Historv
of
the
Languâge
Sciences
Geschichte
der
Sprachwissens
chaften
Histoire
des sciences
du
1
Ian.-qa.-ge
An
International Handbook on
the
Evolution
of
the
Study
of
Language
from
the Beginnings
to
the
Present
Ein
internationales Handbuch
zur Entwicklung
der
Sprachforschung
von
den
Anftingen bis
zur
Gegenwart
Manuel
international
sur
l'évolution
de
l'étude
du
langage
des
origines
à
nos
jours
Edited by
I
Herausgegeben
von
t
F;dité par
Sylvain
Auroux
'
E.
F.
K.
Koerner
Hans-Josef Niederehe
'
Kees Versteegh
Volume
I
I
I.
Teilband
I
Tome
1Offprint
/
Sonderdruck
/
Tirage
à
part
Walter
de
Gruyter
'
Berlin
'
New
York
XXII.
Ideas on the
Origin
of
Language
and
Languages
from
the
16th
to
the
19th
Centuries
Vorstellungen
vom
Sprachursprung
und vom
IJrsprung der
Sprachen
(16.-18.
Jahrhundert)
Conceptions
de
l'origine
des
langues
et
du
langage
du
XVI
au
XVIII"
siècle
142.
Les
conceptions
du
changement
et
de
la parenté
des langues
européennes
aux
XVII"
et
XVIII"
siècles
l.
Introcluctron2.
Les crises cle 1"hébreu langue-mère3.
Vers un autre prototvpe1.
Leibnrz5.
Vico6.
Tulgot7.
La mécanique des langnes8.
L'expansron compalative auXVlll'
siècie9.
Le sanskrit: les détours de la découvelte10.
Biblio-qrtrphie1.
Introduction
La
linguistique
dela
Renaissance a légué auclassicisme
deux
thèmes
à
partir
desqr-relsvont
s'organrser les idéesstir
1'histoireet
1aparenté des langues européennes.
D'une
part.1a
nomination
ori-uinelle des choses par Adamsous
l'inspiration
divine
lbndait
une
recher-che
postulant
un
principe de
relatir,econti-nuite de l'er
olutiorr.
S'r
lssociait
un principcd'unité
dansla
meslrreoir
l'épisode de Babelavait
épargné le parlerd'Heber
et secompre-nait
comme
la
'division' d'un
archét-vpe enidiomes
susceptiblesde
conserl'er
quelque chose de la paroleprimitive. L'harmonisation
des langues du monde
fut
d'abord
fondée sur 1athéorie de
la
monogenèse hébraïque.qui
traversa dès 1e
XVI'
sièclediflérentes
crisesappelées
à
s'amplifier
considérablement ausiècle suivant.
D'autre
part.
l'épisode deBa-bel était propre à
symboliserla
brr-rtalité desruptures aflèctant
uneévoiution
qui
s'appa-rentait
davantage à unerévolution
perpétuel-le. L'anarchie des
variations
historiquestrou-vait
son équivalent spatial
dans finfinie
di-versité des idiomes.
Les
XVII"
et
XVIII"
siècles résolurent lestensions essentielles qu'induisaient les thèmes
d'Adam et
de Babel en élaborant des modesoriginar-rr de
conciliation.
qui
mirent
enér,i-dence le 'génie'.
la
'mécanique' oula
structu-ration
grammaticale
des
langues
(Coseriulq-0
-lt.
On
seliniiterr
ici aux
inrestigit-tions portant sur l'origine
et
l'organisationdes lamilles
indo-européenne
et
finno-ou-grienne.
2.
Les crises de
l'hébreu
langue-mère
2.1.
Le regain des rivalitésLa
théorie
dela
monogenèse hébraïque,.dé-nuée
de
fondement explicite dans
1esEcri-tures.
avait
été contestée dèsl'époque
de sacristallisation.
du
III"
au
V'
siècle,par
desPères dissidents.
Pour
Théodoret.
les
pre-micrs noms propres mentionnés dans la Bible
appartiennent
au
syriaqlle.
qui
désigne parAtlant
la
''terre
rouge".
par Abel
1e"deuii".
etc.
Le
nom d'Hebersignilierait
"qui
traversele fleuve": en quoi
il
traduit
ia nature foncièredes
juil:.
imigres
alant
progressirementabandonné 1e privrlège de
la
langue élue enmêrne temps que
leur patrie.
La
thèse de 1aprimauté
syriaque
seraravivée dans
1a1it-térature
maronite
des grammairiens GeorgesAmira
(1596)
et
Jean Gaspard
Myricaeus(1620). Certains orthodoxes chercheront
laconciliation.
ClaudeDuret.
dansson
fi'é.rorde I'histoire des lungLrcs cle cel. uniyers de 1613,
et
l'érudit
AthanaseKircher.
dansson
Oerlr-ptts aegrprioors c1e1652-54,
considèrenthé-breu
et
sl,riaque comme deux formes d'un
t
XXII.
idens on the Origin of Language and Langr-Lages lion'r tl're 16'1- to the l9tr, Clenturiesr 058
même
idiome:
la
pren-rière,'doctrinale'.
estinstrument sacré de la Révélation; la seconcle.
'usuelle'.
\cr\ail a
Ie
conr:ntrnieation
eoLi-ra11te.
Aillcurs.
et particulièremenr enltalie.
"on
soutient désormais que
la
langue araméenneest f
idiome
ii partir
duquel
ies brancheshé-braïques et ch;rldéer.rnes se sont différenciées.
c'est-à-dire
que l'hébreu
n'a
pas
étéla
pre-mière langue" (Demonet
1992).On
rappellequ'au
XVI"
siècle
déjà. Giambuilari
avaitprésenté
i'hébreu
et
l'étrusque commc
deslangues soeurs
remontant
à l'araméen.D'ur.re 1àçon
générale"1'erpioraticn
clc-slangues sémitiques aura poLrl' conséquence de
réduire le caractère
pririlégié
de l'hébrcr-L par'la comparaisoll itvec 1e phénicien. le copte ou
l'éthiopien.
dont
1'ar.rticiuitésuprêmc
seradéfèndue
par
Nlariano
Vittori au milieu
duXVII"
sièc1e.2.2.
Joseph Scaliger:haro
slLr 1es monogénèsesOn doit ti
Joseph-.Iuste Scaligerd'avoir
ou-vert l'ère du soupçon méthodique, en matière
de
chansemeltt
et de
parenlé
lineuistiques.Cornme Théodoret.
il
situe en Assyrie leber-ceau
indiscutable
cle
1'hr-unaniré."Là
de-meura 1a postérite
d'Adam. avant le
déluge"(Scali-ser 1627. correspondance
de
1607-1608avec
Richard
Thomson
et
StéphancUber-tus).
Dégénérée dans 1e pays même."par
lecornrnerce et
le
négoce avec des populationsextérieures".
la
languefllt
exportée enPhéni-cie. avant
d'être
adoptéeet
corrompue
da-\,al1tage encol'e par 1csjurls
de Palestine. Leur.parler
n"o11reainsi qu'un rapport
éloisnéavec l'iclion.re
prrmitif
puisclu'il
résulte d'ur.re sér'ie de mélan-ses.La
Diutribu
de
Europueoruntlinguis
de1599. publiée en 1610. étend la cririclue à
tout
monogénétisme. Scaliger ,u- écrit par
déli
-
endépit
des ér,'idences apportéespar
le
compa-ratisme de 1a
Renaissance
qu"'aucune
pa-renté"
n'unit
les cluatre l'amilles majeures et les sept groupes ntrneurs c1e langr-resqu'il
in-ventorie
(Zeller
1967:30-31). Qu'il
n'exisrenulla
cognatio entre les parlers slar,es qr-ridi-sent àoge
pour
"Dier-1" et les langues_germani-ques
qui ont
deslormes
degotlt.
passeen-core. Le Plrpuois
Celenius.
rrrlit
pourtarrlétabli
dès 1531la
t:onc'orclc de cluutre lutguesauropéen.nes .fLrnùlière s, ù .scn'oir le grer,, luTitt. ,.4ertnani.t1ue
et sla,on.
Qu'aucun
apparente-ment ne iie grec et
latin
était, par contre.qua-siment insouten;rb1e. L' H a I I en ism cts d'Angeio
Canini
avait parfaitement
dégagé. dès 1555,des
corrcspondancres lexicalesdonnant
lier-rà
des règles précises.L'actualité
linguistiquedu
début
du
XVII.
sièclefburnissait maint
démenti
au
paradoxc
de
Scaliger.En
1609,Christian
Becmann compare grecet
latin
ensouligr.rant des correspondances phonétiques du ty,pe ltuper'-super et en
dirigeant l'attention
vers la n-rorphologie (De originihu.s lutirute
lin-gul€ ).
Le refus même de
la
t'ogt.tutio. telqu'expri-mé
par
Scaliger.trahissait
1a conscience del'appareil comparntif
qui
semettait
en p1acc.La
Diutribe
récusait à justetitre
detrop
faci-les apparentements
il
i,erài.r. dans levocabu-iairc. Mais elle
y
joignait
un
t1,pe clerap-prochement plus sophistiqué. en enveioppant
dans sa
critique
les correspor.rdances inunalo-grrz. orientées r,ers la
morphologie
et lagram-maire.
3.
Vers un autre protot).pe
3.1. Cluvier:
origine per:due etreconstruction
Philipp
C1ùr,eréclit
dans l.a Gennaniu cmtiquade
1616:"La
langr-Leprimitive
qui
existaitavant
le
déluge ne subsisteaujourd'hur
nu11epart: par
contre" el1e rer.iendra dans une vieItiture
et heureuse"(lndex). Une
déclarationanalogue. également célèbre. figr-rre dans les
Ànttotcrtions sur
le
Yieux et Ie NouyeauTesta-nrcnt de
Grotius.
164.1.Chez Cluvier.
1acontestation
invoqr-rait avec Lrne force nor-Lvelle 7'ctriginurité foncière desparlers
germaniques.Les
concordarncesdepuis lor-rgtemps observées
entre
ceux-ci etle
latin
ne peuvent résulter d'ru'r simpletrans-fert. d'un emprllnt. Une
langue adopte
desc1énominations
étrangères
quand
il
s'agird'aromzrtes, d'oiseaux exotiques
ou
"d'autreschoses
qui
vienncnt de 1oin"
(Ciuvier
1616:73 sr,.). Maris
on
nev.r
pas chercher ailleursles noms
des "choses
et
actions
présentesdans
une nation
dès
1e commencement decelle-ci".
"Qui
se hasarderait àimaginer
queles Germains
n'avaient
pas demots
pour
detelles réalités,
jusqu'ii
ce qr-r'ils 1es reçoir,entde
quelquepeupie
extérieur?".Et
"croira-t-on,
s'i1savaient
clesmots
à
eux. qu'ils
lesaient par
la
suite changépour
d'autres?".I1
faut
donc
bien
que
cesrapports
entre deus. thaos et le dun des Gerrnains. entre ocu-/us, 1'allemand Auge et le russe o/ro, renvoientà
un prototype non
forn-rellernent identifiableà te1le ou telle 1angr"re, mais del'ant
fàire
142. Dt-t changement et de la parenté des langues européennes aux
XVII'et
XVIII"
stèclesCluvier
ne pousse pas 1r.èsloin
l'enquôte: 1esexemples
limités
c1u'illburnit
tbnt
d'aulant
rnieur
ressortir 1apart
d'or-nbre. etpout
ainsidire de m),stère. qui entourc ia secrète logique
de
l''harmonie
des lar.rgues'. La n.rorphologie.ii
nouveau.)
occupela
placc la plus haute. laplr.rs
signilicative
-
car les conjugaisons" à 1adilÈrence du nom du s:rfran ou du
colibri.
nevo_vagent
pas. Certains avaient
fàit
remar-quer
l'analogie unissantl'allemand
.reàiet
legrec eituti. Suivons
la
randonnée desressem-blances.
''A
eini
est
semblablcie -var
desLatins'^.
conrme aussi I'iin-elais rarr. "encoreplus proche". tandis que
"le
srrrl latin
est gsetrt chez les Sarmates" (Clu.',ier 1616: ihicl.).D'ailleurs.
"e.i
sedit
chezeux
.r1' et.7c-r'lcs". Curieuse. aussi, cette analogie entreslail
et lepolonais srz. surtoLrt si on observe que le mot
"sonne presque comme .son''.
Impératils.
sub-.lonctifs
multiplient
les échos.L'archéologie des trangr-res avait jusqu'zrlors
obéi"
pour
l'essentiel.au
soucid'identrtler
iaiangue
priniitive
avec
tel parler
déten.nir.ré.Chez
Clul,ier
se dessir-re véritablcn'rent leprrn-cipe d'une participation multiple
à la
le-construction
cle ['ancêtre commun.En
rnênte temps se met en place. dans ladélinition d'un
nouveAu
protot).pe
d'hon.rmeeuropécn.
i"u.rdispositif d'émulation
ou
c1erivalité
dirigécontre
le
ntodèle
ci-rlturel méditerranéen. etau delà contre les prir.ilèges c1e 1'Hébreu. Ceci
donnera
lieu aur
relations
ambigtLësqu'en-t1'etiendront
fàmilles
sémitiqueet'arvenne'.
au
seinde ce que
Nf.
Olender
a
appelé un"couple
provrdentiel".La
dualité por-ulait être
prolongéeen
di-rection
cf i-rneopposition. plus profbnde
en-core.
entre
1a logiclue de 1afiliation et
cellec1e f inver.rtion de soi. La concurrence tr:tverse toLrt l'ig.e
cllssitlue.
enils\ocilrnl |totllmnlcnt
linguistiqr-re et
droit.
Conrmedit
Boclin.il
v
adeur
façons.
pour
les
per-rples.de
r,,aloriserieurs
origines: enremontant
à
un dieu
ou
àr:n héros législateur. ou en revendiqr-rant
l'au-tochtonie intégrale.
Line
pLrre naissance àpartir du
soi-
àpartir
c1'un degré zéro où ianation construit
latotalité
de son être etlon-de sur cc d1,'namisme
la
légitimité de sondes-tin.
de ses conquêtes. etc.En ltalie.
lesdeur
options
se lefléteririentdans
les apologies
clela
filiation
romaine.d'une part.
et
les théories
dites "de
la
ca-tastrophe''.
cluiprivilégient
des origines liéesaur
irruptions
barbares"principe d'une
régé-nérati on libératrice (Mar azzint I 992 : Vanrvel-kenhuyzen 2000).
Un
contraste analogueca-ractérise ar-r
XVIII"
siècle la polémiqueoppo-1 059
sar.rt les 'romanistes'. ptrrtisans
d'un
enracine-meni
foncièrementlatin
du peuple français et cie sa lan-sue.l'autorité
ro\,;rle rentontant
:i 1'En-rpire" et les 'germanistes'.pour qui
laria-tion
el
son aristocratie trouvent
leur
tbnda-tion
dans larnpture
que constitueia
conquê-te de
l'empire
parr les Francs" Dans ce cas. lafiliation
implique adapt;rtion
et changement.tandis que 1a théorie de
la
régénérzrtion tendii
préserverla
pur:eté retrout,éede
l'origine.I-'abbé Dr-rbos. délenseur des vertus dLr
métis-s:r-Ee.
qui fàit
les
peuplesforts"
sefalt
fin-terprète clu 'romanisme': Levesr,lue dc
La
Ra-verlière.
porteur
de I'idéologie
nobiliaire.
ré-cuse 1'origine latinedu
lrançais.3.2. La
parenté -qermano-persaneDes témoignagcs
de
\ro),ageurslaisaient
pé-riociiquen.rent
état.
depuisie
mo,ven âge. descurieuses rcssemblances unissant des langues de
I'Orient aux
parlcrs germaniques.A la
lin
du
XVI'
sieclc.un
collaborateur de
fin-rpri-meul
ChristophePlantin
à Anvers. FrançoisRarler:ghien.
ou
Raphelengius, décor-rvre iescorrespondances
unissant
ii
leur
équivalentflamand les noms
persansde
1a"clent".
deia "lune''. du ''frère".
etc. 11communiqua
satroi-rrarile à Juste
Lipsc.
qui
Iapopularisa
eni60l
dansla
rroi,siùnte tenturiedc
ses lellr'crsttu:r
Bclge.s(n"
44).
L'idée
d'un
apparente-ûrent
serépandit
coll1me traînée cle poudre.Au
milieri
dr,r siècle.un
orientaliste. Andreas11iiller" prétendait
p;-rrboutade que
"toLrtr.ers
éclit par
Lin Persanpelit
ôtre
comprisd"un
Germain"
(Leibr-rizl7i8:
i52).Certains entreprircnt
avec
enthousiasmcla
chasse ar-rx analogies.Le
pius connu
lït
Johann Elichmann.
médecin cleLeyde.
Unebngade
internntior.raled'érudirs
-
philoio-gues.
astronornes.théologiens
se
mit
ii
tléchitl'rer
tlr':
tonuoldlrnces t;ui
rr'etlrienl passans
toucher
allx
matières detbi.
quand
cessimilitudes redoublaient cclles que c1écouvrait
l'histoire
comparée des
religions. Ce
n'estdonc pas
nn
hasirrdsi l'interrosation
sur
1aparenté
germilno-persaneest notamment
iI-lustrée clans cles dissertations
traitant
de Freaer
Lÿotlun.1a Vér'ruset
leMars
des Gcrmains(par
Christophe
Arnolcl.
1651).ou
dans dcsouvrages comme 1'Histoire re ligieu.se de,s
un-cietts Persas de Thon-ras Hy'de (1700). -1.3. La thèse sclthiqLle en personllc:
Boxhorn
C'est
égalen'rentà propos d'une
question demytholo-uie
clue
Marc-Zuer
Boxhorn^
cristal-a
XXII.
Ideas on the Ongin o1'Langr.Lage ancl Languages l}om the 16tr'to the 19'1'Clenturies 1060lisant
1'h1,pothèsed'une comlnune
ori-qine'irano-européenne'
des langues occidentales(Fellman
19721).En
1645 apparatssent sur lesplnges de Zélernde. suite à un
retrait
des eaux.plusieurs stè1es représentant
la
déessecelto-germanique Nehalennia.
Boxhorn
interprèteson nom perr une racine communes à diverses langues européennes.
Embrayant
sur 1'hypo-thèse de leur commune origine. i1lui
consacreen
1647une
dissertation,
en llamand.
quitraite
notanrrrerrt
dcs
Liucstion5 suir antes: Qtrels éléttrcnîs nlotllt'ct1t qLt€ gre(.lutin
etger-ntoni4ue t'ienn.etû
tles
Scy/he.s.)Cotlltltenl
ex-plitluer
qu'une si grttntle di.//ërence sépcu'e ceslangue.s
si
Grec.s, Routctirt.yer
Genttuirts ur.ili-sent en .fuir
un seul eI tnênte itlictnte']La
démonstration
d'apparentement est entous points
ren-rarquable.Aur
concordanceslericales. Boxhorn
joint
résolument
lescor-respondances
morphologiques.
l1
souligne1'unité proloncie de ces langues en matière de
finales
d'intlnitif
ou deformation
despartici-pes présents.
comparatils
etdiminutifs
"Queles
peuples
en
question aient appris
leurlar.rgue
d'une
seule mère. c'est cequi
ressort également de leur manière ordir.raire de varierles
mots et
1es noms. comme dans 1esr/eclr-t'rt,isorrs" les ton.juguisoris'. etc.;
et
même dansles anomalies" (1611
.80-85).
Cette 'mère' nepouvait être qualifiée que de'scythique',
confbrmément
à
unetladition
remontant
aun.roins à
Isidore
de Sérille.Collègue
de Borhorn
à
Le1'de. Claude Saumaiseptrbha
en
16:13 ur.rDe
ltellenisticct cotnntenltu'iu.ioir
il
proposait
des forn1eshy-pothétiques
rendant
compte
de
1aressem-blance entre les noms cie
nomble.
en grec.al-len.rancl
et
perse.Mais l'alliance
ar,ecBox-horn.
qui
aurait
pu
der,enir décisir,e,lit
nau-liage. pour
dc sourdes raisonsd'appartenan-ce clanique
où
s'entremêlaient
divergences idéologiqr-reset
rivalités
professorales. Cesidées.
poultant.
revinrent périodrquement surle
devant
cleia
scène.Dans les
Discussion,s rnensuelle.sde
\\'ilhelm
Ernst Tentzel.
uninterlocuteur déplole
en
1690 1es errementsétimologiques
deBorhorn.
maisun
autre h-rirépond que
''son opinion principale n'en
de-meure pas n.roins
juste.
quandil
prétend que1a langue des Scythes. c'est-à-dire le gothique
ou
vieux
germanique.
est
langue-souche"(Droirhe
1989: 377).4.
Leibniz
Wilhelm
Gottfried
Leibniz
se .u'oittradition-nellement réserver une place
importante
dans1'histoire des idées sur 1'ér,olution et 1a
paren-té des langues. Volney
écrivait
déjàen
1819,dans
son
Discotu's ,surl'ëtutle
philctsctphicluedas langues:
"Ce
nelut
quevers
i7l0
qu'unhomme cl'un esprit simple et
droit.
sortant dela route
cornmune,émit
les premières idées judicieLrscssur
la
manière de poser 1aques-tion
de l'étude
des languestcet homme fut
Guillaume Leibniz" (Volney
1826:t.
l.
161-1169 ).
On invoque soul,ent,
ii
la base. un rejet ouune mise en cause radicale de l'hébreu
langue-nTère
.
Lcibniz montre
en
tàit
une
attitude
pour
le
moins diplomatique.
Recevant
1eGlossarium trnitersttle hebrttictuu
du
P.Tho-massilr (1697).
qui
répètela
thèsemonogéné-tique.
il
écrit à ses correspondants: '"Jen'arri-ve pas à me persuader que i'hébreu est lir
lan-gr.re
primitive"
(Scl-rulenburg 1973: 69-10').La
balanceparaît
pencl'rer dansl'autre
sens.dans ur.r de ses
principaux
écrits linguistiques"7e BreJ essui sur I'origine cle.s peuples
Ttrincipu-lentenl tlécluite de.ç indic:urions .f ow'nies
par
leslungucs
(Brat'is tlesignatio tnetlitutiottutn
cleoriginibus
geiltiltnl,
dur:1i.t poti.ssintuntex
intli-t:io
lingLturtun. 1710).On
,v concède:''i1
sepeut que l'hébreu conserve mieux que les
au-tres lan-eues les vestiges les
phis
archaïqr,res.puisque nous
ne
possédonsd'aucun
peuplede livres plus anciens" (Jacob 1973: ,16sr,.).
C'est que le rêr'e d'une
conciliation
univer-se1le est têtu.
R.
Schwabtrirduisait
sans clouteun peu brutalement
l'intervention
dc LeibnizqLrand
il
écrirait
que celui-ci évince l'hébreu 'auprolit
de 1'a1lemand'. Disonsqll'une
sorte clelégitimité
scientilique setrouve
désormais conlérée à larivalité.
Cette"scientilicité''
seranotamment fbndée
sur
la
capacité deslan-gues u
delirre|
desrues
inrportantescdnccr-nant
l'hrstoire del'humanité.
ce qr-re vaauto-riser une conception renouvelée clu signe
lin-guistique.
4.
l.
La
nehuleuse eelto-gernrarriqueOn pcr-Lt considérer que
la
recherche deLeib-niz
sur l'harmonie
des langr-Les s'ordonne en runc scric dc cercle: coneerrtliques a\ ant pournoyau un agrégat celto-germanique de
carac-tère mal dillèrencié. Que grec.
latin
et languesgermaniques
dérivent
d'une même
sourceJaphétique' est une évidence que son ami
Lu-dolf n'a
pas besoin delui
rappelerau
débutdes années 1690.
Leibniz
en
fait
la
matièred'une lettre au
P
Verjus, publiéedansl'Otitun
lnnoyeruntnt
de 1718.L'intégration
des
languesceltiques
ii
cet ensen.rble relèved'une
tradition qui
traversea
a
l'll.
DiL chartgcment et dc la parcnté des langues européennes ar-r.xXVII"
ctXVIII"
siècles <1ans 1anuit
des textes. et enparticulier
c'lansla
Gennunie de Tacite. C1r-rvier, en 1616"consi-dère
qr-reCeltes
et
Germains
parlent
cleurformes d'nne
même langue. Justus
GeorgSchottel
impliure
àll
eonception unr)ou\elll
tournrrnt
ii
partir
cles années 1640,en
ca-ractérisant cette
unité
par
une structr-Lrespé-cifique
de base lfùndotninu, Eigen.schufi) queles Allernands. malgré le changement et la
dé-cadence
qui
menacetoute
lan-eue.ont
c'lansune large mesLlrc maintenue
(Metcalf
1953b).Ceux-ci.
par
1'observancedc
la
Gruntlrichtig-kcil.
"cor.rlbrmité aux lbnclements". sedistin-gr-rent des héritiers
du latin. qui
apparnissent très éloi_enés de leurs origines. Au groupe-eer-maniclue se
trouvent
ainsi réur.ris. chezSchot-tel.
1'écossais. fillar.rdnis
et
le
gallois.
qLrimontrent
c'lcs racines analoqucsou
le
mômerégime
d'articles
et d'auriliailes.
Lu
1ldêiirélingr-ristique
est
consacréeder-oir
national.Tacite
n'avart-r1pas
sor-Lligr.récirez les
Gel-mains
un
vil
attacherlent
ii
l'intégrité
pirl'si-que de
l'ethnie.
hostile àl'altérarion par
mé-1an-ue avec c'l"autres tribus'l
Lerbniz
se l.nontre qr-relquepeil
embarras-sé. sur' li,r questioll des rapports entre langues celtiqr-res et gerr.naniques.D'un
côté. qr"randil
considère.
dltns
sesNoulcuttr
e.ssuis surI'en-tcrtdetrtettt lntmoin
de
17021 (publiésen
1765).1a célèbre version gotique de
la
Bible réctigéeau l\rc
sièc1epar
l'évêque
Ulfllas.
il
doit
constater qLre cette langue. "très
ditielente
dr-r_qernlanique
modcrne".
1'est "encorcplus"
dece qu'o1l sait du gaulois ou cle ce que nlontre
l'irlandais d'aujourd'hui. "Cependant
ceslan-ques Viennent toutes
d'une
soLlrce etpeu-vent
être prises
pour
des altérations
d'uncmên.re langue. qLl'on
por-iuait
appelcrla
Cel-r i c1tre"
(Lelbniz
1L)66: 210).Dans
1es Notn'cutr.r e.i,rar.s.Leibniz
trclopteet lnodule nn svstème de 'cercles
cl'apparente-ment'
ir.ssez souplepour
intégler'. en quelqtre sorte. 1es zones d'or.nbre ou deconlusion
qLreprésente 1e sat,oir du tentps. La
notion
cle cel-tiqLre reeroLrpepluttrt
cequi
sctitit
conlmunar-rx
Celtes.
Latins
et
Germains.
Un
cercle'sclrtho-celtique' étend la parenté r,ers 1'est en
ajoutant au
noy'au celto-germaniclr_rele
do-maine slar,e. Une aire plr-rs proprement
orien-tale
comprend sonsi'étiquette
c1e 'scvthiclue'1e grec
-
détaché de satraditionlrelle
tiater--nité
mécliterranéenne ar,.ec le monde romain.Cc dispositif. qr.ri n'est pas sans analogie avec
le
mode
d'organisation comparative
de
1a'théorie
<lesondes'
ou
cl'Ascoli.
maintenaitune
sort
cl'équilibre entre
ses composantes. mêr.nesi
l'élément
germaniquey
apptaissait106 I
en
position
depivot
Iàceau
dérnembrement des Iangues classiques.Le
poids
du
centre
celto-germaniques'irlor.rrdit brr-rtalement dans
le
Bre{ e.s.stti surI'origine des peuple.s. On ,v-. rejette vers la
fron-tière
orientale
la notion de
'scythiclLLe'. qr.riperd son
avalttitgeux
caractèreclc
conceptprototvpiqLre por-rr c1ésigner plus
particulière-ment
un
obscLlr conglomérat rassemblant leslar-rgues slaves.
les
parlers
tLlrco-tartares et 1'ensemblelinno-ougrien.
4.2.
A
1a recherchedu
berceau européenLn
nébuleuse celto-germanique laissaitaper-cevoir
chezSchottel
1'unité cl'r-rn ph-rs r,.astec'lornaine.
qui
engloberait 1'étrr-rsque. basc clulatin.
ou 1evieux
'r.noscovite'. tandis quel'on
maintient
le perse. un peutrop
étranger. à 1apot'lc
dc llr
lrrrrrille.Lit questi()n:c
l)o5e enef-Èl. désonnais. avec une acuité nour,elle: qui
est ELlropéen? Ou autrcment
dit:
clLti est digltede se r'éclanrer.
historiquemcnt.
intellectuelle-ment. racialeintellectuelle-ment. des pères lbnclateurs?
Circonscrire 1'espace
privilégié
clesdescen-clants
de
Japhet.
tlls
cieNoé. c'est
d'abordtracer f itinér'aire suir,'i
par
ceLlx qr-rirepeLrplè-rent
le
vteux colrtinent
après 1e déluge. Lechapitre
IX
dela
Genèse.qui
c1énombre cespremiers clescendants
ct
les pei-rples aurquelsils
donnèrent naissance. demcure chezbeau-cor-rp d'érr-rdits l'inér,itable gri1le cle référence
colnmanclant
la
réflexion.
A.
Bclrsta
consa-cré
une
grande
partie
de
son
magnificlue Ttrrnthart yorL Babelalrx
argumentationsgé-néalogiques
privilégiant
te1ou
tel
héritier
deJaphet. Ceu.x auxquels on
rattachait
laIàrnil-lc
-uermaniclueétaient
1esmieur
placés:Go-mer.
le fi1s aîné^Gog. Magog
ct
Aschkenaz. petit-tl1s ct ancêtretraditonnel
des Goths. Lalocalisation
clu berceau cle ceux-ci.qui
impli-que proqrcssil,ement
l'originc
des Er-Lropéens.déc1.raine une intense et contplexc polémique.
La
thèse aller.nande et'orientale'.
représentéepar
Ch,rr,ier. sitr-ie dr-r côté de Gdansk et de lalieille
Prusse. r,ersle
delta de
1aVistule.
1epremicr
siège clesGoths
a.,,antqu'ils
t.t.rigrentvers la mer
Noire.
La thèse scandinavelait
ar-rcontraire
valoir la
mlstérieuse
nntiqr,rité cleslunes. mise en
évidencepar
Olzrus Worm(1636).
et
1'archaïsme de l'islandzris. Celui-cipermet
à
cies auteurs coû1meRunolphus
Jo-nas
ou Olol
Vcrelius cl'éclairertout
1e passé des langues dunord
parla
descriptiongram-maticale
in
t'iyod'un
parler
moderneet
parl'édition
cles eclclas.Deux
autcnrs développentla
thèsea
XXII.
Ideas on the Origin of Langr-Lage and Lzrnguages tl'orr-r thel6'r'to
the 19'r'Centuries1 062
lui
polémique ouironie.
Olaus Rudbeckl'an-cien ir eri le
tort.
dans -son Arltmtir:ode
i675.d'élever l'idée ciu berceau nordiqne au nir,ean
du
mythe:
la
cor-rscience del'originc
septen-trionale irurait
donnélieu
aurécit
del'Atlan-tide.
L'adversairen'est pas
trop
redoutable.même
s'il
ûlontrc
tine certnine
méth,:rcle enmatière
de cornparaison cles langues. GeorgStiernirielm est cl'Lrne alrtre trempe. Président
dri
Coltège des antiquités suécloiscs.il
a clon-né une erempiair:e edrtion parallèle desEr,at-r-giles. dans
le
gotiqr-rccl"Ullilas et
en vei'siott'sr,éo-gothique. norroise or-r isl:rndaise' (1671).
Lui
aussi réclame poLtr son pa.vs 1a primautéhistoriqLre. d:Lns sor.r AttTicitnerius de 16E5.
Ces idées retentissent dans
deux
disserta-tions
universitaires ilh"rstrant de manièret,r,pi-que, comme
['a montré G.
Nfetcalf. f idée duprotot!'pe
européen: 1.eDc
lingua tetLt.\lissin1.tEuropue ,st:ytho-cellicct et gothit:u
du
SuédoisAndrcas
Jâger (1686)et le
Partllelisnrus
et c'onyenientittXIL
lin.gucu'tutt ex ntutricescytho-t'eltîr'n
Ettntpar
deMichiiei Hepp
(1697). Onpeut
ici
parler
d'i-rnc 'éco1ede
Wittenberg'puisque
ccstlaités
fïrent
préserltés aLLxsi1-vants
de
la
'blanche Ac:rdémie'
sousla
di-rection
d'un
n.rêmepatron.
ie
philoio-uueCeorg
K:rs1.rry Kil'cltnt.rier'.Non
moinspatliote.
Leibniz
s"opposefer-mement
à
la
tl-rèse scandinave. N'lr"the contlemythe.
le
principe
c1'ur-re olrgir-re situéeaur
environs <ic la mer Noire caresse le plr"rs f
in-ra-gination.
Lerbnizlrontrera
clonc les prremiers Européens gagnaût l'ouest suivant-1a course drLsoleil'.
commes'ils
tbrgeuient c1;rns le dc-venir:du
vo),-age de conqr,rêteleur identité
es-sentielle. Le philosophe c1e
l'harmonie
volon-tariste séparait ainsi c1e 1a 'nature" des langues
la
part
dcl'action
et de 1aculture,
accordantde tàçon nlagistrale donr.ré
brut
et idéoiogie.,X.3.
La tentation
duprimitif
Alos
qu'i1
commençait
li
s'intéresserà
iaquestion des langues
et
àieur histoire.
Leib-niz
était
entréen
lelation
avecdcux
éruditsclont les cntreprises et les découvertes
hiurte-ront
sa
con:espondance(notamment
avecHiob Ludolf.
spclciirliste de 1'éthiopien).Le
SuécloisBengt
Sk1'tteest
mcr.ttionnéavec Stiernhielm en tête cle
ceur
qrii "ont
vainement
cherciré 1'han.nonie de quantitéde langues"'
(lettre
àLudolf du
19 déc. 1687;cians
Leibniz 1923
70:t.
5.
28
33; Wate'r-rnar-r 1978:19-li:
Aarslell
1982:954).
Cethomme politiqr-re en disgrâce occupait ses
loi-sirs par
la
rédactiond'un
grand ouvrageinti-tu1é So/
prttct'i;tutrutt
linguurunt,qui
den.reu-rera
inédit.
11 1,alignait
cl'interminables listesde mots appar-entés. dans des parlers aLLssi
di-vers que 1e polonais. le lette or-r le breton.
Leibniz
lut
aussi impressii:»rnépar
les re-cherches du Harr-rbourgeoisMartin
Fo-eei. quiétablit
1a parentéfinno-ougrienne dans
sonDt, -finnit'ue linsutte indole
obsert'ationes de1669. également
reslé rnédit.
Aur
analo-sies lexicales. cette dissertationajoutait la
recher-che
cl'autres
t,vpes d'ar-uuments.de
naturegrun.rmaticale.
Maigré
toutes
1es réticenceset
prudencesauxquelies se seut
tenu Leibniz.
soucier-rx dene pas gor()lrl.ier comme Becanus.
lc
souvenirde ces deux éruclits entretenait 1'espoir.
ou
le i:êr,e.d'un
élargisserner,t
comparatil' tonchantar-Lx origines de l'homnre. ce que
H. Aarslelf
a appelé l'udantisme de Leibniz.
Il
s'agissait.dans
une première étape, detenter
d'harmoniscr
les deux grandes familleslinguistiques européennes.
et
donc
deconsi-dérer l'éventualité d'r"rn berceau
commun.
Lacorrespondance
avec
le jésuite Adam
Ko-chanski paraît
iocahscrcehii
desFinno-Ou-griens dans
lc
pa1's desBachkirs.
de langr-Letci-rérémisse. 1à
ou
I'irnagination
vient
butercontre 1'Out'al. après
avoir
traverséle
désertdes Tartares.
Lh
pont est lancé r'ers 1it TatarieCriniée
oiLont
longtemps slu'r'écus leshéri-ticrs
des
anciensGoths.
''Chaque
fois
que1'on rencontrc une sonorité
identiqr-re ouquclque peu
rnudrlier'clui
s.rit comlnuneau\
Bretons.
aux
Germains.
aux
Latins.
auxGlecs" aux Sarmates.
alir
Finnois. auxTarta-res. aux Arabes (ce qui n'est pas rare du tout.).
on
estcn
présence «J'une surr,ivance del'an-cienne langue commune" (Bref'esstti sm'
I'ori-girte
cles peuple,s'.Jacob
1973:46sv.).
L,nexemple
cst emprunté
à
Fogel:
"tête"
sedit
"en linnois
pceæ fuiiiii). en hongr-oislb
ou foeLfO.
/ejl.
en galloispch"
(Leiltnitictntt, art. 16).Les
rapprochements
s'enhardissent danscians
la
correspondanceavec
La
Loubèrecomme dans
le
Bref
essui.quand l'enjeu
de-lient
celui del'unité
rcligieuse.Ponl "ciel".
le siarl.loisdit
\(1r'(1/rq. te|mequi
"pouIrail
aroir
dr-r
rapport
à
Tuirrandieu
desFinnois
(si jene me trompe)'"
(Leibniz 1923-10: t.
7,553-554). tandis que i'harmonie
providentieileéc1ate dans les zrutres désignations européert-nes:
"le
dabbe.s.sis clesLivonois:
1e iir'ôcsil desEsclavons. nubes
et
nc.felê
des Latins
et Grecs. ric/brrrlr/ clu pays de Wale s. le men.yegbedes
Hongrois".
"Il
eriste
un
grand
nombrede mots
qui
s'étendent cle 1'Océan atlantiqne1:12. Du ch:rngement et dc la parenté des langues européelnes aux
XVII.
et XVIII.'siècles4.4. L'histoire
des signesSi le
comparatisme semblc
r.rous concluirevels
u1r lar-rgagecomll-rlul
et
donc
relative-ment naturel.
comment
concilier ceci
:rr,.ec1'ertrême cliversité des
idiomes
et
l'arbitaire
clu
signequ'ils
mettent
en
ét,idence'lCom-ment.
dans une perspective deprogrès.
,,rnircette
pLlissancelbnctionnelle
de
l'arbitraire.
qr.ri caractérise
l;r
seuleparole
humaine, et lamimesis des essences que
cloit établir
la
1an-sue
rationnelle.
la
'langue parfaite"T
Icllessont
les qLlestionsqlre rencontre
nécessaire-mellt Leiblriz
endialoguant
avecLocke
dans les ,Vorrycarr-r essttis sur I'enIentlentenr Iuu'nuitt.Maintenir
r-rne primautédu
sigr-re naturel à1a miLnière
de
1'ancien"adamisme" n'était
plus possible.
Le
dépassen-rent ducartésianis-rne linguistique
implique
un
"rcnversementde
1ahiértirchie
fondative entre
signes deconventior]
et
signesnaturels.
l'arbitraire
setrou\,nnt privilégié en ce
c1u'i1fournit
nnegrille
tl'outl1're
et
Lrn espLt('e comhinutoire ittrdrers
lestlttelsltt
nttture yu selotuter
en t.equ'elle c.sr"
(Courtine
1980: 390).Ce
"c1épla-cemcnt d'accent
vcrs
1apliolité
historiciue des signes" (Borsche 1990:105
106)doit
clèsiors aflronter le
casir,s"le "hasald'' qui
pro-duit la
variatior.r.
\,{ais
celle-ci
_sarde1'err-preinte
d'un
uf/et'tur
qui
a
détet'miné
onconditionné "lc's dit-Ërentes modalités
pal
les-quelles le réel se réli-acte dar.rs
i'esprit
desir.r-dividus
oLL
des
communautés"
(Gensini199-5:65).
Une autrc
notion.
étlergeant dans destra-vaux
du
temps. médiatisel'opposition
entre"naturel"
et
"arbitraire". Alors que
Babelsl,mbolisait
ph-rtôt l'al'ènement dela
courin-gence dans
le
langa-ee,une
dissertation pré-sentée .i Wittenber-q en 1664 par le protèsseurJohann
Meisneret
son éièr,,eAugust
Zobell.Sttr la t'orlfLrsion de,s ltutgues ù Buylone. réét:a-lue 1'épisode en retusant solt caractère
"priva-til-'.
L'intetrclrlion di\irrc
etrt
irLtrltoilts
üetaspect
positil
qu'elle
prodr"risit "dilËrents
tours
cl'esprit. correspondant au.\ dilïérenteslangLres".
Ari
rnême mol.nent.Heinlich
Iüp-ping,
di,rr.rs ur.r Es'.1'arsur lu
prentiète /uttgue. clétèndait de son côté l:r valeur intrinsèque detout
idionrc"
et par
voie de
conséquence del'allem:rncl. "tr:ès
parfait"
puisclu'il
"erprin.reii
sa manière les dispositions del'âme"
(BorstlL)51
-63:
l365sv.). Cet ltubitus quel'on
nom-mera bientôt
"génie des iangues" sert
nonseulement chez Leibr-riz à
motiver
1e signe lorsde
son
institution. mais le
langagedans
saphasc
"dérivative".
Les ressorts dela
primiti-r
itc
se deplaccllt\crs
l'histr,ire et notüu'luent1063
à
nouveau
vers"la
langue germaniclue".qui
per.rtcn
ef-iet "passcr
pour
primitive''
puisqu'elle
conser\ie des "racinesprimordia-les"
dictéespar "f instinct nnturel".
Celui-ciapparait
aussi à l'æuvre^ soLrs une autrefol-me. dans lzr
pratique
quotidienneoù
les motssont
d'abord. comme dans
l'origine.
lesrnstrument
cl'i-rne "penséesourde
et
vLlicled'intcl)igenee"
{Leibiriz iR75
q0:
t.
5.
26i r.(-u
:orrl
Ieehirrrgect
lr
eoutrnLltriclrtiotr qLriinstituent
intégr:rlemcnt lasignilication.
puis-qr.re
l'on
commenccpar
"ranger
lesmots
se-lon la
coutunie
des autres. secontentant
decroire
qu'on pourrait
en apprenclre le sens aubesoin"
(Leibniz
1966:246).
L'erpérienceprésente
dt
con.sensu.rvient
à
son
tour
fé-conder' 1e
statut
historiquedu
si-sne.Audacier-rsc
entreprise
"d'harmonisation
totale"'.
la
linguistiqr-ie c'lel-eibiiiz
sr-rt"main-tenil
nne rigourcuse correspondancc entre 1aclorrble tttime.si.s (celle que retroLrvc
1'ét.vlno1o-gie et ceile qLl'iilstaure
la
languc rationnelle).entre
le
spectacle des choses etla
langue desaffects
d'une
p.irt.
et
fintuitior.r de
l'essenceet
llt
lirtguu
ruti(.)it(1lis. cfautre
part.
entre
leperspectir,isme ou la scénographie des langues rulgairt,.s
et
le
géométlal
clela
langne
uni-rerselle'' (Courtine
1980:390).
On ne
per-rtmier-ix dire.
5.
Vico: Pour un autre comperutisme
Con.rparé
à
Leibniz. et
nrêmepar rapport
ii
des exaités
comme
Becanus.à
des occultéscomme
Boxhorn ou
des philologuesspéciali-sés
comme Stiemhieim. Giambattista
Vicon'a
pratiquernent jorLéirucune
rôle
dans
lacorlstitution dc la
linguistique historique
etcomparée
telle qu'elle
se préseltteiill
XIXe
sièc1e.
N'ir-t-il
pour
alltilnt
pas sa plnce dans l'ér,olr-rtior.rdes couceptions
sur
la
parenté des lan-sues'lSa célèbre
théorie
clestrois
stadeset
ibr-mes rl'ehlriques tlLr
"l:rrrgtrilge
e()mpt'i5 ilusens
large
cle "s.vstèmesde
cliscours"sur
lemonde. concerne
plutôt
1'histoire dcs théoriesde
l'origine (voir
ltr
section adéquate). Mais1a
vision
du
primitif
qLr'approfbndissent lestrois
versions
de
sa Scigt:ct ttuotu (|J25,
l73l
1733et
174.1)implique
ii
l'ér'idence.comme cliez
Leibniz.
unerévolution
sémioti-que
engageantà
son
tour tout
1e passé des1an-tues.
5.1.
Les aménagements dela tradition
religieuse
On a pi-r dire de 1a lingr-ristique de Vico c1u'elle
demeurait
for.icièremenL attachécii
la
fàc-t
XXII.
Idezrs on the Origln ol Language and LangrLagesliom
tl-re i6'1' to the 19t1' Centuries10611
tuel.
J.Derrida
a opposéla
persistance cle lathéorie
de
'1'origine
divine'
chezVico
à
ladésacralisation
à
l'æuvre chez
Condillac
etRousscau.
D'autre part.
1echapitre
23 de lapremière
St:ien:a nuot,oréaflirme
c1r-LeI'hé-breu conserve quelque chose d'une telle
ongi-ne.
puisqu'il
"se distingue des idiornes desna-tions païennes en ce qu'i1
lut
au départ etde-meura
par
la
suitele
lan-tage d'i-rnDieu
r-rni-que,
tandis
qLre cesnations.
bien
qri'avantarrssi. à
l'origine.
conçu f idée d'r-rnDieu
r-rni-qLre. en
vinrent
à sa monstrtLcusemultiplica-tion".
Le
chapitre
39conllrme ce
privilè-ue:comme
on
peut
penser qr-Le 1a première1an-gue
fut
chantée. cedont
on
aperçoit destra-ces dans 1es tons du chinois ou clans 1a
rnaniè-re
dont
les sourds-muets essaient de pronon-cer les vo-velles. 1es "r'ers héroïques''du livre
cle
Job.
ph.rs ancien quecelui
de Moïse,"at-testent
à
1atbis
la
vérité
de cesaint
livre
et1'antiquité dc
la
langue sainte".Les deux
thèn-reshérités
de
1atradition
chrétienne connaissent néernmoilts chez Vico
des rnodulations plus ou moins sensibles. S'il
mair.rtient r-Lnc adhésion formelle à la thèse de
la
rér,'élation lingr-ristique. ar.rpoint de
ne"même
pasproposer
un
essaide
médiationentre 1e récit biblique et 1'histoire désacralisée
de 1'l.rumar.rité"
(Trabant
1989). 1e chapitre 23de
la
premièreStien:u
rtuotttlte
fapparition
de
la
communication à
l"amorced'une
'con-ception
cornmune
de
quelque
dilinité'.
desorte que le lan-uage. peut-on dire avec ellipse. a
dû
se c1ér,elopperd'une
'mar.uère divine'.Par
ailler,rrs"son interprétation de
Babellait
éclater le cadre de 1a monogenèse.Réécri-vant
la
St'ien:u nuoraen 1731-33. Vico
dis-tingr-re cleux types de
punition
intligée aux bâ-tisseurs de lirtour.
Parcequ'ils
sont demer.rrésmonothéistes. 1es Sémites
ont
gardéleur
ca-ractère d'humi,u,ité
et
la
laculté
de
parler.mên.re s'ils
ont
perdul'unité linguistique.
Les descendants de Cham et de J;rphetont
dégé-r-réré clans le pol-vthéisme et 1a bestialité. Aussi
durent-i1s.
après ar,oir erré
"à
trar,ers
lit-erande
forêt
vier-ue"du
monde
occidental.pendant
''au
moins detix
siècles". réinventerle l;rngage par eux-mêmes selon le
plan
établipar
1a théorie destrois
âges. Lesétymologis-tcs ayant falor:isé l'hébreu se sont donc
trom-pés sur toLite 1a ligne
(htrota-ioni
alla
ttn'olacronologit:tt, 1741).
La
langue saintene
peutplus organiser
autour
de sa 'pr"rreté' disparuelar généalogie sén-iitique. Ce1lc des parlers
eu-ropéens
est
à
reconstruire
indépendammentcle toute référence orientale. puisque "les
cho-ses
ont
marché différemment".Cct aflranchissement des enfants de Japhet
ne
s'accompagne chezVico
d'aucunc
indul-gence
particulière
pour
1espionniers
de
ladésacralisation. Becanus
et
son
'cimbrique'
primitil.
Rudbeck et la généalogic scandinavede
l'Europe
sont
renvoyésà
leurs
chimères(livre
II.
section 2. chap. 4).Tout
tci es| boriu:pure arrogance.
5.2.
Du
langagecivil
au discours des mythesOn voit
que Vico
partage ar,ecLeibniz
p1u-sier-rrs positions caractéristiques d'une époqr-re
de
transition.
er1'rupture
douce'
avec l'i:igeprécédent.
Leur
cousinage est peut-être plusintime. commc
l'ont
souligné
G.
Modica.A.
Pennisi et d'autrcs. dans 1a mesure où unereiation dialectique
unit
également ce qu'E.Coseriu a considéré comme les deux
tendan-ces fbndamentales
dominant
l'histoire
de
laphilosophie
dr-r langage: 1a discussionsur
lerapport
entre mots et référents. et 1a réllexionsr-rr
la lbnction
communicative dela
parole. Por-rrVico.
la
r'érité
du
/ogo,i'. que recherche l'ét1'trrologie. n'est saisissable que quand lare-présentation
du
monde setrouve
testée dansla
société.pour
prendrela lbrme
d'un
clialo-go.s.Comme
toute
r,érité. celle
du
langageobéit
àia loi
quasi existentialistedu
fàire
etdu vécu social.
L'historien
a dèslors pour
tâ-che de retrouver à trar"ers les 'universauxfan-tastiques' que r,éhiculent les langues les
prin-cipes
d'action
collective régissant les s1,stèmesculturels
qu'elles
reflètent. notamment
enmatière
d'orgar.risationjuridique des
fonc-tions
productives.
Lir
communauté
des be-soins irumains refbnde une autre convergcnceunil'erselle des langues,
dont
les clifférentesmanières (galse)
d'appréhender
et de
cons-trlrirc la
réalité
dessinentà l'horizon un
unrtême
tli:iot'tttre ntentule.Les
archivesde
laparole
nousrestituent ainsi le
scénario idéa1des débuts de
l'humanité.
Par d'autres voies"Vico
rctrouvait
1'essentiel de 1'historicisme deLeibniz.
ici
infléchi
vcrs
1e questionnementstructurel
des my,thes, auprix d'un
abandondu
comparatismc strictcment linguistique.6.
Turgot
6.
l.
Theoric du
sig.rrccl primitir
ismcAvec
Leibniz et Vico. Turgot
fut
peut-être 1eplus
irnportant
théoriciend'un
éty'mologismeconçLr
comme instrument privilégié
de
laconnaissance
des cultures
anciennes. Cettehistoire
des signes appliquéeà
ciéchiffrer les s-vstèmes de pensée qu'elles recouvrent.l:12. Dr-L changement et de la parenté des langues européennes ar-r-r
XVII"
etXVIII"
sièclesDe
telles conceptionsparticipent
évidem-ment de
la
sémiotique sensualiste dér,eloppéeen France par Conclillac.
On
sait comment lelameur
Es.stri surI'origine
cle.s t,onnuissunt'esde
17:16(voir
la
section
sr,rivante) décrivitl'émergence du langage comme une conquête
strictement progressive et
pour
ainsidire
'ho-listique' mettant
cn æuvre une capacité sémi-nale defirer
par les mots les é1éments lïyar.rtsclu récl. Parmi les premiers cot.nrnentateurs de
Condiilac" Maupertuis
r:adicalisaun
procèscl'ob;ectivation
qui
laissait se constituer. dansles dilférentes langues.
divers 'plans
d'idées'par
Llnecombinatoire
denotions
simples, detype
mathématique.
oir
pouvait
subsister quelqr-re chose des 'essences'd'autrelbis.
Tur-got poussa plusloin
le principe d'r-rne absoluesolidarité dialectique
entrc fbrmation
def idée et genèse du signe. Le mor. dans
l'origi-ne
n'était
pour'
lui
qu'une
solte
de
miLrqueapproximative appartenant à un résear-r
dvna-rnique.
mobile,
constitué
d"autres ma1'quesaux contours incertains. La c1étlnition du mot
devenait le
produit
d'r.rne histoire.Pareille plasticité lblrctionnelle
clesprc-miers
s1'stèn.reslinguistiques s'accoldait
brenà l'image d^un précier-Lx jaillissernent de
repré-sentations sauvages.
En
1760 paraissaient iespoèmes d'Ossian. dans lesquels
Turgot
t1'or1-va la
conlilmation
d'une
idée chère. à sar.oirque
'l'air'
et'la
situatior.rdu
pays' sontinl,o-qués à
tort
dansla
dillerenciation
descultu-res et des langues. I1
écrira
dans les Discourssur I'ltistoitc
uttit'er.sclle.qui
clatent clesen-virons de
1751:"Ce
l:rngage métaphoriquequ'on
nous donne commc un effet dela
plusgrande
proxirnité
dr-r soleil étart celui desan-cier-rs Gar-Llois et des Gennains. au
rapport
dcTacitc
et
cleDiodore dc
Sici1e". er ''i1 esren-core
celui
des L-oquoisau
r.nifieu des glacesdu Canada". ''Tous ies peuples grossiers" ont
versifié "leurs
actior.rs lesplus
mér.norables"."Tels sont
les chants des
sauvages cle nosjours.
ccux des anciens bardes, les rintesruni-ques des
habitants
de
la
Scandinar,ie.quel-ques anciens cantiques insérés dans les livres
historiqr-res cles
Hébreux.
le
Chou-liing
desChinois.
et les romances des peuplesmoder-nes
de
1'Europe"
(Turgot
1913-2-l:
r. I.30,i
6).La
conception de 1a 'métaphoreprimitive'
intervient
dans
un
contexte
assez cliflérentchez Rousseau. dont le làn.reux E.sscti sur
I'ori-gine des lungues met en æuvre la climatologie
de
Montesquieu
en
empruntant
surtout
sesréférences
linguistique au monde
méditerra-néen et à 1a Bible.
1 065
6.2. L'invention
dela
loi
phonétiqueEn soustrayant l'étude historique des langues
ii
toute lbrrne de
psy,chologismeou de
so-ciologismc
sommaires. Tur-sotrenfermait
leprincipe de
leur
diversité dans leur ér,olution.Le
changement devenaiti'objet
essentiel def
interrogation sur leur
passé.Aussi
Turgotétait-il
le
mieux
placé
pour écrire
1'article Er-r'mologic de l'Encyt'lctpédie (.1756). dor.rt larédaction avait d'abord
été confiéeau
prési-dent de Brosses. naturellement
porté
àtraiter
de
l'origine
plutôt
que de 1'évolutionpropre-ment dite.
Apphquant
au changement lingr-ristique leprincipe
leibnizien de
continr.rité"Turgot
endériva des règles méthodiques d'immédiateté
et de proxin-iité. Une étymologie
doit
prendreen compte les
relations
internes dela
langueen qr-Lestion ar,ant de chercher 1"ori_eine d'r-rn
mot loin
de sa patrie. et notamment clans despar'lers exotiques.
Il
s'a-cit ensuite dereconsti-tucr
1il 'chaine cles altératiotrs' en considérantqr-re celles-ci sont fbndamentalement
particu-Lères.
sur
1esplans
cloisés dela
géographie et de la chronologie. "Chaque langue. et danschaque langr-ie chaqrLe dralecte. chaque
na-tion.
chaclr:e sièclechangent
constammentcertaines
lettres en
d'ar-Ltreslettres.
et
résis-teltt
i
Ll'irutlcs
ehattgemerilsausii
e()t'tstlln-rnent adoptés par leuls voisins" (Tr-u'-uot 1961:
Zumthor
1958).On trout,erait
l'amorce
ouf
illustration
pratiqr.ie de ceprincipe
dans desécrits contemporains c1'un extrême
intérêt:
letratté
Uber dic Gnrntl.çiit:e ttntl tlan Nut--en tlerEtynologie
de
Johann
Nicolaus
Tetens(1765-66) et
les
Elentenros etintolitgico.r.sc-gtirt el
mëtoclo da Eut'licles deM.
Sarmiento(1758-66).
L'exen.rple
de
Turgot
làit
bien
apparaitrela
différence entre genèse de 1'historicisme etconstitution
dela
gran'rmaire comparée. Sr-rrec
sccondterririn.
son
ilpport esl
nratique-ment lnexistant.
notamment
parcequ'il
tcnda
attribuer
certaines correspondances à1'em-prunt
et
aucontact. au
clétriment cleI'appa-l'entement.
Ceci n'est
sansdoute pas
sansrapport alec
la placc occupée. chez lethéoli-cien du libéralisme, par la notior-r poly'morphe
de'commerce'
(lin_quistique. éconon.rique).Une
certaine rdéologie bourgeoisedoit
aussilnarqller
sa conception dr-r signe conlmeap-propriation comportant
une "r,aleur trjoutéc"à la réalité brute.
Turgot
retrouve ainsispon-tanément la
fonction
detranslormation
'poé-tique'
assignée parVico
aux delsignationspri-mitives et