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La relation entre l'évolution du salaire réel et de l'emploi : Montréal, 1963-1982.

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(1)

"LA RELATION ENTRE L'EVOLUTION

DU SALAIRE REEL ET DE L'EMPLOI;

MONTREAL. 1963-1982."

VINCENT DAGENAIS,

DEPARTEMENT D'ECONOMIE,

UNIVERSITE MÇ GILL,

MONTREAL.

A thesis submitted to

the Faculty of Graduate Studies and Research

in partial fulfillment of the requirements

for the degree of M.A.

septembre

1990.

(2)

(

(:

SOMMAIRE

Cette thèse de maîtrise porte sur un sujet central de la théorie macro-économique: la relation entre l'évolution du salaire réel et celle de l'emploi. Cette relation a fait l'objet de grandes controverses théoriques, de multiples travaux de vérification et aussi de débats serrés d'orientation des politiques économiques.

Il s'agit de vérifier cette relation entre le salaire réel (salaire pondéré par le prix des produits) et l'emploi, avec des données très récentes, 1963 à 1982, concernant le secteur manufacturier dans son ensemble et par industrie, pour une reg10n pr6cise, Montréal. La vérification est faite à l'aide d'une méthode graphique relativement simple, appliquée à des variations de court terme, d'un mois à l'autre. Nous déterminons d'abord des

If trends" historiques; le travail de vérification porte sur

les "résidus" des variables par rapport à le\..lr propre "trend". Si une telle relation existe de façon importante, elle devrait apparaitre à travers les graphiques superposés des "résidus".

Selon la période et le secteur industriel, nos résultats présentent une relation inverse. Mais cette relation est complexe; il est donc difficile d'en tirer une signification théorique.

This thesis economic theory, the employment. It is relationship between has been the subject many empirical tests

SUMMARY

foeuses on a subject central to

macro-relationn~ip between real wages and

often argued that there is a negative these variables. However, this idea of considerable theorical controversy, and heated policy debates.

In this research, the short-period relationship between employment and real wages (i.e. average hourly wages divided by industrial product priees) has been analysed, using monthly data for total manufacturing and selected industries in Montreal, 1963 to 1982. In each case, trends for employment and for real wages are specified usinS econometric methods. For each variable the difference between its trend and actual values are calculated. Then, the two sets of residuals are graphica~'

compared. If there is a quantitatively important negative short-period relationhsip between real wages and employment, the graphies should show it.

The findings are complex.. A clear negative relationship is found only between 1973 and 1982, and not fot aIl industries. Thus, the results do not stronglr support the idea that there ls a simple ne!5ative short-period relationship.

(3)

· .. ~"(

TABLE DES MATIERES

Présentation . . . p. 1

Chapitre 1: La relation entre l'évolutiQ.n

du salaire réel et de l'emploi •...• p.

4

-""C.::.:h:..::a:Jp",-=i..::::t-=r-=e~2=-::..:_-=DO-'o=n=n=é-=es

et

Mé.tho_cL~

•.••.••....•.. p.

:3-1

Chapitre 3:

Résultats

globau~

•••.••••.••.... p. 52

Chapitre

4:

Résultats: les

différe~t~~

industries . . . p. 78 Conclusion . . . p. 88 Bibl iographie . . . p. 98

Annexe

i ...

p.

lOG

Annexe II ••••.•••••••••...•..•....••..•.•••.. p.

103 Annexe III . . . p. 104

Graphiques

3.1

à

3.14 • . . . • • . . .

p.

64

Graphiques

4.1

à_22.4 ••.••.•...••...•.••.• p.

125

(4)

1

PRESENTATION

Cette thèse de maitrise porte sur un sujet central de la théorie macro-économIque: le rapport entre l'évolution du salaIre réel et celle de l'emploi. Ce rapport a t'ait l'objet non seulement de grandes controverses théoeiqlles a travers L'histoire l'écente, malS encore de multiples travaux de vérification pt aussi, finalement, de débats serrés d'orlentation de<; polit 1 '-l'tes économiques.

Les dellx cOllrants économiques ma.)eltrs des temps modernes, key-nésien et classique, se sont "affrontés". SI

on veut, entre Ilutre, sur le terrain d'une qllestlon aIISS!. simple que fondamentale: peut-on, en baIssant le salaire pl:'orluire IIlle A.1I~mentation du niveall de l'emplol~

Ce qu i est en Jeu c' est le rôle dll marche rhl

trftvail, le lien entre salaire nominal et salaire réel, le Uen entre salai re rée 1 et emp lo i , la possibilité Je d~terminer le salaire réel dans le marché au tra\oil, le rappol:'t entre le marché des pl:'oduits, la demande glohale et l'emploi et d'autres questions majeures en macro-économie.

Cette thèse consiste A vérifier cette relation entre le salaire réel (saiaire pondéré par le prix des produits) et t'emplol, R\-ec: ries dOllnées très récentes, 191):2

(5)

à 1982, et pour une région précise, ~Ion t réal. La vérification est faite à l'aide d'une méthode relalh'emenl simple, appliquée à des varIations de court terme, d'lin mois à l'autre. Il ne s'agit pas de prodult'e 1111 chirel'!:' unique cr1stalisant le degré de corrélatioll Ol! l'élasticité entre ces denx

tracer des graphiques reproduisant l ' é \' 0 lul l 0

n

d;-I Il S 1 t~ temps. L'idée est que, si IIne telle relation p'lsLt, I\C'

façon importante, elle apparaîtra Ft tra\ers les ~I'a[lhllIIIP<-;.

La méthode utilise la technique des "t rends" historiques; une fois le "trend" déterrnin~! le tl'Hvili 1 df>

vérification porte sur les "résidus" rapport à leur propre "trend".

résul ta ts se font sou.;; une forme graphIque t::'t p<Jrl Prit t :1111

sllr les données ag régées , manufac turier,

manufacturiers.

que désagrégeeg,

l' ellsemb 1 f' dll ''';' '1 ' 1 t'Il l'

pll/siellrs ··.011<0;-·..;("(·'- ... ",· ....

Un premier chapltre pl'ésellte le {';;t.deE' tl,pnrl'illf rit·

cette vérificatjon: ~. - a - t - i l Il n l' 11 P pOt' t e YI t l'e !-. ft j il J r' e l' (-> ~~ 1

et emploi? signifie-t-il?

Leglle l ',' Comment est-iL délel·/olll ....

Est-il vérifiAble~ Ces qllC',,>1 iUII...." 01 J'Rutres, sont considérées SOIIS

l'angle classique. 011 \ e r rA lI" E> 1

Autre, il y a lin l'apport '.,al III t'I' r , •• , 1 t'l

emploi mais qUE:', par cùntre, d €-' t E' l' nt J 1 PI 1 1 f) 1/ ( ... t.

(6)

signification diff~rent grandement d'un angle à l'autre. Ce chapitre présente aussi un survol des vérifications pratiques déjà effectuées.

Un

deuxième chapitre présente les données utilisées, e~pose et défend la méthode choisie et discute la technique de "trend" retenue.

Ensuite Vlennent les présentations, d'abord des

résult~ts agr~gés, chapi tre 3, puis des résultats sectoriels, chapitre

4.

Des remarques, commenta ires et conclllsions préliminaires sont faites au fur et il meslire de

la présentation.

Une brève conclllsioll générale, brÈ'\e ).>rll'C'E"

'litt=-benucollp aura déjà été dit en cours de route, ter-mineea ]a thèse. NOlis y verrons notamment: - 'Ille 11'\ t'elat ion in_ersE' se vérifie bien p01l1:' la deu;\leme sOlls-pérlode,

t9;2

à 1~S2,

et lion pOUl' la prerniet'e, 19tJ:J ,,\

un:.:,

- que nos résllltats ne permet tent pas de qualifIer de façon générale la nature théoriqlle des cette !'elation,

- que les diffe!'ents secteurs manufacturiers ont des comportements non-homogines.

(7)

1

CHAP. 1: LA RELATION ENTRE L'EVOLUTION DU

SALAI~

REEL ET L'EVOLUTION DE L'EMPLOI

Un grand nombre de modèles th'oriques contemporains en macro-économie concernant les fluctuations dans la production et l'emploi, considèrent les ajustements (ou les non-ajustements) des salaires réels dans le marché du travail comme étant le principal, si non le seul facteur de détermination, à court terme, du niveau d'emploi et de la production dans l'économie (par exemple, les modèles de R.E. Lucas, 1973, J.B. Taylor, 1979, ou J .A. Gray, 1976).

Notons tout de suite que, selon ces théories, le sRLaire réel peut être d'terminé par des déc isions au ni veal! du

marché du travail. Et m~me si ces modèles proviennenL de di fférents horizons (classiques dits "nou veallX" 011 keyn'siens également appelés "nouveaux"), on y !'etcollve Le mime lien causal entre salaire réel et empLoi; l'essen! iei des divergences se si tue dans les ma tifs ou mécan lsmes d'ajustement des salaires réels.

L'objet de cette thèse de recherche est justement de tenter de vérifier la réalité de cette relation inverse entre l'évolution du salaire réel et celle de l'emploi. Pour ce faire, nous observerons les donn'es de l'emploi, des salaires et des prix industriels (le salaire réel signifie, dans cette étude, le salaire en terme de prix des produits) dans la région de Montréal. Nous tenterons de

(8)

5

c

voir aussi

si,

lorsqu'elle existe, cette relation inverse

indique un rapport de causalité entre le salaire réel et l'emploi ou si l'évolution de ces deux variables, bien qu'en relation inverse, est plutBt dne l des facteurs communs.

LA THEORIE

Voyons d'abord ce que ces modèles, dont nous venons de parler, ont en commun. Ces modèles commencent tous par un marché du travail classique dans lequel le salaire nominal s'ajuste aux différentes situations. Il s'agit d'un ajustement de type walrasien: si la demande de travail excède l'offre, le salaire s'ajuste à la hausse et si l'offre excède la demande, le salaire s'ajuste à la baisse. Cet ajustement du salaire nominal, compte tenu du niveau des prix, détermine le salaire réel. Si on fait abstraction, pour l'instant, de la réalisation ou non de l'équilibre et de sa nature (position de choix ou position de repos) on obtient alors un premier élément simplifié du modèle où le niveau d'emploi à court terme dépend uniquement du salaire réel sur le marché: N=N(W/P). Dans un marché du travail classique qui s'ajuste parfaitement, N représente le niveau d'équilibre de l'emploi et W/P, le salaire réel. N est déterminé par W/P. Dans ce marché du travail classique, on a:

Nd.

=

Nd (W IP) Nd

'<

0

(9)

...

:-.Id

=

:-.io

=

N

On

y ajoute simplement lIne fonc tIan de l'l'odIle t Ion qui fait dependre le niveau de produc. t ion du n i \'eHU d'emploi: y=y ( N) • Et, finalement, le nÎ\ef\1I de pr-Odlll't Ion étant déterminé, l'équilibre se réalise sur

la demande ln toI n) l I t ;

produits, production. que, compte

Ces 0 n t les p r 1 x q III s' H.J Il stE' n t li p r plI p ~, H' \ l '

tenl\ du salaire nominal, nOlis il\CJII .... \Ill l l l \ t ' i i i de salaire réel qui permet le plein empLOI. Cf'

si les salaires nominall~ 011

correctement pOlir pl'odll ire le n I \'e,\\1 ,Je sn J .\ 1 l'" l' (0 f ' 1

appr'opr ié qu' il Y El dll c hômnge . Dans (,E' Cr-\S, '" 1 ) f~ ... 1) 111'1' reel est pllls élevé Il y l'elll!J!o!

versa.

S L on considerE' 1111 mal'chf' dll t 1'.1\.111 ( ' I d ,<-.1'111 ' ' , ' " s'ajuste pal't'aJ tement c'est il dirE' 011, il l (Jllrl

salA.it'e nomlna.l est part'n i t emf'lIt '-oP \1 l,· '-0

variations dans Le nÏ\eflll p r CI d li.,; l lOti d'r'lIIpl'.1 Il' peuvent survenir qll'à Cfl.u.,;e de ('hllll!~ellll'nts d.lns 1.··.., t'Olldl-tions de !Jroductlon 011 dans les COllli 1 tians d(' 1'011'/"> d"

travail, changements pro!5t'E'::;S ifs I~" 1 .. \ •• III" : l '

tlne augmentfltlon de la prodllct L\lté rlllt'H Il n p ft,· t '.., Il r i t , rnpport entl:'f' 'emplo 1

enC'o re lin 1\ c: hoc'" , COllllllE,'

diminllera le I I I \ e a l l de f't

1.<\

1 (> III \ P,lll

(10)

-'1

1

ve rs lon classique simple. Notons que les modèles

cl ass iques plus sophistlqllés dit des "attl?ntes ra t ionne lles", déve loppés par exemple par Robert J. Rarro, Rbolltissent, dRns lellr \ersian ln pllls pltt'e (c'est il. dire 4uant i l n'y a pas d'événement lmprévu), au mème résultat: selll':5 les changements reels allx condItions de product ion peltvent produire des macH f i cati ons al\:'~ n 1 ':eallx de prodllct ion et d'emploi.

Les ve rs ions "nouvelles I l lèvent l'hypothèse d'qn

aj liS lemen t comp let et immédiat des sal a ires nomina ux sur le marche du travail. Dans les Vel'SlOn dites "Cl3.SS1<.11Ieo;; nouvelles" par exemple R.E. Lucas Jr (l9ï:31), on maintient l'idée de la fle"lbilité des salaires 1I0mlnalt\: ma 15 en ~' 1 n t r 0 d u i san t des con s i cl e rat l a Il 5 slir la \ ites'5C> d'ajustement, la transmission de l'Information pt Slll'tüllt

ln f'aç'on a\ec laquelle les rlf5ents économiques imaglnent 11;(

réalit{>. L'idée centrale est qlle les travaillellrs, par exemple, ajllstent leur offre de travail non pas en fonctlon de la réalité mais rie ce Lill'Ils en pensent. Les Sall1I res nominnux sont parfaitement flexlbles; cependant, 11s nE:' s'ajustent pas à la réllli té mais à 80 n image. :\UX flucluations dans les cand i l i ons de la product ion s'a,joutent donc des fluctuations cians Le mA.rché du tt'.q\Fl.i1 1 0 l'~qIH> justement "l'image" ne corrE'spond pas a la

EII tet'me de morle Le nn Aura: Lld)=l.Cpl'ix réels)

(11)

1

-i:

!

1

8

L(s)=L(prix tels qu'imaginés)

L(dl représente la demande de travail et L(s} représente l'offre de travail.

Le salaire nominal s'ajuste continuellement, rapidement ou lentement; ces ajustements entrainent des changements dans le salaire réel et donc des changements dans l'emploi. Le reste s'en sui t en tenant compte du fait que l'offre globale n'est donc plus inélastique (EAS)

et qu'il y aura, à chaque "choc", un processus d' a.justement progressif jusqu'à ce que la réal i té co rresponde précisément à l'image qu'on s'en fait. Dans celte même ligne on retrouve tous les développements concernant la

"crédibilité" des interventions des gouvernements. Selon le degré de crédibilité accordé à ces interventions, les salaires s'ajusteront plus ou moins et donc l'emploi aussi.

Les versions dites "keynesiennes nOu .... E' l les" (.J.B.

Taylor (1979) et J.A. Gray (19761 par exemple) fan t auss 1

commencer leurs modèles avec un marché du travail de type classique. Cependant, dans ces modèles, les sa]airps nominaux ne sont pas aussi flexibles. Ils ne le sont pas parce que, par exemple, ils sont établis par des contrats de travail, explicites (conventions de travail) ou implicites, qu'ils s'établissent par comparaison avec les autres salaires et que le processus de révision ne peut être permanent et continu. Mais une fois qll 'on a le

(12)

9

salaire réel,

le reste du modèle

suit

à

peu près le même

chemin.

Quelque soit donc la version, il

y

a toujours cette

relation fondamentale

qui constitue le point de départ de

ces

modèles:

N=N(W/P)i

c'est

à

dire

que

le

ni veau

d'équilibre de

l'emploi

est déterminé

par le niveau du

salaire réel. Et

cette relation

a

deux caractéristiques

bien particulières: premièrement, c'est par les ajustements

du salaire nominal que le niveau de salaire réel et donc de

l'emploi peuvent être déterminés dans le marché du travail.

Deuxièmement, elle est une

relation de

causalité; ce sont

les ajustements

du

salaire nominal

qui

déterminent le

salaire

réel

et c'est le niveau de

salaire

réel qui

détermine le

niveau d'emploi.

Un salaire réel plus élevé

entraîne une diminution de l'emploi et vice-versa.

Cette correspondance entre des

changements dans le

niveau

de

l'emploi

et des changements dans les salaires

réels se retrouve aussi chez

Keynes,

mais

sans

ces deux

caractéristiques, comme nous le verrons plus bas.

Présentant sa propre synthèse des théories

contem-poraines sur le chômage,

R.M. Solow

(1980) résumait ainsi

les questions

essentielles qui,

selon lui, ressortaient

derrières les innovations théoriques

et les

nouveautés de

(13)

to

mécanismes du marché permettent naturellement d'atteindre un niveau de salaire tel que l'offre et la demande de travail s'~galisent? ou plutôt que le niveau de salai~e

obtenu de façon générale ne permet pas cette pgalité?

Remarquons d'abord que R.~f. Solow parle blen du salaire réel tel qu'il se détermine par des ajustements du salaire nominal sur le marché du travail. I l est en ce sens très "classique". Et il existe toutes sortes de raffinements th~oriques sur les motifs ou les mécanismes d'ajustements des salaires nominaux pour arriver en fait à la même conclusion: c'est la fixation des salaires nominaux dans le marché du travail, avec plus ou moins de rigidité, qui détermine le niveau de l'emploi.

Notons d'autre part que Solow conclut I l ,

l'existence, de façon générale, d'équilibres de salis-emploi

sur le marché du travail. Cela correspond d'ailleurs à une définition d'équilibre dite de "repos" c'est-à-dire \lne situation où aucune force dans ce marché ne peuL le modifier; ça ne représente pas,

à

l'évidence, une posilion de "choix" pour tous les agents, particulièrement pour tous les travailleurs laissés en chômage,

Au ni veau théor ique pilis i eurs cons i rat. j ons nous

poussent à penser que cette relation est difficile à démontrer. Rappelons que l'hypothèse néo-classique est

(14)

"

,-,

c

I l

fondamentalement une agrégation au niveau global ou une généralisation, d'abord au niveau de l'industrie puis au niveau de la société, d'un comportement particulier de la firme individuelle: la max imi sat ion des profits en égalisant taux de salaire réel et produit marginal du travail. On en déduit une demande dérivée de trf-i.\-ail déterminée par le niveau du salaire réel.

Cette hypothèse néo-classique est ensuite la généralisation d'une caractéristique de ce produit marginal

du travail c'est-à-dire qu'il serait décroissant e1l fonction de la quantité de travail utilisée (notons que cette productivité décroissante dll travail est aussi dans

Keynes) . On obtient alors une demande de travail inversement proportionnelle au niveau du salaire r~eJ.

Le coeu r du déba t se si t Ile alors da ns la qllE'S t ion slIivante: est-ce que, au niveau de la société en génÉ' l'Ft 1 , une variat ion du salaire nominal entraîne IIne var Lat ion correspondante du salaire réel comme si le salaire réel était déterminé dans le marché du travail? Pour les classiques, c'est jllstement les ajustements du salaire nominal qu i fixent le sala ire rée 1 par le biais du marc hé cl" trantil et qui déterminent le niveau d'emploi. La

log i (1 u e ct e cet t e h y pot h ès e i m p 0 se q II ' 0 n pli i s se en\" é r i fie r la péai isation, sauf exception, à c hatlue niveau d'agrégation: la firme. le secteur. la soci~té.

(15)

12

Cette idée qu'il existe un lien de causalité entre le niveau de salaire nominal, qui déterminerait celui du salaire réel, et le niveau d'emploi et, comme le dit R.M. Solow (1980), que la rigidité des salaires nominaux est lin élément de premi~re importance dans toute théorie du sous-emploi, cOntredit clairement la théorie de l'emploi selon Keynes.

Précisons d'abord que Keynes accepte

le rapport

inverse entre le salaire réel et l'emploi. L'évolution du salaire réel et celle de l'emploi sont déterminées par la

même cause: l'état de l'offre et de la demande dans le marché des produits. Et les phénomênes de baisse du salaire réel et de hausse de l'emploi qui se prodlllralenL en parallêle (et vice-versa) peuvent être reli6s à ce qui se passe sur le marché des produits.

Premièrement, Keynes ne rejette pas l'idée d'Ilne productivité marginale du travail décroissante (bien que cela ne lui soit pas essent ie 1) • Il précise d'ailleurs

qu'il s'agit pour lui de la productivité marginale nette du

travail. Et i l reconnatt, au niveau de la firme individuelle, ce comportement de maximisation des profits qui consiste

à

égaliser le salaire réel (salaire en tel'me de produits) et le produit marginal du travail ou, autrement dit, égaliser prix et coût marginal. Nals ce

(16)

13

c

n'est pas là l'élément déterminant du raisonnement. Pour

Keynes, i l peut y avoir une augmentation de l'emploi à court terme si les prix escomptés sont plus élevés. De ces prix plus élevés découle un salaire en terme de produit moins élevé qui "compense" la baisse de la productivité marginale liée à l'augmentation de l'emploi. Et on aura alors simultanément augmentation de l'emploi, baisse de la productivité marginale du travail et baisse du salaire réel i sans en déduire, par c~ntre, un quelconque lien de causalité entre le salaire réel et l'emploi.

Les variables indépendantes dans l'analyse de Keynes, sont celles qui déterminent la demande globale. Ce sont ces variables qui peuvent mener à une augmentation des prix, de la production, et donc de l'emploi, et à la fois, compte tenu du salaire nominal, à une baisse du salaire réel en terme de produit. Il ne s'agit donc pas ici du salaire réel comme variable indépendante déterminant l'emploi et encore moins de ce salaire réel tel qu'il serait déterminé sur le marché du travail.

De façon générale t deuxièmement, le niveau de la

production globale, et donc de l'emploi à un moment donné, est déterminé par deux types d'éléments, compte tenu, évidemment des décisions antérieures des entrepreneurs quant aux investissements. Ces décisions antérieures vont déterminer la capacité présente de production.

(17)

1·1

Il s ' agit, d'une part, des décisions des entrepreneurs, à ce moment donné là, concernan t LE:" ni ,'f'all

de production à réaliser. Ces décisions sont pt'ises en tenant compte de la demande des produits ou l'Lus précisément de ce que les entreprenel\r~ perçOl\ent ~Jll'elLt.~ est à ce moment là et aussi pensent lj\l'eLle St::'l'H dan" 10 futur. Cette perception de La demandE:" de produits conC'-'I'IW tant les quantités que les prix et donc le l'l'tOllt', etl

terme de revenu, que les ent repreneurs e'5coltlpt(~n t lire /' d(' leur production présente.

Il s'agit, d'autre part, de la demandt:" g j uhlll f' , Celle-ci dépend des dépenses lJrésenles de conSOIOIllH t i Cdl (, t

des investissements, elix-mêmes trlblltnil'es de COII'-iIr!'''I'nt l'JlI concernanL la situation fllture.

A court terme donc, la demande d' emp 1 CI i l'Il l' j".,

entrepreneurs, pris dans leur ensemb l f', ['P 1 P\ 1.'

essentiellement de ces "retours escomptés", t'ornpL(~ t f:'1111 dl',",

coGts, et de la capacité pr~sente de produC'tlOtl. \ 1'0111' t

terme toujours,

même s ' i l

y ~ une reLaLion invE't'sl:;! ~.>olltl'('" 1:\

demande dérivée d'emploi et le salaire rée 1 ~ Il r I e m ft f' (' tl ë

dd travail, i l n'y a pas de J ieon causai ent!'e Le nl\P(lIl_...!L~"" salaire réel et le niveau global de l'emplt)i. Tl E'!-:t /11('11\('

impossible, dans Le marché

(18)

18 Rappelons que c'est ici que se situe l'objet de ceLte thèse de recherche: tenter de vérifier la réalité de cette relation inverse entre le salaire réel et l'emploi pOlit' l'ensemble et di f férents sectell rs manu t'ac tur iers de la région de Montréal, sur une période de vingt (20) ans. Plusieurs études (nolis y reviendrons) ont examiné cette question, sans que les conclusions soient pOUl' autallt définitives; i l nous est donc apparll utile de refaire l'exercice avec de nouvelles données et une nouvelle approche.

Il

est clair cependant qu'une simple illustration de l'existence d'une relation inverse n' ind i quera pas que tes var iat ions dit nh-eau d' emplo i son t

,-,

causées par celles du salaire réel.

QUELQUES QUESTIONS THEORTQCES

Cette relation a é\' idemment fai t l'objet

dt·-pt liS iell rs in terrogat ions théo riques au t res que ce 11 es, fondamentales, de "fal invaud (1982), pa r exemple, pr'ésente IInE' façon assez s impie de poser cet te mrf·meo question, mais dans un contexte de mO~Ten ou long terme (1,,\

présen te thèse se situe, par cont re dans un contexte de varia t ions de cou rt terme). Vn salaire réel élevé condul t

à

tlne allgmentatjon de la demande globale mais auss i à un choix de techniques de production qui requiert un plus grand rapport capital/travail pRl' unité produite. I l E.'!:.t clnir, pour lui, qllE.' l'effet de la demande est positif'

(19)

r

· .. "., .... _

... --..

-

.. ,

~~J- f~ x~ ~ 1 1

,

r

,-négatif. Quel effet est le plus fort'.' Cela dÊ'pend, il la fois, de l ' ampl i tude de la réaction de la demAnde

A

tille augmentation des salaires réels et, à la fois, de l'élasticité de substitlltion entre Le cRpital et le tl'E\\'Idl ou de l'élasticité de la demande de travail par rapport ail

salai re rée 1.

Ajou tons auss i ce qu' e Il dIt

Il reprenai t alo rs les arglltnen t s pré sen tés pa r J. ~1. he ~ tH'8 dans le chapitre 19 de lA. "Théorie G~llérnle".

traite notamment des effets prévisibles d'une baisse dll salaire nominal sur la demande globale,

le niveau d'emploi dépend 1Iniquement du nl\'ealt df' ( ' l ' I If" demande globale. Une baisse du salaire nominal, eltlr'ftÎnflllt nécessairement Ilne baisse de la demande de COnSOIllIll:1 t 1011, doit . être compensée pa r une alu~men La t i Olt Il IIIS

propo r t ionnelle de la demande d' inve ~ l i "3~ertlf:'n 1 pOli l' produire un effet globA.l d'ail gmen ta t ion de l 'ellll' Lf') 1 f ' 1 d"

la production. Il se peut 'lile cela ne SOIt. !JHS l,~ ('f\'-;,

c'est-à-dire qlle l ' in\-est issE'ment ne SUl 'le PdS 1 et 'l'I'rHI

assiste, en pér i ode de récess Ion, à une 1 temHllde de t "H \ 111 1

complètement inélastique

par

ravport All n l veau dit f-Hd a J 1'(> nominal.

Si la réduct ion lJl'ésenle dll <-;nlair'e 111)1111 na 1 ,"~t considérée comme ltne baisse relativemellt. [\11 salairE' IlfJIIIJnnl dans l'avenir, comme

(20)

«

(

l'investissement. Mais si la baisse présente semble, en plus, indiquer une plus grande baisse dans le futur, elle pourrait entrainer un ralentissement des investissements. En fa i t, c'est compte ten1\ de ce que les en trepreneurs perçoivent q1\ant au niveall de la demande dans le t'utllr qu'il s déc ideront 011 non de compenser une ba i sse de la demande de consommat ion présente par un€' all~mentat 10n de

leurs investissements. Asimakopulos ( 1988) é\'oque c 1 air e men t cet t e s i tua t ion e t ~I a l i n vau cl (1 9 i 7) par 1 e a li s si,

de façon assez dure, de généralisation abusive et de passage erroné d' équ i l i bres part ie l s à l ' équ i l i bre général.

L'intér&t de la présente thèse est de fouiller la ljllestion aussi au niveau des différents secteurs

i nd Il st f' i e l s . Car, aux difficultés de t'e t l'OU\ et'

théoriquement cette relation ail niveau global, 11 faut

a,jollter, ail moins pour les 1/ c 1ass i4.lles "

,

celll~s de la rel. rOllver au niveau du secteur. Or la théorie néo-classique nécessite un certain nombre cl' hn)o thè::,es capitales dont la concurrence Qarfalte et des rendemf'nts décroissants. Hyatt (1982) nous dit précisément qll'on l,'eut retrouver des mouvements Qaralleles, et non oPQos~s, du

salaire réel et de l'emploi en abandonnant n'importp 1 n'luelle de ces h~'pothèses. Et encore qu'on pourrait relr'ouver des mOI(vements parallèles du sall-lÎ t'e réel et de

l'l''mploi sImplemellt en met tant en caU':le l'égalité entre le sa

1

ai f'e rE'-el ~t le prodllit margilv'd du tl'andl.

20

(21)

Cependant, selon Keynes, même S1 en situatIon de

--

concurrence imparfai te et de COlt t mar!5 i J'tRI déc 1'0 i s~nlll. nn

risque fort de retrouver ces mouvements p.-lrêlllèlcs, on pourrait encore retrouver des mOIl\ ements opposés du ga ln i l'e réel en terme de produit et de L'emplOi, seloll les cond i t ions de la demande globale dd.ns le mi1t'Che d~> ... produits.

D'autres problèm.es d'applicatioll de 1~1 t Ileol i" sC' posent au niveau sectoriel. S'il s'a~lt d'IlnE' dil1lin\lt 1011 du salaire nominal de l'ensemble d'un SE'(t.E'llr 011 POIII'I'Hlt

ass is ter à court terme à une angme n ta t ion dE' ln dE'm:tlllie de

travail , selon les c lass hl.uE's; ma 1:::; Je SII/'('J'OÎt de

production ne trOtiVerfl a s' éCailler, " c: (~ t e [' 1 S

s ' i l y a baisse de prix (plllsllile le slIret'oit dt> pl'n.[./!'t '011 serait dn à tlne balsse dll ~flLai['e lIollllnal

augmentation de la demande) . De <.JlIel ol'dJ'(' SP/'" (,(·t t (,

baisse7 Si les prix ~:.I Il i l''''~ (JI!

s implemen t dans la même propot'tion, ail LOIII'IlP (>111'1)/1'1 " , I I ' il n'y a plus de baisse de salaire l'éel et i 1 Ile d(-, 1':.1 t

l'lits y avoir d'augmentation de la demande de t 1'<I'.all. (',.

n'est que si les prix ba issaien t mo i fiS 1J1,e les c.;allt/T'f 'i

nominaux que, toujours selon les Cln.SSlqlll.'S, nI! !J')lIr'I'l\lt avoir diminution du salatre réel et all~menLa1 Jan d'emploI.

Or

la théorie néo-c:lassi'-ll1e ne !lOIIS Ilppar':tit , j ' 011(1'1111 secours pour pré\oir l'ampLel,r de la ha 1 S'-.(· cl.. Pl'! '. nécessaire â l'écoI,lelllenL du 51u'cr'oit de prodl(( t j'HI.

(22)

22

f

donné, à Admettons une augmentation enfin qu'on de l'emploi et de la production assiste, dans un secteur vendue et à une baisse du salaire réel. Est-ce qu'on peut en faire découler, par un simple effet d'agrégation, une augmentation générale de l'emploi et une baisse générale du salaire réel? C'est sans doute ce que la théorie classique nous porterait à faire puisque l'augmentation de l'emploi y découle de la baisse du salaire réel et non d'une hausse de la demande de produits et que le mouvement général de l'emploi et des salaires est le résultat de l'agrégation des comportements des entreprises individuelles et des secteurs.

Il faut cependant se demander quels seront les effets sur les autres secteurs? Ou, en d'autres mots, si ce qui est vrai pour un secteur industriel pris isolément, peut s'avérer complètement faux quant le changement considéré, par exemple une baisse du salaire nominal, est généralisé

à

l'ensemble. Il est vrai que, pour un secteur industriel particulier, selon les conditions d'équilibre partiel, une baisse du salaire nominal peut produire une baisse du salaire réel en terme de produit. Mais Keynes dit justement que le m~me résultat ne sera pas atteint si on considère une baisse généralisée du salaire nominale à

cause de son effet sur la demande globale.

(23)

n q

_

...

Admettons enfin qu'on assiste, dans lin sec t ellt'

donné, à une augmentation de l'emploi et de 1<.1 pl'odllc t tnll vendue et à lIne baisse du salAire réel. Est-ce qu' 011 pt'Ilt

en faire découler, par un simple effet d'al5rt>l5I\L10II, Il Ill'

augmentation générale de L'emploi et une baîsse ~f>lIér':1tt' Ju salaire reel'? C'est sans doute ce (lIte la lheot' Il.' ('lns~lqlll'

nous porterait à faire puisque l'augmentation d ... l'plIIplnl ~ déc 0 U 1 e d e i a bai s sect II sai air e t'é e 1 e l no 1\ d 1 1111 e 11 Il \1 :.-. '"' l ' ,! l' la demande de produits et qlle le IlIUll\emenl !Seller',tt dl'

l'emploi et des salaires est le

f, des comportements des entreprises

secteurs.

Il t'allt cepend.qnt se ri ema Il.1 Pt'

effets sur les au tees ':) e ete Il r'3 ',' () I l , e tI ri':\ 11 t J' P ''; IIIU t '-" C, 1

c e qui est v rai pOU r li n sec tell r' i t1 cl Il S t l' leI l' l' 1·... 1 .... ') 1 "Ill' 'rlf ,

peut être completement fHtI~ t{lIatiL le <.hall~elllPrtl "011'" J .(.'r'p,

par e'\emple lIne batsse du balalre nominal, (><.;1 ~t'III'I'.\ll"'.I' :t

l'ensemble. I l e s t ,,- rai 411 e ,

particulier, selou les condttiolls d'éfjllillhrf' parI i f ' ] , 11111'

baisse du salaire nominal Pf'orlllir'(' (Ine IHIJ'-;",{' dll salaire réel en terme

de

prodll i t. l'lai ..,

.jllstement que 1 e rnème [' é S Il 1 tilt Il e

considère une baisse gené rH I l see d Il <..; a 1 li 1 f' (' tJ 1) III 1 ri: 1 1 fI

(24)

On peut préciser cette question avec deux séries de considérations. La première concerne la nature des autres secteurs: constituent-ils des produits intrants? des produits substituts? des produits complémentaires? des produits complètement indépendants? des produits liés à l'investissement dans ce secteur?

Et

la deuxième série concerne les effets de ce transfert de revenu opéré par la baisse du salaire nominal (et donc du salaire rêel) dans un secteur en particulier: y aura-t-il augmentation, diminu-tion ou stabilitê de

la

consommation dans les autres sec-teurs?

On peut aussi imaginer qu'une augmentation de la consommation dans ce secteur, liée à une baisse du salaire réel, devrait produire une baisse de la consommation dans les autres secteurs. De quelle ampleur? Et quel effet aura ce transfert de revenu sur les investissements? Autant de questions dont les réponses remettent en cause l'idée trop simple d'agrégation au niveau sectoriel puis au niveau de l'ensemble de la société de ce qui se passe au niveau de l'entr~prise individuelle.

VERIFICATIONS PRATIQUES

Plusieurs travaux de vérification pratique de cette relation ont dêjà été réalisés. Sans vouloir les citer tous, nous en rappellerons quelques-uns pour bien si tuer le contexte de la présente recherche.

(25)

t

-D'abord le travail

de

Ronald G. Bodkin (1969). Il mentionne évidemment les résultats trouvés par Dunlop

(1938) et Tarshis (1939): une corrélation positive entre le

salaire nominal et la salaire r~el qUi, étant donne ln nature pro-cyclique du salaire nominal, semble si~nifier ainsi une évolution pro-cyclique du s.1.1aire Bod l, i 1\

précise cependant que Jflmes Tobin (19·17) et blen d',.wtrl's ont contesté la signification statistiqlle de ces t'é'.:\u!tnts. Les études passées sont en fait, pour lui 1 peu cone luan tes.

Pour sa propre recherche, il utilise des données canadiennes et américaines. Il utilise l'lndicp des prl~ ~

la consommation pour calculer le salaire réel eL l,? tft\l';_d~ chômage comme indice d' ae t i v i té économ lqlle , C:omrue 11011 '-;, i 1

s'intéresse aux varlations à court terme et, !Jl)Ur' ('L'la, Il calcule le "trend" de l ' é\'oliit 10n dIt sa La L l'e t'p(> l, Il étudie enslllte la relation entr'e le "résldll", plU' C':-lP!J(H'! Il son propre "trend", du salaire ['eeL et le tau', dt.> ('hi)llIa~f'. Pour ce faire, i l utilise deux méthodes:

d'abord le "résidu" du salaire réel sllr le tall'\ dt~ ChÔIIIH'-tI'; i l compare ensui te 1 e mouvement du ,. rés idu ", ft t ra \ e r:-, J t' temps, à celu i du taux de chômage par la rué thalle (h:'b tab l ps de fréquence.

Ses résultats: peu de !->lIppol'L a t'P l,lI. i 0/1

négative entre le salaire réel et l'emploi; i l ne rÉ'lIs':;l t. pas, de toute fnçoll, à retrOIl\er IIne relatlon sil5r1,l'tc1Jthl'

(26)

entre ces deux variables bien que, pour le Canada, i l y ait une légère démonstration d'une relation positive. Cependant,

s ' i l

utilise l'indice des prix de

gros

pour fabriquer le salaire réel, la relation est négative mais statistiquement insignifiante.

Bodkin souligne au passag~ trois problèmes entr~

alltres: l'agrégation des données peut recouvrir des comportements très différents à

un

ni veau sectoriel (notre propre recherche le confirmera); le choix du déflateur pour le salai re rée 1 peut fai re une di f fé rence i l ' évalua t ion d~::;

phénomènes de courte période par la méthode des Ir trends" ~s t gross ière.

Hatthew B. Canzone ri ( 1 978 ) Il t i 1 i se PHI '35 i 1

a

méthode des "trends". Il essaie de tester une équation néo-cla.ssique de la demande de travail pOlir \"érifier d(~ux

choses: d'abord si nous sommes en présence d'une productivité marginale dll travail décroissante; eusuite, ::;i

le SAlaire réel s'ajuste à cette prod\lctiyité mar~inale

décroissante.

Il travaille sur des données canadiennes, de 195{ ~

19/Di son déflateur est l'indice des prix industriels et

son indicateur d'activilé économiqlle, le nombre d'he-ul'C's

travaillées.

c

(27)

ç

-

pas incohérentes Ses résultats: ni avec les données canadiennes ne semblent la productivité marginale du travail décroissante, ni avec la thèse de la rémunération du travail selon son produit marginal. Il soul igne que le fait d'inclure dans le nombre d' heures travaillées le temps supplémentaire pourrait être en partie responsable de la différence de ces résultats par rapport à ce qu'on retrouve aux Etats··Unis (c'est-à-dire une relation positive e-ntre salaire réel et emploi).

Ichino Otani ( 1978 ) compare les changemenLs proportionnels entre le salaire réel et la production. Il

utilise aussi la méthode des "trends" pour se déh~\l'['f\sser des variations dans le stock de capital et des changemenLs technologiques. Ses données sur 25 ans, 1952 à 197·1, sOIlL l'indice des prix de gros, l'indice du salatre horaire moyen et l'indice de la production industrl~lJe.

Sa

recherche consiste à régresser les "résidus" du salaire réel et de la produc t ion, par rapport à l eUI' p r<JI)!'€'

"trend" •

Travaillant sur quatorze (14) pays indus tria li S('8, dont le Canada, ses résultats sont les suivants: onze (11) pays, donc le Canada, ont une relation négaLi\'~, aLoL's qllE.·

trois (3), dont les Etats-Unis, ont Ilne relation positive. Parmi les onze, si.x ( fj ) sOllt statistiqllernenl

significatives, mais Q8S au Canada. Toute les relations

(28)

2;

positives sont statistiquement insignifiantes. Il en

(

conclut que, malgré un léger support a l ' hypothèse

néo-classique 1 ses résul tats sont trop peu signifiants pour

affirmer une relation négative ou positive entre salaire réel et cycle économique.

SaI ih N. Ne ftç i (1978) 1 tra'\iaillan t sur des données

américaines concernant le secteur manufacturier (1948-1971), .utilise le revenu horaire moyen, excluant le temps supplémentaire, divisé par =l~'~i~n~d~i~c~e~~d~e~s~~p~r~i~x~ __ ~à~~l~a consommation et di fférents indicateurs d'emploi. L'originalité de son travail réside dans son étude des délais d'ajustement ("lags") des variables. I l conclut justement que, quant à lui, c'est l'ignorance de ces délais, dans les études antêrieuJ'es, qui entraîne des résultats mélangés et non concluants. Si on utilise des délais appropriés

ct'

ajustement on trouve une cOl't'élatlon négative entre le salai re réel et l'emploi.

Pour nous, un des problèmes avec ces "délais appropriés ft est qll' ils ne s'imposent pas de so i; c' est-à-dire, qu'avant de les tester un après l'autre, on ne peut dire si tel ou tel délais est approprié ou non. Le "délai approprié" serai t-il donc celui qui confirme la théorie en ques tian?

(29)

28

l

concluent qu'on ne peut pas rejeter l'hypothèse Dans leur travail, T. Geary et J. Kennan (1982)

qu'il

n'y a aucun lien entre salaire réel et emploi. Il s'agit cl 'une étude portant sur douze (12) pays, sur la période 1947-1977, utilisant, pour le Canada notamment, le salaire manufacturier moyen. l'indice des prix de gros et l'indice de l'emploi manufacturier. Fait important à souligner: ils notent prêcisément que le choix du déflateur et le choix de la période peuvent expliquer une grande partie de la différence dans les résul tats des di verses études.

D'autre part, dans sa thèse de doctorat MyntL (1982) arrive

à

cette mime conclusion: deux mesures également plausibles du prix d'un produi t produ isen t des ré sul tats très diffêrents. En utilisant les prix de venle de l'industrie pour pondérer les salai l'es, on pell t ne t' trouver aucune relation; alors qu'en IItilisllnt les prix de gros, on peut trouver une forte relation inverse entre le salaire réel ainsi défini et l'tmploi (Myatt l'illterprète comme un lien de causal i té

1.

Il semble, quant

à

nous, que tant en ce qui regarde Keynes que l ' hypothèse néo-classique, ce sont les pl" ix de vente dans l'industrie, c'est à di re ceux reçus par les entreprises de fabrication et non les entreprises de vente en gros, qu'il faudrait utiliser. Nous sommes en effet en présence d'une hypothèse concernant le comportement des

(30)

29 entrepreneurs; ce sont donc les prix qu'ils reçoivent qui importent. Cependant, qu'un tel changement d'indice produise de tels résultats laisse songeur et surtout met en relief l'importance démesur6e qu'a pris l'aspect technique de la vérification par rapport à son aspect th6orique.

Notons aussi le travail de Mark

J.

Bils (1985): sur la base de données américaines, de 1966 à 1980, et utilisant comme déflateur l'indice des prix à la consommation, il conclut

à

une forte corrélation positive entre le salaire réel et l'emploi.

Finalement, le travail de Anthony P. Kilduff (1989): il utilise des donn6es canadiennes, de janvier 1961 à novembre 1982 (soit à peu près la même p~riode que notre étude), désagrégées au niveau des différents secteurs manufacturiers (il ~tudie l'ensemble des secteurs, comme nous, et il désagrège en 13 sous-secteurs assez semblables aux nôt res ) . Ses variables mensuelles sont le revenu horaire moyen incluant le temps supplémentaire, l'indice des prix de vente dans l'industrie et le nombre de personnes employées. Ses résultats: il Y a une corrélation entre le salaire réel et l'emploi. Cependant l'ambiguité des résultats ne permet pas de conclure d~finitivement sur le sens de cette corrélation. D'un côté, Kilduff conclut que l'emploi antérieur (Kilduff utilise ici un écart de

(

> douze périodes) a un effet n~gatif sur le salaire réel

(31)

30

présent; de l'autre qu'il y él une corréla t Ion majoritairement positive, au niveau instantané, entre c~s

deux variables sans pour autant en déduire un sens causRl, Le changement de déflateur, c'est-à-dire l'utilisat.loll de l'indice des prix à la consommation pOUl' fabriquer le salaire réel, n'a pns d'effet Slll' ses l"ésllllals.

Finalement, si nous retenons l ' hnJOLhèse (lue le niveau de l'emploi correspond à la demande de LrR\nl l

(rappelons à cet égard \lne des conclusions de R. ~I. SA 1 Oh

(1980) sur l'existence, de façon générale, J'cljIlLlUH'C de

sous-emploi) il est utile de garder allssi en mêmo ire- CE" '1" i a été trouvé quant à la relation entre le salaire r~cl pL

la demande de travail. A cet égard Hame rmL'sh (1 ~IH() ) , faisant une synthèse des tra':all~ récents sur La d(~malldp d,-~ travail, nous indiyue qHe l'élasticité de ln demande de

travai 1 à moyen terme, par rappo r t Flli srda L re rée 1 dE-" \l':tÏ L

varier entre 0.15 et 0.50 (potlr les pa~'s de\·E:·loppé'-i ê1 la

fin du vingtième siècle ) , Ces 0 n t des ta m. d' é 1 Il 'i t 1 L' i , t' assez faibles. Ils nOlis serviront essentieLlt'l/lcllL a

qualifier la nature des relations (1111;-' nOlis /'eLI'Oll\er-01l'", dans notre présente étude, entre les rythmes d'évollltion des salaires réels et de l'emploi, NOlis \' e t' t' 0 Il S, <J \1 ' e TI fai

t,

nous sommes compl è temen t hors (~lIp6t'iel(r' Pt. inférieur) de cet ordre de grandeur:' (O,lf) 1\ Il,50).

(32)

(~

DERNIERES REMARQUES

C'est donc avec ces questions en tête que nous tenterons de vérifier le rapport entre salaire réel et emploi dans différents secteurs industriels de même que dans l'ensemble du secteur manufacturier de la région de Montréal. Pour les fins de cette thèse nous considérerons que le niveau de l'emploi constitue aussi le niveau de la demande de travail. A.E. Myatt (1982) dans sa thèse Je doctorat fait une longue discussion pour arriver à la conclus ion que le ni veau d' emplo i se situe du ., cô té court" du marché du travai 1 (N

=

min [Ld, Ls ] ), tout en cons tatant que la grande majorité de ses observations devaient se situer du côté de la demande de travai 1. Quant à nOlis 1

nous retiendrons aussi l'hypothèse que le niveau de t'emploi repr~sente la demande de travail.

Précisons qu'Il y a deu~ aspects de cette relat ion dont nous ne désirons pas teni.r compte: premièl'ement la question de la compétitivité inter-régionale ou

interna-tionale. I l ne s'agit donc pas de vérifier si lIll salaire

réel plus bas, donc des coÎl ts de production pills ba:;; peuvent permettre, en jouant sur les prix, de pénétrer d'autres régions ou pays et de créer de l'emplol ici; l'inverse pouvant évidemment survenir. Cela peut s'avérer exact pour tout cotit de prodllction et relè,'e plus dl! "bun

sens" économique que de la théorie néo-classique.

(33)

Deuxièmement, nous ne voulons pas consid&rer la perte ou la non création d'emplois par manque de ren-tabili té. De hauts salaires, comme d'ailleurs tout autre coût de production, peuvent en effet entralllel' une diminution de la marge de rentabill té. Selon les circonstances, c'est-à-dire essentiellement selon J él

rentabilité des autres opportunités de pla<:emellt (alllr'E' secteur, autre type d'actif, autre région Olt pays) ils pourraient donc provoque rune d imi nu t ion ou un de pl acemen 1

d'investissement et donc, à terme, d' emplo is VI? t'~ ci ':\11 L ,'p,-;

secteurs ou d'autres régions ou pays.

Est-ce que la produc t ion glohale CHI ] 'PIIlLJ]OJ diminue rai t pour ail tan t 7 Pas nécessairement j ~11l1 inv:uld

(1982) est perplexe

n

cet égard. D'alJOt'd i l nulI!-, illdi,I"P

qu'il serait essentiel de pouvoir mesurer COnllllent le niVPltll

de profitabilité affecte les investi~semenL~ 1)0111' Srt\"nil' vraiment à quel point une politique de bas c.;alair'~ el. donc de "profits aujourd'hui" va pro\oqlll?r "l'elllploi d'apr'È>s-demain". Et pui s il s'empresse de nOlIS dire Iju'll llP

connai t aucun ind ice pour procéde r à ce tt e mesll rl'.

Ajoutons que cela dépend auss i, encore une foj s, d('

c e qui a r [' ive

à

ces [' e \' e n Il S non

ct

i s t r' i b lt é S Ill! X cl é t e n t (' 1( J' "l

de capitaux: y al/ra-t-il une demnnde flccrlle dE> consornrnal.Jon (pour compenser la faiblesse des inve-sL i8!:;emerJl s )','

--

bref, un transfert de re\enus des détentellC's de cHpitall'.

"

(34)

f,

.

(

aux salariés ne peut-il pas accroitre l'emploi s ' i l stimule la demande globale? Selon les circonstances, la réponse pourra évidemment ~tre positive.

Comme à moyen ou long terme il sera impossible de distinguer les effets de changements dans le nlveau de la compétitivit~ et de la rentabilité, nous étudierons les variat ions à COllrt terme , de mois à mois, là Ollon peut l~ mieux prétendre "ceteris paribus"j c'est-à-dire là oil on peuL prétendre isoler le rapport. il. court terme enU'l? lme var ia t Lon du salaire réel et l'emploi. La vérification au niveau global sera complétée par la vprifjcation sectorielle. Ma1S rappelons encore une foi'3 qu'on ne potlrra dédllire de la simple constatation d'un rapvopt irl\,'erse l'existence d'un lien de cBllsalité; l'é\olutlon synchron i sée de ces \"f\rlables pourrai t bic·n pllltôt, signifier qu'elles Ront affectées par lIne mème ca1\Sf' .

33

"

,

(35)

34

CRAP.

2: DONNEES ET METHODE

LES DONNEES:

Nous allons travailler avec des données touchant d'abord les secteurs manufacturiers dans leur ensemble. puis diff~rents secteurs manufacturiers pris un à un (en

tout. 18 secteuf"Ù. Ces secteurs sont tels que dé f i.nis par statistique Canada (cat. 72-002).

Quant à la région, ce sera la région métropolitaine de Montréal. Nous désirions étudier

l'~volution de nos variables dan~ une région manifestant un

bon degré d'intégration tant au niveau de l'emploi que de la production. La très grande régional isation du marché du

travail au Canada nous a poussé à cons idé re r Ilne aire

géographique plus pet i te; et notre intérê t pe rsonne 1 nOIl S Il finalement conduit à Mont~al.

De toute façon, dans sa thèse

de

doctoral, Jean Paul Paquin (1979) définit une région comme lin ensemble de relations entre des variables économiques appartenant à lInn même aire géographique. Les limites souhaitables d'une telle région pour des fins d'étude sont déterminées par la

densit~ de ces relations et aussi la qualité de

l'information que l'on obtient en agrégeant ou d~sagrégeanl un peu plus les données. Que 1 est le contour de la rég ion qui optimise la densité des relations et la (putlité de

(36)

l'information? Nous devons conclure, comme J.P. Paquin (1979), que cela est déterminé finalement par la disponibilité des statistiques existantes; et celles-ci sont généralement construites à partir de considérations pol i tiques, administratives et géographiques plutôt qu'économiques. Ajoutons que Statistique Canada modifie de temps en temps la définition de ses secteurs économiques et de ses régions. Il faut donc utiliser des secteurs et des régions que l'on peut "suivre à la trace" pendant la période souhaitée.

Nous travaillerons donc avec des données touchant les secteurs manufacturiers de la région de Montréal sur une période de vingt ans, soit de janvier 1963 à d~cembre

1982. Pourquoi vingt ans? Parce que cela nous permet de considérer une variété de situations conjoncturelles: une période assez longue et continue o~ les variations du taux de croissance de l'emploi sont d'abord relativement faibles et ensuite très progressives alors que celles du taux de croissance du salaire réel sont presque nulles: 1963 à 1972. Cette période est suivie d'une autre marquée par de fortes et brusques variations des taux de croissance de l'emploi et des salaires réels: 1972 à 1982. Les tableaux 1.2 et 1.3, que nous trouvons au début du chapitre suivant portant sur les résultats, illustrent bien ces différentes situations.

(37)

l

définitions des Pourquoi arrêter à 1982? secteurs manufacturiers, tels qu'utilisées Simplement parce que les par Statistique Canada, changent à cette date là! C'est cette même raison de disponibil i té de données menslle lles pour la rêgion de Montréal qui détermine le choix des secteurs manufacturiers; la confidentialitp de certaines données, les prix dans le sec teur des "vê ternen ts pou r

dames" par exemple, nous empêche aussi d'étudier tous Les secteurs. Enfin, nous avons choisi les données mensuelles pour nous permettre justement d'étudier les variations â

court terme.

Nous utilisons trois séries complètes de données mensuelles, non dé-saisonnalisées, pour chaque secteur:

- l'indice de l'emploi (Statistique Canada 50·', ï2-201 et 72- 202). Cet indice permet de suivre l'évollltion du nombre de personnes employées à chaque mo is. ri ne s'agit donc pas des heures travaillées; O.S. Hamermcsh (1986) nous dit que l'utilisation de l'une ou l'alltre de ces données est peu importante dans les séries historiques. Dans les séries statistiques concernées, et qui sont compatibles avec les autres, Statistique Canada ne rlonne pas le chi ffre réel mais bien un indice. Comme ce sont. 1 es fluctuations par rapport à l'évolution générale qui nous intéressent, et non le niveau absolu, l'utilisation d'lin indice ne biaise pas les résultats.

(38)

37 Mentionnons aussi que cet indice inclut des

(

salariés autres que les "cols bleux" ( les employés de bureau par exemple). Comme nous comparons le rythme d'évolution de cet indice avec celui du salaire des salariés affectés à la product ion, i l faut faire l ' hypothèse que, à court terme, le rapport du nombre des uns sur celui des autres ne change pas. Il faut quand même retenir que cela peut produire un certain biais dans nos résultats, sans que nous puissions le déterminer.

Un dernier mot, enfin, sur cet indice concernant son application aux différents secteurs: à cause des changements technologiques et des structures de production, particulièrement du développement de la sous-trait~nce, on paurra avoir, sur une plus ou moins longue période, des variations de l'indice qui ne correspondent pas à des croissances ou décroissances réelles de l'emploi mais plutôt à son déplacement d'un secteur à l'autre. Ici aussi cela peut biaiser l'interprétation des résultats sans qu'on puisse quantifier ce biais.

-le salaire moyen horaire (Statistique Canada 72-504 et

72-202).

Ce salaire est donné directement par Statistique Canada et inclut le temps supplémentaire. Cette statistique peut entraîner au moins deux biais dont i l faut parler. Un premier biais lié au temps supplémentaire: comme il est ordinairement rémunéré à un taux supérieur que

(39)

le temps régulier, on pourrait avoir, en période de haute conjoncture, une augmentation du salai re moyen, sans augmentation du taux de salaire de base, s ' i l Y avait augmentation du nombre d'heures supplémentaires. Si on mettait en rapport le "nombre d'heures travaillées" et CE!

"salaire moyen horaire" on obtiendrait un résultat biaisé dans le sens d'une relation positive entre ces deux variables.

données, de

I l serai t possible, en retr'avai lIant les retrouver ~e taux de salaire de bas~. Majs comme, d'autre part, l'autre variable que nous utilisons ici est l'indice de l'emploi, moins volatile qlle le "nombre d'heures travaillées", l'effet de ce biais ser'8 sans dottt€' moins important dans l'appréciation des résul tats; nOlis avons donc conservé cet te donnée. On ver-ra d'a i lIeu rs qlle

nos résultats sont tels, que cette simple correction ne pourrait vraisemblablement pas en changer' le sens.

Le deuxième biais est relatif

à

la nature agrég_ativ~ de cette moyenne. Comme la composition de la fOr'ce de travail change au cours d'un cycle économi que, des t ravai I l ellrs moins formés et moins expérimentés, et donc mo ins bien payés, s'ajoutant en période de haute conjoncture et vlce-versa, cette moyenne salariale risque de comporter un biais anti-cyclique. D'autre part, les changements technologiques et autres changements dans la slucture de production entraînent une recompos i tion de 11\ mai n-d'oeuvre. Selon les secteurs, du travail non qualifié, el

(40)

39 donc moins payé, est remplacé par du travail plus qualifié,

(

ou vice-versa. Ces changements se produisent ordinairement

sur une longue période, plusieurs mois ou années et entraînent des variations du salaire moyen. Nous reviendrons plus en détail sur cette question d'agrégation au chapitre des résultats.

- l t indice des prix industriels (Stat. Cana 62-011). Il

s'agit des prix de vente dans l'industrie. Cet indice es t

l'indice canadien; nous considérons donc que la variation de ces prix (et non son niveau absolu) dans la région de Montréal suit le modèle canadien.

LA METHODE:

Nous avons recherché une méthode qui permettrai t d'isoler les ~c~h~a~n~g~e~m~e~n~t~s~ __ ~à~

__

~t~r~è~s~ __ ~c~o~u~r~t~ __ ~t~e~r~m~e des

fluctuations fondamentales qui se produisent progressivement sur une moyenne ou longue période. Nous travaillons sur le court terme d'abord parce que c'est à court terme qu~, tant les rapports classiques que les rapports keynésiens entre le niveati de l'emploi et le salai re réel, devraient se retrouver. Nous voulons donc nous débarrasser des influences sur les deux variables qui nous intéressent, le salaire réel et l'emploi, de phénomènes comme les changements technologiques, les variations dans le stock de capital, la population, les goûts, les variations dans la composition de la

(41)

main-J ~, ,

40

d'oeuvre, etc .•. i ces différents éléments se manifestent à moyen ou long terme mais ont peu ou pas d'influence à court terme. Nous travaillons sur le court terme aussi pour éliminer, comme nous le disions à la fin du chapiLre précédent, les effets des changements dans le niveau de rentabilité et de compétitivité.

Notre méthode vise aussi à éliminer l'effet des variations saisonnières.

Nous allons donc, dans l'ordre:

premièrement: transformer les données en valeurs logarithmiques. Si on appelle "E" l'indice de l'emploi,

"w"

le salaire horaire mo~?en et "pli les prix industriels on

créera les deux variables sui vantes qui serv l l'ont flllX

calculs: "log

E"

et "( log W - log p) Il • Une vat'ia L ion dans l'une ou l'autre de ces deux de rnières variables i nd i que rH respectivement soit une variation dans le

l'emploi soit une variation dans celui du salaire réel; IH différence entre deux données de la mime variable indi4uera le pourcentage de changement du ni veau de l' emp loi ou du salaire réel.

- Deuxièmement: trouver le "trend" à travers Le temps et dé-saisonnaliser ces variables pour isoler l'écart de ces variables par rapport à leur propre "trend" dé-sai sonnaI bH~

et comparer ces écarts. SlIivant les hypothèses présentées dans le chapitre précédant on devrait observer que, de

(42)

«

~'\ ~ -'

façon systématique, lorsque la variable "salaire réel" évolue à un rythme plus rapide que son propre "trend", c'est-à-dire que, graphiquement, elle est plus haute que son propre fi trend", l'autre variable" emploi" évolue à un rythme moins rapide, c'est-à-dire qu'elle est plus basse, que son "trend" et vice-versa. On devrait donc avoir en même temps:

[log E -trend( log E) )

>

0 ( 1 .1)

( 1 • 2 ) [(log W-log P) -trend (log W-log Pl]

<

0 et vice-versa, ou graphiquement:

Graphique 1

A

A: [log E -trend( log E)]

B: [( log W - log P) - trend (log W -log p))

Première remarque concernant la méthode: l'utilisation m@me d'une méthode baaée uniquement sur les données historiques pour dégager le "trend" et ultimement l'écart par rapport au "trend" comme variable significative est sujet

à

caution. Rappelons que ce qui nous intéresse c'est d'extraire des mouvements observés de deux variables, l'emploi et le salaire réel, ce qui peut être attribu~ aux changements technologiques de tout genre ou aux variations

(43)

~tt':'" -: ' .~~

,--(,

dans le stock de capital, dans la population, dons les gonts, dans l ' eny i ronnement économiqlle national ou international, etc •••• Notre hypothèse est qlll' ces

changements auront un ef fet progress i f qll i se t'a cap té pl1l'

le "trend". NOlis pourrons a lors comparer l' évo 111 tian des "résidus" qui, eux, devraient représenter 1p 1':tppO r t il court terme, /lceteris paribus 1', entre l 'emp lOI et le salaire réel.

Ce genre de procédllre a déjà fait. l'lJb,ieL dp

critiques quant

à

sa fiabilité économétrique. En efl'el il serait plus rigoureux de procéder d'abol'd il l'élallo!':tIIUll d'un modèle du genre:

Ec t 1

=

ao + al E, t - 1 1 + il<! Xl + aJ X2

+ .•.

+ I1n \\ 1 t 1

+

l't

olt ~ est la variable deter'mi née, pa[' c~.empJ C" L'_en!l~.uü: \1

Xz,

etc ••• , sont des variables d~le['minnntes

compétitivité et tOlite autre variable IIlIi POUl'!'lli t [·t:'"" considérée comme déterminante:; et ~ le .?al;dr'iL.J:~(·J, On

régresserait ensuite ln variable déter'millée sur' )'pll'·.;c."lIlbip

des variables déterminantes pour t l'Olive r corrélation résiduelle entre El t 1 et W, t 1.

Cependant il faut tenir compte

introduction d' lIne nOllvelle \"arinble dit(=> (".pl I c , t l l \ " ( ' , 1,1 marge d'erreur s'élargit au moi.ns de

(44)

43

appropriées représentant des phénomènes aussi importants et complexes que la technolog ie, les goûts, la compéti ti vi té, l'environnement économique international ou le contexte politique (à moins d'utiliser une hypothàse simplificatrice à l'effet que, sur le marché des produits, ces phénomènes se traduiront entièrement par des variations de prix). Deuxièmement, dans la mesure des variations de ces variables et l'écart entre de telles variations et celles des phénomènes réels. De telle sorte que, en comparaison, on peut encore qualifier la méthode de projection des tendances historiques d'approximation raisonnable et valable.

De plus, si on simplifie le modèle précédent sous la forme de: ( 1 • 3 ) Et

=

ao

+

al Wt

+

a2XT

+

et

li

est le .salai re réel et

X

les autres variables déterminantes (W et X sont exogènes) , on peut définir:

(1. 4 ) Wt

=

AWt

+

W(t) où AWt est l'écart par rapport au "trendlt

w( t) ,

( 1. 5) Xt

=

AXt

+

XC t ) Oll

A

Xt est l'écart par rapport au "trend" X (t) ,

( 1.

6'

Et

=

,AEt + E(t) où 4Et est l'écart par rapport au "trend" E(t),

En appliquant

(1.4)

et (1.5) dans (1.3), on peut obtenir: Et

=

ao + all,4Wt

+

W(t» + az (AXt +Xlt» + et

Figure

TABLEAU  DE  FREQUENCE  (nombre  d'observations)  -2  -1  -.5  o  +.5  +1  +2  ++  &#34;  Périodes:  1963  à  25  2  8  7  9  19  -15  1972:

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