• Aucun résultat trouvé

L'ECOLE FRANCAISE AVEUGLE AU GENRE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "L'ECOLE FRANCAISE AVEUGLE AU GENRE"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-03230114

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03230114

Submitted on 19 May 2021

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

L’ECOLE FRANCAISE AVEUGLE AU GENRE

Arnaud Alessandrin

To cite this version:

Arnaud Alessandrin. L’ECOLE FRANCAISE AVEUGLE AU GENRE. SOS HOMOPHOBIE -rapport 2021, 2021. �hal-03230114�

(2)

L’ECOLE FRANCAISE AVEUGLE AU GENRE.

Le suicide d’une lycéenne trans en décembre 2020 a suscité une vague d’émotion et d’indignation, faisant apparaitre les failles de l’Education nationale quant à la prise en charge des mineurs trans, gender fluid ou non binaires.

I° Des violences scolaires

En 2018, la recherche « Santé LGBTI » a permis de mesurer le sentiment de bien-être scolaire des élèves LGBTI. Au collège, 73% des élèves LGBTI ont ressenti des difficultés scolaires ou relationnelles, et au lycée ce taux est de 57%. Il s’élève à 82% en ce qui concerne les élèves trans1 ! Les données disponibles sont écrasantes et rejoignent les témoignages qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Concernant les élèves trans ou non binaires, les points d’échauffement sont nombreux : incompréhension ou déni face aux premières interpellations par l’élève, programmes scolaires (en SVT ou EPS) non adaptés ou clairement discriminatoires, accueils et accompagnements scolaires défaillants, dispositifs pédagogiques (notamment en matière d’éducation à la sexualité) excluants, non prise en charge des cas de transphobie2. Face à tout cela, que fait l’Education nationale ?

II° Des premières réponses institutionnelles hypo-efficaces

La réponse des pouvoirs publics est excessivement timide. En 2012, le gouvernement installe une délégation interministérielle de lutte contre la violence qui lance une campagne contre le harcèlement à l’école qui, jusqu’à très récemment, offrira aux professionnel.le.s de l’enseignement la seule trace officielle du mot transphobie. Les référent.es pour une égalité filles - garçons sont alors bien démunie.es d’autant plus qu’ils et elles semblent sous-(in)formé.es dans les formations initiales des enseignant.es ! Dans un même temps, les controverses autour de la question du genre n’ont pas permis à l’Education nationale d’être pleinement à l’écoute des besoins des élèves trans et de leurs proches. Critiquée pour diffuser la théorie du genre ou favoriser un prosélytisme LGBT, l’Education nationale a largement préféré la politique de l’autruche à l’action. Il faudra attendre la campagne Ça

suffit ! de 2018 pour sensibiliser aux LGBTphobies et que réapparaisse le terme de

transphobie. Le dispositif reste néanmoins très confidentiel. 2019 voit la création d’un observatoire des LGBT-phobies au sein du rectorat de Paris et la diffusion d’un Vademecum pour défendre les droits des personnes trans par la DILCRAH.

III° Où en est-on aujourd’hui ? Un regard comparatif

Au-delà des formations initiale ou continue, des questions se posent : qu’en est-il de l’accès aux hormonothérapies pour les mineurs ? De la facilitation du changement du prénom d’usage à l’école ? L’ensemble des outils disponibles sonnent comme un aveu d’échec au regard de ces interrogations. A l’étranger pourtant la question est parfois bien mieux prise en compte. Au Pays Bas, au Luxembourg ou en Espagne, les mineurs trans peuvent avoir accès à des bloquants hormonaux ou à des changements de prénoms facilités dès 16 ans. L’obtention des diplômes est alors réalisée sous la bonne mention de genre. Sans effacer les

1

A. Alessandrin, J. Dagorn, A. Meidani, G. Richard, M. Toulze, Sante LGBT, Borde de l’eau, 2020.

(3)

harcèlements et les décrochages scolaires, la mise en congruence du corps et du genre de l’élève favorise un mieux-être comme le montrent les pédagogies non-oppressives ou féministes peu à peu importées en France. En témoignent les travaux de Gabrielle Richard permettant la mise en place d’un climat scolaire inclusif. Tant d’horizons égalitaires que l’Education nationale ne semble toujours pas pleinement investir.

Arnaud Alessandrin3 Sociologue, LACES, Université de Bordeaux

Références

Documents relatifs

Reprenant les conclusions de ses travaux précédents sur l’entre-deux guerres, l’auteur met notamment en valeur le fait que les pays dont les banques ont une taille

invite les États membres à poursuivre leurs efforts dans la promotion de l'emploi féminin de qualité pour toutes les tranches d'âge et dans tous les secteurs, en prenant des

À l’échelle de l’UE on remarque une réduction de l’intensité énergétique de 40% en moyenne entre le début des années 1970 et 2000, en raison de l'effet combiné des prix de

Vérification graphique : Utilisation de GeoGebra Il faut trouver la valeur du rayon du cylindre qui donne comme volume

15- Tout élève-Ingénieur ayant obtenu dans une Unité d'Enseignement une moyenne égale ou supérieure à 10/20, avec une note éliminatoire dans une ou plusieurs

Spécialiste du rapport entre l’activité (ou occupation en lien avec la terminologie internationale désignant l’ergothérapie) et la santé, il mène des actions d’une part

Au terme de cette approche des variations du sémantisme de casbah lors de son emprunt par le français à l’arabe, quelques enseignements nous paraissent pouvoir être retenus. a) A

Ils sont ensuite émis sans vitesse par la source S, puis accélérés par un champ électrostatique uniforme qui règne entre S et P tel que.. U sp