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(1)

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE & STATISTIQUE

DES

PAROISSES CATHOLIQUES

DU

CANTON DE FRIBOURG

PARLK

P. APOLLINAIRE DELLION, Ord. Cap.

MKMBItK PF-* BuCiKTK^ D'ill-iTniiii- U sf'rsSE HOMANHK ET Ht*CANTON I>FFïïlF-lî'Rr

vr in-. PLosmma ivrema «xtiétès <a\,\vt>.^

NEUVIÈME

VOLUME

FRI BOURG

IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE L'ŒUVRE DESAINT-PAUL 1898

(2)

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE & STATISTIQUE

(3)

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE & STATISTIQUE

DES

PAROISSES CATHOLIQUES

DU

CANTON DE FRIBOURG

LE

MEMIHU lihs KncIKTKS D'HISTOIRE DE LASUISSE HOMANDKET DU CANTON DCFlilW.lHi;

ET DE PLUBIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES

NEUVIÈME VOLUME

FRIBOURG

IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE L'ŒUVHE DE SAINT-PAUL

258,rue de Moral, 259

1897

(4)

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE & STATISTIQUE

NEIRIVUE

Neirevoet, Neyrevuyt,Nigergut, Neyflumen;

en

latin, Nigra aqua;

en

allemand,

Scbwarzwasser.

Altitude:versl'église, 770;Gretzillon, 808;Chapelle de L'E vi,934; Plan

au

Mauro, 1,137; Entre Deux-Dents, 1,568.

Patron : Saint Françoisd'Assise (4octobre).

Statistique.

(5)

Le plus grand nombre de naissances eurent lieu

en

1618 : 41 ;

en

1614et1616, 20 ; aujourd'hui, elles varient entre8 et12.

Nombre des contribuables en 1888, 223.

Valeur des immeubles .... Fr. 816,394

Capitaux » 136,250

Produit del'impôt

sur

lesfortunes » 2,292 En 1894.impôt

sur

l'industrie . . » 112 En 1894, dépenses pour l'assistance

des pauvres » 931

En 1894,fonds d'école . . . . » 15,997; élèves,33 M. Thorin

nous

ayant donné Neirivueet

son

pèlerinage,je ne ferai mention que de l'histoire de la paroisse et,

en

général, des faits qu'il n'a pas publiés dans cette monographie, et cela pour ne pas répéter inutilement lesmêmeschoses.

Neirivuefut primitivement membre de la paroisse de Bulle, ensuite de celle de Gruyères jusqu'en 1609.

Vers 1600, les habitants de Neirivue firent les premières

ouvertures

pour s'ériger

en

paroisse. On trouve, dans les archives du clergé de Gruyères, la copie d'une pétition qu'ils adressèrent àceteffet

au

supérieur hiérarchique. Le secrétaire du vicaire général diocésain communiqua cette demande

au

clergé de Gruyères, qui n'était pas favorable à la séparation, et le cita à paraître devant lui,le4

mars

1607, à 6 heures du matin, pour entendre et apprécier

ses

motifs de refus. Ici,

comme

ailleurs, on pensait aux intérêts matériels plutôt qu'aux avantages spirituels des populations. Pourquoi Neirivue,

situé à une assez grande distance de Gruyères, ne s'est-ilpas uni à Albeuve"? Ces deux

communes

auraient formé

une

belleparoisse.

Neirivue, disons-le à l'honneur de

ses

habitants, s'estmontré admirable, a fait des sacrifices pécuniaires considérables pour s'ériger en paroisse; une souscription, qu'on lira plus bas,

en

est

une

preuve frappante.

L'Ordinaire du diocèse accorda l'autorisation demandée, et termina les difficultés pendantes

avec

le clergé de Gruyères.

Les habitants de Neirivue s'adressèrent alors aux Messieurs dugouvernement deFribourg.

«Le village de Neirivue, disaient-ilsdans leur pétition, est

« ung

assez

grand village fort peuplé de

monde

et mesme

(6)

« populace, joint icelluyesttrès loing de leur esgliseparochiale

«de deux grandes heures ».. Ils allèguent ensuite tous les inconvénientsproduits par cette distance.

« Et pource ilz n'ont aultre

revenuz en

commung que les

« nascents

et

prémisses,sinon

ce

que les bonspaysanss'offrent

«de faire

en

leur particulier, chacun selon son bon vouloir.

« Ayant pour cet effect député 14 hommes pour s'enquérir

« d'ung chacun paysan

a

quoi sa volonté libérale seroit de

« donner,

tant pour

lafondation de l'église,d'une maison pres«t biteralle que pour l'entretien du Sgr. curé. Sur celad'aulcuns

« ontfait d'honorablesdons,d'aultres moyennementetd'aultres

« bien

peu

etdeceulx du tout rien. Acest effect

vous

supplient

« de donner charge et permission à ces 14 hommes eslus de

« pouvoir cogir et contraindre ceulx qui n'auront aulcune

« volontédedonner à lespouvoir compellira payer à l'équipo«

lence de leurs biens, soit d'argent

ou

de labeur; aussi ceulx

« qui

ne

sont de la

commune

et qui y ont biens foncier qui

«

ont semblablement

ceulx qui

ne

feront don à l'équipolence

« de leurs moyens prétendant par le moyen de quelque petit

« don

estre

exempt. » ,

Le conseil acquiesça à cette demande, mais il chargea le ballif deGruyère desurveiller les opérations.

Fait le 30 mars 1607.

Vice-Secrétaire de Fkibourg.

Erection de la

paroisse,

1609.

«Considérants les hon. communiera de

Neirivue

qu'après la

« pérégrination de

ce

monde,

nous venons

a estre envoyéen

« une vie éternelle, pour la jouissancefruction de laquelle est

«chose fort salutaire

semer

et planter des œuvres méritoires

« pour le salut et sauvement de leurs âmes, de leurs parens,

« prédécesseurs etsuccesseurs, voirpour tous

ceux

qui contri«

bueront quelque chose

au

soub nommé bénéfice,ontdisposé.

«fondé et de

nouveau

basti

une

église

au sus

nommé village

«de Neirivue, declairans les dits communiers par devant le

« R. Sgr Messire Antoine du Pasquier, chasnoine

en

l'église

«Mr St Nicolas Dr en S. Théologie et décret, protonotaire

(7)

« du S. Siège apostolique, vicaire général etofficiai del'évêché

« de Lausanne,

comme

de toute antiquité le village du dit

« Neirivue n'avoit jpoint heu d'église parroichialle ains seule«

ment

une

simple chapelle

non

consacrée, estans pour Ihors

« des habitans du dit village soub la charge et église parrois«

sialle de S. Theodulle de Gruyère qu'estait

distante

du dit

« village deNeirivuel'espace de deux heures, dont les habitans

« en recevoient grande incommodité tant pour être dépourvu

« d'homme d'église (prêtre) résident sur le lieu comme pour

« les malades et petits enfants ont disposé bâti une église

«

au

territoire de Neirivue à la gloire de Dieu, de

sa

très

« sacrée V. Marie et à l'honneur de Mr S.François

au nom

« du quel predicte église

se

doibt fonderetdédier estant rentée

« et dottée pour la substentation d'un recteur er, pasteur qui

« ferat assiduelle résidence

en

dite église administrera

aux

« habitants du dit village les S. sacrements ainsi quela charge

« d'un vray et légitimepasteur le requiers,

comme

de

se

faire

« Nous le dit A. du Paquier vicaire général d'authorité ordi«

naire l'accordons etpermettons declairons les

causes

propo&

sées par les habitans estresuffisantes selon ladispositiondu

«S. Consil de Trente et les constitutions canoniques pour

« obtenir leur prétention etpar ce les

avons

distraict et séparé

«distraitions et séparons de leur ancienne parroisse et église

« de S.TheodulledeGruyère, érigeant la chapelle deS.Fran«

çois du dit Neirivue de fillialle qu'elle estoit à l'églisedu dit

« Gruyère,

en

parroichialle et baptismalle, avec tous droict.

« marques et perrogatives qu'ont

ou

peuvent avoir les aultres

« églises parroichialles du dit diocèse,

mesme

d'avoir ung

« propre pasteur et curé La présentation du quel appar«

tiendra au sieur curé ou vicaire perpétuel de la dite églisede

« Gruyère au

nom

du clergée d'illec, y entrevenant aussi le

«,consentement des communiers du dit village de Neirivue

«

comme

fondateurs de la neufve parroisse en

cas

qu'il

ne

« demeureroit d'accord sur la présentation d'ung mêmehomme

« d'église, ains en nommeroient plusieurs l'authorité demeu«

rera au Rme Evêque de Lausanne charge ayant d'iceux de

« préférer et grattifier celluy que jugera le plus propre et

« idoinetouteschoses considérées. L'approbation etinstitution

« de celluy qui serat présenté

comme

dessus appartiendra

(8)

«purement et simplement aux Rmes Evêques de Lausanne,

«

ou

charge d'iceux ayant

sans

laquelle le dit présenté ne

se

« pourrat aucunement entremettre à la déserte d'icelle nouvelle

« paroisse. Tous droits curiaux et aultres revenus, esmollu«

ment et redevances que le dit curé et clergie de Gruyère

« soloit percevoir des dits habitants riere le territoire de

« Neirivue,

en

quoy qu'ils consistent demeureront

au

proflct

« de celluy qui serat canoniquement institué curé de la

« nouvelleparroisse. En quoy toutes fois ne seront comprises

« les directes censés, redevances et aultres biens que le dit

« curé et clergie de Gruyère auroit riere la dite Neirivue par

« fondation Les dits communiers seront tenus payer

«annuellement à l'église et clergie du dit Gruyère lacenséde

« quatre batz,

au

jour de ladédicasepour marques, recognois«

sance qu'elle auroit été l'église matrice de celle de Neirivue.

« Davantage seront prédits communiers entenu de payer

« annuellement cinqflorins a raison de quatre bats le florin...

« pour lafabrique et

maintenance

de l'église du dit Gruyère

« payable

sur

le jour S. Martin. Item plus seront

encore

les

kdits communiers entenu de payer annuellement '25 florins a

« raison que dessuspour la célébration du divin service qui se

« ferat a perpétuité au dit Gruyère payableau terme susdit

« Ces trois

sommes

pourront être rachetées par 620 florins

« Et moyennant ce demeurerat le dit Neirivue déchargé de

« toute contribution pour la réparation de l'église etcimetière

« du dit Gruyère Témoins... dernier jour du moys de

« may 1609. »

Les

nouveaux

paroissiens s'engagent a payer à leur futur euré la somme annuelle de 400 florins bons (environ 285 fr.»

avec

les autres droits de communage,prémices, etc.

La maison curiale devaitse construire dans leterme d'un an.

L'acte

fut ratilié par l'Evèque de Watteville, le 5 janvier 1636.

1712. Claude Antoine fut appelé à juger un différend qui s'était élevé entre le curé et le doyen pour la nomination du curé de Neirivue. Il s'agissait de déterminer si le curé de Gruyère seul et

comme

vicaire du clergé devait procéder à cette élection, ou aveclesautres membres du clergé.

L'Evèque, considérant que. le 12 mai 1634, D. Thomas fut présenté au vicaire-général Schueller par tout le clergé, prononça

(9)

nonça qu'à l'avenir, cette élection

se

feroit par le clergé de Gruyère réuni

en

corps, et quela présentation àlaparoisse

se

feroit conformément à l'acte d'érection par le curé et doyen de Gruyère

comme

vicaire délégué du clergé. 18 juillet 1712.

{Archivesdu clergédeGruyères.)

Souscription

pour l'érection de

la paroisse.

Jedonne ici

ce

monumentde la générosité des communiers et habitants de Neirivueafin de stimuler lezèleet l'ardeur des générations présentes etfutures.

Claude et Jean Verdan, frères 27 écus petits.

Pierre » » 9 «

Geinoz,fils deFrançois ... 18 »

» Peterman, filsd'Antoine 41 »

» Françoise, sa

sœur

30 »

» Jacques, fils de Rod. . 9

%

»

» Pierre, fils de Peterman 813 »

» Pierre, filsdeClaude . 800 florins(lefiorina6oet.)

» Jacques, fils de Pierre . 40 écus.

» Claude, fils de Rod . . 7

%

»

» Georges, fils de Pierre 32 »

» Pierre, fils d'André . . 5 »

» François, fils deClaude

et sesfrères . . . 625 tlorins.

» Agnès,femmedeFrançois 50 »

» Théodule et ses frères,

fils d'André ... 21 » et 25 gros.

» Valelian. fils deFrançois 50 »

Déloge, Pierre 13 écus.

» Jean 11 » 15gros.

» Pierre, fils de François 22

%

»

» Les hoirs de Jean, son

frère 28

%

»

» Pierre, fils de Biaise. . 2 »

» François, fils de Biaise 9 »

» Jean, fils de Claude . . 6 »

» Biaise 25 tlorins.

(10)

Castella, Jean, filsde Jean . . 44 écus.

» Rolet,filsdeClaude. . 5 »

» Pierre, fils de François 19 » 40gros.

» Jean,

son

frère ... 16 » 40 »

» Nicod, fils de Jacques 30 »

» Antoine,filsdeFrançois 16 » 40 »

y Les hoirs de Perret . . 3 »

» Rod, fils deFrançois . 55 »

» Pierre et

ses

frères, fils

de Jacques .... 625 florins.

» François, fils de Jean . 5 écus.

» Pierre, fils de Théodule 70 »

» Loys,fils de Jacques . 20 »

y> François, fils de Théod. 26 »

» Théodule, fils de Denis 212 » plus la place du cimetière et de lapartie supérieure de l'église.

» Denis, fils de François 14 écus et la place de l'église.

» Jenet, fils de Pierre . . 3 »

Bellon, François 10 »

» Etienne 3 »

» Claude 2 »

Amey,François ... 35 »

» » 10 »

» Humbert 22 »

» leshoirs de J. ... 5 »

» Jaquet 13 »

» Pierre d'Albeuve. . . 7

%

»

Gremion, Peterman .... 45 »

» François 23

%

»

» Théodule,son frère 27 »

» Jean 25 » et1florin.

» Jean, fils de Loys 24 » 15gros.

» Loys. filsd'Antoine . . 24 »

» Biaise 20 »

» Perret 17 » 15gros.

La

commune

d'Albeuve ... 50 florins.

Barthélémy Reynaud,ancien baillif, 8

%

écus.

Nos souverains Seigneurs de Fribourg, 25 écus: suivent

(11)

d'autres dons de moindre

valeur.

Ces

sommes

furent,

en

partie, employées pour la construction de l'église et de la

cure.

(4 décembre 1609.)

Je place ici les journées volontaires de travail que les paroissiens firent pour la construction de l'église,

au

nombre de 4,445 :

Pierre Verdan, 801 et Claude Verdan, 143; le fils d'André Geinoz,200; François et

ses

frères, 199;Georges Geynoz,109;

Pierre Dupont, 120; Nicod Castella, 117; Jean Castella, 199; Pierre Geinoz, 194; François Amey, 112; Peterman Gremion, 133. Plusieurs personnes ont donné du linge pour l'église et

des

ornements. D.Claude Bussard, curé du Grandvillard,

un

missel.

Marie Dupont,

veuve

de Jean Simon, habitant Fribourg, a donné, l'année 1611,

un

calice

avec

despurificatoires, etc.

Au moment de la séparation, la

commune

dut livrer

une somme

d'argent au clergé de Gruyères ; la générositédes fidèles de Neirivne se manifesta encore à cette occasion, les dons s'élevèrent à la somme de 97 écus (près de 300 fr.); Pierre Geinoz est à latête de la souscription,il livra près de 100 fr.

L'église.

L'emplacement pour l'église, qui fut construite entre les années1609et 1614, futdonné par Théodore etDenis Castella.

Elle avait trois autels; le principal,

comme

l'église elle-même, dédié à Saint-François d'Assise; les latéraux, à la Sainte-

Vierge

et

à Saint-Antoine, ermite. Elle fut consacrée le 11février 1615. Comme l'anniversaire de la dédicace tombait

sur un

jour de carême, à la demande des paroissiens, Mgr de Vatteville le fixa sur le dimanche de l'Octave de la Fête- Dieu.

La souscription pour l'église et la

cure se

monta à la

somme

de 7,101 fr., non compris les dons pour les fenêtres: celle du chœur, côté du Midi, fut donnée par D. Walter Savary, curé d'Albeuve; noble F. Castella, châtelain deGruyères et noble Jean, banneret, firent don de celle du côté du Nord; Claude

(12)

Favre, d'Albeuve, et Jean Robert

se

chargèrent des fenêtres dela nef, les deux autres furent payées par D. Claude Bussard, curé, et Pierre Castella.

En 1677,

on

plaça dans la tour une horloge pour le prix de 100 écus. Une souscription ouverte à cet effet produisit la

somme

de 98écus.Françoise, femme de F. Amey,ycontribua par 40 écus.

Le17 janvier 1696, nouvelle souscription pour un tableau à l'autel de Saint-Antoine, peint par Jean Yerdan pour le

montant

de 44 écus. Le curé et André

Castella se

mirent à la tête dessouscripteurs etréalisèrent cette somme.

Le chœur de l'église fut reconstruit,

en

1807, par Alexis Combas, d'Albeuve, qui lui donna 33 pieds de longueur sur 23de largeur.

En

1841,lepiémontais Dupont, qui avait déjà fait lachaire, reconstruisit à neuf les autels latéraux pour le prix de 80 louis.

Letableau est du pinceau de M.

Reichlen.

La

statue

de la Vierge, placée dans

une

niche du côté droit, provient de l'ancien autel de la Sainte- Vierge : en 1854, la jeunesse

se

cotisa pour la faire réparer.

En 1849, on place de nouveaux bancs dans l'église, et en 1852, un nouvel autel

en

marbre, fait par M. Girard de Roche (Vaud), pour le montant de 2,700fr.

L'ancien autel fut malheureusement cédé à un marchand d'antiquités pour 150fr.

En 1853, M. Kaiser, de Stanz, plaça

au

maître-autel deux tableaux.

Les dons pour cette

œuvre

s'élevèrent à 86 fr. et la paroisse dut débourser 255 fr. pour le peintre, etpour les cadres 162 fr.

En 1866,

on

dépensa 1,400fr. pour placer un petit orgue sur la tribune, et200 fr. pour frais de consolidationetd'expertise.

La charpente de l'église endommagée fut reconstruite àneuf,

en

1873;le charpentier Jonneret eutcette entreprise. La même année les murs furent exhaussés de 5 pieds, la flèche de la tour recouverte

en

fer blanc; M. Bessac, de Pontd'Ain, plaça des fenêtres

en verres

peints. Pour

ces

divers ouvrages, la dépenses'éleva à5,000fr.

En 1880,l'église fut dallée, et

on

lit ajouter à l'orgue quelques registres :ce qui occasionna une nouvelledépensede 2,655fr.:

(13)

mais

les

dons volontaires atteignirent le beau chiffre de 2,100 fr., à peu près la

somme

déboursée.

La cure a été reconstruite en 1772.

Fondation de la

chapelle

on autel de Notre-Dame.

Neirivue, réuni

en

assemblée paroissiale, le 12 janvier 1620, décida à l'unanimité desvoix d'opérer les reconnaissances des dons faits àlachapelledeNotre-Dame, érigée dans lanouvelle églisede Saint-François.

Pierre, feu Peterman Geinoz, avait légué 200 florins (le florin petit

a

59c),ettrois « paquiers » et demi qu'il possédait à la montagne de l'Orousaz; sa sœur, Françoise Geinoz,

un

autre «paquier » mais pour la fondation desvêpres. Ces trois

«paquiers » furent vendus à Georges

Geinoz

pour la

somme

de 2,750 florins, que l'on divisa

en

deux parts,

en

tenant comptede la valeur des fondations; 2,140 florins furent réservés

à la chapelle,

et

lereste, 610pour

les

vêpres.

Par

ces

fondations, le curé de Neirivue devait appliquer h' perpétuité

une messe

par semaine, etdire lesvêpres la veilleet le jour des fêtesde Notre-Dame. L'acte de fondation date du 31 mai 1609, signé : Frossard, notaire; approuvé par l'autorité ecclésiastique, Ant. Dupaquier, v. g.

Claude Gremion donna 10 florins à l'autel de Notre-Dame, pour un Salve à chanter, chaque année, le lundi de la Pentecôte,

après lamesse.

25avril,1624. Corbet, notaire,.

Fondation de la

chapelle

de Saint-Antoine

(en faveur d'un chapelain.)

M. Thorin nous donne lesdétails de cette fondation faitepar André, filsdefeu François Castella,juré.

Par son testament du30octobre1725« cet homme vénérable,

«marié mais

sans

enfants, après de nombreux legs faits à

«divers parents, institue pour héritier universel de tous

ses

(14)

« biens

non

légués, l'autel

ou

la chapelle de

Saint-Antoine

«avec

saint André, son patron,

son

Ange gardien, saint

« Antoine de Padoue,qui sont représentés sur cet autel. Cette

« fondation doit servir à l'entretien d'un chapelain chargé de

« faire les officesspécifiéspar le

fondateur

ettout particulière«

ment de dire

une messe

matinale les dimanches et fêtes.

«

Dans

le

choix

des

futurs

chapelains, le

testateur

ordonne

«que la préférence soit donnée à

un

Castella d'abord, s'il

se

«trouve

un

candidat de

ce nom,

puis à

un

Déloge, etc. Il veut

«

que sa

maison

serve

dedemeure

au

chapelain etqu'ils aient

« la jouissance du closetdes terres contiguës à lamaison.

« II charge lechapelain de faire deux foispar an,à jour fixe,

« après

une messe

pour

son

âme,

une

distribution de

soupe

«

aux

pauvres qui

se

présenteront devant laporte.

«

II

devra

se

rendre

une

fois chaque année à l'oratoire de

« Notre-Dame des

Ermites en

L'Evi etd'y dire lalitaniede la

«

Sainte-

Vierge

avec un

Salve à

l'intention

dudéfunt; ildevra

«même

l'annoncer en

public, afin

que les personnes

pieuses

« puissent l'accompagner

et s'associer

à

ses

prières.

«Parmi les nombreuses fondations de

messes

et d'offices

« institués par le testateur,

nous avons

remarqué celle du

« 20 juillet,

en

actions de grâces, dit-il, de

ce

queen

ce

jour,

« Notre-Dame des

Ermites

lepréserva dans

une

chute dange«

reuse

qu'il fit

au

pontd'Ozon.

« Enfin il impose

au

chapelain la tâche de faire l'école aux

«

enfants

mâles de la paroissetous lesjours

ou

faire

se

pourra

<r à condition que chaque enfant apporte

en

hiver, en se renc dant à l'école, le tribut journalier d'une bûche de bois

«

usage

qui

s'est

conservé depuis dans la localité

que l'hon.

«

commune accorde au

chapelain,

comme au

curé,

le droit

de

«

communage,

ainsi

que

l'usagé des

ornements

d'église. Il ce termine ainsi:

J'offre

et dédie à Dieu

ma

dite donation pour

« le culte divin.

Si

quelqu'un la détouruoit de l'usage quej'ai

«spécifié (ceque je

ne

croispas jamais devoir arriver) qu'il

«

encoure

lespeineset

censures

de l'églisecontrôles sacrilèges.» Ce testament, écrit de la main du testateur, fut publié le 8 février 1727, et approuvé

comme fondation

perpétuelle par l'évèque Claude Antoine Duding, le 2 mai de la même année.

Thorin.

(15)

Dans l'acte d'approbation, qui sanctionne la fondation, l'évêque fixecertaines conditions, de manière à bien établir le lien desubordination du chapelain vis-à-visducuré (idem).

L'inventaire, fait

en

1799, donne

une

valeur de 6,710 fr.

anciens à cebénéfice ;

non

comprislamaison incendiée

en

1791 évaluée alors à 1,100 écus.

Legs,

fondations

pies,

etc.

Marie,

femme de

Denis Castella, avait légué

vers

1620, la

somme

de 50 florins, pour

tenir

la lampe devant le Saint- Sacrement allumée, principalement pendant l'Octave de la Fête-Dieu «sans la laisser éteindre nyjour, ny nuyt, pendant que le paliou serat

sur

l'autel. » Plus 20florins, dont la rente de 59

c.

devait être employée « a offrir ung pain bénis

en

l'église

sur

le jour fête S.François patron. » Plus

une

rente annuelle de 4 batz (59 c.)« pour l'hermitage

dessus

Chastellet, pour l'honneur de Dieu,durant le tempsque le dit hermitage regnere, pour 20 florins petits de principal, advenant que le dit hermitage vaquerat et que ne regnerat, alhors les dits 4 batz, s'appliqueront a payer au S«r curé pour célébrer messe, office à l'autel de Notre-Dame. »

Françoise, fille de Peterman Geinoz, fondatrice des vêpres du dimanche, avait légué 50 florins « pour s'aider a payer la peine

ou

salaire du respondant les grands

messes

». En 1614 (Arch. de Neirivue), Clauda, femme de Nicod Castella et Marie, femme de Denis Castella, léguèrent le capital de 100 florins, pour les Vêpres des morts à chanter chaque semaine et le Ps. Placebo, après la Messe des morts que le curé célébrait chaque semaine pour les paroissiens défunts.

(1er février 1616.)

François, fils de Jean Castella,

a

présent bourgeois et banneret de Gruyère reconnoit, le 14 avril 1620, devoir au curé de Neirivue 200 florins, légués par

sa

grand'mère Etiennette et Anna, sa tante, pour la fondation d'un Salve à chanter tous les samedis.

(16)

1663. Testament de D. Edmond Thomas, curé de Neirivue.

Il veut être enterré dans l'église de Neirivue, à laquelle il lègue 12

écus

p. pour

son

anniversaire; 15 éotis pour l'entretieu

de

la lampe devant le Saint-Sacrement ; 25 écus aux pauvres de la paroisse.

Il lègue 900 écus p. (2,700 fr.j qui, joints aux 300 qu'il a déjà donné,

formeront

« lafondation d'un seigneur chappellain dans l'églisedeVuippens, à condition decélébrer trois Messes par semainepour le fondateur. »

L'élection du chapelain appartiendra à

ses

plus proches parents.

Il lègue

sa

bibliothèque à

son

neveu,D. Gabriel Deschoux, chapelain à Châtel-Saint-Denis.

Son frère héritier devra, le jour du septième, faire

une distribution

de pain et de vin à chaque pauvre.

Il lègue

encore

20écus

aux

pauvres de Vuippens.

Fait le 2 juin 1663, et lu le 4 juin de la même année.

(Arch. d'Albeuvë).

L'Evi.

Pour

ne

pas répéter ce qui a été publié sur ce pèlerinage, je renvoie

aux

publications déjà faites.

Les cloches.

La première et la plus ancienne est celle dite de l'agonie, portant

la

date

de

1505,

elle

pèse

environ

100 livres. C'étoit lacloche dela chapelleavant l'érection dela paroisse.

On coula

en

1640

deux

cloches à Enney pour l'église de Neirivue ; la seconde, fêlée plusieurs fois, fut renouvelée.

En 1787, ily avait3cloches dont l'une du poids de 19 q. ; la secondede 8q.et la troisième de 100 livres. Des dons nombreux

furent faits

à l'occasion dela

fonte

desdeux grandes cloches coulées cette année-là.

En 1802

on

fit trois cloches

neuves

:

une

de 25q.,la seconde

de

19,et

la

troisième de14 q.Il y eut à cette occasion desdons nombreux.

(17)

Bénéfice.

Le bénéfice,

en

1798, consistait

en

5 poses de

terre

etdes rentes qui

se

montaient à la

somme

de456fr. vieux.

Les prémices

furent

rachetées

en 1796 ou

remplacées

par une

pièce de terre, dont le bénéfice

a

été exproprié pour

la

construction de la route

en

1858.

Ecole.Enquête de1798.

Le chapelain étoit régent et il enseignait la religion, la lecture, l'écriture etle calculàenviron20

garçons.

Unerégente

faisoit

l'école

aux

filles. L'école

se continuoit

pendant

presque

toute l'année.

Lafondation de la chapellenie obligeoitlechapelain à faire l'école

aux

garçons, il percevoit pour cela lecommunage et la rente de

son

bénéfice, quiétoit de 18louis.

Bibliographie.

Neirivue

etson

pèlerinage,par J. -EL Thorin. Fribourg, 1876.

98pages. L'Evi

et son

pèlerinage, par l'abbé Geinoz.Imprimé d'abord dans les Monatrosen,

en

1881. Un

nouveau

tirage

en

1887, 32 pages.

Faits divers.

Le caractère du Gruyérien est gai ; il aime les fêteset les plaisirs. Les comtes de Gruyères

l'avoient

habitué à cette franche gaieté. Chaque village

conserva

dans

ses

usages et

ses

habitudes quelques jours à l'amitié

et

à lajoie.

Dans le XVIIe et XVIIIe siècle, la

commune

payoit

un

ménétrier lejour de S. François et plustard le jour

dit

« la bénichon ».

Un incendie, allumé on

ne

sait comment, fit de grands ravages dans les forêts de Neirivue en 1717; un homme alla chercher des

secours

dans tous les villages:

ceux

de Broc arrivèrent

avec une

pompe; les hommes de Gruyères et d'Enney allèrent en grand nombre secourir la population consternée. Un sénateur et lebailli de Gruyères

se

rendirent

(18)

aussi

sur

le théâtre de l'incendie. La

commune

fit porter

aux

travailleurs dupain, du vin etdel'eau de vie.

Lacommune était charitable

envers

les pauvres voyageurs, elle accordait des

secours

à des religieux étrangers, à des malheureux chrétiens pris par lesturcs et détenus

en

esclavage.

En 1706,

elle

dépense près de 12 fr. pour secourir plus de 309 pauvres voyageurs.

Les tueurs de loups, d'ours recevoient toujours

une

récompense

en

argent.

1742. Neirivue doit

envoyer

des hommes

au

signal d'Estavannens et à celuide Grandvillard, etavertir lesabsentsà

se

tenir j prêts à partir (c'étoit à

l'occasion

des

menaces

de la France).

Une épidémie malicieuse régna à Neirivue et à Albeuve

en

1761, ilmourut 33

personnes

dans cette dernière localité et 14 à Neirivue.

Des incendies dévastèrent plusieurs fois le village de Neirivue.

Dansla nuit du lundi au mardi, 18 avril 1791,le feu prit à la maison d'A.-J. Gremion et

en

moinsde deux heures

consuma

72 bâtiments, maisons,granges, greniers, c'est-à-dire les deux tiers du village;toute la partie supérieure du Midi

au

Nord, jusqu'à la ruelle de la Routzetta, y compris la

maison

duchapelain (Thorin).

Dans la nuit du25octobre 1812, le feudétruisit 17 bâtiments.

L'église etla

cure

furent préservées.

A la suite de l'incendie de 1791, la

commune

acheta de M. Dreffet, à Vevey,

une

seringue(pompe), ellecoûta 336écus.

Les

comptesde la

commune font

connaître decurieux faits del'époque de la Révolutionfrançaise.

1792. AM. lebanneret deGruyère, pour la part de lacommune,

un

don de 6 fromages à l'ambassadeur de France, soit lese,5e,5écus 42.42.

1797. Pour 3 journées

au

gouverneur envoyé à Vevey

pour

fraterniser, 2écus15batz.

1797. Vins d'honneur

aux

dragons français à leur

passage,

7écus.

Aux commis pour avoir été à Fribourg informer le général Brun touchant lagarde de La Tine,1écu 15.

(19)

1797. Vins

d'honneur aux

dragons françois à leur passage, 7écus.

Aux commis pour avoir été à Fribourg informer le général Brun touchant la garde de La Tine, 1écu 13batz.

Pour frais d'avoir été

chercher

desfusils,10écus.

3 y2y2 journées à Fribourg,

sur

l'invitation de

nos

cy-devant gouvernants, 6écus 2batz 2 sols.

Journée d'un commis à Gruyère, pour faire la répartition des chevauxderéquisition, 10 batz 2s.

A Francey d'Henney et à Joseph Thorin, qui ont tenu leurs chevauxprêts àpartir, 17batz.

ACharles Thorin, pour notre part des

voyages

qu'il a faits par ordre du Comité, 2 écus 86.

Pour dresser lerôle de la population, des grains (blé) et des fourrages de Neirivue, 3 b.

Pour la poudre employée par les gardes de La Tine, à la chasse au loupetpour le jour delaprestation du serment,6écus.

Achacun

une

bouteille,

aux

citoyens,lejourdelàprestation du serment, 8écus.

Au gouverneur, ayant été à Gruyère faire des arrangements au sujet des chevaux à conduire les équipages des Français, 3batz2s.

A des religieux valaisans, ayant été incendiés par les Français, 1écu1 b.

Au messager, porteur d'ordres

pour

envoyerdes chevaux à Bullepour conduire les équipages desFrançais, 1b. 3 s.

Pour des rubans pour ladécorationdu drapeau de l'arbre de la liberté, 3 b. 2

s.

Pour

7

%

livres de chandelles lorsqu'on

montoit la

garde, 3écus.

Pour notre part à l'achapt de 5 chevaux, pour la cavalerie vaudoise, 29 écus 5 b. 2

s.

Pour différents envoyésde députés à Fribourg, Payerne, Romont, par ordre du Comité, avant l'assemblée électorale, 3écus4 b.

A l'officier militaire Gremion, pour

une

journée à cheval pour avoir été, par ordre du Comité, accompagner jusqu'à Bulle des citoyens du pays d'En-Haut allant fraterniser à Lausanne. 1 écu 15 b.

(20)

A J.-A. Gremion, pour 2 gaides qu'il

a

monté à Montbovon, 14b.

A François-Joseph Morand, pour

ses

journées d'électeur, savoir : 3 pour Vevey, 28 pour Payerne, 8 pour Fribourg à 2écus6 b.,89 écus14 b.

Au même, pour 18 journées àdifférents comités, 9écus.

A 2 commis pour avoir été à Montbovon, au sujet de la troupe française, 10 b.

A d'autres, pour divers voyages,22écus1b.

1799. Pour vin payé à la troupe de réserve dans le pays d' En-Haut, 3 écus.

Le 29 mars, livré pour 1 1. de chandelles pour le corps de garde, 7b.2s.

5 juin, idem.

27 juin, livré pour trois journées d'un commisdescendu à Fribourg, touchant l'imprun forcé que la chambre administrative

deinandoit

aux communes

à 26 b. lajournée, 4écus4 b.

28 septembre. Pour notre part à l'achapt de 2 chevaux, 5écus14b.

22 décembre. A 11 soldatsquisontpartis pour l'élite, 46 écus.

29 décembre. Au charetier de Broc, qui a conduit les chevaux que Macenaz a demandé deréquisition, 2 écus 2 b. 2 s.

26 janvier 1800. Pour bons contre la commune touchant la dépense des Français et

l'artillerie

de la Suisse,17écus18 b.

30janvier 1800. AClaude Geinozpour

une

vache achetée de lui pour latroupe, 35écus14 b.

Il ya

encore

de nombreusesréquisitionsmoinsintéressantes.

Chapelains.

1727-1735. D. François-Joseph-Charles, d'Echarlens (Voir son testament, vol. 11, p. 186 et vol. V, p.265),né

en

1703, il venoitdecélébrer

sa

première

messe.

Il s'engagea par convention

avec

la

commune

: 1° A

célébrer

la

messe matinale

; A

faire

l'école

aux

garçons,soit riches, soitpauvres,

une^fois

par

jour, à l'exception d'un jour de congé par semaine. Il promettoit

de plus de donner desleçonsde latin aux enfants qui ledésireraient.

(21)

1735-1741. D.Jacques-AlexisCollomb, décédé

en

1741.

1741. D. André-Joseph Fracheboud, de Lessoc, élève distingué du Collège de Fribourg, il fut plus tard curé de Montbovon.

1759. D.Jacques-LouisGeinoz,de Neirivue, chapelain.

1769. D.Jean-Joseph Rossier, vicaire, à Albeuve.

1786. D. Jacques-Joseph Fracheboud, de Lessoc, élève du séminaire de Saint-Charles, àAvignon ; il soutint desthèses de théologie,fut ensuite curé et doyen de Gruyères.

1790. D. Paul-Antoine de Castella, de Gruyères, Dr

en

théologie,à son arrivée on lui présente lesvinsd'honneur.

1792. D. Pierre-Maurice Varnier, il fut ensuite curé de Cressier (Neuchâtel).

1797. D. Emmanuel Thorin, curé de Cerniat, Villarvolard, Ependes, Crésuz.

1804. D.AntoineMalinjod, de la Savoie,ancienChartreux, ensuitechapelain à Montbovon.

Tous

ces

chapelains ont

fait

l'école.

Curés.

1609-1610. D.François Bifrare, de Crésuz, Dr

en

théologie, protonotaire apostolique, ancien doyen de Saint-Remy,

en

Provence, près d'Arles. En 1610, il échangea

avec

D. Jean Descuves le bénéfice de Neirivue contre celui de prieur de Broc.

1610-1612. D. Jean Descuves, d'Albeuve. (Voir vol. VI, p. 333 et 11, p. 222.)

1612-1634. D. Claude Bussard, d'Epagny (vol.VI, p.559);

ilest mort à Neirivue.

1634-1663. D. Edmond Thomas, de Vuippens, auparavant curé de Cugy, ensuite de Vuippens. Il est décédé à Neirivue:il fut présenté par leclergé et élu le12 mai 1634. C'est lui qui acheta deJacques Castella le pré dit « Pellego ».

1663. D. Gabriel Deschoux,de Vuippens. Après quelques mois de ministère, il est entré dans l'Ordre des PP.Capucins et prit le

nom

de Joachim. Il fut chapelain à Châtel-St-Denis avant d'arriver à Neirivue. Il était fils de Jean Deschoux;sa

(22)

mère Anteine, née Thomas, était

sœur

du curé Edmond Thomas.

1664-1712. D.André Castella, de Grange-Neuve (Lessoo,

desservant

pendant le noviciat de

son

prédécesseur, il fut installé le 17 janvier 1665 et mourut à Neirivue

en

1712.Il était

neveu du

prédécesseur. Par

une

disposition écrite

de sa

main, il donna 40 écus pour faire allumer deux cierges

sur

le grand autel, outre les

deux

qui sontd'obligation,

aux

principales fêtes de l'année,

au

3e3e dimanche de chaque mois et toutes les foisqu'il y

a

exposition du

Saint-Sacrement.

(Voir Neirivue, p. 61.)

1712-1717. D. Joseph Perret, décédé

en

1717.

1718-1769. D. Jean Castella,

neveu

de D. André, curé pendant 51

ans.

1769-1784. D. Jacques-Louis Geinoz, de Neirivue, vicaire à Grandvillard, desservant à Matran, chapelain et ensuite curé de Neirivue.

1784-1790. D. Jean-Pierre Yerly, de Pont-la- Ville (Voir vol.VII, p. 134),décédé à

Neirivue en

1790.

1790-1803. D. Pierre-Claude Gremion, de Neirivue, du clergé de Bulle et desservant après la mort du curé Marilley en 1810, curé de diverses paroisses

en

Suisse et en France, curé de 1790 à 1803.

1803-1811. D. Antoine-Prothais Dupaquier, du Pàquier (Voir vol.IV,p.405),mort àCourtion en 1838.

1811-1833.D. Ignace-Jacques-Louis Thorin, de Villardsous-Mont (Voir vol. I,p. 46, 47), mortle19décembre 1839.

1833 1839. D. Jean-Baptiste Girardin, originairedeSaignelégier;

il

a

quitté

vers

lafinde juillet1839 et il était arrivé le 28décembre 1833.

1839-1891. D. Jean-François Jaquet, d'Estavannens (Voir vol. VII, p. 70), curé depuis 1840; doyen, décédé à Estavannens le 4janvier 1891: il fut, à

sa

demande, enterré à Estavannens.

1891. D.Pierre-Joseph-Rodolphe Bochud, de Villarepos (Voir vol. IV, p. 477), curé de Neirivue, le ler1er février 1891, Puisse le Tout- Puissant lui accorder les années de son prédécesseur.

(23)

NEYRUZ

Nueruz

en

1137; Nurvos, 1138, 1171; Neirieu, 1474;

Nyroux, 1422; Neiros, Nîrgirol, Neriouœ, 1525. En allemand : Ruschenbach,

Rauschbach.

L'étymologie du

nom

de

ce

village

ne

paraît pas

remonter

à l'époque romaine, le voisinage des établissements romains de Matran, de Cottens et Lentigny

nous font

supposer

cependant qu'une partie du territoire de Neyruz

ne fut

pas inconnue de

ces

conquérants.

L'origine

et

l'étymologieproviennent certainement de In couleur

noire de l'eau d'un ruisseau

traversant

le territoire de

ce

village.

Altitude: 695; Au Moulin, 602 ; la route au-dessus du village,7M:

LaCrétaz, 7a5; Es Rialles,710;Nierlet, 7(tt.

Patronne : L'lmmaculée-Conception de la Sainte-Vierge.

Statistique.

Nombre des contribuables

en

1888, 132.

1888.Immeubles imposables Fr. 1,064,526

1888.Capitaux » 116,473

1888. Produit de l'impôtsur les fortunes. . » 2,873

(24)

1888.Produit

sur

le

commerce

et l'industrie Fr. 77

1894.Fonds des écoles » 22,514

1894. Dépenses pour l'assistance despauvres » 1.487 1894. Nombre des enfants des écoles, 105.

La paroisse de Neyruz, détachée de cellede Matran, longe la

GMne au sud-est de

cette paroisse jusqu'aux limites de Cottens et d'Onnens. La Glane la sépare d'Ecuvillens et de Farvagny. La voie ferrée traverse le village faisant

un

coude vers l'Occident.

Leterritoire deNeyruz, dans les XIIe, XIIIeet XIVesiècles, appartenait à différents seigneursduvoisinage.

Voici

quelques actesanciens

se

rapportant à

l'histoire

de

cette

localité.

Dans l'acte de confirmation de la fondation du monastère d'Hauterive, par Gui, évêquede Lausanne, del'année 1138,il est parlé de la donation d'Aldric de Neyruz qui,avec ses fils, donna la propriété de Sartori jusqu'aux champs de Matran).

(Mémor., vol.II.)

Juliane de Montsalvens céda

vers

1171

au

mêmecouventce qu'elle possédait

au

Manse (habitation

avec

terre) de Nurvos.

(Mém.et Doc,vol. X,p. 24.)

Un acte de 1228, commencé

au

parloir d'Hauterive et continué

devant l'autel de Notre-Dame, acte scellé du

sceau

de la ville de Fribouig,

nous

apprend que Rodolphe,fils de

Conon

de Matran

avec

le consentement de ses frères Vuijanus, Pierre et Conon, céda

au

monastère la6e6e partie de la dîmedeNeyruz ettout

ce

qu'il possédaitau-delàde laGlane. L'acte

ne

ditpas si c'était

un don

gratuit

ou une

réparation.

Ulrich d'Arberg, seigneur d'Arconciel etd'lllens, à

cause

de

son

droit d'avocatie, avait formé des prétentions sur lespossessions

d'Hauterive à Neyruz ; mais ildéclara, dans le mois de février 1275,queses réclamations étaient mal fondées.

NobleGuillaume deVillars, bourgeois de Fribourg, vendit, par acte du mois de décembre 1293,tous ses droits et propriétés

deNeyruz

au

couventd'Hauterive pour leprix de2001.

Le

samedi

après

l'Ascension

de l'année 1294, il promit de faire ratifier cette vente par

son

frère D. Ulric, moine, à Payerne,

ce

qui eut lieu dans le mois defévrier 1298.{Archives cant., Hauterive.)

Lagrande dîmedeNeyruz appartenait

en

1422 au monastère

(25)

de

la Maigrauge.

D. Jean

Schubo, procureur du couvent, la donna en locationpour 8muidsdedifférentes graines.

Les moinesde Payerne possédaient

un

aleu à Neyru^; il fut inféodé à Conon de Cottens. Plus tard cet aleu passa

au

couvent d'Hauterive.

Les seigneurs deNeuchàtel avaient aussi quelques

droits

et propriétés à Neyruz, qui provenaient du mariage d'Emma de Glane

avec

Rodolphede Neuchâtël.

La

chapelle.

Une chapelle fut construite à Neyruz

en

1432. Un document de cette année

nous

expose les moyens employéspar la

commune

pour subvenir aux frais de cette bâtisse.

Acette époque, le propriétaire d'une terre

ne

jouissait pas intégralement des produits de

ses

prés ; après la première récolte ildevait les abandonner au libre parcours du bétail.

Le droit de

clore une

partie de

ses

terres et

de faire une

seconde récolte s'obtenait

en

payant certaine

somme

à l'Etat

età lacommune.

Dans

une

assembléecommunaledu 13 janvier 1432(1433),il fut décrété qu'on permettrait aux propriétaires, pour l'espace de11ans, moyennant certaine redevance, declore

une

partie de leurs terres après la récolte du foin; le prix devait être appliqué à la chapelle en construction : Adopus capelleper ipsosnoviterapud Nyruz constructe,

fondate

et

edificande.

Pour le prix de 10 1., Jean Mettraux, dit Berger, put clore

son

pré situé eis Neix,

sous

levillage; pour 6 h, lepâturage dit eis Planches et pour le prix de 101. lespossessions eis Mollies.

Jean Perrin put clore, pour le prix de 6 1.,

sa

propriété près du chemin del'étang et pour 40sols

sa

terre du Bugnyenet.

La

commune

vendit

encore

pour 23sols, à Girard Rej, pour 10 ans, l'eau qui coule par le

milieu

du

chemin

public du village, depuis l'arbre

dit

« Publoz» jusqu'à

ses

possessions au-dessous de Neyruz ; à

Guillaume

Respy pour le prix de 14 sols et pour 6 ans, l'eau provenant des deux fontaines du village. (Arch.cant., not.N° 35.) Les avantages de l'irrigation

(26)

després étaient

alors connus

et appréciés.

Ce document

jette

une

vive lumière

sur

l'état del'agriculture, des voies decommunication

de

cette

époque. ,

Les Mettraux, les Mollies, les Perrin, les Respy, lesRey, lesNoschet formaient alors lesprincipales

familles

de Neyruz.

Lesprix

des

à clos

servirent

donc à

la

bâtisse

de

la chapelle, mais ils furent

sans

doute insuffisants; des familles généreuses

se

firent certainement

une

gloire d'y contribuer par diversdonset fondations, les noms de cesbienfaiteurs

ne

sont pasparvenus jusqu'à

nous.

La chapelle dédiée à Sainte-Madeleine

ne

fut probablement

pas

consacrée;la visitepastorale

sous

Saluées

n'en fait aucune

mention.Elle eut

une

existence de trois siècles,de 1432à 1700.

Au commencement du XVIIIe siècle,

une

nouvelle et plus vaste chapelle

a

été élevée sur le même emplacement; consacrée

le11 juin 1738,par Mgr Claude- Antoine Duding; l'anniversaire fut fixé

sur

ledimanche après l'Ascension; cette fête était solenniséechaque année; le curé de Matran

ou un

autre prêtre venait ycélébrer la

messe.

Plusieurs

messes

, fondées dans l'ancienne

comme

dans la nouvellechapelle etdesdons nombreux redisent la piété, le zèledes habitants deNeyruzpour

la

maison de Dieu.

Le 16août 1533,

Guillaume

Gameliker, meunier, fut admis dans la bourgeoisie;il

dut

payer141.

en

faveur dela chapelle.

(Archivescant.)

Nicod de Crousa, de Matran, légua en 1546

une

rente de 5 sols.

Pernette

Mossuzlégua la même

somme en

li>47 ; Catherine Clysfit

de

même

en

1627ainsiqueClaude

Oarrel.

Pierre Mettraux qui fit plusieurs legs à l'église de Matran en 1580, fonda en même temps une rente de 10 sols à la chapelle de Neyruz.

Joseph Mettraux donna 30 fr. en 1778 avec obligation de célébrer

une messe

le jour de Saint-Joseph.

Plusieurs prêtres résidèrent àNeyruz avant l'érection de la paroisse, mais ilsn'étaient probablement pasconsidérés

comme

chapelains. D.François Guisolan reconnaît, en 1525,

avec son

frère Claude, que Loysde Vaulx(Devaud)desGranges a bien administré leur fortune. (Arch.cant.,not. N°140.!

(27)

D.François-Joseph

Robatel en

1675.

Pendant

la Révolution française plusieurs émigrés y trouvèrent un refuge.

Erection de la

paroisse.

L'éloignement de l'église fut

une

des principales

causes

pour

amener

la séparation du village de Neyruz de la paroisse de Matran. Pendant près d'un siècle, le curé de Matran allait chaque

dimanche

célébrer

une messe

à Neyruz,etsur semaine il s'y rendait

assez

souvent pour acquitter 50

messes

fondées dans la chapelle. Mais

ce

qui

ne

paraissait pas fatigant pour le curé, les

habitants

de Neyruz le trouvèrent trop pénible pour eux-mêmes; ilsne pouvaient faire

ce

trajet pour assister aux offices divins. Ils demandèrent la séparation.

Par

ses

exigences, Matran mettait des obstacles à cette séparation ; le collateur, le clergé de Notre-Dame, appuyait l'église-mère et réclamait dela

commune

de Neyruz un capital

de

2,500

fr.

anciens.

Le projet de séparation fut discuté pendant de longues années, de1826 à 1844

sans

arriver à

une

solution.Les lourdes charges qui s'imposaient à Neyruz pesaient aussi dans la balance : il fallait construire

une

église,

un

presbytère et fonder

une

rente pour le bénéficier.

En 1843, la commune demanda l'autorisation de vendre 27 posesde terre pour créer

un

bénéfice; cettevente, refusée d'abord, futaccordée l'année suivante : elle produisit la

somme

de22,183fr.

La commune de Neyruz devait 30corvées au bénéficier de Matran,

elle s'en affranchit

par

le

montant de 200 fr., février 1844. Elle avait

encore

donné

au

bénéfice de l'églisemère

un champ de 2poses pour 12

messes

à dire chaque année à Neyruz;

au

moment de la séparation, Matran céda

ce

terrain à la nouvelleparoisse.

L'église paroissiale.

Les travaux de terrassement commencèrent

au

printemps de 1845; l'année suivante

on

leva lacharpente. Les ouvrages

(28)

de maçonnerie coûtèrent 16,811 fr.; le dallage et les couvertures

des

murs du

cimetière, 2,354 fr.; la flèche de la tour, 2,600 fr.; les ouvrages

en

gyps, 2,800 îr. ; les ouvrages

en

fer-blanc et divers, 4,063 fr.; les tuiles, 750 fr.; les autels, lachaire, les fonts baptismaux, 4,644 fr. ; les tableaux, 1,101 fr.:

les

4 cloches, 8,327 fr. Total pour l'église, 53,000fr. (environ 75,000 fr.)

La

cure

coûta 10,714fr. (15,300 fr.)

Les frais d'administration avec les intérêts des emprunts s'élevèrent à 7,200fr.

De plus, la

commune

fournit tous les bois pour la charpente, etc. : elle fit

encore

8,313 charrois et 1,016 journées gratuites.

Les cloches furent coulées par M. Rœly, fondeur, à Fribourg et bénites par M. Jendly, le 17 décembre 1848. Parrain de la grande cloche, M. de Fivaz

avec

Mme Rossalet, née Ducret.

Pour la sonnerie , les dons abondent

ordinairement

: à Neyruzilss'élevèrent à 1,690fr.

Les autels sont l'œuvre de M. Léopold Moosbrugger, de Bregenz,mais habitant Fribourg.

L'église fut terminée

en

1848; le jour de Noël de la même année on y chanta le premier office; cependant

ce

n'est que neuf

ans

plustard qu'elle fut consacrée, le20 septembre 1857, et

l'anniversaire

de la dédicace futfixé

sur

le 3e3edimanche du même mois.

Le 14 février 1880

un

ouragan, d'une extrême violence,a renversé la flèche

sur

letoit de

l'église

d'où elle a été projetée

au

loin;

sa

chute

a

causédesdommagesconsidérables.

Faits divers.

Le monastère d'Hauterive eut depuis le XVIe siècle à 1798

un

tribunal de justice à Neyruz.

Une grande

disette

de

foin

régnait

en

1558,l'abbé d'Hauterive, plein de commisération pour les pauvres agriculteurs, permit à

un

grand nombre de propriétaires de clore leurs terres afin depouvoirfaire

une

seconderécolte.

(29)

On trouve un maître d'école

en

1750

avec

16 écus

d'honoraire.

Lesprocèsfurent nombreuxdans leXVIIeetXVIIIesiècles;

en

1749, la

commune

vendit de la terre pour payer 679 écus, frais d'un procèscontre Onnens.

A la suite des guerres d'Allemagne,

une

multitude de vagabonds

et de déserteurs pénétrèrent

en

Suisse:

en

1749, la

commune de

Neyruz

en

logeaet

nourrit

68.

Je trouve

ce

curieux fait dans les comptes de la

commune

de1797: « Livré à Marguerite Mettraux 5batz pour agiter le drapeau de l'arbre de la^liberté. » C'était certainement

au

passage dequelques troupes afin de

se

les

rendre

propices et d'éviter dommages et pillages.

La

commune

de Neyruz eut de grands frais pour logement de militaires, fourniture de vivres, de voitures pendant les années1798,1800 et 1808.

La peste régna à Matran et à Neyruz

en

1582.

Curés.

1846-1853. D. Dominique Brasey, de Font (Voir vol. IV, p. 545), ancien curé de Vuisternens-devant-Romont, de 1828 à1846. Premier curé de Neyruz. Pendant la construction de l'église

et

de la cure, il fut logé dans la maison appelée lechatelet. Le 27

mars

1853leConseild'Etat, sur desplaintes mensongères, décréta le renvoi du curé Brasey de laparoisse de Neyruz, malgré les réclamations de la plupart des paroissiens.

Il fut nommé desservant de la paroisse de Torny-le- Grand et il mourut le19 juin1856.

1853-1863. D. François -Xavier Chollet, de Prez (Voir vol.111, p. 226, vol. V, p. 96). Il mourut à Neyruz, le 21septembre

1863, à l'âgede82ans.

1863-1883.D. Denis-Marcel Jonneret, de Châtel-St-Denis, frère du curé de Cressier; né le 5 septembre 1824, ordonné le 25 juillet 1848, vicaire à Sales, curé de Pont-la- Ville

en

1853, curé deNeyruz

en

1863,décédéle 27 septembre 1883.

D.Rapo, vicaire en 1883.

1883-1886. R. P. Canisius Bovet, conventuel,

desservant

du 12 décembre 1883

au

moisde

mars

1886.

(30)

1886-1892. D.

Joseph-Sulpioe Nissille,

de Vuisternens-en-

Ogoz,né le 13

mai

1837, ordonné

le

19 juillet 1868, curé de

Rossons en 1874,

de Neyruz

en

1886,décédé le 5juin 1892.

1891. D. Jean-Louis Marinier, d'Estavayer-le-Lac, eoadjtitear

de son

prédécesseur depuis le mois d'août 1891; il

lut

à

son

égard

d'une

charité et d'un dévouement au-dessus de

tout

éloge;il fut nommé curé de Neyruz

dans

le moisde juin1892.

(31)

NUVILLY

Nuvilliez,Neuvilliezen1500,Nuovillie

en

1242,Miveille

et

Mivillye

en

1337; Novuslocus, étymologie du latin

nova

villa,

une

nouvelle habitation

on un nouveau

hameau.

Patron : Saint Jacques leMajeur, le 25

Juillet

.

Statistique.

Nombre des contribuables, 275.

Immeubles, 746,208 fr.

Capitaux, 162,786 fr.

Revenus, 960 fr.

Produit del'impôt sur lesfortunes, 2,154fr.

Fonds des écoles, 20,409fr.

Nombre des élèves.75.

L'origine du village de Nuvillyest enveloppéedeprofondes ténèbres;

aucun

document, pasle moindrevestige

ne nous

révèle l'époque où ce plateau fut habité et d'où vinrent

ses

premiers habitants. Il faisait partie

du

comtéde Vares

ou

Varasses.

(32)

Pour lespirituel, Nuvilly,

comme

Aumont et Montet, appartint

à

la

paroisse

de

Cugy jusqu'au momentde laséparation, quifut prononcée

en

1585.

Nuvilly est cité

en

1242dans le Cartulaire de Lausanne, page 667.

AuXIIIe siècle déjà, Nuvilly était apparemment

une

localité prospère et

assez

importante, puisque à cette époque reculée, d'après

un

document des Archives d'Hauterive,

ce

village avait

une

chapelle.

Une difficulté s'éleva entre lecuré de Cugy et les habitants de Nuvilly

au

sujet du service religieux dans cette chapelle,

des droits

et

des devoirs

du curé et de

ses

paroissiens.

DD. Jacques

et

Guillaume, vicaires-généraux de l'Evêque, tranchèrent ledifférend et terminèrent, selon toute apparence,

ce

conflit.

La sentence fut prononcée sur un rapport de D. Pierre, d'Estavayer, doyen du décanat d'Avenches. Elle porte que le curé de Cugy devra célébrer la

messe

dans la chapelle de Nuvilly

une

fois par semaine

en

été, et trois fois par mois

en

hiver, ainsi que le lendemain des quatre principales fêtes de l'année.

Lecuré devait

encore se

rendre à Nuvillypour lacérémonie

des

relevailleset labénédiction desmariages etpour ycélébrer

une messe

le lendemain d'un mariage. Pour les relevailles

on

lui payait

l'offrande

usitée,

un

chapon et 6deniers; pour les mariages, 12 deniers,

un

chapon,

un

dîner pour lui et

son

clerc.

Le mardi des Rogations, le curé devait

encore

se rendre processionn.ellementàNuvillyet ycélébrer la

messe.

Les habitants de Nuvilly devaient au curé les corvées, mais seulement dans l'étendue de la paroisse.

Us avaient droit

de

sépulture dans l'église de Cugy, à l'exception des enfants au-dessous de 10 ans et des adultes qui

ne

pouvaient payer le trentenaire. tercenarium 1,

ou

qui choisissaient leur sépulture dans

une

autre église.

L'acte

est

daté du mercredi avant la fête des apôtres saints Philippe et Jacques, 1317.

1 Tercenarium,soit 80 messescélébrées 30 joursde suite après l'enterrement (Ducange).

(33)

Ce document, d'une grande importance pour connaître l'origine de la paroisse, prouve que lecimetière deNuvillyexistait déjà à cette époque pour les

enfants

et lespauvres.

L'office de procureur (chamallier, chamallerie, chambrier) de l'abbaye de Payerne possédait différentes propriétés dans la contrée de Nuvilly

et

Aumont. Ces biens étaient tenus,

en

1418, par les

de Crevel

qui, pendant quelques années,

se

succédèrent de père

en

fils; d'abord

nous

trouvons Pierre, fils de Jean, puis Aimé et Pierre, et en 1455, Jean de Crevel.

En 1466, il yeut un procèsentre D.ClaudedeGrillie

ou

Grilly et les deCrevel. Le camérier de

Grillie

réclamait desde Crevel la reconnaissance d'une étendue de terraip de 90 poses

partie boisée, partie

en

culture

située

sur le territoire

de Nuvilly,le long du chemin qui

va

de

ce

villageà Aumont. Ce procès, porté d'abord à Lausanne, puisdevantle métropolitain deBesançon, fut terminé par des arbitres, qui déclarèrent que Pierre d'lllens,

en son

nom, et frère AmédéeMétrai, prieur

de

Montricher,

comme

tuteur d'Agnès et de Jeannette, fillesde Claude d'lllens, dévoient reconnoître

en

faveur du camérier la moitié du terrain, objet du litige,soit la portion d'Amédée de Crevel. — Donné le 17 février 1467. (ArchivesdeNuvilly.)

Un siècle et demi plus tard,

en

1618, il

fut

stipulé

l'Etat

de Berne venait de s'emparer des propriétés de l'abbaye de Payerne

que

ces

90 poses payeraient annuellement à cet Etat 11 coupes

de

messel, 11de seigle

et

30

d'avoine

;de plus, Berne conservait le droit de seigneur, des lods, etc. i_/église de Cugy

ou

1« altarien » de la chapelle de la Sainte-Vierge recevrait, d'après la stipulation, 40 sols chaque année.

Nuvilly

et Aumont

érigés

en

paroisse.

Nuvilly était isolé et éloigné de l'église paroissiale. Les villages voisins, Combremont, etc., avaient embrassé la Réforme. Il était urgent de veiller à l'instruction religieuse des habitants deNuvilly, surtout desenfants et de lajeunesse.

Ces puissants motifsdéterminèrent les autorités ecclésiastiques et civiles à ériger les chapelles de Nuvilly et d'Aumont en

(34)

églisesparoissiales,

mais sous la direction d'un seul

curé

pour les

deux localités.

Par

acte

du16mai1586, signé Ant. deMontenach et Pierre Schneuwly au

nom

de l'évêque, ces deux villages et leur territoire furent détachés de la paroisse de Cugy et déclarés paroisses,

avec

la charge de

payer

annuellement 5

florins

à l'église-mère deCugy. (Arch. de Cugy.)

Il parait que laséparation n'eut pas

son

effet immédiat,

car avant

1638

on ne trouve

le

nom

d'aucun curé de Nuvilly, et

d'autre

part, il n'est pas probable qu'un prêtre des localités voisinesy soit venu,célébrer la

messe

pendant

ce

long

espace

de temps, de 1586 à 1638. Le monastère d'Hauterive, collateur de Cugy, s'opposa probablement à cette séparation.

Le document quisuit le prouve :

«:1604. Nous

certifions

à tous

comme soit

que le

R

dSgr

Vi«

caire-général

sus

la difficulté entre les prudhommes de

« Nuvillyet Aumont contreleR. Abbé etcouvent d'Aulterive,

«

comme

curé de Cugie touchant la fonction et administration

« des esglises du dit Nuvilly et Aumont ehust suspendu et

« dilayé

son

jugement jusques au retour du Rd Evesque,

« remeltant cependanta nostre disposition dadviser apourvoir

«

aux

moyens

comme

les dites parties s'en devront comporter

« par

ensemble en

attente del'ordonnance episcopal.Sur quoy

« considérant les justes motifs dufâcheux etdangereux chemin

« dempuis les

dits

villages jusques à Cugieet que demeurant

« impourveus d'un curé, plusieurs pourroient estre frustes au

« besoin des sacrements et que si bien

par

érection des dites

« esglises

en cures

nouvellessoydiminues quelques

revenus

«de l'esglise

de

Cugie,

que en

recompense les curés du dit

«Cugie sont

aussi

décharges desgrandes obligations,

de

façon

«

que

le curé

de

Cugie est bien content de quiter quelques

« avantages,

veu mesme

que notre intention lorsqu'avons

«quitté

une

partie de

nos

droits

esdites communes

deNuvilly

« et Aulmont na jamais esté aultres, sinon que nos subjects

«des dits lieux feussent servis d'un pasteur particulier etque

«jamais

n'entendions

usurper

sur

l'autorité et droiture du

« R. Evesque, ains

que

attendrons son décret et ordonnance

« touchant

ce

fait,

comme nous

espéronsquele vicaire-général

« lug en escribvra le plus tost, néanmoins pour lesconsideune

(35)
(36)

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