il n'est pas probable qu'un prêtre des localités voisinesy soit venu,célébrer lamesse
pendantce
longespace
de temps, de 1586 à 1638. Le monastère d'Hauterive, collateur de Cugy, s'opposa probablement à cette séparation.Le document quisuit le prouve :
«:1604. Nous
certifions
à touscomme soit
que leR
dSgrVi«
caire-général
sus
la difficulté entre les prudhommes de« Nuvillyet Aumont contreleR. Abbé etcouvent d'Aulterive,
«
comme
curé de Cugie touchant la fonction et administration« des esglises du dit Nuvilly et Aumont ehust suspendu et
« dilayé
son
jugement jusques au retour du Rd Evesque,« remeltant cependanta nostre disposition dadviser apourvoir
«
aux
moyenscomme
les dites parties s'en devront comporter« par
ensemble en
attente del'ordonnance episcopal.Sur quoy« considérant les justes motifs dufâcheux etdangereux chemin
« dempuis les
dits
villages jusques à Cugieet que demeurant« impourveus d'un curé, plusieurs pourroient estre frustes au
« besoin des sacrements et que si bien
par
érection des dites« esglises
en cures
nouvellessoydiminues quelquesrevenus
«de l'esglise
de
Cugie,que en
recompense les curés du dit«Cugie sont
aussi
décharges desgrandes obligations,de
façon«
que
le curéde
Cugie est bien content de quiter quelques« avantages,
veu mesme
que notre intention lorsqu'avons«quitté
une
partie denos
droitsesdites communes
deNuvilly« et Aulmont na jamais esté aultres, sinon que nos subjects
«des dits lieux feussent servis d'un pasteur particulier etque
«jamais
n'entendions
usurpersur
l'autorité et droiture du« R. Evesque, ains
que
attendrons son décret et ordonnance« touchant
ce
fait,comme nous
espéronsquele vicaire-général« lug en escribvra le plus tost, néanmoins pour lesconsideune